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Guide de planification de biosécurité pour les producteurs de chèvres canadiens
1 À propos du Guide de planification

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1.1 Qui devrait utiliser ce guide?

Ce Guide de planification (le Guide) a été élaboré comme ressource d'information pour la Norme nationale de biosécurité à la ferme pour l'industrie caprine (la Norme) afin d'aider les producteurs de chèvres à préparer des plans de biosécurité pour leurs fermes. Il est conçu dans le but de répondre aux besoins des producteurs de chèvres dans l'ensemble du Canada, y compris tous les types de productions et toutes les tailles de troupeau.

On encourage les producteurs à préparer des plans propres à leurs fermes à l'aide de la Norme et du Guide. Les plans de ferme individuelle permettront de s'assurer que les mesures de biosécurité correspondent à la taille, à la configuration et aux pratiques de gestion de la ferme.

Bien que la planification de la biosécurité à la ferme relève principalement du producteur, les membres de la famille, les employés de la ferme, les conseillers et les autres personnes concernées par les activités de la ferme caprine jouent souvent un rôle essentiel dans la mise en oeuvre du plan de biosécurité; par conséquent, ils peuvent aussi profiter de l'utilisation de Guide.

1.2 Pourquoi la biosécurité est-elle importante pour l'industrie caprine?

Résultat visé : L'introduction et la réintroduction des animaux, de même que l'utilisation de sperme et d'embryons ne présentent pas de risque pour l'état de santé du troupeau.

2.1.1 Sources et approvisionnement

Les producteurs peuvent réduire les risques d'introduction de maladies dans leur ferme en faisant attention à la source des nouveaux animaux et/ou du matériel d'insémination artificielle et de transfert d'embryon ainsi qu'à la façon dont ils intègrent les nouveaux animaux au troupeau. Ils peuvent réduire les risques en se procurant du sperme et des embryons auprès de fournisseurs accrédités, en limitant la fréquence à laquelle ils ajoutent de nouveaux animaux, en limitant le nombre de sources d'où proviennent les nouveaux animaux et en utilisant des sources de bonne qualité.

  1. Élevez le plus de chèvres de remplacement possible sur votre ferme et ajoutez seulement de nouvelles chèvres de sources externes à la ferme lorsque cela est nécessaire.

    Avez-vous un troupeau fermé?
    Un troupeau fermé en est un dans lequel aucun nouvel animal n'entre et auquel aucun animal ne sort (p. ex. pour des expositions) puis y revient. Les nouvelles caractéristiques génétiques sont seulement introduites par l'insémination artificielle ou le transfert d'embryons. La plupart des troupeaux de chèvres ne sont pas fermés, mais peuvent à l'occasion obtenir des animaux de l'extérieur du troupeau.

    • Assurez-vous de l'efficacité reproductrice de votre troupeau actuel en optimisant la fertilité par des programmes de gestion de l'accouplement pour vos femelles et des examens des qualités de reproducteur pour vos mâles. La nutrition adéquate joue aussi un rôle intégral.
    • Adoptez des protocoles visant à améliorer le taux de survie des chevreaux dans votre troupeau. Cela comprend la gestion du colostrum, le traitement approprié de l'hypothermie et de l'hypoglycémie, le contrôle des maladies infectieuses importantes (voir le tableau 1) et l'hébergement approprié. Pour les chèvres de boucherie, les soins maternels apportés aux chevreaux sont aussi importants.
  2. Considérez l'utilisation de technologies de reproduction telles que l'insémination artificielle (IA) ou le transfert d'embryons (TE) pour introduire de nouvelles caractéristiques génétiques, plutôt que d'acheter des animaux de sources externes.
  3. Informez-vous des pratiques de biosécurité et de santé animale de tous les fournisseurs d'animaux de remplacement en posant les questions suivantes : 
    • Quel est l'état de santé de leur troupeau? (voir la section 2.1.3)
    • Quelles sont les pratiques de biosécurité qu'ils utilisent?
    • Est-ce qu'ils mélangent des animaux de différentes sources?
    • Comment transportent-ils leurs chèvres?
    • Comment l'état de santé du troupeau source se compare-t-il à celui de mon propre troupeau?

    Étude de cas : Approvisionnement d'une nouvelle population
    Une productrice veut de nouvelles caractéristiques génétiques dans son troupeau, mais elle vit dans un endroit isolé. Elle trouve un éleveur (à une distance de 24 heures de route) avec un troupeau d'un état de santé compatible à celui de son propre troupeau. La productrice sélectionne les jeunes chevreaux (deux à trois à la fois) qu'elle veut acheter de l'éleveur. Elle expédie une cage à chien vide nettoyée et désinfectée à l'éleveur. L'éleveur nettoie et désinfecte la cage, ajoute une litière fraîche, place les chevreaux marqués dans la cage et va à l'aéroport pour livrer les chevreaux par avion à la productrice (un vol de deux heures et demi). La productrice reçoit les chevreaux, les place en isolement et nettoie et désinfecte la cage. La productrice achète une jeune population d'un éleveur réputé, évitant le mélange et s'assurant du mode de transport le plus sécuritaire et le plus rapide pour les jeunes animaux.

  4. Achetez les chèvres de fournisseurs avec un état de santé connu et un état de santé qui est compatible avec (égal ou meilleur) que celui de votre troupeau.
  5. Encouragez les éleveurs et les sources de chèvres et de chevreaux à adopter des pratiques de biosécurité dans toutes leurs activités et de rendre disponible leurs dossiers sur la gestion des maladies et l'état de santé aux acheteurs potentiels, y compris leur participation au Programme national de certification à l'égard de la tremblante pour les chèvres. Visitez Tremblante Canada pour de plus amples renseignements.
  6. Planifiez les ajouts pour vous permettre de vous organiser à l'avance avec les fournisseurs réputés choisis.

2.1.2 Pratiques de biosécurité pour les foires, les expositions et emplacements hors de la ferme

Dans les cas où les mesures de biosécurité sont inadéquates pour les caprins de passage dans une foire, une exposition ou un autre emplacement, les producteurs peuvent prendre certaines mesures afin de réduire les risques. Ils peuvent notamment transporter les animaux dans des véhicules appartenant à la ferme, apporter la nourriture, l'eau, les systèmes de distribution d'eau et autres équipements directement de la ferme, appliquer des protocoles de biosécurité sur les lieux et traiter les animaux qui reviennent au sein du troupeau comme des animaux nouvellement arrivés. Les producteurs devraient demander aux responsables de la foire ou de l'exposition s'ils ont une politique de biosécurité et des procédures visant à réduire au minimum les risques de transmission de maladies. S'il n'y a pas de politique en place, il faut tenir compte de l'évaluation des risques et de votre capacité de limiter les risques pour décider s'il convient de participer à l'événement.

  1. Informez-vous des pratiques de biosécurité de toute foire, exposition ou lieu de prêt hors site avant de vous y présenter.
  2. Effectuer une évaluation du risque pour chaque activité hors site à laquelle vous prévoyez participer en tenant compte de la nature de l'activité, les pratiques de biosécurité en usage au site et votre capacité à mettre en place des pratiques de biosécurité supplémentaires au besoin.
  3. Participez seulement aux foires, aux expositions et aux autres activités hors site que votre évaluation du risque considère comme appropriées et/ou qui ont des programmes de biosécurité qui sont convenables pour vos chèvres. Il est recommandé de faire ce qui suit :
    1. assurez-vous qu'une inspection obligatoire par un médecin vétérinaire de toutes les chèvres présentes à l'exposition est effectuée avant le déchargement et que toute chèvre ayant des signes de maladies infectieuses ne soit pas introduite à l'exposition;
    2. assurez-vous que les chèvres qui ont récemment mise bas (p. ex. au cours des deux dernières semaines) ou qui pourraient mettre bas au moment de l'exposition sont exclues des prémisses de l'exposition en raison du risque de transmission de maladies d'avortement infectieuses;

      Étude de cas : La biosécurité aux foires d'automne
      Un groupe de producteurs de chèvres qui aiment exposer leurs chèvres ont formé un groupe de biosécurité et élaboré un ensemble de recommandations pour les foires d'automne dans leur province qui accueille ces expositions. Le document suggère que les comités des foires appliquent les recommandations suivantes : des enclos séparés pour les animaux de chaque exposant pour empêcher le contact direct entre les chèvres d'état de santé variable, un temps minimal à l'exposition pour réduire le risque, une inspection par un médecin vétérinaire de toutes les chèvres pour déceler les maladies infectieuses avant le déchargement à l'exposition, la désinfection obligatoire des mains entre chaque manipulation des chèvres (p. ex.  par le juge). L'affichage doit aussi être présent pour demander au public de ne pas toucher les chèvres et des postes de lavage des mains doivent être disponibles pour le public et les exposants. Grâce au lobbying des producteurs, les foires d'automne ont adopté ces mesures, réduisant ainsi le risque pour les animaux.

