Étourdissement mécanique, électrique ou au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état de conscience ou d'inconscience

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Introduction – Étourdissement préalable à l'abattage

L'étourdissement avant l'abattage vise à rendre l'animal inconscient, de manière à ce qu'il ne ressente ni la douleur ni la détresse associées à l'incision et à l'exsanguination lors de l'abattage. Malgré ses résultats bénéfiques, permettant d'éviter les souffrances et les douleurs, l'étourdissement est une activité d'abattage reconnue universellement qui représente un important risque pour le bien-être de l'animal. La méthode d'étourdissement peut non seulement causer de la souffrance si elle est mal effectuée, mais elle peut aussi donner lieu à une situation tout à fait inacceptable où un animal encore conscient est exposé à des procédures d'habillage qui lui causeront beaucoup de souffrance et d'angoisse avant de mourir.

Les méthodes d'étourdissement peuvent être irréversibles, ce qui signifie que l'animal ne reprendra pas conscience, même si son cœur bat toujours. En revanche, avec des méthodes d'étourdissement réversibles, l'animal peut reprendre conscience. Avec de telles méthodes, c'est l'exsanguination résultant du sectionnement des vaisseaux sanguins qui provoque la mort de l'animal.

L'étourdissement doit rencontrer pleinement les exigences suivantes afin de démontrer que la souffrance est évitée pour chaque animal destiné à l'alimentation :

  • L'animal doit rester dans un état d'inconscience au-delà de la durée nécessaire à l'incision du cou et la saignée menant à la mort de l'animal
  • La méthode d'étourdissement ne doit causer qu'un minimum de signes de détresse chez l'animal avant la perte de conscience.

Évaluer l'état d'inconscience chez un animal étourdi n'est pas toujours facile. L'évaluation après l'étourdissement de l'état de conscience certaine sera clairement différenciée de l'état d'inconscience certaine (y compris la mort cérébrale) par l'observation des signes bien documentés, associés avec ces états. Mais il y a une zone de transition, ou zone grise, entre la conscience et l'inconscience, lorsque l'animal peut passer d'un état à l'autre et vice versa, cela peut nécessiter d'étourdir l'animal de nouveau pour éviter qu'il ne reprenne conscience.

Toutes les méthodes d'étourdissement présentent un risque d'échec. Toutefois, lorsqu'elles sont exécutées par du personnel qualifié et bien formé, avec du matériel bien entretenu et utilisé selon les spécifications du fabricant, il devrait être possible de maîtriser ce risque de manière à prévenir toute souffrance évitable.

Définitions

Les définitions suivantes s'appliquent aux termes utilisés dans le présent document :

Ampère
Unité de mesure de l'intensité du courant électrique dont l'abréviation est « A » (Amperage)
Ampèremètre
Appareil de mesure de l'intensité du courant électrique (Ammeter)
Basse fréquence
Cycles électriques variant entre 50 et 200 Hertz (Hz) utilisés pour étourdir les animaux (Low frequency)
Boîte d'étourdissement
Petit enclos dans lequel on garde les animaux que l'on doit étourdir (Stun box)
Chocs électriques prématurés
Décharge électrique douloureuse subie par certains animaux (habituellement les porcs) lorsque le courant passe avant que l'électrode d'étourdissement n'entre complètement en contact avec l'animal. En général, les animaux qui reçoivent des chocs prématurés poussent des cris (Hot wanding)
Convoyeur de contention
Convoyeur mobile qui maintient l'animal dans la position voulue pour l'étourdissement (Restraint conveyor)
Courant
Déplacement de la charge électrique (Current)
Courant alternatif (CA)
Courant électrique dont le sens et l'intensité varient de façon cyclique (Alternating current – AC)
Courant continu (CC)
Courant électrique d'intensité constante qui se déplace toujours dans le même sens (Direct current – DC)
Crise clonique
Crise qui se caractérise par une succession de spasmes convulsifs (Clonic seizure)
Crise tonique
Crise caractérisée par une rigidité musculaire qui suit immédiatement un étourdissement électrique ou mécanique (Tonic seizure)
Électro-immobilisation
Utilisation d'un courant électrique pour immobiliser des animaux – ne pas confondre avec l'étourdissement électrique; les animaux immobilisés sont paralysés, mais ils restent sensibles (Electroimmobilization)
Électronarcose
Insensibilité causée par l'étourdissement électrique (Electronarcosis)
Enclos d'étourdissement
Enclos dans lequel les animaux sont étourdis, généralement par petits groupes (par exemple, agneaux, porcs) (Stunning pen)
Enclos de pré-étourdissement
Enclos situé près de l'aire d'étourdissement utilisé pour garder les animaux avant l'abattage (Pre-stun pen)
Équipement d'étourdissement d'urgence
Équipement d'étourdissement conservé à portée de main et prêt à utiliser en cas de défaillance de l'équipement d'étourdissement primaire (Backup stunning equipment)
Étourdissement pénétrant
Étourdissement où le projectile pénètre le crâne (Penetrative stunning)
Étourdissement tête seulement
Étourdissement par un courant électrique appliqué à la tête. Ce type d'étourdissement ne dure pas longtemps, les animaux récupèrent rapidement s'ils ne sont pas saignés immédiatement (Head-only stunning)
Étourdissement tête-cœur
Étourdissement par un courant électrique qui traverse simultanément le cerveau et le cœur ou qui traverse d'abord le cerveau et, immédiatement après, le cœur. Ce type d'étourdissement est parfois appelé « étourdissement électrique irréversible » (Head-to-heart stunning)
Exsanguination
Vider le corps de son sang (Exsanguination)
Fréquence (dans le domaine de l'électricité)
Nombre de répétitions d'un cycle au cours d'une période de temps déterminée (Frequency)
Habillage ou procédure d'habillage
Toute coupe ou enlèvement d'une partie de la carcasse, à l'exception de l'incision faite pour la saignée (Dressing or dressing procedure)
Haute fréquence
Cycles électriques supérieurs à 200 Hertz (Hz) utilisés pour étourdir les animaux (High frequency)
Inconscient
À qui la conscience fait défaut; chez qui la fonction cérébrale est perturbée de façon temporaire ou permanente; l'animal inconscient est incapable de répondre aux stimuli normaux et à la douleur (dans ce document, les termes « insensible » et « inconscient » sont interchangeables) (Unconscious)
Insensible
Qui n'est pas conscient; chez qui la fonction cérébrale est perturbée de façon temporaire ou permanente. Ainsi, l'animal est incapable de répondre aux stimuli normaux, y compris la douleur (dans ce document, les termes « insensible » et « inconscient » sont interchangeables) (Insensible)
Intensité
La quantité d'électricité que débite un courant continu pendant l'unité de temps (Amerpage).
Intervalle entre l'étourdissement et la saignée
Délai entre le moment où l'animal est rendu inconscient par l'étourdissement et celui où les principaux vaisseaux sanguins sont sectionnés (Stun-to-stick interval)
Loi d'Ohm
Intensité du courant (ampère ou milliampère) = Tension (volts) ÷ Résistance (Ω = ohm) (Ohm's law)
MA
Mort à l'arrivée (DOA – Dead on arrival)
Perforation
On parle de perforation lorsque le projectile (d'une arme à feu) ressort du crâne par le côté opposé à celui où il est entré (Perforation)
Résistance (dans le domaine électrique)
Ensemble des propriétés qui limitent l'intensité du courant (Resistance)
Respiration rythmique
Respiration régulière qui indique que le tronc cérébral fonctionne (du moins partiellement); généralement caractérisée par au moins deux efforts d'inspiration et d'expiration du thorax (Rhythmic breathing)
Ricochet
On parle de ricochet lorsque le projectile (d'une arme à feu) rebondit sur une surface (Ricochet)
Saignée
Sectionnement des principaux vaisseaux sanguins permettant l'exsanguination. Il existe deux méthodes de saignée chez les espèces à viande rouge (Sticking)
Saigner
Action causant une perte de sang suffisante pour entrainer la mort (Bleeding out)
Sensibilité
État de conscience où il y a une capacité de répondre aux stimuli et à la douleur. La sensibilité nécessite l'activité du tronc cérébral et de certaines régions corticales du cerveau. Terme utilisé de façon interchangeable avec « conscience » (Sensibility)
Temps de saignée
Temps nécessaire pour que la perte de sang cause la mort (Bleed-out time)
Tension
Différence de potentiel entre deux points, en volts (Voltage)
Titulaire de licence
Le titulaire de licence ou personne morale a obtenu une licence permettant d'effectuer des activités d'abattage dans un établissement d'abattage d'animaux destinés à la consommation humaine (Licence holder)

Étourdissement mécanique des animaux destinés à l'alimentation

  • L'étourdissement mécanique produit un état pathologique du cerveau incompatible avec la conscience et la sensibilité jusqu'à ce que l'animal soit vidé de son sang.
  • L'étourdissement mécanique nécessite une visée approprié pour atteindre ce résultat.
  • La meilleure façon d'atteindre la zone ciblée est de viser la zone frontale médiane.
  • Lorsqu'il est utilisé, le projectile doit être orienté vers le tronc cérébral de l'animal pour des résultats d'étourdissement plus uniformes.
    • Pour cibler le tronc cérébral à l'aide de repères autres que la ligne médiane frontale, on peut viser, par exemple :
      • le côté de la tête, derrière l'oreille ou près de la crête nuchale (protubérance intercornuale) sur le dessus ou à l'arrière de la tête;
  • D'autres approches risquent toutefois d'augmenter la probabilité de manquer le tronc cérébral et le cerveau moyen;
  • Un projectile peut sectionner la moelle épinière sans causer l'inconscience.
  • Si un repère autre que la zone frontale médiane est utilisé, l'exploitant de l'établissement doit présenter des données documentées et validées montrant que l'approche permet d'étourdir les animaux de manière appropriée.
    • Par exemple, avec une arme à feu, la crête nuchale (protubérance intercornuale, dessus de la tête) peut être un repère plus utile chez les moutons à cornes et les chèvres.

