Vaccin contre le mélanome canin, ADN
- Évaluation environnementale

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Pour diffusion publique

le 3 novembre 2011

Rédigée et révisée par :

Centre canadien des produits biologiques vétérinaires
Division de la santé des animaux terrestres
Agence canadienne d'inspection des aliments

L'information contenue dans cette évaluation environnementale était pertinente lors de sa préparation. Il se peut que la situation ait changé depuis. Si vous avez des questions, veuillez communiquer avec le Centre canadien des produits biologiques vétérinaires.

Table des matières

  • Sommaire
  • 1. Introduction
    • 1.1 Mesure proposée
    • 1.2 Contexte
  • 2. Objet et nécessité de la mesure proposée
    • 2.1 Importance
    • 2.2 Justification
  • 3. Mesures possibles
  • 4. Caractéristiques moléculaires et biologiques des organismes parentaux recombiné
    • 4.1 Identification et description de l'organisme contenu dans le vaccin
    • 4.2 Source, description et fonction du matériel génétique exogène
    • 4.3 Méthode utilisée pour la modification génétique
    • 4.4 Stabilité génétique et stabilité phénotypique de l'organisme contenu dans le vaccin
    • 4.5 Transfert horizontal de gènes et possibilités de recombinaison
    • 4.6 Gamme d'hôtes, spécificité, tropisme tissulaire et possibilités de propagation et d'excrétion
    • 4.7 Voie d'administration
  • 5. Innocuité pour l'humain
    • 5.1 Données antérieures sur l'innocuité
    • 5.2 Risque d'exposition pour l'humain
    • 5.3 Conséquences possibles de l'exposition
    • 5.4 Pathogénicité pour l'humain des micro-organismes parentaux
    • 5.5 Effet des manipulations génétiques sur la pathogénicité pour l'humain
    • 5.6 Risques associés une utilisation répandue du vaccin
  • 6. Innocuité pour l'animal
    • 6.1 Données antérieures sur l'innocuité
    • 6.2 Devenir du vaccin chez les espèces visées et non visées
    • 6.3 Risque d'excrétion et/ou de propagation par suite de contacts entre des animaux vaccinés et les animaux visés et non visés
    • 6.4 Réversion de la virulence résultant de la ré-inoculation chez les animaux
    • 6.5 Effet d'une surdose chez les espèces visées et non visées
    • 6.6 Gamme d'hôtes et degré de dissémination du vecteur
  • 7. Environnement touché
    • 7.1 étendue de la dissémination dans l'environnement
    • 7.2 Persistance du vecteur dans l'environnement et répercussions cumulatives
  • 8. Incidences sur l'environnement
    • 8.1 Risques et avantages
    • 8.2 Innocuité relative en comparaison d'autres vaccins
  • 9. Mesures d'atténuation
    • 9.1 Santé des travailleurs
    • 9.2 Manipulation d'animaux vaccinés ou exposés
  • 10. Surveillance
    • 10.1 Mesures d'ordre général
    • 10.2 Mesures visant les humains
    • 10.3 Mesures visant les animaux
  • 11. Consultations et personnes-ressources
  • 12. Conclusions et mesures
  • 13. Références

Sommaire

Vaccin à ADN contre le mélanome canin (nom commercial : Oncept) contient de l'ADN plasmidique hautement purifié capable d'exprimer la protéine tyrosinase humaine dans les cellules transfectées du chien. Il s'agit d'un vaccin thérapeutique destiné à prolonger les temps de survie des chiens atteints du mélanome oral de stade II ou III. Le Centre canadien des produits biologiques vétérinaires de l'Agence canadienne d'inspection des aliments a évalué ce vaccin en vue de son homologation au Canada. Conformément aux exigences régissant l'homologation de ce produit au Canada, une évaluation environnementale a été effectuée et un document public contenant de l'information sur les éléments suivants a été rédigé : caractéristiques moléculaires et biologiques de l'organisme vivant génétiquement modifié, innocuité pour les animaux visés et les animaux non visés, innocuité pour l'humain, considérations environnementales et mesures d'atténuation du risque.

1. Introduction

1.1 Mesure proposée

L'homologation des produits biologiques vétérinaires en vue de leur utilisation au Canada relève du Centre canadien des produits biologiques vétérinaires (CCPBV) de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Le CCPBV est habilité à réglementer les produits biologiques vétérinaires au Canada en vertu de la Loi sur la santé des animaux et du Règlement sur la santé des animaux. Tout produit biologique vétérinaire fabriqué, vendu ou présenté pour son utilisation au Canada doit satisfaire aux exigences de l'ACIA en matière d'innocuité, de pureté, de puissance et d'efficacité. Merial Inc. (Athens, Georgie, É.-U.), par l'intermédiaire de Merial Canada Inc. (Baie d'Urfé, Québec), a présenté le vaccin suivant pour son homologation au Canada :

  • Vaccin à ADN contre le mélanome canin. (Nom commercial : Oncept), Code de produit du USDA 9240.D0, dossier du CCPBV 820MS/C1.0/R2.1.

Cette évaluation environnementale a été réalisée par le CCPBV dans le cadre de l'évaluation globale en vue de l'homologation au Canada du vaccin mentionné ci-dessus.

