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Rouille du soja – Phakopsora pachyrhizi

Contexte

La rouille du soja (Phakopsora pachyrhizi), décrite pour la première fois au Japon en 1902, est une des principales maladies du soja dans les régions tropicales et subtropicales. Chez les variétés sensibles, le champignon cause la chute prématurée des feuilles, la maturation précoce de la plante et une réduction appréciable (pouvant atteindre 80 %) du rendement. La maladie n'a pas encore été observée en Amérique du Nord.

Distribution

Dans l'hémisphère oriental, Phakopsora pachyrhizi est présent depuis le Japon jusqu'en Australie et, vers l'ouest, jusqu'en Inde et en Chine. Il a également été détecté à Hawaii ainsi qu'en Afrique équatoriale et en Afrique du Sud. Au cours des dernières années, il a gagné certaines parties de l'Amérique du Sud. Phakopsora pachyrhizi a récemment été détecté et rapporté dans les états américains suivants : l'Alabama, l'Arkansas, la Floride, la Géorgie, Hawaii, l'Illinois, l'Indiana, l'Iowa, le Kansas, le Kentucky, la Louisiane, le Minnesota, le Mississippi, le Missouri, le Nébraska, la Caroline du nord, l'Oklahoma, la Caroline du sud, le South Dakota, le Tennessee, le Texas, la Virginie. En 2009, la rouille du soya a été observée dans trois états et neuf municipalités du Mexique.

Biologie

Le Phakopsora pachyrhizi est un parasite obligé (il dépend d'hôtes chlorophylliens pour survivre). Sur les feuilles des plantes infectées, des pustules se forment et produisent des spores que le vent peut transporter à très grande distance. Il n'existe aucun cas connu de dispersion de la maladie par les graines de plantes infectées. Dans des conditions favorables de chaleur et d'humidité, de nouvelles vagues de contamination peuvent se produire tous les 9 à 10 jours.

Le Phakopsora pachyrhizi peut parasiter une grande variété de plantes, notamment de nombreuses légumineuses, parmi lesquelles le soja (Glycine max) est la principale espèce cultivée hôte. On sait que le « kudzu », mauvaise herbe vivace présente dans le sud des États-Unis, est un hôte potentiel du Phakopsora pachyrhizi. Si ce champignon venait à être introduit en Amérique du Nord, il pourrait passer l'hiver sur le kudzu, et le vent pourrait transporter ses spores chaque année vers le nord jusqu'aux principales régions productrices de soja.

Détection et identification

Symptômes

Le meilleur moyen de déceler la présence de la rouille du soja est par des inspections au champ. La maladie se reconnaît à la formation sur les feuilles de tâches brunes au contour anguleux, suivie du jaunissement puis de la chute des feuilles.

Ces symptômes s'observent principalement sur les plantes en maturation. Au premier stade de l'infection, la rouille apparaît sur les feuilles inférieures. À mesure que la plante se développe et qu'approche la floraison, ces feuilles meurent, et l'infection s'étend à la partie supérieure de la plante.

La face supérieure des feuilles infectées présente une mosaïque de taches jaunes. Au fur et à mesure que l'infection progresse, les feuilles jaunissent complètement, puis des lésions apparaissent, d'abord vert grisâtre puis havane à brun foncé ou brun roux (d'où le nom de « rouille »), surtout sur la face inférieure des folioles. Des lésions peuvent également apparaître sur les pétioles, les gousses et les tiges. À mesure que l'infection atteint la partie médiane puis la partie supérieure de la plante, les tissus se nécrosent, et les feuilles finissent par tomber.

Aux premiers stades de l'infection, avant la sporulation, les taches de rouille peuvent être méprises pour les symptômes d'autres maladies, notamment la tache brune ou la tache bactérienne de la feuille. Toutefois, au microscope (x20), la rouille se reconnaît à la présence de structures coniques ouvertes à leur extrémité, les urédies. Ces structures renferment des masses parfois débordantes d'urédospores.

Figure 1. Premiers signes d'infection
du soja (face supérieure d'une feuille).
Figure 1
Figure 2. Mosaïque de taches jaunes
sur la face supérieure d'une feuille.
Figure 2
Figure 3. Pustules (urédies) sur la
face inférieure d'une feuille.
Figure 3
Figure 4. Spores déposées sur une
feuille après avoir été libérées par
une autre feuille.
Figure 4
Figure 5. Stade avancé d'infection;
la feuille est jaunie et présente des
lésions brun roux.
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Figure 6. Gros plan d'une lésion avec
urédies (structures coniques).
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Texte: Surveillance des phytoravageurs, Direction générale des sciences

Crédits des photos : l'United States Department of Agriculture (Agriculture Research Service & Animal and Plant Health Inspection Service)

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