Proposition – Valeurs maximales d'éléments nutritifs dans les aliments destinés aux poissons (de mer et d'eau douce)

Février 2018

But

Dans le cadre d'un processus réglementaire de modernisation complet et pluriannuel, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a lancé son projet de renouvellement du Règlement sur les aliments du bétail (Règlement) fédéral comme étant une priorité parmi plusieurs identifiées pour la modernisation.

Le renouvellement du Règlement vise à mettre au point un cadre réglementaire modernisé axé sur les risques et les résultats pour les aliments du bétail qui :

  • préserve les aliments et la chaîne de production des aliments;
  • parvient à un équilibre efficace et fonctionnel entre le commerce équitable et concurrentiel au sein du marché;
  • réduit le fardeau réglementaire.

La modernisation du Règlement donne la possibilité d'examiner les mesures de contrôle, les normes, l'étiquetage et les autres exigences réglementaires en matière d'aliments. Voici l'objectif de cette proposition :

  • examiner les normes relatives à la teneur en éléments nutritifs des aliments destinés aux animaux marins présentés au tableau 4 de l'annexe I du Règlement actuel que l'ACIA a utilisé pour exempter de l'enregistrement des aliments complets et certains suppléments;
  • recommander d'éventuelles mises à jour ou modifications aux exigences actuelles.

Contexte et situation actuelle

Le tableau 4 de l'annexe 1 a été créé et intégré au Règlement sur les aliments du bétail dans les années 80 comme mécanisme permettant d'exempter certains groupes d'aliments de l'enregistrement obligatoire. Le tableau 4 initial établissait une série d'éléments nutritifs (minimums et maximums) comme critères d'exemption pour les aliments destinés aux poulets, aux dindes, aux porcs, aux bœufs et bovins laitiers ainsi qu'aux moutons. En 1990, par l'entremise de deux modifications réglementaires, le tableau a d'abord été étendu pour inclure les chevaux, les chèvres, les canards et les oies; et par la suite les lapins, les visons et les salmonidés. Depuis, il n'y a eu aucun autre changement important au tableau ou à la série d'éléments nutritifs.

Présentement, l'aliment peut donc être soustrait à l'enregistrement si :

  • un aliment complet comporte des éléments nutritifs qui sont inscrits dans le tableau 4; ou
  • un supplément est lié à des directives d'utilisation qui feraient en sorte qu'un aliment complet fournirait des éléments nutritifs conformément à ce qui est inscrit dans le tableau 4.

Les aliments qui comportent des éléments nutritifs qui s'inscrivent hors des limites indiquées au tableau 4 et qui ne répondent à aucun des critères d'exemption supplémentaires doivent être évalués et enregistrés auprès de l'ACIA avant leur fabrication et leur mise en vente.

Dans le cas des aliments destinés aux animaux marins, le tableau 4 du Règlement établit une série d'éléments nutritifs pour les salmonidés seulement, par exemple, saumon et truite. La proposition de cadre modernisé et consolidé pour le renouvellement de la réglementation régissant les aliments du bétail – Décembre 2015 (proposition consolidée) a proposé que l'éventail des espèces auxquelles la Loi relative aux aliments du bétail soit élargie pour y inclure les aliments pour les animaux qui sont élevés pour la consommation humaine. De plus, la proposition consolidée a suggéré qu'une clarification soit apportée relativement à quelles espèces de poissons seraient assujetties au Règlement. À cet effet, la liste des espèces de poisson a été étendue pour inclure celles élevées commercialement au Canada.

Comme indiqué dans la proposition consolidée, l'ACIA et les intervenants reconnaissent que certaines des valeurs présentées dans le tableau 4 peuvent ne plus avoir la même pertinence sur le plan nutritionnel que lorsque le tableau a été initialement publié. Les intervenants croient également que le tableau 4 fait obstacle à l'innovation pour de nouveaux aliments du bétail. Cependant, un grand nombre des limites maximales d'éléments nutritifs qui figurent actuellement dans le tableau 4 doivent être prises en considération puisqu'elles ont des répercussions sur la santé et la sécurité.

