Lignes directrices de l'abattage rituel des animaux pour alimentation humaine sans étourdissement préalable

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Introduction

Les titulaires de licence qui choisissent l'abattage rituel sans étourdissement préalable à l'établissement doivent comprendre complètement tous les risques associés au bien-être animal que peut comporter un tel procédé et leur responsabilité dans l'identification et la maîtrise de ces risques, tous inclus dans le cadre du plan de contrôle préventif (PCP) pour le bien-être animal de l'établissement. Ils restent responsables même si la personne qui effectue l'abattage rituel est un saigneur sous contrat et que l'activité d'abattage elle-même est menée dans le cadre des règles relatives aux exigences religieuses (exigences islamiques ou judaïques).

Le titulaire de licence doit tenir compte du fait qu'un abattage rituel effectué correctement sans étourdissement préalable prend du temps; cela signifie que la vitesse opérationnelle de la chaîne doit être ajustée pour permettre l'application efficace de toutes les mesures de prévention des risques pour le bien-être animal au cours de n'importe quelle partie de ce procédé.

Il est de la responsabilité du titulaire de licence d'obtenir toutes les informations religieuses auprès des associations religieuses appropriées (soit islamiques ou judaïques) avant de commencer à procéder à l'abattage rituel sans étourdissement préalable dans l'établissement. En outre, le titulaire de la licence doit se familiariser avec les exigences relatives à l'abattage halal ou judaïque afin de mettre au point des mesures préventives efficaces dans le cadre du PCP pour le bien-être des animaux.

Pour les résultats requis en vertu du RSAC, de chaque disposition réglementaire relative à l'abattage rituel sans étourdissement préalable, voir : Abattage rituel sans étourdissement préalable

Compétence, qualification et formation dans le cadre du Plan de contrôle préventif (PCP)

  • Ce protocole écrit devrait comprendre le rôle et les compétences attendues de toute les personnes qui procèdent à l'abattage rituel, employés ou contractuels, y compris la preuve des qualifications/certifications requises pour le saigneur rituel, le cas échéant, de la part des organisations religieuses de certification/qualification appropriées.
  • Le protocole écrit doit, conformément au RSAC 89 (1)(d) :
    • comprendre les mesures préventives, les procédures de surveillance, de vérification, les procédures relatives aux mesures correctives ainsi que les critères de performance permettant d'évaluer leur efficacité
    • inclure les registres des preuves de l'efficacité du PCP, tel que mis en œuvre par le titulaire de la licence
    • inclure la documentation ou les validations à l'appui de l'efficacité, fondée sur des preuves, des mesures et des procédures préventives sélectionnée
    • contenir les résultats des audits de l'abattage rituel effectués dans l'établissement (audits internes/audits par un tiers)
    • inclure les protocoles et les dossiers de formation:
      • des employés qui manipulent les animaux et surveillent les résultats escomptés:
      • les employés sont formés pour savoir comment surveiller la perte de conscience
      • ils sont formés pour reconnaître l'échec de la perte de conscience durant la saignée conformément aux critères de rendement établis dans le PCP pour le bien-être animal
      • ces employés compétents seront tenus de mettre en œuvre immédiatement les procédures relatives aux mesures correctives, telles que l'étourdissement après l'incision, en cas de problèmes (écarts) afin de prévenir des souffrances évitables à chaque animal
      • ils comprennent qu'une procédure relative aux mesures correctives lors d'un écart ne comprend jamais de deuxième incision, ce qui signifie que le couteau ne doit pas être réintroduit dans le cou de l'animal pour une nouvelle incision (auquel cas les incisions deviennent non fluides)
      • ils savent que l'abattage sans étourdissement préalable doit être arrêté en cas de problèmes récurrents jusqu'à ce que les problèmes aient été résolus
      • ils s'assurent que l'animal est inconscient avant sa suspension en utilisant une surveillance multicritères des signes indicateurs
      • ils continuent d'évaluer les animaux sur le rail de saignée pour s'assurer de la mort avant que les procédures d'habillage ou de manipulation de la plaie à des fins religieuses ne soient entreprises.
  • être révisé et modifié selon les besoins par le titulaire de la licence afin de garantir son efficacité continue

