Sur cette page
- À propos de la galle verruqueuse de la pomme de terre au Canada
- Comment elle est détectée : échantillonnage de sol et inspection visuelle
- Ce qui arrive si elle est détectée dans un champ
- Pourquoi les analyses de sol sont nécessaires
- Pourquoi le Canada ne teste pas la viabilité de spores
- Enquêtes nationales
- Comment la présence de la galle verruqueuse est dépistée à l'étranger
- Regard vers l'avenir
- Plus d'information
À propos de la galle verruqueuse de la pomme de terre au Canada
La galle verruqueuse de la pomme de terre (Synchytrium endobioticum) est un champignon terricole qui induit la formation d'excroissances en forme de chou-fleur à la surface des tubercules de pommes de terre. À ce jour, cet organisme nuisible a été détecté seulement à Terre-Neuve-et-Labrador et à l'Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.).
La galle verruqueuse n'est pas toujours répartie uniformément dans un champ et, bien que naturellement elle se propage lentement à l'intérieur d'un champ, elle peut être disséminée rapidement dans un même champ et d'autres champs par le déplacement de la terre qui adhère aux pommes de terre, aux chaussures, à l'équipement agricole, ainsi que par les pratiques culturales et par la plantation de pommes de terre de semence qui proviennent de champs infestés.
Les spores peuvent survivre pendant plusieurs décennies dans le sol. Une faible concentration de spores dans le sol suffit à propager la maladie. Il n'existe aucun traitement pour détruire l'agent pathogène (Synchytrium endobioticum) qui cause la galle verruqueuse; le moyen de contrôle le plus efficace de cette maladie est donc d'empêcher sa propagation par la mise en place des mesures appropriées.
Comment elle est détectée : échantillonnage de sol et inspection visuelle
Pour qu'un champ soit, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) doit avoir décelé deux spores de galle verruqueuse. Avant que des restrictions ne soient mises en place, le laboratoire de Charlottetown de l'ACIA doit confirmer que les deux spores sont bien des spores de la galle verruqueuse de la pomme de terre.
L'ACIA utilise le processus qui suit pour identifier et détecter la galle verruqueuse.
La galle verruqueuse est généralement identifiée des deux façons suivantes :
- Inspection visuelle : Des symptômes de la galle verruqueuse sont visibles sur un tubercule de pomme de terre et le tubercule est envoyé au laboratoire de l'ACIA à Charlottetown, pour confirmer la maladie; ou
- Échantillonnage de sol : L'ACIA prélève des échantillons de sol et les envoie au laboratoire de l'ACIA à Charlottetown, pour effectuer cette analyse.
Dans les deux cas, l'ACIA confirme la détection et un processus d'intervention réglementaire est déclenché lorsque :
- au moins deux spores sont identifiées dans un échantillon de sol. Cette méthode permet d'isoler les spores de la galle verruqueuse, et des scientifiques évaluent l'aspect visuel des spores au microscope; et
- la présence d'ADN de Synchytrium endobioticum est confirmée à l'aide d'un test moléculaire.
Échantillonnage de résidus de sol et échantillonnage en grille
Les résidus de sol sont le sol que l'on trouve sur les pommes de terre après la récolte. De la terre se détache au cours de la manutention et de l'entreposage. Cette méthode d'échantillonnage fait appel à la collecte du sol tombé des tubercules de pommes de terre pendant leur manutention, et chaque chargement de camion représente une partie de champ. L'analyse d'échantillons de résidus de sol en laboratoire suit la même méthodologie stricte que celle utilisée pour les échantillons de sol qui ont été prélevés en grille au champ.
L'échantillonnage de résidus de sol a été recommandé par le Comité consultatif international comme moyen efficace de recueillir de la terre. L'échantillonnage en grille est une autre option et est utilisé lors des enquêtes sur la galle verruqueuse de la pomme de terre et de l'enquête nationale. Cependant, l'échantillonnage des résidus de sol peut être plus efficace, car un seul inspecteur peut réaliser l'activité à mesure que les pommes de terre sont entreposées.
Ce qui arrive si elle est détectée dans un champ
Au Canada et dans de nombreux autres pays, la galle verruqueuse est un organisme de quarantaine. Lorsque la galle verruqueuse est confirmée et que le processus d'intervention réglementaire est déclenché, l'ACIA prend des mesures immédiates pour imposer des restrictions dans le champ (appelé champ indexé) afin de prévenir la propagation potentielle du champignon par le déplacement de pommes de terre et de terre. Après des activités de traçage, des champs identifiés comme étant associés au champ indexé font également l'objet de restrictions selon la nature de leur lien avec le nouveau champ indexé.