Étourdissement au pistolet percuteur (à tige captive)

  • L'étourdissement au pistolet percuteur à tige captive peut se faire avec ou sans pénétration de la tige.
  • Les deux méthodes reposent sur une interruption massive et instantanée de la fonction cérébrale afin de rendre l'animal inconscient.
  • Les cartouches à air comprimé ou celles avec de la poudre à canon ou un ressort sous tension poussent la tige percutante contre le crâne ou à travers celui-ci.

Étourdissement pénétrant au pistolet percuteur à tige captive

  • L'inconscience résulte de l'effet combiné du coup commotionnel à la tête et de la pénétration de la tige qui endommage le cerveau sur son passage.
    • À lui seul, l'impact crée des ondes de pression ou de choc qui perturbent la fonction normale du cerveau de plusieurs façons, y compris par l'aplatissement controlatéral du cerveau par rapport au coup.
    • Le passage et le retrait de la tige causent un effet de cavitation qui crée des dommages additionnels : hémorragie, fragmentation des os, écrasement, lacérations et déchirures des axones et des vaisseaux sanguins.
  • Même lorsque la visée n'est pas optimale, si l'animal bouge par exemple, celui-ci peut quand même être étourdi correctement à cause des dommages massifs dus à l'impact et aux dommages locaux causés par la tige.
    • Viser un peu plus haut ou un peu plus bas peut fonctionner, pourvu que les régions essentielles du tronc cérébral soient endommagées.
  • Toutefois, si les structures pertinentes ne sont pas endommagées ou si les dommages sont limités, l'animal peut demeurer conscient ou partiellement conscient; il faudra un deuxième étourdissement.
    • Viser trop haut n'atteindra que le cervelet.
    • Viser trop bas n'endommagera que peu le cortex frontal, blessant l'animal qui demeurera conscient.

Étourdissement non pénétrant au pistolet percuteur à tige captive

  • L'inconscience résulte uniquement de l'impact du coup commotionnel de la tige percutante.
  • Les oscillations rapides des ondes de pression résultantes causent la perte de conscience.
  • L'impact peut également causer une fracture du crâne et une hémorragie interne du cerveau.
  • Il faut beaucoup de précision pour que cet étourdissement soit efficace ; par conséquent, les points de repère sont extrêmement importants.
  • C'est pourquoi l'étourdissement non pénétrant au pistolet à tige captive ne doit être utilisé que chez les très jeunes et les petits animaux comme les volailles, les lapins et les ruminants de moins de 10 kg; de plus leur tête doit être bien immobilisée pour favoriser la précision du coup.
    • Chez les animaux immatures, cette méthode peut écraser le crâne et entraîner un étourdissement inefficace.

Plan de contrôle préventif (PCP) pour le pistolet percuteur à tige captive

  • Le PCP écrit de l'exploitant sur le bien-être animal doit comprendre les mesures de prévention, les procédures et les renseignements suivants concernant le pistolet percuteur à tige captive pour l'étourdissement :
  • Les personnes qui utilisent l'équipement d'étourdissement sont dûment formées et qualifiées à cet effet, et sont capables de surveiller les signes d'un étourdissement efficace chez chacun des animaux.
  • Le modèle de pistolet, le calibre et la charge ainsi que la longueur, l'extrémité et la vitesse de la tige doivent être :
    • appropriés au type d'animal, conformément aux directives et/ou aux spécifications du fabricant;
    • efficaces pour l'utilisation prévue par l'exploitant;
    • consignés dans le PCP écrit.
  • Il doit y avoir suffisamment de pistolets d'étourdissement pour permettre une rotation des équipements afin d'éviter la surchauffe, et d'avoir à portée de main des équipements prêts à utiliser en cas d'échec de l'étourdissement.
  • L'équipement est utilisé, nettoyé, entretenu et entreposé conformément aux recommandations du fabricant.
  • Les cartouches de charge sont entreposées dans un endroit propre et sec et n'ont pas vieilli excessivement.
  • La vitesse de la tige est vérifiée par un contrôleur de vitesse, ou par des moyens similaires, tel qu'il est indiqué dans les instructions du fabricant.
  • La tige se rétracte complètement, comme prévu, après chaque utilisation.
  • La procédure inclut des tests de l'équipement ainsi que la fréquence des tests de l'équipement d'étourdissement
    • jamais de test sur des animaux vivants
    • la fréquence doit être au minimum à chaque démarrage des opérations, au début de chaque quart de travail et à chaque nouveau lot de volailles ou chaque rotation des employés.

Étourdissement à l'arme à feu

  • L'étourdissement à l'arme à feu ne sert que lorsque :
    • L'exploitant de l'établissement a démontré qu'aucun autre moyen d'étourdissement n'est pratique ou ne fonctionne aussi bien :
      • par exemple, chez les chevaux, les armes à feu peuvent étourdir mieux que les pistolets percuteurs à tige captive, selon la configuration de l'enclos d'étourdissement ainsi que la nature et le tempérament du cheval.
    • Ceux qui utilisent l'équipement d'étourdissement sont dûment formés et qualifiés à cette fin et sont capables de reconnaître les signes d'un étourdissement efficace.
    • Le calibre et la portée conviennent à l'espèce et à la catégorie de l'animal.
    • Les munitions choisies pour l'espèce et le type corporel à abattre permettent d'obtenir un étourdissement efficace tout en minimisant la surpénétration, les balles mal dirigées et les ricochets.
    • Les munitions sont entreposées dans un endroit propre et sec et ne sont pas excessivement vieilles
    • L'arme à feu est nettoyée, entretenue et entreposée de manière à en assurer le fonctionnement efficace.
  • De plus, il doit y avoir :
    • une barrière pare-balles entre l'aire d'étourdissement et l'aire d'abattage pour protéger les gens des balles mal dirigées et des ricochets;
    • un système de visionnement à distance pour surveiller l'efficacité de l'étourdissement et de l'insensibilité de l'animal sur le rail de saignée, comme protection contre les balles mal dirigées et les ricochets;
    • un système d'avertissement visible indiquant qu'il y a déchargement d'arme à feu;
    • un équipement d'étourdissement d'urgence prêt à utiliser et à portée de main.
  • Le PCP de l'exploitant doit comprendre, entre autres, les éléments suivants :
    • des documents écrits confirmant que l'équipement est conforme à la Loi sur les armes à feu ainsi qu'à toutes les réglementations provinciales et locales applicables, et les registres montrant que les armes à feu sont entretenues conformément aux recommandations du fabricant;
    • ceux qui utilisent les armes à feu sont dûment formés et qualifiés à cette fin et sont capables de surveiller les signes d'un étourdissement efficace chez chacun des animaux.
    • La procédure inclut des tests de l'équipement ainsi que la fréquence des tests de l'équipement d'étourdissement
      • jamais de test sur des animaux vivants
      • la fréquence doit être au minimum à chaque démarrage des opérations, au début de chaque quart de travail ou chaque rotation des employés et à chaque nouveau lot de volailles

Étourdissement au pistolet percuteur à tige captive des volailles ou des lapins

  • Cette méthode d'étourdissement :
    • peut être utilisée comme méthode principale d'étourdissement pour les oiseaux et les lapins des établissements à faible volume d'abattage en raison des vitesses de chaînes réduites;
    • nécessite un équipement approprié à l'espèce;
    • est exécutée par du personnel compétent conformément au PCP écrit de l'exploitant sur le bien-être animal.
      • ceux qui utilisent les équipements sont dûment formés et qualifiés à cette fin et sont capables de surveiller les signes d'un étourdissement efficace chez chacun des animaux.
      • la procédure inclut des tests de l'équipement ainsi que la fréquence des tests de l'équipement d'étourdissement
        • ne jamais tester sur des animaux vivants
        • la fréquence doit être au minimum à chaque démarrage des opérations, au début de chaque quart de travail ou chaque rotation des employés et à chaque nouveau lot de volailles ou de lapins