1.2 Contexte

Les mélanomes sont des néoplasmes de cellules productrices de mélanine (mélanocytes ou mélanoblastes) qui peuvent apparaître chez de nombreuses espèces domestiques et chez les humains. Ces néoplasmes peuvent se développer dans diverses zones du corps comme sur la peau, les yeux et la cavité buccale. Chez les chiens, ils représentent environ 4% des néoplasmes malins (Stell, 2011). Le mélanome est la tumeur la plus courante de la cavité buccale des chiens et un pourcentage élevé de mélanomes oraux canins sont malins et sont accompagnés d'un taux de métastase élevé. Les chiens âgés (de 10 à 12 ans) sont le plus souvent touchés et cette situation est la plus courante chez les races à muqueuses pigmentées. Les signes cliniques sont la présence d'une masse, la dysphagie, le ptyalisme, l'haleine fétide, le saignement de la bouche et la perte de dents ou la déformation faciale. La zone la plus commune du mélanome oral canin est la gencive suivie de la muqueuse labiale et buccale, et du palais.

La détermination des stades du mélanome oral chez les chiens par l'Organisation mondiale de la santé (WHO) est basée sur la taille : le stade I correspond à une tumeur de moins de 2 cm de diamètre, le stade II, à une tumeur de moins de 4 cm de diamètre, le stade III, à une tumeur de 4 cm de diamètre ou plus et/ou à des métastases ganglionnaires et le stade IV, à des métastases à distance (Bergman, 2007). Les facteurs susceptibles de compromettre négativement le pronostic sont entre autres, le stade de la maladie, la taille du néoplasme oral, la présence de métastases et divers critères histologiques (Bergman, 2007). Les traitements tels que la chirurgie, la radiothérapie à fractionnement grossier et la chimiothérapie offrent des avantages cliniques minimes à modestes, selon le stade de la maladie, et la plupart des patients décèdent à l'issue d'une métastase systémique (Bergman, 2007). Lorsqu'ils sont traités au moyen d'une chirurgie, les temps de survie moyens des chiens atteints de mélanome orale sont de 17 à 18 mois environ pour le stade I, de cinq à six mois pour le stade II et de trois mois pour le stade III (Bergman, 2007).

La tyrosinase est une enzyme qui intervient dans la synthèse du pigment mélanine par les mélanocytes présents dans la peau, les cheveux et les yeux. La protéine est exprimée dans la plupart des mélanomes chez les humains et les chiens, et est reconnue comme une protéine tenant lieu de marqueur de ce type de cellules cancéreuse (Ramos-Vara & Miller, 2011).

Le vaccin à ADN contre le mélanome canin est un vaccin sans adjuvant consistant d'un plasmide à ADN hautement purifié. Après avoir été assimilé par les cellules canines près du site d'injection, un gène codant pour une protéine tyrosinase humaine est exprimé à partir du plasmide, en utilisant la machinerie cellulaire de l'hôte. Cet immunogène xénogénique dérivé du vaccin est alors détecté par le système immunitaire du sujet vacciné, ce qui entraîne des réponses immunitaires à médiation humorale et cellulaire. La vaccination avec du tyrosinase humain semble rompre la tolérance à l'égard de la protéine tyrosinase canine autologue, et une réaction immunitaire contre la tyrosinase canine endogène exprimée par les cellules de mélanome est mise en place. Le plasmide est non répliqué dans les cellules eucaryotes.

Le vaccin à ADN contre le mélanome canin a été développé comme outil thérapeutique pour les chiens atteints de mélanome. Le vaccin peut contribuer à prolonger le temps de survie des chiens diagnostiqués avec un mélanome oral de stade II (tumeurs de 2 à 4 cm de diamètre ) ou de stade III (tumeurs ≥ 4 cm et/ou métastases ganglionnaires) pour lequel un contrôle local de la maladie a été obtenu.

2. Objet et nécessité de la mesure proposée

2.1 Importance

L'étiquetage apposé sur Oncept indique que le produit est destinéà prolonger les temps de survie des chiens atteints de mélanome oral de stade II ou III pour lequel on a réussi à contrôler la maladie localement (ganglions lymphatiques locaux négatifs ou ganglions lymphatiques positifs qui ont été enlevés par chirurgie ou irradiés).

2.2 Justification

Le CCPBV évalue les demandes d'homologation de produits biologiques vétérinaires en vertu de la Loi sur la santé des animaux et du Règlement sur la santé des animaux. Les critères d'homologation généraux sont les suivants: a) le produit doit être pur, sûr, puissant et efficace; b) les composants du vaccin doivent être adaptés aux caractéristiques de la maladie au Canada; c) un produit étranger doit être homologué dans son pays d'origine; d) le produit doit être fabriqué et vérifié conformément aux « bonnes pratiques de fabrication » généralement reconnues. Le vaccin susnommé, fabriqué aux É.-U., remplit ces critères généraux et ne présente aucun risque inacceptable à l'importation. Le CCPBV a donc entrepris de l'évaluer en vue de son homologation.