Pourquoi les analyses de sol sont nécessaires
L'inspection visuelle est un outil utilisé depuis de nombreuses années par différents pays, dont le Canada et les États-Unis, pour faciliter la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre. Toutefois, la capacité de détection par inspection visuelle est limitée lorsque les concentrations de spores sont faibles.
Compte tenu de sa biologie, le pathogène peut être présent et non détecté pendant de nombreuses années, voire des décennies, avant que des signes visibles de la maladie (c'est-à-dire des galles) ne soient observés sur des tubercules de pomme de terre. Étant donné que le champignon (Synchytrium endobioticum) entraîne des symptômes principalement sur les parties de la plante enfouies dans le sol, un balayage visuel des parties aériennes n'est pas une méthode fiable pour détecter la galle verruqueuse. Par conséquent, l'échantillonnage et l'analyse du sol demeurent le moyen de détection de la maladie le plus efficace.
Étant donné que la galle verruqueuse est présente à l'Î.-P.-É., les États-Unis, qui sont notre principal partenaire commercial, s'attendent à ce que nous exercions une surveillance basée sur des échantillonnages et des analyses de sol pour appuyer le mouvement des pommes de terre destinées à la consommation humaine. De plus, les États-Unis s'attendent à ce que le Canada maintienne son programme de surveillance nationale (qui repose sur l'échantillonnage et l'analyse de sol) et l'étende aux champs de l'Î.-P.-É. qui ne sont pas visés par des restrictions (c'est à dire ceux de l'enquête à l'Î.-P.-É.) afin de renforcer la confiance dans la lutte à long terme contre la galle verruqueuse qui est menée par le Canada. Étant donné que les deux dernières années d'échantillonnage et d'analyse à l'Î.-P.-É. étaient fortement axées sur les champs restreints dans le cadre des enquêtes lancées en octobre 2021, l'Î.-P.-É. N'a participé à l'enquête nationale qu'en 2021.
Pourquoi le Canada ne teste pas la viabilité de spores
Le terme « viabilité des spores » renvoie à la notion de spore morte ou vivante. Les spores dormantes de la galle verruqueuse peuvent être vivantes, mais demeurer dormantes pendant des décennies. Les conditions spécifiques qui brisent la dormance des spores de la galle verruqueuse ou qui stimulent leur germination ne sont pas connues à l'heure actuelle.
Il n'existe actuellement aucune méthode d'analyse scientifique fiable qui permet de déterminer si une spore de la galle verruqueuse est morte, vivante ou dormante
Les méthodes d'analyses scientifiques actuelles, notamment l'examen microscopique, le test biologique en pot et le test biologique sur le terrain, ont des limites connues lorsqu'il s'agit de déterminer la viabilité d'une spore. À l'heure actuelle, aucun de ces tests ne permet de déterminer de manière concluante si une spore de la galle verruqueuse est morte, vivante ou vivante, mais dormante.
Compte tenu des limites des méthodes de test existantes, l'ACIA ne prend actuellement pas en compte la viabilité des spores lorsqu'elle détermine si un champ doit ou non être réglementé après la confirmation de la présence de spores de la galle verruqueuse par un examen microscopique et par des tests moléculaires sur des spores entières.
Enquêtes nationales
L'enquête nationale sur la galle verruqueuse dans des champs de pomme de terre de semence de l'ACIA est un élément important des efforts déployés par le gouvernement du Canada pour aider à contenir la galle verruqueuse de la pomme de terre, à lutter contre cette maladie et à empêcher sa propagation. Des échantillons de sol provenant de champs de pommes de terre de semence de partout au pays sont prélevés et analysés. Cette enquête s'appuie sur des données des précédentes enquêtes qui sont recueillies depuis 2021 ainsi que sur la surveillance visuelle spécifique et générale en cours à l'Î.-P.-É. depuis 2000. On prélève environ un échantillon de sol par acre.
Comment la présence de la galle verruqueuse est dépistée à l'étranger
Tests effectués aux États-Unis
Le Canada et les États-Unis ont des secteurs de la pomme de terre étroitement intégrés qui interdisent l'importation de pommes de terre fraîches, y compris les pommes de terre de semence, de tous les pays du monde (sauf de l'un et de l'autre) en raison des risques que posent les organismes nuisibles réglementés qui peuvent se propager par le mouvement des pommes de terre et du sol duquel elles proviennent.
