Evaluant les systèmes d'inspection des produits de viande de porc et de volaille destinés à l'exportation au Canada

Abréviations et termes particuliers utilisés dans le rapport

AC :

Autorité compétente

ACC :

Autorité centrale compétente

ACIA :

Agence canadienne d'inspection des aliments

AFSVSPP :

Administration de la Slovénie responsable de la salubrité des aliments, du secteur vétérinaire et de la protection des végétaux - ACC de la Slovénie responsable de la santé animale et de la transformation des aliments

BPF :

Bonnes pratiques de fabrication

BPH :

Bonnes pratiques d'hygiène

CCP :

Point de contrôle critique

CE :

Commission européenne

CMG :

Comité mixte de gestion

DG SANTÉ :

Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne

DG :

Directeur général

DGSRPVS :

Direction générale du développement rural durable et de la médecine vétérinaire - ACC de la Grèce responsable de la santé animale et des usines d'abattage

DMC :

Demande de mesures correctives

E. coli :

Escherichia coli

EFET :

Autorité alimentaire hellénique - ACC de la Grèce responsable des établissements de transformation

ÉM :

État membre de l'Union européenne

ESA :

Exploitant du secteur alimentaire

HACCP :

Analyse des dangers et maîtrise des points critiques

IV :

Inspecteur vétérinaire

IVGI :

Inspectorat vétérinaire général - ACC de la Pologne responsable de l'inspection des viandes

MA :

Ministère de l'Agriculture

MMHV :

Manuel des méthodes de l'hygiène des viandes

MS :

Ministère de la Santé

NC :

Note de clôture

OAV :

Office alimentaire et vétérinaire - ancienne désignation de la Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire (DG SANTÉ) de la Commission européenne

OC :

Organisme de contrôle

OMSA :

Organisation mondiale de la santé animale - anciennement désignée sous l'appellation Office international des épizooties

PA :

Plan d'action

PAM :

Prêt-à-manger

PE :

Point d'entrée

PNE :

Procédure normale d'exploitation (SOP)

PONA :

Procédure opérationnelle normalisée d'assainissement

Salmonella :

Espèces du genre Salmonella

UE :

Union européenne

VA :

Vétérinaire autorisé

VETI :

Base de données électroniques pour les mesures de contrôles à l'inspection

VC :

Vétérinaire en chef

VO :

Vétérinaire officiel

VR :

Vétérinaire responsable

Résumé

Le présent rapport décrit les résultats d'un audit effectué sur place des systèmes d'inspection du porc, de la volaille et de la transformation de la viande de l'Union Européenne (UE), mené par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) du 23 février au 13 mars 2015.

Le principal objectif de l'audit était de vérifier que les États membres (ÉM) de l'UE disposaient de systèmes de salubrité alimentaire pour les produits de viande équivalents à celui du Canada permettant de produire des produits salubres, non altérés et correctement étiquetés.

Surtout, les résultats de cet audit devaient servir à l'approbation éventuelle des systèmes d'inspection des viandes de l'ensemble des ÉM de l'UE aux fins d'exportation de viande au Canada, basé sur leur conformité à la législation de l'UE et aux contrôles de la Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne (DG SANTÉ).

L'audit englobait, notamment, la visite d'établissements situés dans quatre ÉM, soit la Grèce, la Pologne, la Croatie et la Slovénie. Ces établissements comprenaient deux abattoirs de porcs en Grèce et en Slovénie, deux abattoirs de volaille en Pologne et en Croatie, et sept usines de transformation de la viande, y compris de prêt-à-manger (PAM) et de mise en conserve (2), dans les quatre ÉM visités. Les auditeurs de l'ACIA ont aussi visité le siège social des autorités centrales compétentes (ACC) de chaque ÉM, en plus d'un bureau régional en Croatie et en Slovénie.

L'analyse de l'efficacité des systèmes de salubrité alimentaire des ÉM portait sur les cinq secteurs clés suivants :

  • les autorités compétentes et les contrôles officiels;
  • les mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation, y compris la surveillance du bien-être animal;
  • les systèmes d'analyse des dangers et maîtrise des points critiques (HACCP), y compris le développement, la mise en œuvre et la mise à jour de plans HACCP, de programmes préalables et de contrôles sanitaires;
  • les mesures de contrôle microbiologique, y compris le programme d'analyse de la viande crue et de la présence de la bactérie Listeria monocytogenes dans les produits PAM; et
  • les mesures de contrôle des résidus chimiques.

L'ACIA a conclu qu'elle n'était pas en mesure d'approuver les systèmes d'inspection des viandes de l'ensemble des ÉM de l'UE et de permettre l'importation des viandes et des produits de la viande au Canada pour le moment. Toutefois, les ÉM suivants ont actuellement le droit d'exporter les viandes et les produits de viande énumérés ci-dessous, suivant approbation d'un certificat officiel d'inspection des viandes :

  • Slovénie - porc et produits de porc transformés
  • Pologne - volaille et produits de volaille transformés
  • Croatie - volaille et produits de volaille transformés

En raison de constatations sérieuses concernant la surveillance des inspections en Grèce, l'ACIA a conclu que toutes les autorisations que possèdent déjà les établissements en vue de l'exportation de viandes et de produits de viande au Canada seront suspendues jusqu'à nouvel ordre, et ce, à compter d'aujourd'hui. Par conséquent, jusqu'à avis contraire, aucun nouvel établissement ne sera autorisé par l'ACIA à exporter des viandes et des produits de viande en provenance de Grèce.

Les deux principales préoccupations qui continuent d'empêcher l'approbation des systèmes d'inspection des viandes des ÉM de l'UE sont les suivantes :

  • Le manque d'uniformité dans la mise en œuvre des programmes d'inspection des viandes dans l'UE;
  • L'incapacité de la Direction F de la DG SANTÉ de vérifier le respect des exigences canadiennes en matière d'importation, qui vont au-delà de la réglementation de l'UE.

Enfin, les exigences en matière d'importation pour chacun des éléments énumérés ci-après doivent être respectées en ce qui concerne les viandes et les produits de viande exportés de l'UE vers le Canada:

  • L'échantillonnage et l'analyse des viandes et des produits de viande aux fins de dépistage de la bactérie Listeria monocytogenes;
  • Les produits de viande scellés hermétiquement;
  • Le refroidissement des produits de viande traités à la chaleur ;
  • Les parties de volaille non comestibles;et
  • L'élaboration, la tenue à jour et la mise en application de programmes de contrôle des allergènes dans les établissements, la mise en place d'une surveillance appropriée des inspections et l'ajout des pignons à la liste des allergènes.

1. Introduction

Du 23 février au 13 mars 2015, l'ACIA a effectué un audit des systèmes d'inspection du porc, de la volaille et de la transformation de la viande de l'UE. Pour cet audit, l'ACIA a sélectionné les quatre États membres ci-dessous selon divers facteurs, dont le profil des pays, les observations des audits de l'Office alimentaire et vétérinaire (OAV) et du Food Safety and Inspection Service (FSIS) du département de l'Agriculture des États-Unis, l'historique de conformité en matière d'importation, et l'intérêt manifesté par les États membres à exporter des produits de viande au Canada.

  • Grèce (du 23 au 26 février 2015)
  • Pologne (du 2 au 6 mars 2015)
  • Croatie (du 7 au 13 mars 2015)
  • Slovénie (du 7 au 13 mars 2015)

L'audit a commencé par des réunions d'ouverture dans chaque ÉM visité : à Athènes, en Grèce; à Varsovie, en Pologne; à Zagreb, en Croatie; à Ljubljana, en Slovénie. Des représentants des autorités centrales compétentes, les auditeurs de l'ACIA, et les représentants des ambassades canadiennes à l'UE, en Grèce, en Slovénie et en Croatie ont participé à ces réunions. Des représentants de la DG SANTÉ et d'autres autorités compétentes ont également assisté à ces réunions.

2. Objectifs, portée et méthode de l'audit

L'audit avait pour objet de vérifier que, dans les ÉM visités, les systèmes de salubrité des aliments régissant les viandes et produits de porc et de volaille fonctionnaient d'une manière jugée équivalente au système en place au Canada et qu'ils produisaient des produits de viande salubres, non altérés, et correctement étiquetés. L'audit visait principalement la santé publique, par exemple, les systèmes HACCP, les mesures de contrôle microbiologique, et le bien-être des animaux dans les établissements effectuant l'abattage, la découpe, le désossage et la transformation du porc et de la volaille. Le classement n'a pas été évalué dans le cadre de cet audit.

Il s'agissait de faire une évaluation approfondie de l'équivalence des systèmes d'inspection du porc, de la volaille et de la transformation de la viande, mettant principalement l'accent sur les éléments suivants:

  1. L'inspection et la certification des viandes et produits de viande destinés à l'exportation au Canada; ce qui comprend également le rôle et le mandat de l'OAV pour vérifier la conformité des ÉM de l'UE aux exigences prévues par la loi et aux exigences canadiennes en matière d'exportation, ainsi que la capacité de la Commission européenne (CE) de mettre en œuvre et de renforcer les mesures correctives.
  2. Les contrôles d'inspection dans les établissements d'abattage et de transformation, y compris les éléments suivants:
    • les programmes des établissements liés à l'évaluation des animaux présentés pour l'abattage (résidus et statut à l'égard des maladies), à leur manipulation sans cruauté et au contrôle des procédés d'éviscération et d'habillage des carcasses;
    • les inspections ante mortem et post mortem dans les établissements d'abattage du porc et de la volaille;
    • les plans HACCP et les programmes préalables;
    • les mesures de contrôles microbiologiques;et
    • les mesures de contrôle des résidus chimiques.

Dans chaque ÉM, les auditeurs de l'ACIA étaient accompagnés de représentants de l'autorité centrale compétente et des bureaux d'inspection locaux et régionaux. Des représentants de l'OAV étaient présents à titre d'observateurs en Grèce et en Slovénie. L'analyse de l'efficacité des programmes portait sur les contrôles gouvernementaux et la surveillance dans cinq secteurs clés :

  • Les autorités compétentes et les contrôles officiels;
  • Les mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation, y compris la surveillance du bien-être animal;
  • Les systèmes HACCP, y compris l'élaboration, la mise en œuvre et la mise à jour de plans HACCP, de programmes préalables et de contrôles sanitaires;
  • Les mesures de contrôle microbiologique, y compris le programme d'analyse de la viande crue et de dépistage de la bactérie Listeria monocytogenes dans les produits de viande PAM; et
  • Les mesures de contrôle des résidus chimiques.

Les fonctions administratives ont été examinées au siège social de chaque ACC et dans quatorze bureaux d'inspection locaux situés dans les établissements agréés et deux bureaux vétérinaires régionaux. Les auditeurs ont évalué la mise en œuvre de ces systèmes de contrôle de gestion particuliers qui vérifient que chacun des systèmes nationaux d'inspection, de vérification et d'application de la loi est mis en œuvre comme prévu.

L'audit incluait la visite de deux abattoirs, d'un établissement de découpe et d'un établissement de transformation du porc en Grèce, de deux abattoirs et de deux établissements de transformation de la volaille en Pologne, de deux abattoirs et d'un établissement de transformation de la volaille en Croatie et de deux abattoirs et d'un établissement de transformation du porc en Slovénie. Parmi ces établissements, un établissement de transformation en Pologne et un en Croatie ont été choisis en raison du signalement d'infractions au point d'entrée (PE).

Durant la visite des établissements, l'attention était portée sur la mesure dans laquelle l'industrie et le gouvernement interagissent afin de maîtriser les dangers et de prévenir les non-conformités qui menacent la salubrité alimentaire, particulièrement sur l'aptitude de l'AC à assurer une surveillance au moyen d'examens de contrôle.

Les résultats de cet audit ont utilisés pour l'évaluation de l'approbation éventuelle des systèmes d'inspection des viandes des 28 ÉM de l'UE en vue de l'exportation de viandes et de produits de viande au Canada, en fonction du respect de la législation de l'UE et des contrôles de l'OAV.

Tableau 1. Sommaire de la portée de la vérification
Visites des autorités compétentes et des établissements Nombre de sites visités Lieux
Autorité compétente de la Grèce : Directeur général des services vétérinaires 1 Athènes
Autorité compétente de la Pologne : Bureau de l'Inspection vétérinaire 1 Varsovie
Autorité compétente de la Slovénie : Administration vétérinaire de la République de Slovénie, y compris un bureau vétérinaire régional 2 Ljubljana et Murska Sobota
Autorité compétente de la Croatie : Direction de la salubrité des aliments et de la santé des animaux du ministère de l'Agriculture, y compris un bureau vétérinaire régional 2 Zagreb et Varazdin
Installations d'abattage, de découpe, de désossage ou de transformation du porc en Grèce 4 Divers lieux
Installations d'abattage et de transformation de la volaille en Pologne 4 Divers lieux
Installations d'abattage et de transformation de la volaille en Croatie 3 Divers lieux
Installations d'abattage et de transformation du porc en Slovénie 3 Divers lieux

3. Fondement juridique et normes de l'audit

L'audit a été entrepris en vertu de dispositions précises des lois et règlements canadiens, en particulier :

  • La Loi sur l'Inspection des viandes
  • Le Règlement de 1990 sur l'Inspection des viandes

Les normes de l'audit comprennent également tous les règlements de l'UE applicables considérés comme équivalents (ou en voie de le devenir) dans le cadre de l'Accord entre le gouvernement du Canada et la Communauté européenne relatif aux mesures sanitaires de protection de la santé publique et animale applicables au commerce d'animaux vivants et de produits animaux, modifié de temps à autre dans le cadre de négociations bilatérales (anglais seulement). Il s'agit des règlements suivants :

  • Règlement (CE) no 178/2002
  • Règlement (CE) no 852/2004
  • Règlement (CE) no 853/2004
  • Règlement (CE) no 854/2004
  • Règlement (CE) no 882/2004
  • Règlement (CE) no 2073/2005Note de bas de page 1
  • Règlement (CE) no 1069/2009
  • Règlement (CE) no 1099/2009

4. Contexte

Depuis 2007, l'UE a demandé au Canada d'accepter les viandes et les produits de viande de toutes les espèces en provenance des États membres de l'UE. Actuellement, l'approbation est accordée en fonction de l'EM pour des espèces animales particulières. Dans ce contexte, des ÉM, comme la Grèce (volaille et porc), la Croatie (volaille) et la Slovénie (porc), ont fait une demande d'approbation ou de réactivation des systèmes d'inspection des viandes.

Lors de la réunion du Comité mixte de gestion responsable de la mise en œuvre de l'Accord vétérinaire en octobre 2013, le Canada et l'UE ont convenu d'élaborer un plan de travail relatif aux viandes qui comprend la possibilité de reconnaître les systèmes d'inspection des viandes de tous les ÉM. Les deux parties ont cherché à considérer le système d'inspection des viandes de l'UE comme un tout aux fins de l'exportation des viandes et des produits de viande vers le Canada, en se fondant sur le respect de la législation de l'UE et des contrôles de l'OAV.

Du 23 février au 13 mars 2015, l'ACIA a vérifié les systèmes d'inspection des viandes de quatre ÉM de l'UE : la Grèce, la Pologne, la Slovénie et la Croatie. Seulement deux de ces quatre ÉM (la Pologne et la Croatie) exportaient déjà activement vers le Canada au moment de l'audit. Au cours de l'exercice financier 2014-2015, la Pologne a exporté au Canada un total de 2 396,762 kg de produits de viande, et la Croatie, un total de 29 562 kg. Les produits de viande exportés au Canada étaient principalement des produits de porc.

Les résultats de cet audit seront utilisés pour l'approbation éventuelle des systèmes d'inspection des viandes de tous les ÉM de l'UE en vue de l'exportation de viandes au Canada, selon le respect de la législation de l'UE et des contrôles de l'OAV.

5. Autorités compétentes et contrôles officiels

Les exigences canadiennes concernant l'admissibilité à l'importation requièrent que les systèmes d'inspection des viandes étrangers soient organisés et administrés par le gouvernement national des pays étrangers et prévoient des normes équivalentes à celles du système canadien d'inspection des viandes.

Dans le cas de l'UE, tous les ÉM doivent respecter un ensemble de règles et de règlements élaborés par la CE. De ce fait, la CE est l'institution qui a droit d'initiative législative sur tous les ÉM de l'UE. Dans le contexte de la salubrité alimentaire, DG SANTÉ a la responsabilité de préparer des projets de législation (exigences législatives de l'UE telles que des règlements, des directives et des décisions). Elle a aussi la responsabilité de préparer un projet de législation concernant les aliments pour animaux, la santé animale (y compris le bien-être animal) et la santé des végétaux.

L'OAV fait partie de DG SANTÉ qui, par le biais d'une inspection en profondeur, vérifie que la législation de l'UE est appliquée adéquatement par les gouvernements nationaux, régionaux et locaux (autorités compétentes) et que les commerçants, les fabricants et les producteurs d'aliments respectent ces règles. De ce fait, l'OAV évalue la façon dont les règlements de l'UE sont respectés au sein de l'UE et dans les pays non membres de l'UE qui exportent vers celle-ci. Ces activités sont décrites dans le Règlement (CE) no 882/2004 (articles 45 et 46). L'OAV fournit des renseignements sur les résultats de ces inspections et formule des recommandations, s'il y a lieu, sur la correction des lacunes et surveille leur mise en œuvre. Les rapports d'inspection de l'OAV et les commentaires des pays inspectés sont publiés sur le site Web de la Commission Européenne (anglais seulement).

Des renseignements détaillés sur la structure et l'organisation de chaque autorité compétente quant aux aliments d'origine animale se trouvent dans les profils des pays de la Commission Européenne (anglais seulement).