Proposition

Il est proposé que :

  1. le tableau 4 soit retiré du Règlement et ne serve plus de facteur déclencheur pour l'enregistrement des aliments des animaux marins en fonction d'une série d'éléments nutritifs précis;
  2. les concentrations d'éléments nutritifs maximales soient établies pour les aliments destinés aux poissons (de mer ou d'eau douce).

Cette approche proposée tient compte des préoccupations des intervenants quant au tableau 4 et à sa pertinence par rapport aux pratiques actuelles de l'industrie tout comme elle soutient que la série d'éléments nutritifs fournie dans le tableau 4 fait obstacle à l'apparition de nouveaux produits sur le marché. De plus, elle a également pour but d'aborder les préoccupations à l'égard des répercussions nuisibles que les taux plus élevés de certains éléments nutritifs peuvent avoir sur le bétail ou les produits alimentaires résultants et souligne l'accent mis par le cadre réglementaire modernisé sur la santé et la salubrité pour les humains, les animaux et l'environnement. Il est également proposé ce qui suit :

  • il n'y aura plus de concentrations minimales d'établies, cependant les aliments devront encore convenir à leur utilisation visée et répondre aux besoins nutritionnels des animaux;
  • les concentrations maximales pour certains éléments nutritifs seront établies initialement pour les poissons qui sont élevés commercialement en vue de l'alimentation humaine, et;
  • les concentrations maximales seront incorporées par renvoi dans le Règlement sur les aliments du bétail pour faciliter la mise à jour, au besoin.

Considérations

L'industrie canadienne de l'alimentation du bétail considère que la série d'éléments nutritifs qui figure au tableau 4 est désuète et que ce tableau ne constitue plus un outil de réglementation adéquat pour les aliments. Cependant, il subsiste un besoin continu pour un cadre réglementaire exécutoire concernant les concentrations maximales d'éléments nutritifs dans les aliments du bétail pour des raisons de santé et de salubrité. Par exemple, les concentrations de certaines vitamines dans les rations du bétail (par exemple, les vitamines A, D et E) dépassant les besoins nutritionnels peuvent être nocives pour le bétail ou peuvent s'accumuler dans les tissus destinés à la consommation humaine et ainsi présenter un risque potentiel pour la santé. De la même façon, certains minéraux (par exemple, le cuivre, l'iode, le phosphore et le zinc) dépassant les besoins du bétail peuvent également contribuer à une augmentation des risques pour l'humain et l'environnement.

Une proportion importante de minéraux dépassant les besoins nutritionnels sont excrétés dans l'environnement par l'urine et les fèces. Par conséquent, même si le taux tolérable maximal (TTM) d'un minéral en particulier peut être beaucoup plus important que la concentration nutritionnelle, l'aliment ayant un taux tolérable maximal peut avoir des répercussions négatives sur l'environnement.

Une analyse sur les besoins nutritionnels des poissons et les taux maximaux tolérables des éléments nutritifs alimentaires a été effectuée par l'ACIA avec la portée suivante :

  • déterminer ces taux d'éléments nutritifs qui peuvent respectivement avoir une incidence sur la santé et la sécurité des poissons d'élevage, des humains et de l'environnement;
  • déterminer ces taux d'éléments nutritifs qui appuient un objectif nutritionnel contrairement à un objectif thérapeutique;
  • déterminer ces taux d'éléments nutritifs qui peuvent produire des résidus dans l'aliment résultant qui pourrait être nuisible à ceux qui consomment les produits.

Les sources de renseignements utilisées pour l'étude et l'élaboration des taux maximaux d'éléments nutritifs chez les poissons d'élevage (poissons de mer ou d'eau douce) comprennent ce qui suit :

  • les recommandations et avis officiels fournis par les autres autorités nationales et les organismes de salubrité alimentaire (par exemple, le National Research Council of the National Academies, l'Autorité européenne de sécurité des aliments);
  • des rapports de recherches publiés dans des documents examinés par les pairs [par exemple, Journal of the World Aquaculture Society – (anglais seulement), Aquaculture Nutrition – (anglais seulement)];
  • des manuels scolaires et de référence (par exemple, Nutrient Requirements and Feeding of Finfish for Aquaculture, Ed. par C.D. Webster et C.E. Lim, 2002; Fish Nutrition, 3e édition. Ed. par J. E. Halver et R. W. Hardy, 2002).

