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Biosécurité à la ferme pour les cervidés - Guide de planification à l'intention des éleveurs
Chapitre 4 : La Norme de biosécurité

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Principe 1 : Gestion de la ferme, des installations et de l'équipement

Objectif : Limiter l'effet que la ferme, les installations et les équipements ont sur la transmission de maladies.

Stratégie 1.1 : Évaluer les risques en matière de biosécurité de la région géographique dans laquelle la ferme se situe ou se situera.

Résultat visé

Les éleveurs comprennent les risques des zones géographiques qu'ils ont choisies ou qu'ils choisissent pour y établir leur ferme et gèrent les risques en conséquence.

Description

La situation géographique d'une ferme peut influencer le risque d'exposition aux maladies, particulièrement la proximité d'autres fermes élevant des espèces similaires, d'autres activités en matière d'animaux d'élevage et d'habitats d'animaux sauvages et la présence de maladies pouvant affecter les espèces particulières que vous prévoyez élever. Lorsque des densités d'animaux supérieures sont présentes dans un secteur, la propagation peut augmenter ainsi que l'accumulation d'agents pathogènes, ce qui augmente le risque d'exposition. Cependant, ce ne sont pas tous les agents pathogènes qui représentent le même risque. Les propriétés de l'agent pathogène, comme la durée de sa survie dans l'environnement, le mode de transmission et le nombre d'organismes requis pour causer une infection, influenceront les taux d'infection. Comprendre ces différences et le rôle des conditions environnementales dans la survie des agents pathogènes est important pour évaluer les risques adéquatement.

Si une nouvelle installation est construite, les zones dans lesquelles la population de cervidés est moins dense peuvent réduire le risque d'exposition aux agents pathogènes. Cependant, dans les zones où la population d'animaux d'élevage est moins dense, l'accès à des services vétérinaires, aux fournisseurs d'aliments pour animaux et à d'autres services agricoles peut être limité. Évaluez vos besoins et harmonisez les avantages potentiels d'une situation géographique avec l'accessibilité aux services agricoles.

Pratiques recommandées

  • Déterminer, dans la mesure du possible :
    • l'utilisation antérieure des terres de la zone géographique;
    • si l'utilisation des terres comprend une production animale antérieure ou actuelle, tenir compte du risque de maladies causées par la présence d'agents pathogènes propres aux cervidés des lieux voisins et dans la région en question.
  • Savoir que certains agents pathogènes peuvent survivre pendant une longue période de temps dans l'environnement (p. ex., les bactéries formant des spores comme Bacillus spp. ou Clostridia spp., ainsi que les prions) ou peuvent être associés à certains milieux en raison de leur cycle de vie (comme certains parasites).
  • Tenir compte de l'effet des facteurs climatiques locaux comme la température, les quantités de pluie et les heures d'ensoleillement sur les conditions de pâturage et la survie des agents pathogènes. Des milieux frais, humideset peu éclairés par le soleil peuvent favoriser la survie de nombreux organismes.
  • Déterminer la proximité d'autres sources potentielles de maladies provenant d'autres éleveurs de cervidés et de bétail, d'encans d'animaux, d'usines d'équarrissage et de transporteurs de carcasses d'animaux afin de limiter l'exposition potentielle aux maladies.
  • Construire de nouvelles installations à une distance suffisante des autres fermes de cervidés et d'animaux d'élevage afin de limiter la propagation potentielle de maladies.
  • Déterminer la proximité des cliniques vétérinaires et des fournisseurs d'aliments et d'équipement pour animaux.
  • Déterminer la proximité des habitats d'animaux sauvages.

Stratégie 1.2 : Évaluer et déterminer les zones à risque sur la ferme 

Résultat visé

Les zones à risque sur la ferme sont déterminées et gérées afin de réduire les risques.

Description

Les plans de biosécurité sont fondés sur l'évaluation des risques des activités de la ferme et des personnes sur la ferme, qu'elles offrent des services ou visitent les installations agricoles. L'approche acceptée pour l'évaluation du risque consiste à tenir compte des maladies préoccupantes menaçant la ferme et de documenter le mode connu de transmission. Identifier ensuite les points à risque existant dans les opérations liées aux cervidés, les activités liées aux personnes, la présence de vecteurs connus comme les organismes nuisibles et les installations et déterminer comment ils sont maintenus. Les points à risque dans ce contexte se trouvent là où les agents pathogènes de maladies pourraient être transmis aux cervidés tant directement qu'indirectement par d'autres moyens.

Certaines zones d'une ferme et certaines activités posent un plus grand risque potentiel de propagation de maladies. Déterminer ces zones et ces activités permet la mise en place de pratiques visant à limiter la contamination potentielle et limiter les occasions de transmission au troupeau pendant les activités quotidiennes. Cela permet de séparer les zones où la biosécurité doit être rehaussée, comme les endroits où les animaux se regroupent et là où des procédures de traitement et de soins ont lieu. Les lieux où les agents pathogènes peuvent être présents posent un risque plus élevé, par exemple, les aires d'isolement destinées aux animaux malades ou aux animaux dont l'état de santé est indéterminé. De plus, les enclos et pâturages sont bordés d'animaux dont l'état de santé est inconnu ou d'animaux qui représentent un risque potentiel pour la santé.

Les activités nécessitant un niveau de biosécurité plus élevé peuvent comprendre la reproduction, la vaccination et autres soins préventifs ainsi que l'observation des maladies. Si les aires sont conçues adéquatement, les pratiques en matière de biosécurité peuvent être mises en œuvre de façon à ce que les activités normales de production ne soient que minimalement touchées.

Les aires à faible risque comprennent les installations destinées à l'élevage ou qui concernent l'élevage de façon indirecte (par exemple, les espaces où les fournisseurs de services et les employés circulent, les allées, les aires de stationnement et les remises d'entreposage de l'équipement). Elles peuvent aussi comprendre les pâturages actuellement sans animaux, selon l'historique d'utilisation.

Les pratiques d'aménagement et de gestion spécifiques à chaque ferme aident à déterminer si la manutention et l'entreposage des carcasses d'animaux, la production de déchets (par exemple le fumier) et autres aspects devraient être gérés comme des aires à faible risque ou risque élevé.

Dans les aires à risque élevé (où les animaux sont présents), il y aura des différences dans la population des animaux. Il y a des :

  • animaux qui représentent un risque supérieur de transmission de maladies :
    • animaux cliniquement atteints d'une maladie
    • animaux qui se sont récemment rétablis d'une maladie
    • animaux qui sont récemment arrivés et dont l'état de santé est inconnu
  • animaux qui représentent un risque accru de tomber malades
    • jeunes animaux
    • animaux dont le développement est inefficace
    • animaux qui viennent de se rétablir d'une maladie
    • animaux qui ont récemment subi des traitements médicaux ou une chirurgie
    • animaux potentiellement exposés à une situation stressante (par exemple, introduction de nouveaux animaux, manipulation et transport des animaux)

Des zones de risque désignées peuvent être améliorées lorsque :

  • Les risques sont définis : Une évaluation des risques des activités de production est entreprise et les risques propres aux maladies sont déterminés. Pour gérer efficacement les zones de risque, des pratiques de biosécurité appropriées doivent être mises en place.
  • Elles créent une séparation : En utilisant des barrières physiques (comme des bâtiments, des clôtures et des barrières sécurisées) ou des procédures (comme le nettoyage des mains, un changement ou nettoyage de vêtements et de chaussures et la désinfection), les zones de risque demeurent exemptes d'un contact commun entre elles.
  • Elles sont visibles : Les zones sont clairement indiquées et les personnes comprennent les pratiques propres aux zones pour y entrer, en sortir et s'y déplacer.
  • L'accès par les personnes est contrôlé : L'accès par les personnes et leur déplacement (comme les travailleurs de la ferme, les membres de la famille, les fournisseurs de services et les visiteurs) est géré pour appuyer la bio-exclusion, la biogestion et le bioconfinement.
  • Les déplacements des animaux sont gérés : Les travailleurs de la ferme connaissent les risques de transmission de maladies associés au déplacement des animaux au sein du lieu et dans l'ensemble de ces derniers. Les déplacements sont planifiés pour atténuer ces risques.
  • Les points de transition sont identifiés : Il y a un point d'entrée désigné visuellement où toute la circulation (véhicules, personnes, intrants et équipement) entrera dans les zones à risque, souvent désignées en tant que points d'accès contrôlés (PAC). Des protocoles de biosécurité précis peuvent être mis en place aux PAC; par exemple, des outils et de l'équipement pourraient être restreints à cette zone ou un nettoyage et une désinfection précis pourraient être requis. Un lavage des mains et le port de vêtements de protection à changer (comme des combinaisons) ou à nettoyer (comme des chaussures) pourraient être exigés.
  • Elles sont propres à chaque exploitation : La taille et la complexité de chaque exploitation et l'aménagement existant de ses installations contribueront à l'établissement des domaines de risque.

