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Chapitre 3 - Épreuves
3.5 Test de génotype pour la sensibilité à la tremblante

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Ovins

L'analyse du génotype du gène prion a été déterminée comme étant un facteur significatif de la susceptibilité à l'infection par la tremblante classique chez les ovins. Il y a plus de chances de découvrir la maladie chez les ovins dans les génotypes présentant la plus grande susceptibilité (voir le tableau 1 ci-dessous).

Le patrimoine génétique des ovins, comme celui de tous les mammifères, est constitué d'organismes diploïdes. Toutes les cellules contiennent deux copies de chaque chromosome, et donc, deux copies du gène qui code pour la protéine prion. Les gènes sont constitués de codons, un segment d'ADN qui détermine quel acide aminé particulier sera inclus à un endroit particulier d'une protéine (dans ce cas, la protéine prion). La protéine prion est composée de 256 acides aminés, il y a donc 256 codons déterminant ces acides aminés dans le gène de la protéine prion (PRNP).

Des études menées dans diverses régions géographiques et auprès de différentes races d'ovins ont révélé que trois codons sont liés de façon plus significative à la susceptibilité à la tremblante classique : 136, 154 et 171. Les génotypes d'ovins au Canada sont désignés en utilisant ces numéros de codons et les deux allèles correspondants associés au codon. Par exemple, 136 AV; 154 RR; 171 QR (également appelé ARQ/VRR en abrégé). En Amérique du Nord, on accorde une importance primordiale aux codons 136 et 171 en association avec la sensibilité à la tremblante classique.

Le profil du génotype prion d'ovins varie selon les pays, les troupeaux et les races. Bien qu'aucun génotype ne confère une résistance absolue à l'infection par la tremblante, la présence d'arginine (R) au codon 171 confère un niveau élevé de résistance à la tremblante classique. Inversement, la présence de glutamine (Q) au codon 171 est associée à la sensibilité.  Ceci est confirmé par le fait que parmi tous les moutons diagnostiqués avec la tremblante classique au Canada de 1998 à 2008, 93% étaient du génotype ARQ/ARQ, et plus de 98% étaient homozygotes 171QQ. De même, la majorité des cas de tremblante classique signalés dans le monde entier concernaient des moutons 171QQ.

Bien que rares dans la population ovine canadienne, l'histidine (H) ou la lysine (K) peuvent également se trouver au codon 171, mais toutes deux sont actuellement considérées comme équivalentes à 171Q en termes de sensibilité.

L'acide aminé valine (V) au codon 136 confère une plus grande susceptibilité parmi la population 171QR. Le tableau 1 résume la sensibilité relative des génotypes ovins à la tremblante classique.

Tableau 1 Résumé de la sensibilité relative des génotypes de moutons en regard de la tremblante classique
Génotype (136, 171) Sensibilité à la tremblante classique
AA, RR Négligeable
AA, QR Très faible
AV, QR Intermédiaire
AA, QQ
AV, QQ
VV, QQ
Élevée

Une découverte importante, en ce qui concerne la transmission de la tremblante, est que le génotype du fœtus influence la migration et l'accumulation de prions anormaux dans le placenta d'une brebis infectée. Une brebis infectée par le gène 171QQ portant un fœtus 171QQ entraîne l'accumulation de grandes quantités de prions anormaux, qui sont ensuite éliminés lors de la naissance ou de l'avortement. Cependant, lorsqu'une brebis infectée par la tremblante porte un fœtus 171QR ou 171RR, le prion anormal ne passe pas du côté fœtal du placenta. L'utilisation d'un bélier 171RR pour la reproduction peut donc prévenir l'excrétion du prion anormal à l'agnelage par les brebis infectées.

La connaissance de la résistance génétique à la tremblante classique a conduit à la mise en œuvre de programmes d'élevage dans plusieurs pays qui visent à réduire la sensibilité des troupeaux nationaux. Bien que la promotion intensive de l'utilisation de béliers 171RR à travers le Canada puisse être efficace pour minimiser la propagation de la tremblante, elle entraînerait également un changement significatif du profil génotypique du troupeau national. Actuellement, les données démographiques de la population ovine du Canada montrent une variation considérable des profils génotypiques de la tremblante entre les races et les troupeaux.

La sélection pour la résistance à la tremblante est un outil efficace de contrôle de la maladie qui peut être appliqué par les propriétaires. À ce jour, la sélection de génotypes résistants à la tremblante n'a pas été associée à des traits de production négatifs.