3. Mesures possibles

Les deux mesures envisagées sont a) de délivrer un Permis pour l'importation de produits biologiques vétérinaires à Merial Canada Inc. pour le vaccin à ADN contre le mélanome canin, si ce vaccin satisfait à toutes les exigences d'homologation ou b) de ne pas délivrer de Permis pour l'importation de produits biologiques vétérinaires pour ce vaccin, parce qu'il ne satisfait pas aux exigences d'homologation.

4. Caractéristiques moléculaires et biologiques des organismes parentaux recombiné

4.1 Identification et description de l'organisme contenu dans le vaccin

Le vaccin ne contient pas un organisme, mais une molécule d'ADN circulaire à double chaîne, appelé plasmide. Le plasmide est multiplié pour produire des vaccins dans une souche hôte E. coli couramment utilisée dans les laboratoires. Le vaccin à base de plasmide est incapable de réplication autonome dans une cellule hôte eucaryote.

4.2 Source, description et fonction du matériel génétique exogène

Le vaccin à base de plasmide renferme l'origine de la réplication, un gène qui confère une résistance aux antibiotiques et de l'ADN complémentaire (ADNc) codant pour une tyrosinase humaine sous le contrôle d'un promoteur/amplificateur viral précoce immédiat et une séquence de terminaison de transcription.

L'origine de la séquence de réplication permet la réplication du plasmide vaccinal dans les cellules E. coli cultivées pour la production du vaccin. Le gène de résistance aux antibiotiques facilite la sélection de bactéries contenant le plasmide et la propagation uniquement des cellules E. coli contenant le plasmide durant la production du vaccin. Le gène de résistance aux antibiotiques est contrôlé par des séquences régulatrices des procaryotes et est orienté dans la direction opposée comme l'expression de la tyrosinase contrôlant du promoteur. Il ne devrait donc pas être exprimé dans des cellules eucaryotes. Le tyrosinase humaine à ADNc code pour l'antigène vaccinal, et le promoteur viral ainsi que les séquences de terminaison entraînent l'expression de l'antigène dans les cellules du chien à la suite de la vaccination.

L'ADNc codant pour la séquence de tyrosinase humaine (environ 2 000 paires de bases de longueur) a été obtenu d'une base d'ADNc préparée à partir d'une lignée cellulaire de mélanomes humains. Les autres éléments fonctionnels du plasmide vaccinal correspondent aux séquences présentes dans de nombreux plasmides disponibles sur le marché.

4.3 Méthode utilisée pour la modification génétique

Le plasmide vaccinal a été développé au moyen de techniques de biologie moléculaire classiques. Les renseignements sur les méthodes utilisées pour créer ce plasmide sont consignés au CCPBV.

4.4 Stabilité génétique et stabilité phénotypique de l'organisme contenu dans le vaccin

Chaque lot (série) de vaccin à ADN contre le mélanome canin est soumis à des essais afin de vérifier leur capacité à exprimer l'antigène tyrosinase humain dans une lignée cellulaire mammalienne. Les digestions par les enzymes de restriction (ER) sont également exécutées sur chaque lot de vaccin final afin de s'assurer que le profil des ER est tel que celui prévu et qu'aucun réarrangement brut (p. ex., suppressions, duplications) ne s'est produit pour altérer la population de plasmides prédominante. Après avoir établi une banque cellulaire maîtresse (BCM) qui sert de document de départ pour chaque lot du vaccin à ADN contre le mélanome canin, le fabricant a séquencé le plasmide entier, isolé de la culture du premier passage, et a constaté que la séquence était tout à fait comme prévue.

La série employée dans les études sur l'efficacité utilisées pour soutenir l'homologation du produit a été fabriquée en isolant l'ADN du plasmide d'une culture, au nombre maximal de passages de la BCM permis durant la production d'une série de vaccin.

4.5 Transfert horizontal de gènes et possibilités de recombinaison

Une préoccupation courante associée aux vaccins à ADN plasmidique est leur potentiel d'intégration dans l'ADN génomique de l'hôte. La propension du vaccin à ADN actuel à s'intégrer dans les génomes des chiens vaccinés n'a pas été étudiée. Cependant, le vaccin à ADN contre le mélanome canin est destiné à être utilisé uniquement chez les chiens qui sont déjà atteints d'un cancer (mélanome) et la répercussion négative supposée de l'intégration chromosomique du vaccin à ADN est la mutagénèse insertionnelle qui, dans de rares cas, pourrait contribuer à la transformation néoplastique et au développement d'une tumeur. Les études portant sur l'injection intramusculaire de vaccins ADN chez les souris laissent entendre que, bien que le vaccin à ADN peut persister de nombreux mois dans le muscle entourant le site d'injection , la grande majorité de cet ADN est extrachromosomique. Dans ces expériences, ≤ 8 copies de l'ADN plasmidique ont été généralement détectées par µg d'ADN de poids moléculaire élevé ou approximativement 150 000 cellules (Ledwidth et coll., 2000; Manam et coll., 2000). On a estimé qu'un plasmide intégré par µg d'ADN (équivalant environ à 150 000 génomes diploïdes) correspondrait à une fréquence de mutation des gènes de 1 000 fois inférieure environ à celle du taux spontané de mutations inactivantes des gènes (Nichols et coll., 1995; Martin et coll., 1999; Ledwidth et coll., 2000). En prenant en compte à nouveau que les sujets à qui on administrera le vaccin ADN contre le mélanome canin seront des chiens atteints de cancer et que leur temps de survie prévue est inférieur à un an s'ils ne subissent pas de traitement, nous sommes d'avis que le risque possible de l'intégration de l'ADN plasmidique dans les chromosomes h´tes ne pose pas un problème d'innocuité pour ces chiens.