Pratiques recommandées

Visiteurs veuillez respecter les consignes de biosécurité de l'exploitation. Veuillez contacter le gérant de l'exploitation avant d'entrer. Ne pas entrer sur les lieux sans approbation préalable. Veuillez rester sir les voies et les allées.
  • Désigner les aires à risque élevé et celles à risque plus faible sur la ferme.
  • Situer les aires à risque élevé loin des aires où la circulation est fréquente et des sources potentielles de contamination telles que les aires d'entreposage et d'élimination du fumier et de carcasses d'animaux.
  • Contrôler la circulation afin de limiter la contamination croisée entre les aires à risque élevé et celles à risque faible.
  • Éviter la surpopulation d'animaux.
  • Afficher des panneaux de biosécurité, surtout dans les aires à risque élevé, indiquant qu'il s'agit d'une zone d'accès limitée et que des procédures de biosécurité supplémentaires peuvent être requises.
  • Prévoir les activités selon un ordre qui limitera la transmission des maladies par des personnes, de l'équipement, des véhicules et du matériel, et pendant les soins de routine, s'occuper des jeunes animaux avant les animaux plus vieux suivis des animaux malades.
  • Établir des points d'accès contrôlés, tels que des clôtures ou des barrières, et fournir les équipements nécessaires à la mise en œuvre des mesures de biosécurité requises.

Stratégie 1.3 : Élaborer le schéma de la configuration de la ferme

Résultat visé

Un schéma de la ferme est utilisé pour identifier la configuration, les infrastructures et les zones à risque de la ferme.

Description

L'utilisation d'une carte ou d'un schéma représentant la configuration de la ferme est recommandée afin de faciliter la gestion des risques liés aux maladies. En plus de la configuration et de l'infrastructure de la ferme, le schéma peut souligner les zones d'activités précises où les cervidés susceptibles différemment aux maladies peuvent être exposés les uns aux autres, où les personnes, les outils, l'équipement et les véhicules peuvent entrer en contact avec les cervidés et où les agents pathogènes peuvent être présents dans l'installation.

Pratiques recommandées

Représenter les zones suivantes sur le schéma d'une ferme :

  • les limites de la propriété, les lignes de clôture, le bétail et les habitats d'animaux sauvages avoisinants s'il y a lieu;
  • les entrées de la propriété, les autres points d'accès, les portes, les barrières et l'emplacement des panneaux d'affichage;
  • les aires de stationnement, les entrées de cour, les allées et les allées piétonnières;
  • le lieu de résidence;
  • les bâtiments agricoles comprenant les abris d'animaux, les aires d'entreposage de l'équipement et les bureaux de l'exploitation agricole;
  • les aires de soins des animaux et les installations de chargement et de déchargement;
  • les pâturages, les enclos et les aires d'isolement;
  • les aires d'hébergement et de pâturage pour d'autres animaux d'élevage;
  • les aires d'entreposage des aliments pour animaux, de la litière, des carcasses d'animaux ou de compost, les puits et les autres sources d'eau;
  • les aires de réception et d'expédition;
  • l'emplacement des services et des droits de passage des ressources et de livraison ou d'entreposage d'essence;
  • la circulation pour le déplacement des véhicules, de l'équipement, des personnes et des animaux, selon le cas (par exemple, la rotation des pâturages).

Voir les schémas des fermes à l'annexe 3.

Stratégie 1.4 : Nettoyer et désinfecter les installations, l'équipement et les véhicules

Résultat visé

Des méthodes de nettoyage et de désinfection efficaces pour réduire le risque de transmission de maladies sont utilisées pour les installations, l'équipement et les véhicules qui arrivent sur la ferme, qui la quittent ou qui s'y trouvent.

Description

Le nettoyage et la désinfection constituent des activités importantes visant à limiter l'accumulation d'agents pathogènes et à réduire le risque de transmission de maladies. Nettoyer les installations de soins, les enclos, les distributeurs d'aliments, les abreuvoirs, l'équipement et les véhicules au besoin pour éliminer la matière organique pouvant porter des agents pathogènes ou d'autres contaminants et les désinfecter pour éliminer les agents pathogènes selon les exigences. Un nettoyage et une désinfection fréquents réduisent l'accumulation de biofilms sur les surfaces; les biofilms peuvent protéger, voire favoriser la croissance de certains organismes. Les biofilms peuvent également endommager les surfaces; les retirer peut donc réduire les dommages à l'infrastructure. Un nettoyage et une désinfection planifiés réduisent donc l'accumulation d'agents pathogènes, de débris, de matières organiques et de biofilms et réduisent les risques d'infection à laquelle les animaux sont exposés.

Les produits chimiques utilisés pour désinfecter ne sont pas efficaces si la surface n'a pas été nettoyée en profondeur au préalable pour retirer les matières organiques. L'usage du désinfectant est guidé par le principe suivant : le bon produit pour le bon temps de contact pour les bonnes raisons, utilisé de la bonne façon. Le séchage doit suivre le nettoyage et la désinfection. Des protocoles de nettoyage et de désinfection doivent être mis sur pied pour aborder des risques identifiés et propres à la ferme. Également, un protocole devrait expliquer la procédure de nettoyage et identifier les désinfectants appropriés.

Prévoir un cycle de temps d'arrêt suffisant entre les utilisations, tel qu'une période sans animaux, permet à des agents pathologiques spécifiques d'être inactivés par des processus naturels et réduit considérablement la charge des agents pathogènes et des parasites. La période varie selon l'agent pathogène en question. Cependant, certains organismes survivront plusieurs mois (comme les parasites) et jusqu'à plusieurs années (p. ex., les bactéries qui causent la nécrobacillose, la maladie de Johne, les ookystes à coccidiose, les spores à l'origine de la fièvre charbonneuse et des maladies à clostridium, et les prions associés à la maladie débilitante chronique des cervidés).

Consultez l'annexe 4 : Désinfectants sélectionnés et l'annexe 5 : Procédures de nettoyage et de désinfection

II est important de concevoir les installations dans le but de faciliter le nettoyage et la désinfection et d'envisager d'utiliser du matériel et de l'équipement pouvant facilement être désinfectés. Les matériaux à surface poreuse devraient être évités dans la mesure du possible.

Pratiques recommandées

  • Mettre en place un plan de nettoyage et de désinfection pour le contrôle des agents pathogènes sur les véhicules, l'équipement, les outils et les surfaces de l'environnement. Établir un calendrier et des protocoles de nettoyage et de désinfection de la ferme ou de l'installation. Les aires de contact communes des animaux sont particulièrement importantes. Les protocoles devraient porter sur ce qui suit :
    • Les couloirs – doivent être nettoyées et désinfectées après chaque jour d'utilisation.
    • Les abris et les installations de soins, et l'équipement comme des pelles, tracteurs, véhicules et remorques.
    • Des aires d'entreposage et récipients d'aliments pour animaux, des mangeoires, des râteliers et des abreuvoirs, pour retirer la contamination de provenant de rongeurs, d'autres organismes nuisibles et de fumier ou de fèces.
  • Cerner des lieux adéquats pour nettoyer et désinfecter les véhicules et l'équipement portatif, surtout si les conditions météorologiques sont défavorables.
  • Voir à ce que l'équipement nécessaire (p. ex., laveuses, boyaux et pelles, etc.) et les fournitures requises (détergent, désinfectant et eau, etc.) soient sur place où ils sont nécessaires, surtout aux PAC.
  • Nettoyer et désinfecter les installations, les équipements et les remorques avant de les utiliser avec de nouveaux ou de jeunes animaux et à la suite d'une maladie dans le troupeau.
  • Nettoyer et désinfecter l'équipement destiné à des procédures invasives entre chaque animal.
  • Toujours nettoyer en profondeur les surfaces avant la désinfection, car les désinfectants sont normalement inefficaces en présence de matières organiques.
  • Utiliser un désinfectant efficace qui peut inactiver les agents pathogènes d'intérêts.
  • Utiliser les temps d'arrêt dans le cadre du processus de nettoyage des enclos et des pâturages.
  • Nettoyer et, dans la mesure du possible, désinfecter les enclos et autres zones de confinement selon l'utilisation et le risque : carcasses d'animaux, avortements, maladies, densité animale, niveaux de contamination et états de santé des animaux sont des facteurs qui entrent en ligne de compte dans le nettoyage et la désinfection.
  • Garder les voies d'accès, les PAC, les barrières et les entrées des enclos et des pâturages exempts de débris et de fumier pour réduire au minimum les traces entre les différentes zones.

Stratégie 1.5 : Concevoir et entretenir les installations de façon à réduire les risques de maladie

Résultat visé

Concevoir et entretenir les installations en bon état afin de réduire leur accès aux organismes nuisibles, de faciliter le nettoyage et la désinfection et de limiter l'accumulation d'agents pathogènes et d'organismes nuisibles. Le choix d'un emplacement ainsi que la conception et la rénovation des installations devraient tenir compte de la biosécurité.

Description

Les installations, y compris les bâtiments, les étables, les couloirs, les clôtures et les enclos ne constituent généralement pas un risque d'introduction de maladie dans le troupeau. Néanmoins, les installations peuvent jouer un rôle dans le transfert continu des maladies au sein d'un troupeau en raison de leur usage répété pour abriter ou manipuler des cervidés, dont certains peuvent être malades. Pour cette raison, le fait de garder les installations propres peut aider à limiter les transferts possibles de maladie au sein d'un troupeau.

