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Norme nationale de biosécurité pour les fermes canadiennes de bovins de boucherie
Principe 3 : Gestion des pratiques de santé animale

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Gestion des pratiques de santé animale. Description ci-dessous.
Description - Gestion des pratiques de santé animale

Les éléments d'un système de santé des animaux sont représentés dans le schéma ci-dessus par des rectangles bleus disposés à la verticale. On y trouve ce qui suit (de haut en bas) :

  • la recherche;
  • les soins aux animaux;
  • la gestion des maladies;
  • la surveillance;
  • le réseau des laboratoires;
  • la biosécurité (rectangle orange);
  • l'identification et la traçabilité;
  • les produits réglementés.

La biosécurité et la santé des animaux sont étroitement reliées, quoique cette dernière couvre un vaste éventail de facteurs touchant la santé dont la biosécurité fait partie. Les autres éléments d'un système de santé des animaux comprennent les fonctions de surveillance, de gestion et de contrôle des maladies, les soins des animaux, entre autres.

Les pratiques exemplaires dans chacun de ces secteurs fonctionnels de la santé des animaux contribuent à des animaux en santé et aident à diminuer les maladies et ses retombées chez le bétail.

3.1 Établir et maintenir une relation de travail avec un vétérinaire

Pourquoi est-ce important?

Les vétérinaires sont des spécialistes formés afin de fournir des connaissances spécialisées en gestion des maladies et en santé des animaux. Les vétérinaires peuvent fournir des conseils particuliers à un producteur s'il existe une relation comportant la familiarité et la compréhension du producteur, des lieux et du troupeau. Lorsque cette relation est établie, les vétérinaires sont plus en mesure de :

  • offrir des conseils plus efficaces, plus rapidement lorsque des problèmes se manifestent;
  • cerner les écarts dans les plans de santé du troupeau, et suggérer des solutions;
  • fournir des recommandations rentables, comme l'utilisation des vaccins, des tests et des traitements adéquats;
  • utiliser adéquatement les installations d'épreuves diagnostiques;
  • reconnaître une situation de santé animale inhabituelle et communiquer avec les autorités, le cas échéant, tel qu'il est requis si l'on soupçonne la présence d'une maladie déclarable.

Une bonne relation vétérinaire-client-patient est nécessaire avant que les vétérinaires puissent prescrire des traitements, des vaccins et offrir d'autres conseils médicaux à un producteur; vous pouvez obtenir plus de renseignements sur le sujet auprès de votre vétérinaire ou de votre association vétérinaire provinciale.

Pratiques suggérées de gestion du risque

Les producteurs devraient consulter régulièrement leur vétérinaire (p. ex. annuellement) afin d'examiner les pratiques de biosécurité et de gestion de la santé du troupeau. Le vétérinaire peut fournir des conseils sur divers enjeux appartenant à la gestion de la santé des animaux, notamment :

  • les risques de maladies ou à la santé pour le troupeau, et leur ordre prioritaire;
  • les pratiques à venir sur les animaux, particulièrement les vaccins, les tests et les traitements qui seront utilisés;
  • les pratiques sanitaires utilisées pour les personnes, les véhicules, l'équipement et les outils introduits;
  • le plan de la santé du troupeau;
  • le traitement des situations de santé animales habituelles qui concernent particulièrement l'exploitation;
  • les situations de maladie animale inhabituelle, notamment un plan afin de les détecter et y réagir, mais aussi des pratiques de biosécurité rehaussée à adopter.

3.2 Gérer la santé du troupeau selon un plan de santé du troupeau documenté et préparé en consultation avec un médecin vétérinaire

Pourquoi est-ce important?

Un plan de santé du troupeau exhaustif contribuera à la santé de votre bétail en aidant à garantir que tous les aspects de leurs besoins en matière de santé sont satisfaits. Puisque des animaux en santé sont plus résistants aux maladies, un tel plan est bénéfique pour le bétail et les producteurs.

Consigner les pratiques suivies dans un plan de santé du troupeau écrit aide à garantir qu'elles sont :

  • transmises aux employés et comprises;
  • un outil de formation pour les nouveaux employés;
  • mises en pratique de manière uniforme;
  • évaluées régulièrement pour qu'elles restent efficaces.

Un plan de santé du troupeau porte sur un vaste éventail de facteurs présents dans l'exploitation, entre autres : la reproduction, la génétique, la nutrition, le bien-être et la biosécurité. Chacun de ces facteurs contribue à la santé des animaux. Par exemple, sans aborder tous les facteurs, les facteurs de reproduction comme la durée de la saison de vêlage, le poids au sevrage et les cycles de vêlage touchent la santé des veaux, des vaches et de l'ensemble du troupeau.

Votre vétérinaire peut vous aider à rendre votre plan de santé du troupeau plus efficace, en relevant les écarts et en vous assurant que tous les enjeux ont été abordés.

Pratiques suggérées de gestion du risque

a. Préparez un plan de santé du troupeau (PST)

Préparez un plan de santé du troupeau écrit qui décrit l'éventail de pratiques utilisées dans votre exploitation pour garantir la santé du troupeau.

