Influenza aviaire hautement pathogène chez les bovins : directives à l'intention des vétérinaires de pratique privée

La directive suivante sert de référence aux vétérinaires de pratique privée pour recueillir et soumettre des échantillons d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) chez les bovins laitiers, tant pour les animaux suspects que non cliniques. Elle comprend également des renseignements sur les exigences de déclaration pour les cas suspects d'IAHP chez les bovins.

L'IAHP est une maladie à déclaration obligatoire pour toutes les espèces. Si vous soupçonnez la présence d'IAHP chez des bovins, signalez-le au bureau de district local de l'ACIA.

L'IAHP doit également être déclarée dans certaines provinces et territoires. Consultez les exigences provinciales/territoriales en matière de déclaration et les coordonnées des personnes-ressources à l'annexe.

Sur cette page

Liste de contrôle pour l'échantillonnage et le dépistage de l'IAHP chez les bovins

  • signaler les soupçons au bureau de district de l'ACIA de votre région et de votre province ou territoire, le cas échéant (il n'y a aucune exigence de déclaration lorsque l'IAHP n'est pas soupçonnée)
  • prélever des échantillons de lait d'animaux en lactation ou des écouvillons nasaux d'animaux qui ne sont pas en lactation
  • soumettre les échantillons à un laboratoire approuvé du Réseau canadien de surveillance zoosanitaire (RCSZ); le bureau de santé des animaux de l'ACIA de votre région peut vous fournir la liste des laboratoires approuvés du RCSZ
  • les résultats sont rapportés par votre laboratoire approuvé du RCSZ
  • les résultats non négatifs d'un laboratoire du RCSZ seront envoyés au Centre national des maladies animales exotiques de l'ACIA aux fins d'épreuves de confirmation
  • lors de la soumission pour analyse d'un cas suspect, il est de la responsabilité du vétérinaire de pratique privée de transmettre résultats négatifs au bureau de district local de l'ACIA dès leurs réception

Signes cliniques de l'IAHP chez les bovins

Selon les récents cas décelés aux États-Unis, les bovins laitiers touchés en sont le plus souvent à leur deuxième lactation ou à un rang de vêlage plus avancé, et à plus de 150 jours de lactation. Les signes cliniques de l'IAHP qui ont été signalés chez les bovins laitiers aux États-Unis sont les suivants :

  • une diminution de la consommation d'aliments ainsi qu'une diminution simultanée de la rumination et de la motilité ruminale
  • des signes respiratoires, notamment un écoulement nasal clair
  • une baisse soudaine et importante de la production de lait
  • une consistance du lait semblable à celle du colostrum dans un quartier ou plus
  • du fumier sec ou de la diarrhée
  • une léthargie
  • une déshydratation
  • de la fièvre

L'état de certains bovins présentant des signes cliniques s'améliore dans les 4 à 7 jours, mais certains d'entre eux ne retrouvent pas leur capacité à produire du lait.

Les vétérinaires doivent communiquer avec leur bureau de district local de l'ACIA et, au besoin, avec la ou le vétérinaire en chef de la province ou territoire, si l'IAHP est soupçonnée chez un bovin. Les critères qui contribuent à un soupçon sont les suivants :

  • présentation clinique conforme aux signes décrits ci-dessus, sans autre diagnostic
  • un lien épidémiologique avec un animal ou un troupeau dont l'infection est confirmée
  • des introductions dans le troupeau dans les derniers 30 jours
  • la découverte d'animaux morts ou présentant des signes neurologiques aux abords de l'établissement (par exemple oiseaux sauvages, ratons laveurs, chats)
  • possibilité de contamination des aliments ou de l'eau par des animaux infectés (notamment des oiseaux sauvages ou des mammifères)

Prélèvement et envoi d'échantillons

Les vétérinaires de pratique privée sont responsables du prélèvement d'échantillons, tant pour les bovins chez qui l'on soupçonne l'IAHP que ceux ne présentant aucun signe clinique.

Les vétérinaires peuvent envoyer des échantillons à un laboratoire du RCSZ qui est autorisé à analyser des échantillons provenant d'animaux domestiques. Il s'agit des mêmes laboratoires qui ont analysé des échantillons de volaille pendant l'éclosion actuelle de virus aviaire H5N1. Pour en savoir plus sur les laboratoires approuvés du RCSZ, communiquez avec votre bureau de district local de l'ACIA.