La galle verruqueuse n'est pas présente aux États-Unis à l'heure actuelle. En effet, elle a été déclarée comme éradiquée par le département de l'Agriculture des États‑Unis (USDA) en 1994 (en anglais seulement). Cependant, l'USDA a publié en 2020 de nouvelles lignes directrices intitulées New Pest Response Guidelines for Synchytrium endobioticum (Schilb.) Percival Potato Wart Disease (en anglais seulement - PDF). Ces lignes directrices présentent le plan d'intervention de l'USDA en cas de détection de la galle verruqueuse aux États-Unis, y compris les analyses qui seraient faites pour confirmer la détection (en anglais seulement).
Les lignes directrices décrivent une approche d'échantillonnage et d'analyse qui est similaire à celle utilisée par l'ACIA, c'est-à-dire un examen microscopique d'échantillons de sol pour détecter la présence de spores dormantes, en conjonction avec un test moléculaire de confirmation. L'USDA n'a pas détecté de galle verruqueuse de la pomme de terre depuis que l'établissement de ses lignes directrices en matière d'intervention et des protocoles pour l'analyse de la viabilité des spores ne sont pas inclus dans le plan d'intervention si la maladie était introduite aux États-Unis.
Tests effectués dans l'Union européenne (UE)
Dans de nombreux pays de l'Union européenne, la galle verruqueuse est présente depuis plus d'un siècle. Compte tenu du long historique de galle verruqueuse dans les principales zones de production de pommes de terre et de la concentration plus élevée de spores, de nombreux pays de l'UE adopte une approche différente de celle du Canada pour les tests et la réglementation des champs afin de gérer le risque de propagation de la maladie. Par exemple, les autorités des territoires de l'UE qui sont aux prises avec de fortes concentrations de galle verruqueuse dans des zones localisées peuvent également avoir une tolérance au risque différente de celle du Canada lorsqu'elles déterminent la manière et les raisons pour lesquelles elles optent pour l'utilisation de méthodes de test comme les tests biologiques dans leurs programmes de lutte contre la galle verruqueuse, tout en reconnaissant les limites de ces méthodes lorsqu'elles sont utilisées pour déterminer la viabilité des spores.
Dans leurs programmes de lutte, les pays de l'UE misent fortement sur la culture de variétés de pommes de terre résistantes pour aider à supprimer les populations de galle verruqueuse. De nombreux pays interdisent également la production de pommes de terre dans les champs indexés pendant de longues périodes et exigent que ces champs soient entourés de larges zones tampons afin de limiter la propagation du champignon. Au Canada, nous encourageons l'utilisation de variétés de pommes de terre résistantes à la galle verruqueuse et des recherches sont en cours pour trouver des variétés plus résistantes, adaptées à notre climat et répondant à la demande des divers marchés.
Étant donné l'absence de la galle verruqueuse dans la plupart des régions du Canada et le nombre limité de champs où cette maladie a été détectée à l'Î.-P.-É., le Canada adopte une approche différente des autres administrations pour réglementer la galle verruqueuse, l'objectif à long terme étant d'éradiquer cette maladie de l'Î.-P.-É. Par exemple, le Canada continue d'appliquer une politique de tolérance zéro pour l'importation de terre en provenance de régions comme l'UE, où des organismes nuisibles tels que la galle verruqueuse sont présents, afin de protéger l'environnement et les secteurs agricoles du Canada.
Regard vers l'avenir
Bien que les données scientifiques actuelles ne permettent pas de modifier les pratiques de l'ACIA, cette dernière, en tant qu'organisme de réglementation à vocation scientifique, surveille de près et étudie la possibilité d'utiliser à l'avenir de nouvelles méthodes de test de viabilité pour la détection et la gestion de la galle verruqueuse.
L'ACIA continue de collaborer activement avec Agriculture et Agroalimentaire Canada et d'autres organisations de protection des végétaux du monde entier, dans le but commun de faire progresser la recherche scientifique dans ce domaine. Par exemple, l'ACIA collabore avec des partenaires pour étudier le potentiel des tests moléculaires qui permettraient de détecter spécifiquement les spores viables dormantes et pour voir comment ces tests pourraient être utilisés en contexte réglementaire. Si une méthode de test de la viabilité des spores précise et fiable est identifiée, l'ACIA évaluera comment l'intégrer le plus rapidement possible dans son programme de gestion.
L'ACIA envisage la possibilité d'élaborer conjointement avec le département de l'Agriculture des États-Unis des lignes directrices sur l'échantillonnage et les tests de dépistage de la galle verruqueuse, qui pourraient comprendre des tests de viabilité des spores. Des efforts sont actuellement déployés en vue d'accomplir des progrès à ce sujet.