Annexe I présente les valeurs maximales d'éléments nutritifs proposées pour les aliments destinés aux poissons (de mer et d'eau douce).

Résultats prévus

Cette approche réglementaire modernisée pour la surveillance de la teneur maximale en éléments nutritifs dans les aliments destinés aux poissons (de mer et d'eau douce) devrait :

  • donner la souplesse à l'industrie réglementée pour fabriquer des aliments contenant des éléments nutritifs qui répondent aux besoins de leurs propres clients sans exiger une évaluation et une autorisation préalable à la mise en marché;
  • permettre à l'ACIA de maintenir la surveillance réglementaire pour les agents dangereux qui peuvent avoir une incidence négative soit sur la santé humaine ou animale, soit sur l'environnement;
  • permettre une mise à jour rapide des normes au moment où de nouveaux renseignements relatifs à certains éléments nutritifs sont communiqués;
  • réduire le fardeau réglementaire sur l'industrie désirant obtenir des produits novateurs sur le marché.

Les parties concernées ont l'occasion d'envoyer leurs commentaires sur toutes les propositions, y compris les valeurs maximales d'éléments nutritifs suggérées pour chacune des espèces ou catégories d'espèces, avant qu'elles soient intégrées dans un cadre de réglementation.

Références : Une bibliographie complète est disponible sur demande

Ayez votre mot à dire

L'ACIA cherche à obtenir une rétroaction sur la proposition de modifier les exigences réglementaires liées à la teneur maximale en élément nutritif dans les aliments du bétail :

  • Avez-vous des réserves concernant la proposition de retirer le tableau 4 sur les taux d'éléments nutritifs du Règlement sur les aliments du bétail et ne plus exempter les aliments de l'enregistrement en fonction de la teneur en éléments nutritifs des aliments?
  • Avez-vous des préoccupations au sujet de l'adoption de valeurs maximales d'éléments nutritifs pour les aliments du bétail?
  • Avez-vous des préoccupations en ce qui concerne les valeurs maximales d'éléments nutritifs proposées énoncées à l'Annexe I pour les aliments destinés aux poissons?
  • Est-ce que les modifications proposées au Règlement sur les aliments du bétail seront efficaces pour protéger la santé humaine et animale ainsi que l'environnement?
  • Existe-t-il des solutions envisageables qui n'auraient pas été mentionnées dans cette proposition?
  • Avez-vous d'autres commentaires?

Nous vous encourageons fortement à nous présenter vos commentaires et vos propositions, car ils sont essentiels à la réussite de l'initiative de modernisation de la réglementation. Veuillez envoyer vos commentaires écrits d'ici le 30 mars 2018 à :

Sergio Tolusso
Agence canadienne d'inspection des aliments
Division des aliments pour animaux
59, promenade Camelot
Ottawa (Ontario) K1A 0Y9
Courriel : sergio.tolusso@canada.ca
Télécopieur : 613-773-7565

Annexe I – Valeurs maximales d'éléments nutritifs proposées pour les aliments destinés aux poissons

Liste des familles de poissons réglementées
En vigueur Exigence proposée
Salmonidés
(saumon, truite, etc.))
Salmonidés (saumon, truite, etc.)
Cichlidé (tilapia, etc.)
Anoplopomatidés (sablefish, etc.)
Pleuronectidés (flétan, sole, etc.)
Percidés (perche, etc.)
Autre (reste des espèces de poissons élevées commercialement)

Considérations :

  • Liste élargie pour y inclure les poissons élevés commercialement en vue de l'alimentation humaine.