Frais d'analyses en laboratoire

L'ACIA couvrira, jusqu'à nouvel ordre, les frais d'analyse effectuées dans n'importe lequel des laboratoires du RCSZ autorisé à mener des analyses d'échantillons provenant d'animaux domestiques. L'ACIA n'assumera toutefois pas les frais de vétérinaire liés au prélèvement d'échantillons ou à l'expédition au laboratoire.

Directives en matière d'échantillonnage

Les échantillons provenant de bovins laitiers en lactation et non en lactation (veaux laitiers, génisses et vaches taries) chez qui l'on soupçonne l'IAHP peuvent être soumis, de même que ceux provenant d'animaux qui ne présentant pas de signes cliniques.

Pour les troupeaux où l'IAHP est soupçonnée, échantillonner jusqu'à 10 animaux atteints cliniquement dans un troupeau.

Les échantillons doivent être réfrigérés jusqu'à ce qu'ils soient envoyés au laboratoire. Le numéro d'identification de l'animal doit être étiqueté sur chaque échantillon.

Bovins laitiers en lactation

Le lait est le seul échantillon requis pour les bovins laitiers en lactation. Les vaches excrètent la plus grande quantité de virus dans leur lait, ce qui en fait l'échantillon idéal pour l'analyse.

Recueillez un échantillon des 4 quartiers de façon aseptique d'un volume total allant jusqu'à 10 ml dans un récipient en plastique stérile avec un couvercle sécurisé (par exemple vissé).

Bovins laitiers non en lactation

Les écouvillons nasaux sont le seul échantillon requis pour les bovins laitiers qui ne sont pas en lactation.

Utilisez un seul coton-tige stérile (coton-tige en fibres synthétiques seulement) pour prélever des deux narines. Brossez fermement la muqueuse dans le passage nasal avec l'écouvillon. Une fois l'échantillon prélevé des deux voies nasales, agitez doucement l'écouvillon dans le tube Universal Transport Medium (UTM). Ne laissez pas l'écouvillon dans le tube UTM, tournez plutôt l'écouvillon dans le tube et faites sortir soigneusement le fluide contre le côté du tube. Jetez ensuite l'écouvillon.

Réponse de l'ACIA à une déclaration de cas soupçonné

lors de la soumission pour analyse d'un cas suspect, il est de la responsabilité du vétérinaire de pratique privée de transmettre résultats négatifs au bureau de district local de l'ACIA dès leurs réception

Le personnel de l'ACIA fournira des conseils sur l'échantillonnage et des renseignements sur l'endroit où envoyer les échantillons aux fins d'analyse.

Pour obtenir les renseignements les plus récents sur l'IAHP, consultez L'influenza aviaire hautement pathogène chez le bétail.

Résultats

Le laboratoire du RCSZ communiquera les résultats au vétérinaire ayant soumis la demande. En ce qui a trait aux cas soupçonnés, il est de la responsabilité du vétérinaire de pratique privée de transmettre les résultats négatifs au bureau de santé des animaux de l'ACIA de sa région, dès leurs réception. Il n'y a pas d'exigence relative à la transmission de résultats négatifs à l'ACIA lorsque l'échantillons qui n'a pas été soumis en tant que cas suspect. Les échantillons ayant obtenus un résultat non négatif d'un laboratoire du RCSZ seront transmis au Centre national des maladies animales exotiques de l'ACIA aux fins d'épreuves de confirmation. L'avis envoyé au vétérinaire ayant fait la demande peut alors être retardé jusqu'à ce que l'analyse aux fins de confirmation soit effectuée.

Comprendre les résultats négatifs

Le test de dépistage de l'IAHP est une PCR (réaction en chaîne de la polymérase). Un test négatif indique qu’il n'y a pas de détection du virus de l'Influenza A dans l'échantillon. Un test négatif chez une vache sans signes cliniques signifie généralement qu'il n'y a pas d'infection à IAHP.

Rarement, un résultat faussement négatif se produit lorsque la vache est infectée, mais que l'IAHP n'est pas détectée par le test. Les causes possibles peuvent inclure une mauvaise technique d'échantillonnage, ou si la vache n'excrète pas encore des niveaux élevés de virus de l'IAHP, par exemple si elle a été infectée très récemment.

