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Archivée - Éclosion de la grippe pandémique H1N1 de 2009 dans une exploitation porcine - Leçons apprises de l'ACIA

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Mars 2011
Plan d'action

Table des matières

Remerciements

L'éclosion de la grippe pandémique H1N1 de 2009 a donné lieu à la rédaction d'un certain nombre de documents sur les leçons apprises par différents organismes et ministères, notamment l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et Santé Canada, dont les documents respectifs ont servi à la préparation du présent rapport.

1. Résumé

L'éclosion de la grippe pandémique (pH1N1) dans une exploitation porcine de l'Alberta en 2009 s'est produite au même moment où les premiers cas ont été confirmés dans la population canadienne, mais avant que l'on ne connaisse les taux de mortalité relativement bas chez les animaux et les humains. En raison de la grande inquiétude à ce moment et de la connaissance limitée des risques que posait le virus, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a adopté une approche préventive et mis l'exploitation porcine en quarantaine.

À l'échelle nationale, on a géré la situation d'urgence de manière efficace en suivant les procédures et les politiques bien documentées. Les activités de communication et de coordination avec les intervenants ont été réalisées avec efficacité et rapidité. À l'échelle régionale, certaines difficultés ont été éprouvées dès le début lorsque des inspecteurs non formés ont été dépêchés afin qu'ils prélèvent les premiers échantillons et les expédient au laboratoire. Le recours à du personnel non formé révèle un manque de connaissance des procédures d'intervention en cas d'urgence non seulement chez les inspecteurs, mais aussi chez les gestionnaires et les superviseurs concernés. Cette situation découle également du fait que les conseillers en santé et en sécurité au travail (SST) n'ont pas été suffisamment consultés. Une formation sur l'intervention en cas d'urgence aurait aussi été utile. En effet, elle aurait permis de veiller à ce que les employés pouvant être exposés au virus n'expédient pas d'échantillons. La formation est offerte depuis, mais elle demeure ponctuelle.

2. Introduction et méthode

À la suite de situations exceptionnelles, l'ACIA procède régulièrement à une étude des leçons apprises et à un examen après les incidents pour évaluer la pertinence et l'efficacité des politiques et des procédures ainsi que pour déterminer les points forts et les points à améliorer.

L'ACIA a géré un certain nombre d'urgences zoosanitaires depuis 2003, lorsque le premier cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) est survenu. Depuis cette première situation d'urgence de grande envergure, l'ACIA a eu l'occasion d'apprendre de cette expérience et d'améliorer ses activités d'intervention en cas d'urgence, entre autres sur le plan de la planification, de la logistique, de la communication, des renseignements disponibles aux fins de prise de décisions et de la SST. La grippe pandémique H1N1 de 2009 a cependant posé des difficultés particulières, y compris le risque de transmission des humains aux animaux. La menace que pouvaient constituer les porcs infectés pour la santé humaine était aussi une source de préoccupation, tout comme l'étaient les répercussions sur l'industrie porcine de la décision des pays d'imposer des restrictions commerciales sur les exportations canadiennes.

Le présent examen, qui a été réalisé entre juin et novembre 2010, se fonde sur une analyse des documents et des entrevues réalisées auprès de 36 employés et gestionnaires de l'ACIA et de représentants des provinces et de l'industrie en Alberta, à Winnipeg et à Ottawa.

3. Contexte et chronologie

Au début du printemps 2009, bon nombre de reportages médiatiques ont établi la possibilité d'une éclosion de grippe pandémique provenant du Mexique. Le manque de données scientifiques sur les effets du virus a accentué les inquiétudes. Le 24 avril 2009, les médias ont révélé que l'Organisation mondiale de la Santé (OIE) éprouvait de grandes inquiétudes à ce sujet :

Une inquiétude grandissante était également perceptible chez les dirigeants de l'OMS à Genève. Le vendredi 24 avril 2009, l'Organisation a activé son Centre d'opérations d'urgence ouvert 24 heures sur 24; le Canada et les États-Unis ont fait de même. On ignorait à quel moment une décision serait prise concernant l'alerte pandémique, bien que les experts s'attendaient à ce que la situation change rapidement au cours des prochains jours. « Nous sommes très inquiets. C'est pour cette raison que notre centre d'opérations est ouvert 24 heures sur 24 et que le directeur général s'emploie à convoquer le comité d'urgence… Toutes ces mesures témoignent de notre grande inquiétude », a déclaré Gregory Hartl, porte-parole de l'organisation. [traduction]Note de bas de page 1