    3. exigez que le conseil de la foire s'assure du nettoyage et de la désinfection appropriés des installations disponibles avant l'arrivée des chèvres;
    4. demandez que de l'affichage soit présent pour indiquer au public que les chèvres ne devraient pas être manipulées afin de protéger leur santé.
  4. Limitez le temps que vos chèvres passent au lieu hors site.
  5. Transportez vos chèvres dans un véhicule qui a été nettoyé et désinfecté avant son utilisation. Idéalement, ce véhicule est réservé à l'usage exclusif de votre ferme.
  6. Empêchez le mélange d'animaux et le contact direct et limitez la proximité avec les autres chèvres et animaux d'élevage en transit et sur place.
  7. Fournissez la litière et les aliments de votre ferme.
  8. Assurez-vous qu'il y a une source d'eau propre sur place.
  9. Apportez des nourrisseurs, des seaux d'eau et de l'équipement de nettoyage et de manipulation de votre ferme de domicile pour une utilisation exclusive avec vos chèvres.
  10. Limitez la manipulation de vos chèvres par les autres; toutefois, lorsque cela est nécessaire (p. ex. pour l'examen du juge), exigez que les manipulateurs lavent et/ou désinfectent leurs mains avant le contact avec les animaux et avant la manipulation de l'animal suivant.

2.1.3 État de santé lors de l'achat et de la réintroduction

Le fait de connaître l'état de santé des nouveaux animaux et des animaux qui reviennent à la ferme (p. ex. animaux qui participent à des expositions ou qui sont prêtés) permet aux producteurs de mettre en place des mesures de biosécurité afin de réduire les risques d'introduction et de propagation de maladies au sein du troupeau.

  1. Obtenez les renseignements suivants du fournisseur avant l'achat :
    1. Les dossiers médicaux de l'animal, y compris les maladies et les traitements, le type et la date des vaccins et les autres mesures de santé préventive (p. ex. la vermifugation).
    2. Les protocoles de test du fournisseur pour vos maladies préoccupantes.
    3. Les diagnostics du fournisseur de vos maladies préoccupantes.
    4. Le programme de gestion de santé du troupeau source.
  2. Considérez faire passer des tests en lien aux maladies préoccupantes pour votre troupeau aux nouveaux animaux ou ceux qui retournent à votre ferme avant l'introduction ou la réintroduction, en consultation avec le médecin vétérinaire de votre troupeau, lorsque cela est approprié. Les tests utilisés pour déterminer l'état de santé peuvent comprendre la sérologie, la culture et le compte d'oeufs dans les matières fécales. Les tests peuvent aussi comprendre un examen clinique par un médecin vétérinaire. Dans certains cas, les tests de santé peuvent être faits avec l'achat, mais dans tous les cas, l'animal devrait être isolé de toutes les autres chèvres jusqu'à ce que les résultats des tests soient connus. Ayez un plan pour les animaux avec des résultats positifs aux tests; p. ex. traiter, ne pas acheter.

    Tests pour déceler les maladies
    Les tests diagnostiques visant à déceler les maladies sont très compliqués et leur précision dépend de la maladie testée et de l'étape de l'infection de la chèvre. Un test précis signifie qu'un animal infecté aura toujours un résultat positif et un animal non infecté aura toujours un résultat négatif. Pour certaines maladies préoccupantes, il n'y a pas de test pour un animal particulier avec une précision suffisante pour éliminer entièrement le risque de mauvaise catégorisation de l'état de santé d'une chèvre (c.-à-d. considérer une chèvre infectée en santé) lors de l'achat d'un animal de remplacement. Pour cette raison, l'introduction de nouveaux animaux ou d'animaux qui retournent à votre ferme portera toujours un certain risque de transmission de maladies. Veuillez discuter des tests pour déceler les maladies préoccupantes dans votre troupeau avec votre médecin vétérinaire.

  3. Obtenez tous les dossiers d'identification et les renseignements sur le troupeau d'origine (s'il est différent du troupeau source).
  4. Suivez les protocoles lorsque vous achetez du sperme ou des embryons. Il est recommandé de faire ce qui suit :
    1. acheter le sperme d'un mâle donneur recueilli dans un centre de production de sperme accrédité par l'ACIA;
    2. acheter le sperme de sources internationales seulement si elles respectent la réglementation canadienne;
    3. Acheter et transférer des embryons seulement d'animaux sources avec un état de santé connu et à faible risque.

2.1.4 Isolement à l'arrivée ou lors de la réintroduction

Le fait d'isoler suffisamment longtemps les nouveaux animaux et ceux qui sont réintroduits dans la ferme permet de mieux repérer ceux qui souffrent d'une infection aiguë et qui en sont encore à la période d'incubation. Cela laisserait le temps à l'excrétion des agents infectieux de cesser et permettrait d'effectuer les analyses et traitements nécessaires. Certains agents infectieux peuvent être difficiles à détecter avec une période d'isolement normale.

  1. Désignez une zone d'isolement qui est séparée des autres chèvres et animaux d'élevage sur la ferme sans aucune possibilité de contact direct. La zone d'isolement devrait être séparée du troupeau principal par une division solide et une porte sécurisée ou se trouver dans un bâtiment différent. L'air dans cet espace devrait être ventilé séparément afin d'empêcher la transmission de maladies par aérosols, y compris le virus de l'arthrite-encéphalite caprine et Coxiella burnetii (fièvre Q).
  2. Isolez tous les animaux nouvellement acquis avant l'introduction à votre troupeau domestique pour une période appropriée pour vos maladies préoccupantes et faites ce qui suit :
    • contrôlez-les pour des maladies;
    • administrez tout vaccin requis;
    • mettez en place un protocole d'isolement en consultation avec votre médecin vétérinaire pour l'élimination des parasites nématodes gastro-intestinaux résistants à l'anthelminthique.
  3. Assurez-vous qu'il n'y a pas de contact entre les personnes ou l'équipement et les animaux isolés sans pratiques sanitaires, y compris le lavage des mains ou l'utilisation de gants jetables, l'échange complet des survêtements et le nettoyage et la désinfection de tout équipement, outil et chaussure. Cela s'applique à l'entrée de la zone d'isolement et à la sortir de celle-ci.

    Utiliser des gants
    Les gants ne réussissent seulement qu'à restreindre la transmission des maladies s'ils sont correctement utilisés. Lorsque les gants sont sales, ils sont essentiellement semblables à des mains sales. Les gants devraient seulement être utilisés lors de la manipulation d'une seule chèvre ou d'un groupe de chèvres dans le même enclos et être jetés après chaque utilisation. Les mains devraient aussi être lavées avant et après l'utilisation de gants.

