Le virus Nipah est une maladie qui peut s'attaquer aux animaux et aux humains.
La présence du virus a d'abord été décelée chez les porcs, puis chez les humains qui travaillaient avec eux. Le virus a ensuite été découvert chez les chiens, les chats, les chevaux et les chèvres.
La roussette (chauves-souris frugivores) est l'hôte naturel du virus. La chauve-souris est également l'hôte du virus Hendra.
Sur cette page
- Risque pour la santé humaine
- Signes
- Où on le trouve
- Transmission et propagation
- Diagnostic
- Traitement
- Protection du bétail canadien contre le virus Nipah
- Notre intervention en cas d'éclosion du virus Nipah au Canada
Risque pour la santé humaine
Le risque pour les Canadiennes et Canadiens est faible, car aucune espèce de roussette (chauves-souris frugivores) n'est présente au Canada. Cependant, les personnes travaillant avec des porcs en Asie du Sud-Est devraient être conscientes du risque qu'elles courent.
Chez les humains, les symptômes du virus Nipah ressemblent à ceux de l'influenza et peuvent comprendre :
- de la fièvre;
- des maux de tête intenses;
- des douleurs musculaires;
- des étourdissements;
- des vomissements.
Parmi les symptômes plus graves affectant le système nerveux central, mentionnons le coma, les convulsions et l'incapacité de respirer. La maladie peut dégénérer en encéphalite (inflammation du cerveau) ou en méningite. Le taux de mortalité est d'environ 40 %.
Signes
Le virus Nipah affecte le système nerveux central et le système respiratoire. Chez les porcs, les signes cliniques comprennent :
- la fièvre;
- la toux forte et rauque;
- la détresse respiratoire (respiration haletante, rapide et laborieuse);
- les tremblements;
- les spasmes musculaires;
- la faiblesse des pattes arrière;
- le manque de coordination.
Chez les truies et les verrats, on peut observer les signes suivants :
- agitation;
- mouvement d'appui de la tête;
- salivation et écoulement nasal accrus;
- convulsions;
- mort subite.
Des avortements ont été signalés chez des truies infectées.
La maladie peut infecter la totalité du troupeau, mais, en règle générale, le taux de mortalité est inférieur à 5 %, sauf chez les porcelets, pour lesquels le taux de mortalité est plus élevé.
Où on le trouve
Le virus Nipah a d'abord été décelé en 1999 en Malaisie, où il a rendu malades les porcs et fait plusieurs victimes humaines parmi des personnes qui travaillaient en contact étroit avec des porcs malades. Depuis, d'autres éclosions sont survenues chez les humains à Singapour, au Bangladesh et en Inde. Seule l'éclosion de Singapour est liée à l'exposition aux porcs.
Le virus est probablement endémique en Asie du Sud-Est, région servant d'habitat naturel à la roussette (chauves-souris frugivores).
Le virus Nipah n'a jamais été observé au Canada.
Transmission et propagation
La façon dont le virus s'est propagé chez les humains et les porcs soulève de l'incertitude.
La maladie et la mortalité chez les humains ont d'abord été associées à l'exposition aux excrétions et aux sécrétions de porcs infectés. Cependant, des éclosions sont survenues plus récemment en l'absence de maladie animale.
Diagnostic
L'analyse d'échantillons de poumon et de cervelle permet de confirmer le diagnostic chez les porcs.
Puisque le virus Nipah est une zoonose, il faut prendre les mesures de biosécurité appropriées lors du prélèvement, de la manipulation et du transport des échantillons.
Traitement
Il n'existe ni traitement ni vaccin préventif contre le virus Nipah.
Protection du bétail canadien contre le virus Nipah
Nous imposons des exigences réglementaires rigoureuses qui s'appliquent aux animaux et aux produits animaux importés de pays où le virus Nipah a été signalé. Ces exigences réglementaires sont appliquées par des inspections aux points d'entrée du pays et sont effectuées soit par l'Agence des services frontaliers du Canada ou par nous.
Au Canada, le virus Nipah est une maladie à notification immédiate en vertu de la Loi sur la santé des animaux. Les laboratoires sont tenus de communiquer avec nous s'ils soupçonnent une telle maladie ou ont obtenu un diagnostic.
Notre intervention en cas d'éclosion du virus Nipah
La stratégie d'intervention d'urgence du Canada en cas d'éclosion du virus Nipah vise à :
- éradiquer la maladie;
- rétablir le plus rapidement possible le statut sanitaire du Canada comme pays exempt du virus Nipah.
Pour tenter d'éradiquer le virus Nipah, nous appliquerions sa politique d'abattage sanitaire qui comprend ce qui suit :
- la destruction sans cruauté de tous les animaux infectés et exposés au virus;
- la surveillance et le retraçage de tous les animaux potentiellement infectés ou exposés au virus;
- des mises en quarantaine et le contrôle rigoureux des déplacements des animaux pour empêcher la propagation du virus;
- la décontamination complète des lieux contaminés;
- le zonage pour circonscrire les régions contaminées et celles exemptes de la maladie.
Les propriétaires d'animaux dont on a ordonné la destruction pourraient être indemnisés.
Le Centre national des maladies animales exotiques du Canada à Winnipeg fait partie d'un effort international conjoint pour l'étude du virus Nipah. Il travaille à l'élaboration d'une méthode de diagnostic rapide.