Étourdissement électrique

  • Le but de l'étourdissement électrique est de faire passer, à travers le cerveau, un courant d'une intensité et d'une durée suffisante pour en interrompre l'activité électrique rythmique normale.
  • Lorsque l'étourdissement électrique est fait correctement, le circuit d'électrification des électrodes produit, dans le cerveau, un champ électrique qui dépolarise ou hyperpolarise la membrane des neurones, causant une crise épileptiforme qui rend l'animal inconscient.
  • Selon les régions du cerveau qui sont affectées, l'état d'inconscience peut être superficiel et de courte durée ou plus profond et de plus longue durée.
  • Lorsque le courant passe aussi par le cœur, soit simultanément ou immédiatement après, celui-ci peut causer une fibrillation cardiaque, suivie d'un arrêt cardiaque et de la mort.
  • Pour l'étourdissement par passage d'un courant électrique par la tête seulement, les électrodes électrifiées doivent être placées de part et d'autre du cerveau de manière à ce que le courant passe à travers le cerveau.
  • Chez les mammifères, pour l'étourdissement par passage d'un courant électrique dans la tête et le corps, deux électrodes électrifiées doivent être placées de part et d'autre du cerveau et une troisième sur la poitrine, le sternum ou le dos de l'animal.
  • Chez la volaille, pour l'étourdissement par passage d'un courant électrique dans la tête et le corps, on utilise habituellement un bain d'eau électrifiée multiple. L'efficacité d'un tel système dépend toutefois des paramètres électriques utilisés.
  • Le seuil de courant nécessaire pour induire une perte de conscience immédiate pour un étourdissement efficace est plus important que celui requis pour provoquer des crises ou la perte des réflexes musculaires qui se produisent avec l'électro-immobilisation.
    • L'électro-immobilisation sans perte de conscience peut causer des souffrances inutiles à l'animal.
    • Les animaux qui sont électro-immobilisés semblent étourdis.
    • Mais ils sont toujours conscients et sensibles aux stimuli, dont les stimuli douloureux.
    • Par conséquent, les paramètres de l'étourdissement électrique qui doivent être utilisés sont ceux qui peuvent induire une activité de crise épileptiforme dans le cerveau.

Méthodes d'étourdissement électrique pour les mammifères pour alimentation

  • L'étourdissement électrique peut se faire avec un équipement portatif ou automatisé.
  • Pour une utilisation correcte de ce matériel, il faut que :
    • le bon équipement soit utilisé pour la bonne espèce, et ce, en tout temps;
    • le courant (nombre d'ampères et de volts) soit adéquat pour l'espèce abattue afin d'éviter l'électro-immobilisation;
    • les employés qui s'occupent de l'étourdissement aient reçu la formation adéquate pour l'instrument utilisé;
    • les animaux soient bien contentionnés et qu'ils restent calmes;
    • pour l'étourdissement par application de courant à la tête seulement, le résultat est un étourdissement réversible
    • les électrodes doivent toujours être placées de part et d'autre du cerveau afin que le courant traverse correctement le cerveau de tous les animaux destinés à l'alimentation
      • par conséquent, les électrodes ne sont pas placées sur le cou ou le museau de l'animal, par exemple pour les lapins :
        • lorsqu'on utilise de l'équipement pour appliquer un courant électrique seulement à la tête des lapins, si l'équipement est en contact avec le museau du lapin et non placé de part et d'autre de la tête, ceci provoquera seulement une électro-immobilisation et non un étourdissement efficace.
      • pour l'étourdissement par application de courant à la tête seulement, l'intervalle entre l'étourdissement et la saignée ne doit pas dépasser 15 secondes pour la plupart des espèces;
    • pour l'étourdissement par application de courant à la tête et au corps, le résultat est habituellement irréversible, lorsque fait correctement
    • les chocs prématurés de même que l'électro-immobilisation doivent être surveillés afin d'éviter des souffrances inutiles.
      • un choc électrique prématuré se produit si un animal reçoit un choc cardiaque avant que le courant ne soit appliqué à la tête
      • en général, les animaux qui reçoivent des chocs prématurés vocalisent à cause de la douleur (sauf pour les moutons)
  • Le PCP écrit de l'exploitant doit comprendre les mesures de prévention, les procédures et les renseignements suivants :
    • l'équipement d'étourdissement est clairement défini; quel type d'étourdissement il est censé fournir, ce qui inclut les résultats réversibles ou irréversibles
    • le protocole exigeant qu'il soit utilisé de manière appropriée, conformément aux spécifications du fabricant afin d'obtenir un étourdissement efficace;
      • l'instrument doit être positionné correctement de part et d'autre du cerveau afin que le courant traverse le cerveau;
    • un protocole écrit sur l'entretien de routine de l'équipement;
    • La procédure inclut des tests de l'équipement ainsi que la fréquence des tests de l'équipement d'étourdissement
      • jamais de test sur des animaux vivants
      • la fréquence doit être au minimum à chaque démarrage des opérations, au début de chaque quart de travail ou chaque rotation des employés et à chaque nouveau lot d'animaux
    • les réglages recommandés pour les animaux de différentes tailles qui sont étourdis, avec les spécifications concernant :
      • la tension (volts)
      • l'intensité du courant (ampères)
      • la fréquence
      • le type de courant (CC, CA ou les deux);
      • le type d'onde (sinusoïdale, carrée);
      • la durée de l'étourdissement.
    • Dans les cas où les recommandations du fabricant ne sont pas suivies, il faut étayer l'approche alternative utilisée par des données documentées ou une étude de validation faite par l'établissement.
    • La tension(volts) et l'intensité(ampères) du courant sont surveillées, faciles à voir et enregistrées en continu durant le quart de travail.
    • L'intensité(ampères) est le paramètre le plus important pour évaluer l'efficacité de l'étourdissement.
    • La durée d'application du courant sur l'animal est mesurée et consignée.
    • Un équipement d'étourdissement d'urgence bien entretenu doit être accessible rapidement comme procédure de rectification.