Pratiques recommandées

  • Maintenir les surfaces en bonne condition, surtout celles avec lesquelles les cervidés peuvent entrer en contact direct. Les surfaces endommagées, comme les ouvertures, les fissures et les pores, peuvent rendre le nettoyage et la désinfection inefficaces, en raison des matières infectieuses viables résiduelles.
  • Choisir des matériaux durables et non poreux pour réparer, rénover ou bâtir des infrastructures agricoles, surtout pour les aires à risque élevé de contact.
  • Conserver la nourriture et la litière dans des aires d'entreposage sécurisées pour en minimiser la contamination par les porteurs potentiels de maladies (comme les animaux sauvages, les organismes nuisibles et les rongeurs).
  • Tenir compte des risques de maladie et de la capacité de mettre en œuvre la biosécurité au moment de choisir l'emplacement, soit pour l'établissement d'une ferme de cervidés, soit pour la gestion des opérations existantes; situer les zones de pâturage et de production, les aires de manipulation, les couloirs, les pistes, les bâtiments et d'autres infrastructures.
  • Concevoir des installations qui tiennent toujours compte de la réduction des blessures et du stress potentiels, surtout pendant des procédures de soins.
  • Réduire au minimum les effets potentiels de la structure sociale et des facteurs de stress comportementaux sur les animaux, par exemple, un enclos d'animaux pourrait devoir être divisé en deux pour la gestion des animaux qui sont dominés ou stressés par d'autres animaux. Tenir compte des différences de comportement entre les espèces de cervidés.

Stratégie 1.6 : Réduire les risques que posent l'équipement et les véhicules

Résultat visé

L'accès et le déplacement des véhicules et des équipements dans les limites de la ferme sont gérés de façon à réduire le risque de transmission de maladies.

Description

Les véhicules, y compris les voitures, les camions et les remorques peuvent agir à titre de vecteurs mécaniques de transmission d'agents pathogènes et d'organismes nuisibles, souvent sur de longues distances. L'équipement agricole, tel que les quads, les chariots à aliments et les outils, peut transmettre des maladies au sein de la ferme et les fournisseurs de services peuvent propager des agents pathogènes d'une ferme à l'autre.

Pratiques recommandées

Entrer sur la ferme et la quitter
  • Limiter l'accès non nécessaire des véhicules à la propriété.
  • Déterminer le risque potentiel que posent les véhicules de service et limiter l'accès des véhicules de livraison de nourriture, des entrepreneurs et d'autres fournisseurs, aux aires à faible risque où le contact avec les animaux ne surviendra pas.
  • Prévoir les aires de stationnement à l'extérieur des aires d'élevage et utiliser les véhicules de transport désignés dans les aires d'élevage.
  • Dans la mesure du possible, gratter, nettoyer et désinfecter les véhicules loin des aires d'élevage.
  • Nettoyer et désinfecter les véhicules et les équipements entrant dans les aires à risque élevé.
  • Accorder une attention particulière à ce qui suit :
    • les véhicules à risque élevé, comme ceux qui transportent des animaux, surtout des animaux d'autres troupeaux;
    • d'autres véhicules, comme les véhicules de visiteurs et de fournisseurs de services, surtout ceux qui ont circulés dans d'autres fermes.
  • Nettoyer les pneus et le châssis des véhicules et nettoyer et désinfecter les surfaces de contact commun utilisées pour le transport des animaux.
  • Dans la mesure du possible, établir la zone de chargement et de déchargement dans le périmètre des aires de productionLimiter l'accès des transporteurs de carcasses d'animaux et de fumier aux aires où le contact avec les animaux et la nourriture pour animaux est peu probable.
Sur la ferme
  • Prévoir les activités agricoles telles que l'alimentation des animaux et le déplacement des chariots à aliments pour animaux, des quads et d'autres outils des aires à faible risque vers les aires à risque élevé (des faons sains vers les faons malades).
  • Dédier l'utilisation d'équipement et d'outils aux animaux malades.

Stratégie 1.7 : Gérer le fumier

Résultat visé

Les accumulations de fumier, surtout dans les abris hivernaux et autour des aires d'alimentation et d'abreuvement, sont régulièrement retirées et éliminées et sont transportées de façon à limiter le contact avec le troupeau. Le fumier est géré et éliminé de manière à réduire la possibilité d'accumulation d'agents pathogènes et d'organismes nuisibles et la contamination potentielle des aires de production et des pâturages. L'équipement et les outils sont dédiés à la manutention du fumier ou sont nettoyés et désinfectés avant d'autres utilisations.

Description

Beaucoup d'agents pathogènes importants (viraux et bactériens, par exemple, la nécrobacillose, la maladie de Johne) et les prions (comme la maladie débilitante chronique des cervidés) et les parasites sont excrétés dans le fumier des cervidés et peuvent représenter une importante source de contamination environnementale. Le niveau de risque que posent les agents pathogènes contenus dans le fumier peut être plus élevé au sein d'élevages intensifs, là où le fumier peut s'accumuler plus rapidement et être protégé contre la dégradation naturelle provoquée par les éléments météorologiques.

Le fumier importé à la ferme en provenance d'autres sources pour utilisation comme engrais pose aussi un risque.

Le compostage peut être un moyen efficace de gérer le fumier et comprend la décomposition aérobique (en présence d'oxygène) des matières. Il s'agit d'un processus actif; il requiert les rapports de nutriments, d'humidité et de mélanges adéquats et produit de la chaleur. Ce processus se distingue de la décomposition anaérobie (sans oxygène) de matières et/ou de la météorisation du fumier, qui ne produit pas suffisamment de chaleur pour inactiver les agents pathogènes et les organismes nuisibles. Le compostage aérobique réduit également les odeurs qui peuvent se développer pendant le compostage anaérobique ou l'empillement de fumier, ce qui réduit le volume de matières et qui augmente la disponibilité des nutriments.

Pratiques recommandées

  • Réduire les accumulations de fumier et l'exposition aux parasites et aux agents pathogènes contenus dans les matières fécales en gérant les pâturages et les aires de production.
  • Gérer les aliments pour animaux et les pâturages en déplaçant les lieux d'alimentation et en faisant la rotation du pâturage le cas échéant.
  • Gérer la densité des animaux de façon à prévenir l'accumulation des parasites et des agents pathogènes fécaux ainsi que l'exposition à ces derniers.
  • Retirer régulièrement les accumulations de fumier dans les abris hivernaux, les aires d'alimentation et d'abreuvement et les étables de mise bas.
  • Répandre uniquement du fumier de compost dans les pâturages.
  • Éviter de répandre du fumier sur de l'herbe pendant que les animaux sont aux pâturages.

Stratégie 1.8 : Gérer les aliments, l'eau et la litière

Résultat visé

Des pratiques de gestion sont mises en place pour assurer la bonne qualité et une quantité suffisante d'aliments, d'eau et de litière et des mesures d'atténuation sont mises en place pour réduire le risque lié aux agents pathogènes et aux organismes nuisibles.

Description

L'alimentation, l'eau et la litière (là où ils sont utilisés) peuvent poser un risque d'introduction de maladie. Il faut obtenir des intrants de sources sécuritaires et fiables et les protéger contre la contamination par des agents pathogènes et des organismes nuisibles lorsqu'ils se trouvent sur la ferme. Il existe cependant des situations dans lesquelles la sécurité, la fiabilité ou l'efficacité de certains intrants est hors du contrôle de l'éleveur. Par exemple, l'eau peut être contaminée par les animaux (de compagnie ou sauvages) ou d'autres facteurs, soit sur une base saisonnière normale, soit en raison d'un événement particulier. Les sources d'eau ouvertes comme les étangs et les lacs et les endroits humides saisonniers peuvent être une source d'agents pathogènes et de parasites ou en favoriser la survie, comme ceux responsables de la tuberculose, de la maladie de Johne, de la leptospirose, de la nécrobacillose et les douves hépatiques, entre autres.

Les éleveurs devraient connaître ces risques et les gérer au moyen d'une variété de pratiques pouvant comprendre des sources différentes d'intrants, la surveillance accrue et la vaccination.

Pratiques recommandées

  • Donner de l'eau provenant des sources disponibles les plus propres. L'approvisionnement en eau municipal offre une qualité fiable d'eau potable. L'eau de puits, de ruisseaux naturels et d'étangs ou de neige fondue (si des quantités de neige suffisamment propre et accessible sont disponibles) dans des systèmes de pâturage élargis peut être utilisée.
  • Protéger les eaux de surface des sources de contamination et effectuer des analyses des sources d'approvisionnement en eau s'il existe des préoccupations pour la santé du troupeau.
  • Traiter l'eau (p. ex., par filtration, lumière ultraviolette, chloration ou à l'ozone) en cas de soupçon ou de confirmation d'une contamination des sources d'eau par des agents pathogènes et d'autres matières non infectieuses (p. ex. des taux élevés de minéraux et d'autres contaminants).
  • Tenir compte des historiques d'utilisation des pâturages et de la terre en matière de fourrage et de sources alimentaires.
  • Tenir compte des sources et des risques potentiels de criblures de grains avant de les utiliser comme source d'aliments pour animaux.
  • Obtenir des aliments pour animaux de fournisseurs qui suivent des protocoles afin de s'assurer que les matières premières sont récoltées, entreposées et transportées de façon à limiter les risques de contamination par des agents pathogènes, des organismes nuisibles et de la transmission de maladie.
  • Obtenir des suppléments et des concentrés d'ingrédients alimentaires pour animaux d'entreprises qui suivent des programmes de contrôle de la qualité.
  • Utiliser des mangeoires pour limiter la contamination des aliments et des suppléments ainsi que l'accumulation d'aliments pour animaux pouvant attirer d'autres bétails et des animaux nuisibles.
  • Nettoyer régulièrement les mangeoires et les auges (abreuvoirs) (lorsqu'elles sont utilisées); les accumulations d'aliments pour animaux, de sédiments, de fumier, de salive, de sécrétions respiratoires et de biofilms peuvent abriter des agents pathogènes et répandre des maladies dans un troupeau.
  • Protéger les aliments entreposés, ceux récoltés et les suppléments contre la détérioration et la contamination par le fumier et les organismes nuisibles; utiliser des structures, contenants et silos à l'épreuve des animaux nuisibles dans la mesure du possible. Vous pouvez aussi utiliser des clôtures et des abris ayant un toit ou une bâche, afin de réduire au minimum l'accès aux aliments par des animaux sauvages.
  • Obtenir de la litière propre et sèche de sources connues et l'entreposer de façon à en conserver la qualité.
  • Lorsque de la litière est utilisée, retirer et remplacer la litière souillée régulièrement ainsi qu'après une maladie dans le troupeau, en portant une attention particulière au besoin de s'assurer d'avoir de la litière pour les faons et que celle des enclos pour animaux malades et isolés soit retirée et remplacée tous les jours ou fréquament pour réduire au minimum l'accumulation d'agentspathogènes.