Le virus pH1N1 s'est propagé rapidement. Le 26 avril 2009, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a confirmé les six premiers cas d'infection par le virus pH1N1 chez les humains au Canada. Par après, l'ASPC a confirmé 55 cas le 2 mai et 449 cas le 14 mai. En date du 25 mai, on confirmait au Canada 921 cas en plus de deux décès. Le 11 juin, alors que le virus s'était propagé dans de nombreux pays, l'OIE a déclaré le premier cas de pandémie depuis 41 ans.

L'ACIA et l'ASPC sont intervenues de façon proactive. Le 20 avril 2009, l'ASPC a commencé à surveiller l'enquête sur l'éclosion par grappes de maladies respiratoires graves au Mexique et sur les cas de grippe porcine chez les humains aux États-Unis. Le 23 avril, l'ASPC a activé son centre des opérations d'urgence, et l'ACIA a désigné un agent de liaison avec l'ASPC. Compte tenu qu'entre 65 et 80 p. 100 des nouvelles maladies humaines recensées seraient des zoonosesNote de bas de page 2, les preuves de cas de grippe porcine au Mexique et aux États-Unis ont rendu impérative cette collaboration inter-agence. Le 24 avril, l'ACIA a demandé aux vétérinaires en chef des provinces d'informer les éleveurs de porcs qu'ils devaient renforcer leurs exigences relatives à la biosécurité et à la déclaration de cas de maladie (consulter l'annexe A pour la chronologie détaillée des événements).

Le 28 avril, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et du Développement rural (MAADR) de l'Alberta a informé l'ACIA d'une possible éclosion du virus pH1N1 dans une exploitation porcine du centre de l'Alberta. Le seul type d'influenza à déclaration obligatoire au Canada est l'influenza aviaire à déclaration obligatoire (H5 ou H7) chez la volaille, seulement si elle est hautement pathogène.Note de bas de page 3 Cependant, en raison de la nature inconnue du risque que pouvait constituer le virus pour les porcs et les humains, l'ACIA a décidé, après consultation de la province, d'adopter une approche préventive et de mettre en quarantaine l'exploitation visée ainsi qu'une exploitation connexe.

Le jour suivant, un des inspecteurs de l'ACIA qui a prélevé les premiers échantillons a pris un vol commercial pour livrer les échantillons au laboratoire de l'ACIA à Winnipeg. On a par la suite confirmé que les deux inspecteurs avaient contracté le virus.

On a rapidement déterminé que le virus présentait un faible risque pour les humains et les porcs. L'ACIA a toutefois eu de la difficulté à établir les critères qui permettraient de lever la mesure de quarantaine. De plus, l'accès aux marchés du porc était interdit, comme l'a indiqué le vétérinaire en chef du Canada :

 … il est devenu difficile pour l'ACIA de modifier l'approche préventive initiale et de déterminer d'autres critères en vue de la levée de la mesure de quarantaine. Malgré le rétablissement clinique et l'exemption de maladie chez les animaux de poids de marché, les forces du marché ont fait en sorte qu'aucun abattoir n'a voulu recevoir les animaux. [traduction]Note de bas de page 4

Les marchés du porc étant tous inaccessibles, l'exploitation de l'Alberta a décidé de réformer la totalité de son troupeau, soit plus de 3 000 porcs.

4. Résumé Des Événements en Ordre Chronologique

(la chronologie détaillée des événements se trouve à l'annexe A)

5. État de préparation et capacité d'Intervention de l'ACIA

A) L'ACIA était généralement bien préparée

L'ACIA était généralement bien préparée en cas de l'éclosion. Avant que le MAADR l'ait informée, le 28 avril 2009, de l'éclosion à l'exploitation porcine, l'Agence avait déjà désigné un agent de liaison avec l'ASPC (le 23 avril). Quatre jours avant la déclaration de l'éclosion (le 24 avril), l'ACIA avait informé les vétérinaires en chef des provinces de demander aux éleveurs de porcs de renforcer leurs exigences relatives à la biosécurité et à la déclaration de cas de maladie. Un jour avant la déclaration de l'éclosion, l'ACIA a mobilisé son Équipe nationale d'intervention d'urgence (ENIU) dans son intégralité et mis en fonction son Centre national des opérations d'urgence (CNOU); ce dernier était partiellement activé depuis le 20 avril.