Macro-minéraux

Calcium (Ca)
Catégorie En vigueur
(% de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en %, à 88 % de matière sèche [MS])
Poissons (tous) 3,0 Pas d'exigence précise (PEP)

Considérations :

  • Une eau riche en calcium (Ca) est essentielle pour une pisciculture productive (National Research Council (NRC), 2011).
  • Ainsi, les demandes métaboliques en Ca sont souvent atteintes par l'absorption d'ions dans l'environnement aquatique (NRC, 2011).
  • En l'absence de sources de Ca hydriques, les exigences alimentaires pour le Ca varient entre 0,03 % et 0,70 % de la diète totale selon, l'espèce de poisson et le stage de production (Halver et Hardy, 2002; NRC, 2011).
  • NRC (2011) présente 7 types de farines de poissons avec des concentrations de Ca entre 2,2 et 7,86 % (sur une base d'alimentation actuelle) et NRC (2016) indique que la concentration moyenne du Ca dans la farine de poisson sur la base de matière sèche est de 5,2 ± 2,41 % (n=143), en utilisant un intervalle de 9,9 % avec un niveau de confiance 95 %. À partir de ce rang supérieur, la farine de poisson elle-même, utilisée à un taux de 40 à 70 % de la formulation des aliments pour les poissons, contribuerait de 4 à 7 % de Ca à l'aliment, ce qui équivaut à 3,5 à 6,1 % de Ca sur une base de matière sèche de 88 %.
Phosphore (P)
Catégorie En vigueur
(% de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en %, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 2,5 3,5

Considérations :

  • Les concentrations de phosphore (P) sont basses, tant dans l'eau douce que dans l'eau salée; en conséquence, les poissons dépendent principalement de leur alimentation pour répondre à leurs besoins en P.
  • Les besoins en P sont de 0,33 % à 1,5 % de l'alimentation totale, selon l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (NRC, 2011).
  • L'augmentation de la concentration du phosphore total à plus de 2,0 % de la diète résulte en une baisse des indices de consommation, une croissance réduite et une augmentation de la mortalité (Skonberg et coll., 1997; Fontagne et coll., 2009).
  • NRC (2011) présente 7 types de farine de poisson ayant des concentrations de P variant de 1,67 à 4,21 % sur la base d'alimentation actuelle et NRC (2016) indique que la concentration du P dans la farine de poisson sur une base de matière sèche est de 2,9 ± 1,07 % (n=146), en utilisant un intervalle de 5 %, avec un niveau de confiance de 95 %. À partir de ce rang supérieur, la farine de poisson elle-même, utilisée à un taux de 40 à 70 % de la formulation des aliments pour les poissons, contribuerait de 2 à 3,5 % de P à l'aliment, ce qui équivaut à 1,8 à 3,1 % de P sur une base de matière sèche de 88 %.
  • La quantité de P qui excède les besoins quotidiens du poisson est excrétée dans l'urine et/ou les fèces, ce qui contamine l'eau et l'environnement et mène à l'eutrophisation. Ceci représente une préoccupation environnementale importante (NRC, 2005).
Magnésium (Mg)
Catégorie En vigueur
(% de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en %, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 0,3 0,3

Considérations :

  • Le magnésium (Mg) est facilement absorbé de l'eau pour répondre aux besoins nutritionnels des poissons.
  • Lorsque le Mg est insuffisant, la concentration alimentaire requise varie entre 0,02 % et 0,07 % de la diète totale (NRC, 2011).
  • NRC (2005) indique que le taux maximal tolérable du Mg est de 0,30 %.
Sodium (Na)
Catégorie En vigueur
(% de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en %, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 1,2 PEP

Considérations :

  • Le sodium (Na) est abondant dans l'environnement aquatique et est présent dans des quantités significatives dans les ingrédients utilisés dans les aliments pour les poissons.
  • Les besoins en Na ont seulement été rapportés chez le tilapia (0,15 % de la matière sèche de la diète) et chez le poisson-chat (barbue de rivière) (0,06 % de la matière sèche de la diète) (NRC, 2011).
  • Des aliments comprenant jusqu'à 4,8 % de Na ont été servis aux poissons sans la manifestation des effets néfastes (Shaw et coll., 1975).
  • Par contre, la supplémentation excessive du sodium peut mener à des dérèglements dans l'équilibre acide-base et l'osmorégulation.
Potassium (K)
Catégorie En vigueur
(% de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en %, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 1,3 PEP

Considérations :

