DGR-13-04 : Document de gestion des risques phytosanitaires consolidé pour les plantes phytoravageurs règlementées au Canada
Annexe 3A : Résumé de l'évaluation du risque phytosanitaire pour Centaurea iberica (Centaurée ibérique)
Cette page fait partie du répertoire des documents d'orientation (RDO).
Vous cherchez des documents connexes?
Recherche de documents connexes dans le répertoire des documents d'orientation.
- Identité de l'organisme
- Statut de l'organisme
- Statut réglementaire actuel
- Probabilité d'introduction
- Probabilité d'établissement
- Probabilité de propagation
- Conséquences économiques potentielles
- Conséquences environnementales et sociales potentielles
- Incertitude
- Conclusion
- Considérations d'ordre technique
Identité de l'organisme
Nom : Centaurea iberica (famille des Astéracées) (USDA-ARS2009)
Synonyme(s) : Calcitrapa iberica, Leucantha iberica (Tropicos 2008)
Noms communs français : Aucun connu
Noms communs anglais : Iberian star-thistle, Iberian star thistle, pale starthistle, Spanish centaury-thistle, Iberian knapweed, Spanish thistle.
Description : Centaurea iberica est une plante herbacée bisannuelle, mais elle peut se comporter comme une plante annuelle ou vivace à courte vie dans certains environnements (Graham et Johnson, 2003). En Oregon, une rosette se forme en mai et en juin et la plante monte à fleurs et s'épanouit du milieu de l'été à l'automne. Les plants atteignent une hauteur de 30 à 200 cm. Les feuilles sont divisées en segments linéaires étroits. Les rosettes portent des épines au centre. Les inflorescences sont blanches, roses ou violet pâle, ont 15 à 20 mm de long avec des bractées couleur paille coiffées d'épines. Les épines ont plus de 2 5 cm de long. Les achènes (cypselae) sont striées de blanc ou de brun, ont 3 à 4 mm de long et comportent une pappe blanche de 1 à 2 5 mm de long (Comité éditorial de la FNA, 1993+; ODA, 2007).
Statut de l'organisme
On n'a pas signalé que Centaurea iberica ce soit naturalisé au Canada et rien n'a prouvé qu'il y soit cultivé (ACIA 2008). Sur la foi de ce renseignement, on peut considérer que l'espèce est absente de la zone d'évaluation du risque phytosanitaire.
Statut réglementaire actuel
- Canada :
- Centaurea iberica n'est pas réglementée au Canada.
- États-Unis :
- Centaurea iberica n'est pas réglementée comme mauvaise herbe nuisible de ressort fédéral aux États-Unis, mais elle est réglementée en Arizona, en Californie, au Nevada et en Oregon (USDA-NRCS, 2009). Nul ne peut déplacer Centaurea iberica ni des marchandises qui contiennent cette espèce ou des parties de la plante de cette espèce vers les États en question ou à travers eux (ADA, 2006; CDFA, 2003; État du Nevada, 2003; ODA, 2006).
Probabilité d'introduction
Aucun renseignement n'a pu être trouvé au sujet de la voie d'introduction probable de Centaurea iberica en Amérique du Nord (Tableau 8).
Type de voie d'entrée | Voies d'entrée spécifiques |
---|---|
Dispersion naturelle |
|
Introduction intentionnelle | Aucune n'a été relevée. |
Introduction non intentionnelle |
|
Probabilité d'établissement
En Europe, Centaurea iberica est indigène en Bulgarie, en Grèce, dans l'ancienne Yougoslavie, en Roumanie et en Ukraine (Crimée) (Pankhurst, 1998). Elle est aussi indigène en Asie (Afghanistan, Chypre, Iran, Irak, Israël, Jordanie, Liban, Syrie, Türkiye, Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Russie (Ciscaucase et Daguestan), dans le sud-est du Kazakhstan, du Kirghisistan, du Tajikistan, du Turkménistan, de l'Ouzbékistan, de la Chine (Xinjiang), dans le nord de l'Inde et du Pakistan) (USDA-ARS, 2009). Centaurea iberica a été introduite en Amérique du Nord, soit en Californie, au Kansas, en Oregon, dans l'État de Washington et au Wyoming (Comité éditorial de la FNA, 1993+) (voir Figure 6). Elle s'est propagée abondamment dans certains comtés de la Californie au début des années 50 (Graham and Johnson 2003). Centaurea iberica livre une intense concurrence aux autres plantes en bordure des routes et dans les parcours naturels et les pâturages (ODA, 2007).