Intervention de l'ACIA suivant un résultat positif

La réponse de l'ACIA aux détections d'IAHP chez les bovins diffère du rôle de premier plan que joue l'ACIA pour les détections d'IAHP chez les oiseaux domestiques. À l'heure actuelle, le rôle de l'ACIA en ce qui concerne l'IAHP chez les bovins demeure un rôle de conseiller scientifique, soutien diagnostique et de production de rapports à l'échelle internationale. L'ACIA collabore avec les provinces, les territoires et l'industrie pour promouvoir l'uniformité en appui à la gestion de cette maladie.

De concert avec les provinces, les territoires et l'industrie, l'ACIA s'efforce de réduire le risque de transmission de l'IAHP d'une ferme touchée à d'autres établissements en recommandant :

  • que les mesures de sécurité personnelle et de biosécurité à la ferme soient respectées, comme indiqué plus bas
  • que les mouvements de bétail (en particulier les vaches en lactation) vers ou à partir des fermes soient arrêtés ou limités jusqu'à ce que le troupeau se soit débarrassé de la maladie
  • que tout le lait provenant d'animaux cliniquement affectés soit détourné du réservoir et ait subi un processus d'inactivation s'il est donné à d'autres animaux, ou est convenablement éliminé
  • que tout le lait du réservoir soit destiné à la pasteurisation
  • que des renseignements épidémiologiques portant sur le troupeau infecté soient récoltés
  • que les autorités locales de santé publique participent à l'évaluation des risques potentiels pour la santé humaine

Pour en savoir plus sur la réponse dans votre région, communiquez avec la ou le vétérinaire en chef de votre province ou territoire.

L'ACIA continuera à réévaluer sa position à mesure que de nouveaux renseignements sont disponibles.

Renseignements supplémentaires

Transmission

L'analyse épidémiologique et génomique suggère un seul événement de débordement des oiseaux sauvages avec transmission ultérieure de vache à vache. Les données indiquent que la transmission de vache à vache peut se produire par le lait via des vecteurs mécaniques, cependant d'autres moyens de transmission sont envisagés. Les animaux non cliniques peuvent également excréter le virus dans leur lait, ce qui indique que le dépistage des animaux en lactation avant le déplacement est utile pour réduire le risque de transmission de la maladie entre les fermes. De nombreux troupeaux infectés par l'IAHP ont des antécédents d'introduction de nouveaux animaux en provenance d'une région ou d'un troupeau touché.

Le Département de l'Agriculture des États-Unis (USDA) signale la transmission latérale à partir de troupeaux laitiers touchés à des troupeaux de volaille avoisinants, selon une analyse épidémiologique et génomique. On soupçonne que la transmission se fasse par des vecteurs mécaniques (humains et/ou équipement).

Sécurité personnelle

Des virus de l'influenza aviaire, comme la souche hautement pathogène A (H5N1) qui circule actuellement chez les oiseaux sauvages au Canada, peuvent, en de rares occasions, causer une maladie chez l'humain. Le Canada n'a jamais déclaré de cas de transmission locale d'IAHP A (H5N1) chez une personne, et le risque de transmission de l'influenza aviaire aux humains demeure faible.

Les personnes qui sont en contact avec des animaux, y compris des bovins et des produits d'origine animale, associés à une influenza aviaire soupçonnée ou confirmée, ou exposés à un milieu hautement contaminé, devraient prendre des précautions supplémentaires pour se protéger en portant un équipement de protection individuelle (EPI), notamment un masque, des lunettes de protection non ventilées, des gants, des combinaisons et des bottes. Les bottes, les combinaisons et les autres EPI réutilisables doivent être entièrement nettoyés et désinfectés entre les fermes. Les gants jetables et les masques faciaux doivent être jetés à la ferme dans un sac scellé.

Les personnes en contact avec des animaux potentiellement infectés ou exposés à un milieu fortement contaminé peuvent consulter la page Web de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), Recommandations en matière de prévention des infections à l'intention des personnes impliquées dans des situations d'éclosions animales, pour obtenir plus de renseignements.