Les auditeurs de l'OAV peuvent faire des recommandations pour aider les AC à prendre des mesures correctives. Les mesures prises font l'objet d'un suivi administratif, soit dans le cadre du suivi général des audits dans l'EM ou d'audits ponctuels. Si les écarts de conformité sont assez graves, la CE peut engager une action en justice contre l'EM devant la cour de justice européenne. Par ailleurs, des mesures de sauvegarde, comme l'imposition de restrictions ou d'interdictions concernant le déplacement des marchandises ou des animaux, peuvent être prises. De telles mesures sont appliquées conformément aux mesures législatives acceptées par la majorité qualifiée des ÉM. Le processus de suivi comporte les étapes suivantes :

  1. Lorsque l'ébauche du rapport d'un audit est distribuée, un plan d'action (PA) est demandé, dans lequel l'EM doit détailler les mesures prises ou prévues pour répondre aux recommandations.
  2. Le PA est évalué par l'unité sectorielle de la Direction F qui a effectué l'audit afin de déterminer si les mesures proposées répondent à la recommandation et que les mesures seront apportées dans un délai raisonnable.
    • Dans la plupart des cas, le PA est retourné à l'EM avec le rapport d'audit final, accompagné d'une demande de renseignements supplémentaires sur les mesures proposées
  3. La procédure décrite ci-dessus peut être répétée au besoin.
  4. Lorsque l'unité sectorielle juge que l'ÉM a répondu de manière satisfaisante à toutes les recommandations ou, même si les réponses ne sont pas considérées satisfaisantes, qu'elles peuvent être adéquatement suivies par d'autres moyens, la responsabilité du suivi ultérieur est attribuée à l'Unité F1 de la Direction F à l'aide d'une note de clôture qui précise les façons possibles de confirmer la mise en œuvre des mesures proposées.
    • L'Unité F1 est responsable du suivi ultérieur des recommandations ainsi que de l'élaboration et de la mise à jour des profils des pays
  5. L'Unité F1 compile les renseignements par ÉM, intégrant les renseignements des notes de clôture des unités sectorielles.
    • Lorsque des problèmes sont communs à un certain nombre de secteurs de contrôle, ils sont traités et considérés comme un seul problème
  6. Grâce à des communications avec l'EM et à des audits de suivi général (ASG), l'Unité F1 évalue les progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans d'action fournis par l'EM.
    • Les rapports d'ASG, publiés sur le site Web de la DG SANTÉ, contiennent de l'information sur l'état d'avancement des recommandations (p. ex. « close en raison de mesures prises », « en cours », « en suspens »).
  7. Lorsqu'un ÉM ne met pas en œuvre les mesures nécessaires pour répondre aux recommandations, la DG SANTÉ peut entamer un certain nombre de mesures complémentaires, selon la gravité du problème en question.
    • Ces mesures peuvent comprendre l'organisation d'un audit sectoriel ultérieur afin d'obtenir de l'information supplémentaire ou le transfert du dossier à l'Unité d'exécution spécialiste de la SANTÉ, qui peut lancer des procédures d'infraction contre l'EM devant la Cour de justice de l'Union européenne.

En réponse à une demande de l'ACIA sur la façon dont la DG SANTÉ effectue une vérification suffisante pour s'assurer que les exigences à l'exportation de l'UE vers le Canada respectent les exigences canadiennes en matière d'exportation, la Direction F de la DG SANTÉ a précisé que sa surveillance se limite à la conformité aux règlements de l'UE.

Actuellement, il n'existe aucun registre qui rassemble toutes les exigences canadiennes, si ce que celles inclues dans les certificats d'exportation. Par conséquent, les ÉM peuvent ne pas omettre certaines exigences, comme les marques d'expédition et l'étiquetage. Toutefois, il est peu probable que cela survienne lorsque les certificats d'exportation harmonisés, établis pour le commerce des viandes de l'UE vers le Canada et accessibles dans le système TRACES de l'UE, sont utilisés puisque ces certificats font référence aux exigences mentionnées ci-dessus.

Les auditeurs de l'ACIA se sont concentrés sur les visites de surveillance requises pour la mise en œuvre des exigences à l'article 8.3(a) du Règlement (CE) no 882/2004. Dans trois des quatre ÉM visités, les auditeurs ont relevé des lacunes au chapitre de la surveillance de la supervision.

Dans trois des établissements audités, l'examen des documents et de nombreuses observations sur place montrent la nécessité de renforcer la formation du personnel sur le terrain, les contrôles officiels et les activités de supervision. Se reporter aux annexes propres à chaque ÉM pour obtenir de plus amples renseignements sur les observations des auditeurs.

Les auditeurs ont aussi examiné les méthodes et les procédures selon lesquelles les AC vérifient la conformité au Règlement (CE) no 882/2004 et font état des non-conformités à l'exploitant du secteur alimentaire (ESA).

Conformément au Règlement (CE) no 852/2004, les établissements qui préparent des denrées alimentaires doivent être agréés et enregistrés  dans chaque ÉM. De plus, de nombreux établissements, principalement ceux qui manipulent des produits d'origine animale, pour lesquels les conditions d'hygiène sont énoncées dans le Règlement (CE) no 853/2004 doivent être agréés par l'AC de chaque ÉM. Selon le règlement (CE) no 882/2004, les ÉM doivent dresser des listes à jour des établissements agréés et les mettre à la disposition d'autres ÉM et du public.

Un document technique (anglais seulement) sur le site Web de l'UE donne de plus amples détails, comme les catégories d'établissement, les activités effectuées dans les principaux secteurs alimentaires, une présentation du modèle de liste des établissements, et les codes et légendes à utiliser dans la liste d'établissements. Toutefois, l'UE n'a pas établi de procédure précise concernant la numérotation des établissements, de sorte qu'une installation peut avoir de nombreux numéros d'approbation selon les fonctions exécutées, c.-à-d. l'abattage, la découpe et le désossage ainsi que la transformation de la viande. Cette situation a occasionné des problèmes durant l'audit dans l'un des ÉM où plusieurs établissements ayant des numéros d'approbation différents ont obtenu l'autorisation de fonctionner au même endroit sous la même direction. Selon les constatations, ces établissements présentaient les mêmes problèmes de conformité importants. Les auditeurs n'ont pas été informés qu'aucun mécanisme était établi selon lequel une AC doit faire enquête sur les répercussions d'une non-conformité dans une partie d'un bâtiment sur les autres parties dotées de numéros d'approbation différents. Cette situation se complique davantage si les établissements relèvent de différentes AC, comme c'était le cas dans cet ÉM.

Dans un ÉM, les vétérinaires autorisés affectés dans les établissements sont des employés d'un organisme de contrôle agréé tiers et non des employés de l'AC. Par conséquent, ce personnel sur place n'a pas l'autorité de saisir ou de consigner les produits ou de prendre des mesures d'application de la loi en cas de non-conformité. Lorsque de telles mesures s'avèrent nécessaires, l'AC doit communiquer avec les vétérinaires inspecteurs officiels qui ont le pouvoir de prendre de telles mesures.

6. Contrôles de l'abattage et de la transformation

Les auditeurs de l'ACIA ont examiné les mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation, y compris les procédures d'inspection ante mortem, le jugement ante mortem, la manipulation et l'abattage sans cruauté, les procédures d'inspection post mortem, le jugement et la manipulation post mortem et l'élimination des produits non comestibles et saisis.

Les exigences relatives au bon traitement et aux procédures d'abattage sans cruauté sont énoncées dans le Règlement (CE) no 1099/2009 sur la protection des animaux au moment de l'abattage.

Des lacunes liées à la réalisation d'inspections post mortem par les représentants officiels des AC ont été observées dans deux ÉM. Des problèmes relatifs à la manipulation et à l'abattage sans cruauté des animaux destinés à l'alimentation et envoyés à l'abattage ont été constatés dans deux ÉM. Ces problèmes et d'autres liés aux mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation sont décrits aux annexes spécifiques a chaque ÉM.

7. Plan HACCP et programmes préalables

Un système d'inspection doit prévoir un cadre réglementaire approprié afin de démontrer un contrôle adéquat des exigences reliées à la salubrité alimentaire. Dans le contexte d'équivalence avec le Canada, l'ACC doit charger chaque ESA de l'élaboration, de la mise en œuvre et du maintien d'un système HACCP ou d'un système de rechange équivalent. Les auditeurs de l'ACIA ont examiné la mise en œuvre des systèmes HACCP dans tous les établissements visités afin de vérifier si la surveillance de l'AC était maintenue de manière appropriée. Cet examen comprenait l'évaluation de la mise en œuvre appropriée des plans HACCP, des programmes préalables, des programmes sanitaires et de la manipulation hygiénique des produits.

Dans l'UE, toutes les exigences relatives à l'hygiène alimentaire sont énoncées dans les trois principaux règlements suivants :

  • Règlement (CE) no 852/2004 : Procédures générales d'hygiène pour les aliments à toutes les étapes du processus de production, de la production primaire jusqu'à la vente au consommateur de l'UE (l'approche appelée « de la ferme à la table »)
  • Règlement (CE) no 853/2004 : Complémentaire au Règlement (CE) no 852/2004 énonçant toutes les exigences propres aux entreprises du secteur alimentaire traitant avec des aliments d'origine animale. L'UE dispose d'exigences légales pour le HACCP obligatoire. Par conséquent, tous les établissements visités avaient mis en place des plans HACCP, des programmes préalables et des contrôles sanitaires
  • Règlement (CE) no 854/2004 : Ce règlement prévoit la mise en œuvre des règles propres à l'AC concernant les contrôles officiels sur les produits d'origine animale destinés à la consommation humaine. La plupart des établissements visités font donc l'objet d'une vérification de leur système HACCP par leur AC dans le cadre de vérifications aléatoires effectuées sur une base régulière

Les auditeurs ont constaté des lacunes concernant le contrôle des plans HACCP et des programmes préalables. Elles sont résumées sous les rubriques suivantes des annexes propres aux ÉM :

  • Conception et entretien des systèmes HACCP;
  • Assainissement;
  • Bonnes pratiques d'hygiène (BPH);
  • Ventilation;
  • Conception, construction et entretien du bâtiment;
  • Programme de lutte contre la vermine;
  • Entretien et étalonnage de l'équipement.

Dans la plupart des cas, les AC ont pris des mesures de conformité appropriées, mais, dans certains cas, l'AC a échoué de sorte que l'ACC et DG SANTÉ ont dû intervenir. Bien que les ACC des ÉM respectifs aient semblé déterminés à assurer le suivi de ces lacunes, l'ACIA a exigé que la réponse des ÉM respectifs comporte un engagement à vérifier la mise en œuvre des mesures correctives et des mesures préventives relatives à tous les éléments.

L'UE exige que les ÉM mettent en place un système de traçabilité robuste et que, dans le cadre de cette exigence, les établissements d'abattage audités conservent des renseignements complets sur la chaîne alimentaire.

De manière générale, il est possible d'apporter des améliorations en ce qui a trait au maintien des programmes et des dossiers écrits complets et mis à jour. Par exemple, des lacunes concernant les limites critiques et les procédures de vérification des points critiques à maîtriser (CCP) ont été observées dans différents établissements. La mise en œuvre des programmes écrits requiert aussi une attention particulière. En 2014, les auditeurs des systèmes d'inspection du bœuf dans les ÉM de l'UE avaient aussi fait des constatations similaires.

Des problèmes multiples dans trois établissements justifient le besoin d'élaborer et de mettre en œuvre des plans d'action efficaces en réponse à toutes les constatations.

8. Mesures de contrôles microbiologiques

Les auditeurs de l'ACIA ont examiné les mesures de contrôles microbiologiques, qui comprenaient le contrôle de la mise en œuvre de l'hygiène des procédés et des critères de salubrité alimentaire pertinents selon le Règlement (CE) no 2073/2005.

D'après le Règlement (CE) no 2073/2005, les ESA sont tenus de veiller à ce que les denrées alimentaires respectent les critères microbiologiques. À cette fin, à chaque étape de la production, de la transformation et de la distribution des aliments, y compris la vente au détail, les ESA doivent prendre des mesures dans le cadre de leurs procédures en fonction des principes HACCP, combinées à la mise en œuvre de BPH, afin d'offrir les garanties suivantes:

  1. que l'approvisionnement, la manipulation et la transformation des matières premières et des denrées alimentaires dont ils doivent assurer le contrôle s'effectuent de manière à respecter les critères d'hygiène des procédés;
  2. que les critères de salubrité alimentaire applicables tout au long de la durée de conservation des produits puissent être respectés dans des conditions raisonnablement prévisibles de distribution, d'entreposage et d'utilisation.

Ce règlement de l'UE est équivalent en ce qui a trait aux critères d'hygiène des procédés concernant la viande fraîche. Toutefois, les critères liés à la salubrité microbiologique des aliments au Canada doivent toujours être respectés.

Le processus d'audit a relevé les différences ci-dessous entre les exigences du Canada et celles de l'UE :

  • Selon les règlements de l'UE, l'échantillonnage officiel pour détecter la bactérie Listeria monocytogenes dans la viande et les produits de volaille des ESA est effectué dans les points de vente au détail alors que, selon la politique de l'ACIA, ce dépistage doit se faire dans les établissements agréés par le gouvernement fédéral.
    • L'UE devra élaborer et mettre en place un programme de contrôle, y compris un échantillonnage environnemental et un échantillonnage des produits, pour respecter les exigences canadiennes.
  • Les exigences relatives au traitement et aux épreuves d'incubation des produits en conserve sont normatives, alors que les exigences de l'UE manquent de clarté et de détails.
    • Les ÉM visés (la Pologne et la Croatie) appliquaient les normes canadiennes dans les établissements de mise en conserve audités, comme il est requis. Les autres établissements de l'UE admissibles à l'exportation de produits au Canada devront aussi respecter les exigences canadiennes.
  • Dans l'un des ÉM (la Pologne), les auditeurs ont remarqué que l'ajout de produits de viande avec contusions dans les produits de viande était autorisé.
    • Il s'agit normalement de produits de qualité inférieure qui ont une durée de conservation plus courte et dont l'utilisation en tant qu'aliment est interdite au Canada.
  • Ils ont aussi constaté que les exigences canadiennes pour le refroidissement des produits de viande traités à la chaleur sont normatives, alors que l'UE n'a pas de telles exigences.

L'UE doit montrer à l'ACIA comment elle entend s'assurer que les viandes et les produits de la volaille sont produits selon des programmes de contrôle qui respectent toutes les normes canadiennes relatives aux produits alimentaires et à la salubrité des aliments.

9. Mesures de contrôle liées aux résidus chimiques

Les auditeurs de l'ACIA ont évalué l'ensemble des contrôles liés aux résidus chimiques de chaque ÉM. L'évaluation comprenait l'examen de la mise en œuvre des plans de surveillance des résidus chimiques, les infractions et les mesures de suivi. Aucune lacune concernant les contrôles liés aux résidus chimiques n'a été constatée durant l'audit dans aucun des ÉM visités. Cet audit ne comportait pas la visite de laboratoires.

La directive 96/23/CE du Conseil définit les obligations pour les ÉM de préparer et de mettre en œuvre un plan annuel pour la surveillance des résidus chimiques. Le tableau 1 de l'annexe au Règlement (UE) no 37/2010 de la Commission énonce les limites maximales de résidus (LMR) pour les résidus de substances actives au niveau pharmacologique dans les aliments.

Lors des discussions techniques qui ont suivi l'audit des systèmes d'inspection du bœuf dans les ÉM de l'EU, les deux parties ont convenu que les produits de vente importés seraient l'objet d'une surveillance régulière des résidus chimiques. Les résultats seront évalués et devront respecter les LMR du Canada. Les LMR pour les résidus de drogues pour usage vétérinaire sont établies par Santé Canada. Lors de l'évaluation de la conformité des produits, l'ACIA tient aussi compte des LMR.

Aucune lacune n'a été constatée durant l'audit dans aucun des ÉM visités. Cet audit ne comportait pas la visite de laboratoires.

10. Réunion de clôture

La réunion de clôture s'est tenue le 13 mars 2015 dans le cadre d'une conférence téléphonique, à laquelle participaient des représentants de la Croatie et de la Slovénie, de la DG SANTÉ, et de l'ACC auditée. Lors de cette réunion, les auditeurs de l'ACIA ont présenté des constatations préliminaires. Les représentants de la DG SANTÉ ont pris acte des constatations présentées par les auditeurs de l'ACIA. Les constatations préliminaires ont été présentées une autre fois à la DG SANTÉ, lors de l'appel du coprésident du Comité mixte de gestion responsable de la mise en œuvre de l'Accord vétérinaire, le 26 mars 2015. Les représentants de la Direction F ont participé par vidéoconférence.

11. Conclusions

Les ÉM ont élaboré des programmes comme l'exige la législation de l'UE, afin d'assurer la sécurité de la production de viandes et de produits de viande et de volaille et la manipulation sans cruauté des animaux présentés à l'abattage. Toutefois, en raison de limitations au sein des ÉM, la mise en œuvre des programmes écrits ne respecte pas toujours les normes requises et, dans certains cas, elle suscite des préoccupations importantes comme le montre ce rapport.

Il a aussi été établi que la surveillance des ÉM par la DG SANTÉ se limite jusqu'ici qu'à la vérification de la conformité aux règlements de l'UE et ne comprend pas la vérification de la conformité aux exigences canadiennes qui vont au-delà des règlements de l'UE.

Lors d'audits effectués dans trois établissements situés dans deux ÉM (la Grèce et la Slovénie), de nombreuses constatations montrent la nécessité d'améliorer la surveillance exercée par les AC quant aux fonctions des établissements, particulièrement en ce qui concerne le système HACCP, les programmes préalables, et les mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation. Dans d'autres établissements, des problèmes liés à divers aspects clés ont été constatés, sauf en ce qui concerne le programme de surveillance des résidus chimiques. L'ACIA a demandé aux AC des quatre ÉM de prendre des mesures appropriées pour régler ces problèmes dans les établissements dont ils assurent la supervision.

L'audit a aussi mis en lumière les différences entre les exigences du Canada et celles de l'UE, particulièrement dans les domaines suivants:

  • En ce qui a trait aux viandes et produits de volaille PAM, l'UE n'exige pas que les tests de dépistage de la bactérie Listeria monocytogenes soient faits au niveau des établissements : ils sont plutôt effectués dans les points de vente au détail.
  • Les exigences canadiennes relatives au refroidissement des produits de viande traités à la chaleur sont normatives, alors que l'UE n'a pas de telles exigences, ce qui peut mener à des problèmes de salubrité des aliments en raison de la prolifération d'agents pathogènes dans le produit final
  • Les exigences relatives au traitement et aux épreuves d'incubation des produits en conserve sont normatives, contrairement aux exigences de l'UE, qui manquent de clarté et de détails, ce qui pourrait entraîner une non-conformité aux règles de salubrité des aliments
  • La liste des parties de volaille non comestibles n'est pas la même au Canada que dans l'UE.