  4. Empêchez tout partage de l'équipement d'alimentation ou de distribution d'eau, des enclos, des installations ou de l'équipement de manipulation, y compris l'équipement de traite, entre les chèvres isolées et les chèvres résidentes, à moins qu'ils ne soient nettoyés et désinfectés d'abord. Cela comprend les voies de circulation partagées (p. ex. vers la salle et au retour).
  5. Nettoyez et désinfectez la zone d'isolement régulièrement, y compris après chaque utilisation. Concevez la zone de manière à faciliter les pratiques de nettoyage et de désinfection.

2.1.5 Protocoles pour mettre fin à l'isolement des animaux

L'isolement n'est efficace que s'il y a des protocoles en place pour réintégrer les animaux au bon moment.

  1. Vous n'observez aucun signe clinique de maladie au cours de la période d'isolement.
  2. Traitez rapidement tous les animaux qui montrent des signes cliniques de maladie. Tester, traiter et/ou mettre à l'écart.
  3. Effectuez tous les tests de maladies, les traitements, les procédures et les vaccins avant de libérer les chèvres de l'isolement.

1.3 Comment utiliser ce guide

Les pratiques exemplaires et l'information des ressources du Guide correspondent au contexte organisationnel de la Norme et se concentrent sur six sujets de préoccupation principaux :

  1. Provenance et introduction des animaux
  2. Santé des animaux
  3. Gestion des installations et restrictions d'accès
  4. Déplacement des personnes, des véhicules et de l'équipement
  5. Surveillance et tenue de registres
  6. Communication et formation

Le Guide est conçu pour aider les producteurs à réaliser les résultats ciblés indiqués dans la Norme. La Norme comprend également un ensemble de listes de contrôle d'auto-évaluation qui est la première étape que les producteurs devraient prendre lorsqu'ils préparent ou mettent à jour les plans de biosécurité pour leurs fermes.

Le Guide fournit une approche de planification étape par étape et un ensemble détaillé de pratiques exemplaires en biosécurité qui s'appuieront sur les auto-évaluations et aideront les producteurs à réaliser les résultats ciblés de l'industrie. Elles sont conçues de façon à pouvoir être adaptées pour leur usage dans les plans de biosécurité de chaque ferme. Afin d'illustrer quelques-unes des pratiques exemplaires et des concepts importants, un certain nombre d'études de cas ont été fournies.

Les mesures de biosécurité sont étroitement liées aux pratiques de santé animale et de bien-être des animaux; par conséquent, la coordination des pratiques et des mesures parmi ces disciplines de gestion importantes est recommandée à l'échelle de la ferme.

Il est important de remarquer que le Guide, bien qu'exhaustif, n'est pas une liste complète de toutes les pratiques qui peuvent être utilisées pour réaliser les résultats ciblés. D'autres pratiques exemplaires peuvent exister qui appuient la biosécurité à la ferme.

Un glossaire des termes est fourni à la section 3 du Guide et les termes qui sont définis dans le glossaire sont mis en gras la première fois qu'ils apparaissent dans le Guide.

1.4 Étapes dans l'élaboration d'un plan de biosécurité

Voici un processus de quatre étapes qui vous aidera à déterminer les endroits où les risques sont présents dans vos activités d'élevage caprin et qui vous aidera à choisir les pratiques de biosécurité appropriées.

Figure 1 : Étapes dans l'élaboration d'un plan de biosécurité
Figure 1 : Étapes dans l'élaboration d'un plan de biosécurité
Description de la figure 1

La figure illustre les quatre étapes dans l'élaboration d'un plan de biosécurité et le processus final de mise en oeuvre du plan de biosécurité. Les étapes sont les suivantes : 1. Déterminer les maladies préoccupantes; 2. Examiner vos pratiques de gestion; 3. Créer un diagramme de la ferme et déterminer les zones à risque; 4. Sélectionner les pratiques exemplaires de biosécurité pour votre plan. Dans trois des étapes (1, 2 et 4), les zones de risque propres à vos activités devraient être déterminées.

Chacune des étapes est décrite de manière plus détaillée dans les sections suivantes. Voici une vue d'ensemble :

D'abord, déterminer les maladies qui sont les plus préoccupantes pour vous et votre troupeau. Certaines de ces maladies seront une préoccupation pour l'ensemble de l'industrie, certaines le seront à l'échelle régionale et d'autres seront propres à vos activités. Ce ne sont pas toutes les maladies que vous sélectionnerez qui seront nécessairement présentes dans votre troupeau, mais il est suggéré d'établir des pratiques pour les garder à l'écart. Chaque maladie est transmise de façons particulières : par exemple, par contact direct avec l'agent infectieux ou par aérosol, par le fumier, par l'eau et l'alimentation ou par contact avec les outils, l'équipement ou toute installation contaminée par des matières infectieuses. De plus, bien que certains agents infectieux soient très fragiles dans l'environnement, certains survivent pendant des jours, des semaines, des mois et même des années. Les modes de transmission devraient être compris pour chacune de vos maladies préoccupantes.

L'étape suivante est d'examiner vos pratiques de gestion et de noter où les agents infectieux peuvent être transmis au cours de vos activités quotidiennes. Il est important d'identifier ces activités et/ou ces emplacements risqués afin que les mesures de contrôle puissent être mises en place de façon efficace. Cela peut comprendre le déplacement et le mélange de chèvres et d'autres animaux, les actions des personnes sur la ferme, l'usage d'outils et d'équipement et le contact entre les animaux et les installations.

Au cours de ce processus, vous devriez aussi préparer un diagramme de votre ferme et déterminer où les zones de contrôle et les zones à risque spécifique devraient être établies. La zone d'accès contrôlé (ZAC) et la zone d'accès restreint (ZAR) sont les secteurs de vos activités d'élevage caprin auxquels l'accès des personnes, des véhicules et des animaux est géré et des pratiques de biosécurité particulières sont mises en place. Les zones à risque spécifique sont des endroits sur la ferme à l'intérieur de la ZAC ou de la ZAR, tels que les zones d'isolation, les zones de risque d'infection connu (p. ex. l'abcès ou la lymphadénite caséeuse), les enclos de chevrotage et les pouponnières, où des pratiques de biosécurité accrues devraient être utilisées afin de gérer le risque inhérent plus élevé de transmission des maladies.

Étape 1 : Déterminer les maladies préoccupantes et les risques propres aux maladies

Les questions suivantes peuvent vous aider à déterminer les maladies qui devraient être considérées comme des maladies préoccupantes sur votre ferme :

  1. À quel point la maladie est-elle commune chez les chèvres dans votre région?
  2. Quels sont les effets de la maladie sur la santé et la productivité de vos chèvres?
  3. À quel point est-il difficile de contrôler la maladie?
  4. La maladie est-elle zoonotique et/ou à déclaration obligatoire?
  5. Est-elle présente sur votre ferme ou s'agit-il d'une maladie que vous voulez exclure de votre ferme?

Le médecin vétérinaire de votre troupeau et les experts en maladie caprine peuvent vous aider avec ce processus. Le tableau 1 : Maladies préoccupantes, vous est fourni comme ressource et monte la liste d'une sélection de maladies qui peuvent toucher les chèvres. La liste n'est pas une liste exhaustive de toutes les maladies caprines, mais elle vous aidera à élaborer votre liste de maladies préoccupantes.

Tableau 1 : Maladies préoccupants

Le tableau 1 : Maladies préoccupantes énumère certaines maladies qui peuvent toucher les chèvres. Le tableau indique les maladies qui ont le potentiel d'être zoonotiques, toute autre espèce qui peut être sensible à la maladie et les sources d'infection. La dernière colonne dans le tableau fournit un espace pour que vous puissiez indiquer si la maladie peut être exclue de vos considérations en matière de biosécurité ou si elle devrait être gérée. Si la maladie est gérée, il y a aussi une possibilité d'évaluer l'effort de gestion comme faible, moyen ou élevé. Dans le bas du tableau, il y a plusieurs lignes sur lesquelles vous pouvez inscrire toute(s) maladie(s) préoccupante(s) supplémentaire pour votre ferme.