Tableau récapitulatif des principaux facteurs de risque pour le bien-être animal et mesures préventives recommandées dans le cadre du PCP lors de l'abattage rituel sans étourdissement préalable des mammifères

Facteurs de risque pour le bien-être animal Exemples Mesures préventives recommandées

Animal pour alimentation (mammifères)

L'espèce, la race, l'âge, le sexe, le tempérament, l'expérience de manipulation doivent être favorable au résultat d'un animal calme pour l'abattage rituel sans étourdissement préalable pour éviter autant de détresse que possible à l'animal ou un danger pour le personnel en contact avec l'animal

Choisir en fonction de l'espèce, de la race, du tempérament individuel et de la plus grande l'expérience avec la manipulation humaine : les animaux doivent être dociles et calmes

Les animaux qui sont plus habitués au contact et à la manipulation humaine garderont plus facilement leur calme

Manipulation avant la contention

Les animaux qui ne sont pas suffisamment calmes ne seront pas facilement contentionnés pour l'incision rituelle; ceci peut mettre en danger les personnes qui les manipulent et causer une détresse à l'animal et peut-être même une blessure

Le protocole de formation met en évidence la capacité de l'employé à garder les animaux calmes en tout temps en utilisant ses connaissances et ses compétences en matière de comportement animal

Seuls les employés bien formés, compétents et qualifiés contentionnent l'animal

Garder les animaux calmes grâce à une manipulation douce et silencieuse est une exigence pour l'abattage halal et judaïque

Le lavage de la zone et de la cage de contention éliminant ainsi le sang, l'urine et la salive (en l'absence d'animaux) aidera les animaux à maintenir une prise de pieds sûre et, en combinaison avec l'utilisation d'une pression d'air négative dirigée loin de l'entrée de cette zone, aidera à réduire les phéromones de stress sécrétées par d'autres animaux précédemment abattus dans cet environnement

Le lavage du cou pour l'incision rituelle ne devrait pas causer de détresse à l'animal sinon l'animal ne peut pas rester calme.

Contention animale (cage, convoyeur, manuelle)

Les équipements de contention mal conçus/construit et mal entretenus peuvent amener l'animal à se débattre et à vocaliser avant l'incision en raison de la détresse et de la douleur

Un mauvais accès au cou de l'animal en raison de défauts de conception/construction ou de l'emplacement de l'équipement (y compris un éclairage inadéquat) peut empêcher l'exécution d'une incision rituelle, conformément aux exigences réglementaires du RSAC

La capacité limitée de voir la tête des animaux pour surveiller les indicateurs peut nuire à l'évaluation de l'état de conscience de l'animal ou à la capacité d'étourdir l'animal si nécessaire

Un animal qui est retenu pendant de longues périodes peut devenir en détresse

La contention manuelle et mécanique peut causer de la détresse ou des blessures à l'animal s'il est manipulé trop brusquement

Les cages ou les convoyeurs de contention doivent être bien conçus, construits et entretenus en bon état pour contrôler de manière optimale les mouvements de l'animal sans trop appliquer de pression; toutes les parties en contact avec l'animal doivent avoir des bords lisses et arrondis

L'équipement doit être situé dans une zone d'abattage bien conçue pour ce type de procédure y compris l'éclairage approprié pour éviter les refus d'avancer à l'entrée de la cage

Penser à utiliser un support abdominal pour empêcher l'animal de tomber trop tôt après l'incision rituelle afin de permettre un temps de saignement plus long en position debout

Les animaux ne sont pas placés dans l'équipement de contention ou contentionnés manuellement avant que tout soit prêt, pour minimiser le temps de contention