Stratégie 1.9 : Gérer les carcasses d'animaux

Résultat visé

Les carcasses d'animaux morts, à moins qu'une fièvre charbonneuse soit soupçonnée, sont immédiatement retirées des aires d'élevage et transportées d'une manière qui limite la contamination croisée avec le troupeau. Le matériel d'avortement et d'autres tissus sont traités comme des carcasses. Le site d'élimination des carcasses se trouve loin de l'aire d'élevage et est protégé contre les animaux domestiques et sauvages. L'élimination respecte les lois locales et est réalisée de façon à limiter l'exposition du troupeau à la maladie.

Description

Le fait de prévenir le contact direct et le contact indirect avec les carcasses d'animaux morts constitue un moyen important de contrôle des maladies.

Les carcasses d'animaux et les fœtus avortés peuvent être associés à la présence d'une maladie. Il faut donc déployer des efforts pour en déterminer la cause sous‑jacente. Des examens post-mortem et des enquêtes sur la maladie doivent être menés lorsque la cause immédiate du décès ou de l'avortement n'est pas manifeste. Ces examens et enquêtes permettent d'obtenir des renseignements cruciaux et peuvent contribuer à réduire les risques additionnels pour la santé du troupeau qu'ils proviennent de sources infectieuses et non infectieuses. Les examens post-mortem devraient être menés dès que possible après la mort d'un animal afin d'acquérir des échantillons tissulaires de qualité supérieure et d'empêcher les charognards de s'emparer de la carcasse.

Lorsque les maladies à déclaration obligatoire et à notification immédiate sont une préoccupation, comme la fièvre charbonneuse et la maladie débilitante chronique des cervidés, veuillez communiquer avec votre médecin vétérinaire et les autorités gouvernementales appropriées.

L'élimination par des moyens naturels est permise dans certaines provinces dans les milieux naturels et les pâturages et est assujettie à des conditions. D'autres moyens sont disponibles pour l'élimination des carcasses d'animaux et peuvent comprendre l'enterrement, le compostage, l'incinération et l'équarrissage.

Pratiques recommandées

  • Vérifier régulièrement la présence d'animaux morts.
  • À moins que l'on soupçonne une fièvre charbonneuse (consulter l'annexe 6), retirer les carcasses le plus tôt possible afin d'éviter le contact avec le troupeau en les transportant à un site d'élimination ou en limitant temporairement l'accès jusqu'à leur élimination.
  • Déterminer la cause sous-jacente du décès; si vous soupçonnez une maladie infectieuse, communiquez avec votre médecin vétérinaire.
    • Mener des examens post-mortem/des nécropsies dès que possible après le décès d'un animal; ils peuvent être menés par votre médecin vétérinaire ou selon des protocoles qu'il aura fournis.
    • Connaître les risques de maladies zoonotiques et porter de l'équipement de protection individuelle (ÉPI) approprié, dont des gants, des lunettes de protection et un respirateur. Retirer l'ÉPI et se laver les mains avant de reprendre d'autres tâches.
  • Éliminer les carcasses d'animaux d'une manière à empêcher la contamination des aliments et des sources d'eau, et qui empêche l'accès aux animaux et aux organismes nuisibles.
  • Reconnaître le risque de propagation d'agents pathogènes par les fournisseurs de services de collecte de carcasse d'animaux en raison de contacts avec d'autres fermes et de la collecte d'animaux potentiellement infectés.
  • Limiter l'accès à la propriété si un service d'élimination collecte les animaux morts, et s'assurer que celui-ci demeure à une distance sécuritaire du troupeau et du contact avec les aliments et d'autres matériels.
  • Après l'utilisation d'équipements pour l'élimination des carcasses d'animaux, les nettoyer et, dans certains cas, les désinfecter avant d'autres utilisations.
  • Désactiver les agents pathogènes potentiels des carcasses d'animaux en procédant au compostage ou à d'autres méthodes appropriées
  • Respecter les règlements fédéraux, provinciaux et locaux sur l'élimination des carcasses. Un enterrement en profondeur peut être acceptable dans certaines provinces, selon certaines conditions. Consulter l'annexe 8 pour en savoir davantage sur les lois et les règlements.

Principe 2 : Pratiques de gestion de la santé des animaux

Objectif : Optimiser la santé, le bien-être et la productivité du troupeau en mettant en place un programme de santé visant le troupeau, en contrôlant le déplacement des cervidés et en limitant le contact avec les autres animaux.

Stratégie 2.1 : Provenance des cervidés

Résultat visé

Acheter des animaux de fournisseurs dont l'état de santé des troupeaux est connu ou harmoniser l'état de santé des nouveaux animaux au troupeau résident.

Description

Les nouveaux animaux posent un risque important d'introduction de maladie sur les lieux des cervidés résidents. Il est important de noter que les animaux peuvent être atteints d'une infection subclinique, ce qui veut dire qu'ils paraissent en bonne santé, mais sont porteurs d'un agent pathogène. Des mesures peuvent être prises pour réduire ce risque (par exemple, dépistage de maladies et examens vétérinaires avant l'arrivée). Toutefois, selon les tests utilisés et le stade de l'infection, certains animaux contaminés ne seront pas détectés.

Pratiques recommandées

  • Envisager d'utiliser de la semence et des embryons pour diversifier les gènes puisqu'ils posent un risque réduit d'introduction d'agents pathogènes.
  • Acheter des animaux d'un nombre limité de fournisseurs dont l'état de santé du troupeau est égal ou supérieur à celui du troupeau résident.
  • Connaître l'historique de l'état de santé de l'emplacement d'où proviennent les animaux.
  • Au moment de l'achat d'animaux à des ventes ou des encans où il est possible qu'un mélange d'animaux dont l'état de santé est moindre ou inconnu puisse survenir, des mesures supplémentaires de biosécurité doivent ensuite être prises au lieu de résidence.
  • Obtenir et réviser les dossiers de santé de chaque nouvel animal et envisager la certification vétérinaire. S'assurer qu'il existe une origine connue, un historique documenté ainsi qu'une identification adéquate pour chaque nouvel animal et nouveau matériel génétique.

Stratégie 2.2 : Séparer les ajouts au troupeau et les cervidés réintroduits ayant un état de santé indéterminé du troupeau résident (isolement)

Résultat visé

Les animaux nouvellement entrés sur la ferme (ajouts au troupeau et animaux réintroduits) sont séparés du troupeau résident et isolés jusqu'à ce que leur état de santé soit déterminé ou rétabli.

Description

Le fait de séparer du troupeau résident les animaux dont l'état de santé est indéterminé ou qu'on sait malades est une importante stratégie de prévention et de contrôle des maladies appelée isolement.

L'isolement comprend la prévention du contact direct entre ces animaux et le troupeau résident et le fait de limiter les contacts indirects avec l'équipement, les vêtements et d'autres matériels potentiellement contaminés sur le site. Pendant la période d'isolement, l'état de santé des animaux est surveillé et il est possible de procéder à la vaccination, au contrôle des parasites ainsi qu'à d'autres traitements afin d'amener les animaux introduits au même statut sanitaire que le troupeau résident.

Alors qu'une aire d'isolement désignée et permanente est idéale, des aires d'isolement temporaires peuvent être créées dans un enclos ou un pâturage là où la circulation est faible, au moyen de barrières, de clôtures et de barrières amovibles.

Un certain nombre de facteurs influencent la durée de la période d'isolement. Consultez votre médecin vétérinaire afin de fixer une durée appropriée. La période d'isolement généralement recommandée est plus longue que le temps nécessaire aux signes cliniques pour se manifester à la suite d'une exposition aux maladies préoccupantes. Pour bien des maladies, la période d'isolement devrait être au moins deux à trois fois la durée de la période d'incubation de la maladie visée.

Lorsque les animaux sont déclarés sains ou de santé équivalente à celle du troupeau résident, leur isolement peut prendre fin afin qu'ils rejoignent le troupeau résident.