La présence d'un gène de résistance aux antibiotiques sur le vaccin à base de plasmide nous conduit à nous demander si le plasmide est susceptible de participer au transfert horizontal de gènes (THG). Le vaccin sera administré dans les tissus dermiques et/ou musculaires des chiens, ou aucune bactérie ne devrait pouvoir se propager dans le plasmide. Pour que l'ADN plasmidique intact atteigne les bactéries qui constituent la flore intestinale naturelle du sujet vacciné, il devra échapper à la dégradation provoquée par les nucléases présentes dans l'espace extracellulaire et le sang, traverser la barrière intestinale et survivre à la dégradation provoquée par les nucléases présentes dans les intestins. Après avoir réalisé cet exploit, une bactérie doit alors capter le plasmide obtenu par la transformation de l'ADN, ce qui est un processus inefficace et un exploit rarement réalisé en dehors des conditions optimales de laboratoire. On pourrait envisager qu'une petite quantité d'ADN plasmidique soit exsudée du site d'injection du vaccin et léchée par le chien comme source d'exposition orale mineure. Dans ce cas, il est fort probable que la transmission horizontale de gènes aux bactéries de la bouche soit également minime en raison de l'inefficacité de la transformation bactérienne de l'ADN nu et de la présence de nucléases dans la salive. Dans ces deux cas, la probabilité d'obtenir une THG stable est réduite davantage du fait qu'il est peu probable que les bactéries transformées avec le vaccin à base de plasmide puissent retenir le plasmide en l'absence d'une pression de sélection appropriée par un antibiotique. En résumé, de nombreuses barrières devraient restreindre les possibilités d'une participation du vaccin à base de plasmide à un événement de THG. Puisque l'antibiotique contre lequel le gène de résistance aux antibiotiques du plasmide vaccinal confère une résistance a actuellement un effet thérapeutique limité en médecine animale et humaine, l'incidence d'un THG rare serait aussi relativement mineure.

Il importe de noter qu'on trouve souvent des gènes de résistance aux antibiotiques, similaires ou identiques à celui présent sur le plasmide vaccinal sur les plasmides utilisés en recherche, dans les bactéries du sol, et dans les plantes transgéniques dont l'utilisation est approuvée au Canada comme aliments et/ou cultures fourragères (Miki et McHugh, 2004). On ne s'attend pas à ce que l'utilisation du vaccin à ADN contre le mélanome canin contribue considérablement à la dissémination du matériel génétique codant pour la résistance aux antibiotiques.

4.6 Gamme d'hôtes, spécificité, tropisme tissulaire et possibilités de propagation et d'excrétion

Les plasmides contenant le type de l'origine de réplication du plasmide vaccinal ne peuvent être répliqués que dans une gamme restreinte d'hôtes bactériens, ce qui comprend E. coli et d'autres membres apparentés à la famille des Enterobacteriaceae et, peut-être, des membres de la famille des Legionellaceae (Kües et Stahl, 1989). Bien que le gène de la tyrosinase présent sur le plasmide vaccinal puisse être exprimé dans les cellules canines, le plasmide ne peut être répliqué de façon autonome dans une cellule eucaryote.

Après l'administration intramusculaire d'un vaccin à ADN plasmidique chez un animal, une partie du plasmide est captée par les myocytes entourant le site d'injection et probablement par certaines cellules immunitaires résidentes. La majeure partie de l'ADN restant est confinée dans l'espace extracellulaire, ou il est soumis à une dégradation par les enzymes nucléasiques. Peu de temps après la vaccination, on peut détecter de l'ADN plasmidique dans le sang, bien qu'on ne sache pas très bien quelle quantité de l'ADN correspond à du plasmide intact. Les nucléases sont présentes également dans le sang et contribuent sans doute à la dégradation de l'ADN plasmidique avant l'élimination. Plusieurs minutes plus tard, on peut détecter de petites quantités d'ADN plasmidique dans le foie, la rate, les ganglions lymphatiques de drainage, les reins, les poumons, les muscles distants, les gonades et le cerveau, sans doute suite à la circulation dans le flux sanguin et probablement par la lymphe et/ou les cellules immunitaires. La distribution vers ces organes vascularisés est transitoire et seul le site où apparaît le plasmide injecté par voie intramusculaire semble persister dans le muscle près du site d'administration. Les cellules macrophages associées au fois et au rein semblent capable d'éliminer l'ADN plasmidique de la circulation, et de petits fragments d'ADN peuvent être éliminés par filtration glomérulaire. L'ADN plasmidique semble être excrété de l'urine et, à un degré moindre, dans les matières fécales. (Parker et coll., 1999; Dupuis et coll., 2000; Kawase et coll., 2003; Zang et coll., 2005; Tonheim et coll., 2008; Faurez et coll., 2010).