Contention de la tête

La contention mécanique ou manuelle de la tête qui n'est pas optimale, en raison d'une hyperextension ou d'une tension trop faible du cou, peut nuire à l'écoulement sanguin de la plaie suite à l'incision rituelle et peut causer de la détresse à l'animal

La contention mécanique pour la tête doit être bien conçu et fonctionner de manière appropriée; spécifique à l'espèce, l'âge, et à la taille des animaux pour alimentation

La tête de l'animal ne devrait pas être sous contention plus de 10 secondes avant l'incision rituelle (ceci comprend toutes les étapes depuis la contention de la tête jusqu'à la coupe rituelle)

La contention mécanique ou manuelle de la tête doit assurer un étirement optimal et une accessibilité au cou pour une incision rituelle, conformément aux exigences règlementaires du RSAC

Incision rituelle
(saignement / abattage)

Les problèmes possibles associés à l'incision incluent:

  • la longueur, le tranchant et l'entretien du couteau sont inadéquats
  • une incision trop basse au niveau du cou, qui peut être associée à des risques accrus de rétrécissement de l'artère (artère se rétractant dans sa gaine conjonctive) ou d'hématomes encapsulés de l'extrémité incisée de la carotide également appelés faux anévrismes ou effet de ballonnement
  • si les 4 principaux vaisseaux sanguins ne sont pas incisés à cause d'un mauvais positionnement du couteau, avec un angle au lieu d'une coupe droite, l'écoulement sanguin ne se fera pas correctement, sera pas abondant et retardera ainsi la perte de conscience

Une incision bien placée dans le 1/3 supérieur du cou, au niveau de la première vertèbre cervicale (C1), favorisera un meilleur écoulement sanguin en évitant les faux anévrismes; par conséquent, cela devrait toujours être inclus dans la technique attendue

Il doit y avoir un espace adéquat pour que le saigneur rituel puisse accéder au cou de l'animal afin d'effectuer une coupe droite plutôt qu'une coupe à angle

La technique d'incision doit inclure la capacité d'exécuter une incision rituelle fluide sans soulever le couteau du cou pour une autre incision l'utilisation d'un couteau long d'au moins deux fois la largeur du cou de l'animal et l'entretien du couteau pour le pouvoir tranchant et l'absence d'encoche ou d'autres défauts; tous ces éléments sont des qualifications/compétences essentielles pour le saigneur rituel

Gestion post-incision

L'écoulement sanguin peut être entravé si la plaie n'est pas gardée ouverte assez longtemps suite à la libération trop rapide de la contention de la tête, surtout du soulève-menton

Une fois libéré de la contention, la position de la tête par rapport au corps peut aussi obstruer l'écoulement sanguin, par exemple toute flexion du cou qui referme ou couvre la plaie

Une fois libéré de la contention, une pression directe de n'importe quelle partie de la cage de contention peut aussi obstruer l'écoulement sanguin, par exemple le contact du cou avec le sol ou le rail du côté de la cage de contention

La contention du corps et de la tête devrait être relâchée légèrement après l'incision rituelle, tout en maintenant l'élévation du menton pour garder la plaie ouverte, afin d'aider à l'écoulement sanguin

Une fois que l'animal est libéré complètement, l'exploitant doit s'assurer qu'il n'y a pas d'obstacles supplémentaires qui nuisent à l'écoulement sanguin

L'animal ne doit pas tomber sur les bords de la cage de contention lorsque la tête est libérée de la contention afin de prévenir une douleur à la plaie qui entrerait en contact avec le bord de la cage

Le surveillant des animaux doit comprendre et utiliser correctement les indicateurs pour s'assurer que l'animal est suffisamment inconscient pour être totalement libéré de la contention

Mettre en œuvre l'étourdissement post-incision immédiatement comme mesure corrective pour un animal qui n'est pas inconscient selon les critères de rendement établis