L'audit a montré que les ÉM ont élaboré des programmes comme l'exigent différentes dispositions de la législation de l'UE, afin d'assurer la salubrité de la production de viandes et de produits de viande et la manipulation sans cruauté des animaux présentés à l'abattage. Toutefois, en raison de limitations dans les ÉM, la mise en œuvre des programmes écrits ne respecte pas toujours la norme exigée par l'UE et, dans certains cas, les auditeurs ont exprimé d'importantes préoccupations.

Addendum :

11 décembre 2017

L'ACIA a conclu qu'elle n'était pas en mesure d'approuver les systèmes d'inspection des viandes de l'ensemble des ÉM de l'UE dans le but de permettre l'importation des viandes et des produits de la viande au Canada pour le moment. Toutefois, les ÉM ci-dessous ont actuellement le droit d'exporter les viandes et les produits de viande énumérés ci-dessous, après l'approbation d'un certificat officiel d'inspection des viandes :

  • Slovénie - porc et produits de porc transformés
  • Pologne - volaille et produits de volaille transformés
  • Croatie - volaille et produits de volaille transformés

En raison de constatations sérieuses concernant la surveillance des inspections en Grèce, l'ACIA conclut que toutes les autorisations que possèdent déjà les établissements en vue de l'exportation de viandes et de produits de viande au Canada seront dès aujourd'hui suspendues jusqu'à nouvel ordre. Par conséquent, l'ACIA n'accordera aucune approbation à un nouvel établissement aux fins d'exportation de viandes et de produits de viande en provenance de Grèce, à moins d'avis contraire.

Les deux principales préoccupations qui continuent d'empêcher l'approbation des systèmes d'inspection des viandes des ÉM de l'UE sont les suivantes :

  • la mise en œuvre inégale des programmes d'inspection des viandes dans l'UE; et
  • l'incapacité de la Direction F de DG SANTÉ de vérifier le respect des exigences canadiennes en matière d'importation, qui vont au-delà de la réglementation de l'UE.

Enfin, les exigences en matière d'importation pour chacun des éléments énumérés ci-après doivent être respectées en ce qui concerne les viandes et les produits de viande exportés de l'UE vers le Canada:

  • L'échantillonnage et l'analyse des viandes et des produits de viande aux fins de dépistage de la bactérie Listeria monocytogenes
  • Les produits de viande scellés hermétiquement
  • Le refroidissement des produits de viande traités à la chaleur
  • Les parties de volaille non comestibles
  • L'élaboration, la tenue à jour et la mise en application de programmes de contrôle des allergènes dans les établissements, la mise en place d'une surveillance appropriée des inspections et l'ajout des pignons à la liste des allergènes

Annexe 1 : Résumé des plans d'action proposés selon les recommandations de l'ACIA faites à la DG SANTÉ à la suite de l'audit de 2015 visant les systèmes de salubrité alimentaire qui régissent la production de produits de porc, de volaille et de viande transformée de quatre États membres de l'Union européenne

No Recommandations de l'ACIA Plan d'action proposé
1.1 L'UE doit examiner les mécanismes de surveillance de la supervision dans les 28 ÉM afin de s'assurer que toutes les autorités compétentes ont mis en place des procédures pour vérifier régulièrement que les contrôles officiels sont efficaces, comme il est mentionné à l'article 8 du règlement (CEno 882/2004.

Réponse fournie en mai 2016 :

Tous les ÉM doivent avoir mis en place des systèmes pour vérifier l'efficacité de leurs contrôles officiels (article 8 du règlement [CEno 882/2004).
Cette exigence est assujettie à un audit durant la plus grande partie des audits et analyses effectuées par la Direction générale F de la santé et de la salubrité alimentaire (DG SANTÉ, anciennement OAV).

De plus, la Direction générale F a produit et publié un rapport de surveillance sur le sujet (référence du rapport : 2014-7263).

Réponse fournie en janvier 2017 :

La Commission vérifie généralement la présence et l'efficacité de ces contrôles de supervision de la surveillance dans le cadre de ses audits des ÉM; les résultats et les mesures de suivi énoncés dans ces audits peuvent être consultés dans les profils des pays. De plus, DG SANTÉ a précisé qu'elle avait aussi produit un rapport de surveillance sur le sujet : référence du rapport 2014-7263. Un suivi individuel de la part des ÉM et de la Commission a été fait, tout particulièrement dans les groupes de travail concernant les systèmes nationaux d'audit, les plans de contrôle nationaux pluriannuels (PCNP) et les directives particulières en cours d'élaboration. Les mesures de suivi de chaque ÉM devraient être reprises dans leur PCNP. En outre, une série d'audits visant les systèmes nationaux d'audit sont en cours. D'autres renseignements concernant les contrôles officiels dans les ÉM et la façon dont ces contrôles doivent être supervisés par les autorités nationales compétentes et surveillés par la CE (il existe actuellement trois niveaux de contrôles et d'assurances) ont aussi été communiqués pendant la visite à Grange suivant également le Comité mixte de gestion.

1.2 L'UE doit examiner la dotation et la formation du personnel sur le terrain dans les 28 ÉM afin de s'assurer qu'un nombre suffisant de membres du personnel d'inspection sont déployés pour exécuter les activités d'inspection et que ces employés comprennent les règlements et leur rôle dans l'opération quotidienne de l'établissement afin d'en assurer la conformité.

Réponse fournie en mai 2016 :

Il peut être difficile de déterminer si le nombre d'employés disponibles pour effectuer des tâches particulières est adéquat (étant donné l'importance potentielle des autres tâches qui leur sont attribuées).

Pendant les audits, la Direction générale F veille à ce que les tâches soient exécutées comme il se doit. Lorsque ce n'est pas le cas, les auditeurs ont reçu comme instructions de tenter d'en trouver la cause (p. ex., lacunes dans la formation, compétences insuffisantes des membres du personnel, affectation du personnel), afin d'en tirer des conclusions et de faire des recommandations dans ce sens.

Le règlement (CEno 882/2004 (article 6) présente des exigences concernant la formation et les compétences des membres du personnel. Cette question est examinée dans tous les rapports de la Direction générale F. Quelquefois, une section de ces rapports porte tout particulièrement sur la formation du personnel (plus récemment, cela est moins fréquent étant donné que l'accent est mis sur l'exécution correcte des tâches; la formation n'est mentionnée que lorsque des anomalies dans les systèmes de formation peuvent être démontrées en tant que facteur menant à des contrôles non satisfaisants).

1.3 L'UE doit mettre au point un système pour faire en sorte que toutes les exigences de l'ACIA qui respectent ou dépassent les exigences de l'UE puissent être consultées par le personnel sur le terrain et les établissements des 28 ÉM, qui ont reçu l'autorisation d'exporter leurs produits au Canada. De plus, ces exigences doivent être vérifiées par l'AC lorsque des produits de viande sont certifiés pour l'exportation au Canada.

Réponse fournie en mai 2016 :

Dans le cadre de l'Accord vétérinaire, l'UE et le Canada ont défini des équivalences pour la majorité de leurs mesures de salubrité alimentaire en ce qui concerne la viande et les produits de la viande.

Des exigences additionnelles en matière d'importation sont habituellement stipulées dans les certificats d'exportation harmonisés applicables à tous les ÉM en ce qui concerne les produits concernés qu'ils exportent au Canada.

Comme il a été mentionné, lors de la rencontre du Comité mixte de gestion constitué aux termes de l'Accord vétérinaire de novembre 2015, la CE est disposée à examiner la possibilité de mettre au point une bibliothèque d'exportation afin que les ÉM puissent consulter les exigences d'importation additionnelles du Canada. Certains travaux préparatoires ont déjà commencé.

Par contre, pour que cela se réalise, le Canada devra d'abord fournir ses exigences additionnelles applicables à la CE.

Réponse fournie en janvier 2017 :

L'UE examine la possibilité de mettre en place une bibliothèque d'exportation qui permettrait de clarifier les exigences en matière d'importation du Canada.

Réponse fournie en juin et en juillet 2017 :

La DG SANTÉ a fourni :

  • L'avis de la Commission datée du 13 juillet 2017 concernant la communication de renseignements sur des substances ou des produits pouvant provoquer des allergies ou des intolérances, comme il est mentionné à l'annexe II du règlement no 1169/2011 portant sur la communication de renseignements sur les aliments au grand public.
  • Liens vers le règlement (UEno 1169/2011, un guide sur les allergènes - renseignements sur les aliments pour les consommateurs - loi - Nouvelle loi de l'EU concernant les renseignements sur les aliments pour les consommateurs.
1.4 L'UE doit s'assurer que l'autorité et la surveillance de l'OAV soient élargies de façon à vérifier la conformité à la réglementation de l'UE, mais aussi la conformité aux exigences du Canada qui dépassent celles de la réglementation de l'UE.

Réponse fournie en mai 2016 :

La vérification de la conformité aux exigences d'importation du Canada sur lesquelles se sont entendues l'UE et le Canada et qui sont mentionnées dans les certificats d'exportation harmonisés sera intégrée dans la portée des audits réguliers des ÉM par la Direction générale F de DG SANTÉ.
De plus, DG SANTÉ renforce la capacité d'évaluer et d'améliorer les systèmes de contrôle des exportations dans l'UE.

Réponse fournie en janvier 2017 :

À l'heure actuelle, la DG SANTÉ ne vérifie pas, dans le cadre des activités d'audit de la Direction générale F, que les ESA d'établissements approuvés exportent leurs produits en respectant les exigences du Canada. Les certificats harmonisés concernant le porc et le bœuf frais mentionnant les exigences additionnelles relatives à l'importation sont intégrés à ces certificats et fournissent des garanties comparables.

Réponse fournie en avril 2017 :

Les deux années qui ont suivi l'audit mené en février et en mars 2015 ont été très importantes du point de vue de l'échange entre nos experts en matière d'application de la loi de l'UE sur la production et la transformation de la viande et de surveillance de son application par les représentants locaux, nationaux et de la Commission. DG SANTÉ et les quatre ÉM concernés ont aussi pris des mesures correctives pour donner suite aux recommandations de l'ACIA formulées après l'audit; ces mesures correctives ont été communiquées à l'ACIA. Les constatations de l'ACIA et les mesures correctives seront présentées aux ÉM lorsque le projet sera terminé et avant que des ÉM nouvellement autorisés ou « activés » puissent commencer à vendre leur viande au Canada, en conformité avec le point 4.5.1.c de la même liste de mesures correctrices. À ce moment, la Direction générale F commencera à vérifier la conformité des ÉM aux exigences d'importation additionnelles du Canada, comme il est stipulé dans notre réponse à la recommandation 1.4 du rapport d'audit.

1.5 L'UE doit démontrer à l'ACIA comment elle s'assurera que les produits de viande et de volaille sont produits en conformité avec des programmes de contrôle qui répondent aux normes de produits et de salubrité alimentaire du Canada (p. ex., le contrôle de la bactérie Listeria monocytogenes, le refroidissement des produits de viande traités à la chaleur, les traitements thermiques et les épreuves d'incubation des produits de viande et de viande de volaille en conserve).

Réponse fournie en mai 2016 :

Le règlement (CE) no 2073/2005 exige que les ESA effectuent des tests selon des critères microbiologiques visant la vérification et la validation de leurs principes HACCP et BPH.

En ce qui concerne la bactérie Listeria monocytogenes relativement aux aliments PAM, il existe deux critères :

  • absence de bactéries dans une quantité de 25 grammes : avant que l'aliment ait quitté le contrôle immédiat de l'ESA producteur;
  • <100 UFC/g pour les produits sur le marché pendant leur durée de conservation; ce qui signifie que l'ESA doit être en mesure de montrer que la valeur ne dépassera pas la limite pendant la durée de conservation du produit, selon les résultats obtenus après la production pour la vérification et la validation de leurs principes HACCP et BPH. Par exemple, si l'ESA obtient 10 UFC/g après la production, il doit prouver que cela ne signifie pas que le niveau montera au-dessus de 100 à la fin de la durée de conservation.

Reconnaissant que la loi de l'UE et les exigences du Canada poursuivent des objectifs de salubrité alimentaire semblables à l'égard de la bactérie Listeria monocytogenes et les aliments PAM, l'UE et le Canada se sont entendus sur des équivalences, ce qui a été confirmé par une lettre de l'ACIA en 2011 (pièce jointe EC1).

Réponse fournie en janvier 2017 :

La DG SANTÉ demande au Canada de fournir le lien et l'information concernant les exigences particulières visant la mise en conserve et le refroidissement. De plus, le Canada doit aider l'UE en ce qui a trait à toute autre exigence soulevée pendant l'audit des systèmes mené en 2015.

La Commission serait prête à examiner la possibilité d'intégrer les références des chapitres 15 et 4 du MMHV dans les certificats d'exportation harmonisés afin d'exiger que le VO certifie que l'ESA connaît ces exigences et s'assure que les produits sont fabriqués selon les procédures conformes ou des procédures équivalentes, lorsque des produits en conserve ou des produits PAM qui sont exportés au Canada.

1.6

Les autorités compétentes dans les quatre ÉM doivent prendre les mesures qui s'imposent pour éliminer dans les établissements sous leur surveillance toutes les non-conformités constatées pendant cet audit.

Concernant trois établissements situés dans deux ÉM, où des déficiences importantes ont été constatées, l'ACIA demande que les ACC fassent un suivi sur toutes les déficiences et lui fournissent les plans d'action avec des mesures correctives élaborées et mis en place par les ESA. L'ACIA demande aussi que les ACC vérifient que les plans d'action ont été mis en œuvre et qu'ils sont efficaces pour éliminer toutes les déficiences.

Réponse fournie en mai 2016 :

Les quatre ÉM ont donné suite aux recommandations formulées dans la version provisoire du rapport le document faisant état des mesures correctives mises en place dans les parties subséquentes du rapport qui s'applique à eux.

En ce qui concerne les trois établissements précisés, DG SANTÉ déclare que ces établissements ne seraient pas recommandés par les ÉM sur la liste  d'éligibilité par l'ACIA jusqu'à ce que cette dernière accepte la mise en œuvre des plans de mesures correctives après avoir examiné les vérifications faites par les ACC.

1.7 L'UE doit informer l'ACIA des étapes entreprises à son échelon pour corriger les problèmes potentiels lorsque plus d'un établissement est situé dans un emplacement unique.

Réponse fournie en mai 2016 :

Actuellement, ce sont les ÉM qui décident d'attribuer les mêmes numéros d'approbation ou d'inscription ou des numéros différents à des activités différentes menées dans un même établissement, pourvu que la traçabilité soit assurée et que le numéro soit unique pour chaque activité.

De plus, même s'ils sont considérés comme des établissements différents et que leurs numéros d'approbation sont différents, lorsque des établissements sont dirigés par le même ESA, l'art. 54 du règlement (CE) 882/2004 (Mesures en cas de manquement) exige que l'exploitant remédie à la situation rapidement.

Cependant, DG SANTÉ examine la recommandation de l'ACIA et décidera, en coopération avec l'EM, si des mesures additionnelles sont requises. Elle informera l'ACIA de sa décision.

1.8 L'UE doit s'assurer que les VO responsables de l'inspection des établissements et de la certification des viandes et des produits de viande pour le Canada dans les 28 ÉM détiennent tous les pouvoirs d'inspection, notamment celui de saisir et de retenir des produits non conformes et de prendre des mesures d'application de la loi, et qu'ils ne sont libres de conflit d'intérêts.

Réponse fournie en mai 2016 :

Les exigences définies dans le règlement (CEno 854/2004 et le règlement (CEno 882/2004 font en sorte que les ÉM doivent être dotés de systèmes qui donnent aux VO les pleins pouvoirs d'inspection, notamment le droit de saisir et de retenir des produits non conformes et de prendre des mesures d'application au besoin. Les ÉM doivent aussi s'assurer que les VO qui travaillent selon un système décrit précédemment sont libres de tout conflit d'intérêts.

Le règlement (CEno 854/2004 et, par le fait même le règlement (CEno 882/2004, ont été reconnus comme équivalant aux lois et règlements du Canada en ce qui concerne les exigences en matière de santé publique visant la viande fraîche et les produits de viande.

Août 2017 :

DG SANTÉ a fourni à l'ACIA un document contenant des exemples de mesures prises dans des cas de non-conformité constatés lors des contrôles ante mortem et post mortem et des contrôles officiels menés par des vétérinaires autorisés. L'ACIA a aussi obtenu de l'information concernant les inspections effectuées par les VO dans des abattoirs en Croatie, notamment sur le cadre législatif régissant les contrôles officiels.

1.9 L'UE doit s'assurer que les autorités compétentes disposent de laboratoires possédant les capacités requises, notamment celle de tester l'intégrité des contenants.

Réponse fournie en mai 2016 :

Le règlement (CEno 852/2004, annexe II, chapitre X, point 3 précise les exigences de l'UE relativement à la mise en conserve. Ce point se lit ainsi : « Les opérations de conditionnement et d'emballage doivent être effectuées de manière à éviter la contamination des produits. Le cas échéant, notamment en cas d'utilisation de boîtes métalliques et de bocaux en verre, l'intégrité et la propreté du récipient doivent être assurées. »

Les contrôles de l'intégrité doivent faire partie des contrôles HACCP et devraient consister en ce qui suit :

  • la vérification du joint d'un certain nombre de conserves (au moyen de mesures);et
  • l'incubation d'un nombre prédéfini de conserves provenant de chaque lot.

L'objectif est que l'ESA vérifie si le processus fonctionne; si l'intégrité de la conserve n'était pas assurée, on verrait une croissance de bactéries et autres. Aussi, le fournisseur de boîtes de conserve doit être approuvé, et doit travailler selon certaines spécifications.

Tous ces aspects doivent être vérifiés lors des vérifications de contrôles officiels HACCP.

1.10 L'UE doit s'assurer que les volailles font l'objet d'un examen post mortem complet, ce qui comprend un examen des carcasses (examens interne et externe) et des viscères.

Réponse fournie en mai 2016 :

En UE, les exigences relatives aux inspections de la viande sont présentées dans le règlement (CEno 854/2004. La section IV de l'annexe I porte sur l'inspection de la volaille. Le paragraphe B du chapitre V concernant les inspections post mortem se lit ainsi :

« 1. Toutes les volailles doivent subir une inspection post mortem conformément aux sections I et III. En outre, le vétérinaire officiel est tenu d'effectuer lui-même les contrôles suivants :

  1. inspection quotidienne des viscères et des cavités corporelles d'un échantillon représentatif de volailles;
  2. inspection détaillée d'un échantillon aléatoire, dans chaque lot d'une même origine, de parties de volailles ou de volailles entières déclarées impropres à la consommation humaine à la suite de l'inspection post mortem;

    et

  3. tout examen complémentaire nécessaire s'il existe des raisons de suspecter que les viandes des volailles concernées peuvent être impropres à la consommation humaine. »

    En 2007, le Canada reconnaissait que les exigences de l'UE relativement à l'inspection post mortem des volailles étaient équivalentes à ses propres règles et procédures.