Les renseignements tirés de votre registre de la santé, tous les employés qui participent à la santé du troupeau et votre vétérinaire peuvent tous contribuer à un plan efficace.

b. Examinez et révisez

Examinez et révisez le plan de santé du troupeau chaque année, ou plus fréquemment dans le cas de préoccupations liées aux maladies, encore une fois, avec l'aide de votre vétérinaire.

c. Tenez des registres

Tenez des registres de façon continue afin d'améliorer la santé du troupeau, particulièrement sur les vaccins et les traitements (registre de la santé, 4.5) et les mouvements (registre des mouvements, 4.5). Les dossiers sur la filiation, les antécédents de reproduction et la source des animaux sont aussi utiles. Ces renseignements peuvent servir à relever les risques à la santé, les facteurs qui contribuent à leur apparition et les possibilités de gestion.

Tenez ces dossiers à jour selon chaque animal. Bien que des mesures (déplacements, vaccins et parfois traitements) seront mises en œuvre chez certaines catégories ou certains groupes de bétail, il est utile de pouvoir les lier à l'individu et idéalement, à son code d'identification PCIB.

Il faut des efforts considérables pour établir des rapports sur chaque animal et les tenir à jour. Toutefois, les renseignements dont on disposera aideront à établir et gérer les problèmes de santé des animaux et du troupeau plus rapidement et plus précisément, ce qui diminuera la longueur et la gravité de l'évolution de la maladie et des traitements inutiles, ce qui peut diminuer les coûts et augmenter la rentabilité.

d. Comparez les résultats

Mesurez et comparez couramment les dossiers de santé individuels à ceux de la santé globale du troupeau et aux registres de la productivité, p. ex. :

  • durée de la période de vêlage;
  • le poids au sevrage;
  • le taux de gains;
  • le nombre de jours avant la fin du processus, entre autres.

Les comparaisons au fil du temps ou entre les différents groupes contribuent à une exploitation efficace et rentable.

Consultez aussi le résultat visé 4.5.

3.3. Obtenir de l'eau, des aliments, des médicaments et d'autres intrants de sources sécuritaires et fiables et les gérer ou les entreposer de façon à assurer la salubrité et l'efficacité en continu

Pourquoi est-ce important?

L'eau, les aliments et les autres produits comme la litière, et même les médicaments, peuvent être contaminés ou leurs qualité et innocuité ou efficacité peut être compromise à n'importe quel moment, de leur source à leur consommation ou leur utilisation. Le bétail qui consomme ou sur lequel on utilise ces produits contaminés, de piètre qualité ou inefficaces peuvent être exposés ou susceptibles à un risque plus élevé de maladie.

Pratiques suggérées de gestion du risque

a. Déterminez et évaluez les risques

Les intrants du troupeau qui touchent la santé comprennent entre autres : l'eau, les aliments, les médicaments, les suppléments, les nutriments, les minéraux et la litière.

Soyez conscients que des intrants et une alimentation de qualité contribuent à un troupeau en santé. Lorsque vous achetez ces intrants, la façon dont ils sont manipulés, gérés et entreposés peut avoir une incidence sur la santé.

b. Qualité de l'eau

Surveillez les systèmes de distribution d'eau régulièrement afin d'offrir de l'eau exempte de contamination par les humains, le bétail ou les animaux sauvages. La contamination peut impliquer du fumier, des carcasses, des produits chimiques et des écoulements après des précipitations abondantes ou une inondation.

Voici quelques pratiques spécifiques pour maintenir la qualité de l'eau fournie :

  • Obtenez l'eau à partir de la source la plus propre.
    • Les puits municipaux ou profonds offrent généralement une meilleure protection de la contamination possible que les autres sources.
  • Assurez-vous de disposer d'une source de rechange en cas de contamination ou de quantité insuffisante.
  • Surveillez les sources d'eau de surface, comme les étangs ou les mares artificielles pour détecter les signes d'algues, d'utilisation par les animaux sauvages ou d'autres sources de contamination.
  • Clôturez les voies d'eau et les sources d'eau de surface afin de les séparer du bétail. Cette mesure peut être efficace pour empêcher la contamination fécale et pour préserver l'habitat aquatique des poissons. Elle peut aussi être requise par les règlements fédéraux et provinciaux.
  • Effectuez régulièrement des tests sur l'eau pour détecter sa teneur en bactérie, à moins qu'elle provienne d'une source municipale. Dans ce cas, on devrait effectuer les tests à la source. Les tests devraient être annuels ou plus fréquents en cas de préoccupation provoquée par la maladie, les précipitations abondantes ou les inondations. Les analyses d'eau peuvent être effectuées par des laboratoires provinciaux et privés.
  • Élevez les abreuvoirs et les mangeoires afin de diminuer la contamination fécale.
  • Vérifiez régulièrement les abreuvoirs et les mangeoires, et gardez-les exempts de fumier et d'autres matières organiques, p. ex. quotidiennement, si possible. On devrait aussi les vider et les nettoyer, si possible entre les groupes d'animaux ou plus fréquemment afin d'enlever les matières organiques et le biofilm, qui est fortement peuplé de bactéries.

c. Qualité des aliments pour animaux

Obtenez les aliments hors ferme, comme les grains, le fourrage grossier et la litière à partir de sources sécuritaires, connues et fiables.