Le stress de l'isolement des animaux peut donner lieu à des problèmes de santé et de bien-être. Lorsqu'un animal seul est acquis, le fait de mettre en place une mesure d'isolement modifiée dans laquelle un animal sain ou du troupeau résident est placé avec l'animal seul peut réduire le stress causé par la séparation. Même si cette mesure accroît le risque qu'un animal soit exposé à la maladie, le troupeau résident est protégé et le bien-être animal amélioré. Un animal compatible de la même espèce devrait être choisi comme compagnon de troupeau pendant cette période. Des considérations supplémentaires devraient aussi être envisagées afin de modifier les mesures d'isolement pendant la saison du rut.

Pratiques recommandées

  • Établir les exigences et les protocoles pour l'isolement des animaux.
  • Réserver des aires d'isolement aux animaux introduits. S'assurer qu'ils sont isolés des abris d'animaux, des enclos et des aires destinées au personnel pour les soins et les traitements de routine du troupeau résident.
  • Isoler les nouveaux animaux et les animaux réintroduits jusqu'à ce que leur état de santé soit déterminé équivalent à celui du troupeau résident.
  • Envisager d'adopter des mesures d'isolement modifiées. Remarque : l'animal compagnon doit demeurer dans l'aire d'isolement modifié pendant toute la durée de l'isolement.
  • Surveiller quotidiennement l'état de santé des animaux et tenir des dossiers.
  • Évaluer les risques que posent les nouveaux animaux ou les animaux réintroduits (en consultation avec votre médecin vétérinaire) et administrer les vaccins et autres traitements ou les procédures diagnostiques au besoin.
  • Pour les nouveaux animaux et les animaux réintroduits, mettre en place un programme de contrôle et de surveillance des parasites afin d'alléger la charge parasitaire, de contamination des aires d'hébergement et des pâturages ainsi que de l'exposition subséquente des animaux résidents.
  • Fournir des soins aux animaux en isolement, y compris la surveillance de la santé, l'alimentation et la litière, entre autres, après avoir pris soin du troupeau résident.
  • Réserver l'équipement, les outils, les vêtements et les chaussures aux aires d'isolement ou les nettoyer et les désinfecter après utilisation.
  • Contrôler l'accès aux aires d'isolement et limiter le contact avec ces animaux.

Stratégie 2.3 : Limiter le contact avec d'autres animaux d'élevage, animaux de compagnie et organismes nuisibles

Résultat visé

Les fermes de cervidés sont gérées de façon à conserver l'habitat de bon nombre d'espèces désirables de la faune et de la flore tout en réduisant au minimum le risque de maladie. Les cervidés du troupeau résident sont logés, transportés et envoyés au pâturage de façon à limiter le risque de contact avec d'autres animaux d'élevage et animaux de compagnie dont l'état de santé est inconnu et des organismes nuisibles. Un programme intégré de contrôle des organismes nuisibles devrait être maintenu.

Description

Tous les animaux peuvent représenter une source d'agents pathogènes et les transmettre à leur propre population et aux autres populations sauvages. Certains agents pathogènes et organismes nuisibles ont le potentiel de s'accumuler dans l'environnement et d'augmenter le risque de maladie dans les troupeaux d'élevage.

Le contact entre différentes populations animales provoqué (domestiques ou sauvages) par des clôtures ou des barrières inadéquates ou brisées constitue une préoccupation importante de transmission d'agents pathogènes.

Pratiques recommandées

Même si l'état de santé précis des cervidés sauvages qui entourent votre ferme n'est pas nécessairement connu, de l'information sur l'occurrence de maladies précises dans votre région ou province pourrait être offerte et vous aider à déterminer le risque posé par votre activité. Ainsi, les fermes devraient être conçues pour réduire au minimum le contact et les interactions parmi différentes populations d'animaux, qu'ils soient des cervidés en captivité, des cervidés sauvages ou d'autres animaux sauvages, d'autres espèces d'élevage ou des animaux de compagnie. Avant d'intégrer d'autres espèces d'élevage dans le pâturage de cervidés ou un pâturage adjacent, consultez votre médecin vétérinaire pour connaître les maladies préoccupantes.

Clôture

  • Entourer la propriété d'une clôture clairement visible et en mesure de prévenir la sortie des cervidés et l'intrusion d'animaux de compagnie et d'animaux sauvages autant que possible et respecter les règles applicables.
  • Envisager d'autres options améliorées en matière de clôture dans les régions où les aires de la ferme sont à plus haut risque.
  • Envisager de créer un corridor de passage aux points d'accès avec un système de double barrière pour réduire au minimum les chances que les animaux s'échappent.
  • Inspecter régulièrement l'intégrité des clôtures et des barrières et faire les réparations afin d'empêcher le mélange d'animaux.
  • Utiliser la clôture intérieure pour établir une aire d'isolement, des enclos de traitement, des allées et des corridors pour déplacer et diriger les animaux et les personnes sur la propriété.
  • Clôturer les sources de nourriture et d'eau pour limiter leur accès par des organismes nuisibles.

Organismes nuisibles

  • Garder la végétation courte et composter ou confiner les accumulations de fumier (lorsqu'elles sont présentes).
  • Retirer les sources d'attirance pour les animaux de compagnie, les organismes nuisibles et autres animaux du bétail en entreposant les aliments de façon sécuritaire et en nettoyant rapidement les déversements d'aliments, en évitant les accumulations d'eau et en rangeant les ordures en lieu sûr.
  • Retirer les cachettes et nids d'organismes nuisibles en retirant les débris provenant des pâturages et des enclos. Retirer l'équipement et le matériel inutiles des abris d'animaux et des entrepôts d'équipement.

Stratégie 2.4 : Créer et mettre en œuvre un programme de santé du troupeau

Résultat visé

Un programme de santé du troupeau est mis en œuvre et sert de base pour surveiller la santé du troupeau ainsi que pour déterminer et limiter activement les risques de transmission de maladies. Le programme décrit les stratégies et les pratiques de santé utilisées pour les soins quotidiens ainsi que la prévention et le contrôle des maladies.

Description

Beaucoup d'éleveurs ont déjà établi des routines et des procédures de gestion de la santé de leurs troupeaux. Toutefois, selon la taille et la structure de leurs activités, des protocoles écrits peuvent ne pas être présents. Il est recommandé de bâtir le programme de santé du troupeau en consultant un médecin vétérinaire ou un autre spécialiste technique ou de l'industrie afin de répondre aux besoins particuliers des activités. Un programme de santé du troupeau fournit une approche cohérente de gestion et d'atteinte d'un haut niveau de santé du troupeau tout en gardant un accent porté sur les objectifs de l'éleveur. L'utilisation d'un document écrit simplifie la cohérence, l'examen et la formation du personnel. Le programme de santé du troupeau traite des éléments préventifs tels que l'approvisionnement de nourriture et d'eau de haute qualité, la vaccination, des protocoles de contrôle des parasites ainsi que des soins vétérinaires au besoin. Les éléments proactif d'un programme de santé du troupeau traitent de l'identification de la présence de maladies et de l'intervention en cas de maladies.

Pratiques recommandées

Un programme de santé du troupeau devrait comprendre les éléments suivants :

  • L'identification des lieux de garde et l'identification distincte des cervidés.
  • La surveillance de la santé :
    • observation et surveillance de l'état de santé du troupeau. Songez à surveiller le poids des animaux tout au long du cycle de production, car l'évaluation de l'état de santé peut être difficile à établir et requiert de l'expérience. Les éleveurs devraient posséder et utiliser une balance précise.
    • calibrer et entretenir les balances régulièrement pour que les mesures soient justes.
    • test de diagnostic pour évaluer l'état de santé (p. ex. épreuve sérologique) et nécropsie pour une mortalité inexpliquée ou accrue.
  • Le maintien de la santé animale :
    • programmes de vaccination pour prévenir ou contrôler les maladies avant ou après l'introduction des animaux dans le troupeau.
    • les traitements devraient toujours être menés après consultation d'un médecin vétérinaire et sous sa supervision.
    • entreposage et élimination appropriés des médicaments et des vaccins vétérinaires.
    • programmes de lutte antiparasitaire, y compris la gestion du pâturage et l'utilisation de médicaments (vermifuge : produit utilisé, intervalle de temps et surveillance au moyen de tests de routine).
    • administration des médicaments conformément aux indications. L'utilisation judicieuse peut limiter les occasions de résistance aux médicaments antiparasitaires et antimicrobiens.
    • examen de l'état de santé et de la possibilité de tester des ajouts potentiels au troupeau avant l'achat et l'inclusion au troupeau.
    • examen de la susceptibilité et de la résistance aux maladies au moment de choisir et de conserver les membres du troupeau en raison de leur génétique et leurs remplaçants.
    • tenue à jour des dossiers de santé du troupeau.
  • Intervention en cas de maladie :
    • identification des cervidés malades et des procédures d'intervention, ce qui peut comprendre la séparation (isolement) des cervidés aux prises avec une maladie infectieuse ou dont l'état de santé est inconnu (voir la stratégie 2.5).
    • protocoles de traitement des maladies courantes en conséquence. Ces protocoles comprendront les délais d'attente pour les activités d'abattage.
    • protocoles d'euthanasie des animaux malades ou lorsque le bien-être de l'animal est compromis.
  • Gestion du plan de la santé du troupeau :
    • examen annuel du plan, y compris déterminer le changement de statut de la maladie et du risque de maladie.
    • examen des objectifs des mesures de santé et de productivité des animaux et la surveillance de ces mesures. Par exemple, les taux de mortalité, les mesures sur la reproduction et les taux de croissance.
    • formation et révision annuelle avec les employés sur le plan de la reconnaissance des maladies (reconnaissance rapide des changements à l'état physique, à l'activité, au comportement de l'animal et connaissance de l'état de santé normal de l'animal, etc.) et des protocoles pour le traitement des maladies, dont le moment où communiquer avec le médecin vétérinaire du troupeau.