Le fabricant du vaccin à ADN contre le mélanome canin n'a pas exécuté d'expériences afin de déterminer les propriétés précises de la biodistribution du vaccin à base de plasmide ou d'étudier si le vaccin à base de plasmide peut être excrété intact des animaux vaccinés ou se répandre chez les animaux avec lesquels ils sont entrés en contact.

4.7 Voie d'administration

Le vaccin à ADN contre le mélanome canin est recommandé pour l'administration transdermique, visant l'injection intramusculaire et utilisant le système de vaccination transdermique sans aiguille VET JET (un dispositif à haute pression placé sur la peau qui injecte le produit par voie transdermique dans le tissu musculaire). Des doses de 0,4 mL sont administrés dans le muscle de la cuisse médiale juste caudale au fémur en utilisant ce dispositif. Le traitement initial comprend quatre doses de vaccin administrées à des intervalles de deux semaines ainsi qu'une dose de rappel administrée chaque six mois durant la vie du patient.

5. Innocuité pour l'humain

5.1 Données antérieures sur l'innocuité

Le vaccin à ADN contre le mélanome canin est utilisé aux É.-U. depuis 2007. Les vétérinaires canadiens sont également autorisés à l'administrer au cas par cas dans le cadre du Programme de distribution des médicaments d'urgence (DMU) de la Direction des médicaments vétérinaires de Santé Canada (DMV-SC) depuis 2007. Jusqu'à ce jour, la DMV n'a reçu aucun signalement d'événements indésirables liés à une injection accidentelle chez l'humain.

5.2 Risque d'exposition pour l'humain

L'exposition au vaccin chez l'humain devrait être limitée parce le vaccin doit être administré par des professionnels de la santé vétérinaire. En outre, le vaccin à base de plasmide devrait être en grande partie dégradé avant son élimination de l'animal vacciné.

5.3 Conséquences possibles de l'exposition

Le CCPBV a reçu un résumé des résultats d'un essai clinique réalisé sur un petit groupe de patients humains atteints de mélanome à qui on a administré un vaccin à ADN codant la tyrosinase humaine qui était très similaire au plasmide contenu dans le vaccin pour chien actuel. Le vaccin a été bien toléré par les patients et les chercheurs n'ont observé aucune élévation persistante d'anticorps anti-ADN même après l'administration de six doses de 1,5 mg (plus de 10 fois que la dose prévue pour le chien). D'après ces résultats, nous ne prévoyons pas de conséquences négatives importantes à la suite de l'exposition chez l'humain au vaccin à ADN contre le mélanome canin.

D'autres vaccins exprimant la tyrosinase humaine ont été administrés aux humains lors d'essais clinique et aucune toxicité n'a été signalée (Meyer et coll., 2005; Lindsey et coll., 2006).

Ce vaccin est produit avec aucun ingrédient d'origine animale, ce qui élimine pratiquement le risque de contamination du vaccin par un agent zoonotique en cas d'exposition humaine accidentelle.

5.4 Pathogénicité pour l'humain des micro-organismes parentaux

Le vaccin est un morceau d'ADN à double chaîne circulaire, et non un organisme vivant ou un virus. Le squelette plasmidique a été administré aux humains sans complication grave et le promoteur et l'amplificateur viraux, la terminaison et les séquences de gène de résistance aux antibiotiques ont chacun fait partie de constructions différentes administrées antérieurement aux humains lors de divers essais cliniques. (Les références ne sont pas divulguées afin de protéger des informations commerciales à caractère confidentiel.)

5.5 Effet des manipulations génétiques sur la pathogénicité pour l'humain

Selon les résultats de nombreux essais cliniques comportant l'administration aux humains de vaccins exprimant la tyrosinase humaine, l'ajout du gène de tyrosinase humaine au vecteur plasmidique donneur ne devrait pas accroître considérablement la toxicité du plasmide (Meyer et coll., 2005; Lindsey et coll., 2006). Le vaccin à base de plasmide n'est pas un pathogène qui peut infecter les humains ou les animaux, mais un morceau d'ADN à double chaîne circulaire.

5.6 Risques associés une utilisation répandue du vaccin

Aucun risque à l'innocuité pour les humains associé à l'utilisation répandue du vaccin n'a été observé.

6. Innocuité pour l'animal

6.1 Données antérieures sur l'innocuité

Le fabricant a exécuté sur 145 chiens des essais d'innocuité en laboratoire et sur le terrain. Les essais comportaient l'administration de deux à quatre doses de vaccin inoculés à des intervalles de deux semaines et des périodes d'observation de 18 jours à 10 semaines. L'événement indésirable le plus important a été une fièvre passagère, bien que tous les événements indésirables étaient passagers et aucun n'a engendré des conséquences graves. Les tests d'efficacité effectués auprès de 53 autres chiens ont révélé des résultats d'innocuité similaires. Le taux d'événements indésirables locaux liés au produit était relativement élevé. Il est normalement inacceptable pour un produit vétérinaire biologique, mais compte tenu que le produit est destiné à être utilisé chez les animaux en phase terminale, ces effets secondaires passagers ont été jugés acceptables et relativement inoffensifs chez la population des chiens visée. Les étiquetages canadiens du vaccin à ADN contre le mélanome canin informent les utilisateurs qu'une faible fièvre passagère pourrait être observée chez les chiens.