  • Le potassium (K) est abondant dans les ingrédients qui sont utilisés dans les formulations pour les aliments pour les poissons et il est facilement absorbé de l'eau pour répondre aux besoins nutritionnels.
  • Les besoins alimentaires du K ont seulement été étudiés chez les poissons d'eau douce; les poissons de mer peuvent obtenir suffisamment de K à partir de l'environnement aquatique.
  • Le besoin pour le potassium pour les poissons d'eau douce varient entre 0,20-0,80 % de la diète totale, dépendamment de l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et de le stage de production (NRC, 2011).
  • La supplémentation excessive du K peut mener à des dérèglements dans l'équilibre acide-base et l'osmorégulation.
Soufre (S)
Catégorie En vigueur
(% de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en %, à 88 % de MS)
Poissons (tous) PEP PEP

Considérations :

  • Il n'y a aucun rapport indiquant que les poissons ont un besoin alimentaire pour le soufre, ni aucun rapport indiquant la présence d'une toxicose dû à la présence de hautes concentrations de soufre dans les aliments pour les poissons.

Oligo-éléments

Cobalt (Co)
Catégorie En vigueur
(mg/kg de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) PEP 3,0

Considérations :

  • Les poissons ont besoin de cobalt (Co) pour la synthèse intestinale de la cyanocobalamine (vitamine B12) et des cellules rouges sanguines.
  • Les exigences alimentaires du cobalt sont entre 0,05 à 1,0 mg/kg et varient selon l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et de le stage de production (Watanabe et coll., 1997; Webster et Lim, 2002).
  • Le Co et les composés Co posent un risque aux travailleurs au cours des activités de mélange et de fabrication des aliments du bétail ainsi que durant l'alimentation des poissons, en raison de leur potentiel d'empoussièrement et de leur cancérogénicité présumée à la suite d'exposition par inhalation (Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR), 2004; Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), 2009; Le Panel on Additives and Products or Substances used in Animal Feed (FEEDAP) de l'AESA, 2012; AESA, 2012).
  • Le besoin de fournir du Co supplémentaire sous forme de sels d'oligo-éléments aux aliments pour poissons est minime étant donné qu'il est fort probable que les besoins nutritionnels pour ces espèces peuvent être rencontrés grâce au cobalt qui est déjà présent dans les ingrédients principaux qui sont utilisés dans les aliments pour les poissons (Watanabe et coll., 1997).
  • L'Union européenne autorise une concentration maximale de 2,0 mg Co/kg de diète et mentionne le besoin de maintenir cette concentration basée sur les niveaux de Co naturels qui sont présents dans la farine de poisson, un ingrédient principal dans la formulation des aliments pour les poissons (La Commission des Communautés européennes, 2003).
  • NRC (2016) indique que les niveaux de Co dans la farine de poisson est de1,24 ± 0,68 mg/kg sur une base de matière sèche (n=3), ce qui donne un intervalle de 4 mg/kg, avec un niveau de confiance de 95 %. À partir de ce rang supérieur, la farine de poisson elle-même, utilisée à un taux de 40 à 70 % de la formulation des aliments pour les poissons, contribuerait de 1,6 à 2,8 % de Co à l'aliment, ce qui équivaut à 1,4 à 2,5 % de Co sur une base de matière sèche de 88 %.
Cuivre (Cu)
Catégorie En vigueur
(mg/kg de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 75,0 30,0

Considérations :