Annexe 2 : Grèce

1. Introduction

L'audit en Grèce a eu lieu du 23 au 27 février 2015. L'équipe d'audit de l'ACIA était accompagnée tout au long de l'audit par un représentant de l'ACC, de la direction générale de l'hygiène et de la salubrité des aliments d'origine animale (DHSFAO) et de l'ESA. L'équipe a aussi été accompagnée de temps à autre par un représentant de la DG SANTÉ, par le conseiller en affaires vétérinaires à Bruxelles et par des représentants de l'ACC, l'EFET.

La réunion d'ouverture avec l'ACC a eu lieu le 23 février 2014 à Athènes. Lors de cette réunion, les auditeurs de l'ACIA ont confirmé les objectifs et l'itinéraire de l'audit et ont demandé des renseignements supplémentaires pour en assurer l'exécution satisfaisante. Le représentant de l'OAV a donné une présentation générale. Il en a expliqué l'organisation et fourni le nombre et le type des audits menés chaque année, et parlé du suivi des mesures d'application et de son pouvoir. L'ACIA a été invitée à se rendre aux bureaux de l'OAV en Irlande afin d'obtenir plus de renseignements sur le bureau et sur son rôle.

2. Autorité compétente et contrôles officiels

En Grèce, ce sont le ministère du Développement agricole et de l'Alimentation et le ministère de l'Intérieur, de la Décentralisation et de la Gestion informatique qui assument la responsabilité générale de l'organisation et de l'exploitation des systèmes de contrôle sur la salubrité alimentaire, la santé et le bien-être des animaux.

Sous la supervision du ministère du Développement agricole et de l'Alimentation, la direction générale du développement rural durable et de la médecine vétérinaire (DGSRPVS) assume la responsabilité de la mise en œuvre de la loi sur les contrôles vétérinaires visant les animaux vivants, les produits pour alimentation animale, les zoonoses, l'hygiène et la salubrité des aliments et l'identification des animaux. Ce ministère se compose de trois directions générales, dont la DHSFAO, qui est l'ACC responsable de la loi sur les produits pour alimentation animale en Grèce. La DHSFAO coordonne et surveille la mise en œuvre de la loi par les autorités régionales, en publiant des circulaires, en organisant des réunions et des groupes de travail et en présentant des séminaires. Le Ministère est aussi responsable d'octroyer des numéros d'approbation des abattoirs. Il est composé de trois départements : 1) le département des abattoirs et des autres établissements, de la viande et des produits de viande, 2) le département  des sous-produits animaux et 3) le département de la pêche, du lait, des œufs, du miel et des autres produits.

L'EFET, aussi supervisé par ce ministère, est responsable des produits alimentaires généraux et des contrôles de salubrité alimentaire. L'EFET est chargé de l'organisation des contrôles officiels et de la salubrité alimentaire après la transformation primaire et jusqu'au consommateur final.

Sous la supervision du ministère de l'Intérieur, de la Décentralisation et de la Gestion informatique, le gouvernement local est composé de 7 administrations décentralisées, de 13 régions, de 74 unités régionales et de 325 municipalités. Chaque région a sa direction générale de l'économie rurale régionale et de la médecine vétérinaire (REVM), qui est responsable de la mise en œuvre des contrôles pertinents. Cette direction générale se divise en plusieurs directions. Chaque unité régionale peut compter sur une direction de la REVM qui est composée de cinq départements. Le département qui traite de l'inspection de la viande est la section de la médecine vétérinaire.

Comme il est décrit plus haut, l'UE n'a pas de procédure prescrite concernant l'attribution de numéros d'approbation aux établissements. Une installation peut avoir reçu plusieurs numéros d'approbation selon les fonctions exécutées (p. ex. l'abattage, le découpage, le désossage et la transformation de la viande). Cela a présenté des problèmes pendant l'audit parce que de nombreux établissements ayant obtenu différents numéros d'approbation avaient reçu l'approbation d'exercer leurs activités au même endroit, à l'intérieur du même immeuble et sous la même gestion; et il faut noter que ces établissements affichaient les mêmes déficiences. Les auditeurs ne savent pas s'il existait un mécanisme selon lequel une AC doit faire enquête concernant les conséquences des constatations faites dans un secteur d'un immeuble sur les autres secteurs visés par des numéros d'approbation différents. Cette situation se complexifie davantage si de tels établissements sont sous la surveillance d'AC différentes au sein de l'EM, comme l'ont constaté les auditeurs.

Des lacunes importantes dans la surveillance de la supervision ont été observées pendant l'audit mené en Grèce. Les auditeurs ont découvert qu'à plusieurs occasions, l'AC n'a pas pris une mesure appropriée. Par exemple, lorsque les auditeurs ont découvert de la contamination (graisse) sur les produits crus dans un établissement, ni l'entreprise ni l'AC régionale n'a pris de mesure corrective. Cependant, le représentant de l'ACC a demandé à l'usine de le faire. La VO n'était pas au courant de la politique concernant le déplacement des porcs non-ambulatoires ni de la restriction sur les exportations de carcasses de porcs qui ont été abattus en urgence. À une autre occasion, lorsque les auditeurs ont noté que des produits étaient contaminés en raison de la condensation provenant des structures au plafond, le représentant de l'AC régionale n'a pas pris de mesure, alors que l'entreprise ne l'avait pas fait et, encore une fois, les représentants de l'ACC et l'OAV ont dû agir et demander une mesure corrective.

La portée d'une inspection à un établissement de transformation ne respectait pas les exigences de la CE. La surveillance des inspections exige la tenue d'au moins un audit par année, d'une durée habituelle de deux jours; deux membres du personnel de l'AC doivent y être présents. Cependant, le dernier audit avait eu lieu il y a plus de deux ans. Une autre importante constatation concerne l'absence de surveillance de la supervision du personnel officiel d'inspection par l'AC. La visite d'un abattoir dans l'une des régions a permis de constater qu'il n'y a qu'une seule VO pour la région en entier. La VO est seulement présente à l'abattoir au moment de l'abattage, c'est-à-dire les lundis et les vendredis. Elle est responsable de cinq abattoirs, de quatre établissements de découpe et d'établissement de transformation de produits laitiers (fromage), et elle n'a pas de remplaçant lorsqu'elle doit s'absenter sans préavis. La VO a été interrogée concernant les inspections ante mortem et post mortem, mais elle n'a pas pu répondre aux questions de suivi concernant les contrôles officiels et la certification des exportations, parce qu'elle devait se rendre à un autre établissement. À la demande de l'auditeur, l'AC a communiqué avec la VO et lui a demandé de se libérer pour participer à une entrevue le lendemain, mais elle n'a pas pu se présenter parce qu'elle était malade. La situation était légèrement meilleure dans une autre région auditée grâce à la présence de deux VO.

3. Mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation

L'examen des procédures d'abattage et de transformation aux établissements audités a permis de constater des cas de non-conformités avec la loi applicable de l'UE. Cependant, étant donné qu'un seul des deux abattoirs audités était en activité le jour de l'audit; les commentaires concernant les déficiences lors de l'inspection post mortem reflètent ce qui a été constaté à un établissement.

Les règlements de la CE n'exigent uniquement qu'une inspection visuelle des carcasses. Aucune incision de viscères ou de ganglions lymphatiques n'est requise à moins que le VO en juge autrement en raison de constatations faites lors de l'inspection ante mortem, de renseignements concernant la chaîne alimentaire ou d'autres facteurs de risque.

À l'un des abattoirs de porcs, le poste de travail du VO ne permettait pas de réaliser une inspection post mortem appropriée. De plus, étant donné les exigences de temps pour une inspection post mortem, la VO n'était pas disponible pour surveiller les autres aspects critiques (p. ex. le bien-être de l'animal et l'étourdissement) et pour compléter l'examen post mortem.

Le poste de travail de la VO à l'établissement était situé au début de la ligne d'abattage, où elle incisait les foies, les reins et les cœurs, et la seule inspection subséquente était un test de dépistage de la Trichinella. Il n'y a pas eu d'inspection de carcasses entières afin de vérifier l'absence de défauts pathologiques (p. ex., des abcès) ou des défauts au cours de la transformation (p. ex., présence de matières fécales, d'ingesta ou de contamination).

4. Mesures de contrôle du plan HACCP et des programmes préalables

La traçabilité était bien documentée, et elle commençait par l'utilisation de l'information sur la chaîne alimentaire présentée avec les animaux s'ils venaient tous d'une source ou jusqu'à 24 heures à l'avance. Les programmes de rappel étaient bien documentés et exercés sur une base régulière.

Cependant, les déficiences ci-dessous notées par les auditeurs exigeaient un suivi :

  1. Conception et entretien des systèmes HACCP

    À un établissement, l'entreprise avait un programme de formation efficace et surveillait les bonnes pratiques de fabrication (BPF) des employés, mais aucun rapport n'avait été produit. À un autre établissement, l'entreprise a été incapable de fournir la référence pour soutenir le justificatif relativement au calcul de la note relative aux dangers pendant le risque. Il s'agissait de leur solution de rechange à l'utilisation d'un arbre décisionnel pour déterminer les CCP.

    L'ESA responsable de l'établissement où de nombreux problèmes d'entretien ont été constatés a mentionné que l'entretien de l'immeuble était revu sur une base hebdomadaire. Cependant, les constatations faites lors de l'audit montrent que la fréquence et la qualité de cet examen n'étaient pas satisfaisantes.

  2. Assainissement

    Les contrôles sanitaires généraux étaient inappropriés à l'un des abattoirs. Par exemple, au début de la chaîne de production, une accumulation de débris évidente a été constatée sur la porte de sortie de la salle de lavage des carcasses. Il a aussi été noté qu'il y avait une grosse accumulation de saletés, de poils et de débris sur les rails supérieurs qui permettent le transport des carcasses.

    Les auditeurs ont observé de nombreux cas de non-conformité à l'établissement de transformation contigu à l'abattoir audité, notamment une absence généralisée d'entretien et d'assainissement de base. Les structures au plafond étaient très rouillées, de l'eau coulait des structures au plafond et il y avait de la condensation sur ces structures, le joint des portes donnant vers l'extérieur était déficient, d'où l'entrée potentielle de vermine, les étagères dans les zones de mélange des épices étaient rouillées et l'assainissement des moteurs de tractation utilisés dans les zones de transformation et de mélange des épices étaient non-conforme.

    Les déficiences mineures observées lors d'une inspection préalable aux opérations menée à un autre abattoir comprenaient des débris sur les rails, de la contamination d'une surface qui entre en contact avec des aliments (les crochets à viscères) et un insecte vivant sur le plateau de produits consommables déposé sur le sol de l'aire d'abattage. De plus, il y avait de la condensation sur les murs de la chambre de réfrigération et un morceau de gras pendait du câble de poulie dans cette pièce. Les activités n'avaient pas été amorcées dans cet établissement parce que la chaudière était défectueuse, ce qui avait un effet sur la température de l'eau dans les assainisseurs.

    Contrairement au programme en vigueur au Canada, le règlement de la CE n'exige pas la tenue d'une inspection préalable aux opérations par l'AC. L'inspection faite dans le cadre de cet audit a été jugée acceptable.

  3. Bonnes pratiques d'hygiène

    Pendant l'inspection de la chambre de réfrigération, les auditeurs ont noté que le produit était contaminé par de la graisse. L'entreprise n'a pris aucune mesure corrective jusqu'à ce que l'ACC le lui ordonne. Au même établissement, les auditeurs ont noté une contamination directe du produit en raison d'un écoulement dû à de la condensation sur les structures au plafond; cette situation a été corrigée seulement après l'intervention de l'ACC et de l'OAV. D'un autre côté, dans une autre usine de transformation, seuls des problèmes mineurs ont été constatés pendant la visite de l'établissement, et ils ont été immédiatement corrigés par l'entreprise. Il s'agissait des problèmes suivants : la doublure d'un bac était en contact avec une surface qui n'entre habituellement pas en contact avec des aliments, des sacs étaient en contact avec un contenant à déchets et des ingrédients non alimentaires étaient dans un bac déposé directement sur le sol. Dans un établissement de transformation, dans la salle de mélange des épices, les auditeurs ont remarqué que les allergènes n'étaient pas conservés séparément, et l'entreprise avait étiqueté les produits avec la mention « peut contenir du soja, du céleri » ou d'autres allergènes potentiels afin de prévenir toute contamination croisée.

  4. Ventilation

    Des problèmes liés à la ventilation ont été détectés dans deux établissements : il y avait de la condensation dans la chambre de réfrigération de l'abattoir, ainsi qu'une condensation excessive et parfois un égouttement de condensation dans les zones de traitement d'une usine de transformation de PAM. Il y avait une contamination directe du produit provenant d'un liquide de condensation qui s'écoulait dans un des établissements de PAM.

  5. Conception, construction et entretien des bâtiments

    La construction d'une porcherie à l'un des abattoirs ne permettait pas le déplacement en douceur des porcs, de la porcherie à la section dédiée à l'assommage. Par conséquent, les employés de l'établissement qui déplaçaient les porcs devaient utiliser un aiguillon électrique pour faire avancer à peu près tous les animaux. De plus, des structures métalliques dépassaient des murs et auraient pu potentiellement blesser les animaux.

    Un des établissements était mal entretenu. Les rails dans la chambre de réfrigération étaient rouillés et des poils, des saletés, des débris et une grande quantité de graisse s'y étaient accumulés; la peinture s'écaillait partout dans l'établissement. Par ailleurs, les murs et le sol n'étaient pas en bon état. La peinture du plafond s'écaillait et il y avait de la rouille au plafond, dans les zones de conservation des produits (chambres de réfrigération). La porte du quai d'expédition ne fermait pas correctement; par contre, l'ESA a mentionné qu'il l'avait remarqué ce problème le matin même et que la réparation était en cours. Un interstice a été constaté sur une autre porte qui menait à la zone de découpe. L'établissement a dit qu'il avait remarqué cette déficience, mais que cette porte ne faisait pas partie de l'établissement qui était audité. Nous n'avons trouvé aucun dossier qui permettait de conclure que l'équipe de surveillance avait constaté ces problèmes et que des mesures correctives avaient été entreprises.

5. Mesures de contrôle microbiologique

Dans les abattoirs, les deux ESA dirigeaient l'échantillonnage des carcasses conformément aux exigences de l'UE, y compris l'analyse des tendances. Dans un établissement, les résultats à l'égard de Salmonella étaient négatifs depuis de nombreuses années (depuis plus de neuf ans). Cet établissement n'a pas soulevé de préoccupations.

Toutes les carcasses de porcs sont soumises à un dépistage de Trichinella, et les carcasses sont conservées jusqu'à l'obtention des résultats satisfaisants.

Dans l'une des usines, il n'y a eu qu'un seul cas positif en 2013, sur un sanglier sauvage, et non un porc de marché. Aucun problème n'a été constaté dans le cadre du dépistage de Trichinella.

Il est important de noter que la Grèce réalise des échantillonnages microbiologiques officiels dans les abattoirs depuis une récente décision ministérielle. Étant donné qu'il s'agit d'un changement récent, il n'existe pas de résultats disponibles pour cette analyse; par contre, il n'y a pas eu de résultats positifs à l'égard de Salmonella.

6. Mesures de contrôle des résidus chimiques

La mise en œuvre des programmes de surveillance des résidus est conforme à la réglementation pertinente de l'UE.

7. Recommandations faites à l'autorité centrale compétente de Grèce- Directeur général des services vétérinaires.

No Recommandations de l'ACIA Plan d'action proposé
2.1 L'AC doit s'assurer que les établissements respectent toutes les exigences pertinentes de l'UE et qu'ils sont construits, entretenus et nettoyés de façon à prévenir la contamination de la viande et des produits de viande.

Réponse fournie en mai 2016 :

Une circulaire portant le numéro de référence 156/147581/30-12-2015 et contenant des instructions a été publiée et envoyée à toutes les autorités vétérinaires. Cette circulaire a pour but d'adresser la recommandation de l'ACIA soit mise en œuvre de façon satisfaisante.

En outre, depuis septembre 2015, les autorités grecques mettent en œuvre un système de gestion de la qualité qui respecte les exigences de la norme ISO 9001:2008.

La certification porte sur la supervision des services décentralisés du Ministère et des services vétérinaires régionaux.

Réponse fournie en janvier 2017 :

Depuis septembre 2015, la DHSFAO met en œuvre un système de gestion de la qualité. Ce système répond aux exigences de la norme ISO 9001 en ce qui concerne la supervision des services vétérinaires régionaux. Dans ce cadre et en conformité avec l'article 8 du règlement 882/2004, les autorités grecques ont mis en place un programme de supervision, et mené plusieurs activités officielles en 2016. Tous les cas de non-conformité ont été consignés et des plans pour mettre en place des mesures correctives sont actuellement mis en œuvre par les AC et l'ACC. Pendant ces visites de supervision, la priorité est mise sur le nettoyage ou la désinfection, ainsi que sur l'entretien des établissements sélectionnés.

Deux des abattoirs inspectés ont suspendu leurs activités jusqu'à ce que leurs activités de nettoyage, de désinfection et d'entretien non conformes soient corrigées; et le numéro d'approbation d'un abattoir a été rappelé pour la même raison.

Les autorités grecques certifient que les établissements qui seront recommandés pour figurer dans la liste des entreprises qui peuvent exporter leurs produits au Canada sont visés par le plan de supervision. La DHSFAO a aussi garanti que ces établissements auront terminé en totalité l'application des recommandations tirées de ces contrôles, avant que des exportations vers le Canada soient effectuées.

2.2 L'ACC doit s'assurer que les niveaux de dotation des vétérinaires officiels, des inspecteurs et du personnel de supervision sont satisfaisants afin de répondre aux exigences de l'UE.

Réponse fournie en mai 2016 :

Une note d'information a été envoyée au chef politique du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et du Développement rural dans laquelle il était fait mention des besoins et où il était demandé de recruter 160 vétérinaires officiels. Il est important de souligner qu'étant donné la crise financière, toutes les activités de recrutement doivent respecter des limites strictes.