Pour ce qui est des vaccins à ADN en général, l'induction possible d'anticorps anti-ADN est traitée comme un risque théorique. Ce phénomène n'a pas été observé dans la plupart des études menées chez les animaux de laboratoire à l'exception d'un unique document publié dans lequel on indique que des souris susceptibles d'être atteintes de lupus ont reçu de nombreuses injections d'ADN plasmidique (Gilkeson et coll., 1995). Lors d'un essai de faisabilité préliminaire de ce vaccin, les chiens ont été évalués afin de détecter la présence d'anticorps anti-ADN; on n'a observé aucune augmentation ou séroconversion évidente.

Un autre risque théorique lié aux vaccins à ADN est l'expression persistante de protéines de plasmide qui provoque une maladie auto-immune. L'auto-immunité est actuellement souhaitée pour ce vaccin particulier puisque l'effet thérapeutique comprend la stimulation du système immunitaire afin de détruire les cellules cancéreuses exprimant la tyrosinase. Un effet secondaire théorique de ce traitement serait la destruction de cellules mélanocytiques normales exprimant la tyrosinase, ce qui pourrait provoquer la dépigmentation des tissus pigmentés. Cet effet secondaire n'a pas été observé de façon importante dans les études du fabricant ou dans les documents publiés.

Comme il a été mentionné précédemment, depuis 2007, les vétérinaires canadiens sont autorisés à administrer le vaccin à ADN contre le mélanome canin au cas par cas dans le cadre du Programme de DMU de la DMV-SC. Bien que l'expérience canadienne de ce produit soit limitée, aucun événement indésirable grave lié à son utilisation chez les chiens n'a été signalé jusqu'à présent.

6.2 Devenir du vaccin chez les espèces visées et non visées

Après que le chien a été vacciné, on présume qu'une partie du plasmide sera captée par les myocytes entourant le site d'injection et potentiellement, par certaines cellules immunitaires présentatrices de l'antigène. Après avoir atteint le noyau cellulaire transfecté, les gènes s'expriment en utilisant la machinerie cellulaire de l'hôte, ce qui entraîne la production de l'antigène du vaccin, la tyrosinase humaine. La protéine étrangère est soumise à la surveillance du système immunitaire h´te, ce qui entra®ne des réponses immunitaires à médiation humorale et cellulaire contre la protéine antigénique. Après l'administration du vaccin à ADN contre le mélanome canin, non seulement une réponse immunitaire est-elle lancée contre la protéine tyrosinase humaine dérivée du vaccin, mais la protéine tyrosinase canine exprimée par les cellules de mélanome est également visée.

Il a été démontré que l'ADN plasmidique persiste au site d'administration pendant de nombreux mois après la vaccination chez divers modèles animal. Il semble que la vaste majorité de cet ADN plasmidique demeure à l'extérieur des chromosomes dans les myocytes différenciés (Ledwith et coll., 2000; Manam et coll., 2000). Dans au moins quelques modèles, l'expression des gènes à partir du plasmide peut perdurer aussi longtemps que le plasmide persiste (Wolff et coll., 1992).

L'ADN plasmidique non transfecté dans les cellules à la suite de l'injection subit une dégradation par les nucléases extracellulaires omniprésents. Les cellules immunitaires peuvent également jouer un r´le dans l'élimination de l'ADN plasmidique libre ou des cellules transfectées ou de leurs produits. Une partie de l'ADN plasmidique injectée dans un muscle peut être distribuée systématiquement par le sang et/ou par la lymphe, et atteindre plusieurs organes avant l'élimination du vaccin. On ne sait pas au juste quelle quantité de cet ADN circulant est du plasmide intact ou des fragments dégradés.

Des études ont révélé que l'ADN plasmidique peut être détecté dans des échantillons de tissus gonadaux peu de temps après la vaccination (Parker et coll., 1999). Cependant, sa présence dans les organes reproducteurs est passagère et indétectable après quelques jours. Il ne semble pas être intégré dans l'ADN chromosomique des cellules germinales transmis verticalement à la descendance (Manam et coll., 2000). Néanmoins, il n'est pas recommandé de reproduire les chiens qui subissent un traitement lié au vaccin à ADN contre le mélanome canin parce qu'aucune étude n'a été effectuée sur la biodistribution et la toxicité reproductive.

6.3 Risque d'excrétion et/ou de propagation par suite aux contacts entre des animaux vaccinés et les animaux visés et non visés

Le fabricant n'a pas étudié la possibilité que le vaccin à ADN contre le mélanome canin soit excrété des animaux vaccinés ou se répande chez les animaux avec lesquels ils sont entrés en contact. Puisque le plasmide vaccinal ne peut pas être répliqué chez les chiens vaccinés, la quantité maximale d'ADN plasmidique pouvant être excrétée d'un animal correspond à la quantité injectée, soit 100 µg/dose environ. Selon les études menées sur la distribution et la clairance tissulaires en utilisant d'autres vaccins à ADN plasmidique, il est attendu qu'une bonne partie d'ADN plasmidique, excrété dans l'urine et les matières fécales, soit au moins partiellement dégradé. Si l'ADN plasmidique est dilué pendant une longue période et dans le volume d'excréments, et qu'une fraction seulement de celui-ci, excrété dans l'urine et les matières fécales du chien vacciné est intacte, le potentiel d'exposition sera limité.

