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Les minuscules semences que vous achetez en ligne peuvent causer de gros problèmes

Les minuscules semences que vous achetez en ligne peuvent causer de gros problèmes

Alors que vous rêvez de planter votre jardin pour embellir votre maison ou cultiver vos propres aliments, n'oubliez pas que ces minuscules semences que vous achetez en ligne pourraient causer beaucoup de tort à notre environnement et à notre économie.

Les semences achetées en ligne pourraient être des espèces de plantes envahissantes au Canada et avoir un impact à long terme non seulement sur votre jardin, mais aussi sur les parcs, les cultures, les voies navigables et les habitats pour les animaux, les oiseaux, les poissons et les amphibiens.

Des études indiquent que plus de la moitié des espèces végétales envahissantes au Canada ont été introduites pour des cultures, des jardins, la lutte contre l'érosion et d'autres fins.

« Le commerce électronique est en plein essor pendant la pandémie de COVID-19, car les Canadiens achètent en ligne des articles ménagers, notamment des semences pour leurs jardins », affirme David Bailey de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), dont le mandat comprend la protection des végétaux au Canada.

Une grande variété de semences est disponible en ligne auprès de fournisseurs étrangers. Même si certaines semences sont disponibles sur un site Web, cela ne signifie pas que l'espèce végétale est sans danger pour les plantes et les animaux indigènes au Canada, ou qu'elle peut être importée. Vous devriez consulter le site Web de l'ACIA pour voir si les espèces que vous envisagez sont autorisées à l'importation au Canada et si certaines exigences s'appliquent.

L'ACIA, les gouvernements provinciaux, les conseils locaux et régionaux sur les espèces envahissantes et d'autres organisations participent tous à la lutte pour empêcher l'introduction au Canada d'espèces de semences et de plantes nuisibles.

Responsabilité commune

« Lorsqu'il s'agit de prévenir ou de limiter leur introduction et leur propagation, tout le monde a un rôle à jouer, y compris les Canadiens qui plantent des jardins », déclare M. Bailey, administrateur en chef de la protection des végétaux de l'ACIA.

Il ajoute : « Une fois qu'ils sont ici, ils sont très difficiles à contrôler. » Les plantes envahissantes peuvent représenter une grave menace pour les plantes indigènes et les régions où elles poussent naturellement. La même chose s'applique pour l'expédition et l'exportation de semences à l'étranger.

Les graines peuvent être porteuses de pathogènes végétaux comme les champignons et d'autres ravageurs. Une fois au Canada, les semences et les organismes nuisibles associés pourraient se propager davantage par le vent et les déjections d'oiseaux des jardins aux parcs, aux champs des agriculteurs et aux habitats du poisson et de la faune importants pour notre écosystème.

En plus d'introduire des maladies aux plantes indigènes, certaines espèces envahissantes comme la berce du Caucase et les phragmites — les hauts roseaux à plumes qui poussent de façon effrénée le long des autoroutes dans certaines régions du pays — envahissent la végétation locale à mesure qu'elle se propage.

Les plantes envahissantes dans les cultures et les pâturages coûtent environ 2,2 milliards de dollars chaque année, car elles réduisent le rendement et la qualité des cultures et augmentent les coûts de récolte et de lutte contre les mauvaises herbes.

L'ACIA maintient un programme sur les plantes envahissantes pour aider à prévenir l'introduction de plantes qui pourraient devenir le prochain chardon du Canada (Cirsium arvense), une espèce introduite il y a des centaines d'années et qui, malgré son nom usuel, est originaire d'Europe et d'Asie tempérée.

On estime que le chardon du Canada cause des pertes de blé de 3,6 millions de dollars par année en Saskatchewan, ainsi que des pertes de rendement du canola et des coûts de traitement de 320 millions de dollars par année dans les Prairies.

Éliminer la confusion

Alors, qu'est-ce qu'un fervent jardinier peut faire?

Selon M. Bailey, les jardiniers peuvent participer à la lutte contre les espèces envahissantes en suivant quelques étapes de base, et cela commence en se dotant de connaissances et d'un plan.

Avant d'acheter des semences, il est utile d'avoir fait des recherches pour savoir ce que vous voulez planter et à quel endroit. Cela vous aidera à orienter votre recherche.

Il est également important de connaître le nom scientifique d'une plante dont vous voulez acheter les semences.

Il y a de nombreux différents noms communs pour les plantes, et les espèces peuvent être confondues si vous n'utilisez pas leur nom latin. Par exemple, au lieu de commander des semences identifiées uniquement comme « marguerites jaunes », recherchez le nom scientifique comme Rudbeckie hirta, une plante communément connue sous le nom de «  black-eyed Susan ».

Les semences vendues dans des emballages mixtes, comme les mélanges génériques de fleurs sauvages dont les étiquettes n'indiquent pas l'espèce incluse, peuvent être un problème pour l'identification d'une espèce particulière.

Si vous ne pouvez pas identifier une semence par le nom scientifique de la plante, ou si vous n'êtes pas certain de son potentiel envahissant, il est préférable de ne pas l'acheter, dit M. Bailey. « En cas de doute, ne le faites pas. »

Un autre élément clé pour empêcher les espèces envahissantes d'entrer au Canada est de faire des choix éclairés.

Les centres de jardinage peuvent être une bonne source d'information ainsi que de semences d'espèces de plantes qui conviennent le mieux aux conditions de croissance dans votre région.

« Il existe des lois fédérales et provinciales en vertu desquelles les centres de jardinage et autres sources canadiennes exercent leurs activités pour veiller à ce que seules les semences qui respectent les exigences du Canada puissent être vendues. »

Si vous décidez d'acheter des semences en ligne, qu'elles proviennent de fournisseurs canadiens ou étrangers, assurez-vous de vérifier l'étiquette sur l'emballage pour vous assurer qu'elle contient les espèces que vous avez commandées et aucune autre espèce.

Guide « Choisis-moi plutôt »

Vous pouvez également visiter les sites Web de votre gouvernement provincial ou de votre conseil local sur les espèces envahissantes pour obtenir de l'information sur les espèces préoccupantes dans leur territoire. Certains gouvernements provinciaux et conseils sur les espèces envahissantes publient aussi des guides « Choisis-moi plutôt » pour vous donner des idées sur les plantes que vous pouvez cultiver.

La lutte pour prévenir les espèces envahissantes est continue et exige une vigilance de la part de tous les intervenants : gouvernements, entreprises et consommateurs. « Tout le monde doit faire sa part pour réduire la propagation des plantes envahissantes à l'échelle mondiale », dit le Dr Anderson.

Les Canadiens devraient se renseigner sur les exigences avant d’acheter des semences en ligne pour l’importation pour éviter que les semences soient rejetées et détruites, ou plantées et introduire ainsi une espèce envahissante.

« Selon notre expérience, les jardiniers canadiens se soucient vraiment de l'environnement et veulent faire leur part pour empêcher l'introduction des semences envahissantes. Tout cela commence par avoir la bonne information et chercher des semences qui respectent les exigences du Canada.  »

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