Stratégie 2.5 : Gérer et traiter les animaux malades

Résultat visé

Les animaux montrant des signes de maladie peuvent être traités dans le troupeau ou déplacés dans une aire d'isolement loin du troupeau sain et traités en conséquence.

Description

La gestion des animaux malades peut comprendre le traitement à l'intérieur du troupeau, la séparation (isolement) du troupeau et le traitement au besoin, ou l'euthanasie si la guérison est peu probable.

Il est possible de recourir au traitement à l'intérieur du troupeau pour certaines espèces de cervidés et certains types de maladies lorsque la séparation occasionne des résultats défavorables et lorsqu'on croit que le risque de transmission de maladie est faible.

L'isolement des animaux malades peut comprendre la prévention du contact direct entre ces animaux et le troupeau sain et limiter les contacts indirects avec de l'équipement, des vêtements et d'autre matériel potentiellement contaminés sur le site. Pendant la période d'isolement, l'état de santé des animaux est surveillé et des mesures diagnostiques et de traitement appropriées peuvent être mises en place.

Un certain nombre de facteurs influencent la durée de la période d'isolement. Consultez votre médecin vétérinaire afin de fixer une durée appropriée. L'objectif de l'isolement est de résoudre la maladie clinique et de limiter le potentiel de transmission de la maladie. Lorsqu'il est déterminé que l'animal ne pose plus de risque pour la santé ou qu'il présente un état de santé équivalent, il peut réintégrer la population générale.

Le stress de la séparation des animaux peut entraîner des problèmes de santé et de bien-être; il faut tenir compte de ces éléments. Lorsqu'un animal seul est déclaré malade, une aire d'isolement modifiée dans laquelle un animal sain ou résident est placé avec l'animal seul peut réduire le stress de la séparation. Alors que cette mesure accroît le risque qu'un animal soit exposé à la maladie, le troupeau résident est protégé et le bien-être animal amélioré. Un animal compatible comme compagnon d'enclos doit être choisi. Des considérations supplémentaires devraient aussi être envisagées afin de modifier les mesures d'isolement pendant la saison du rut.

Les animaux malades peuvent indiquer un plus grand problème de santé du troupeau.

Pratiques recommandées

  • Surveiller quotidiennement l'état de santé des animaux et tenir des dossiers.
  • Identifier et traiter les animaux malades.
  • Établir des exigences et des protocoles pour le traitement des animaux, y compris l'isolement.
  • Si une aire d'isolement est utilisée :
    • s'assurer qu'elle est séparée des abris, des enclos et des zones que le personnel utilise pour les soins et les traitements de routine du troupeau résident;
    • lorsqu'un animal malade est détecté, l'isoler jusqu'à ce que son état de santé soit équivalent à celui du troupeau résident;
    • envisager d'utiliser des aires d'isolement modifiées. Remarque : l'animal compagnon doit demeurer dans l'aire d'isolement jusqu'à ce ce que son état de santé soit déterminé et qu'il ne représente plus aucun risque pour le troupeau;
    • traiter et gérer les animaux en isolement en prévoyant leurs soins après avoir fourni des soins au troupeau général.
  • Nettoyer et désinfecter l'équipement et les outils à la suite de leur utilisation avec les animaux isolés ou réserver de l'équipement et des outils pour leurs soins.
  • Adopter des mesures d'hygiène personnelle en conséquence pour se protéger et pour prévenir la transmission en dehors de l'isolement.
    • Cela peut comprendre :
      • l'utilisation de vêtements ou de chaussures dédiés ou changer de vêtements ainsi que le nettoyage et la désinfection des chaussures.
      • des gants.
      • l'utilisation de désinfectant pour les mains ou le lavage des mains.
      • d'autres mesures de biosécurité pourraient être requises là où il existe un risque de maladies zoonotiques (voir la stratégie 3.4).

Stratégie 2.6 : Élaborer un plan d'intervention pour les éclosions de maladies

Résultat visé

Un plan d'intervention en cas de maladie est élaboré et mis en œuvre afin d'orienter les activités d'intervention lorsqu'une maladie est soupçonnée ou a été observée chez un animal, ou si l'état de santé d'un animal se détériore. Le plan devrait inclure des mesures afin de déterminer les déclencheurs pour la mise en œuvre du plan d'intervention, les exigences visant à améliorer la biosécurité et les procédures à suivre dans l'éventualité où il faudrait isoler la ferme entière (bioconfinement).

Description

La Norme et le Guide sont axés sur la prévention des infections – ces pratiques peuvent être adoptées en vue de réduire les risques de maladie chez les cervidés d'élevage. Par contre, il est important que les producteurs élaborent également un plan d'intervention à la ferme pour prendre les mesures requises en cas d'éclosions réelles ou soupçonnées d'une maladie dans leur ferme ou leur région.

Un plan d'intervention est un ensemble prédéterminé de mesures à prendre et de conditions à instaurer à la suite de l'observation d'une ou plusieurs situations appelées « déclencheurs ». Les déclencheurs indiquent rapidement à l'éleveur qu'il y a un risque de maladie. Le plan comprendra

  • la détermination de déclencheurs possibles;
  • les mesures d'intervention initiales;
  • des protocoles de biosécurité additionnels à mettre en œuvre dans certaines situations particulières.

Pratiques recommandées

Le plan d'intervention devrait être facilement accessible.

Pour élaborer ce plan, les éleveurs devraient déterminer les types d'urgence sanitaire qui peuvent nécessiter une intervention. Les « déclencheurs » pourraient comprendre :

  • une éclosion d'une maladie commune qui :
    • touche un plus grand nombre d'animaux que la normale;
    • provoque des signes cliniques graves ou une réduction de la productivité;
    • est liée à un taux de mortalité plus élevé que la normale
    • se présente de façon inhabituelle.
  • un cas de maladie qui ne s'est jamais déclaré dans l'exploitation auparavant;
  • tout cas soupçonné ou confirmé d'une maladie à déclaration obligatoire ou à notification immédiate (selon les règlements fédéraux ou provinciaux) dans l'exploitation ou dans une ferme avoisinante;
  • tout cas soupçonné ou confirmé d'une maladie à déclaration obligatoire ou à notification immédiate (selon les règlements provinciaux ou fédéraux) dans une autre ferme, si le producteur a obtenu des animaux ou de l'équipement de cette ferme ou a eu d'autres sortes de contacts avec elle.

Une intervention initiale pourrait comprendre les activités suivantes :

  • observer et prendre en note les signes cliniques de la santé des animaux et l'état de santé du troupeau, puis rassembler les dossiers médicaux et de santé du troupeau;
  • faire appel à un médecin vétérinaire afin d'obtenir un diagnostic et un plan de traitement;
  • informer le personnel et les membres de la famille de la situation;
  • suivre les recommandations du médecin vétérinaire, car selon la maladie soupçonnée ou confirmée, il pourrait être nécessaire d'informer plusieurs personnes de la situation (éleveurs de cervidés, voisins, fournisseurs de services, gouvernement);
  • mettre en œuvre un arrêt temporaire des déplacements d'animaux sur le site et vers l'extérieur et rehausser les mesures de biosécurité. La durée des restrictions de déplacements variera selon la nature de la maladie.

Les mesures de biosécurité supplémentaires ou rehaussées peuvent comprendre ce qui suit :

  • isoler les animaux atteints en les séparant du troupeau résident;
  • restreindre l'accès aux animaux isolés;
  • soigner les animaux isolés en dernier, après avoir soigné tous les autres animaux;
  • réserver une partie de l'équipement et du personnel aux soins des animaux isolés;
  • nettoyer et désinfecter l'équipement, changer ses vêtements, se laver et se désinfecter les mains, puis laver et désinfecter ses chaussures avant de les utiliser avec d'autres animaux;
  • déterminer quels autres animaux auraient pu être exposés;
  • accroître la fréquence de la surveillance de la santé des animaux selon les besoins;
  • interdire les mouvements de tout l'équipement, des matériaux et des gens sur le site et à l'extérieur du site jusqu'à ce que le médecin vétérinaire ait posé un diagnostic préliminaire et fourni des directives.

Principe 3 : Gestion des personnes

Objectif : Réduire au minimum le risque que peuvent poser tous les visiteurs et tous les employés de la ferme en établissant des protocoles, une formation et des communications.

Stratégie 3.1 : Offrir une formation aux travailleurs de la ferme sur la biosécurité

Résultat visé

Tous les travailleurs de la ferme et les membres de la famille ont reçu une formation sur les pratiques de biosécurité. Ils mettent en œuvre ces pratiques de façon uniforme. Le protocole de biosécurité propre à la ferme est communiqué aux visiteurs et aux fournisseurs de services, et ces derniers s'y conforment.