Réponse fournie en janvier 2017 :

Des efforts sont déployés pour réduire le chevauchement entre les services vétérinaires et l'EFET au moyen d'accords de coopération (quatre régions se sont dotées de protocoles d'entente).

D'autres efforts sont aussi déployés pour mettre au point une planification plus réaliste et dresser une liste des priorités plus appropriée, ce qui demande de réfléchir au-delà des structures établies afin d'employer du personnel supplémentaire pour des tâches prioritaires.

Comme il en a été discuté durant les réunions trimestrielles de haut niveau avec la Commission, le recours à des vétérinaires spécialisés dans les animaux d'élevage est une initiative (déjà à une étape avancée) qui aiderait à libérer des ressources humaines qui pourraient être utilisées pour réaliser des tâches de contrôle officielles.

À l'heure actuelle, la DHSFAO a l'intention de proposer d'inscrire seulement les usines de découpe et les établissements de produits de viande (viande transformée). Pour ce type d'établissements, la présence quotidienne d'un vétérinaire officiel n'est pas requise. L'inscription possible d'abattoirs se fera seulement lorsque d'autres discussions auront eu lieu avec l'ACIA et la Commission, et que les trois parties en seront arrivées à une entente.

2.3 L'ACC doit revoir le système de numérotation des établissements ou concevoir un mécanisme pour faire en sorte qu'un problème de conformité dans une partie de l'immeuble, qui pourrait avoir un effet sur un ou d'autres établissements situés dans le même immeuble, soit contrôlé. Cela doit comprendre un examen de la méthode de communication entre l'AC responsable, afin que tous les intéressés soient au courant et puissent résoudre les problèmes qui pourraient avoir un effet sur les établissements multiples qui mènent leurs activités dans le même immeuble.

Réponse fournie en mai 2016 :

Un changement possible au système de numérotation des établissements approuvés est en cours de discussion avec les parties intéressées, mais aucune décision finale n'a encore été prise. Cependant, dans les protocoles de coopération entre l'EFET et les services régionaux, il est clairement énoncé que les rapports doivent être communiqués à l'autre partie afin que l'efficacité des contrôles officiels soit assurée. Un protocole de coopération entre l'EFET et la région du centre de la Macédoine.

Réponse fournie en janvier 2017 :

Dans le cadre d'une meilleure exploitation des ressources, des accords entre l'EFET et les services régionaux sont conclus. Ces accords sont confirmés par des protocoles de coopération. À l'heure actuelle, quatre protocoles ont été conclus (EFET - Centre de la Macédoine; EFET - Attica; EFET - Thessaly; EFET - Ouest de la Grèce). Il s'agit d'une procédure continue, et les autres protocoles restants sont en cours d'élaboration.

La DHSFAO recommandera l'inscription des établissements situés dans une région où un protocole de coopération a été mis en application seulement. Chaque fois qu'un nouveau protocole sera signé, l'ACIA sera informée séparément si un nouvel établissement est ajouté.

La simplification de l'approbation des établissements est en cours ce qui pourrait réduire le fardeau administratif pour les ESA et l'administration en général.

2.4 L'AC doit s'assurer que le personnel est bien formé, afin qu'il soit en mesure d'exécuter ses fonctions et qu'il soit au courant des exigences de l'UE et du Canada.

Réponse fournie en mai 2016 :

L'AC a présenté deux programmes de formation certifiés au centre national de l'administration publique. Ces deux programmes ont été acceptés. L'un des programmes vise les contrôles officiels dans les établissements de traitement de la viande et l'autre les contrôles officiels axés sur la gestion des sous-produits animaux. Les dates pour le premier semestre de 2016 sont du 7 au 11 mars et du 9 au 13 mai.

Réponse fournie en janvier 2017 :

Une formation a été organisée en Crète après l'audit de l'ACIA. La formation a eu lieu à Heraklion et presque tous les VO ont participé.

La formation portait sur les contrôles officiels dans les abattoirs et comportait une partie théorique et une partie pratique sur les lieux. De plus, un VO de l'unité régionale de Serres a été invité pour donner une formation sur l'inspection post mortem.

Les programmes de formation certifiés concernant les contrôles officiels dans les abattoirs (inspections ante mortem et post mortem, dépistage de Trichinella, HACCP et programmes préalables) ont été élaborés en coopération avec le centre national de l'administration publique. Les deux premiers ont été donnés le 11 mars 2016 et le 3 juin 2016.

Deux ateliers destinés aux ESA concernant l'hygiène dans les abattoirs et l'hygiène des carcasses ont été donnés en coopération avec l'organisation nationale des entreprises interprofessionnelles. Un atelier a eu lieu à Thessaloniki le 27 mai 2016 et l'autre à Athènes le 11 novembre 2016.

2.5 L'AC doit s'assurer que le poste de travail du vétérinaire permet de faire des inspections ante mortem et post mortem complètes.

Réponse fournie en mai 2016 :

Voir la réponse à la Recommandation 2.1.

Réponse fournie en janvier 2017 :

Dans tous les abattoirs inspectés dans le cadre des activités de supervision; le poste de travail du vétérinaire permet la tenue d'inspections ante mortem et post mortem complètes. Plus particulièrement, et concernant un des abattoirs en Crète, la vitesse de la chaîne a été réduite pour permettre au VO de réaliser une inspection post mortem convenable.

La DHSFAO ne proposera aucune inscription d'abattoirs jusqu'à avis contraire, et elle exigera alors le consentement de l'ACIA. Dans tous les cas, la DHSFAO s'assurera de mettre en place des contrôles officiels dans les abattoirs éligibles.

2.6 L'AC doit s'assurer que les exploitants se sont dotés d'un programme de contrôle visant les allergènes qui répond aux exigences du Canada.

Réponse fournie en mai 2016 :

L'art. 4 du règlement 852/2004 exige que les ESA aient mis en place des programmes préalables  et le HACCP. Les conditions à remplir sont énumérées à l'Annexe II du règlement. Cela comprend aussi les contrôles des allergènes. Étant donné l'attention croissante suscitée par les allergènes au cours de la dernière année, la Commission précise encore plus les exigences, et elle mentionne tout particulièrement les allergènes dans un document d'orientation modifié qui sera bientôt terminé et publié.

Réponse fournie en janvier 2017 :

Pour ce qui est des allergènes, tous les établissements considérés comme étant éligibles pour exporter des produits au Canada satisferont aux exigences pertinentes du Canada du moment que celles-ci nous sont fournies. L'ACC confirmera la conformité.

2.7 Pour les deux établissements où des déficiences  graves ont été détectées, l'ACIA demande que l'ACC fasse un suivi concernant toutes les non-conformités, et qu'elle lui fasse part des plans d'action correctives élaborées et mis en œuvre par les exploitants. L'ACIA demande aussi que les ACC vérifient que les plans d'action ont été mis en œuvre et qu'ils permettent de corriger efficacement les anomalies constatées.

Réponse fournie en mai 2016 :

Toutes les mesures correctives ont été prises; la porte a été remplacée en janvier 2016.

Il y a encore certaines mesures correctives à prendre concernant les étables, une chambre de réfrigération, des chemins de câbles, le système de ventilation et des parties de murs. La mise en œuvre de ces mesures sera terminée au premier trimestre de 2016.

Dans le cadre de la supervision, l'ACC a mis sur pied un plan quinquennal et un plan annuel. Au premier semestre 2016, la région de la Crète doit être auditée

Réponse fournie en janvier 2017 :

La DHSFAO a mené un audit du 11 au 15 juillet 2016 en Crète, dans le cadre des contrôles officiels pour vérifier la conformité aux lois pertinentes nationales et à celles de l'UE et pour faire suite aux constatations de l'audit de l'ACIA. L'audit a permis de vérifier que les recommandations faites dans le rapport provisoire de l'ACIA avaient bel et bien été suivies. Le rapport est disponible en grec.

Dans un des abattoirs visité, cet établissement a fait l'objet d'une visite de la DHSFAO le 16 juin 2016 dans le cadre d'un audit mené par un pays tiers. Pendant cette visite, aucun cas de non-conformité n'a été constaté.

2.8 L'AC doit se doter d'une procédure pour vérifier que les établissements sont bien nettoyés avant le début du travail et pour s'assurer que les lieux restent propres pendant les activités.

Réponse fournie en mai 2016 :

C'est réalisable dans les abattoirs, étant donné la présence quotidienne du vétérinaire officiel. Une circulaire a été publiée à l'intention des AC (référence 3841/103199/ 5-10-2012). Au paragraphe 4, il est mentionné ce qui suit:

« Il incombe au vétérinaire officiel de veiller à ce que le processus d'abattage ne commence pas tant que les exigences en matière d'hygiène ne sont pas respectées ».

En ce qui concerne les autres types d'établissements de traitement des viandes, la conformité aux exigences en matière d'hygiène peut seulement être vérifiée pendant les inspections et les audits, en consultant les dossiers pertinents.

2.9 L'AC doit s'assurer que les étables sont conçues et entretenues pour permettre une manipulation sans cruauté des animaux.

Réponse fournie en mai 2016 :

Voir la réponse fournie à la recommandation 2.1.

Réponse fournie en janvier 2017 :

À tous les abattoirs inspectés, dans le cadre de la supervision, les étables ont été vérifiées et en cas de non-conformité, des mesures correctives ont été prises et leur mise en œuvre a été vérifiée. Plus particulièrement et en ce qui concerne un des abattoirs visité  en Crète, le bon traitement des animaux a été vérifié pendant la visite de supervision des étables.

2.10 L'AC doit s'assurer que les ESA sont en mesure de fournir la justification de l'évaluation du risque lié à plusieurs dangers et de la détermination du CCP dans leur plan HACCP.

Réponse fournie en mai 2016 :

Voir la réponse à la recommandation 2.1.

Réponse fournie en janvier 2017 :

Un des établissements visités a modifié sa façon de déterminer les CCPs en utilisant un arbre décisionnel au lieu d'une table des probabilités ou des dangers. Tous les documents pertinents sont disponibles en grec. Plus particulièrement, l'arbre décisionnel a été utilisé pour évaluer des risques pendant les étapes suivantes : réception des animaux, étourdissement, saignée, échaudage, éviscération, fente, rinçage, refroidissement et expédition des carcasses.

Annexe 3 : Pologne

1. Introduction

L'audit en Pologne a eu lieu du 2 au 6 mars 2015. Tout au long de l'audit, l'équipe d'audit de l'ACIA était accompagnée par un représentant du Service général d'inspection vétérinaire (SGIV), l'autorité centrale compétente (ACC).

La réunion d'ouverture avec l'ACC a eu lieu le 2 mars à Varsovie. Lors de cette réunion, les auditeurs de l'ACIA ont confirmé les objectifs et les étapes de l'audit et ont demandé des renseignements supplémentaires pour assurer l'exécution satisfaisante de ce dernier.

2. Autorité compétente et contrôles officiels

Le SGIV, qui est l'ACC, assure la surveillance du système d'inspection des viandes de Pologne. Le vétérinaire en chef (VC), qui est nommé par le premier ministre d'après une recommandation du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, dirige le SGIV. Ce dernier constitue l'échelon le plus élevé du système d'inspection et exerce une autorité directe sur les deux niveaux d'inspection régionale et locale.

Un certain nombre de fonctions clés relèvent du VC, comme celles du bureau de la salubrité des aliments, du bureau de la santé et du bien-être des animaux, du bureau des aliments du bétail, de la pharmacologie et de l'équarrissage, de l'unité des laboratoires, des bureaux frontaliers, du bureau de contrôle, du bureau de coopération avec l'UE et l'étranger, du bureau d'organisation, du bureau juridique et du bureau du budget et des finances, ainsi que le responsable des audits internes, et le responsable de la protection des renseignements confidentiels et de la défense. Le service provincial d'inspection vétérinaire (SPIV) est responsable des inspections à l'échelle régionale. Il est dirigé par l'agent vétérinaire provincial. La Pologne est divisée en 16 provinces (régions), chacune ayant un agent vétérinaire provincial. Chacun des 16 SPIV de la Pologne supervise les activités d'inspection menées par 12 à 42 services d'inspection vétérinaire de district. Le territoire de la Pologne comprend 305 services d'inspection vétérinaire de district.

Les services d'inspection vétérinaire provinciaux comprennent :

  • une équipe responsable de la santé et du bien-être des animaux;
  • une équipe responsable de la salubrité des aliments, des aliments du bétail et des sous-produits animaux;
  • une équipe de pharmacovigilance;
  • une équipe chargée des finances et de la comptabilité;
  • une équipe chargée des questions administratives;
  • une équipe ou un employé indépendant pour les services juridiques;
  • une équipe ou un employé indépendant responsable de la protection des renseignements classifiés et des questions de défense;et
  • une équipe ou un employé indépendant pour l'évaluation des inspections vétérinaires.
  • un employé indépendant responsable des audits internes, si des dispositions liées au financement public imposent la création de ce poste
  • un laboratoire vétérinaire régional

Le service d'inspection vétérinaire de district (SIVD), qui est dirigé par l'agent vétérinaire de district, correspond au troisième niveau du système d'inspection. Il supervise toutes les activités d'inspection des établissements qui exportent des produits de porc au Canada.

Le SIVD comprend :

  • une équipe responsable de la santé et du bien-être des animaux;
  • une équipe responsable de la salubrité des aliments, des aliments du bétail et des sous-produits animaux;
  • une équipe chargée des finances et de la comptabilité;
  • une équipe chargée des questions administratives;et
  • un employé indépendant pour les services juridiques.

Le SIVD peut aussi comprendre :

  • le dépistage en laboratoire de Trichinella
  • une équipe ou un employé indépendant qui voient aux questions de décontamination

Le bureau frontalier du SGIV est chargé de coordonner les activités des neuf vétérinaires frontaliers responsables qui effectuent les vérifications. La Pologne compte 12 postes d'inspection vétérinaire frontaliers. Les services d'inspection vétérinaire du poste frontalier sont dirigés par le vétérinaire du poste frontalier.

Les services d'inspection vétérinaire du poste frontalier comprennent :

  • une équipe responsable du contrôle vétérinaire frontalier
  • une équipe chargée des questions administratives
  • une équipe ou un employé indépendant responsable des finances et de la comptabilité
  • un employé indépendant pour les services juridiques

Les organismes d'inspection vétérinaire sont responsables des tâches liées à la protection de la santé animale et à la salubrité des produits d'origine animale et ont pour mission de protéger la santé publique. Ils accomplissent le travail suivant : 1) éradication des maladies animales infectieuses, dont les zoonoses, 2) contrôle des infections animales, 3) surveillance des zoonoses, de leurs agents et de leur résistance connexe aux antimicrobiens, 4) réalisation de tests sur les animaux de boucherie et les produits d'origine animale, 5) contrôles frontaliers et 6) inspection des animaux et des produits d'origine animale commercialisés et exportés. La portée des travaux comprend notamment les activités de surveillance liées à la sécurité des produits d'origine animale, la mise sur le marché des animaux, le commerce des aliments pour animaux et des additifs pour l'alimentation des animaux, le respect des dispositions liées au bien-être animal, l'identification et le mouvement des animaux, ainsi que le contrôle des substances et des résidus de médicament interdits dans les aliments d'origine animale, les aliments pour animaux et l'eau.

En général, les auditeurs ont établi que la Pologne disposait de contrôles officiels satisfaisants et qu'elle respectait les exigences de l'UE. Les contrôles officiels sont bien documentés et mis en œuvre. L'autorité compétente (AC) peut améliorer la vérification, le système HACCP et le programme préalable, ainsi que les mesures de contrôle de l'abattage.

3. Mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation

En général, les contrôles mis en place dans les quatre établissements vérifiés étaient conformes aux lois pertinentes de l'UE, qui sont réputées équivalentes aux exigences canadiennes.

4. Mesures de contrôle du plan HACCP et des programmes préalables

  1. Conception et entretien des systèmes HACCP

    À l'une des installations, les procédures écrites du CCP sur le traitement des produits appertisés (autoclave) ne citaient pas les mesures à prendre en cas de remplissage excessif des conserves. Il s'agit d'un point important, car les deux infractions au PE liées à l'intégrité des contenants étaient dues au remplissage excessif des conserves.

    Dans un autre établissement, les auditeurs ont constaté pendant le contrôle du CCP-1 que les dindons et les dindes n'étaient pas toujours correctement identifiés. Il est important que cette identification soit bien faite, car les normes pour les dindons diffèrent de celles pour les dindes. Dans cet établissement, le personnel de l'entreprise procédait à la vérification du CCP en examinant les dossiers. Toutefois, la procédure à suivre n'était pas consignée dans les documents du programme.

    Dans l'un des établissements, la plage de température normale indiquée sur le formulaire de point de contrôle intitulé « Contrôle de la température des abats comestibles » (réfrigération) était de 0 à 4° C. Bien que nous reconnaissions qu'il s'agit plus d'un problème de qualité ou d'étiquetage que d'un problème lié à la salubrité des aliments, les mesures correctives à prendre au cas où la température du produit serait inférieure à 0° C n'étaient pas décrites.

    Dans un autre établissement, deux problèmes concernant le CCP lié au refroidissement des produits réfrigérés ont été relevés pendant l'examen des documents. 1) deux limites au lieu d'une avaient été fournies pour le CCP (4 et 6° C). Or, l'entreprise avait affirmé que la limite réelle était de 4° C. L'AC estimait que l'adoption des deux limites permettait d'accroître la salubrité des aliments, puisque l'entreprise réagirait avant que la température atteigne réellement la limite critique de 4° C et 2) l'entreprise n'avait inclus aucune procédure de vérification écrite pour le CCP dans le document du programme, mais elle procédait à des vérifications, comme cela a été constaté lors de l'examen des documents. Les deux problèmes ci-dessous ont également été relevés pendant l'audit :

    1. Les auditeurs ont remarqué qu'il était autorisé, en Pologne, d'intégrer de la viande avec contusions dans les produits de viande.
      • Il s'agit normalement de produits de qualité inférieure qui ont une durée de conservation plus courte et dont l'utilisation en tant qu'aliment est interdite au Canada
    2. L'UE n'a pas d'exigences prescriptives sur la réfrigération des produits cuits
  2. Ventilation

    Dans l'une des chambres de réfrigération d'un établissement, la condensation était excessive. Un pulvérisateur d'eau était utilisé lors du processus de réfrigération, et de l'eau provenant du plafond et des rails supérieurs coulait sur les produits. L'entreprise n'a pas réagi à la situation, mais l'AC a assuré aux auditeurs qu'elle ferait un suivi

Dans l'aire d'expédition d'un autre établissement, les auditeurs ont remarqué de la condensation au-dessus d'un contenant de produits crus mélangés qui était protégé par une feuille de plastique. L'AC a pris immédiatement des mesures, et l'entreprise a reçu l'ordre de corriger le problème sur-le-champ et de trouver une solution à long terme.