Suspension des animaux

Les animaux qui sont accrochés ou suspendus en étant toujours conscients éprouveront de la peur, de la détresse et de la douleur

Le surveillant des animaux doit comprendre et utiliser correctement les indicateurs pour s'assurer que l'animal est inconscient avant de la suspendre

Mettre en œuvre l'étourdissement post-incision immédiatement comme mesure corrective pour un animal qui n'est pas inconscient selon les critères de rendement établis ou qui présente des signes de détresse ou de souffrance avant de le suspendre

Les signes de détresse ou de souffrance comprennent la panique, des mouvements de la gueule dans un effort pour vocaliser, des yeux protubérants, des tentatives pour retrouver la position sternale/debout

Inclure la tolérance 0 comme critère de rendement pour les animaux toujours conscients après la suspension aux crochets de la chaîne d'abattage; étourdir ces animaux immédiatement

Procédures d'habillage (comprend la manipulation des plaies et les incisions supplémentaires à des fins religieuses)

Les animaux qui sont toujours conscients et vivants, lorsqu'ils sont accrochés sur la chaîne d'abattage, risquent de subir des procédures d'habillage qui leur causeront des souffrances

Inclure la tolérance 0 comme critère de rendement pour les animaux qui sont toujours vivants une fois accrochés sur la chaîne d'abattage

Étourdir immédiatement et attendre que l'animal soit mort

Faire une analyse des causes profondes pour déterminer comment ces événements inacceptables se sont produits afin d'éviter leur répétition

Contention et matériel de contention pour l'abattage rituel halal ou casher des mammifères domestiques

  • Les systèmes et équipements de contention efficaces comprennent les éléments suivants :
    • une bonne prise de pieds pour éviter les glissades et les chutes
    • des animaux qui entrent sans contrainte pour empêcher les animaux de devenir excessivement excités ou agités :
      • utiliser des techniques de comportement animal plutôt que des outils de conduite pour garder les animaux calmes
      • éviter les bruits, la lumière ou les odeurs qui pourraient distraire l'animal
    • les animaux y sont maintenus vers l'avant par un pousseur ou un dispositif de contention similaire pour empêcher les animaux de reculer ou de trop bouger
    • une contention mécanique pour le cou, un support pour le front et un soulève-menton, ou un dispositif similaire, qui :
      • n'applique qu'une pression modérée
      • évite une flexion excessive du cou vers le dos (hyperextension).
    • des manœuvres fluides et silencieuses qui minimisent les bruits et les mouvements stressants pour garder les animaux calmes :
      • pas de mouvements saccadés
      • pas de sifflements ou de bruits forts
    • comme le matériel de contention applique une pression ou une contention optimale sans causer de détresse, de blessure ou de douleur à l'animal, l'employé devrait pouvoir contrôler le réglage de la pression des dispositifs mécaniques de contention, facilement et efficacement en tout temps.
    • conçu pour permettre :
      • que les animaux puissent être facilement surveillés afin de déceler la perte de conscience rapide; la tête est accessibles et visibles de près ainsi qu'entièrement accessible pour l'étourdissement lorsque nécessaire
      • un étourdissement rapide et sûr, en cas de besoin, par exemple lorsque l'animal n'est pas inconscient selon les critères de rendement établis ou présente des signes de détresse.
  • Pour la plupart des animaux, la contention en position debout pour l'abattage rituel représente la meilleure méthode de contention sans cruauté.
    • Il existe des systèmes de contention en position debout efficaces et sans cruauté pour tous les ruminants. Par exemple :
      • la cage à bovins de l'American Society for the Prevention of Cruelty to Animals (ASPCA)
      • des systèmes de convoyeurs en position debout peuvent être adaptés pour les petits veaux, les ovins et les caprins
      • les ovins et les caprins peuvent être abattus rituellement lorsqu'ils sont immobilisés couchés sur le côté, à condition qu'ils ne présentent aucun signe de détresse
      • L'inversion d'animaux pleinement conscients pour l'abattage rituel peut causer une détresse et une peur considérable pour tous les animaux, causées par exemple, par l'aspiration des liquides du rumen (ruminants) et la compression des organes thoraciques gênant ainsi la respiration, spécialement chez les bovins adultes, bouvillons et veaux lourds.
      • Un lapin conscient, non étourdi, doit être immobilisé manuellement dans sa position naturelle debout pour l'incision rituelle puisque les lapins peuvent paniquer facilement et se blesser eux-mêmes en se fracturant le dos à force de donner des coups avec leurs puissants membres