La plupart des employés de l'ACIA qui prenaient part à l'intervention avaient bien compris et rempli leurs rôles et responsabilités. Les 6 et 20 mai 2009, des membres de l'ENIU et d'autres personnes participant à l'intervention à la suite de l'éclosion se sont réunis pour discuter des points forts et des points à améliorer de l'intervention de l'ACIA. Ce processus de rétroaction immédiate est devenue une procédure courante à l'Agence; elle est d'ailleurs décrite dans le Plan d'intervention en cas d'urgence comme une « étape critique ». Dans le cadre du processus de rétroaction immédiate, on a constaté qu'il fallait apporter certaines améliorations en vue d'accroître l'échange de renseignements à l'interne et examiner les listes de distribution et soulevé d'autres questions liées principalement au peaufinage des processus existants. Un nombre suffisant de directives semblent avoir été fournies dans les manuels des procédures et les plans tels que le Plan logistique national de gestion des situations d'urgence, le Plan d'intervention d'urgence et le Plan fonctionnel pour la santé animale de l'ACIA.

La distribution de l'antiviral Tamiflu faisait également partie des points à améliorer. Deux problèmes ont d'ailleurs été soulevés à ce sujet : l'autorisation d'accès à l'antiviral auprès de l'ASPC et l'approvisionnement pour les employés. Le premier problème a depuis été réglé, étant donné que l'ACIA peut maintenant avoir accès au Tamiflu sans devoir obtenir d'abord l'approbation de Santé Canada. Le deuxième problème a été réglé durant l'éclosion d'influenza aviaire à déclaration obligatoire de novembre 2010 dans une exploitation d'élevage de dindons au Manitoba : les employés n'avaient alors plus besoin de prendre du Tamiflu pour accéder au site en raison des préoccupations soulevées à propos de l'innocuité et de l'efficacité de l'antiviral.

Bon nombre des personnes interrogées dans le cadre de l'élaboration du présent rapport ont mentionné que l'expérience de l'Agence relativement aux éclosions d'influenza aviaire leur a permis d'acquérir une vaste expérience pouvant être mise à profit lors d'intervention en cas d'urgence de même nature, ce qui a aidé l'ACIA à bien se préparer pour cette éclosion. Le fait que les éclosions antérieures aient grandement aidé l'ACIA à se préparer en cas de situations d'urgence zoosanitaire a été souligné dans le chapitre 9 (Les maladies animales) du rapport de l'automne 2010 du Vérificateur général du Canada.

B) Faiblesse dans l'utilisation du Système de commandement des interventions

Certaines faiblesses ont été relevées concernant le Système de commandement des interventions (SCI).

Le Système de commandement des interventions (SCI) est un concept normalisé et modulaire de gestion tous risques des incidents. Les structures d'intervention d'urgence de l'Agence sont organisées selon les cinq fonctions de gestion du SCI (Commandement, Opérations, Planification, Logistique, Finances et administration) que voici : [traduction]Note de bas de page 5

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Le Système de commandement des interventions est un concept normalisé et modulaire de gestion tous risques des incidents. Description ci-dessous.

Système de commandement des interventions

Sur ce diagramme, ils contiennent 5 boîtes. La première du haut Commandement (Décision et approvisionnement). Les 4 autres boîtes contiennent l'information suivante :

  1. Opérations (Exécution et surveillance)
  2. Planification (Compilation et analyse)
  3. Logistique (Localisation et acquisition)
  4. Finance (Dépenses et administration)

Le titulaire du poste de conseiller en santé et sécurité au travail (SST) travaille au sein de la section Logistique du SCI (installations, services et matériel), ce qui signifie que le titulaire ne prodigue pas directement de conseils au commandant des interventions (section Commandement). Par conséquent, cette situation n'assure pas une efficacité optimale. À moins que le conseiller en SST soit informé des événements à mesure qu'ils se produisent, il est difficile de faire en sorte que le commandant des interventions reçoive des conseils en matière de SST. Le conseiller en SST risque de ne pas être tenu au courant si son poste relève seulement du responsable de la section Logistique.