Système d'étourdissement électrique pour la volaille

Système d'étourdissement électrique multiple pour la volaille

  • Il existe des systèmes de bains d'eau et de plaques d'étourdissement monophases ou multiphases :
    • soit une seule phase électrique avec une seule forme d'onde et une seule intensité de courant; ou deux phases consécutives avec des formes d'onde et/ou des intensités de courant différentes :
      • Par exemple, pour un système à deux phases, à deux plaques :
        • une phase transmet un CA (phase de courant alternatif de basse fréquence, avec une forme d'onde sinusoïdale.) et l'autre transmet un CC pulsé (haute fréquence, phase de courant continue pulsé);
        • chaque section de phase (CA et CC) doit être munie d'appareils de mesure de l'intensité du courant (ampères) et de la tension(volts), appliquée à cette section de l'étourdisseur, pour évaluer le fonctionnement efficace de l'équipement;
        • le calcul de la quantité de courant appliquée pour étourdir un oiseau n'est pas la somme des quantités de courant transmises à chaque phase, puisque chaque section est une phase d'étourdissement distincte de l'ensemble du système et le courant appliqué à chaque oiseau dépend du nombre d'oiseau présent dans chaque section de phase au moment de l'étourdissement
        • chaque section de phase (CA et CC) doit fournir suffisamment d'intensité de courant pour rendre l'oiseau insensible, sinon, il y a un risque d'étourdissement inefficace ou d'électro-immobilisation;
        • la barre de mise à la terre doit entrer en contact avec tous les crochets des sections de phase CA et CC.
      • Par exemple, pour un système de bain d'eau monophasé :
        • La hauteur du niveau de l'eau et le niveau de saumure dans le bain d'eau de l'étourdisseur sont ajustés tout au long de la journée, si nécessaire, pour s'assurer que même les plus petits oiseaux sont submergés jusqu'à la base de leurs ailes, ou les épaules des oiseaux dans l'eau électrifiée
        • Pour des systèmes nécessitant une salinité plus élevée, le sel peut être ajouté à la solution du bain d'eau avant le début des étourdissements et une concentration efficace de sel dans la saumure est maintenue tout au long de la journée pour faciliter la circulation d'un courant électrique efficace à travers les oiseaux
        • Les courants CA ou CC sont utilisés dans les systèmes de bain d'eau monophasés avec des formes d'onde sinusoïdales ou carrées
        • Les basses fréquences à des intensités (ampères) et des tensions(volts) plus élevées produisent des étourdissements plus efficaces et d'une durée plus longue chez les oiseaux
      • Par exemple, pour un étourdisseur à plaque (grille) monophasé :
        • Pour que le courant électrique circule correctement vers cerveau, la plaque doit entrer en contact avec l'oeil de l'oiseau (côté de la tête)
        • en utilisant des tensions (volts) assez élevées, cet étourdisseur peut être efficace pour l'étourdissement par la tête-seulement
        • la plupart des étourdisseurs à plaque électrique sont conçus pour avoir une solution de saumure qui couvre juste la plaque électrique (plaque mouillée)
  • Un étourdissement efficace dépend beaucoup de la tension (volts) et surtout de l'intensité (ampères) du courant utilisé :
    • Pour que l'étourdissement électrique des volailles soit efficace, il faut un courant d'une intensité (ampères) élevée, d'une tension(volts) et d'une durée d'application suffisantes; en effet dans ce cas, l'étourdissement peut devenir irréversible et entraîner la mort des oiseaux.
    • L'utilisation de tensions(volts) plus faibles avec des plaques électriques mouillées présente un risque plus élevé d'électro-immobilisation ou d'étourdissement inefficace.
    • En général, plus la fréquence du courant est élevée et plus sa tension (volts) et son intensité (ampères) sont faibles, plus l'oiseau risque de recouvrer rapidement sa sensibilité et plus le risque d'électro-immobilisation est élevé.
    • En théorie, le courant passant dans chaque oiseau dépend de l'intensité totale du courant appliquée, du nombre d'oiseaux et de la quantité de résistance dans chacun des oiseaux.
    • En pratique, diviser le flux total du courant enregistré sur les ampèremètres par le nombre d'oiseaux dans le bain d'eau pour obtenir une idée approximative de l'intensité du courant reçu par oiseau
      • À noter que même avec les systèmes à faible fréquence et à haute intensité, les oiseaux peuvent recouvrer un peu de sensibilité si le courant n'est pas appliqué de manière adéquate à chacun.
        • Une plus grande résistance chez certains oiseaux ou une mauvaise position lors de l'application de la source d'électricité peuvent expliquer les ratés.
      • Il peut y avoir électro-immobilisation si le courant contourne le cerveau dans le bain d'eau électrifiée multiple ou dans les systèmes de plaques.
        • Par exemple, si un oiseau rentre le cou et lève la tête en « cou de cygne » et que c'est une autre partie de son corps qui entre en contact avec l'eau électrifiée pour l'étourdissement, le courant ne passera pas dans le cerveau et il n'y aura pas de crise épileptique.
  • Pour tous les systèmes d'étourdissement multiple, les oiseaux doivent être suspendus à la chaîne le moins longtemps possible avant l'étourdissement : pas plus de 2 minutes pour les canards, les oies et les dindes, et pas plus de 1 minute pour les autres volailles, parce que :
    • ils n'ont pas de diaphragme, donc la pression cardiaque augmente et ils risquent de mourir s'ils restent en position inversée trop longtemps;
    • de plus, il y a un risque que le crochet cause de la douleur ou blesse l'oiseau par compression du métatarse, surtout si la grandeur de l'ouverture ne convient pas à la taille de l'oiseau;
      • les crochets à fentes mobiles et coniques fonctionnent généralement mieux que les fentes parallèles.
      • Si les crochets sont trop grands, il y aura un mauvais contact et un débit de courant insuffisant.
      • si les crochets sont trop petits, ce sera douloureux et induira un battement d'ailes qui interfère avec l'étourdissement
      • les crochets mouillables peuvent améliorer la conductivité
  • Il faut tester le rendement de l'équipement électrique (volts ou ampères) sous charge, avec du matériel ayant une résistance semblable à celle d'un oiseau accroché, ou de la tête d'un oiseau, selon l'endroit où sont placées les électrodes
  • Le bain d'eau doit être suffisamment grand (largeur, longueur et profondeur) pour contenir le type d'oiseaux abattus (envergure d'ailes et masse corporelle) et éviter que la tête ou d'autres parties du corps des oiseaux soient coincées à l'extérieur du bain d'eau.
  • L'équipement doit être nettoyé, entretenu, ajusté et testé pour en assurer le fonctionnement adéquat avec une bonne circulation du courant avant le début des activités quotidiennes.
  • L'électrode immergée (positive) du bain d'eau à besoin de toujours être propre, et elle doit courir sur toute la longueur du bain pour faciliter la circulation du courant.
  • L'électrode de terre (crochet) a besoin d'être nettoyée régulièrement et être en contact constant avec les crochets étant donné que des contacts intermittents nuisent à l'efficacité de l'étourdissement.

PCP du bien-être animal pour l'étourdissement électrique multiple de la volaille

Le PCP de l'exploitant de l'établissement doit comprendre les mesures de prévention, les procédures et les renseignements suivants :

  • le protocole d'entretien de l'étourdisseur;
  • les méthodes utilisées pour déterminer les réglages électriques pour chaque lot et chaque type d'oiseau, y compris le moyen employé pour valider les paramètres d'un étourdissement efficace;
  • les réglages recommandés pour les oiseaux de différentes tailles qui sont étourdis, avec les spécifications concernant :
    • la fréquence du courant (CA/CC) et celle utilisée pour les différentes étapes;
    • la durée de l'étourdissement (tenant compte de la vitesse de la chaîne et de la longueur de l'étourdisseur);
    • le nombre d'oiseaux étourdis en même temps et à chacune des phases d'un système à deux étapes;
    • le protocole d'entretien de l'équipement de circulation de la solution saline;
    • le protocole sur la concentration de la solution saline utilisée et sur l'ajustement de la concentration, incluant :
      • la procédure recommandée par le fabricant pour augmenter la salinité de l'eau afin d'améliorer la conductivité électrique, s'il y a lieu;
    • l'ajustement de la circulation de la solution saline afin d'éviter les chocs prématurés causés par des débordements de solution à l'entrée du bain d'eau;
    • le protocole de nettoyage et d'entretien des crochets pour assurer un bon contact électrique et éviter une mauvaise conductivité;
    • le protocole d'arrêt de la chaîne dans les aires d'étourdissement et de saignée en cas de problème, de manière à ce que des mesures correctives puissent être prises immédiatement;
    • le système utilisé doit comprendre les appareils ou logiciels d'enregistrement des données pour l'intensité (ampèremètre) et/ou la tension (voltmètre), la fréquence et la durée de l'étourdissement;
    • les appareils (voltmètres et ampèremètres) sont bien installés lorsqu'ils sont clairement visibles par les employés responsables de l'étourdissement au bain d'eau et ceux s'occupant des activités de surveillance et de vérification, d'inspection ou d'audit puissent les voir clairement.
  • La procédure inclut des tests de l'équipement ainsi que la fréquence des tests de l'équipement d'étourdissement
    • jamais de test sur des animaux vivants
    • la fréquence doit être au minimum à chaque démarrage des opérations, au début de chaque quart de travail ou chaque rotation des employés et à chaque nouveau lot de volailles

Étourdissement électrique des volailles et des ratites par la tête seulement avec un équipement portatif ou automatisé (pour la volaille seulement)

  • L'étourdissement électrique par la tête seulement peut se faire avec un équipement portatif ou automatisé.
  • Les électrodes, qu'elles soient portatives ou automatisées (systèmes multi-oiseaux), doivent toujours faire passer le courant à travers le cerveau pour produire un étourdissement efficace.
  • L'équipement conçu pour un seul point de contact avec la tête ou surtout le cou (par exemple, un couteau électrique) peut ne pas produire d'étourdissement efficace; Il y a le risque qu'il ne fasse qu'immobiliser (paralyser) l'oiseau sans induire l'inconscience.
  • Pour les ratites (émeus, nandous, autruches), si leur tête est recouverte, l'intensité (ampères) devra être plus élevé pour un étourdissement efficace;
  • Le PCP de l'exploitant de l'établissement doit comprendre les mesures de prévention, les procédures et les renseignements suivants :
    • les réglages recommandés pour les animaux de différentes tailles qui sont étourdis, avec les spécifications concernant :
      • la tension (volts)
      • l'intensité (ampères)
      • la fréquence du courant
      • la durée de l'étourdissement
      • le protocole ou la manière de valider l'efficacité des paramètres d'étourdissement
      • le nettoyage et l'entretien de l'équipement d'étourdissement électrique, tel qu'indiqué dans le PCP écrit de l'exploitant de même que dans les instructions du fabricant;
      • si l'étourdissement ne se fait pas selon les recommandations du fabricant, l'exploitant de l'établissement doit expliquer, documentation à l'appui, les raisons pour lesquelles il a choisi une méthode différente;
      • la tension(volts) et l'intensité(ampères) doivent être surveillés et enregistrés tout au long du quart de travail;
      • la durée pendant laquelle le courant est appliqué doit être mesurée.
    • les précautions prises pour éviter les chocs avant l'étourdissement :
      • pour ce faire, il faut toujours que les électrodes se trouvent de part et d'autre de la tête des oiseaux, et jamais sur leur cou ou leur bec;
    • les exigences selon lesquelles le délai entre l'étourdissement et la saignée ne dépasse pas 15 secondes;
    • les exigences relatives à l'équipement d'étourdissement d'urgence fonctionnel et à portée de main.
    • La procédure inclut des tests de l'équipement ainsi que la fréquence des tests de l'équipement d'étourdissement
      • jamais de test sur des animaux vivants
      • la fréquence doit être au minimum à chaque démarrage des opérations, au début de chaque quart de travail ou chaque rotation des employés et à chaque nouveau lot de volailles
Oiseaux trop petits
  • Les oiseaux trop petits ne doivent pas être accrochés, à moins qu'ils puissent être étourdis de manière efficace dans le bain d'eau ajusté en conséquence.
  • ces oiseaux ou ces nains sous-dimensionnés devraient être tués sans cruauté par une méthode appropriée s'ils ne peuvent pas être étourdis efficacement par l'équipement d'étourdissement habituel.
Chocs pré-étourdissements
  • Les chocs pré-étourdissements doivent être surveillés et évités parce qu'ils sont douloureux pour les oiseaux; l'exploitant de l'établissement doit prendre les mesures nécessaires pour empêcher qu'ils se produisent et, le cas échéant, en trouver la cause.
  • Des chocs pré-étourdissements se produisent lorsqu'une partie du corps de l'oiseau reçoit une décharge électrique avant que l'oiseau ne soit introduit dans le bain d'eau ou encore avant qu'il ne soit étourdi efficacement.
  • Les chocs pré-étourdissement peuvent être dus, entre autres, à une concentration saline trop faible ou à un oiseau dont la taille est trop petite pour qu'il pénètre suffisamment dans le bain d'eau.
  • Une rampe à l'entrée du bain d'eau ou du système de plaque mouillée devrait être inclinée pour descendre les oiseaux dans le bain.
  • La rampe devrait également être isolée en insérant une couche de matériau non conducteur (sous forme de feuilles ou de tiges) entre la rampe et les oiseaux pour éviter que les oiseaux n'entrent en contact directement avec l'eau électrifiée sur la rampe.