De plus, l'ASPC a établi un partenariat avec le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail pour obtenir des conseils sur la façon de se protéger contre l'influenza aviaire au travail. Pour plus de détails, consultez la page Comment se protéger contre la grippe aviaire A (H5N1) au travail.

Des renseignements supplémentaires sur la grippe aviaire A (H5N1) chez les humains sont disponibles auprès de l'Agence de la santé publique du Canada.

Biosécurité

Pour prévenir l'exposition et la propagation de l'IAHP chez les bovins, les producteurs et les vétérinaires devraient continuer à suivre de bonnes mesures de biosécurité, comme celles décrites dans les Normes nationales de biosécurité (biosécurité animale). Les producteurs laitiers sont tenus de respecter les plans de biosécurité décrits dans le programme proAction des Producteurs laitiers du Canada.

En plus de souligner la valeur des bonnes pratiques courantes de biosécurité auprès de leurs clients, les vétérinaires sont invités à souligner ce qui suit :

  • pour prévenir l'introduction de l'IAHP dans une ferme :
    • éviter d'introduire de nouveaux animaux sur la ferme
    • si de nouveaux animaux doivent être introduits dans un troupeau, ou si des animaux ont été en contact avec des animaux d'autres troupeaux (par exemple foire ou encans), les isoler et les surveiller pendant 30 jours
    • nettoyer et désinfecter intégralement la remorque de bétail si vous déplacez des bovins d'autres troupeaux
    • réduire au minimum et restreindre l'accès des animaux sauvages aux bovins et à leur milieu, y compris aux sources d'alimentation et d'eau
  • en plus de la liste ci-dessus, pour les troupeaux où l'on soupçonne l'IAHP chez un ou des bovins :
    • prendre les mesures de sécurité personnelle décrites ci-dessus
    • renforcer les bonnes pratiques de traite, comme la désinfection de l'équipement et la traite des bovins malades séparément ou en dernier
    • isoler les bovins malades du troupeau.
    • éviter d'héberger plusieurs espèces ensemble; lorsque d'autres espèces sont gardées sur les mêmes lieux, en particulier des oiseaux ou des porcs, insister sur la nécessité de renforcer les mesures de biosécurité entre les différentes espèces à la ferme
    • limiter le plus possible le déplacement des animaux sur la ferme et au départ de celle-ci
    • ne pas consommer de lait cru et ne pas en donner à d'autres animaux à la ferme

Pour en savoir plus sur les pratiques de biosécurité pour maintenir le bétail en sécurité, communiquez avec la ou le vétérinaire en chef de votre province ou territoire.

Annexe – Exigences provinciales et territoriales en matière de déclaration et coordonnées

Provinces et territoires où l'IAHP chez les bovins est une exigence de déclaration

Colombie-Britannique
Vétérinaire en chef de la C. B.
(604) 556-3003
Chief.Veterinarian@gov.bc.ca
Ontario
Dr Greg Worley
(519) 826-3577
Greg.Worley@ontario.ca
Saskatchewan
Dre Wendy Wilkins
(306) 798-0253
wendy.wilkins@gov.sk.ca
Québec
1 844-ANIMAUX (1 844 264-6289)
animaux@mapaq.gouv.qc.ca
Manitoba
Vétérinaire en chef du Manitoba
(431) 323-5638
cvo-eoc@gov.mb.ca
Île-du-Prince-Édouard
Dre Jill Wood
(902) 370-4923
jswood@gov.pe.ca
Terre-Neuve-et-Labrador
Dre Beverly Dawe D.M.V.
(709) 637-2042
beverlydawe@gov.nl.ca
Yukon
Dre M. Vanderkop
(867) 456-5582
mary.vanderkop@yukon.ca

Provinces et territoires où l'IAHP chez les bovins n'est pas une exigence de déclaration

Alberta
Vétérinaire en chef de l'Alberta
(780) 427-3448
Chief.Prov.Vet@gov.ab.ca
Nouveau-Brunswick
Dre Nicole Wanamaker
(506) 433-0493
nicole.wanamaker@gnb.ca
Territoires du Nord-Ouest
Dre Naima Jutha
(867) 767-9237, poste 53232
Naima_Jutha@gov.nt.ca
Nouvelle-Écosse
Dre Wilma Schenkels
(902) 890-2941
Dr.Wilma.Schenkels@novascotia.ca
Nunavut
S. O.

Liens connexes