Causes infectieuses d'avortement
Catégorie et nom de la maladie Zoonotique
(Oui=O/ Non=N)
Autres espèces sensibles Sources d'infection Votre besoin d'exclure ou de gérer
(Faible=F/ Moyen=M/ Élevé=E)
Chlamydophila abortus (anciennement Chlamydia psittaci) O Moutons, lamas, alpagas

Les bactéries sont excrétées dans les produits de mise-bas et peuvent contaminer le pâturage et la litière. Les mâles, par transmission sexuelle, et les porteurs, y compris ceux infectés lorsqu'ils étaient des chevreaux, sont aussi des sources d'infection.

Passe par les muqueuses (bouche, yeux, organes génitaux) et cause un avortement à la gestation suivante.

Coxiella burnetii (fièvre Q) O Tous les animaux; moutons, bovins, chats, chiens Les bactéries sont excrétées dans les produits de mise-bas, les fluides vaginaux, les matières fécales et le lait. Elles peuvent être dispersées comme aérosol soit des femelles qui chevrotent, soit de la litière et du fumier séchés contaminés.
Toxoplasma gondii (toxoplasmose) O Moutons Les ookystes sont excrétés dans les excréments des chats (chatons) après avoir mangé des souris infectées. Les excréments de chats contaminent l'alimentation (le grain et le fourrage) et le pâturage qui sont alors ingérés par les chèvres. Les souris mangent les placentas de chèvres infectées et sont une source d'infection pour les chatons.
Maladies infectieuses des jeunes chevreaux
Catégorie et nom de la maladie Zoonotique
(Oui=O/ Non=N)
Autres espèces sensibles Sources d'infection Votre besoin d'exclure ou de gérer
(Faible=F/ Moyen=M/ Élevé=E)
occidiose (Eimeria spp) N Aucune Les ookystes sont excrétés dans les matières fécales des chevreaux infectés et des adultes en rémission. Ils peuvent s'accumuler dans l'environnement (étable, parc d'élevage, pâturage) jusqu'à ce que la charge soit suffisamment élevée pour entraîner la maladie chez les chevreaux âgés de trois semaines à six mois. La contamination fécale de l'alimentation est associée à des degrés plus graves de maladie.
Diarrhée néonatale (causée par rotavirus, coronavirus, E. coli entéropathogénique) N Agneaux, veaux, crias Les bactéries sont excrétées dans le fumier des chèvres et peuvent s'accumuler dans l'environnement jusqu'à ce que la charge soit suffisamment élevée dans la zone d'élevage des chevreaux pour entraîner une maladie importante chez les chevreaux âgés de moins de deux semaines.
Diarrhée néonatale (causée par Cryptosporidia) O Agneaux, veaux, crias Les ookystes de ce parasite protozoaire sont excrétés dans le fumier et contaminent les enclos de chevrotage et l'environnement d'élevage des chevreaux. Si la charge est suffisante, cela peut entraîner la maladie chez les chevreaux âgés de deux jours à six semaines.
Ecthyma contagieux (parapoxvirus) O Moutons, lamas, alpagas Le virus peut vivre dans les gales qui tombent et qui contaminent les enclos, les nourrisseurs et les poils. Le virus peut vivre pendant des mois et des années dans un environnement sec. Certains animaux demeurent chroniquement infectés et le virus peut être isolé des cicatrices d'infections antérieures et infecter les autres chèvres.
Parasites nématodes gastro-intestinaux (NGI)
(Haemonchus, Teladorsagia, Trichostrongylus, Nematodirus)
N Moutons, lamas, alpagas

Les oeufs sont transportés dans les matières fécales des animaux infectés et contaminent les pâturages. Les animaux introduits posent le risque d'apporter de nouvelles infections.

Les chèvres adultes peuvent aussi être touchées.

Parasites nématodes gastro-intestinaux (NGI) résistants à l'anthelminthique (RA) N Moutons, lamas, alpagas

L'échec de tuer des parasites NGI après la vermifugation en raison de la résistance du parasite à ce vermifuge est un problème émergeant.

Les pratiques de vermifugation inappropriées peuvent entraîner cette résistance et les chèvres sont particulièrement exposées à ce risque puisqu'elles a) ne développent pas d'immunité aux NGI en tant qu'adultes; et b) requièrent habituellement une dose accrue de vermifuge pour tuer les parasites; elles sont donc fréquemment traitées de façon inappropriée.

Les nouvelles introductions posent le risque d'apporter des parasites RA sur une ferme.

Pneumonie (causée par Mannheimia haemolytica, Mycoplasma ovipneumoniae) N Moutons

Ces bactéries habitent normalement la gorge de chèvres en santé. Le stress environnemental (p. ex. le rassemblement excessif, l'ammoniac, les changements de température, l'humidité, le mélange de groupes) permettra à une maladie grave d'apparaître.

À l'occasion, le virus respiratoire syncytial (VRS) entraînera une pneumonie aiguë, grave et virale chez les chevreaux. Le virus est excrété par les sécrétions respiratoires des chèvres plus vieilles en rémission.

Rein pulpeux / Entérotoxémie (causée par Clostridium perfringenstype D) N Moutons

Les spores bactériennes sont excrétées dans les matières fécales et contaminent le sol et l'alimentation. Si l'animal manque d'immunité et la source d'alimentation est riche (c.-à-d. pâturage luxuriant, grain lourd), les spores ingérées grandiront dans l'intestin, produisant une toxine qui tue rapidement le chevreau (mort subite).

L'adulte peut aussi développer la maladie, mais elle est moins aiguë.

Salmonellose O Tous les animaux Les matières fécales des animaux tels que les rongeurs, les oiseaux ou d'autres animaux porteurs contaminent l'alimentation. La diarrhée des animaux infectés contamine l'environnement.
Septicémie néonatale par des bactéries opportunistes N Tout animal très jeune Les chevreaux qui naissent dans un environnement insalubre et/ou qui n'ont pas accès au colostrum peuvent être contaminés par des bactéries de leur environnement. Ces bactéries entrent par l'ombilic ou les amygdales et envahissent le corps en entier.
Causes infectieuses de maladies débilitantes chroniques des chèvres adultes (Syndrome de la chèvre mince)
Catégorie et nom de la maladie Zoonotique
(Oui=O/ Non=N)
Autres espèces sensibles Sources d'infection Votre besoin d'exclure ou de gérer
(Faible=F/ Moyen=M/ Élevé=E)
Arthrite-encéphalite caprine (AEC) N Moutons

Le virus est excrété dans les sécrétions respiratoires, lesquelles peuvent se propager en aérosol, ainsi que dans le colostrum et le lait. Le virus infecte les chèvres de tout âge par les muqueuses (voies respiratoires, tube digestif et conjonctive). La transmission sexuelle et la transmission in utero sont aussi possibles.

Il entraîne aussi des pis durs, des maladies respiratoires et l'arthrite.

Maladie de Johne N Moutons, bovins, cerfs, lamas, alpagas

Les bactéries sont excrétées dans les matières fécales, le colostrum et le lait. Elles infectent les chevreaux lorsqu'elles sont ingérées. Les bactéries peuvent survivre pendant des mois et des années dans l'environnement. La transmission in utero de la femelle au chevreau est aussi possible.

Les animaux excréteurspeuvent ne pas avoir de symptômes de la maladie avant plusieurs années.