Étourdissement sous atmosphère contrôlée (EAC)

  • Dans les abattoirs canadiens fédéraux, l'EAC avec du CO2, est utilisé pour les porcs et les volailles. C'est un type d'étourdissement réversible ou irréversible (causant la mort) employé avant la saignée. La réversibilité ou l'irréversibilité dépend de la concentration des gaz et de la durée de l'exposition.
  • Les systèmes d'EAC avec du CO2 et de l'air ou de l'O2 inhibent les neurones et entraînent une perte de conscience graduelle.
  • Les mélanges de gaz riches en CO2 induisent une hypercapnie et une hypoxie.
  • L'acidification qui en résulte inhibe l'activité neuronale et produit un effet anesthésiant.

Porcs

  • Avec les systèmes utilisés à l'heure actuelle en Amérique du Nord, les porcs sont exposés au niveau de l'induction à un mélange d'air et de CO2 en concentration élevée
  • Certains porcs réagissent aux concentrations élevées de CO2 en essayant de s'échapper et en montrant des secousses marquées de leurs têtes.
  • Le CO2 peut provoquer le comportement observé en raison de son effet irritant direct sur les muqueuses
  • Les porcs peuvent aussi présenter une respiration haletante ou une hyperventilation durant l'induction, c'est surtout une réponse du tronc cérébral à l'hypercapnie plutôt qu'un comportement indésirable
  • Bien que de légères réactions en réponse aux effets irritants du gaz ne soient pas rares, le bagage génétique et la race des porcs peuvent jouer un rôle dans le degré de leur réaction aux fortes concentrations de CO2.
  • C'est pourquoi il faut surveiller les porcs avant qu'ils ne s'effondrent pour identifier tous les signes de comportement extrême indésirable, comme un comportement de fuite, et mettre en œuvre des mesures correctives, telles que l'ajustement des concentrations de gaz.

Volailles

  • L'avantage avec les volailles, c'est que les oiseaux peuvent être étourdis dans le cageot dans lequel ils sont transportés, s'il s'agit de modules conçus à cette fin. La manipulation des oiseaux toujours conscients est alors minimale.
    • Cependant, il peut ne pas toujours fournir une concentration constante de CO2 pour l'étourdissement des oiseaux
    • Ce qui peut mener à un échec de l'étourdissement de quelques oiseaux ou à des oiseaux qui reprennent conscience avant la saignée
  • Dans certains systèmes utilisés, l'augmentation graduelle de la concentration de CO2 se fait en plusieurs phases, en commençant par des niveaux inférieurs lors de l'induction, pour atteindre un niveau efficace maximal de CO2 en fonction de la classe et de l'espèce des volailles, du poids moyen des oiseaux et de l'équipement.
  • Une autre méthode consiste à mélanger de l'O2 avec le CO2, pendant la phase d'induction, puis de diminuer graduellement la quantité d'O2, tout en augmentant celle du CO2 jusqu'à un niveau d'efficacité maximal
  • La durée totale du séjour dépendra de la classe ou de l'espèce de volaille, du poids moyen des oiseaux, de l'équipement et des paramètres utilisés ainsi qu'à savoir si le résultat est destiné à être un étourdissement réversible ou irréversible.

Conception des installations d'étourdissement sous atmosphère contrôlée (EAC) pour les porcs

  • Dans les aires d'attentes, les installations pré-étourdissement, dont les nacelles et les barrières automatisées pour déplacer les porcs, les chambres et les enclos d'étourdissement au gaz, ainsi que les installations post-étourdissement doivent être conçus spécifiquement :
    • pour l'EAC de même que pour la taille et le poids des porcs à étourdir;
    • pour éviter les blessures, l'entassement et le stress inutile;
    • pour mesurer et afficher en continu la concentration du gaz au moment de l'induction et à son point de concentration maximale;
    • pour que la durée de l'exposition au gaz soit affichée ou indiquée;
    • pour que les animaux soient visibles et qu'ils puissent être surveillés durant la phase d'induction afin de voir s'ils sont en détresse à cause des effets indésirables du gaz inhalé (agitation et comportement de fuite);
    • pour qu'on ait accès aux animaux en cas de défaillance du système de transport, et que cet accès soit sécuritaire pour le personnel;
    • pour que l'aire de travail adjacente soit munie d'un appareil de mesure des gaz fonctionnant en continu et affichant les concentrations de gaz;
    • de manière à lancer un avertissement visuel et sonore si les gaz d'étourdissement dépassent la concentration maximale permise dans les aires de travail avoisinantes;
    • pour que la concentration des gaz dans les aires de travail ne dépasse pas celles permises selon les normes SST fédérales ou provinciales;
    • il est recommandé d'utiliser le système des groupes en nacelles pour l'étourdissement au gaz dans des fosses, puisque les porcs sont généralement plus calmes lorsqu'ils sont étourdis en groupe que lorsqu'ils sont déplacés en file indienne jusqu'à l'étourdisseur.

PCP du bien-être animal pour l'étourdissement au gaz des porcs

  • Le PCP de l'exploitant doit comprendre les mesures de prévention, les procédures et les renseignements suivants :
    • un protocole sur la manipulation des animaux avant l'étourdissement faite par des employés compétents afin de minimiser le stress des animaux;
    • les concentrations de gaz et les durées d'exposition documentés; ces éléments sont choisis pour minimiser le stress attribuable à l'induction de l'inconscience;
    • les mélanges de gaz et les méthodes utilisées sont ceux qui se sont avérés efficaces et sans cruauté;
    • le protocole de surveillance du comportement des animaux durant l'induction de l'inconscience de manière à ce que des mesures correctives puissent être prises en cas de problèmes observables :
      • comme l'empilage des animaux ou des animaux qui tombent les uns sur les autres, les vocalisations ou les tentatives de fuite;
    • les mesures prises pour s'assurer que la durée d'exposition et la concentration des gaz sont suffisantes pour que les animaux ne reprennent pas conscience avant de mourir par exsanguination;
    • les mesures visant à assurer un espace suffisant sur la chaîne pour accrocher et saigner les animaux étourdis durant les arrêts de chaîne;
    • les mesures correctives prévues pour assurer un étourdissement sans cruauté durant les arrêts de chaîne;
    • les mesures correctives prévues pour assurer la disponibilité en tout temps de l'équipement d'étourdissement d'urgence bien entretenu.
    • la procédure inclut des tests de l'équipement ainsi que la fréquence des tests de l'équipement d'étourdissement

