Orientation opérationnelle: Abattage sans cruauté des mammifères pour alimentation humaine
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- 1.0 Objet
- 2.0 Autorités réglementaires
- 3.0 Documents de référence
- 4.0 Définitions
- 5.0 Acronymes
- 6.0 Orientation opérationnelle
- 6.1 Vérification de la conformité
- 6.2 Principes généraux relatifs aux mesures de conformité applicables à l'abattage sans cruauté
- 6.3 Orientation sur la vérification de la conformité aux exigences réglementaires relatives à l'abattage sans cruauté
- 6.4 Contention en vue de l'étourdissement
- 6.5 Étourdissement
- 6.6 Saignée
- 6.7 Surveillance de la sensibilité, de l'insensibilité et du retour de la sensibilité
- 6.8 Mesures correctives en cas d'échec de l'étourdissement et de retour de la sensibilité
- 6.9 Lapins
- 7.0 Annexes
1.0 Objet
L'objectif du présent document est de fournir une orientation aux membres du personnel d'inspection de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) sur l'abattage sans cruauté des mammifères pour alimentation humaine, y compris les lapins.
Le présent document doit être utilisé conjointement avec d'autres documents d'orientation cités dans la section 3.0, puisqu'il se limite à des renseignements non inclus dans ces documents.
Il convient d'utiliser le document d'orientation ci-dessous au moment de vérifier la conformité aux exigences réglementaires liées à l'abattage sans cruauté des mammifères pour alimentation humaine, y compris les lapins.
2.0 Autorités réglementaires
- Loi sur la salubrité des aliments au Canada (LSAC)
- Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC)
Les pouvoirs d'inspection, les mesures de contrôle et de mise en application de la loi autorisés par la législation ci-dessus sont définis et expliqués dans les Lignes directrices en matière d'intervention réglementaire relative aux aliments.
3.0 Documents de référence
- Orientation opérationnelle– Lignes directrices en matière d'intervention réglementaire relative aux aliments
- Lignes directrices sur le système de vérification de la conformité (en cours d'élaboration)
- Lignes directrices de l'industrie– Étourdissement et abattage sans cruauté des animaux pour alimentation humaine et gestion post-égorgement
- Lignes directrices de l'industrie – Étourdissement mécanique, électrique et au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état de conscience ou d'inconscience
- Lignes directrices de l'industrie – Annexe A – Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des mammifères pour consommation humaine
- Ligne directrice de l'industrie – Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté
4.0 Définitions
Sauf indication ci-dessous, les définitions figurent dans un des documents suivants :
- Règlement sur la salubrité des aliments au Canada : Glossaire des termes clés
- Modèle d'inspection intégré de l'Agence (MIIA) – Glossaire des termes (Annexe F)
- Glossaire des termes de Mon ACIA
Des définitions techniques supplémentaires figurent dans les Lignes directrices - Étourdissement mécanique, électrique et au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état de conscience ou d'inconscience.
5.0 Acronymes
Les acronymes sont indiqués dans leur forme longue la première fois qu'ils sont utilisés et sont regroupés dans la liste des acronymes du secteur d'activité des aliments (en cours d'élaboration).
6.0 Orientation opérationnelle
Les articles 141 et 142 et les paragraphes 143(1) et 143(2) du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC) forment le cadre législatif sur l'étourdissement et l'abattage sans cruauté des animaux pour alimentation humaine. D'autres dispositions du RSAC s'appliquent, notamment l'article 128 et les paragraphes 135(1) et 135(2), qui protègent tous les animaux vivants, depuis leur arrivée à l'établissement jusqu'à leur mort.
Les renseignements fournis dans le présent document orienteront le personnel de l'ACIA lors de leurs inspections et sont complémentaires à l'information destinée à l'intention de l'industrie, contenue dans les documents :
- Étourdissement et abattage sans cruauté des animaux pour alimentation humaine et gestion post-égorgement,
- Étourdissement mécanique, électrique et au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état de conscience ou d'inconscience et
- Annexe A – Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des mammifères pour consommation humaine.
Le personnel d'inspection de l'ACIA doit comprendre les exigences de l'industrie pour être en mesure de vérifier la conformité au RSAC. De plus, le présent document fournit des orientations destinées particulièrement aux inspecteurs pour l'exécution d'activités de vérification de la conformité et la mise en place de mesures d'application de la loi.