Au début de l'éclosion, les commandants des interventions aux niveaux régional et local n'ont pas reçu de conseils en matière de SST. Le poste de conseiller en SST faisait partie de la section Commandement dans l'organigramme régional du SCI créé dix jours après le début de l'éclosion (les organigrammes se trouvent à l'annexe B).

Pendant ce temps, l'organigramme de l'ENIU situe la SST sous l'assistance au personnel (p. ex. préparatifs de voyage), qui fait partie de la section Logistique. Il y a un lien clair entre la SST et l'assistance au personnel, mais le fait que le commandant des interventions n'ait pas de lien direct avec un conseiller dans de telles situations réduit le rappel visuel et n'incite pas les commandants des interventions à tenir leur conseiller en SST au courant des événements et à les consulter dans le cadre de leurs responsabilités. Le manuel du participant de l'ACIA pour le cours « Introduction au Système de commandement des interventions de l'ACIA » décrit l'agent en SST comme un « membre du personnel de commande ».Note de bas de page 6

C) Lacunes relatives à la formation et à la prise de conscience de l'importance de la formation

Ni le gestionnaire d'inspection sur le terrain ni le vétérinaire de l'ACIA n'ont décidé d'avoir recours à des employés formés pour le prélèvement des premiers échantillons. Bien que les deux inspecteurs aient reçu une formation sur les procédures d'échantillonnage, ils n'avaient pas reçu la formation sur l'utilisation de l'équipement de protection individuelle dans un endroit pouvant être infecté ou une « zone chaude ». Des employés formés étaient disponibles tant au bureau régional responsable qu'au bureau régional avoisinant, les deux bureaux étant situés à plus ou moins deux heures de voiture du bureau local à Red Deer. Le fait d'attendre que les inspecteurs arrivent de l'un des bureaux régionaux aurait repoussé le premier prélèvement au lendemain matin (29 avril).

L'après-midi du 28 avril, la direction du centre opérationnel a informé le bureau local à Red Deer de l'éclosion soupçonnée et de l'urgence de mettre l'exploitation agricole en quarantaine, d'obtenir des échantillons et de les livrer au laboratoire de Winnipeg (Centre national des maladies animales exotiques ou CNMAE). Le vétérinaire de district de l'ACIA responsable du prélèvement des échantillons connaissait l'exploitation et les maladies présentes au sein du troupeau dont les symptômes étaient semblables à ceux de l'influenza. La grippe porcine est courante dans les exploitations porcines et n'est généralement pas zoonotiqueNote de bas de page 2. Par conséquent, le vétérinaire ne croyait pas que le virus pH1N1 pouvait être présent à l'exploitation. Il a donc choisi d'avoir recours aux seuls inspecteurs disponibles pour un prélèvement d'échantillons le soir même (28 avril), soit des inspecteurs qui n'avaient reçu aucune formation sur l'utilisation de l'équipement de protection individuelle (EPI). Les procédures de bioconfinement n'ont pas été suivies comme il se doit par les inspecteurs et le vétérinaire lors de l'échantillonnage.

Le lendemain matin, les échantillons devaient être livrés au laboratoire à Winnipeg. Un service de messagerie n'aurait pas permis la livraison des échantillons au laboratoire avant le lendemain, alors on a demandé à un des inspecteurs qui avait effectué le prélèvement la veille de prendre un vol commercial pour s'assurer que les échantillons (bagages enregistrés) soient expédiés le même jour. À ce moment-là (matin du 29 avril), les deux inspecteurs se plaignaient de maux de gorge, symptômes qui avaient été attribués à la grande quantité d'ammoniac et de poussière inhalée dans l'exploitation porcine, faute d'avoir porté les masques appropriés. On a confirmé dans les deux semaines qui ont suivi (8 et 11 mai) que les deux inspecteurs ayant effectué les premiers prélèvements d'échantillons étaient infectés par le virus pH1N1. Le matin du 29 avril, le vétérinaire qui avait supervisé les inspecteurs durant l'échantillonnage était toujours convaincu que le virus pH1N1 n'était pas présent en raison du faible taux de mortalité à l'exploitation. En outre, la direction du bureau local n'a pas envisagé la possibilité que les inspecteurs puissent être infectés.