Étourdissement sous atmosphère contrôlée (EAC) des volailles

  • Le PCP écrit de l'exploitant doit comprendre les mesures de prévention, les procédures et les renseignements suivants :
    • les procédures de surveillance et de vérification, ainsi que les mesures correctives ayant trait à l'étourdissement efficace des oiseaux pour assurer qu'ils ne retrouvent pas leur sensibilité avant la saignée;
      • dans le cas de l'étourdissement irréversible sous atmosphère contrôlée, les oiseaux sont morts lorsqu'on les sort du conteneur; ce résultat doit être vérifié par validation de la procédure ou par des données probantes confirmant le résultat attendu.
    • chaque établissement ayant recours à l'étourdissement au gaz doit avoir un protocole écrit associé à son PCP sur la salubrité des aliments ou faisant partie de celui-ci permettant d'identifier les oiseaux morts à l'arrivée (MA) du conteneur et expliquant comment ces oiseaux sont enlevés du lot;
      • l'exploitant de l'établissement peut choisir d'identifier et d'enlever les oiseaux MA avant ou après l'EAC;
      • le protocole peut être basé sur une norme ou une pratique acceptable découlant de données probantes, comme des articles ou des études scientifiques, ou il peut être fondé sur le résultat d'études de validation faites dans l'établissement.
    • le système (y compris les modules dans le cas d'un système où les oiseaux ne sont pas enlevés) dans lequel les oiseaux sont exposés au gaz et l'équipement servant à les déplacer dans le système doivent être conçus et entretenus de manière à éviter les blessures et le stress inutiles aux oiseaux;
    • le système au gaz doit être conçu de manière à ce qu'on puisse surveiller visuellement les oiseaux durant les phases d'induction et d'étourdissement et qu'on ait accès aux oiseaux en cas de défaillance du système de déplacement des oiseaux, conformément aux mesures correctives prévues dans le PCP;
    • les principes suivants s'appliquent au traitement sans cruauté des oiseaux étourdis au gaz :
      • les mélanges de gaz et les méthodes utilisés doivent s'être avérés efficaces et sans cruauté;
      • les oiseaux ne doivent pas s'entasser, vocaliser ou tomber les uns sur les autres pendant la procédure d'étourdissement;
      • pendant l'induction de l'insensibilité, le comportement des oiseaux doit être surveillé, évalué et consigné, et les écarts doivent donner lieu à la prise de mesures correctives;
      • il doit y avoir un plan d'urgence en cas de défaillance du système ou de l'équipement d'étourdissement au gaz;
    • ce plan doit être conçu de manière à assurer, en tout temps, le traitement sans cruauté des oiseaux et préciser comment éviter que les oiseaux passent de longues périodes sans aliments et sans eau;
    • il doit comprendre l'utilisation appropriée de l'équipement d'étourdissement d'urgence bien entretenu;
    • des protocoles sur les paramètres de fonctionnement des différents équipements, dont :
      • l'entretien de du système ou de l'équipement d'étourdissement;
      • comment l'équipement est testé et la fréquence des tests
      • les méthodes utilisées pour déterminer les concentrations de gaz;
      • les durées d'exposition pour les différentes espèces et tailles des oiseaux traités;
      • les mélanges de gaz utilisés sont ceux qui se sont avérés efficaces et sans cruauté;
    • l'établissement doit avoir un protocole en place pour reconnaître les oiseaux qui sont conscients à la sortie du système d'étourdissement au gaz, grâce à une procédure de surveillance efficace, surtout si l'étourdissement n'est pas irréversible, et assurer que ces oiseaux sont immédiatement étourdis de nouveau ou tués sans cruauté.

Étourdissement sous basse pression atmosphérique

  • L'étourdissement sous basse pression atmosphérique est un système breveté contrôlé par ordinateur qui utilise une lente décompression (faire le vide) afin d'éliminer l'O2 (hypoxie hypobare progressive) pour induire l'inconscience chez les oiseaux dans des cages qui sont automatiquement introduites dans les chambres de décompression. La manipulation des oiseaux est donc minimale et il n'y a pas d'accrochage avant l'étourdissement.
  • Ce système d'étourdissement offre les mêmes normes en matière de bien-être animal que les autres méthodes disponibles présentement et considérées comme acceptables.
    • Un possible inconfort associé à cette méthode doit être contrôlé par la vitesse de décompression et d'élimination de l' O2
    • Les signes d'un étourdissement réussi incluent l'ataxie, la perte de posture et le battement d'aile lors de crises toniques/cloniques causées par l'anoxie

Décapitation des volailles comme procédure de rectification en cas d'étourdissement raté

  • La décapitation peut servir de méthode d'urgence pour abattre les oiseaux qui n'ont pas été adéquatement insensibilisés par l'étourdissement (étourdissement électrique ou EAC).
  • La décapitation doit être faite par du personnel formé ou de l'équipement de décapitation automatique efficace en utilisant de l'équipement bien entretenu (couteaux bien aiguisés ou équipement automatisé), conformément au PCP de l'exploitant sur le bien-être animal.

Surveillance des signes de conscience (sensibilité) et d'inconscience (insensibilité) après l'étourdissement des animaux destinés à l'alimentation

  • L'exploitant de l'abattoir doit inclure dans son PCP des protocoles écrits pour garantir que le personnel qui procède à l'étourdissement puisse vérifier tous les animaux et s'assurer qu'aucun n'est conscient.
  • Les employés responsables de l'étourdissement doivent être suffisamment formés et compétents pour surveiller chacun des animaux étourdis ou, chez les volailles, constater que la plupart des oiseaux de la chaîne semblent dans le même état, et ce, jusqu'à la fin de la saignée. Ils doivent pouvoir confirmer que les animaux sont morts avant que ne commencent les procédures d'habillage.
  • Ces employés qualifiés doivent pouvoir surveiller :
    • les signes du retour à la sensibilité chez l'espèce étourdie en fonction du type d'équipement ou du système d'étourdissement utilisé;
    • les signes de retour possible à la conscience/sensibilité, qui sont évalués dans le contexte de l'image globale, c'est-à-dire en tant qu'évaluation collective, et doivent inclure suffisamment de signes comme indicateurs pour faire cette évaluation correctement;
    • cette évaluation comprend la compréhension qu'un signe donné peut être utile s'il est présent, mais pas toujours s'il est absent, par exemple:
      • la vocalisation et le clignotement spontané des yeux, lorsqu'ils sont présents, sont des signes fiables de la conscience, mais lorsqu'ils sont absents, ce ne sont pas des signes fiables pour l'inconscience
    • Certains signes sont des indicateurs utiles de la conscience et de l'inconscience, par exemple:
      • La respiration rythmique, lorsqu'elle est absente, est un signe utile pour évaluer l'inconscience après les méthodes d'étourdissement mécanique et électrique et, lorsqu'elle est présente, est un signe utile pour évaluer la conscience ou le retour à la conscience.
  • L'évaluation de la conscience/sensibilité chez les volailles peut être difficile en raison de la vitesse des chaînes dans la plupart des abattoirs fédéraux de volailles;
    • pour des raisons pratiques, on évalue l'uniformité des signes de conscience ou d'inconscience chez des groupes d'oiseaux pour se faire une idée de l'efficacité de l'étourdissement.
  • L'efficacité de l'étourdissement est évaluée en fonction du résultat obtenu, c'est-à-dire aucun signe de retour à la sensibilité.
    • Toutefois, comme les signes de retour à la conscience sont progressifs, il est important de ne pas attendre avant de recourir à une procédure de rectification lorsqu'on observe de tels signes.
    • Les signes de conscience/sensibilité ou d'inconscience/insensibilité varient selon l'espèce animale et la méthode d'étourdissement utilisée.
  • Dans le cadre du PCP sur le bien-être des volailles, l'exploitant de l'établissement doit inclure les mesures prévues pour s'assurer que tous les oiseaux sont étourdis de manière efficace et qu'aucun oiseau conscient n'entre dans la cuve d'échaudage, puisque l'objectif principal est d'éviter toute souffrance inutile à chaque oiseau.
    • Ces mesures comprennent la surveillance afin d'éviter qu'un oiseau ne recouvre sa sensibilité avant d'entrer dans la cuve d'échaudage; cette surveillance doit aussi se poursuivre tout au long de la saignée.
      • La surveillance à plus d'un endroit sur la chaîne est idéale. En fait, les points de surveillance devraient comprendre les suivants : juste après l'étourdissement et à un autre endroit lors de la saignée, avant que les oiseaux ne soient plongés dans la cuve d'échaudage.
Tableau des signes servant à évaluer l'étourdissement chez les mammifères destinés à l'alimentation
Signes Neurophysiologie du signe Critères d'évaluation
perte de posture
  • une formation réticulaire fonctionnelle est requise pour la posture debout et est affectée par toutes les formes d'étourdissement
  • L'effondrement se produit immédiatement après un étourdissement mécanique et électrique efficace
  • Cependant, l'effondrement peut également être causé si le dispositif de pénétration mécanique ou électrique est mal placé sur le cou au lieu de la tête, en contournant le cerveau et entraînant l'immobilisation ou la paralysie sans inconscience
  • L'étourdissement au gaz entraîne la perte progressive de la capacité de se rester debout
Clignements spontanés des yeux
  • Les clignements sont dus à un réflexe de protection de l'œil.
  • L'absence de clignements indique que les nerfs crâniens correspondants ont perdu leurs fonctions motrices et sensorielles.
  • Le signe relève de circuits du tronc cérébral et du cortex.
  • Les clignements spontanés sont un bon indice de conscience.
  • Si l'étourdissement est efficace, on n'observe pas de clignements.
  • Des clignements spontanés répétés peuvent être un indice de conscience, surtout s'ils sont accompagnés de mouvements oculaires dirigés vers des stimuli externes.
Œil et pupille grands ouverts et immobiles
  • Les nerfs de l'œil et de la pupille ne fonctionnent plus.
  • Le signe indique que l'activité cérébrale est perturbée.
  • Un œil immobile et grand ouvert et un regard vide sont de bons indices de perte de conscience.
  • Un œil et une pupille grands ouverts et immobiles peuvent indiquer que l'animal est mort.

Réflexes oculaires :

  • Réflexe cornéen
  • Réflexe palpébral
  • Les réflexes palpébral et cornéen dépendent de circuits neuronaux similaires, mais le réflexe palpébral disparaît en premier.
  • L'absence de ces réflexes indique une perte de fonctions du tronc cérébral, et donc une perte de sensibilité.
  • Ne pas se fier au réflexe cornéen pour évaluer l'efficacité d'un étourdissement électrique (une crise tonique peut avoir un effet sur les muscles oculomoteurs).
  • Après un étourdissement, il peut être dû à une tentative de réorganisation du cerveau.
  • En revanche, l'absence de réflexe cornéen est un indice d'inconscience fiable.