5. Mesures de contrôle des résidus chimiques

La mise en œuvre des programmes de surveillance des résidus chimiques est conforme aux règlements pertinents de l'UE, et aucun problème n'a été relevé lors de cet audit.

6. Recommandations à L'ACC des services d'inspection vétérinaire de Pologne

No Recommandations de l'ACIA Plan d'action proposé
3.1 L'ACC doit mettre en place un système pour s'assurer que seuls les viandes et les produits de viandes conformes aux exigences canadiennes sont exportés au Canada. L'utilisation des parties avec contusions comme produits comestibles est interdite.

Recommandations 3.1 et 3.2 :

Afin de veiller à ce que les non-conformités constatées par les auditeurs de l'ACIA durant leur séjour en Pologne ne se reproduisent plus dans les établissements de traitement des viandes autorisés à exporter leurs produits au Canada, le VC a rédigé une lettre à l'attention des instances locales d'inspection vétérinaire.

La lettre en question comprenait :

  • une description des résultats de l'audit;
  • un examen des non-conformités constatées en Pologne;et
  • un examen des non-conformités constatées dans d'autres pays.

En outre, dans cette lettre, le VC demandait aux bureaux régionaux et locaux d'inspection vétérinaire de vérifier que, dans les établissements éligibles à exporter leurs produits au Canada, aucune irrégularité ni non-conformité n'avait été constatée concernant les points qui s'étaient avérés insuffisants pendant l'inspection canadienne.

L'objet de cette vérification était le suivant :

Vérifier si l'établissement avait mis en place des procédures sur le remplissage des boîtes de conserve, ce qui permet également d'obtenir des renseignements sur la manière de traiter les problèmes de remplissage insuffisant ou excessif dans les établissements fabriquant des produits appertisés.

Nous avons créé la directive sur le remplissage des conserves, qui indique le poids maximal du contenu et décrit les mesures à prendre en cas de trop-plein.

  • Vérifier le plan HACCP des établissements, c'est-à-dire vérifier si ces derniers avaient rédigé et appliqué des procédures écrites sur les mesures de vérification du CCP, si les employés consignaient de manière appropriée les mesures de surveillance au CCP, s'il y avait une seule limite critique pour chaque CCP, et si les mesures correctives en cas d'écart par rapport aux limites critiques du point de contrôle ou du CCP étaient décrites (en particulier au cas où la température passerait en dessous de la limite inférieure).
  • Des procédures détaillées sur la vérification du CCP 1 ont été créées : un spécialiste du contrôle de la qualité observe les employés qui sont responsables de la surveillance du CCP et qui ont suivi une formation à cette fin, et vérifie les dossiers de surveillance du CCP 1 le lendemain de l'abattage. De plus, les employés qui contrôlent et vérifient le CCP 1 ont suivi une nouvelle formation.
  • L'établissement a créé une procédure à ce sujet : si la température des abats est inférieure à la température acceptable pour CP5, les abats sont transférés dans une chambre de surgélation, et la température de la chambre de réfrigération est réglée de manière à ce qu'elle ne puisse pas chuter. Les registres de température ainsi que le fonctionnement du réfrigérateur sont examinés au cours de la période de réfrigération de 12 heures. En cas d'écart, le service d'entretien des réfrigérateurs est averti.

Suivi par les autorités polonaises :

1) L'établissement a mis à jour la directive IJ.12/KH.09 sur le CCP 1 de réception et de contrôle de la viande crue CCP 1 (R). Cette directive établit les limites critiques suivantes :

  • + 4° C pour la viande de volaille et de lapin crue et réfrigérée;
  • + 7° C pour la viande de porc, de bœuf sans matière à risque spécifiée, et de mouton crue et réfrigérée;
  •  +3° C pour les abats de lapin, de volaille et de porc;
  • min. - 18° C pour la viande crue surgelée.

2) L'établissement a mis à jour la section 11 du document KH-06/11 sur la vérification du système HACCP. Ce document indique ce qui suit :

Le contrôleur de la qualité est responsable de la vérification continue des points critiques. Le contrôleur de la qualité contrôle et vérifie les mesures de surveillance à chaque CCP au moins une fois par quart de production. Les activités de surveillance ou de vérification sont fondées sur le contrôle en personne de la valeur du point critique ou sur l'évaluation du respect des directives de contrôle du CCP par l'employé de la section de production. Les résultats de l'inspection sont consignés par le contrôleur de la qualité dans la section des remarques du document DJ.CCP qui se trouve à chaque CCP. Le contrôleur de la qualité inscrit ses initiales dans les dossiers. Si les directives susmentionnées ne sont pas respectées de manière adéquate, le contrôleur de la qualité ordonne à l'employé de suivre une nouvelle formation. Si des infractions en matière de surveillance sont constatées à plusieurs reprises, le contrôleur de la qualité propose au superviseur de l'employé de changer le poste de ce dernier. Les produits pour lesquels la limite critique n'a pas été respectée sont interceptés par le contrôleur de la qualité et sont marqués comme produits temporairement interceptés (TZ), et le contrôleur met en place les mesures correctives énoncées dans les directives de surveillance du CCP qui ont été établies pour chaque point. De plus, à chaque quart, le contrôleur de la qualité contrôle et vérifie les documents du processus au CCP et au point de contrôle. Les résultats du contrôle sont consignés sur la feuille de travail DJ.01 lL03 101-G, DJ.01 lL03 101-W. Outre la surveillance continue, le chef du service de contrôle de la qualité examine les dossiers de tous les CCP et de tous les points de contrôle deux fois par an (rapport sur les contrôles des CCP et des points de contrôle), ou effectue lui-même ces contrôles. En s'appuyant sur les rapports quotidiens vérifiés, le chef des services de contrôle de la qualité rédige un protocole de vérification qu'il présente au chef de l'équipe HACCP.

Vérifier la spécification des produits exportés sur le marché canadien afin de s'assurer que ces derniers ne contiennent pas de viande de catégorie IV (de la viande avec contusion).

Suivi des autorités polonaises : La liste des produits exportés vers le Canada ainsi que les spécifications de produit stipulent que la viande de catégorie IV (la viande contenant du sang) ne peut pas être utilisée dans la production des produits destinés à l'exportation vers le Canada.

Vérifier s'il y a de la condensation dans les locaux de l'établissement, en particulier dans les zones situées au-dessus du produit, ce qui pourrait entraîner sa contamination. De plus, il sera vérifié si l'établissement a rédigé et mis en œuvre des procédures sur les mesures à prendre au cas où de la condensation serait constatée, ainsi que sur la méthode à employer pour contrôler ces endroits (pour repérer, au sein de l'établissement, les endroits où il est possible de se former de la condensation).

Suivi des autorités polonaises : des travaux d'entretien ont été réalisés sur le matériel de réfrigération et de ventilation de l'ensemble de l'usine. GEA Réfrigération (une entreprise d'entretien) a accompli les tâches suivantes : nettoyage du filtre du condensateur, du réfrigérant d'huile et du récupérateur d'eau de liquéfaction, et remplacement des jauges d'eau et de glycol.

Dans l'aire d'expédition d'un autre établissement, les auditeurs ont remarqué de la condensation au-dessus d'un contenant de produits crus mélangés qui était protégé par une feuille de plastique. L'AC a pris immédiatement des mesures, et l'entreprise a reçu l'ordre de corriger le problème sur-le-champ et de trouver une solution à long terme.

Suivi des autorités polonaises : l'évaporateur a été remplacé par un dispositif muni d'un bac d'évaporateur isolé et chauffé. Un canal de ventilation supplémentaire a été créé à côté de l'unité de réfrigération afin d'accroître l'efficacité du système de ventilation dans la zone où la défaillance a été constatée. Lors d'une inspection ultérieure, aucune trace de condensation n'a été relevée à l'endroit susmentionné.

Après la vérification, les bureaux vétérinaires régionaux ont été priés de signaler au SGIV que les non-conformités susmentionnées avaient été résolues. En conséquence, des contrôles ont été réalisés dans tous les établissements éligibles  à exporter leurs produits sur le marché canadien. Ces contrôles ont permis de confirmer que les non-conformités relevées et citées dans le rapport d'audit rédigé par les inspecteurs de l'ACIA n'étaient pas présentes dans les établissements polonais autorisés à exporter leurs produits au Canada.

3.2 L'ACIA devrait faire un suivi de toutes les anomalies signalées à la section Contrôle du plan HACCP et des programmes préalables du présent rapport et veiller à ce qu'aucun problème similaire ne survienne dans les autres établissements polonais autorisés à exporter leurs produits au Canada.

Voir la réponse à la recommandation 3.1

L'établissement a mis à jour la section 11 du document KH-06/11 sur la vérification du système HACCP. Ce document indique ce qui suit :

Le contrôleur de la qualité est responsable de la vérification continue des points critiques. Le contrôleur de la qualité contrôle et vérifie les mesures de surveillance à chaque CCP au moins une fois par quart de production. Les activités de surveillance ou de vérification sont fondées sur le contrôle en personne de la valeur du point critique ou sur l'évaluation du respect des directives de contrôle du CCP par l'employé de la section de production. Les résultats de l'inspection sont consignés par le contrôleur de la qualité dans la section des remarques du document DJ.CCP qui se trouve à chaque CCP. Le contrôleur de la qualité inscrit ses initiales dans les dossiers. Si les directives susmentionnées ne sont pas respectées, le contrôleur de la qualité demande que l'employé suive une nouvelle formation. Si des infractions en matière de surveillance sont constatées à plusieurs reprises, le contrôleur de la qualité propose au superviseur de l'employé de changer le poste de ce dernier. Les produits pour lesquels la limite critique n'a pas été respectée sont interceptés par le contrôleur de la qualité et sont marqués comme produits temporairement interceptés (TZ), et le contrôleur met en place les mesures correctives énoncées dans les directives de surveillance du CCP qui ont été établies pour chaque point. De plus, à chaque quart, le contrôleur de la qualité contrôle et vérifie les documents du processus au CCP et au point de contrôle.

Annexe 4 : Croatie

1. Introduction

L'audit en Croatie a eu lieu du 9 au 13 mars 2015. Tout au long de l'audit, l'équipe d'audit de l'ACIA était accompagnée par un représentant de l'ACC, le ministère de l'Agriculture. Les représentants de la DG SANTÉ et de l'ambassade du Canada en Croatie ont assisté à une partie de l'audit en Croatie. La réunion d'ouverture avec l'ACC a eu lieu le 9 mars à Zagreb. Lors de cette réunion, les auditeurs de l'ACIA ont confirmé les objectifs et les étapes de l'audit et ont demandé des renseignements supplémentaires pour assurer l'exécution satisfaisante de ce dernier.

2. Autorité compétente et contrôles officiels

En Croatie, le ministère de l'Agriculture (MA) et le ministère de la Santé (MS) sont les ACC responsables des politiques, de la législation et de la mise en œuvre des contrôles officiels liés à la salubrité des aliments. Le MA est également l'ACC responsable des politiques et de la mise en œuvre des contrôles officiels liés à la qualité des aliments, à la salubrité des aliments du bétail, à la santé animale, au bien-être animal et à la protection des végétaux. Dans le domaine de la salubrité des aliments, le MS coopère avec le MA en ce qui a trait à la préparation des plans de contrôle et des rapports, à la mise en œuvre des contrôles officiels, à l'homologation des laboratoires officiels et à l'immatriculation ou à l'homologation des établissements. Le MA est chargé de garantir l'efficacité de la coopération et de la coordination des activités liées aux contrôles officiels. Il est aussi responsable du système de communication et d'établissement des rapports sur ces contrôles et sert de point de contact pour les échanges avec la CE. Les activités liées à la surveillance du système d'inspection des viandes en Croatie sont exécutées par le Service d'inspection vétérinaire, lequel fait partie du Secteur d'inspection vétérinaire placé sous la tutelle du MA.

Le Secteur d'inspection vétérinaire comprend trois services, et il est organisé comme suit :

  • Service d'inspection vétérinaire
  • Service de planification et d'inspection vétérinaire
  • Service d'inspection vétérinaire du poste frontalier et de commerce international

Le Service d'inspection vétérinaire est responsable de la mise en œuvre des contrôles officiels liés à la santé animale, au bien-être animal, ainsi qu'à la production et à la mise en marché des produits alimentaires et des aliments du bétail, c'est-à-dire qu'il met en œuvre les contrôles officiels qui ont trait au domaine vétérinaire, comme la salubrité des aliments et la protection des animaux, et rédige le plan de contrôle annuel officiel. Il comprend 14 bureaux régionaux (bureaux vétérinaires de division) ainsi que leurs sous-unités - les bureaux vétérinaires locaux (65 au total) - qui emploient au total 198 inspecteurs vétérinaires.

L'auditeur a été informé qu'en raison de la nouvelle loi intitulée Veterinary Act (loi sur les services vétérinaires) [OG 82/2013, 148/13] adoptée en juin 2013, le terme « vétérinaire officiel » ne serait plus utilisé en Croatie. L'inspecteur vétérinaire et le vétérinaire autorisé exercent tous deux les fonctions de vétérinaire officiel, conformément aux tâches qui leur sont assignées.

L'article 151 de la Veterinary Act énonce les activités d'inspection menées par l'inspecteur vétérinaire. Les rôles et les responsabilités de l'inspecteur vétérinaire sont notamment de protéger la santé humaine et animale; de protéger les intérêts des consommateurs en intégrant des inspections et des contrôles officiels dans les activités vétérinaires organisées; de protéger les activités liées à la reproduction et à la santé animale et au commerce des animaux; de mettre en place des mesures pour assurer la détection, la prévention, le contrôle et l'éradication des zoonoses, des maladies infectieuses et des maladies liées aux organismes nuisibles; de garantir la salubrité des aliments d'origine animale pour les humains et les animaux; d'assurer la production, le contrôle et le commerce des produits médicaux vétérinaires ainsi que la protection vétérinaire de l'environnement, y compris des sous-produits d'origine animale, conformément au Règlement et à la Loi, et de garantir le respect des procédures, des directives, des ordonnances et des guides écrits et publiés par l'AC ou le ministère de l'Agriculture. Les contrôles officiels liés à la salubrité des aliments sont mis en œuvre lors des évaluations du risque et des activités de supervision régulières et complètes qui sont menées aux intervalles établis dans le programme de travail annuel.

En ce qui a trait aux contrôles officiels liés aux aliments d'origine animale ainsi qu'à la santé et au bien-être animal, l'AC a souvent recours aux organismes vétérinaires accrédités selon la norme ISO 17020:1998 (ci-après appelés « organismes de contrôle, OC »), lesquels ont reçu le mandat d'accomplir certaines tâches liées aux contrôles officiels. Ces OC emploient des vétérinaires autorisés qui sont habilités à effectuer les contrôles. Leurs tâches sont notamment de mener des inspections ante mortem et post mortem dans les abattoirs (ils ont aussi le pouvoir de condamner les carcasses et les abats), de vérifier le bien-être des animaux aux abattoirs (manipulation et assommage), et de vérifier les systèmes HACCP ainsi que les bonnes pratiques de fabrication (BPF) dans les établissements de production alimentaire.

Il est important de prendre note que les organismes de contrôle n'ont pas le pouvoir de mettre en œuvre des mesures administratives en cas de non-conformité. Toutefois, en cas de non-respect des règlements, le vétérinaire autorisé doit avertir par écrit l'inspecteur vétérinaire afin que des mesures soient prises.

Conformément à l'article 132 du Veterinary Act (OG 82/13, 148/13), les coûts liés aux contrôles vétérinaires, à la certification, ainsi qu'à la supervision et à la surveillance vétérinaire sont payés par l'État. Tous les honoraires liés aux contrôles officiels sont versés au budget de l'État, et les organismes de contrôle sont payés à partir de ce budget.

La Veterinary Act (OG 82/13, 148/13) énonce les conditions liées à la délégation de tâches particulières aux organismes de contrôle. Chaque délégation renvoie à des tâches spécifiques, comme la santé animale, les renseignements sur la chaîne alimentaire, les examens ante mortem et post mortem, le bien-être animal, l'audit des procédures liées aux bonnes pratiques d'hygiène (BPH) et aux systèmes HACCP, l'hygiène alimentaire, les sous-produits animaux, l'identification et l'immatriculation, l'échantillonnage et la documentation.

L'AC inspecte les organismes de contrôle conformément au plan des contrôles officiels. En outre, le Service d'audit interne du MA mène des audits sur les organismes de contrôle. À la suite d'une des constatations de l'audit mené par l'OAV, les ACC ont entrepris d'examiner et, au besoin, de changer ou de modifier la liste de vérification des organismes de contrôle avant le 20 décembre 2014, après la mise en œuvre de contrôles officiels pour les organismes vétérinaires autorisés.

Elles se sont aussi engagées à créer, pour les inspecteurs vétérinaires, un ensemble de directives sur l'inspection des organismes de contrôle, en faisant des commentaires explicites sur les facteurs méritant une attention particulière (notamment sur la formation, les procédures, les examens ante mortem et post mortem et les tests liés à Trichinella). Ces directives devaient être mises en œuvre au plus tard le 1er janvier 2015.

Les exigences administratives et celles liées à la supervision des inspections sont décrites aux articles 136 à 154 de la Veterinary Act (OG 82/13, 148/13). Au titre de l'article 152 de la Veterinary Act (OG 82/13, 148/13), les inspecteurs vétérinaires ont le droit et l'obligation de prendre les mesures d'application de la loi qui s'imposent au cours des inspections ou des contrôles officiels. Selon la nature de l'irrégularité, l'inspecteur vétérinaire ordonne que l'irrégularité constatée soit éliminée à la date butoir qu'il a fixée.