Tremblante N Moutons Maladie à déclaration obligatoire. Les femelles infectées excréteront le prion dans les fluides de mise bas et le placenta lors du chevrotage. Les prions contaminent les sols de chevrotage et infectent d'autres chevreaux, chèvres adultes et moutons sensibles, s'ils sont présents. Le lait et l'urine sont aussi des sources d'infection.
Boiterie causée par les agents infectieux
Catégorie et nom de la maladie Zoonotique
(Oui=O/ Non=N)
Autres espèces sensibles Sources d'infection Votre besoin d'exclure ou de gérer
(Faible=F/ Moyen=M/ Élevé=E)
Dermatite interdigitée du mouton
(Fusobacterium necrophorum)
N Moutons Les bactéries sont omniprésentes dans l'environnement. Elles peuvent envahir les tissus mous entre les doigts si l'environnement est insalubre et humide ou s'il y a une blessure ou un autre traumatisme du pied.
Maladies neurologiques infectieuses
Catégorie et nom de la maladie Zoonotique
(Oui=O/ Non=N)
Autres espèces sensibles Sources d'infection Votre besoin d'exclure ou de gérer
(Faible=F/ Moyen=M/ Élevé=E)
Listeria monocytogenes (Listériose) O Moutons, bovins

Les bactéries sont présentent dans le sol et le tube digestif de plusieurs mammifères, y compris les rongeurs. Les chèvres peuvent devenir infectées après l'ingestion d'ensilage et d'autres aliments qui ont été contaminés par les matières fécales. La croissance des bactéries est encouragée par des conditions fraîches et humides à un pH normal à élevé.

Entraînent aussi l'avortement et la kératite infectieuse.

Rage O Tous les mammifères à sang chaud Maladie à déclaration obligatoire. Le contact avec les animaux sauvages, plus communément les renards et les moufettes, est la principale source d'infection. Les chats et les chiens de ferme non vaccinés posent aussi un risque particulier en raison de leur contact rapproché avec les animaux d'élevage et les humains.
Tétanos (Trismus)(Clostridium tetani) O Tous les animaux Les spores bactériennes peuvent vivre pendant des décennies dans le sol. Si l'animal a une plaie ou une blessure de chevrotage, il peut devenir contaminé avec le sol contenant les spores. Les bactéries grandissent alors dans la plaie et produisent une toxine qui est absorbée par les nerfs et qui cause la maladie.
Ver des méninges (Parelaphostrongylus tenuis) N Moutons, lamas, alpagas Ce parasite, dont l'hôte est le cerf et qui est transmis par les escargots et les limaces, peut infecter les chèvres si elles mangent par inadvertance les escargots et les limaces infectés. Le parasite envahit le système nerveux central, causant la maladie.
Maladies infectieuses de la peau et des yeux
Catégorie et nom de la maladie Zoonotique
(Oui=O/ Non=N)
Autres espèces sensibles Sources d'infection Votre besoin d'exclure ou de gérer
(Faible=F/ Moyen=M/ Élevé=E)
Dermatomycose
(infection fongique)
O Moutons, bovins Les champignons préfèrent les conditions sombres et humides et peuvent survivre longtemps dans l'environnement. La transmission se produit facilement par contact direct, ainsi que par les outils de toilettage, l'équipement et les enclos partagés lors des expositions.
Dermatophilose
(D. congolensis)
O / N Tous les mammifères Les spores bactériennes apparaissent communément dans l'environnement. La maladie apparaît habituellement lorsque l'animal est hébergé dans des conditions insalubres et humides.
Kératite infectieuse
(Mycoplasma conjunctivae et Chlamydophila pecorum)
N Moutons, pas les bovins Les chèvres peuvent être porteuses des bactéries et excréter les bactéries dans les sécrétions lacrymales. Les épidémies se produisent lorsque les groupes sont mélangés ou de nouveaux animaux sont introduits.
Lymphadénite caséeuse (LAC) (Corynebacterium pseudotuberculosis) N / O Moutons, lamas, alpagas

Les bactéries proviennent des abcès percés et des poumons lorsque la matière des abcès est expulsée par la toux. Elles contaminent les pâturages et l'alimentation et peuvent survivre pendant des jours (eau), des semaines (alimentation) et des mois (sol, nourrisseurs, équipement de toilettage). Les bactéries envahissent alors en passant par la peau et les coupures dans la bouche.

La LAC est une cause majeure de débilitation chronique.

Myiase N Tous les animaux La mouche verte de la viande (Lucilia sericata) est attirée par les matières organiques en décomposition et posera ses oeufs sur les animaux vivants qui sont mouillés ou sales. Les animaux avec la diarrhée, des plaies et le piétin sont très sensibles à l'infestation des asticots, laquelle entraîne la maladie et la mort. Une pauvre gestion des carcasses peut attirer encore plus de mouches.
Pou piqueur-suceur N Aucune Les lentes (oeufs) et les poux sont transmis par contact direct entre les animaux, les outils contaminés, l'équipement et la litière.
Mammite
Catégorie et nom de la maladie Zoonotique
(Oui=O/ Non=N)
Autres espèces sensibles Sources d'infection Votre besoin
d'exclure ou de gérer
(Faible=F/ Moyen=M/ Élevé=E)
Mycoplasma mycoides subsp. mycoides N Aucune

Les bactéries peuvent être répandues par l'équipement de traite contaminé et les mains.

Elles sont très contagieuses. Les femelles peuvent excréter les bactéries dans un lait d'apparence normal. Les chevreaux qui boivent le lait infecté développeront la septicémie et la polyarthrite.

Staphylococcusmastitis O Tous les animaux Les bactéries sont communément présentes dans les infections de la peau (y compris les humains) et peuvent être transmises de plusieurs façons, y compris la traite, l'allaitement des chevreaux, les plaies aux trayons, les lésions sur les trayons causées par l'ecthyma contagieux, les mains sales, une pauvre préparation des pis pour le lait et un manque de trempage des trayons.
Autres maladies infectieuses préoccupantes sur votre ferme
Catégorie et nom de la maladie Zoonotique
(Oui=O/ Non=N)
Autres espèces sensibles Sources d'infection Votre besoin
d'exclure
ou de gérer
(Faible=F/ Moyen=M/ Élevé=E)

Il y a un certain nombre de maladies à déclaration obligatoire chez les chèvres, y compris certaines mentionnées dans ce tableau (p. ex. la rage et la tremblante). Pour obtenir des renseignements sur les maladies à déclaration obligatoire à l'échelle fédérale, visitez le site Web de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Certaines provinces ont aussi une liste de maladies à déclaration obligatoire. Communiquez avec votre organisation provinciale respective pour de plus amples renseignements (voir la section 1.5).

Déterminer les maladies qui vous sont préoccupantes vous aidera à déterminer les risques pour votre ferme. Il est particulièrement important de savoir comment elles peuvent être transmises à vos chèvres. Comme le tableau 1 l'illustre, certaines maladies sont transmises directement d'un animal à l'autre; par exemple :

  • le contact direct (p. ex. contact chèvre à chèvre, transmission vénérienne au cours de l'accouplement) ou l'échange de sécrétions ou d'excrétions (p. ex. la salive);
  • l'ingestion de lait ou de colostrum infecté;
  • la transmission verticale, de la femelle au foetus in utero.

Plusieurs maladies sont aussi transmises indirectement; par exemple :

  • l'ingestion d'aliments, de pâturages ou d'eau qui ont été contaminés par le fumier, l'urine, les fluides de mise bas ou le placenta. Il est important de remarquer que la contamination peut se produire directement, d'un animal infecté ou porteur, ou indirectement, du contact dans les enclos, les voies de circulation ou les pâturages ou durant le transport dans les véhicules contaminés auparavant;
  • l'allaitement par des trayons sales contaminés par le fumier;
  • l'ingestion d'aliment, d'eau, de pâturages ou de litières, ou le contact avec ceux-ci, qui ont été contaminés par les chats, les chiens, les rongeurs et d'autres animaux sauvages qui peuvent porter un agent infectieux;
  • le contact avec les mains, les bottes, les outils et l'équipement qui sont contaminés par des agents infectieux (p. ex. les mains contaminées au cours du processus de traite).

Ces renseignements vous aideront à déterminer les risques de transmission de maladies au cours de vos activités quotidiennes et saisonnières alors que vous exploitez votre ferme.