Selon le parcours naturel mondial, il est probable que Centaurea iberica serait rustique pour la zone de rusticité NAPPFAST numéro 6. Au Canada, cette zone comprendrait les côtes et l'extrême sud de la Colombie-Britannique, l'extrême sud-ouest de l'Ontario et de petites régions sur les côtes des provinces maritimes, y compris Terre-Neuve (Figure 2).
Probabilité de propagation
Centaurea iberica est une plante bisannuelle qui se propage par les semences. Les akènes comportent une pappe, ce qui permet de supposer que les semences dispersées par le vent. Les involucres épineux peuvent être emprisonnés dans la fourrure des animaux ou les vêtements des êtres humains et être transportés par les uns ou les autres.
Conséquences économiques potentielles
Centaurea iberica est considérée comme une mauvaise herbe courante au Liban (Holm et al., 1991). En Oregon, Centaurea iberica déplace les espèces fourragères valables dans les pâturages et les parcours naturels. Les épines aiguisées découragent les animaux brouteurs, ce qui restreint l'accès du bétail au fourrage et diminue la valeur du foin (ODA, 2007).
Conséquences environnementales et sociales potentielles
Centaurea iberica semble confinée aux régions perturbées, y compris les parcours naturels sur-pâturés (Uygur, 2001). Les épines aiguisées font en sorte que les infestations peuvent empêcher l'usage récréatif des terrains et en restreindre l'accès pour la faune (ODA, 2007).
Aucune autre conséquence sociale potentielle n'a été répertoriée.
Incertitude
Cette évaluation du risque comporte certaines zones d'incertitudes. Cette espèce n'est pas bien couverte dans les livres sur les mauvaises herbes ou les sites Web en Amérique du Nord. Il manque de renseignements de base sur son auto-compatibilité, sur sa possibilité d'apomixie, sur la productivité des semences et sur la pérennité des banques de semences. Toutefois, une amélioration des renseignements sur les caractéristiques en question, mal documentées, ne changerait pas le résultat de rejet, étant donné que cette espèce est classée très haute dans cette évaluation.
Conclusion
Selon le résultat de l'évaluation du risque phytosanitaire, Centaurea iberica est susceptible de s'établir et de devenir envahissante ou invasive dans certaines parties du sud et des côtes de la Colombie-Britannique, dans le sud-ouest de l'Ontario et sur la côte est du Canada si elle est introduite dans les régions en question. On recommande de poursuivre le processus d'analyse des risques phytosanitaires et de compléter un Document de gestion des risques.
Considérations d'ordre technique
Les plants de Centaurea iberica sont très semblables à ceux du chardon étoilé violet (Centaurea calcitrapa), étant donné que les deux ont des inflorescences violettes. De nouvelles infestations ont été mal identifiées dans le passé à cause du fait que les observateurs étaient familiarisés avec le chardon étoilé violet, mais ignorants de l'existence de Centaurea iberica. Les plants de Centaurea iberica sont plus robustes en moyenne que ceux des autres espèces de la même catégorie (Comité éditorial de la FNA, 1993+). Toutefois, les plants de cette espèce sont plus faciles à identifier si on se fonde sur les inflorescences allongées (arrondies pour le chardon étoilé violet) et sur la couleur pâle des corolles (Graham et Johnson, 2003). Les akènes peuvent être aisément séparés par la présence d'une pappe et par le péricarpe de Centaurea iberica, qui brille davantage que celui de l'autre espèce (ODA, 2007).
Au Canada, le chardon étoilé violet a été signalé dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique et dans le sud de l'Ontario (Scoggan 1979). Comme il n'est pas répertorié dans l'ouvrage intitulé en anglais : « Illustrated Flora of British Columbia » (Douglas et al. 1998), il semble qu'aucune population persistante de la plante ne se soit établie.
- Date de modification :