Au titre de l'article 154 (3) de la Veterinary Act et de la décision du 7 octobre 2011, les lacunes constatées par le vétérinaire autorisé doivent être signalées à l'inspecteur vétérinaire dans les 24 heures, afin que ce dernier puisse prendre les mesures appropriées. Lors des contrôles officiels, les irrégularités relevées par les vétérinaires autorisés de l'organisme de contrôle sont consignées sur le formulaire réglementaire ainsi que dans la base de données électronique VETI. Le vétérinaire autorisé avertit l'inspecteur vétérinaire par téléphone ou envoie par courriel ou par la poste une copie du dossier relatif au contrôle officiel réalisé, puis consigne l'irrégularité dans la base de données VETI. Après réception de cet avis, consultation du dossier lié au contrôle réalisé, ou consultation du système VETI, l'inspecteur vétérinaire mène une inspection et met en place des mesures pour supprimer l'irrégularité. Pendant la vérification du travail réalisé par chaque inspecteur, le chef de section assure le contrôle de ce système.

La gestion électronique des données issues des inspections et des contrôles officiels (E- Inspector) permet de s'assurer que la gestion des documents au sein du Ministère est conforme à la loi établie. Les données des inspecteurs vétérinaires sur les contrôles officiels (dossiers, constatations, rapports, décisions, etc.) sont saisies dans la base de données électronique. Les directeurs de bureau (bureaux locaux du Service d'inspection vétérinaire) ont accès à cette base de données, et conformément au plan de travail annuel, ils surveillent la manière de mettre en œuvre les contrôles officiels et à quels intervalles. Les directeurs de bureau et le personnel de la section de l'inspection vétérinaire vérifient les contrôles officiels.

Les inspecteurs vétérinaires supervisent le travail des vétérinaires autorisés en réalisant deux fois par an des contrôles officiels au siège de l'organisme de contrôle. Ils y surveillent les activités de ce dernier, ainsi que la mise en œuvre et la fréquence des contrôles officiels dans toutes les installations où de tels contrôles sont effectués. Ils encadrent également les vétérinaires autorisés, lorsque ces derniers effectuent des contrôles officiels dans les installations, conformément à l'évaluation des risques prévue dans le plan de travail.

Le Service de planification et d'inspection vétérinaire comprend également deux sections : celle de la planification et de la coordination des contrôles officiels et celle des inspections vétérinaires.

La section de la planification et de la coordination des contrôles officiels planifie, coordonne et harmonise les lois qui portent sur les contrôles officiels; rédige des guides ainsi que le plan de contrôle annuel et pluriannuel. Elle coordonne la rédaction des procédures liées aux contrôles officiels, tient le registre des laboratoires officiels et de référence, coordonne les activités et assure la communication dans le domaine de la salubrité des aliments, plus particulièrement en ce qui a trait aux contrôles officiels réalisés par différentes unités organisationnelles du MA ou par d'autres établissements.

Le Département des inspections vétérinaires supervise le travail des inspecteurs vétérinaires dans les différentes sections, de manière à obtenir des renseignements sur les contrôles. Son objectif est de déterminer la qualité des inspections réalisées ainsi que d'améliorer et d'uniformiser les travaux du service d'inspection. Elle participe à la rédaction du plan de contrôle annuel et pluriannuel, rédige les procédures écrites et les listes de contrôle des contrôles officiels, s'il y a lieu, réalise des contrôles officiels et prépare tous les documents liés aux appels.

Le Service d'inspection vétérinaire du poste frontalier et de commerce international comprend deux départements : le Département de l'inspection vétérinaire du poste frontalier et le Département du commerce international. Le Département de l'inspection vétérinaire du poste frontalier est chargé de réaliser des contrôles vétérinaires aux postes d'inspection frontaliers sur les expéditions d'animaux, de produits d'origine animale et d'aliments du bétail d'origine animale et non animale, et d'autres marchandises pouvant transmettre des maladies infectieuses ou parasitaires ou mettre en danger la santé humaine et animale. La section du commerce international est responsable des activités juridiques et administratives qui ont trait au commerce international (importations et échanges intracommunautaires). Ces activités visent notamment à déterminer les conditions vétérinaires liées à l'importation et au transit des expéditions d'animaux et de produits d'origine animale; à élaborer les modèles de certificats vétérinaires d'exportation et d'importation; à se tenir informé des lois internationales; à rédiger les lois sur le contrôle du commerce des animaux et des produits d'origine animale; à rédiger les ordonnances sur les mesures de sécurité liées au contrôle des importations d'animaux vivants et de produits d'origine animale liés aux maladies animales et aux autres agents pouvant nuire à la santé humaine et animale; à rédiger le plan de surveillance annuel des expéditions destinées à l'importation, et à mener d'autres activités connexes.

En dehors des enjeux liés aux vétérinaires autorisés et aux inspecteurs vétérinaires, les contrôles officiels en Croatie sont bien documentés. Toutefois, des améliorations peuvent être apportées aux contrôles officiels qui ont trait à l'examen du système HACCP et du programme préalable, ainsi qu'aux contrôles de processus d'abattage, notamment d'inspection post mortem. Certaines lacunes relevées dans les établissements auraient pu facilement être décelées et corrigées par l'AC.

Lors de l'examen des documents, il est apparu que la liste des morceaux de volaille non comestibles différait de celle du Canada. Dans l'UE, les morceaux considérés comme non comestibles sont la tête (sauf la crête, les oreillons, le barbillon et les caroncules), l'œsophage, le jabot, les intestins et les parties génitales. Au cours de la réunion d'ouverture, il a été confirmé que les poumons, la trachée, les reins (sauf pour les poulets de moins de 2,7 kg et les canards de moins de 4 kg) et la glande uropygienne n'étaient pas considérés comme des morceaux non comestibles.

Au cours de la réunion d'ouverture en Croatie, l'ACIA a été informée que l'inspection post mortem des volailles comprenait une inspection de la cavité abdominale. Toutefois, les procédures d'inspection post mortem suivies dans un des établissements empêchent les vétérinaires autorisés de mener cette inspection. Ces derniers peuvent voir l'extérieur de la carcasse ainsi que les viscères, mais pas l'intérieur, puisque les viscères recouvrent l'ouverture de la cavité abdominale. Il est également possible que les pathologies mineures ne soient pas détectées.

Dans un autre établissement, le vétérinaire autorisé faisait une inspection post mortem de l'extérieur complète de 100% des carcasses et des viscères, mais n'examinait l'intérieur des carcasses que dans un pourcentage limité de cas, en fonction de l'âge des volailles.

Dans l'usine de mise en conserve visitée, l'entreprise avait des plans HACCP spécialement élaborés pour les produits éligibles au Canada et aux États-Unis. Le vétérinaire autorisé est présent dans l'établissement du lundi au vendredi, et met les documents de référence sur les exigences réglementaires du Canada à la disposition des employés de l'établissement. Cet établissement avait été ciblé, car il avait déjà commis des infractions au PE liées à l'intégrité des contenants. Il a été établi que l'entreprise avait mis en œuvre le PA, mais il est apparu que l'AC ne disposait pas de la capacité suffisante pour vérifier l'intégrité des contenants.

3. Mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation

Tel qu'il est mentionné à la section 2, au cours de l'inspection post mortem, les vétérinaires autorisés dans les deux établissements d'abattage de la volaille n'ont pas inspecté de manière uniforme l'intérieur des carcasses.

Dans un des établissements, la procédure de contrôle de l'éviscération pouvait entraîner une contamination croisée. Deux employés de l'entreprise étaient présents après l'inspection vétérinaire, et leur tâche était de veiller à ce que l'éviscération soit complète. Il a été constaté que ces employés plongeaient aveuglément leurs mains gantées dans les cavités abdominales pour y trouver des restes de viscères, mais qu'ils ne se lavaient pas toujours les mains. La PNE de l'entreprise à ce sujet indiquait que les employés devaient prendre soin de leur hygiène personnelle et se laver les mains et les vêtements. Il était également mentionné que les employés devaient se laver les mains « le plus souvent possible ».

4. Mesures de contrôle du plan HACCP et des programmes préalables

  1. Conception et entretien des systèmes HACCP

    Dans l'un des établissements, quelques problèmes techniques mineurs ont été constatés lors de l'examen des documents :

    • au CCP de la réfrigération des carcasses et des abats, les limites critiques des produits étaient de -2 à 4° C et de 0 à 3° C respectivement. Cependant, aucune mesure corrective n'était fournie, au cas où la température chuterait sous la limite inférieure. Bien qu'il s'agisse d'un problème de qualité ou d'étiquetage, il est impératif de décrire les mesures correctives à prendre au cas où la limite critique ne serait pas respectée;
    • il a été constaté que les dates avaient été modifiées afin de corriger les écarts relevés lors des contrôles pré- opératoires;
    • l'entreprise a allégué qu'elle surveillait les opérations d'assainissement; aucune procédure écrite n'a toutefois été montrée à l'auditeur.

    Dans un autre établissement, conformément aux procédures de l'entreprise sur les produits tombant sur le sol dans l'aire de découpe, les employés pouvaient ramasser le produit et le mettre dans le bac jaune. Ces procédures indiquent que les employés doivent se laver les mains et changer de gants, mais n'imposent aucune mesure immédiate pour enlever la contamination sur le produit. Le morceau de viande reste dans le bac jusqu'à ce que ce dernier soit rempli ou que le quart se termine. Il est cependant considéré comme un produit de qualité inférieure (catégorie B) et fait l'objet d'un traitement thermique.

    De plus, les procédures à suivre en cas d'écart au CCP de la réfrigération des carcasses ne prévoyaient aucune mesure, au cas où la température dépasserait la limite critique. L'employé de l'établissement était toutefois en mesure d'expliquer les mesures correctives.

    Dans le troisième établissement, la procédure de vérification du CCP (traitement thermique) n'était pas clairement décrite. Des vérifications sur place étaient pourtant faites, et les dossiers examinés.

  2. Bonnes pratiques d'hygiène (BHP)

    Au cours de la visite d'un établissement, l'auditeur de l'ACIA a relevé un risque potentiel de contamination croisée : un bac rouge qui devait se trouver par terre était placé de telle manière qu'il était en contact avec le bac blanc utilisé pour les produits comestibles. De même, la doublure du bac blanc était en contact avec le bac rouge. L'entreprise a pris des mesures correctives.

    Dans un autre établissement, l'auditeur de l'ACIA a trouvé des produits de viande exposés à l'air libre à trois endroits de la chambre de congélation. Il a constaté à un autre endroit que la viande était directement en contact avec l'emballage en carton. À la suite d'une conversation de l'ACIA avec l'AC, l'entreprise a pris des mesures correctives.

  3. Conception, construction et entretien des bâtiments

    Les auditeurs ont constaté la présence de rouille et de peinture écaillée à divers endroits, sur les plafonds des aires de transformation de deux établissements. Ils ont également remarqué des espaces vides entre les murs et le sol, à plusieurs endroits de l'aire d'empaquetage, de la chambre de réfrigération et de la chambre de congélation.

  4. Ventilation

    Dans l'un des établissements, de la condensation ont été détectées sur les structures supérieures et le plafond de la chambre de pré réfrigération des carcasses, bien qu'aucun produit n'ait directement été touché.

5. Mesures de contrôles microbiologiques

La mise en œuvre des mesures de contrôles microbiologiques est conforme aux règlements pertinents de l'UE, et aucun problème n'a été relevé lors de cet audit.

6. Mesures de contrôle des résidus chimiques

La mise en œuvre des programmes de surveillance des résidus chimiques est conforme aux règlements pertinents de l'UE, et aucune déficience n'a été relevée lors de cet audit.

7. Recommandations aux ACC de la Direction de la salubrité des aliments et de la santé des animaux du Ministère de l'Agriculture, y compris à un bureau vétérinaire régional

No Recommandations de l'ACIA Plan d'action proposé
4.1 Les ACC doivent s'assurer que les volailles font l'objet d'une inspection post mortem complète comprenant un examen des carcasses (intérieur et extérieur) et des viscères.

Réponse fournie en mai 2016 :

La Croatie doit s'assurer qu'elle respecte les exigences de l'UE sur l'inspection post mortem des volailles qui sont citées en réponse à la recommandation 1.10 adressée à la CE.

4.2 Les ACC doivent disposer de laboratoires possédant la capacité suffisante pour vérifier l'intégrité des contenants.

Réponse fournie en mai 2016 :

La Croatie doit s'assurer qu'elle respecte les exigences citées dans la réponse à la recommandation 1.9 adressée à la CE.

Réponse fournie en janvier 2017 :

En ce qui a trait à l'absence de laboratoires réalisant des tests officiels sur l'intégrité des contenants, la Croatie a indiqué qu'elle demanderait aux autorités polonaises d'utiliser leurs laboratoires officiels pour les tests liés aux conserves, au besoin. Les autorités polonaises ont informé la DG SANTÉ qu'elles étaient prêtes à mettre leurs laboratoires à la disposition des AC d'autres États membres de l'UE afin de mener ces tests particuliers.

Document de référence fourni en septembre 2017 :

Lettre datée du 21 septembre 2017 sur le rapport d'audit de l'ACIA et  désignation des laboratoires réalisant des tests sur l'intégrité des conserves

4.3 Les ACC doivent s'assurer que les vétérinaires officiels responsables de l'inspection des établissements et de la certification des viandes et des produits de viande pour le Canada détiennent tous les pouvoirs d'inspection, notamment celui de saisir et de retenir des produits non conformes et de prendre des mesures d'application, et qu'ils sont libres en conflit d'intérêts. La Croatie doit donc s'assurer que les inspecteurs vétérinaires qui détiennent ces pouvoirs sont présents dans les établissements lors de la production de produits comestibles au Canada, et que seuls les inspecteurs vétérinaires signent les certificats d'exportation vers le Canada. Cette directive doit être appliquée dans les 60 jours ouvrables suivant la publication du présent rapport provisoire.

Réponse fournie en mai 2016 :

La Croatie doit continuer de s'assurer que son système vétérinaire respecte les exigences citées dans la réponse à la recommandation 1.8 adressée à la CE.

En ce qui a trait à la situation en Croatie, la Commission souhaite préciser que lors d'audits réalisés en Croatie en 2014, les auditeurs de la DG SANTÉ (Direction générale F de la santé et de la sécurité alimentaire - Audits et analyses dans les domaines de la santé et de l'alimentation [anciennement OAV]) ont constaté un certain nombre de problèmes liés à la réalisation des contrôles dans les secteurs des viandes rouges, de la viande de volaille et des produits laitiers. Ces problèmes étaient liés à la délégation, dans les établissements alimentaires, des activités liées aux contrôles à des organismes de contrôle employant des inspecteurs vétérinaires autorisés pour effectuer les contrôles. Bien qu'il ait été établi que le problème principal était le risque de conflit d'intérêts, des préoccupations ont également été soulevées concernant les pouvoirs dont disposaient les inspecteurs vétérinaires autorisés, lorsque des non-conformités étaient constatées.

En réponse aux recommandations faites dans les rapports de ces audits, les autorités croates ont pris diverses mesures, qui sont détaillées dans les plans d'action publiés sur le site Web de la DG SANTÉ avec les rapports d'audits.

Ces mesures ont été considérées comme satisfaisantes, puisqu'elles répondent aux recommandations faites. Les problèmes soulevés ont fait l'objet d'un suivi dont les résultats sont disponibles à la section qui porte sur l'état du suivi du profil de la Croatie.

En outre, la Direction générale F de la DG SANTÉ a récemment mené un audit supplémentaire en Croatie afin [trad.] « d'évaluer le système en place concernant les contrôles officiels liés à la salubrité des aliments d'origine animale, en particulier la viande et les produits de viande ». Bien que le rapport de cet audit n'ait pas encore été publié, la DG SANTÉ peut confirmer que :

  • les inspecteurs vétérinaires autorisés sont habilités à accomplir toutes les tâches liées aux examens ante mortem et post mortem, y compris  condamner des carcasses ou des morceaux de carcasse (sans recourir à l'AC);
  • les inspecteurs vétérinaires autorisés réalisent des audits sur les procédures d'hygiène des établissements et signalent les non-conformités observées à l'exploitant du secteur alimentaire ainsi qu'à l'AC. Si un exploitant du secteur alimentaire ne prend aucune mesure corrective, l'inspecteur vétérinaire autorisé n'a pas le pouvoir de prendre une mesure corrective, mais il doit transmettre un rapport à un vétérinaire officiel.

Réponse fournie en janvier 2017 :

« Conformément à la loi croate stipulée aux articles 25 et 31 de l'ordonnance sur les honoraires et les frais liés aux contrôles officiels), si le vétérinaire autorisé de l'organisme de contrôle constate une non-conformité lors des inspections ante mortem ou post mortem ou des contrôles officiels dans l'établissement visé, il est tenu d'envoyer une copie du rapport pertinent à l'inspecteur vétérinaire par courrier, par télécopie ou par courriel dans les 24 heures suivant la constatation. À la réception du rapport du vétérinaire autorisé, l'inspecteur vétérinaire évalue chaque rapport et, si la salubrité des aliments est directement en jeu, s'il y a des risques pour le bien-être animal ou s'il existe des problèmes en matière de santé animale (p. ex., si la présence d'une maladie infectieuse est suspectée), il réalise les contrôles officiels de toute urgence et prend les mesures nécessaires qui sont prescrites. De plus, le vétérinaire autorisé à, en tout temps, le pouvoir : 1) de condamner temporairement les carcasses, 2) de ralentir ou d'interrompre la file d'abattage et 3) de commencer les activités liées au contrôle des maladies lorsque la situation l'impose. En outre, le vétérinaire autorisé reste tenu d'envoyer un autre rapport à l'inspecteur vétérinaire dans les 24 heures. »

DG SANTÉ demeure disposée à décrire plus longuement les systèmes vétérinaires applicables dans l'UE lors des réunions techniques.

Suivi effectué en août 2017 :

En tant que vétérinaires officiels, les vétérinaires autorisés sont pleinement habilités à prendre des décisions concernant les animaux vivants, y compris sur la santé animale, le bien-être des animaux et la viande.

Le vétérinaire autorisé est indépendant et détient tous les pouvoirs nécessaires pour mener des inspections ante mortem et post mortem. Il prend les décisions relatives aux animaux vivants et à la viande.