Lorsque vous achetez des aliments mélangés, c.-à-d. deux grains ou plus, assurez-vous qu'ils sont fournis par une installation inspectée par l'ACIA. Les aliments mélangés ne peuvent être vendus que par une installation inspectée par l'ACIA.

Pour confirmer que l'installation d'un fournisseur est inspectée par l'ACIA, on peut lui demander. Toutefois, il n'aura pas de certificat d'inspection visible de la part de l'ACIA à montrer. Les fournisseurs certifiés ProQualité doivent aussi faire l'objet d'une inspection par l'ACIA. ProQualité est un programme de certification et de gestion de la salubrité des aliments fourni par l'Association de nutrition animale du Canada.

Tenez un registre des aliments à jour, en y consignant les achats et l'utilisation d'aliments. L'accès facile à ces renseignements peut aider à relever et gérer certaines situations de maladie.

d. Entreposage des intrants

Entreposez et gardez les aliments et la litière exempts de contamination. La contamination peut provenir de fumier, d'écoulements, de moisissure et de facteurs généraux de la qualité. Les aliments et la litière peuvent aussi être contaminés par la salive, l'urine et les sécrétions respiratoires des animaux infectés et des animaux sauvages. Voici des pratiques pouvant vous aider à éviter la contamination :

  • Examinez les aliments et la litière à leur arrivée, et régulièrement pendant leur utilisation afin d'y déceler des contaminants comme la moisissure, le fumier et juger de leur qualité générale. N'utilisez pas des aliments contaminés.
  • Utilisez les aliments et la litière selon le principe premier entré, premier sorti. N'ajoutez pas des aliments frais à des aliments plus vieux.
  • Prenez des échantillons de tous les lots d'aliments. Ceux-ci peuvent être mis de côté aux fins d'analyses en cas de problème, ou ils peuvent faire l'objet de tests de manière continue pour en assurer la qualité et la salubrité. Conservez les échantillons pendant neuf mois ou plus.
  • Gardez les sites de conservation des aliments et de la litière exempts de la présence d'animaux, notamment le bétail, les animaux sauvages et les organismes nuisibles, de même que les chiens et les chats.
  • Abritez les sites d'entreposage des intempéries et des écoulements afin d'éviter la détérioration des aliments et la possibilité de mycotoxines et de moisissures.

e. Pratiques d'alimentation

La bonne santé des animaux est favorisée par de bonnes pratiques d'alimentation, par exemple :

  • N'utilisez que la quantité d'aliments nécessaire et enlevez le surplus d'aliments avant d'en ajouter.
  • Évitez la contamination : nourrissez les animaux à l'aide de mangeoires, d'auges ou d'engraisseurs, évitez de marcher dans les aliments, racler la boue et le fumier des sites d'alimentation, évitez les fentes ou les trous dans les mangeoires qui peuvent accumuler les aliments et l'humidité.
  • Empêchez les animaux de se coucher sur les aliments fournis sur le sol ou de les souiller, en ne fournissant que la quantité pouvant être consommée pendant cette période d'alimentation, et changez fréquemment d'endroit.
  • Fournissez plusieurs sources d'aliments différentes et surveillez-en la densité afin d'éviter les regroupements et la compétition.
  • Assurez-vous que le drainage des sites d'alimentation est efficace.

f. Médicaments

Les médicaments sont utilisés avec l'intention précise d'améliorer la santé des animaux. Par conséquent, ils devraient être entreposés et utilisés de façon à garantir qu'ils peuvent être efficaces.

  • Achetez des médicaments auprès de fournisseurs autorisés, et entreposez-les conformément aux directives. Ceux-ci comprennent des articles comme des aliments médicamenteux, des vaccins, des antibiotiques, de la pénicilline et d'autres traitements.
  • Obtenez les aliments médicamenteux auprès de sources agréées par l'ACIA et utilisez-les conformément au Recueil des notices sur les substances médicatrices ou à la prescription d'un médecin vétérinaire. Respecter ce principe vous aidera à garantir qu'ils sont utilisés aux fins prévues.
  • Entreposez-les et administrez-les comme l'indique le fabriquant et l'étiquette de produit, p. ex. réfrigération, lumière, entre autres. Pour plus de renseignements, consultez l'annexe 4.
  • Respectez la date limite d'utilisation. Détruisez ou défaites-vous de tout produit restant après cette date. Remarque : la date limite d'utilisation désigne les produits scellés : de nombreux médicaments et vaccins, lorsqu'ils sont reconstitués par diluant ou ouverts, doivent être utilisés peu de temps après, comme l'indique l'étiquette.
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