Encéphalopathie spongiforme bovine - À quoi vous attendre si votre exploitation fait l'objet d'une enquête

Introduction

Cette brochure vise à informer les éleveurs de bovins canadiens sur ce qui arrive lorsque leur exploitation agricole fait l'objet d'une enquête liée à la détection de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).

L'ESB

L'ESB est une maladie mortelle non contagieuse qui s'attaque aux bovins. Elle est associée à la présence d'une protéine anormale appelée prion. Dans la plupart des cas, les bovins contractent la maladie en mangeant des aliments contaminés au cours de leur première année de vie. Les animaux atteints de la maladie sont habituellement âgés de quatre à sept ans. En outre, les signes de la maladie ne sont habituellement observables que de deux à six mois avant que l'animal meure.

Il n'existe aucun traitement ni vaccin contre la maladie et aucune épreuve ne permet non plus à l'heure actuelle de dépister l'ESB chez les animaux vivants. Seule l'analyse d'un échantillon du cerveau d'un animal mort permet d'en confirmer la présence. On effectue habituellement un ensemble de tests pour dépister l'ESB : un test de dépistage préliminaire pour déterminer la présence possible d'ESB, puis un test de confirmation.

L'ESB est une maladie « à déclaration obligatoire » au Canada. Les éleveurs, les vétérinaires et les laboratoires doivent donc signaler tout cas suspect à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). En règle générale, il faut déclarer tout bovin âgé de plus de 24 mois qui présente au moins trois des signes suivants :

• manque de coordination ou difficulté à se tourner ou à se lever;
• tremblements;
• hypersensibilité au toucher, aux sons ou à la lumière;
• nervosité, agressivité ou crainte;
• port de tête anormal;
• hésitation au moment de franchir une porte ou une barrière;
• perte de poids et diminution de la forme physique et de la production de lait sans perte d'appétit.

Dépistage de l'ESB

Les animaux non ambulatoires, malades, mourants ou manifestant au moins trois des signes précités sont soumis à des tests de dépistage d'ESB. Puisqu'il n'existe aucune façon de dépister l'ESB chez les animaux vivants, ceux qu'on soupçonne d'être atteints de la maladie sont euthanasiés sans cruauté. Des échantillons de leur cerveau sont ensuite prélevés puis envoyés à un laboratoire de l'ACIA à des fins d'analyse.

Lutte contre l'ESB

L'ACIA prend des mesures de lutte contre la maladie dès que les résultats des analyses indiquent que l'animal pourrait être atteint ou est atteint d'ESB. La démarche suivie en cas d'ESB comprend généralement les étapes suivantes :

• mise en quarantaine préventive;
• enquête (animal, ferme, aliments du bétail);
• mise en quarantaine;
• destruction et élimination;
• indemnisation.

Mise en quarantaine préventive

Lorsque les tests de dépistage préliminaires indiquent qu'un animal pourrait être infecté par l'ESB, un représentant de l'ACIA (habituellement un vétérinaire de district) se rend à l'exploitation agricole où la carcasse de l'animal a été trouvée. Il vous rencontre, puis met la carcasse en quarantaine préventive. Cette mesure vise à s'assurer que la carcasse n'est pas déplacée pendant l'exécution d'autres tests. Aucune restriction n'est imposée sur le déplacement des autres animaux, ni sur le transport de semence animale, d'embryons ou de lait provenant de l'exploitation agricole.

Le représentant de l'ACIA vous remet de la documentation sur les règles de la quarantaine préventive, vous informe des responsabilités qui vous incombent et répond à toutes vos questions. Il est également possible que le représentant prélève d'autres échantillons sur la carcasse.

Si les résultats des analyses subséquentes excluent la présence de l'ESB, la quarantaine est levée, et aucune autre mesure n'est prise.