Description

La réussite d'un plan de biosécurité exige la participation et la collaboration des membres de la famille et des travailleurs de la ferme. Tous doivent comprendre les pratiques recommandées de biosécurité qui guideront leurs activités sur la ferme et reçoivent une formation à ce sujet sur une base régulière.

Les fournisseurs de services à la ferme doivent être informés des pratiques établies aux fermes qu'ils desservent, tant pour s'assurer qu'ils puissent les mettre en application, mais aussi pour qu'ils les intègrent à leurs propres pratiques opérationnelles et de biosécurité.

Pratiques recommandées

  • S'assurer que le personnel a reçu une formation sur les pratiques de biosécurité propres à votre ferme. La formation peut comprendre des séances d'apprentissage individuel ou en groupe ainsi que des démonstrations pratiques.
  • S'assurer que le personnel soit formé et soit bien informé des comportements, du soin et de la manipulation des espèces de cervidés.
  • Recommander que les nouveaux venus dans l'élevage des cervidés travaillent avec un éleveur d'expérience ou qu'ils reçoivent une formation sur la manipulation des cervidés.
  • Le personnel doit être formé pour reconnaître les animaux malades et connaître les procédures pour avertir les éleveurs/gestionnaires de ferme concernés.
  • Songer à obtenir des renseignements et de l'aide d'autres spécialistes en la matière (médecin vétérinaire et le personnel universitaire) et d'autres sources (Internet).

Stratégie 3.2 : Déterminer les risques liés aux personnes

Résultat visé

L'éleveur a déterminé les risques de transmission de maladies liés aux visiteurs et aux employés de la ferme.

Description

Les mouvements des humains peuvent permettre aux agents pathogènes de se propager à l'intérieur et à l'extérieur d'une ferme. Les vêtements, les chaussures et la peau peuvent être contaminés par des agents pathogènes et des organismes nuisibles et peuvent donc présenter des risques pour les animaux d'élevage. Il est recommandé de réfléchir aux risques potentiels liés aux différentes personnes qui se présentent à la ferme : membres de la famille, travailleurs de la ferme, fournisseurs de services et visiteurs, et de mettre en œuvre des mesures pour gérer ces risques.

Le risque potentiel posé par ces personnes peut être déterminé en tenant compte des facteurs suivants :

  • les agents pathogènes et les organismes nuisibles qu'elles peuvent transporter – réfléchir à leurs contacts antérieurs avec le bétail et la ferme et aux pratiques de biosécurité adoptées;
  • les occasions de transmettre ces organismes aux cervidés de la ferme – penser aux parties de la ferme auxquelles ces personnes accéderont et, surtout, aux animaux avec lesquels elles seront en contact.

Une personne qui a été en contact récemment avec du bétail et qui sera en contact direct avec les animaux présente un risque plus élevé qu'une personne qui n'a pas récemment été en contact avec du bétail et qui ne sera pas en contact avec les animaux. Cela peut comprendre les conducteurs de transport de bétail et les livreurs de fournitures agricoles.

Pratiques recommandées

  • Déterminer le but de leur visite, les zones de la propriété auxquelles ces personnes doivent accéder et, surtout, la mesure dans laquelle elles seront en contact avec les animaux (de compagnie et sauvages).
  • Déterminer l'équipement et le matériel que les personnes font entrer dans la ferme.
  • Déterminer les contacts récents avec des animaux d'élevage, des établissements agricoles, ou toute autre circonstance qui pourrait présenter un risque de biosécurité. Le niveau de biosécurité requis dépend en partie des contacts antérieurs.
  • Les facteurs examinés devraient inclure les changements de vêtements, le port de chaussures réservées ou le lavage et la désinfection des chaussures, et le lavage des mains avant d'entrer à la ferme ou de toucher à des animaux de la ferme.

En général, ces groupes peuvent être définis ainsi :

  • Faible risque : visite à une ferme sans contact préalable avec une ferme; aucun contact direct avec les animaux, ni entrée dans les aires d'élevage; par exemple, visiteurs urbains et représentants des ventes.
  • Risque modéré : déplacement de ferme en ferme, sans contact direct avec les animaux; par exemple, livraison d'aliments pour animaux et de carburant.
  • Risque élevé : éleveurs voisins ou quiconque se déplaçant de ferme en ferme et qui entre en contact direct avec les animaux et qui ont déjà été en contact avec des animaux d'autres fermes (p. ex., des médecins vétérinaires ou techniciens). Les visiteurs ou voyageurs étrangers qui arrivent d'un autre pays représentent un risque potentiel plus élevé.
  • Risque plus élevé peut être envisagée pour quiconque a été en contact avec des cervidés dans une autre ferme (encan ou parc de rassemblement) ou dans un autre pays, dans des établissements contaminés ou près d'animaux malades. Si l'accès à un autre troupeau est requis, des étapes précises de réduction des risques devraient être suivies.

Figure 2 : Évaluer les risques posés par les personnes

Cette figure illustre les facteurs qui peuvent être utilisés pour déterminer les niveaux de risques par les personnes sur une ferme. Des contacts préalables avec des fermes et des animaux d'élevage ainsi que des contacts subséquents avec des cervidés posent un risque accru de biosécurité.
Figure 2 – Évaluer les risques posés par les personnes. Description ci-dessous.
Description de la Figure 2 – Évaluer les risques posés par les personnes

La Figure 2 illustre les facteurs qui peuvent être utilisés pour déterminer les niveaux de risques par les personnes sur une ferme. D'un côté de la matrice, on retrouve les risques posés par l'endroit d'où les personnes proviennent. De l'autre côté de la matrice, on retrouve les risques posés par les endroits où les personnes iront sur la ferme. Les personnes qui ont été sur une ferme avant d'arriver, qu'ils aient interagi directement avec des animaux d'élevage ou non, contribuent, à leur risques, à apporter des pathogènes avec eux. Du second côté de la matrice, lors de l'arrivée à la ferme, les personnes auront soit été en contact avec des animaux ou non. Avoir été en contact avec des animaux requière des mesures de biosécurité additionnelles en raison des risques accrus.

Stratégie 3.3 : Élaborer et mettre en œuvre des pratiques de gestion du risque pour toutes les personnes qui visitent la ferme

Résultat visé

Les personnes travaillant à la ferme, fournissant des services ou visitant la ferme sont guidées par des pratiques de gestion des risques fondées sur les risques établis.

Description

Les pratiques de biosécurité mises en œuvre pour et par les visiteurs, y compris les fournisseurs de service, sont déterminées par les producteurs. Ces pratiques doivent être communiquées aux visiteurs. Certains visiteurs et fournisseurs de services sont conscients des exigences de biosécurité alors que d'autres ne le sont pas. Discutez des attentes et exigences de biosécurité avec les visiteurs avant et à leur arrivée. Accompagnez les visiteurs pour voir à ce que les exigences de biosécurité soient mises en place adéquatement.

Toutes les personnes qui arrivent à la ferme devraient connaître les risques relatifs à leur visite et à leurs activités durant la visite. Elles devraient connaître et comprendre les pratiques de biosécurité liées aux risques établis, y compris les endroits où elles ont la permission d'aller.

La détermination des risques en fonction de l'endroit où la personne peut se rendre dans la ferme détermine les pratiques de biosécurité à appliquer à son entrée dans la ferme ou dans l'aire de production.

Pour les personnes désignées à risque élevé, c'est-à-dire celles qui sont allées récemment sur une ferme et qui sont entrées en contact avec d'autres animaux malades ou qui pourraient l'être, les pratiques suivantes peuvent être utilisées :

  • Imposer une période d'attente minimum aux visiteurs avant d'arriver sur la ferme. L'ACIA recommande actuellement une période de cinq jours pour les visiteurs étrangers.
  • Demander aux visiteurs qu'ils prennent une douche et qu'ils nettoient et désinfectent leurs vêtements ainsi que les outils et l'équipement qu'ils doivent apporter à votre ferme avant leur arrivée.
  • Restreindre/minimiser le contact avec le troupeau.

Pratiques recommandées

  • Communiquer avec les visiteurs avant leur arrivée afin d'obtenir l'historique de leurs déplacements et de leurs contacts et de les informer des précautions à prendre en matière de biosécurité; tenir un registre des visiteurs.
  • Établir un calendrier des visites afin de s'assurer que des membres qualifiés du personnel pourront gérer l'accès au site, réitérer les précautions en matière de biosécurité, confirmer toutes mesures à prendre avant l'arrivée à la ferme (p. ex. le lavage de véhicule, les changements de vêtements et le calendrier des visites d'autres sites) et accompagner le visiteur tout au long de sa visite.
  • Mettre en œuvre un ensemble de restrictions d'accès et d'exigences de propreté (pour les chaussures, les vêtements et les mains, et en matière d'hygiène personnelle) comme mesures préventives de biosécurité pour les visiteurs et les fournisseurs de services.
  • Adopter un niveau de biosécurité plus élevé lorsqu'une personne doit s'approcher des animaux et/ou les toucher. Le niveau doit être encore plus élevé si les animaux sont malades ou en isolement.
  • Tenir compte des risques liés aux visiteurs de l'étranger ou aux personnes qui reviennent d'un voyage à l'étranger, en particulier les visiteurs qui peuvent avoir eu un contact avec le bétail et d'autres animaux (de compagnie et sauvages).
  • Des pratiques et des protocoles prédéterminés peuvent être élaborés en fonction de chacun de ces niveaux de risque.