Nystagmus

  • Oscillation rapide de l'œil (verticale ou horizontale, œil vibrant)
  • La présence d'un nystagmus suggère un dysfonctionnement des circuits cérébraux sous-jacents, ou encore des dommages au cervelet ou au système vestibulaire.
  • L'interprétation de ce signe dépend de la méthode d'étourdissement utilisée.
  • Le nystagmus est fréquent durant les crises causées par un étourdissement électrique efficace, et ce, chez toutes les espèces, surtout si on utilise un courant de haute fréquence.
  • Généralement, après un étourdissement au pistolet percuteur à tige captive, la présence d'un nystagmus est signe que l'étourdissement n'a pas réussi et qu'il faut recommencer.
Poursuite oculaire ou mouvements de suivi
  • Signes que les régions corticales et le tronc cérébral sont actifs.
  • En cas de mouvements oculaires volontaires, l'animal est conscient.
Clignement réflexe à la menace
  • Indique une activité élevée dans les régions corticales du cerveau (perception et intégration de l'information fournie par l'environnement).
  • Si on agite la main ou les doigts devant les yeux de l'animal et qu'il cligne des yeux ou recule, c'est qu'il est conscient.
Rotation du globe oculaire
  • Les mouvements du globe oculaire dépendent des muscles qui reçoivent les signaux envoyés par le tronc cérébral, lequel obéit aux centres nerveux supérieurs.
  • Chez les bovins, après un étourdissement mécanique, une rotation totale ou partielle du globe oculaire est signe que l'animal risque de reprendre conscience. Il faut donc recommencer l'étourdissement.

Respiration rythmique :

  • Les côtes rentrent et sortent au moins deux fois.

Respiration haletante (agonique) :

  • Inspiration intermittente, difficile et irrégulière
  • La respiration rythmique est régie par le tronc cérébral (bulbe rachidien) et par l'information transmise par les centres nerveux supérieurs et périphériques.
  • La respiration agonique, qui précède la mort, peut être provoquée par une ischémie ou une hypoxie.
  • L'absence de respiration rythmique peut indiquer l'inconscience, mais aussi la mort.
  • La respiration rythmique est signe de retour à la sensibilité, et ce, quel que soit le type d'étourdissement.
  • C'est l'indice premier d'un étourdissement raté.
  • Examiner le flanc, les narines et la gueule pour y détecter d'éventuels signes de respiration rythmique.
  • le halètement peut être observé après un étourdissement électrique ou gazeux efficace, mais ne devrait pas se produire après un étourdissement mécanique efficace
  • La respiration agonique rappelle les halètements d'un poisson hors de l'eau.
  • Le retour du réflexe respiratoire peut commencer par des haut-le-cœur réguliers (signes de suffocation), qui se transforment graduellement en respiration rythmique.
Vocalisation
  • Signifie que le cortex somatosensitif et le cortex moteur sont actifs.
  • La vocalisation volontaire est un signe de conscience.
  • Lors d'étourdissement, c'est aussi un signe de douleur.
  • Des halètements accompagnés de sons gutturaux n'équivalent pas à une vocalisation.
Mouvements des membres
  • Le plus souvent, après un étourdissement, les coups de pattes et le pédalage sont un signe de la perte de l'inhibition des signaux transmis par les nerfs spinaux.
  • Involontaires, ces mouvements ne sont pas un signe de conscience.
  • Parfois, après un étourdissement, l'animal réagira à l'incision, à la saignée ou à d'autres stimuli douloureux en bougeant les pattes avant. Cette réaction est due à un arc réflexe somatique, un réflexe spinal qui ne dépend pas du système nerveux central.
  • Durant un étourdissement au gaz, il se peut que l'animal pédale, mais le reste de son corps sera inerte.
  • Lors d'une crise tonique suivant un étourdissement, le dos de l'animal est arqué et ses jambes se replient sous son corps avec rigidité. Ces signes sont normaux après un étourdissement électrique ou mécanique. Ils sont suivis de convulsions cloniques aléatoires (coups de pattes, pédalage, etc.).
  • évaluer avec d'autres signes et type de méthode d'étourdissement
Redressement ou dos arqué
  • Il arrive que les structures sous-corticales du système nerveux central contribuent au réflexe de redressement. Le plus souvent, toutefois, c'est plutôt un signe d'activité du cortex cérébral et du retour de la proprioception et du tonus musculaire.
  • Durant un étourdissement électrique, il se peut que l'accrochage, la contention ou certains types de courants électriques empêchent le redressement.
  • Un animal qui tente de se redresser a le dos arqué. Il essaie de lever la tête ou de reprendre une posture normale.
  • Si le réflexe de redressement est présent, il est très probable que l'animal soit encore sensible.
  • Une queue détendue n'accompagne jamais un dos arqué ou un réflexe de redressement.
  • Normalement, le corps pend, formant une ligne verticale (sauf chez les moutons, dont le cou forme un angle, leur anatomie étant différente de celle des autres animaux).
Tête pendante
  • Si la tête et le cou d'un animal suspendu sont détendus, flasques et pendent en ligne droite, c'est signe de la perte du tonus musculaire et, le plus souvent, de la perte du contrôle cérébral sur la posture.
  • Dans la plupart des cas, si la tête pend, c'est que l'animal a perdu conscience.
Nez et lèvre supérieure tendus, langue enroulée sur elle-même
  • Les tensions musculaires dans la gueule, la mâchoire ou les lèvres peuvent indiquer que les nerfs crâniens sont actifs (signe d'un retour à la sensibilité).
  • Ces signes peuvent être de bons indices d'un étourdissement raté, surtout dans les cas d'étourdissement au pistolet percuteur à tige captive (moins utile dans les cas d'étourdissement électriques, à l'arme à feu ou au gaz).
Réaction aux stimuli douloureux
  • Si un animal réagit après qu'on lui ait pincé le nez ou l'oreille ou qu'on lui ait piqué le nez, c'est peut-être que les nerfs corticaux sont actifs dans le circuit des nerfs crâniens (moteurs et sensoriels).
  • D'autres réactions peuvent être dues à une réaction nociceptive induite par un arc réflexe, un circuit neural qui passe par la moelle épinière, mais pas par le cerveau.
  • Les nerfs à l'œuvre dans l'arc réflexe conservent un certain degré de fonctionnalité au début de l'état d'inconscience.
  • Ce signe peut indiquer que l'animal est conscient ou qu'il recouvre la sensibilité.
  • Cela dit, un mouvement du cou vers l'avant suivant l'incision de la peau et des vaisseaux sanguins peut être dû au réflexe nociceptif, auquel cas seule la moelle épinière est en cause. La réaction à l'incision de la peau et à d'autres tissus n'est donc pas un indice de conscience.
  • évaluer avec d'autres signes et type de méthode d'étourdissement, par exemple une tête qui pend
Langue pendante
  • Une langue détendue peut être signe que les nerfs crâniens ont cessé de fonctionner.
  • Une langue pendante peut aussi être due à la gravité si les muscles de la mâchoire sont détendus, ce qui est un signe que l'animal est inconscient.
  • Dans le doute, manipuler la mâchoire; s'il n'y a aucune résistance, c'est que l'animal est inconscient.
  • Une langue qui s'enroule sur elle-même peut être signe d'un retour à la sensibilité.
Tableau des signes servant à évaluer l'étourdissement chez les espèces aviaires destinées à l'alimentation
Signes d'inconscience Signes de conscience ou de retour à la conscience
Étourdissement électrique
  • La position du cou peut varier, mais elle doit être la même pour tous les oiseaux d'un même lot si les paramètres électriques sont les mêmes.
  • Par exemple, après l'étourdissement, le cou sera d'abord raide et arqué (possiblement parallèle au sol si l'animal est suspendu), mais cette position changera rapidement après l'incision du cou.
  • Après la phase de crise clonique, la tête et le cou deviennent flasques.
  • Absence de respiration rythmique (examiner le cloaque pour y détecter d'éventuels mouvements respiratoires).
  • Absence de clignements spontanés des yeux et du réflexe de la troisième paupière (membrane nictitante).
  • Absence d'autres réflexes oculaires (palpébral, cornéen et pupillaire).
  • Yeux ouverts et regard fixe.
  • La phase initiale d'une crise tonique se caractérise par les signes suivants :
    • tremblements rapides et constants du corps et des ailes (immédiatement après l'étourdissement);
    • ailes maintenues fermement le long du corps;
    • pattes étendues de façon rigide (peut être difficile à voir si l'animal est accroché).
  • La phase clonique de la crise peut se caractériser par les signes suivants :
    • convulsions épileptiques, y compris des battements d'ailes involontaires, après que les tremblements rapides du corps aient cessé.
  • Vocalisation.
  • Respiration rythmique (examiner le cloaque pour y détecter d'éventuels mouvements respiratoires).
  • Absence de crise tonique ou clonique.
  • Réflexe de déglutition. Plus précisément : mouvements du bec après l'étourdissement (dus à l'eau qui entre dans la bouche) et après l'incision (dus au sang qui entre dans la bouche).
  • Clignements spontanés (troisième paupière).
  • Hochements de la tête dus au sang qui entre dans les narines durant la saignée (mouvement volontaire).
  • Battements d'ailes vigoureux (mouvement volontaire).
  • Retour de la tension dans le cou, précédemment flasque.
  • Réflexe de redressement.
  • Certains types de systèmes de courants peuvent avoir un effet de détente ou d'immobilisation du cou, auquel cas les signes habituels de retour à la sensibilité après l'étourdissement ne sont pas toujours observables.
  • La réaction à la douleur (suivant l'incision du cou, par exemple) peut découler d'un arc réflexe passant par les voies neurales de la moelle épinière seulement. Il ne s'agit donc pas d'un indice de sensibilité fiable
  • il doit être évalué avec d'autres signes et on doit vérifier quels paramètres électriques sont utilisés pour étourdir l'oiseau
Étourdissement au pistolet percuteur à tige captive
  • Perte de la posture.
  • Perte de la respiration rythmique (examiner le cloaque pour y détecter d'éventuels mouvements respiratoires).
  • Crises toniques :
    • pattes étendues de façon rigide (plus difficile à voir si l'animal est accroché);
    • ailes maintenues fermement contre le corps;
    • tremblements du corps rapides et constants;
    • cou arqué.
  • Crises cloniques :
    • battements d'ailes vigoureux mais involontaires et convulsions graves.
  • Troisième paupière (membrane nictitante) immobile; aucun autre mouvement ni réflexe oculaire.
  • Respiration rythmique.
  • Déglutition.
  • Clignements (troisième paupière).
  • Mouvements volontaires.
  • Réflexe de redressement
  • Comme chez les mammifères, la réaction à la douleur (suivant l'incision du cou, par exemple) peut découler d'un arc réflexe passant par les voies neurales de la moelle épinière seulement. Il ne s'agit donc pas d'un indice de sensibilité fiable; doit être évalué avec d'autres signes et type de méthode d'étourdissement, par exemple une tête qui pend
Étourdissement au gaz (étourdissement sous atmosphère contrôlée)
  • Perte de la posture et du tonus musculaire; corps inerte, détendu.
  • Pas de respiration rythmique (examiner le cloaque pour y détecter d'éventuels mouvements respiratoires).
  • Pas de réflexe de la troisième paupière (membrane nictitante) ni de clignements spontanés.
  • Ailes affaissées.
  • Absence de vocalisation.
  • Respiration rythmique.
  • Déglutition.
  • Clignements (troisième paupière) et réflexe de la troisième paupière.
  • Absence d'affaissement des ailes; de mouvements du corps.
  • Réflexe de redressement.
  • Vocalisation.

