Questions et réponses - Réponse à la fièvre aphteuse
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Lutte contre la maladie
Le Canada serait-il prêt à réagir rapidement si une flambée de fièvre aphteuse se déclarait?
Le Canada est prêt à intervenir rapidement et efficacement pour enrayer et éradiquer la fièvre aphteuse. La stratégie actuelle est conçue de façon à déterminer rapidement quels sont les lieux qui ont pu être contaminés, à réformer les animaux à risque élevé qui ont été exposés ou qui sont susceptibles de l'avoir été et à décontaminer l'environnement pour enrayer la propagation du virus. Cette stratégie vise à permettre au Canada de recouvrer son statut de pays indemne de fièvre aphteuse dans les plus brefs délais.
Qui assume la responsabilité d'enrayer la propagation d'une maladie pendant une flambée?
Il s'agit d'une responsabilité partagée, mais l'ACIA est le principal organisme responsable de la mise en œuvre d'un plan d'intervention d'urgence en cas de flambée de maladie animale exotique. Ce mandat lui incombe aux termes de la Loi sur la santé des animaux. La collaboration et l'aide de tous les ordres du gouvernement et du secteur de l'élevage sont essentielles pour assurer le succès de la lutte contre une maladie qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour la santé des animaux d'élevage canadiens et pour l'économie.
Quelles mesures de biosécurité les éleveurs de bétail devraient-ils mettre en place pour prévenir la propagation de la fièvre aphteuse?
Les producteurs canadiens jouent un rôle clé en matière de protection de la santé des animaux. Des mesures strictes de biosécurité doivent toujours être appliquées afin de réduire au minimum la possibilité d'introduction et de propagation des maladies animales infectieuses, y compris la fièvre aphteuse. Les producteurs peuvent protéger la santé de leurs animaux en :
- limitant le contact entre les visiteurs et les animaux;
- évitant que les animaux n'entrent en contact avec des animaux sauvages;
- nettoyant et désinfectant systématiquement les chaussures, les vêtements et l'équipement;
- tenant un registre des déplacements des personnes, des animaux et de l'équipement quittant les lieux et arrivant sur les lieux;
- obtenant leurs animaux, aliments pour animaux et fournitures de fournisseurs fiables;
- gardant les nouveaux animaux à l'écart des autres animaux pendant au moins cinq jours.
Toute personne quittant une exploitation agricole pour se rendre à une autre exploitation agricole ou participer à un événement où des animaux d'élevage seront présents devrait s'assurer de bien nettoyer et désinfecter ses chaussures et ses vêtements avant de quitter les lieux.
Les producteurs devraient s'assurer que tous leurs employés, notamment ceux qui sont embauchés à titre de travailleurs saisonniers, connaissent les principes de biosécurité.
Comment l'ACIA s'y prendrait-elle pour éliminer les animaux atteints de la fièvre aphteuse?
Pour éliminer les animaux abattus, l'ACIA recourrait à l'incinération ou à l'enfouissement en accord avec les autorités environnementales des provinces ou des municipalités concernées.
Vaccination
Puis-je acheter un vaccin pour immuniser mes animaux contre la fièvre aphteuse?
Non. On ne peut pas se procurer le vaccin contre la fièvre aphteuse sur le marché au Canada. Le Canada a pour politique de ne pas autoriser la vaccination contre la fièvre aphteuse, sauf dans certaines situations clairement définies, par exemple, en cas de flambée impossible à enrayer. Cette politique est dictée par les principes de lutte contre la maladie; en même temps, elle permet au Canada l'accès le plus large possible aux marchés internationaux.
Pourquoi le Canada n'administre-t-il pas de vaccins contre la fièvre aphteuse?
Le Canada ne compte pas sur la vaccination systématique comme mesure de protection contre la fièvre aphteuse, pour les raisons suivantes :
- Il y a plusieurs types de virus et il est impossible de prédire à quel type viral les animaux canadiens risquent d'être exposés d'une année à l'autre. Pour maximiser leur efficacité, les vaccins doivent être adaptés au type précis du virus de la fièvre aphteuse contre lequel on tente de protéger les animaux.
- L'animal qui est exposé au virus peu de temps après la vaccination peut devenir porteur sain de la maladie, c'est-à-dire qu'il propagera le virus sans manifester de signes d'infection.
- La vaccination n'est pas efficace chez un petit pourcentage d'animaux.
- Pour la plupart des animaux, il est nécessaire de vacciner deux fois à intervalle prescrit, bien que cela dépende de l'espèce et de l'efficacité du vaccin à l'égard du virus en particulier. Il s'agit d'un processus long et dispendieux pour les producteurs.
- Les analyses de sang de routine ne permettent pas de faire la différence entre les animaux vaccinés et les animaux infectés; ainsi, les animaux vaccinés et leurs produits ne répondraient donc pas aux exigences en matière d'exportation de la plupart des partenaires commerciaux du Canada.
- Les producteurs et les vétérinaires ne pourraient pas s'apercevoir de l'irruption de la maladie au pays aussi rapidement qu'ils le peuvent quand tous les animaux sont sensibles et peuvent manifester les signes de la maladie.
Quelle serait l'incidence sur le commerce de la vaccination préalable à la détection de la maladie?