Figure 2 : Exemples de voies de transmission de maladies
Figure 2 - Exemples de voies de transmission de maladies. Description ci-dessous.
Description de la figure 2

Le diagramme conceptualisé illustre que les agents infectieux peuvent être transmis de plusieurs façons. Voici quelques exemples de voies de transmission sous forme d'énumération, de son point de départ à son point d'arrivée : les bottes en contact avec des chèvres, puis l'équipement, les pâturages, les personnes, la litière et l'alimentation; de l'équipement en contact avec des chèvres, puis les pâturages, les personnes, la litière et l'alimentation; des personnes, puis de la litière et de l'alimentation et encore des personnes et des chèvres; et finalement des rongeurs, puis de l'équipement, la litière et l'alimentation.

Ce ne sont pas toutes les pratiques de biosécurité qui sont spécifiques à certaines maladies. Plusieurs maladies sont transmises de façons semblables et communes; par conséquent, certaines pratiques de biosécurité proactives réduiront le risque de transmission de plusieurs maladies.

Étape 2 : Examiner vos pratiques de gestion

Vous avez peut-être un ensemble de pratiques de gestion ou de procédures normales d'exploitation(PNE) pour votre ferme. Si vous n'avez pas un ensemble de PNE, commencez par préparer un simple aperçu des activités que les employés de votre ferme et vous exécutez régulièrement.

D'abord, énumérez les activités de travail que vous exécutez quotidiennement, les activités que vous exécutez chaque semaine et celles que vous exécutez au cours d'une plus grande période : chaque mois, chaque saison et chaque année. Créez une liste des étapes qui devraient être suivies lorsque chaque activité est exécutée. Incluez une remarque relative aux personnes qui exécutent chaque activité, l'équipement utilisé et l'endroit où l'activité a habituellement lieu, y compris lorsque les animaux sont déplacés d'un endroit à l'autre.

Maintenant, réfléchissez à chacune des étapes de vos PNE ou des activités que vous avez énumérées et indiquez celles qui pourraient poser un risque pour la dispersion d'agents infectieux s'ils étaient présents. Plus particulièrement, indiquez les secteurs ou les activités qui pourraient offrir des occasions pour les agents infectieux de se répandre alors que vous suivez vos procédures et exécutez vos activités quotidiennes. Vous devriez considérer les secteurs ou les activités où les chèvres et d'autres animaux, des personnes, de l'équipement, des intrants (par exemple l'alimentation, la litière, les conteneurs de collecte d'échantillon), les véhicules et/ou vos installations ont le potentiel d'entrer en contact avec un agent infectieux. C'est au point de contact et/ou au point d'introduction potentiel à votre ferme que les mesures de biosécurité devraient être mises en place afin de minimiser le risque d'introduction, ainsi qu'à tout autre point à l'intérieur de la ferme pour minimiser le risque de dispersion.

Étape 3 : Créer un diagramme de la ferme et déterminer les zones à risque

Le concept de zones d'accès contrôlé (ZAC) et de zones d'accès restreint (ZAR) est accepté à l'échelle mondiale et adopté par certains secteurs du bétail au Canada. Cette approche est utilisée pour déterminer les secteurs relativement de grande taille d'une ferme pour la gestion de la biosécurité et est la première ligne de défense sur votre ferme.

But de l'établissement de zones
Le but de l'établissement de zones est d'isoler le troupeau des agents infectieux introduits par les animaux, les personnes, les outils, l'équipement, les véhicules, les aliments, l'eau et les animaux nuisibles infectés ou contaminés qui entrent dans la zone et de restreindre tout problème à l'intérieur du troupeau.

La zone d'accès contrôlé (ZAC) détermine les limites qui englobent l'ensemble des zones de production actives de la ferme, y compris la zone d'accès restreint (ZAR) et les endroits où les activités liées au service qui concernent les personnes, l'équipement et les fournitures sont menées. La limite de la ZAC peut être marquée par des panneaux et être physique. Certaines pratiques de biosécurité sont en place pour les animaux, les personnes, l'équipement, les intrants et les véhicules avant l'entrée dans la ZAC, lesquelles se produisent de préférence par un point d'accès contrôlé (PAC)prédéterminé.

La ZAR est une zone définie et déterminée à l'intérieur de la ZAC et comprend les endroits où le troupeau est maintenu. Par conséquent, la ZAR vise à restreindre l'entrée inutile, accordant l'accès seulement sous des conditions de biosécurité prédéterminées. Des pratiques de biosécurité particulières sont en place pour les animaux, les personnes, les outils, l'équipement et les véhicules avant l'entrée dans la ZAR. L'accès à la ZAR se fait habituellement par un point d'accès contrôlé.

Désigner et gérer des zones à risque spécifique supplémentaires à l'intérieur de la ZAC et de la ZAR réduira le risque de dispersion des maladies entre différents groupes d'animaux à l'intérieur du troupeau ou entre les chèvres individuelles et le troupeau en réduisant au minimum l'exposition des animaux à des états de santéou des sensibilités variables. Des outils et de l'équipement réservés à l'utilisation dans chaque zone  et la mise en place de protocoles de biosécurité pour le nettoyage et la désinfection sont des composants importants de la gestion des zones à risque spécifique.

Comment fonctionnent les zones

  1. Leur risque est déterminé : Une évaluation du risque des activités de production est entreprise et leurs risques par rapport aux maladies sont déterminés. Afin de désigner de façon efficace des zones, des pratiques de biosécurité appropriées devraient être mises en place dans les secteurs de manière à ce que les risques particuliers puissent être gérés.
  2. Elles sont sécurisées : Elles sont souvent physiquement délimitées par des murs, des clôtures et des portes sécurisées pour s'assurer que les animaux et les personnes ne puissent pas librement entrer ou sortir d'une zone.
  3. Elles sont visibles aux gens : Les zones de biosécurité sont visiblement identifiées et informent les gens de ce qu'il faut faire lorsque l'on entre ou sort de la zone et lorsque l'on circule à l'intérieur.
  4. L'accès des personnes est géré : L'accès et les déplacements des personnes (employés de la ferme, membres de la famille, fournisseurs de serviceet visiteurs) sont gérés de manière délibérée pour appuyer la bioexclusion, la biogestion et le bioconfinement.
  5. Le déplacement des animaux est géré : Les employés de la ferme qui gèrent les déplacements des animaux sont au courant des parcours de transmission des maladies. Souvent, pour que les animaux passent un point de contrôle, un protocole sera nécessaire pour déterminer l'état de leur maladie et toute mesure qui devrait être prise, au besoin.
  6. Les points de transition sont identifiés : Il y a un point d'entrée visuellement identifié par lequel tout le trafic (véhicules, personnes, animaux, intrants et équipement) passera pour entrer dans une ZAC et une ZAR, souvent appelé point d'accès contrôlé (PAC). Des protocoles de biosécurité particuliers peuvent être en place aux points d'accès; par exemple, l'utilisation d'outils et d'équipement peut être restreinte à cette zone seulement ou des activités particulières de nettoyage et de désinfection peuvent être requises. Les mains peuvent être nettoyées et des vêtements de protection peuvent être changés (p. ex. les combinaisons) ou nettoyés (p. ex. les chaussures).
  7. Elles sont propres à chaque activité : La taille et la complexité de chaque activité et la disposition des installations existantes contribueront aux décisions relatives à l'établissement des zones; p. ex. un petit troupeau de boucherie intégré qui est essentiellement hébergé et manipulé ensemble nécessitera une stratégie d'établissement de zones différente qu'une production laitière plus grande qui fonctionne avec un troupeau fermé ou qu'un intégrateur.

Préparer une carte de la ferme et des zones

Les diagrammes suivants sont seulement des exemples et ne sont pas conçus pour être directement appliqués à votre ferme, à votre type de production ou à votre gestion opérationnelle en particulier. Ces exemples comprennent certaines des dispositions communes de fermes pour vous aider à déterminer la désignation la plus appropriée des zones de biosécurité et/ou des zones à risque spécifique propres à vos activités.