Incision de l'abattage rituel

  • D'abord et avant tout, l'incision rituelle du cou de l'animal doit être effectuée habilement pour un saignement rapide et déclencher la perte de conscience rapidement.
  • L'abattage se fait d'un seul coup de couteau ou, pour les bovins adultes, les bouvillons et les veaux lourds, d'un mouvement de va-et-vient continu du couteau, si nécessaire pour enfoncer le couteau plus profondément :
    • doit être fait sans interruption ou hésitation
    • pour les bovins adultes, bouvillons et veaux lourds, l'incision en continue peut comprendre plusieurs mouvements de glissement fluides du couteau sans aucune interruption, hésitation, à coup ou soulèvement du couteau du cou de l'animal pendant toute la durée de l'incision :
      • trois mouvements ne sont pas rares pour ces animaux
      • l'anatomie, la taille de l'animal, l'épaisseur du pelage ou les plis épais de la peau du cou, la largeur du cou et le type de contention peuvent affecter le nombre de mouvements continus de va-et-vient nécessaire pour compléter l'incision rituelle; ces facteurs doivent être pris en compte lors de l'évaluation d'une incision rituelle
      • plus de mouvements continus peuvent être nécessaires à l'occasion dans des cas individuels mais ne devraient pas être considérés comme routiniers
      • avant tout, le tranchant et la longueur de la lame du couteau, ainsi que la technique de contention, sont les éléments clés pour effectuer correctement l'abattage rituel
    • Les deux carotides ainsi que les veines jugulaires internes et externes doivent être sectionnées ensemble avec la même incision fluide ou des mouvements continus de va-et-vient en vertu des exigences réglementaires du RSAC.
    • Le couteau devrait être au moins deux fois plus long que la largeur du cou de l'animal et extrêmement aiguisé pour chaque animal :
      • le couteau devrait être testé régulièrement pour s'assurer de son tranchant, par exemple,
        • suspendre un morceau de papier par un coin avec le pouce et l'index et avec l'autre main le couper avec le couteau à travers le bord du papier en douceur et sans effort
    • Le couteau ne devrait pas avoir d'encoches ni d'autres imperfections susceptibles de déchirer les tissus et causer de la douleur

Signes d'inconscience ou de mort chez les mammifères pour alimentation, abattus rituellement sans étourdissement préalable

Comme il existe une perte de conscience graduelle due à l'anoxie progressive plutôt qu'une perte de conscience immédiate, comme cela se produit pour certaines méthodes d'étourdissement, pendant l'abattage rituel cela peut compliquer l'évaluation de l'inconscience avant la suspension et la mort pour les raisons suivantes :