Des affiches peuvent être installées aux limites des zones, sur les bâtiments, à l'entrée des enclos, dont ceux qui logent des animaux liés à des risques particuliers. Ces affiches indiqueront aux visiteurs les endroits où ils ne peuvent pas aller et où ils devraient appliquer des pratiques de biosécurité d'un niveau plus élevé.

  • Accompagner les visiteurs afin de s'assurer que les pratiques de biosécurité recommandées sont respectées.

Stratégie 3.4 : Gérer les risques de maladies zoonotiques

Résultat visé

Les membres de la famille, les travailleurs de la ferme, les visiteurs et les fournisseurs de services comprennent les risques de maladies zoonotiques et prennent toutes les précautions requises pour se protéger, pour protéger les autres personnes et les animaux.

Description

Tous les animaux d'élevage peuvent être porteurs d'agents pathogènes ou d'organismes nuisibles qui peuvent être transmis aux humains et causer des maladies chez ces derniers. Certains de ces agents pathogènes ou organismes nuisibles peuvent ne pas provoquer de maladie clinique chez les animaux eux-mêmes. Le risque de ce type de transmission doit être communiqué à la famille, au personnel et aux visiteurs, et il faut prendre des dispositions pour leur fournir les mesures de biosécurité, les pratiques et les mesures de précaution, y compris l'équipement nécessaire.

Certaines maladies zoonotiques sont catégorisées comme des maladies à déclaration obligatoire et à notification immédiate par les gouvernements fédéraux et provinciaux. Ces maladies doivent être signalées aux autorités compétentes.

Remarque : La propagation des maladies animales ou humaines ne se fait pas seulement dans un sens; certaines maladies humaines peuvent également être transmises aux animaux. Parmi les maladies zoonotiques se trouvent la salmonellose, la brucellose, la tuberculose, la leptospirose et la dermatophytose.

Pratiques recommandées

  • Informer la famille, le personnel et les visiteurs des risques potentiels associés à la manipulation d'animaux vivants, de carcasses, de fumier et d'autres matières.
  • Fournir des occasions de se laver les mains.
  • Porter des vêtements de protection tels que des gants, des combinaisons, des bottes et des masques, s'il y a lieu, ce qui inclut lors de la manipulation de routine des animaux.
  • Aviser les autorités compétentes de tout soupçon de maladie à déclaration obligatoire ou à notification immédiate.
  • Consulter un médecin ou un médecin vétérinaire afin d'obtenir des conseils.

Principe 4 : Protocoles et tenue des dossiers

Objectif : Établir des protocoles et tenir à jour les dossiers afin de faciliter la gestion, l'amélioration et la vérification du programme de biosécurité et de l'état de santé du troupeau.

Stratégie 4.1 : Protocoles relatifs à la santé des animaux et pratiques de gestion agricole

Résultat visé

Les protocoles importants relatifs à la biosécurité sont accessibles au besoin au personnel, aux membres de la famille et aux fournisseurs de services, en vue de faciliter la consultation d'information, la formation, l'examen et la mise en œuvre uniforme des pratiques.

Description

Les protocoles de biosécurité offrent un cadre de référence disponible et des révisions périodiques, facilitent la formation et favorisent la mise en œuvre uniforme du plan de biosécurité. Les protocoles de biosécurité devraient être mis à jour lorsque les procédures sont modifiées. Le personnel devrait avoir facilement accès aux documents.

Pratiques recommandées

  • Il est recommandé que des protocoles écrits propres à la ferme soient rédigés pour les activités de biosécurité importantes :
  • Les protocoles écrits devraient inclure les éléments suivants, sans toutefois s'y limiter :
    • un plan de biosécurité, y compris un diagramme de la ferme;
    • un plan de gestion de la santé du troupeau;
    • des protocoles de gestion agricole;
    • un plan de gestion des situations d'urgence à la ferme (Consultez l'annexe 16 où se trouve un gabarit).
  • Il peut être utile d'avoir à la fois des copies papier et des copies électroniques.
  • Les protocoles devraient être facilement accessibles.
  • Si des changements sont apportés aux protocoles, il faut s'assurer d'en modifier toutes les copies.
  • Les documents devraient être datés et porter le nom de l'auteur.

Consultez la section 2.4 sur la santé du troupeau et l'annexe 15 et l'annexe 16 pour de plus amples renseignements sur les registres et les protocoles.

Stratégie 4.2 : Dossiers détaillant la santé de chaque animal et du troupeau

Résultat visé

Tenir à jour et réviser les dossiers détaillant la santé de chaque animal et du troupeau afin de veiller à la santé et à la productivité du troupeau.

Description

Les dossiers de santé des animaux fournissent des données exactes et permettent de cerner plus facilement les tendances en matière de maladies, d'examiner les problèmes de santé antérieurs et de déterminer les réussites et les échecs des traitements administrés des programmes de santé du troupeau. Les dossiers des événements sanitaires et de résultats des tests diagnostiques sont utilisés pour commencer une intervention et changer le programme de santé du troupeau. Ils sont importants pour la vente ou l'achat d'animaux, car ils permettent d'attester du bon état de santé du troupeau.

Pratiques recommandées

  • Tenir à jour les dossiers de santé du troupeau, en y incluant des renseignements concernant la morbidité et la mortalité, et des pratiques de gestion telles que les vaccins, les traitements contre les parasites et les tests de santé.
  • Tenir à jour les dossiers de santé de chaque animal en y inscrivant des renseignements au sujet des maladies, des épreuves diagnostiques, des diagnostics et des traitements. Les dossiers de traitement devraient comprendre la date du traitement, le type de médicaments, la dose, le nom du médecin vétérinaire ayant fourni la prescription, la voie d'administration et le temps de retrait s'il y a lieu.
  • S'assurer que tous les animaux ont reçu une identification unique et qu'il est possible de déterminer à quel animal se rapportent les renseignements relatifs aux mouvements (achat et vente) et à la santé.
  • Certains types d'exploitation doivent également conserver des dossiers sur le poids à la naissance et au moment du sevrage, la production de carcasses et la récolte des bois. Pour conserver et surveiller la santé des animaux, songez à obtenir le poids avant le rut, au milieu de l'hiver, pendant les procédures d'insémination artificielle et à toute occasion où il est possible de surveiller le poids de l'animal lors de leurs manipulations.

Stratégie 4.3 : Dossiers de gestion de la ferme

Résultat visé

Tenir à jour et réviser les dossiers sur les activités de gestion de la ferme, y compris les mesures de biosécurité.

Description

Les activités de gestion importantes devraient être consignées. Les registres de la ferme facilitent la gestion des activités quotidiennes de l'exploitation (inclure les tâches précises, les personnes chargées d'accomplir ces tâches et la date d'achèvement des tâches) et éclairent la prise de décisions de gestion.

Pratiques recommandées

Tenir à jour et réviser les dossiers de gestion de la ferme, dont les suivants :

  • la date de nettoyage et de désinfection de l'établissement, de l'équipement et d'autres articles, ainsi que la méthode employée, y compris l'endroit et le type de désinfectant utilisé;
  • les méthodes de contrôle des activités du bétail et des organismes nuisibles;
  • l'élimination des carcasses;
  • le ramassage du fumier (le cas échéant);
  • les achats d'aliments et de suppléments;
  • d'autres pratiques de biosécurité à la ferme (c.-à-d. les registres des visiteurs) et les manquements dans les mesures de biosécurité;
  • tenir compte de l'usage de logiciels de gestion des données et des registres pour faciliter la collecte et l'analyse de données agricoles.

En analysant de façon régulière ces dossiers, les producteurs seront en mesure de déterminer si toutes les activités de biosécurité nécessaires sont accomplies et s'il y a des lacunes à corriger. De plus, les producteurs peuvent comparer les renseignements des dossiers sur la biosécurité à ceux des dossiers de santé des animaux afin de déterminer si les pratiques de biosécurité ont permis d'améliorer la santé des animaux de la ferme.Consulter les annexes où se trouvent des gabarits de dossiers de gestion en matière de biosécurité.

Stratégie 4.4 : Activités d'éducation et de formation

Résultat visé

Tenir à jour et réviser les dossiers sur l'éducation et la formation des travailleurs de la ferme afin de s'assurer qu'ils ont les connaissances et les compétences nécessaires pour accomplir leurs tâches.

Description

Les dossiers sur l'éducation et la formation aident à s'assurer que le personnel possède des connaissances à jour sur les pratiques de biosécurité à la ferme.

Pratiques recommandées

  • Consigner et réviser les activités de formation et d'apprentissage pour tout le personnel sur la ferme.
  • Revoir les dossiers de formation et d'apprentissage du personnel après toute modification des procédures et un changement dans l'état de santé du troupeau afin de déterminer si les connaissances et la formation ont contribué au changement
  • Obtenir du matériel de formation et d'apprentissage de l'industrie, d'associations d'éleveurs et d'universités.
  • Parmi les ressources destinées aux éleveurs se trouvent l'Elk Farming Handbook, offert en ligne en anglais seulement et le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des cerfs d'élevage (cervidés).
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