  • Les exigences alimentaires pour le cuivre (Cu) varient entre 1,5 et 10,0 mg/kg dépendamment de l‘espèce de poisson, les conditions d'élevage et de le stage de production (NRC, 2011).
  • La concentration maximal tolérable du cuivre dans la diète est de 100,0 mg/kg et 500,0 mg/kg pour le saumon de l'Atlantique et la truite arc-en-ciel, respectivement (NRC, 2005). Cependant, Clearwater et coll. (2002) ont étudié la toxicité du Cu issue de l'alimentation et ont rapporté la toxicité dans :
    • les tacons de saumon de l'Atlantique alimentés avec 34 mg Cu/kg, et
    • chez les poissons-chats alevins alimentés avec une concentration de 40 mg Cu/kg.
  • Des concentrations élevées de Cu dans la diète peuvent contribuer à une quantité excessive de Cu dans l'environnement aquatique.
  • L'utilisation de suppléments contenant le cuivre qui sont bien au-delà des besoins nutritionnels dans la formulation des aliments pour les poissons menace aussi la salubrité des aliments destinés pour les humains par la voie d'une possibilité d'émergence et de propagation de pathogènes résistants aux antibiotiques.
  • L'Union européenne autorise une teneur maximale de 25,0 mg Cu/kg d'aliment (Commission des Communautés européennes, 2003).
  • La caractérisation du Cu intrinsèque qui est présent dans les ingrédients qui sont une source de macroéléments utilisés dans les aliments pour les poissons a été étudié (Watanabe et coll., 1997; NRC, 2011). En considérant le mode d'utilisation typique de ces ingrédients dans les aliments qui rencontrent les besoins nutritionnels de l'espèce de poisson en question, la toxicité du cuivre pour certaines espèces, ainsi que le besoin de limiter les excès environnementaux, il a été décidé de fixer la concentration maximale du cuivre à 30 mg/kg sur une base de MS de 88 %. Ce niveau est réalisable sans limiter l'utilisation des ingrédients qui sont disponibles.
Iode (I)
Catégorie En vigueur
(mg/kg de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 20,0 70,0

Considérations :

  • L'iode (I) est largement disponible dans l'environnement aquatique.
  • Comparer aux espèces marins, les espèces de poissons qui vivent dans l'eau douce dépendent davantage de l'addition de l'iode supplémentaire à leur diète pour répondre à leurs besoins métaboliques.
  • Les besoins en I varient entre 0,6 et 5,0 mg/kg de la diète totale et sont déterminés par l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (NRC, 2011).
  • Les plantes et animaux marins sont d'excellentes sources de I; certaines algues en contiennent jusqu'à 1000 mg/kg. Même si les sources de protéines animales et de protéines végétales contiennent des quantités négligeables d'I, les farines de poisson telle que la farine de hareng et la farine de capelan contiennent de 5 à 10 mg/kg, tandis que la farine de poisson blanc de l'Atlantique peut en contenir jusqu'à 60-90 mg/kg d'iode (Watanabe et coll., 1997).
  • La tolérance des poissons à l'iode est élevée (jusqu'à 86 mg I/kg d'aliments pour animaux). Lorsque les poissons sont nourris à un taux d'iode de cette concentration, les niveaux d'iode dans leurs tissus produisent des filets qui contiennent une concentration d'iode qui est de 0,90 ±0,37 mg/kg (Julshamn et coll., 2006). Basé sur une ration quotidienne raisonnable de 100 g/j de poisson, les humains qui consomment du poisson avec cette concentration d'iode serait exposés à un niveau d'iode de 90 ± 37 µg/j, ce qui répond à l'apport nutritionnel recommandé et ne dépasse pas l'apport maximal tolérable.
  • L'Union européenne autorise une teneur maximale de 20,0 mg I/kg dans la diète pour les animaux, pour réduire les risques aux consommateurs (Le Panel on Additives and Products or Substances used in Animal Feed (FEEDAP) de l'AESA, 2005).
Fer (Fe)
Catégorie En vigueur
(mg/kg de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 500,0 750,0

Considérations :

  • Les besoins nutritionnel pour le fer (Fe) dans les poissons varient entre 30,0 et 199,0 mg/kg, selon l'espèce de poisson, les conditions d'élevage, et le stage de production (NRC, 2011).
  • Des concentrations élevées de Fe causent un stress métabolique aux poissons.
  • Même s'il y a une quantité limitée de données, une concentration de 750,0 mg Fe/kg semble favoriser une bonne santé chez l'animal et chez l'homme (FEEDAP de l'AESA 2016a).
Manganèse (Mn)
Catégorie En vigueur
(mg/kg de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 150,0 150,0

Considérations :