  • il peut y avoir un large éventail de variations individuelles dans la perte de conscience sans étourdissement préalable, en fonction de l'espèce, de la taille, de l'âge, du sexe et de l'état d'excitabilité de l'animal, par exemple :
    • les bovins adultes, les bouvillons, génisses et les veaux lourds, retrouvent parfois brièvement la position debout en raison d'ajustements physiologiques transitoires avant une perte de posture permanente; il faut remédier à ce problème en étourdissant immédiatement l'animal, car ceci prolonge la perte de conscience de manière inacceptable
      • les artères vertébrales peuvent continuer à fournir du sang au cerveau puisqu'elles ne sont pas sectionnées lors de l'abattage rituel
      • la formation d'occlusions dans les carotides peut ralentir la saignée
      • des mécanismes physiologiques sont activés pour tenter d'augmenter la circulation de sang vers le cerveau dans le cadre de la réponse au choc physiologique, comme la vasoconstriction périphérique, la tachycardie et l'hyperventilation
    • en outre, les bovins adultes, les bouvillons et les veaux lourds ont parfois démontré des saignées plus lentes que les petits ruminants:
      • le cerveau de ces bovins est proportionnellement plus petit en poids que les petits ruminants, nécessitant moins de volume sanguin total pour perfuser le cerveau; cela peut permettre à la conscience de persister plus longtemps pendant la perte de sang chez les bovins adultes
      • les artères carotides de ces bovins sont proportionnellement plus petites par rapport au volume sanguin total, ce qui ralentit les temps de saignée et ralentit les pertes de tension artérielle comparativement aux ruminants de plus petite taille
    • d'autre part, il a été démontré que le cerveau des animaux plus jeunes résiste plus longtemps aux effets de l'anoxie, ce qui entraîne une prolongation de l'état de conscience
    • les veaux ont des artères plus élastiques, ce qui peut les rendre à risque de plus d'occlusions
  • d'autres signes peuvent aussi être associés à l'anoxie progressive, comme des mouvements involontaires des membres ou du cou, des convulsions et une fasciculation musculaire (soubresauts de la peau) :
    • ces signes peuvent compliquer l'évaluation de l'inconscience, comme le réflexe de redressement utilisé pour l'évaluation après l'étourdissement, et peuvent être difficiles à distinguer des mouvements non intentionnels des membres et du cou pouvant se produire avec l'anoxie progressive
    • la fasciculation musculaire ou les contractions involontaires des muscles sous-cutanés peuvent être observées sous forme de soubresauts ou des mouvements ondulatoires et peuvent survenir avec l'anoxie progressive et ne devraient pas être confondues avec la respiration lorsque visible dans la région du flan
  • en outre, il existe une zone de transition (appelée zone grise) dans laquelle se trouvent des états de conscience intermédiaires entraînant une absence de distinction nette entre la conscience et l'inconscience

Compte tenu de ces facteurs de complication pour ce genre d'abattage, une approche prudente et multicritères, pour évaluer les signes indicateurs à partir du moment où l'animal pour alimentation se trouve dans la cage de contention, est abattu rituellement et jusqu'à sa mort, est exigée afin d'éviter à chaque animal toute souffrance inutile.

Tableau des signes indicateurs recommandés pour la surveillance (ceux avec des valeurs prédictives plus élevées)

Les signes indicateurs pour évaluer si un animal est toujours conscient

L'absence de n'importe lequel de ces indicateurs ne constitue pas une évaluation fiable de l'inconscience

Les signes indicateurs pour déterminer si un animal est inconscient

Posture debout (ne devrait pas persister plus de 30 à 40 secondes pour les bovins adultes, les bouvillons et les veaux lourds, 10 à 15 secondes pour les petits ruminants, incluant les petits veaux et les lapins)

Langue raide et enroulée

Mouvements de vocalisation

Clignement spontané (particulièrement en combinaison avec des mouvements de suivi oculaire)

Réflexe de menace

Absence de respiration rythmique (deux mouvements réguliers ou plus des côtes, inspiration et expiration)

Absence de réflexe palpébral (après 3 résultats négatifs consécutifs à 20 secondes d'intervalle)

Absence de réflexe cornéen (après 3 résultats négatifs consécutifs à 20 secondes d'intervalle)

Voici d'autres indicateurs utiles pour le suivi de l'évaluation de l'inconscience :