Faire le tracé de la disposition de votre ferme
À l'aide d'un papier et d'un crayon (ou en travaillant sur une photo aérienne imprimée, Google ou une autre carte de votre ferme), préparez une simple carte ou un simple diagramme de votre ferme.

Figure 3 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme
Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme. Description ci-dessous
Description de la figure 3: 

La figure illustre un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme, y compris :

  • Domicile
  • Bâtiments de ferme :
    • Étables
    • Hangar
  • Zones de confinement
  • Zone de chargement des animaux
  • Zone d'entreposage des aliments
  • Zone d'entreposage du fumier
  • Zone de récupération de carcasses ou lieu de compostage
  • Bureau de l'étable
  • Routes
  • Espaces de stationnement
  • Sentiers
  • Pâturages
  • Pâturages et lieux d'hébergement pour les autres animaux sur la ferme

Choisir la zone d'accès restreint (ZAR)
Déterminez les zones de production dans lesquelles les chèvres devraient être protégées de l'exposition aux agents infectieux de l'extérieur de la ferme et dans lesquelles elles devraient être protégées des agents infectieux à l'intérieur de la ferme. Considérez aussi les zones de trafic potentiel qui sont essentielles pour la zone de production et les risques associés de transmission de maladie. Il y a diverses options selon la disposition de la ferme et les pratiques de production.

Figure 4 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme avec la détermination de la zone d'accès restreint, y compris la zone de pâturage.
Figure 4 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme. Description ci-dessous
Description de la figure 4

Cette figure illustre comment, sur de nombreuses fermes, la zone d'accès restreint (ZAR) comprend l'ensemble des zones de production et des zones de pâturage. Cette option crée une seule zone pour l'entière installation de production et, par conséquent, réduit le nombre de fois où les chèvres, les employés de la ferme et autres se déplaceront de zone en zone et où les procédures requises devront être exécutées. La ZAR comprend les pâturages à l'Ouest, au Nord et à l'Est, l'accès aux pâturages, les trois zones de confinement, l'entreposage des aliments, l'étable et l'enclos des boucs.

Figure 5 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme qui détermine la zone d'accès restreint (ZAR), sans comprendre la zone de pâturage.
Figure 5 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme qui détermine la zone d'accès restreint. Decription ci-dessous
Description de la figure 5

Cette figure illustre l'option voulant que la ZAR comprenne toutes les zones de travail de la ferme, à l'exclusion des pâturages. Cette option s'adresse aux fermes pour lesquelles il ne serait pas pratique de définir une zone de sécurité incluant les pâturages. La ZAR comprend les trois zones de confinement, l'entreposage des aliments, l'étable et l'enclos des boucs. Cette approche s'applique aux fermes avec des pâturages et/ou des zones de pâturages qui ne sont pas aussi bien définis et les pâturages qui sont difficiles à contrôler. Cela permet d'appliquer un effort concentré à la biosécurité dans les zones fréquemment utilisées par le troupeau, les employés de la ferme et les fournisseurs de service et, par conséquent, les zones de risque plus élevé.

Choisir la zone d'accès contrôlé (ZAC)
Une fois que la ZAR a été déterminée, considérez les zones qui devraient être désignées comme zone d'accès contrôlé (ZAC). La ZAC contient les installations opérationnelles qui concernent indirectement la production animale. Elle comprend les zones dans lesquelles les fournisseurs de service et les employés de la ferme circulent avant d'entrer dans la zone de production et après l'avoir quittée et où ils mènent leurs activités lorsqu'ils ne sont pas activement engagés avec les chèvres : les allées, les espaces de stationnement et les entrepôts d'équipement, par exemple. La ZAC englobe la ZAR.

Figure 6 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme qui détermine la zone d'accès contrôlé et la zone d'accès restreint (ZAR), y compris la zone de pâturage.
Figure 6 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme. Description ci-dessous
Description de la figure 6

Sur cette figure, la ZAR comprend les pâturages. On peut voir que la ZAC entoure la ZAR et sert de zone tampon pour toutes les zones dans lesquelles des chèvres peuvent se trouver. Elle comprend aussi le bureau de l'étable, les voies de circulation, le hangar, une partie de l'allée et l'entreposage du fumier et des carcasses. De cette façon, elle forme une zone périphérique relativement petite autour de la ferme entière, incluant les pâturages qui fournissent une transition entre les zones de la ferme qui ne sont pas directement utilisées dans la production caprine.

Figure 7 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme qui détermine la zone d'accès contrôlé et la zone d'accès restreint (ZAR), sans comprendre la zone de pâturage.
Figure 7 : Un exemple conceptuel de la disposition d'une ferme. Description ci-dessous
Description de la figure 7

Sur cette figure, on voit que la ZAR ne comprend que les zones de production caprine les plus actives (p. ex. l'étable, la zone de confinement). Les pâturages et les environs (p. ex. les voies de circulation) seront inclus dans la ZAC uniquement.Cette zone sera utilisée pour déterminer les pratiques requises et contiendra aussi, comme dans la figure 6, les activités de production indirectes et inclura la ZAR. La zone d'accès contrôlé (ZAC) comprend les pâturages à l'Ouest, au Nord et à l'Est, le bureau de l'étable, la voie de circulation, le hangar, une partie de l'allée et les zones d'entreposage du fumier et des carcasses.

Déterminer les points d'accès contrôlé (PAC)
Lorsque les zones ont été appliquées à la disposition physique de la ferme et à ses pratiques de production, les points d'accès devraient alors être déterminés. Les points d'accès contrôlé (PAC) sont un nombre restreint d'endroits auxquels les personnes, les animaux, l'équipement, les véhicules et les intrants peuvent entrer dans les zones et en sortir. Certains de ceux-ci se trouveront là où des portes sécurisées, des allées et des voies existent déjà. D'autres seront déterminés par des activités particulières; par exemple, le déplacement du fumier, les enclos d'animaux malades et la livraison des aliments.

Une antichambre est recommandée comme accès principal utilisé par les personnes qui entrent dans la ZAR ou qui la quittent. L'antichambre est une zone de transition, qui peut aussi être un point d'accès contrôlé, et qui permet la mise en place de protocoles de biosécurité. Dans l'antichambre, il devrait y avoir un indicateur visuel ou physique qui agit comme point de départ pour la mise en place des protocoles de biosécurité. Il peut s'agir d'une ligne peinte sur le sol, un mur ou une barrière ou un large banc. Par exemple, les protocoles de biosécurité tels que le changement de bottes et de survêtements, le lavage des mains et le nettoyage et la désinfection de l'équipement devraient avoir lieu avant de traverser ce point.

Les points d'accès contrôlé (PAC) sont habituellement identifiés physiquement et des pratiques particulières devraient être suivies chaque fois que des animaux, des personnes, de l'équipement, des intrants et des véhicules entrent dans la zone ou la quittent. Il s'agit de points critiques auxquels les pratiques de biosécurité devraient être mises en place afin de minimiser le risque d'introduire des agents infectieux dans la zone de production ou de minimiser la dispersion d'agents infectieux à l'intérieur de la zone de production.

Déterminer les zones à risque spécifique
Copiez les principales zones de production de la carte ou du diagramme de votre ferme sur une autre feuille à plus grande échelle. Il sera utile de les garder dans des positions relativement semblables et dans une proportion assez semblable à celles qui se trouvent sur la carte de la ferme. Indiquez les activités qui sont entreprises dans chacune des zones sur ce diagramme, à l'extérieur et à l'intérieur de l'étable ou de la principale structure de production.