  • Les exigences nutritionnelles pour le manganèse varient entre 2,0 et 20,0 mg/kg, selon l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (Webster and Lim, 2002; NRC, 2011).
  • Comme il y a des données limitées sur les niveaux de manganèse qui sont présents dans la farine de poisson, il n'est pas possible de déterminer une concentration maximale tolérable pour le manganèse dans la farine de poisson à ce temps.
  • L'Union européenne autorise une teneur maximale de 100,0 mg de Mn/kg de la diète. À ce niveau de supplémentation, il y a une marge de sécurité suffisante pour la santé de l'animal, du consommateur et de l'environnement (FEEDAP de l'AESA 2016 b).
  • Nous proposons de maintenir la concentration actuelle du manganèse dans les aliments pour les poissons.
Sélénium (Se)
Catégorie En vigueur
(mg/kg de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 0,1 (total) 2,0 (total)

Considérations :

  • L'absorption du sélénium (Se) qui provient de l'environnement aquatique par les branchies des poissons est très efficace.
  • Les exigences alimentaires du sélénium varient entre 0,15 et 0,5 mg/kg et sont dictés par l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (Watanabe et coll., 1997; NRC, 2011).
  • La concentration maximale tolérable du Se dans les aliments pour les poissons est de 2,0 mg/kg de la diète (NRC, 2005).
  • Hilton et coll. ont découvert que l'absorption du Se par la truite ainsi que son accumulation dans ces tissus peut être toxique à ce poisson lorsque cette espèce est alimentée avec des concentrations de sélénium que excèdent un niveau de 3 mg de Se/kg de diète.
  • NRC (2011) présente 7 types de farine de poisson dont les concentrations de Se varient entre 1,36 et 4,30 mg/kg sur une base d'alimentation actuelle. À partir de ces concentrations et si l'on assume que la farine de poisson elle-même est utilisée à un taux de 40-70 % de la formulation des aliments destinés aux poissons, elle contribuerait de1,7 à 3 mg/kg de Se à l'aliment.
  • Étant donné la haute concentration naturelle dans la farine de poisson, sa toxicité pour les poissons, la concentration maximale proposée de 2,0 mg/kg (sélénium total) est acceptable pour la santé des animaux, du consommateur et pour les pratiques de formulation couramment utilisées par l'industrie.
Zinc (Zn)
Catégorie En vigueur
(mg/kg de l'aliment complet, tel que consommé)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 300,0 250,0

Considérations

  • Les poissons ont la capacité d'absorber le zinc (Zn) directement de l'eau, mais ils obtiennent la majorité du Zn par l'entremise de leur alimentation.
  • Les besoins en Zn pour les poissons sont estimés entre 15,0 et 150,0 mg/kg de la diète et varient selon l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (NRC, 2011).
  • Cependant, l'utilisation des suppléments qui contiennent des concentrations élevées de Zn (c'est-à-dire ceux qui excédant grandement les besoins nutritionnels) dans les aliments destinés aux poissons menace la salubrité des aliments en créant la possibilité d'émergence et de propagation de pathogènes résistants aux antibiotiques.
  • Le FEEDAP (FEEDAP de l'AESA 2014) suggère une réduction dans la quantité de zinc permise dans les aliments pour les poissons à 150,0 mg/kg pour les salmonidés et à 100,0 mg/kg pour les autres espèces de poissons, afin de réduire les risques liés à l'environnement et les risques à la santé du consommateur.
  • La concentration maximale tolérable du zinc dans les aliments pour les poissons est de 250,0 mg Zn/kg (NRC, 2005).

Vitamines

Vitamine A
Catégorie En vigueur
(UI/kg)
Exigence proposée
(en UI/kg, à 88 % de MS)
Salmonidés 25 000 100 000
Cichlidé S/O 10 000
Anoplopomatidés S/O 25 000
Pleuronectidés S/O 25 000
Percidés S/O 25 000
« Autre » S/O 25 000

Considérations :