Il faut noter que la tremblante atypique ne suit pas la même association avec le génotype que celle décrite ci-dessus pour la tremblante classique et qu'elle a été détectée dans de nombreux pays, principalement par le biais de tests sur les animaux morts et de programmes de surveillance active de la tremblante. Bien que l'on parle maintenant de tremblante atypique, les cas étaient initialement appelés Nor98, car le premier cas a été identifié en Norvège en 1998. La tremblante atypique semble être cliniquement, pathologiquement, biochimiquement et épidémiologiquement sans rapport avec la tremblante classique et ne constitue donc pas un risque connu de propagation puisqu'elle est limitée à cet animal individuel.

Chèvres

Au cours des dernières années, l'ACIA a évalué les preuves de la résistance génétique à la tremblante classique chez les chèvres. Les données génotypiques obtenues de plusieurs troupeaux de chèvres infectés par la tremblante au Canada, combinées aux résultats des recherches en cours en Amérique du Nord et en Europe, fournissent des preuves convaincantes de la résistance génétique chez les chèvres.

L'ACIA travaille actuellement à l'incorporation de l'utilisation des allèles de résistance génétique S146 et K222 chez les chèvres dans notre Programme national d'éradication de la tremblante (PNES) au Canada. Cette démarche est conforme à celle de nos partenaires commerciaux, les États-Unis (US) et l'Union européenne (UE). À l'échelle internationale, d'autres pays touchés par la tremblante (y compris les États-Unis) ayant des programmes d'éradication ont commencé à utiliser ces produits dans leurs programmes nationaux.

D'autres recherches dans le contexte canadien sont encore nécessaires pour les génotypes de chèvres et la résistance à la tremblante, et seront effectuées par le biais d'un projet pilote visant à évaluer la résistance à la tremblante dans les troupeaux de chèvres positifs.

Procédures d'échantillonnage pour le génotypage

Les échantillons prélevés pour le génotypage aux fins du Programme national de certification des troupeaux à l'égard de la tremblante (PCTT) ou pour l'exportation vers les États-Unis doivent être prélevés par un vétérinaire accrédité. Des identifiants approuvés sont requis sur les moutons faisant l'objet d'un génotypage et le numéro d'identification officiel (15 chiffres) doit être inclus dans la soumission de l'échantillon.

Ponction veineuse jugulaire

Ponction veineuse jugulaire

Pour faciliter le prélèvement rapide d'échantillons sanguins sur plusieurs moutons en un minimum de temps, il est suggéré de ne pas perdre de temps à relever les moutons. Immobilisez les moutons pour la ponction veineuse en position debout.

Tout en bloquant l'orifice supérieur du thorax, trouver par palpation ou par approximation l'emplacement de la veine jugulaire et y introduire l'aiguille du Vacutainer.

Pour chaque animal, on utilisera une aiguille uniservice afin d'éviter la contamination croisée d'ADN.

Prélever de 7 à 10 ml de sang dans un tube (à bouchon lilas ou violet) contenant de l'acide éthylènediaminetétracétique (EDTA).

S'assurer que les paramètres d'identification de l'échantillon et de l'animal correspondent de manière irréfutable.

Les échantillons doivent être conservés à 4°C jusqu'à leur expédition. Les envoyer au laboratoire le plus tôt possible.

Le module 3.2 de ce manuel fournit des instructions détaillées sur l'emballage, l'expédition et la soumission des échantillons sérologiques.

Les échantillons collectés dans le cadre du Programme de certification des troupeaux (PCTT)à l'égard de la tremblante doivent être soumis à un laboratoire figurant dans l'annexe G du module 7.5 de ce manuel.

Les échantillons collectés en vue d'une exportation vers les États-Unis doivent être soumis au National Veterinary Services Laboratory (NVSL) ou à un autre laboratoire désigné par le NVSL pour vérifier le génotype. Sélectionnez "Ovine PrP Genotyping" sur le lien – (en anglais seulement) ci-dessous pour accéder aux informations du laboratoire.

Échantillons de tissus alternatifs

L'analyse du génotype peut être effectuée sur des tissus autres que le sang total, à condition que le laboratoire agréé ait été évalué et approuvé pour l'analyse du type de tissu soumis (par exemple, une biopsie de la peau). Il incombe au vétérinaire accrédité de confirmer quelles analyses de tissus sont offertes dans le cadre des fonctions du laboratoire agréé.

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