Une utilisation inadéquate de l'EPI par les inspecteurs sur le terrain a rendu impossible l'exclusion de l'exploitation porcine comme source d'infection par le virus pH1N1. Une formation aurait augmenté la probabilité que l'EPI soit utilisé adéquatement et favorisé la prise en compte des risques que représentait la livraison des échantillons par l'un des inspecteurs au moyen d'un vol commercial. Si un conseiller en SST avait été consulté, le gestionnaire et le vétérinaire responsable auraient probablement pris conscience des risques associés au recours d'employés non formés et à la désignation d'un de ceux-ci pour l'envoi des échantillons par l'entremise d'un vol commercial.

Des examens internes antérieurs ont identifié l'importance de la formation. Dans les rapports de l'ACIA sur les leçons apprises de l'éclosion d'influenza aviaire de 2004 et de 2007, on a relevé que la formation et les exercices sur la biosécurité sont cruciaux et qu'il faudrait offrir un plus grand nombre d'activités de formation à ce sujet. Par exemple, le rapport de 2007 (Rapport sur les leçons apprises : L'intervention de l'ACIA lors de l'éclosion d'influenza aviaire de 2007 en Saskatchewan) indique ce qui suit :

La formation et l'expérience antérieures relatives au Système de commandement des interventions, dont jouissait le personnel clé, grâce à une combinaison d'expérience acquise au cours de l'éclosion en Colombie-Britannique et d'activités de terrain ultérieures, ont été déterminantes dans le bon fonctionnement du commandement des opérations au cours de l'urgence.

La cinquième recommandation du rapport s'intitule « L'ACIA devrait intensifier ses efforts de formation des employés afin de bien planifier la relève en vue des futures éclosions ». Dans le rapport de 2004 (Analyse des leçons tirées : Réaction de l'ACIA à l'éclosion de grippe aviaire en 2004 en Colombie-Britannique), on a également identifié la formation comme un élément clé qui permettrait d'améliorer les préparatifs en cas d'urgence de l'Agence.

Un moyen de renforcer la protection du personnel et d'améliorer l'efficacité des mesures et des protocoles de biosécurité est la formation supplémentaire du personnel de l'ACIA et de l'industrie en matière de biosécurité… De la formation et des exercices continus ont été jugés essentiels à l'amélioration de la connaissance des plans et protocoles d'intervention en cas d'urgence ainsi qu'à l'établissement de liens entre l'ACIA et ses partenaires.

L'Évaluation de l'initiative de préparation en cas d'influenza aviaire et de pandémie d'influenza de 2010 de l'ACIA a souligné le nombre insuffisant d'exercices de formation depuis 2008.Note de bas de page 7

Au moins un rapport externe a souligné l'importance que l'ACIA offre une formation d'intervention en cas d'urgence. Dans le rapport sur les leçons apprises commandé par le Conseil canadien de la santé porcine à propos de la fermeture par l'ACIA d'un établissement de conditionnement des viandes en Alberta – Leçons apprises : Examen de l'enquête sur un cas suspect de maladies à déclaration obligatoire à Red Deer, Alberta 21-23 juin 2010 – on a recommandé que « […] l'ACIA continue de fournir la formation appropriée et l'expertise de soutien aux décideurs locaux […] afin qu'on accorde une grande importance à la formation et développe ainsi l'expertise future. » Note de bas de page 8

Le Plan logistique national de gestion des situations d'urgence engage l'Agence à fournir de la formation et à organiser des exercices :

L'ACIA est tenue en vertu de la Loi sur la gestion des urgences de mener des séances de formation et des exercices dans le cadre des plans d'urgence relevant de son mandat. Les exercices donnent aux employés l'occasion d'effectuer des tâches urgentes dans le cadre d'une intervention simulée et d'améliorer ainsi leur capacité d'intervention.Note de bas de page 9 [traduction]

Dans la Directive sur la protection individuelle, on souligne que l'Agence doit, en vertu du Plan, offrir une formation sur l'EPI selon les besoins :

Selon la partie II du Code canadien du travail (CCT), la partie XIX du Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail et la Politique de SST de l'ACIA, l'Agence est tenue, selon les besoins, d'élaborer et de mettre en œuvre un programme de fourniture du matériel, d'équipement, de dispositifs ou de vêtements de protection personnels.