6.1 Vérification de la conformité
- Utilisez la tâche 5.1.03 –Étourdissement et saignée sans cruauté du Système de vérification de la conformité (SVC) – pour vérifier si les exigences réglementaires en matière d'abattage sans cruauté sont respectées. Les autres tâches du SVC s'appliquant également à l'étourdissement et à la saignée sont les suivantes :
- Tâche 5.1.06 – Conception des aires, des installations et de l'équipement d'étourdissement et de saignée
- Tâche 5.1.12 – Plan de contrôle préventif pour le bien-être des animaux
- La manipulation et l'abattage des lapins s'effectuent habituellement de façon semblable aux espèces aviaires. Utilisez la tâche 5.1.03 du SVC pour vérifier la conformité aux exigences réglementaires en matière d'abattage sans cruauté, ainsi que la tâche 5.1.08 – Aires, installations et équipement d'étourdissement et de saignée (plutôt que la tâche 5.1.06).
6.2 Principes généraux relatifs aux mesures de conformité applicables à l'abattage sans cruauté
Veuillez-vous référer aux Lignes directrices en matière d'intervention réglementaire relative aux aliments car chaque situation est unique et que des mesures de conformité et/ou d'application de la loi différentes peuvent être prises selon le contexte. Des exemples généraux sont donnés dans les sous-sections suivantes, mais il faut toujours faire preuve de jugement et si nécessaire, consulter les ressources appropriées dans votre région.
6.2.1 Mesures de conformité relatives aux problématiques contrevenant directement aux dispositions du RSAC
- Une problématique contrevenant directement aux dispositions du RSAC s'entend d'une situation où l'écart observé donne lieu à une non-conformité à une exigence réglementaire.
- Consultez les sections 6.2.1.1 et 6.2.1.2 pour connaître les orientations relatives aux problématiques à tolérance zéro et aux actes délibérés de cruauté.
- Si l'exploitant constate la problématique de façon indépendante (sans être avisé par l'ACIA) et qu'il prend des mesures correctives immédiates et efficaces, le procédé est maîtrisé. L'ACIA ne prend aucune mesure et aucun rapport d'inspection – demande d'action corrective (RI-DAC) ne sera émis.
- exemple : Un employé remarque le retour de la sensibilité chez un bovin sur le rail de saignée, avant que l'ACIA s'en aperçoive ou en même temps, et l'employé procède immédiatement au ré-étourdissement de l'animal.
- Si l'ACIA constate la problématique mais que l'exploitant prend des mesures correctives immédiates et efficaces dès qu'il en est informé, le procédé n'est toujours pas maîtrisé, puisque l'exploitant n'a pas identifié lui-même la problématique. Dans ce cas, l'ACIA a dû prendre des mesures et alerter l'exploitant afin que des mesures correctives immédiates soient prises. Un RI-DAC sera émis.
- exemple : Un employé ne remarque pas la présence d'un porc qui reprend conscience sur le rail de saignée. Dès que l'ACIA porte la problématique à l'attention de l'employé, ce dernier procède immédiatement au ré-étourdissement de l'animal.
- Si l'ACIA constate la problématique, mais que l'exploitant n'intervient pas ou prend des mesures inadéquates, ou encore si les mesures correctives sont inefficaces, le procédé n'est pas maîtrisé en raison de lacunes dans la conception ou la mise en œuvre du plan de contrôle préventif pour le bien-être des animaux (PCPBEA). À ce moment, l'ACIA doit prendre le contrôle. Un RI-DAC sera émis.
- exemple : Un employé ne remarque pas la présence d'une chèvre qui reprend conscience sur le rail de saignée. Dès que l'ACIA porte la problématique à l'attention de l'employé, soit il ne fait rien, soit il saigne à nouveau l'animal (mesure inadéquate) ou soit il essaie de l'étourdir de nouveau, mais le coup ne réussit pas à rendre l'animal inconscient.
- Si l'exploitant constate la problématique mais ne prend aucune mesure pour la corriger ou prend des mesures inadéquates ou inefficaces, le procédé n'est pas maîtrisé en raison des écarts dans la conception ou la mise en œuvre du PCPBEA. À ce moment, l'ACIA doit prendre le contrôle. Un RI-DAC sera émis.
