Le terme piroplasmose équine est utilisé pour désigner l'infection par un des deux parasites sanguins Theileria equi (T. equi) et Babesia caballi (B. caballi), ou par les deux. La piroplasmose équine est une maladie transmise par les tiques qui touche tous les équidés comme les chevaux, les mules, les ânes et les zèbres.
La piroplasmose équine et le risque pour la santé humaine
Les équidés infectés ne présentent aucun risque pour les humains.
Bien que les agents infectieux de la piroplasmose équine ne soient pas connus pour provoquer des maladies chez les humains, les tiques qui transmettent ces parasites pourraient également avoir la capacité de transmettre d'autres maladies. La piroplasmose humaine est rare et est associée à différentes souches de Babesia.
Signes cliniques de la piroplasmose équine
Les signes cliniques de la piroplasmose équine sont variables et souvent non spécifiques; la maladie peut facilement être confondue avec d'autres affections. La piroplasmose équine peut se présenter sous différentes formes :
- suraiguë : les animaux peuvent être trouvés morts sans signe antérieur de maladie
- aiguë : la forme aiguë se caractérise par de la fièvre, une perte d'appétit, une immobilité soudaine et une réticence à bouger, ainsi qu'une léthargie sévère
- la fièvre peut diminuer après 1 jour et devenir intermittente
- les autres signes comprennent l'anémie, la jaunisse, l'œdème périphérique et l'hypertrophie de la rate et du foie
- les cas graves peuvent entraîner la mort
- subaiguë : les signes cliniques des cas subaigus sont similaires à ceux des cas aigus et peuvent être plus légers et accompagnés d'une fièvre intermittente et d'une perte de poids
- chronique : les cas chroniques présentent généralement des signes cliniques non spécifiques tels qu'une légère perte d'appétit, de mauvaises performances et une perte de poids corporel, bien que les symptômes puissent être plus graves chez les jeunes animaux
- une maladie concomitante ou d'autres formes de stress physique peuvent entraîner la réapparition des signes cliniques
- les infections persistantes des juments peuvent provoquer des avortements
- les poulains peuvent être infectés avant la naissance, ce qui donne des poulains faibles et anémiques ou des poulains porteurs asymptomatiques
- porteur asymptomatique : une grande partie des équidés infectés sont des porteurs asymptomatiques de la maladie
- ces équidés ne présentent aucun signe apparent d'infection, mais agissent comme un réservoir de la maladie, ce qui permet une transmission à d'autres équidés
- les porteurs asymptomatiques peuvent devenir cliniquement malades lorsqu'ils sont stressés ou après l'administration de médicaments immunosuppresseurs
Où la piroplasmose équine est-elle présente
La piroplasmose équine n'a jamais été détectée chez un cheval canadien; cependant, il existe des vecteurs potentiels de tiques au Canada. La piroplasmose équine est présente dans certaines régions d'Europe, d'Afrique, d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, du Moyen-Orient et d'Asie. Les États‑Unis ont signalé des éclosions sporadiques au cours des dernières années.
Transmission et propagation de la piroplasmose équine
La piroplasmose équine n'est pas directement contagieuse. L'activité alimentaire des tiques transfère les parasites sanguins d'un équidé infecté à d'autres équidés sensibles. Les tiques sont le principal vecteur de transmission, car elles sont l'hôte naturel des parasites. L'utilisation de produits sanguins, d'aiguilles et de seringues contaminés peut également transmettre la maladie. Les poulains peuvent être infectés pendant qu'ils sont dans l'utérus, en particulier par T. equi.
Certains équidés peuvent porter le parasite dans leur sang pendant une longue période et peuvent servir de source d'infection pour les tiques. L'introduction de ces animaux porteurs asymptomatiques dans des zones exemptes de maladie peut entraîner de nouveaux cas de piroplasmose en présence de tiques.
Le risque d'infection étant lié à la présence de tiques, les infections peuvent être saisonnières et sont plus susceptibles de se produire après des pics de population de tiques.
Le principal facteur de risque d'introduction de la piroplasmose équine au Canada est l'importation d'animaux infectés.
Comment la piroplasmose équine est diagnostiquée
Un vétérinaire peut soupçonner une piroplasmose chez les équidés ayant voyagé et présentant une anémie, un jaunissement des gencives ou des yeux, ou de la fièvre. Des tests de laboratoire sont nécessaires pour établir un diagnostic définitif.
Traitement de la piroplasmose équine
La piroplasmose peut être difficile à traiter. À l'heure actuelle, le Canada ne dispose pas d'un programme de traitement approuvé pour la piroplasmose, ni d'un vaccin pour prévenir l'infection d'un équidé. Les équidés positifs restent un réservoir d'infection pour les autres équidés. L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) lutte contre la piroplasmose par l'obligation de signaler les cas suspects à l'ACIA, l'identification et la destruction des animaux infectés, le respect des exigences établies en matière de tests d'importation et les efforts visant à prévenir la propagation des parasites par la lutte contre les vecteurs de tiques.
Un programme de traitement de la piroplasmose approuvé par l'ACIA est à l'étude. Les programmes de traitement utilisés dans d'autres pays sont généralement longs et coûteux, et les médicaments utilisés peuvent rendre l'équidé malade. Les effets secondaires comprennent les coliques, la diarrhée et, rarement, la mort.
Règlements visant à prévenir la transmission de la piroplasmose équine
L'ACIA impose des réglementations strictes sur l'importation d'animaux et de produits d'origine animale en provenance de pays où la piroplasmose équine est connue. Ces réglementations sont appliquées par le biais d'inspections aux points d'entrée effectuées par l'ACIA et l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
La piroplasmose équine est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux. Les propriétaires, les vétérinaires et toute personne ayant la garde et le contrôle d'animaux doivent signaler tous les cas suspects à l'ACIA pour qu'une enquête soit immédiatement menée par les inspecteurs.
Les propriétaires d'équidés peuvent prendre les précautions suivantes pour réduire le risque d'infection :
- appliquer des pratiques d'hygiène strictes lors de la vaccination ou du prélèvement d'échantillons sanguins sur les équidés
- utiliser des aiguilles et des seringues jetables et ne pas utiliser la même aiguille sur plus de 1 équidé
- mettre en œuvre des mesures de lutte contre les tiques
- tester les équidés s'ils présentent des signes cliniques de maladie
- consulter votre vétérinaire si vous pensez que votre équidé est infecté par la piroplasmose
Stratégie d'intervention d'urgence du Canada en cas d'éclosion
Méthodes de lutte contre la piroplasmose équine
La stratégie d'intervention d'urgence du Canada en cas d'éclosion de piroplasmose équine serait la suivante :
- éliminer la maladie
- prendre des mesures pour que le Canada soit à nouveau exempt de piroplasmose le plus rapidement possible
Afin d'éliminer la piroplasmose équine, l'ACIA peut utiliser toutes les méthodes suivantes de lutte contre la maladie ou une partie de celles-ci :
- l'euthanasie sans cruauté des animaux infectés (il n'existe actuellement aucun protocole de traitement approuvé par l'ACIA)
- la surveillance et le traçage des animaux potentiellement infectés ou exposés
- une mise en quarantaine et des contrôles stricts du déplacement des animaux pour prévenir la propagation
- le zonage pour définir les zones infectées et les zones exemptes de maladies
Un propriétaire dont l'animal a été ordonné d'être euthanasié peut être admissible à une indemnisation.