L'ACIA exige des directions générales concernées qu'elles élaborent leur propre programme de protection individuelle et de prévoir une formation sur l'essai d'ajustement, l'utilisation sécuritaire et l'entretien.

Depuis janvier 2010, des séances de formation sur place et en classe sont offertes aux employés de l'ACIA concernés au moyen des fonds d'urgence affectés par le gouvernement fédéral aux activités liées au virus pH1N1. La fréquence à laquelle cette formation est donnée demeure à la discrétion de la direction des centres opérationnels et des régions.

6. Collaboration avec les intervenants

A) Industrie

Le Conseil canadien du porc a remarqué que la communication avec l'ACIA durant l'éclosion était opportune et que la coordination était efficace.

B) Provinces

L'ACIA a travaillé étroitement avec le MAADR de l'Alberta dès le début en communiquant ouvertement et efficacement. Cependant, il semblait y avoir des progrès à faire quant à la compréhension des rôles et des responsabilités liés à la réforme.

En raison de la confidentialité de renseignements concernant la santé d'une personne, les employés de l'ACIA ne savent pas toujours si les collègues ou d'autres personnes (p. ex. familles agricoles) avec qui ils peuvent entrer en contact lors d'une éclosion sont infectés. Le respect de la vie privée est la responsabilité des autorités sanitaires provinciales. La question de la confidentialité peut poser des difficultés à un employeur comme l'ACIA qui tente d'assurer la sécurité des employés prenant part aux activités d'intervention en cas d'éclosion.

C) Agence de la santé publique du Canada

La représentation de l'ACIA au sein de l'équipe de gestion des urgences de l'ASPC avant l'éclosion favorisait l'échange opportun de renseignements. De plus, les évaluations scientifiques des risques menées conjointement par l'ACIA et l'ASPC ont donné les résultats positifs énoncés ci-après.

7. Résultats positifs

A) Meilleure coordination avec l'ASPC concernant l'évaluation des risques

La situation de la grippe pH1N1 a amené l'ACIA à renforcer son approche axée sur la collaboration lors de l'évaluation des risques pour la santé des animaux et des humains que peuvent poser les zoonoses, notamment l'identification de processus et de politiques pour de futures évaluations. Lors de l'éclosion en Alberta, l'ACIA a, de concert avec l'ASPC, procédé à une évaluation des risques liés aux voies d'exposition et à la propagation du virus pH1N1 pouvant toucher les mammifères et oiseaux domestiques. Elles ont également discuté des conséquences possibles sur la santé des animaux en lien avec les répercussions directes et indirectes sur l'accès aux marchés. Les résultats figurant dans le rapport d'évaluation des risques indiquaient que « étant donné l'importance d'une approche intégrée de santé publique, l'évaluation aborde aussi le risque de dissémination du virus aux humains »Note de bas de page 10. Cette collaboration ACIA-ASPC a donné lieu à l'échange de nombreux renseignements et à une coopération concernant l'expertise, les évaluations des risques et l'intégration des activités.

Cette situation a permis de répondre à une recommandation du BVG de 2008 qui insistait sur la collaboration et l'élaboration conjointe de processus par l'ASPC et l'ACIA, ce que les deux agences avaient déjà planifié.Note de bas de page 11

B) Prise de conscience accrue de l'importance de la préparation en cas d'éclosion de zoonoses

L'éclosion a entraîné des discussions chez les représentants du Partenariat pour la sécurité et la prospérité (États-Unis, Mexique et Canada) qui gèrent le Plan nord-américain contre l'influenza aviaire et la pandémie d'influenza. Ces discussions portaient sur la définition des attentes du gouvernement quant à la santé publique, c'est-à-dire la façon dont les ministères de l'agriculture pourront améliorer les recherches scientifiques dans le domaine de la santé publique par l'entremise d'une amélioration concrète de la surveillance des porcs.