- exemple : Un porc qui sort du dispositif d'étourdissement électrique automatisé a été mal étourdi. L'employé affecté à la saignée tente immédiatement d'étourdir à nouveau l'animal avec le pistolet percuteur d'urgence, mais le projectile ne sort pas; l'employé entreprend donc de saigner l'animal alors que celui-ci tente de glisser hors de la table de saignée.
- Si l'exploitant constate la problématique et prend des mesures correctives immédiates et efficaces chaque fois, mais qu'une non-conformité en lien avec le même article du RSAC survient fréquemment, cela représente une tendance d'écarts répétitifs, et le procédé n'est donc pas maîtrisé. Cela peut survenir même si des mesures préventives ont été mises en place, auquel cas ces mesures sont inefficaces. Un RI-DAC sera émis.
- La définition de «tendance d'écarts répétitifs » est subjective. Son interprétation requiert un bon jugement et une connaissance de l'historique de l'exploitant en matière de d'écarts répétitifs.
6.2.1.1 Mesures de conformité relatives aux problématiques à tolérance zéro
- Les problématiques à tolérance zéro sont ceux où un seul événement est inacceptable en raison des graves conséquences sur le bien-être des animaux (consultez les Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté). Les événements à tolérance zéro durant l'abattage des mammifères pour alimentation humaine s'entendent des situations où des animaux reprennent conscience sur le rail de saignée ainsi que les actes délibérés de cruauté. Référez-vous à la section 6.2.1.2 pour les actes délibérés de cruauté.
- Il incombe entièrement à l'exploitant de veiller à ce qu'il demeure conforme au RSAC en tout temps.
- Le PCPBEA de l'exploitant doit prévoir des mesures pour identifier les problématiques ainsi que l'adoption de mesures correctives et préventives efficaces pour éviter qu'ils se reproduisent.
- La prise de mesures de conformité dépend de l'intervention de l'exploitant.
- Aucun RI-DAC ne sera émis si l'exploitant constate la problématique de façon indépendante (sans être avisé par l'ACIA) et qu'il prend des mesures correctives immédiates et efficaces.
- exemple : L'employé remarque qu'un lapin sur le rail de saignée reprend conscience avant que l'ACIA s'en aperçoive, ou en même temps, et l'employé étourdit immédiatement l'animal de nouveau.
- Un RI-DAC sera émis soit lorsque l'ACIA constate la problématique et doit demander que des mesures correctives soient prises ou si l'exploitant constate la problématique, mais qu'il n'intervient pas, qu'il applique des mesures inadéquates ou que les mesures correctives inefficaces.
- exemple : Lorsque vous arrivez dans l'aire d'étourdissement, le superviseur vous informe que l'étourdissement des porcs ne se déroule pas très bien. Il appelle un autre employé pour étourdir de nouveau tous les porcs qui présentent des signes de conscience sur le rail de saignée, puis remet la chaîne d'abattage en marche sans ajuster le dispositif d'étourdissement. La problématique persiste. Un RI-DAC sera émis.
- Un RI-DAC sera émis si une problématique à tolérance zéro ne constitue plus une occurrence rare, même si l'exploitant constate la problématique et intervient adéquatement.
- exemple : Il arrive à que des porcs sur le rail de saignée reprennent conscience et ce tout au long de la journée et à tous les jours. Les animaux sont immédiatement et efficacement étourdis à nouveau dès les premiers signes d'un état de conscience. L'exploitant a consulté le fabricant, a ajusté les paramètres du dispositif d'étourdissement conformément aux recommandations du fabricant et a accru la surveillance, mais la problématique persiste.
- Aucun RI-DAC ne sera émis si l'exploitant constate la problématique de façon indépendante (sans être avisé par l'ACIA) et qu'il prend des mesures correctives immédiates et efficaces.
- Passez en revue le PCPBEA pour voir ce qui y est prévu relativement aux problématiques à tolérance zéro, notamment les procédures de suivi visant à déterminer la cause des événements de non-conformité et les mesures efficaces à prendre pour éviter leur répétition.
- Il ne faut pas confondre les problématiques à tolérance zéro et les critères d'auto-évaluation menant à un échec automatique de l'auto-évaluation. L'échec automatique de l'auto-évaluation attribuable au non-respect d'un critère à tolérance zéro n'entraîne pas l'émission automatique d'un RI-DAC, à moins qu'il s'agisse d'un acte délibéré de cruauté. L'émission d'un RI-DAC dépend de la personne ayant constaté la problématique et de l'intervention connexe de l'exploitant.