Si le Canada pratiquait la vaccination systématique contre la fièvre aphteuse, il perdrait son statut de pays « indemne de fièvre aphteuse ne pratiquant pas la vaccination ». Cela aurait d'importantes répercussions sur les échanges commerciaux puisque la plupart des pays industrialisés, y compris les États-Unis, limitent les importations de pays qui pratiquent la vaccination contre la fièvre aphteuse, même si ceux-ci peuvent prouver que la maladie n'y est pas présente.
L'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu'Office international des épizooties (OIE)), qui est l'organisme de normalisation mondial pour le commerce international des animaux, dresse une liste des pays et régions du globe qui ont satisfait à des critères précis à l'égard de la fièvre aphteuse. Le Canada et ses principaux partenaires commerciaux sont sur la liste des pays indemnes de fièvre aphteuse ne pratiquant pas la vaccination.
Est-ce que le Canada envisagerait la vaccination si la fièvre aphteuse entrait au pays?
Oui, après examen attentif, le Canada pourrait vacciner pour motif d'urgence comme cela s'est fait dans certaines parties de l'Europe lors de la flambée de 2001. La vaccination est jugée être la troisième ligne de défense, après la prévention et la lutte contre la maladie. Dans certaines circonstances, la vaccination peut réduire le nombre d'animaux qui doivent être abattus à long terme.
Si nous devions faire face à une flambée de la maladie, combien de temps s'écoulerait avant que nos partenaires commerciaux reconnaissent que le Canada est de nouveau indemne de la fièvre aphteuse et reprennent les échanges commerciaux? De quelle durée serait ce délai en l'absence de vaccination? De quelle durée serait-il si le Canada optait pour la vaccination?
De nombreux facteurs sont pris en compte lorsqu'un pays évalue s'il doit ou non recommencer à importer d'un pays qui a dû lutter contre une flambée de fièvre aphteuse. Toutefois, le Canada (ou ses partenaires commerciaux) se laissera guider en partie par les lignes directrices de l'OMSA qui affirment ce qui suit :
- lorsque la fièvre aphteuse se manifeste dans un pays ou une zone indemne de la maladie où la vaccination n'est pas pratiquée, l'un des délais d'attente suivants doit être observé avant que le pays ne recouvre son état de pays indemne de la fièvre aphteuse :
- trois mois après le dernier cas, lorsque l'on pratique l'abattage sanitaire et la surveillance sérologique; ou
- trois mois après l'abattage du dernier animal vacciné, lorsque l'on pratique l'abattage sanitaire, la surveillance sérologique et la vaccination d'urgence.
Pour recouvrer son état de « pays indemne de la fièvre aphteuse ne pratiquant pas la vaccination », tous les animaux vaccinés doivent être retracés et éventuellement abattus.
Quelles seraient les répercussions sur les échanges commerciaux si le Canada optait pour la lutte au moyen de la vaccination et n'abattait pas les animaux vaccinés?
Si, après un foyer de fièvre aphteuse, nous n'abattions pas les animaux vaccinés, l'OMSA inscrirait le Canada sur la liste des « pays indemnes de fièvre aphteuse pratiquant la vaccination ». Les principaux partenaires commerciaux du Canada interdiraient les importations canadiennes de certains produits puisque la plupart des pays industrialisés, y compris les États-Unis, limitent les importations des pays qui pratiquent la vaccination contre la fièvre aphteuse, même si ceux-ci peuvent prouver que la maladie n'y est pas présente.
La production de viande et de produits d'origine animale destinés à l'exportation constitue un secteur considérable de l'économie canadienne que nous souhaitons protéger. Il est donc dans notre intérêt véritable de maintenir le statut actuel du Canada, soit celui de « pays indemne ne pratiquant pas la vaccination ».
Si nous optons pour la vaccination, serions-nous en mesure d'obtenir suffisamment de vaccins? S'agirait-il du vaccin le plus efficace?
Le Canada, les États-Unis et le Mexique sont membres de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse. L'objectif de la banque est de conserver des antigènes concentrés de la fièvre aphteuse qui peuvent être transformés en vaccin en cas de flambée de fièvre aphteuse dans l'un des pays membres. Il faudrait donc que le Canada demande que l'on fabrique des vaccins propres au virus qui s'est infiltré au pays.
Y a-t-il des vaccins contre la fièvre aphteuse fabriqués en Amérique du Nord?
La Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse est située en Amérique du Nord, mais elle ne conserve que des antigènes concentrés et congelés; ces derniers ne posent aucun risque pour la santé. En cas de flambée, ces antigènes seront envoyés en Europe où ils seront utilisés pour fabriquer des vaccins.
Une indemnité est-elle prévue pour les Canadiens dont des animaux pourraient être détruits en raison de la fièvre aphteuse?
Le gouvernement fédéral verse des indemnités financières aux propriétaires d'animaux dont il ordonne la destruction en vertu de la Loi sur la santé des animaux dans le cadre d'un programme officiel d'éradication ou de lutte contre des maladies jugées présenter une menace pour le cheptel canadien. L'indemnisation a pour objet d'inciter les propriétaires à signaler les maladies découvertes dans leur troupeau dès les premiers symptômes, et d'empêcher ou d'atténuer ainsi la propagation de la maladie, de permettre le retraçage à la source et d'aider les propriétaires à repeupler leur troupeau.
Les propriétaires reçoivent la valeur marchande de chaque animal condamné à être détruit jusqu'au montant maximal prescrit par la loi. Ces montants maximaux varient en fonction de l'espèce.
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