8. Conclusion

La coordination ainsi qu'une communication ouverte et immédiate avec tous les intervenants concernés ont favorisé une gestion efficace de cette éclosion de maladie animale. Les manuels des procédures et les processus existants, en plus de l'expérience des employés et de la direction de l'ACIA tirée des éclosions antérieures, ont jeté les bases d'un plan d'intervention qui a permis à l'ACIA de bien gérer cette éclosion. Cependant, en ayant eu recours à du personnel non formé et en n'ayant pas tenu compte de tous les aspects liés à la santé et à la sécurité au travail lors de la prise des décisions initiales, on a compromis la sécurité, ce qui a soulevé des préoccupations concernant l'état de préparation des employés pouvant être appelés à assurer la gestion d'une intervention en cas d'éclosion et à y participer.

9. Recommandations

On recommande que :

  1. la Direction générale des opérations veille à ce que ses répondants de première ligne en cas d'urgence zoosanitaire aient reçu la formation nécessaire sur l'intervention en cas d'urgence afin qu'ils connaissent les exigences des protocoles, des directives et des lignes directrices sur l'utilisation de l'équipement de protection individuelle et sur l'envoi d'échantillons biologiques;
  2. tout poste de conseiller en SST relève du niveau du commandement des interventions pour toutes les éclosions de zoonoses soupçonnées.

Annexe A

Chronologie détaillée des événements


Annexe B

Organigrammes

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Système de commandement des interventions à l'échelle régionale - Nord de l'Alberta - H1N1. Description ci-dessous.

Système de commandement des interventions à l'échelle régionale - Nord de l'Alberta

Sur ce diagramme, au centre il y a une boîte Commandant des interventions à l'échelle régionale (Directeur régional). De cette boîte, il y a 2 boîtes à la gauche -Communications et SST. À la droite, il y a 2 autres boîtes - Liaison provinciale avec le MADRA de l'Alberta et Liaison provinciale avec le ministère de la Santé. De la boîte du centre, il y a une 5ième boîte Soutien administratif.

De la boîte Soutien administratif il y a 4 sections :

  1. Chef régional de la section Opérations avec sous-sections : Échantillonnage, Permis et mesures de contrôle, Bioconfinement, Retraçage et Nettoyage et désinfection
  2. Chef régional de la section Planification avec sous-sections : Épidémiologie, Rapports de situation, SCGIU, Cartographie/SIG, Conseiller technique et Documentation
  3. Chef régional de la section Logistique avec sous-sections : TI et Soutien et coordination
  4. Chef régional de la section Finances et administration

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Équipe nationale d'intervention d'urgence – Virus de la grippe H1N1 (grippe porcine chez les humains). Description ci-dessous.

Équipe nationale d'intervention d'urgence - Virus de la grippe H1N1 (grippe porcine chez les humains)

Le Comité de la haute direction de l'ACIA est lié au Commandant des interventions à l'échelle nationale, qui compte trois sections distinctes : Commandant adjoint des interventions à l'échelle nationale, Liaison nationale et Communications.

Voici les quatre sous-sections principales, lesquelles comportent leurs propres sous‑sections.

De gauche à droite :

  1. Section Opérations (échelle nationale) - sous­‑section : Questions frontalières
  2. Section Planification (échelle nationale) - sous‑sections : Évaluation de la situation (Cartographie/SIG, Rapports de situation et Documentation), Soutien stratégique et scientifique (Analyse des politiques liées à la santé des animaux, Épidémiologie, Mesures de biosécurité et Soutien scientifique/Liaison avec le laboratoire), Unité de démobilisation, Planification avancée (Maladies et surveillance, Épidémiologie, Modélisation et Évaluation des risques), Planification des ressources et Commerce (Santé des animaux et Viande).
  3. Section Logistique (échelle nationale) - sous‑sections : Communications liées à la TI, Soutien de la TI sur place, Système informatique et applications opérationnelles, Locaux de l'administration centrale, Locaux à l'échelle nationale, Gestion du parc automobile et des biens mobiliers, Déplacement et opérations administratives, Passation de marchés/Approvisionnement/Cartes d'achat, Assistance au personnel − SST et Ressources humaines stratégiques.
  4. Section Finances et administration (échelle nationale)

En-dessous se trouvent deux boîtes liées à la seconde boîte « Commandant des interventions à l'échelle nationale » : COU de l'Ouest et PCA en Cas de pandémie – COU.

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