Toutes ces mesures sont prises sur-le-champ, au besoin, pendant l'inspection ante mortem ou post mortem, indépendamment de l'inspecteur vétérinaire. Le fait d'informer l'inspecteur vétérinaire dans les 24 heures n'empêche pas le vétérinaire autorisé de prendre les décisions susmentionnées au cours des inspections ante mortem et post mortem :

  • lorsque les règlements liés à la protection des animaux au moment de leur abattage ne sont pas respectés, le vétérinaire autorisé doit vérifier que l'exploitant du secteur alimentaire prend immédiatement les mesures correctives nécessaires;
  • en menant des initiatives d'application de la loi graduelles et mesurées, qui vont de la publication de directives au ralentissement et à l'arrêt de la production, selon la nature et la gravité du problème;et
  • en déclarant les viandes impropres à la consommation humaine.

 

4.4 Comme la définition des « tissus de volaille non comestibles » n'est pas la même dans l'UE qu'au Canada, l'AC doit veiller à ce que les normes liées aux produits canadiens soient respectées pour tous les produits exportés au Canada.

Réponse fournie en mai 2016 :

DG SANTÉ ordonnera volontiers aux ÉM de respecter les exigences canadiennes sur les tissus de volaille non comestibles. Lors des prochaines réunions techniques avec les experts de l'ACIA, nous voudrions faire le point sur la limite moyenne de 2,7kg sous laquelle la consommation des rognons est autorisée. Nous comprenons que le poids des volailles actuellement élevées à des fins commerciales peut être légèrement plus élevé, alors nous demandons s'il est possible d'augmenter cette limite.

4.5 Les ACC doivent s'assurer que toutes les non-conformités observées dans les établissements qui ont fait l'objet d'un audit sont corrigées et que des mesures sont prises afin d'éviter que des problèmes similaires se produisent à ces endroits et dans les autres établissements qui relèvent de leur compétence. Elles doivent notamment veiller à ce que les procédures écrites qui ont trait au système HACCP et aux programmes préalables soient complètes et à ce que les risques de contamination croisée soient éliminés.

Réponse fournie en mai 2016 :

Les autorités croates ont pris toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que les non-conformités observées dans les établissements qui ont fait l'objet d'un audit soient corrigées.

Les mesures qui ont été prises ont pour objet d'éviter que des problèmes similaires se produisent à ces endroits et dans les autres établissements qui relèvent de la compétence des ACC. Elles comprennent des contrôles officiels réguliers menés dans les établissements placés sous l'autorité des ACC, et l'application de mesures correctives si des non-conformités sont constatées. Les agents vétérinaires seront régulièrement appelés à suivre une formation. De plus, les procédures écrites concernant le système HACCP et les programmes préalables seront régulièrement vérifiées au cours des contrôles officiels.

Annexe 5 : Slovénie

1. Introduction

L'audit en Slovénie a eu lieu du 9 au 13 mars 2015. L'équipe d'audit de l'ACIA était accompagnée tout au long de l'audit par des représentants de l'ACC, de l'Administration de la Slovénie responsable de la salubrité des aliments, du secteur vétérinaire et de la protection des végétaux (AFSVSPP) et de la DG SANTÉ. L'équipe était aussi accompagnée, de temps à autre, par le conseiller en affaires vétérinaires du Canada à Bruxelles et par des représentants de l'AC locale.

Une réunion d'ouverture avec l'ACC a eu lieu le 9 mars 2015 à Ljubljana. Lors de cette réunion, l'auditeur de l'ACIA a confirmé les objectifs et les étapes de l'audit, et il a demandé des renseignements supplémentaires pour assurer l'exécution satisfaisante de l'audit.

2. Autorité compétente et contrôles officiels

En Slovénie, l'AFSVSPP assume la responsabilité générale de l'organisation et de l'exploitation des systèmes de contrôle axés sur la salubrité alimentaire ainsi que la santé et le bien-être des animaux. L'ACC est responsable de divers aspects de la santé des plantes et des animaux et de la transformation des aliments. L'ACC est formée des groupes de divisions professionnelles, d'inspection et de contrôle, d'affaires générales et de vérification interne. Elle compte dix bureaux régionaux et deux postes d'inspection frontaliers.

L'AFSVSPP effectue diverses tâches liées à l'administration, à l'inspection officielle et aux tâches de contrôle, notamment en ce qui concerne : 1) la salubrité, la qualité et l'identification de produits agricoles et alimentaires, 2) les sous-produits animaux qui ne sont pas destinés à la consommation humaine, 3) l'identification, l'enregistrement, la santé et le bien-être des animaux et la protection de la population contre les zoonoses et 4) l'utilisation et la traçabilité des produits vétérinaires.

Les trois établissements inspectés comprenaient deux abattoirs de porcs et un établissement de transformation qui fabrique des produits de viande prêts-à-manger (PAM) saumurés et séchés. Seules des non-conformités mineures ont été détectées dans l'établissement de transformation et l'un des abattoirs, mais de nombreuses non-conformités importantes ont été détectées lors de l'inspection du deuxième abattoir. Par contre, il est important de noter que l'ACC a pris des mesures immédiates pour corriger les anomalies graves et a communiqué son plan d'action à l'auditeur dès qu'il a été disponible.

La Slovénie dispose d'un système national pour s'assurer que les contrôles officiels sont en place, mais ces contrôles peuvent être améliorés. Il est important de noter que la majorité des anomalies décrites dans le présent rapport ont été détectées dans un seul établissement, et d'en tenir compte lors de l'examen des constatations et de leurs répercussions sur les conclusions générales de cet audit.

L'ACC a remis une lettre à l'auditeur le lendemain de l'audit qui abordait les diverses anomalies graves détectées.

3. Mesures de contrôle de l'abattage et de la transformation

À l'étape de l'étourdissement, un fort réflexe cornéen a été observé sur deux des porcs inspectés par le VO. Bien que l'auditeur ait remarqué cette non-conformité grave et l'ait signalée au VO, aucune mesure n'a été prise, et le personnel de l'usine a continué de hisser et de saigner les porcs selon les procédures normales. Cela s'est produit malgré le fait qu'un dispositif d'étourdissement portatif se trouvait à seulement un mètre et qu'il était facilement accessible. Lors de l'examen des dossiers, l'entreprise a affirmé qu'un employé affecté au bien-être des animaux était présent à ce moment et que tous les employés avaient reçu une formation. Cependant, l'examen des dossiers a montré que la formation datait de 2008 et que l'entreprise n'avait pas offert de formation d'appoint.

4. Contrôle du plan HACCP et des programmes préalables

  1. Conception et entretien des systèmes HACCP

    Dans l'un des abattoirs, les représentants de l'entreprise connaissaient peu leur plan HACCP et ont eu beaucoup de difficulté à expliquer leur programme écrit. Un employé a affirmé que le programme écrit comprenait certaines erreurs, et qu'il était donc difficile de l'expliquer. Personne n'a précisé quelles étaient ces erreurs ou si elles seraient corrigées.

    À l'établissement de PAM, le diagramme sur le flux des processus n'indiquait pas que la viande PAM était envoyée dans un autre établissement pour être tranchée et emballée, puis qu'elle était renvoyée dans cette usine pour l'étiquetage et la distribution. Selon le diagramme, tout le travail se faisait dans cet établissement. Il s'agit d'une anomalie importante, étant donné le potentiel de contamination durant le processus de tranchage et d'emballage.
    Dans l'un des établissements, les contrôles sanitaires du programme écrit étaient très peu documentés, et il était impossible de déterminer si le programme de contrôle sanitaire de l'une ou l'autre des zones de l'usine était mis en œuvre de façon satisfaisante. Le dossier de vérification sanitaire complet de l'entreprise, qui comprenait la date de la vérification, le nom du responsable et la signature du superviseur sur une même ligne, était vérifié mensuellement. L'entreprise n'utilisait pas de liste de vérification afin de vérifier chaque pièce, pour s'assurer que les toutes les zones et tout l'équipement avaient été nettoyés correctement. Bien qu'il ne soit pas nécessaire d'avoir une liste de vérification détaillée, celle-ci facilite l'évaluation de la mise en œuvre du programme lorsque des problèmes sanitaires sont détectés.

  2. Assainissement

    Dans l'un des abattoirs, la chaîne de transfert de l'aire d'abattage, qui sert à transporter des viscères pour l'inspection post mortem et d'où les viscères comestibles sont retirés, était dans un état très insalubre, et il y avait une accumulation de rouille et de saletés.

    L'auditeur a demandé au VO de vérifier l'agent assainissant de l'aire d'abattage, et il a été constaté que l'exigence légale minimale de température de conservation de 82° C n'était pas respectée. Un deuxième agent assainissant de la même aire a été vérifié et ne répondait pas non plus à l'exigence (il était à 72° C). Le VO a interrompu l'abattage jusqu'à ce que l'agent assainissant atteigne la température requise. Bien que des mesures adéquates aient été prises, la non-conformité aurait dû être détectée par l'ESA ou par l'AC locale, et non par l'auditeur.

  3. Bonnes pratiques d'hygiène
    • Il n'y avait aucune obligation de se laver les mains immédiatement en entrant dans l'aire d'abattage ou de transformation de l'usine, à moins de devoir toucher les produits. Encore une fois, cela indique une différence entre les normes de BPF.
    • À plusieurs endroits, des contenants de matières comestibles étaient en contact avec des surfaces qui ne doivent pas entrer en contact avec les aliments, comme les murs, ou qui, en raison de leur proximité avec le plancher couvert de sang, risquaient d'être contaminés par des éclaboussures de sang au passage des employés. L'auditeur a signalé ces problèmes, mais aucune mesure corrective immédiate n'a été prise. Il s'agit d'un exemple d'absence d'action de la part de l'ESA et de l'AC locale.
    • Dans une salle de transformation, le potentiel de contamination croisée des doublures par le plancher et d'autres surfaces qui ne doivent pas entrer en contact avec les aliments était très élevé. Pendant que l'équipe d'audit était dans la pièce, le personnel de l'entreprise est passé de la transformation du bœuf cru à la transformation du porc cru, sans prendre de mesures sanitaires pour éviter la contamination croisée entre le porc et le bœuf par les outils, les tables ou les travailleurs. Le personnel a interrompu le travail afin d'effectuer le nettoyage en profondeur requis seulement après que l'auditeur ait signalé l'anomalie. Pendant l'examen des dossiers, l'entreprise a été en mesure de fournir le programme écrit, qui doit être suivi lors du passage d'une espèce à l'autre, mais personne n'a pu expliquer pourquoi ce programme n'a pas été mis en œuvre au moment de l'audit.
    • Dans l'aire de découpe et de désossage, il a été constaté que plusieurs gros os, qui venaient d'être emballés dans une boîte de matières comestibles, étaient hautement contaminés par de la matière fécale. Après que l'auditeur ait signalé cette anomalie au VO, l'entreprise a nettoyé l'aire et a procédé à l'assainissement complet de la scie à ruban à refendre et de l'aire où elle se trouvait. Elle a de plus exigé que les employés changent de vêtements de protection. L'entreprise n'a pas été en mesure d'expliquer comment un tel manquement majeur à leur système a pu se produire. Comme il s'agissait d'os de bœuf, ils provenaient vraisemblablement d'un animal abattu deux jours plus tôt.
    • Il n'y avait aucun système de différenciation entre les contenants de produits comestibles et de produits non comestibles. En outre, les contenants de produits comestibles servaient à ramasser des produits, lorsque l'auditeur a signalé que la viande avait été en contact avec une surface qui ne devait pas entrer en contact avec les aliments (câble électrique).
    • Un contenant combo pour produits comestibles, qui venait d'être utilisé dans la salle de produits PAM, était endommagé et présentait une fissure importante dans le coin inférieur. L'ESA a accepté de mettre le contenant combo hors service, puisqu'il ne pouvait pas être réparé.
  4. Ventilation
    • Dans l'un des abattoirs, le niveau de condensation de la chambre de réfrigération des carcasses était tellement élevé que de l'eau dégouttait des murs.
    • Dans l'autre abattoir, le couvercle du ventilateur à l'intérieur de l'une des chambres de réfrigération des carcasses était couvert de nombreuses taches brunes. Comme ces couvercles se trouvent au-dessus des produits, l'ESA se penchera sur cette constatation afin d'en déterminer la cause, bien qu'aucun égouttement ni signe de condensation n'ait été détecté.
    • Dans l'établissement de produits PAM, un niveau limité de condensation a été constaté dans la première chambre de réfrigération. Aucun des produits n'était à risque puisqu'ils étaient protégés par un couvercle. L'auditeur a été informé que cette méthode était acceptée en Europe, bien que ce ne soit pas le cas au Canada.
  5. Conception, construction et entretien des bâtiments
    • La structure de la porcherie est ancienne, mais généralement adéquate pour les besoins. Il a été noté qu'il manquait des morceaux au plancher de béton, ce qui pourrait causer des glissades ou des chutes étant donné la pente raide de la rampe.
    • Il a été constaté qu'en général, l'entretien de l'usine est insuffisant (murs présentant d'importantes fissures en raison de l'absence de coulis, qui pourraient nuire à un assainissement adéquat).
    • L'ouverture dans le plancher du quai d'embarquement pourrait permettre à des insectes d'entrer.
    • Les rails qui transportaient les carcasses de porc dans l'aire d'abattage étaient visiblement contaminés et rouillés. Outre la rouille, un excès de graisse dégouttait des rails à plusieurs endroits. Il a également été observé que du calfeutrage de silicone se détachait dans plusieurs secteurs de l'usine.
    • Dans l'ensemble de l'établissement, une accumulation d'eau importante au sol a été observée et pourrait contribuer à la condensation constatée dans l'établissement.
    • Dans l'établissement de produits PAM, les morceaux de jambon étaient vieillis sur des supports en bois, et les produits étaient directement en contact avec le bois exposé. Cette pratique n'est pas autorisée au Canada.

5. Mesures de contrôle lié aux résidus chimiques

La mise en œuvre des programmes de surveillance des résidus chimiques est conforme aux règlements pertinents de l'UE, et aucun problème n'a été relevé lors de cet audit.

6. Recommandations à l'intention de l'ACC de la Slovénie : administration vétérinaire de la République de Slovénie, y compris un bureau vétérinaire régional

No Recommandations de l'ACIA Plan d'action proposé
5.1

Pour un des abattoirs où de nombreuses déficiences ont été détectées, l'ACIA demande que l'ACC fasse un suivi concernant toutes les déficiences signalées et lui fasse part des plans correctifs mis au point et mis en œuvre par l'exploitant. L'ACC doit également vérifier que ce plan d'action a été mis en œuvre et permet de corriger efficacement les déficiences  constatées.

En outre, l'ACC doit faire un suivi auprès des autres établissements de toutes les anomalies signalées et veiller à ce qu'aucun problème similaire ne survienne dans les autres établissements autorisés à exporter leurs produits au Canada.

Après l'inspection de l'établissement par l'ACIA, l'AC (l'AFSVSPP) a immédiatement pris la mesure d'interdire l'abattage de porcs jusqu'à ce que les normes d'hygiène minimales soient à nouveau respectées sur la chaîne d'abattage. Une autre mesure visait à demander à l'ESA de corriger toutes les autres anomalies techniques en matière d'hygiène et lui imposait une échéance pour ce faire. L'AFSVSPP a également exigé une nouvelle formation pour le personnel, notamment sur le bien-être des animaux. Il a été demandé à l'ESA de mener une vérification extraordinaire du système HACCP et de définir clairement les procédures relatives aux bonnes pratiques d'hygiène à suivre avant, pendant et après les opérations de l'établissement.

L'ESA a immédiatement mis au point le plan d'action connexe en fonction des constatations de l'ACC (l'AFSVSPP) et des mesures instaurées et en a avisé le VO.

Le VO à l'interne a surveillé de façon continue la mise en œuvre du plan d'action au sein de l'établissement et informait rapidement l'ACC des progrès réalisés.

5.2 L'ACC devrait s'assurer que l'AC locale est en mesure de faire respecter les exigences de l'UE relatives au bon traitement des animaux. Pour ce faire, elle doit pouvoir vérifier si le personnel de l'industrie continue de recevoir une formation satisfaisante sur les procédures d'étourdissement appropriées, notamment l'utilisation d'un percuteur d'urgence.

Dans l'établissement visé au point 5.1, tous les membres du personnel qui travaillaient avec les animaux (notamment ceux qui sont chargés de les étourdir et de les saigner) ont été formés en mars 2015, immédiatement après l'audit de l'ACIA. De plus, l'ESA a été tenu de fournir au VO une preuve écrite selon laquelle les nouveaux membres du personnel seront formés dès le départ conformément au Règlement (CE) no 1099/2009. Pour le moment, trois autres travailleurs ont réussi le cours de formation.

L'ESA dispose maintenant de deux nouveaux agents de protection du bien-être des animaux, et le VO des établissements a renforcé les activités de contrôle officielles en ce qui a trait au bien-être des animaux pendant le processus d'abattage.

En plus des mesures prises au sein de l'établissement visé au point 5.1 et afin de veiller à ce qu'aucune non-conformité similaire relative au bien-être des animaux ne soit constatée dans d'autres établissements de la Slovénie, l'AC du pays a renforcé ses activités à l'égard de ce qui suit :

  • les contrôles officiels ciblés concernant le personnel des abattoirs effectuant l'abattage des animaux;
  • l'application immédiate de mesures correctives si des non-conformités sont détectées
  • les formations régulières offertes aux VO en ce qui a trait au bien-être des animaux;et
  • les audits réguliers des établissements menés par l'ACC qui seront davantage axés sur la vérification de la mise en œuvre des règles sur le bien-être des animaux.
5.3 L'ACC doit faire un suivi de toutes les déficiences  signalées à la section Contrôle du plan HACCP et des programmes préalables du présent rapport et veiller à ce qu'aucun problème similaire ne survienne dans les autres établissements de la Slovénie autorisés à exporter leurs produits au Canada.

Outre les mesures prises au sein de l'établissement visé au point 5.1 et afin de veiller à ce qu'aucune des non-conformités détectées dans les établissements audités ne soit constatée dans d'autres établissements de la Slovénie, l'AC du pays a renforcé ses activités à l'égard de ce qui suit :

  • les contrôles officiels réguliers dans tous les établissements relevant de la compétence de l'ACC (l'HACCP et les programmes préalables devraient être vérifiés régulièrement) et l'application des mesures correctives, si des non-conformités sont constatées;
  • la formation régulièrement offerte aux VO en ce qui a trait à l'HACCP et aux programmes préalables
  • les audits réguliers des établissements menés par l'ACC qui seront davantage axés sur la vérification de l'HACCP et des programmes préalables