Figure 8 : Un diagramme conceptuel des principales zones de production dans des activités d'élevage caprin laitier.
Figure 8 : Un diagramme conceptuel des principales zones de production. Description ci-dessous
Description de la figure 8

Sur cette figure, on voit la disposition des principales zones de production dans un élevage caprin laitier. Ces zones peuvent comprendre les enclos des chèvres laitières, les enclos des boucs, les enclos des jeunes mâles, les enclos d'élevage des chevreaux, les enclos de sevrage, les enclos de femelles reproductrices, les enclos de chevrotage, les zones d'isolement, l'infirmerie, les zones d'accouplement, les zones de traitement, la salle de traite, les zones de confinement, l'entreposage des aliments, l'entreposage du fumier et la zone de disposition des carcasses.

Figure 9 : Un diagramme conceptuel des principales zones de production dans des activités d'élevage de chèvres de boucherie.
Figure 9 : Un diagramme conceptuel des principales zones de production. Description ci-dessus
Description de la figure 9

Sur cette figure, on voit les principales zones de production dans un élevage de chèvres de boucherie. Ces zones peuvent comprendre les enclos des boucs, les enclos des chèvres reproductrices, les enclos de chèvres taries, les enclos de chevrotage, la zone d'isolement, l'infirmerie, les zones de confinement, l'entreposage des aliments, l'entreposage du fumier et la zone de disposition des carcasses.

En étudiant ces zones ainsi que les autres qui sont désignées sur votre ferme pour des activités particulières, effectuez une évaluation du risque des zones. Cela peut être aussi simple que classer les zones comme ayant un risque faible, modéré ou élevé de transmission des maladies selon les caractéristiques suivantes :

  • l'état de santé et la sensibilité des chèvres qui peuvent être amenées dans la zone;
  • la nature de l'activité;
  • la durée de la présence des chèvres dans la zone;
  • la probabilité de contact avec d'autres chèvres;
  • le trafic prévu des employés de la ferme, des fournisseurs de service et des visiteurs.

Il est aussi important de considérer ce qui suit :

  • les zones où tous les visiteurs ont accès;
  • les zones ou certains ou tous les visiteurs sont restreints (p. ex. ils devraient changer de vêtement, laver et/ou désinfecter leurs mains et leurs chaussures avant d'entrer);
  • les zones où les animaux d'états de santé variables sont hébergés (p. ex. les nouvelles introductions, les animaux malades ou les animaux avec un état de santé inconnu, les animaux malades qui sont traités, les animaux qui suivent un programme de santé).

Étape 4 : Sélectionner les pratiques de biosécurité idéales pour votre plan

 À cette étape dans la préparation de votre plan de biosécurité, vous avez fait ce qui suit :

  • déterminé les maladies préoccupantes;
  • examiné le circuit de travail de votre ferme pour les activités qui peuvent permettre la transmission d'agents infectieux;
  • conçu les zones de votre ferme et déterminé les zones de risque.

Il sera avantageux de consulter la Norme nationale de biosécurité à la ferme pour l'industrie caprine.

La Normecontient une liste de contrôle d'autoévaluation pour chacun des principaux secteurs préoccupants mentionnés dans ce Guide, ainsi qu'une feuille de travail pour mettre en évidence vos faiblesses et vos buts en ce qui a trait à la biosécurité. Ces outils vous aideront à concentrer vos efforts sur des secteurs qui ont besoin d'une attention spéciale sur votre ferme.

La section 2 du Guide fournit une liste exhaustive des pratiques exemplaires recommandées. Ces pratiques exemplaires visent à réduire le risque de transmission des maladies :

  • à l'intérieur de votre troupeau;
  • à l'intérieur de vos installations;
  • dans vos activités quotidiennes;
  • dans les actions des employés de la ferme, des fournisseurs de service et des visiteurs sur votre ferme.

Après l'examen des pratiques exemplaires en matière de biosécurité, choisissez les pratiques qui appuient les buts et qui comblent les écarts que vous avez déterminés. Une fois que vous aurez achevé les sections de la Normeet du Guide qui sont pertinentes pour vos activités et rassemblé tous les renseignements requis, vous aurez un plan de biosécurité complet qui est propre à votre ferme afin d'être en mesure d'aborder vos risques et encourager un troupeau de chèvres en santé.

1.5 Ressources en biosécurité

L'une des meilleures sources d'information pour la biosécurité et tout autre sujet relatif à la santé animale est le médecin vétérinaire de votre troupeau. Les médecins vétérinaires de grands animaux ont une formation et une expérience approfondies dans les principes de la biosécurité dans la production des animaux d'élevage qui peuvent être appliqués à la production caprine. Pour vous aider à trouver un médecin vétérinaire, l'association médicale vétérinaire de chaque province est fournie ci-dessous. Chaque association a une base de données de médecins vétérinaires et de cliniques vétérinaires pour cette province.

  1. College of Veterinarians of British Columbia (anglais seulement)
  2. Alberta Veterinary Medical Association (anglais seulement)
  3. Saskatchewan Veterinary Medical Association (anglais seulement)
  4. Manitoba Veterinary Medical Association (anglais seulement)
  5. College of Veterinarians of Ontario (anglais seulement)
  6. Ordre des médecins vétérinaires du Québec
  7. Association des médecins vétérinaires du Nouveau-Brunswick
  8. Nova Scotia Veterinary Medical Association (anglais seulement)
  9. Prince Edward Island Veterinary Medical Association (anglais seulement)
  10. Newfoundland and Labrador Veterinary Medical Association (anglais seulement)

Pour de plus amples renseignements sur la biosécurité, les maladies des chèvres et la réglementation en matière de santé animale, l'Agence canadienne d'inspection des aliments du gouvernement du Canada est une ressource précieuse.

Plusieurs gouvernements provinciaux ont des ressources supplémentaires sur la gestion des troupeaux de chèvres et la biosécurité. Il peut aussi y avoir des spécialistes provinciaux en éducation vétérinaire avec qui le médecin vétérinaire de votre troupeau peut communiquer et obtenir des renseignements supplémentaires.

  1. Ministère de l'Agriculture de la Colombie-Britannique (anglais seulement)
  2. Ministère de l'Agriculture et du développement rural de l'Alberta (anglais seulement)
  3. Ministère de l'Agriculture de la Saskatchewan (anglais seulement)
  4. Agriculture, Alimentation et Initiatives rurales Manitoba (anglais seulement)
  5. Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario
  6. Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
  7. Ministère de l'Agriculture, de l'Aquaculture et des Pêches du Nouveau-Brunswick
  8. Ministère de l'Agriculture et de la Foresterie de l'Île-du-Prince-Édouard (anglais seulement)
  9. Ministère de l'Agriculture de la Nouvelle-Écosse (anglais seulement)
  10. Ministère des Ressources naturelles de Terre-Neuve-et-Labrador (anglais seulement)

Pour des renseignements à jour sur l'industrie caprine au Canada, visitez la Fédération canadienne nationale de la chèvre. Il y a aussi un certain nombre d'associations provinciales propres au secteur qui peuvent s'appliquer à vos activités d'élevage. La liste ci-dessous n'est pas exhaustive, mais elle met en évidence quelques-unes de ces associations.

  1. Canadian Goat Society (anglais seulement)
  2. Association canadienne de la chèvre de boucherie
  3. Canadian Cashmere Producers Association (anglais seulement)
  4. British Columbia Goat Association (anglais seulement)
  5. Vancouver Island Goat Association (anglais seulement)
  6. Alberta Goat Breeders Association (anglais seulement)
  7. Manitoba Goat Association (anglais seulement)
  8. Saskatchewan Goat Breeders Association (anglais seulement)
  9. Ontario Goat (anglais seulement)
  10. Le Regroupement des Éleveurs de Chèvres de Boucherie du Québec
  11. Le Syndicat des Producteurs de Chèvres du Québec
  12. New Brunswick Goat Breeders Association (anglais seulement)
  13. Goat Association of Nova Scotia (anglais seulement)

Des renseignements supplémentaires sur l'élaboration et la mise en oeuvre de plans de biosécurité sont disponibles aux sources suivantes :

  1. Ontario Livestock and Poultry Council (anglais seulement)
  2. Agricultural biosecurity (anglais seulement)
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