  • le roulement des yeux vers l'arrière peut se produire avec la perte de posture
  • absence de tonus musculaire de la mâchoire et du corps
  • le regard vide avec la pupille dilatée, situé au centre
  • absence de réflexe des cils ou des paupières
  • absence de réponse au test de pincement (oreille, septum nasal) bien qu'ayant une valeur prédictive inférieure à celle d'autres indicateurs

Les indicateurs pour évaluer si l'animal est mort comprennent :

  • regard vide
  • pupilles dilatées
  • absence de réflexe cornéen (après 3 résultats négatifs consécutifs, à 20 secondes d'intervalle)
  • arrêt de la respiration, incluant la respiration agonique terminale
  • arrêt des saignements actifs de la plaie (peut encore dégoutter)

Étourdissement comme procédure relative aux mesures correctives

  • Puisque l'abattage rituel ne provoque pas une perte de conscience instantanée :
    • les meilleures pratiques de gestion post-incision incluent que l'animal doit être étourdis si :
      • il ne s'affaisse pas dans le délai spécifié, fixé par le titulaire de la licence dans son PCP, sur la base des normes/critères de performance reconnus sinon, une validation de normes/critères de performance alternatifs est requise comme preuve de l'efficacité
      • il présente des signes persistants de conscience ou de détresse sur la base d'une évaluation collective des signes indicateur
      • en cas de doute, l'exploitant doit prendre les mesures appropriées pour chaque animal afin de s'assurer qu'il progresse aussi rapidement que possible vers un état d'insensibilité, par exemple en utilisant l'étourdissement après l'incision

Abattage rituel des oiseaux sans étourdissement préalable

  • Le PCP du titulaire de licence doit inclure les mesures de prévention, les procédures et les informations suivantes :
    • la surveillance de la manipulation sans cruauté, de la sensibilité de l'animal, de l'efficacité de l'abattage rituel et les mesures correctives à prendre lorsque nécessaire
    • comme pour les ruminants, le bien-être des oiseaux sera meilleur s'ils sont calmes avant l'abattage, par conséquent, cela devrait être souligné dans les procédures écrites sur la manipulation sans cruauté des oiseaux
    • l'abattage rituel des oiseaux est effectué d'une seule incision, pour un sectionnement rapide, simultané et complet des deux artères carotides et des veines jugulaires pour un écoulement sanguin rapide
    • chez les oiseaux, l'inconscience devrait se produire dans les 15 secondes suivant l'incision pour un abattage rituel convenable sans étourdissement préalable
    • il n'est pas permis d'accrocher un oiseau pleinement conscient comme moyen de contention mécanique en vue de son abattage sans étourdissement préalable dans les établissements sous règlementation fédérale au Canada
    • avant l'incision, la meilleure façon de faire est la suivante : une personne tient l'oiseau pendant que le saigneur procède à l'incision rituelle
    • après l'incision et avant d'être accrochés, les oiseaux devraient être tenus ou placé dans des cônes appropriés pour l'espèce, la taille et le poids de l'oiseau, jusqu'à ce qu'ils perdent leur sensibilité; ceci assure un écoulement sanguin sans entrave, car la rétraction de la tête ou du cou peut ralentir le débit sanguin
    • pour les oiseaux qui ne perdent pas conscience rapidement, la procédure relative aux mesures corrective peut inclure la décapitation rapide de l'oiseau

Signes d'inconscience/de mort chez les oiseaux abattus rituellement sans étourdissement préalable

  • Signes d'inconscience pouvant inclurent :
    • aucun clignement spontané des yeux observés
    • aucune respiration rythmique observable (observer la région du cloaque)
    • la tête et le cou sont mous
    • aucun réflexe de redressement
    • aucun mouvement du bec (mouvements d'ouverture et de fermeture)
  • Signes de mort chez les oiseaux après un abattage rituel sans étourdissement préalable :
    • arrêt permanent de la respiration (observer l'abdomen);
    • absence de réflexe cornéen ou palpébral
    • pupilles dilatées;
    • corps détendu (carcasse molle)
    • arrêt du saignement des artères carotides et des veines jugulaires sectionnée

Les oiseaux peuvent être suspendus lorsqu'ils sont évalués au moins comme étant inconscients mais doivent être évalués comme étant morts avant l'échaudage; au moins 90 secondes de saignée avant l'échaudage est recommandé.