La voie orale est la voie d'exposition probable pour un autre animal au plasmide excrété, ce qui signifie que ce plasmide sera soumis à la dégradation par les acides gastriques et les enzymes digestives, et qu'il ne constituera qu'une infime quantité de tout l'ADN consumé par l'animal. Contrairement aux bactéries et aux virus, l'ADN plasmidique est non infectieux, et il n'a pas de moyen efficace de pénétrer dans les cellules mammaires. Une petite proportion uniquement du plasmide à ADN injectée chez un animal peut transfecter les cellules des chiens et les cellules musculaires semblent davantage capables de capter les plasmides que d'autres cellules mammaires. Tout compte fait, nous ne nous attendons pas à ce que le plasmide vaccinal se répande d'un chien vacciné à d'autres animaux.

6.4 Réversion de la virulence suite à la ré-inoculation chez les animaux

Le vaccin est un morceau d'ADN à double chaîne circulaire, et non un organisme vivant ou un virus. Le gène étranger n'est pas un agent pathogène, voire un morceau d'un agent pathogène. La réversion vers la virulence ne constitue pas un risque potentiel pour ce vaccin à ADN plasmidique.

6.5 Effet d'une surdose chez les espèces visées et non visées

Une étude d'innocuité à dose élevée sur 25 chiens en bonne santé a été menée dans laquelle les sujets vaccinés ont reçu à deux semaines d'intervalle quatre doses transdermiques d'une série de produit formulé contenant des niveaux d'endotoxine, de protéine et d'ADN superenroulé, soit le scénario le plus défavorable. Les animaux ont été observés trois fois par semaine durant dix semaines. Tous les événements indésirables étaient passagers et aucun n'a provoqué de conséquences graves.

6.6 Gamme d'hôtes et degré de dissémination du vecteur

Des plasmides contenant le même type d'origine de réplication du plasmide vaccinal peuvent être répliqués uniquement dans une gamme limitée d'hôtes bactériens, ce qui comprend E. coli et d'autres membres apparentés de la famille des Enterobactericeae et peut-être les membres de la famille des Legionellaceae (Kües et Stahl, 1989). Bien que le gène de la tyrosinase présent sur le plasmide vaccinal peut être exprimé dans les cellules du chien, le plasmide ne peut se répliquer de façon autonome dans une cellule eucaryote.

7. Environnement touché

7.1 étendue de la dissémination dans l'environnement

On s'attend à ce que la majorité d'ADN plasmidique rejetés dans l'environnement sera des fragments dégradés, gr¢ce à son métabolisme (clivage) par les nucléases dans l'animal vacciné.

7.2 Persistance du vecteur dans l'environnement et répercussions cumulatives

L'ADN libre dans l'environnement est dégradé par les nucléases et par d'autres facteurs présents dans le sol (Dale et coll., 2002). On s'attend à ce que la quantité de plasmide vaccinal rejeté dans l'environnement soit minime par rapport à la vaste quantité d'ADN provenant des microbes, des plantes et des animaux.

8. Incidences sur l'environnement

8.1 Risques et avantages

Quel que soit le vaccin, les risques de la vaccination sont attribués aux éventuels effets indésirables. Dans les nombreuses études menées en laboratoire et sur le terrain, aucun risque important n'a été posé par le plasmide vaccinal, et l'innocuité de ce vaccin chez les chiens a été mise en évidence. L'avantage de ce vaccin est sa capacité à prolonger le temps de survie des chiens atteints d'un mélanome de stade II ou III.

8.2 Innocuité relative en comparaison d'autres vaccins

Un des principaux avantages des vaccins à base de plasmide à ADN est leur innocuité prévue. Contrairement aux vaccins vivants atténués, il n'existe aucune possibilité que le vaccin à base de plasmide à ADN puisse devenir virulent. Par rapport à un vaccin inactivé, il n'existe aucun risque que le traitement d'inactivation soit incomplet et qu'il reste quelques particules pathogéniques dans le vaccin. Le vaccin à ADN contre le mélanome canin ne contient pas d'adjuvant de sorte qu'il ne sera pas associé au type de lésions des tissus souvent observé pour les vaccins à adjuvant huileux.

Ce vaccin est unique en ce que, contrairement à la plupart des vaccins, il est destiné à être utilisé comme agent thérapeutique chez les animaux atteints de cancer et non comme prophylaxie contre une maladie infectieuse. Par conséquent, il serait utile de prendre en compte son innocuité relative par rapport à d'autres formes de traitement anti-cancer. Ce vaccin n'a pas nécessairement été conçu pour remplacer à un certain degré le traitement traditionnel puisque les récipiendaires de ce vaccin (et les animaux qui ont fait l'objet de l'étude d'efficacité du fabricant), ont subi ou auront vraisemblablement subi un traitement chirurgical et sans doute des séances de radiation afin de contrôler localement la maladie. Par rapport à d'autres thérapies d'appoint, telles que la chimiothérapie et la radiation, les effets indésirables graves de ce vaccin sont de loin moins nombreux. La chimiothérapie et les radiations, par exemple, sont associées à des désordres gastriques et intestinaux et à l'immunosuppression, ce qui augmente les risques d'infection grave. Ces effets indésirables n'ont pas été associés à ce vaccin dans les études effectuées par le fabricant ou publiées dans la documentation scientifique.