Enquête

Si la présence de l'ESB est confirmée, l'ACIA lance une enquête sur les antécédents de l'animal atteint et tente de déceler tout animal ayant pu être exposé à la même source de contamination.  L'enquête vise à :

• établir quelle est l'exploitation agricole où l'animal infecté est né et toute autre exploitation agricole où il a vécu;
• examiner les aliments que l'animal a pu consommer au cours de sa première année de vie;
• déterminer quels sont tous les bovins nés à l'exploitation agricole d'origine dans les 12 mois précédant et suivant la naissance de l'animal infecté par l'ESB^{Note de bas de page 1};
• déterminer quels sont tous les bovins ayant pu avoir consommé les mêmes aliments que ceux ingérés par l'animal au cours de sa première année de vie^{Note de bas de page 1}.

Il se peut qu'on vous demande d'aider le personnel de l'ACIA dans son enquête en fournissant les documents suivants :

• dossiers du vétérinaire et rapports de laboratoire;
• description détaillée des pratiques de gestion de l'exploitation;
• registres des achats et des ventes d'animaux et d'aliments;
• registres de naissance des animaux y compris leur ascendance et leur identification;
• registres des animaux envoyés à l'abattoir;
• registres des animaux morts et d'élimination des carcasses;
• registres des déplacements d'animaux (étiquettes délivrées par l'Agence canadienne d'identification du bétail, certificats de marque et reçus d'expédition);
• coordonnées du vétérinaire qui s'occupe des animaux de l'exploitation.

Votre collaboration et celle de toutes les autres parties concernées sont essentielles au succès de l'enquête.

Mise en quarantaine

Tous les animaux ayant pu être exposés à la même source de contamination que l'animal atteint d'ESB seront mis en quarantaine. Cette mesure peut également viser les aliments susceptibles d'être contaminés par l'ESB. Aucune restriction ne frappe les déplacements d'animaux, ni le transport de semence animale, d'embryons ou de lait provenant de l'exploitation agricole.

Destruction

L'ACIA ordonne que tous les animaux ayant pu être exposés à la même source de contamination que l'animal atteint d'ESB fassent l'objet d'un contrôle ou soient éliminés sans cruauté.

Dans certains cas, la destruction d'un animal peut être reportée, pour des motifs de nature génétique, par exemple. Le cas échéant, les animaux visés doivent demeurer en quarantaine jusqu'à leur destruction et élimination finales. Vous devez identifier chacun des animaux à l'aide d'un indicateur permanent et bien visible approuvé par l'ACIA. Pendant leur mise en quarantaine, vous devez examiner régulièrement ces animaux et signaler à l'ACIA tout changement d'état de santé observé.

Élimination

L'ACIA élimine les carcasses et tous les aliments présentant des risques de contamination; elle le fait par incinération ou par enfouissement en profondeur dans un site autorisé. Il est également possible de procéder à l'enfouissement à l'exploitation même. Il faut toutefois alors se conformer aux exigences provinciales et municipales relatives à la gestion des déchets.

Indemnisation

En vertu de la Loi sur la santé des animaux, l'ACIA peut indemniser les propriétaires des exploitations d'élevage de bovins pour les animaux dont on a ordonné la destruction dans le cadre d'une intervention en cas de maladie. Les indemnités sont déterminées en fonction de la valeur marchande des animaux, jusqu'à concurrence d'un montant maximal prévu par la réglementation.

Pour en savoir davantage sur le processus d'indemnisation, consultez la brochure intitulée « Indemnisation en santé animale : à quoi s'attendre lorsqu'un animal fait l'objet d'un ordre de destruction ».

Confidentialité

Conformément aux dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels et d'autres lois fédérales, l'ACIA doit protéger les renseignements de nature personnelle qu'elle recueille. Toute l'information que vous fournissez au cours d'une intervention de lutte contre la maladie est traitée comme confidentielle, à moins qu'il ne soit indiqué qu'il en est autrement.

Pour de plus amples renseignements sur l'ESB

Pour en savoir davantage sur l'approche du Canada en matière de lutte contre l'ESB et d'éradication, communiquez avec l'ACIA en composant le 1-800-442-2342/ATS 1-800-465-7735 ou visitez le site suivant : www.inspection.gc.ca.