Oiseaux considérés non admissibles à l'abattage rituel par le saigneur rituel

  • Le PCP du titulaire de licence doit inclure un protocole écrit sur la manipulation sans cruauté des oiseaux que le saigneur rituel juge non admissibles à l'abattage rituel.
    • Ces oiseaux rejetés peuvent être abattus sans cruauté à l'aide d'une méthode acceptée, comme la décapitation rapide.

Pertinence de l'abattage rituel sans étourdissement selon l'espèce animale pour alimentation

  • L'abattage rituel sans étourdissement préalable nécessite des conditions spéciales de contention pour empêcher l'animal de trop bouger afin de permettre au saigneur rituel de faire l'incision du cou, et en même temps, l'animal reste aussi calme et immobile que possible.
  • L'animal devant faire l'objet d'un abattage rituel sans étourdissement préalable devrait être d'une espèce, d'un tempérament ou d'une nature permettant de le maintenir calme assez facilement pendant la contention que nécessite l'abattage rituel sans étourdissement préalable afin de prévenir toute souffrance évitable pour l'animal ou tout danger pour les employés en raison d'un comportement imprévisible et possiblement agressif de l'animal.
  • Les animaux pour alimentation qui ont traditionnellement fait l'objet d'un abattage rituel sans étourdissement préalable comprennent les races domestiquées de bovins, de caprins, et d'ovins et les espèces domestiquées d' oiseaux et de lapins.
    • Habituellement, ces animaux peuvent rester relativement calmes pendant le procédé d'abattage, selon le niveau et la manière dont ils ont été manipulés sans cruauté pendant leur vie et selon leur tempérament inhérent.
  • Le gibier d'élevage pour alimentation comme le bison, le buffle, tous les cervidés, le yak, le nandou, l'autruche et l'émeu peuvent conserver davantage de comportements d'animaux sauvages et sont donc plus imprévisibles.
    • En général, l'abattage sans étourdissement préalable convient moins à ce gibier d'élevage qu'aux animaux pour alimentation traditionnellement domestiqués.
    • En raison des risques supplémentaires pour le bien-être des animaux et pour les employés lors de la manipulation du gibier d'élevage, ces animaux ne devraient jamais être abattus sans étourdissement préalable.
  • Les chevaux paniquent facilement lorsqu'on tente d'immobiliser leur tête et ils ne sont jamais considérés comme admissibles à l'abattage sans étourdissement préalable.

Abattage rituel avec étourdissement de routine pré ou post-incision

L'étourdissement de routine, que ce soit avant ou immédiatement après l'incision, devrait être encouragé autant que possible pour l'abattage rituel.

Lorsque l'étourdissement post-incision fait partie du protocole d'abattage rituel, les meilleures pratiques sont qu'il soit effectué immédiatement (en quelques secondes) après l'incision rituelle, avant l'affaissement.

Les repères et les exigences pour l'étourdissement sans cruauté, fait avant ou après l'incision, sont les mêmes que ceux utilisés avant l'incision et la saignée lors de l'abattage conventionnel avec étourdissement.

L'étourdissement, lorsqu'il est pratiqué pour l'abattage rituel, doit être effectué conformément à la réglementation et aux politiques concernant les exigences en matière d'étourdissement ainsi qu'aux meilleures pratiques et ce, en tout temps.

Références et informations additionnelles

Références et informations additionnelles de l'ACIA

Exigences règlementaires de l'ACIA en matière de traitement sans cruauté des animaux pour alimentation lors des activités d'abattage dans le cadre du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada
Guide des bonnes pratiques de L'ACIA

Références et information additionnelles