9. Mesures d'atténuation

9.1 Santé des travailleurs

Les vétérinaires et les techniciens en santé animale pourraient être exposés au plasmide vaccinal lors de l'administration du vaccin à ADN contre le mélanome canin aux chiens. Comme il a été indiqué dans la section 5 ci-dessus sur l'innocuité pour l'humain, une telle exposition ne devrait poser aucun danger concernant l'innocuité. Puisque le plasmide vaccinal n'est pas un agent pathogène capable d'infecter les humains ou les animaux, mais un morceau d'ADN à double chaîne circulaire, l'exposition des humains ne présenterait aucun danger pour leur santé. En outre, on a administré à maintes reprises à un petit groupe de patients humains atteints de mélanome un vaccin à ADN de tyrosinase humain très semblable à celui du vaccin à ADN canin; ce niveau élevé d'exposition n'a été associé à aucune toxicité. Le vaccin à ADN contre le mélanome canin ne contient pas d'adjuvant et, par conséquent, le risque de problèmes cliniques liés à une auto-injection accidentel d'un adjuvant huileux est supprimé.

9.2 Manipulation d'animaux vaccinés ou exposés

Après l'administration du vaccin au moyen du dispositif sans aiguille recommandé, une petite quantité de fluide est observée parfois sur le site d'injection. Ce fluide pourrait contenir certaines molécules du plasmide vaccinal et pourrait éventuellement engendrer une exposition des humains. Compte tenu de l'inefficacité de la captation de l'ADN plasmidique par les cellules, et des éléments laissant à penser que le plasmide vaccinal est inoffensif quand il est administré intramusculairement aux humains, il est peu probable que l'exposition humaine limitée liée à la manipulation des animaux vaccinés constitue un danger pour l'innocuité.

10. Surveillance

10.1 Mesures d'ordre général

Conformément à la réglementation visant l'homologation des vaccins au Canada, les fabricants doivent informer l'ACIA de toute réaction indésirable importante soupçonnée au cours des 15 jours suivant le signalement d'une telle réaction par un propriétaire ou un vétérinaire. Les vétérinaires peuvent également signaler directement à l'ACIA les cas de réaction indésirable soupçonnée. Si le CCPBV reçoit une plainte relative à une réaction indésirable, il demande au fabricant de mener une enquête et de préparer un rapport à l'intention de l'ACIA et du vétérinaire qui s'occupe de l'animal. Si le problème est résolu à la satisfaction du vétérinaire ou client, le CCPBV n'exige habituellement aucune autre mesure. Cependant, si les résultats de l'enquête ne sont pas satisfaisants, le CCPBV peut prendre des mesures réglementaires, lesquelles peuvent comprendre, selon le cas, des études d'innocuité supplémentaires, la suspension temporaire de la vente du produit ou son retrait du marché.

10.2 Mesures visant les humains

On ne procédera à aucune surveillance particulière de l'innocuité du produit à l'égard des humains.

10.3 Mesures visant les animaux

Les vétérinaires, les vaccinateurs et les fabricants doivent signaler toute réaction indésirable soupçonnée au CCPBV, conformément aux dispositions énoncées ci-dessus. Les réactions indésirables soupçonnées doivent être signalées au moyen du Formulaire CFIA/ACIA 2205 - Déclaration des événements indésirables soupçonnés à l'égard des produits biologiques vétérinaires.

11. Consultations et personnes-ressources

Fabricant

Merial, Inc.
115, route Transtech
Athens, Georgie, États-Unis 30601

Importateurs

Merial Canada Inc.
20000, avenue Clark Graham
Baie d'Urfé (Québec) H9X 4B6

12. Conclusions et mesures

À la lumière des résultats de notre évaluation des renseignements disponibles, le CCPBV conclut que l'importation et l'utilisation du vaccin à ADN contre le mélanome canin (nom commercial : Oncept), au Canada ne devraient pas avoir d'effet indésirable important sur l'environnement, si le produit est fabriqué et testé conformément au protocole de production approuvé et utilisé selon les indications figurant sur l'étiquette.

Après cette évaluation et une fois le processus d'homologation du Centre canadien des produits biologiques vétérinaires terminé, le permis pour l'importation de produits biologiques vétérinaires de Merial Canada Inc. pourrait être modifié de façon à permettre l'importation et la distribution du produit suivant au Canada :

  • Vaccin à ADN contre le mélanome canin. (nom commercial : Oncept); Code de produit du USDA 9240.D0, dossier du CCPBV 820MS/C1.0/R2.1.

Toutes les séries de ce produit doivent être autorisées par le USDA avant qu'elles ne soient importées au Canada. Toutes les conditions précisées dans le permis pour l'importation de produits biologiques vétérinaires doivent être respectées lors de l'importation et la vente de ce produit.

13. Références

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