  • Les exigences nutritionnelles pour la vitamine A sont évalués entre 0,3 et 31,0 mg/kg (ou 999 à 103 230 UI/kg) et varient selon l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (NRC, 2011).
  • Les concentrations supérieures sécuritaires présumées dans l'alimentation établies par le NRC (NRC, 1987) sont de 25 000 UI/kg pour le saumon et la truite et 33 330 UI/kg pour le poisson-chat.
  • Des études indiquent que les espèces de poissons salmonidés (donc le saumon de l'Atlantique et la truite arc-en-ciel, particulièrement) peuvent tolérer des concentrations élevées de vitamine A dans l'ordre de 400 000 UI/kg dans l'apport alimentaire et même jusqu'à une concentration de 900 000 UI/kg dans certains cas (Hilton, 1983; Ornsrud et coll., 2002; Fontagné-Dicharry et coll., 2010; Ørnsrud et coll., 2013).
  • Les tilapias alevins âgés d'un an sont plus sensibles aux concentrations de vitamine A dans l'alimentation. Une légère réduction dans la croissance s'est produite à une concentration de 10 000 UI/kg et des signes d'hypervitaminose sont apparus à un niveau de 40 000 UI/kg (Saleh et coll., 1995). Par contre, les tilapias juvéniles ont pu tolérés une concentration de vitamine A jusqu'à 17 534 UI/kg (Guimarães et coll., 2014).
Vitamine C
Catégorie En vigueur
(mg/kg)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) PEP PEP

Considérations :

  • Les besoins nutritionnels en vitamine C varient de 5,0 jusqu'à 750,0 mg/kg et sont déterminés par l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (NRC, 2011).
Vitamine D
Catégorie En vigueur
(UI/kg)
Exigence proposée
(en UI/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) 10 000 10 000

Considérations :

  • On évalue les exigences pour la vitamine D entre 6,25 et 40,0 µg/kg (ce qui équivaut à 250-1 600 UI/kg) selon l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (NRC, 2011).
  • Le NRC (NRC, 1987) estime que la concentration alimentaire maximale en ce qui concerne l'innocuité ou la sécurité de la vitamine D3 pour les poissons est de 20 000 UI/kg pour le poisson-chat et 1 000 000 UI/kg pour la truite arc-en-ciel.
  • L'Union européenne a autorisé une concentration maximale de vitamine D3 dans les aliments complets pour poissons de 3 000 UI/kg et D2 de 2 000 UI/kg et non pour utilisation concurrente (Union européenne, 2004). Présentement, il n'y a pas de sources de vitamine D2 qui sont approuvées pour l'utilisation dans les aliments pour le bétail.
  • Le poisson est une importante source alimentaire de vitamine D pour l'humain. On a découvert que les filets de différentes espèces de poissons contiennent entre 26 et 319 µg/kg par poids frais (Mattila et coll., 1999).
  • Augmenter le maximum pourrait provoquer une fortification des poissons grâce à la vitamine D. Étant donné que le poisson n'est pas un aliment pour lequel une fortification obligatoire ou volontaire de vitamines est permise, nous proposons de maintenir la concentration maximale actuelle. Les besoins et les permissions volontaires pour la fortification sont définis dans les normes alimentaires dans la partie B et la partie D, division 3 du Règlement sur les aliments et drogues.
  • Nous proposons maintenir la concentration maximale permise pour la vitamine D3 dans les aliments complets pour les poissons telle quelle, donc à un niveau de 10 000 UI/kg pour toutes les espèces.
Vitamine E
Catégorie En vigueur
(UI/kg)
Exigence proposée
(en mg/kg, à 88 % de MS)
Poissons (tous) PEP PEP

Considérations :

  • Les exigences alimentaires pour la vitamine E varient entre 25,0 et 500,0 mg/kg (ou 25,0 à 500,0 UI/kg) selon l'espèce de poisson, les conditions d'élevage et le stage de production (Webster et Lim, 2002; NRC, 2011).
  • L'hypervitaminose en vitamine E est possible, mais n'a pas été documentée chez les poissons d'élevage.
  • Des concentrations élevées de vitamine E (5000 à 10 000 UI/kg) dans les aliments pour les poissons peuvent provoquer une réduction dans la concentration des érythrocytes dans le sang et peut avoir des négatives sur la peroxydation des lipides dans le corps (NRC, 2011). Ces facteurs peuvent négativement affecter la santé et la production des poissons.
  • Une concentration supérieure à 200 UI de vitamine E/kg dans les aliments complets est considérée comme une pratique non-désirable en matière d'alimentation (FEEDAP de l'AESA, 2010).