Méthodes d'incision et de saignée pour l'abattage conventionnel

  • Le résultat d'une incision et d'une saignée réussie pour les animaux destinés à l'alimentation est la mort par exsanguination de l'animal avec toutes les méthodes d'étourdissement, surtout si cet étourdissement à le potentiel d'être réversible.
  • Cela assure que l'animal ne reprendra pas conscience au cours des procédures d'habillage subséquentes.

La saignée chez les espèces à viande rouge, dont les ratites

  • Le PCP écrit de l'exploitant de l'établissement doit comprendre les mesures de prévention, les procédures et les renseignements suivants :
    • Après l'étourdissement, les animaux sont saignés dès que possible et demeurent insensibles jusqu'à leur mort.
    • Le délai entre l'étourdissement efficace et l'incision efficace est aussi court que possible.
    • L'animal est saigné au moyen de l'incision d'une artère carotide et d'une veine jugulaire près de la partie crâniale du cou, ou près de l'endroit d'où elles sont issues (saignée thoracique).
      • La saignée thoracique est fortement recommandée, car lorsqu'elle est effectuée correctement, elle provoque un écoulement de sang massif et rapide.
      • L'écoulement sanguin provoqué par l'incision doit être adéquat, et ce, pour prévenir les occlusions.
      • Pour les autruches et les nandous, afin de favoriser une meilleure saignée, il est préférable de faire une saignée thoracique pourvu que la cavité thoracique ne soit pas perforée.
      • Les émeus peuvent être saignés par l'incision des principaux vaisseaux près de la partie crâniale du cou comme les dindes.
  • Le personnel doit pouvoir observer, examiner et approcher l'animal au cas où il faudrait l'étourdir de nouveau, d'urgence.
  • Si un seul animal recouvre sa sensibilité pendant la saignée, la procédure d'étourdissement et d'abattage de tous les autres animaux doit être interrompue et la situation doit être rectifiée immédiatement.
  • Aucun échaudage, flambage, écorchage (porcs) ou procédure d'habillage n'a lieu avant que l'écoulement sanguin soit terminé et l'animal soit mort.

La saignée chez les lapins

  • Après l'étourdissement, la saignée a lieu dès que possible, surtout en cas d'étourdissement électrique par la tête seulement.
  • En général, dans les bonnes pratiques, l'incision doit avoir lieu moins de 15 secondes après un étourdissement électrique par la tête seulement; cependant, puisque les lapins peuvent revenir à la sensibilité rapidement, la saignée dans les 5 secondes est préférable
  • Pour saigner l'animal, soit on le décapite, soit on sectionne au moins une jugulaire et une artère carotide.
    • Lorsqu'on coupe des vaisseaux sanguins à l'aide d'une incision transversale, il est recommandé de sectionner les carotides et les veines jugulaires pour une hémorragie rapide
  • La décapitation n'est admise qu'après un étourdissement réussi.
  • L'habillage ne commence pas avant que le lapin soit mort.

La saignée chez les volailles

  • Chez les volailles, les deux artères carotides et les deux veines jugulaires doivent être sectionnées. Cette méthode (la plus efficace) permet un écoulement sanguin et une mort rapides.
  • Pour que l'incision automatisée du cou se fasse correctement, il faut :
    • mettre en place des procédures opérationnelles qui garantissent que les volailles ne s'entassent pas à l'entrée des barres de guidage;
    • surveiller l'incision pour s'assurer qu'elle est faite au bon endroit (sous la mandibule);
    • saigner les volailles dans les 15 secondes suivant l'étourdissement électrique;
    • saigner les volailles pendant au moins 90 secondes;
    • surveiller les volailles sur le rail de saignée (pour s'assurer qu'elles ne reprennent pas conscience);
    • s'assurer que les volailles sont mortes avant qu'elles n'entrent dans la cuve d'échaudage, afin de leur éviter une mort extrêmement douloureuse (au cas où elles seraient encore conscience);
    • faire tester l'efficacité de l'équipement d'étourdissement et d'incision automatisée du cou par un employé qualifié chaque fois que le rail est mis en marche, au début de chaque quart de travail et à chaque nouveau lot de volailles, afin d'assurer l'efficacité de l'étourdissement et de l'abattage sans cruauté;
    • faire tester l'efficacité de l'équipement d'étourdissement d'urgence à la même fréquence que celle de l'équipement principal afin d'assurer le bon fonctionnement de la procédure de rectification des étourdissements ratés.

Oiseaux à chair rouge dont le cou n'a pas été incisé et oiseaux n'ayant pas été saignés correctement

  • Il n'y a pas de tolérances dans le cas où le couteau automatique n'arrive pas à inciser le cou d'un oiseau, et où le préposé responsable en cas de problème n'y parvient pas non plus, après des méthodes d'étourdissement qui peuvent être réversibles.
  • En effet, l'oiseau a de fortes chances d'entrer vivant et pleinement conscient (oiseau dont le cou n'a pas été incisé) dans la cuve d'échaudage.
  • Dans le cadre du processus d'abattage, un oiseau dont le cou n'a pas été incisé représente un échec.
  • La cause de cet échec doit faire l'objet d'une enquête immédiate menée par l'exploitant de l'établissement.
  • Ce dernier doit immédiatement prendre des mesures correctives afin d'empêcher que l'incident se répète.
  • Tous les incidents de ce genre doivent être consignés, ainsi que les mesures correctives qui s'ensuivent.
  • Les oiseaux qui n'ont pas été saignés correctement sont différents des oiseaux dont le cou n'a pas été incisé
  • leur cou a été incisé, mais pour une raison ou une autre, la saignée n'a pas été efficace.
  • En général, la probabilité est que ces oiseaux étaient morts avant d'entrer dans le réservoir d'échaudage
  • La présence, au poste de présélection, de carcasses d'une couleur allant du rougeâtre au rouge brique peut être un indice d'une saignée inadéquate.
  • Lorsque des carcasses ont eu le cou incisé mais n'ont pas été saignées correctement, l'exploitant de l'établissement doit évaluer les procédures d'étourdissement et d'abattage, puis mettre en œuvre des mesures correctives pour éviter que la situation se répète.

Références

Exigences (dispositions) règlementaires de l'ACIA en matière de traitement sans cruauté des animaux destinés à l'alimentation lors des activités d'abattage dans le cadre du RSAC :

Guide des bonnes pratiques de L'ACIA :

Références pour l'étourdissement électrique :

Références générales pour l'étourdissement et l'abattage des animaux destinés à l'alimentation :

Références pour l'étourdissement sous atmosphère contrôlée :

Références pour la physiologie de l'étourdissement et pour les signes de conscience et d'inconscience :

Références pour la surveillance de l'étourdissement :