6.2.1.2 Mesures de conformité relatives aux actes délibérés de cruauté
- Il ne faut pas confondre les problématiques à tolérance zéro (comme la présence d'un animal sensible sur le rail de saignée) avec les actes délibérés de cruauté.
- Les actes délibérés de cruauté sont ceux pour lesquels un seul événement est inacceptable en raison de sa nature intentionnelle et de sa conséquence grave sur le bien-être de l'animal.
- Faites preuve de jugement pour déterminer si l'acte était involontaire ou réellement délibéré avec l'intention claire de blesser les animaux.
- exemple : La porte au fond du dispositif de contention tombe sur le dos d'un animal et le blesse. Dans ce cas, il faut déterminer l'intention de l'exploitant. La porte est-elle tombée en raison d'une défaillance soudaine, ou l'employé a délibérément blessé l'animal avec la porte? Le mécanisme de contrôle de la porte était-il adéquatement entretenu ou s'agissait-il d'un accident voué à se produire?
- Les actes délibérés de cruauté durant l'abattage des mammifères pour alimentaire humaine peuvent inclure notamment les suivants :
- fermer intentionnellement une porte avec force sur un animal;
- utiliser intentionnellement de façon inadéquate de l'équipement électrique ou causer une blessure en raison d'un entretien inadéquat;
- étourdir un animal puis le laisser délibérément reprendre conscience;
- utiliser intentionnellement et à maintes reprises un dispositif d'étourdissement qui manifestement fonctionne mal;
- suspendre et accrocher intentionnellement un animal avant qu'il soit inconscient;
- omettre de prendre immédiatement des mesures correctives si un animal reprend conscience sur la chaîne;
- commencer les procédures d'habillage sur un animal qui présente des signes de sensibilité ou qui n'est pas mort.
- L'ACIA prendra automatiquement des mesures de conformité et/ou de mise en application de la loi (RI-DAC et/ou rapport de non-conformité de l'inspecteur-RNCI), même si l'exploitant est intervenu, car le préjudice causé à l'animal était intentionnel et qu'il a de graves conséquences sur le bien-être animal.
- exemple : Un bison sort à moitié de la boîte d'étourdissement. Un employé se dirige en courant vers l'animal et le frappe sur la figure et la tête avec un tuyau de métal, pendant qu'un autre employé applique l'aiguillon électrique sur la face de l'animal pour l'empêcher de sortir complètement de la boîte. Le superviseur arrive sur-le-champ et ordonne aux employés d'arrêter, et l'animal qui se débat est abattu avec une arme à feu. Dans ce cas, un RI-DAC sera émis.
- exemple : L'exploitant a installé un nouveau système d'étourdissement sous atmosphère contrôlée (EAC) durant la fin de semaine et il souhaite en faire l'essai avant de lancer les opérations. Le dimanche soir, l'exploitant fait l'essai de l'appareil sur 20 porcs de marché durant une exposition de courte durée; il laisse ensuite les animaux se rétablir après leur sortie de la chambre d'exposition, en évaluant le temps qu'il leur faut pour reprendre conscience. Les 18 porcs qui ont repris conscience après le test d'étourdissement sont retournés dans leur enclos en vue d'être abattus selon la procédure habituelle le lendemain. Vous êtes informé de ce fait le mardi, lorsqu'un employé vous raconte ce qui s'est passé. Dans ce cas, un RI-DAC sera émis.
6.2.2 Mesures de conformité relatives aux problématiques ne contrevenant pas directement aux dispositions du RSAC
- Le rôle de l'ACIA consiste à vérifier la conformité aux règlements. Lorsque la situation observée n'est pas liée à une exigence réglementaire et qu'elle ne cause aucune souffrance à un animal (donc ne constitue donc pas une violation des articles 128 ou 135 du RSAC), l'ACIA exécute la tâche du SVC correspondante et y attribue une cote en conséquence.
- exemple : Vous remarquez que les chevaux vocalisent souvent, et qu'ils se balancent d'avant en arrière en frappant du pied à l'intérieur de la boîte d'étourdissement. Aucun dispositif de contention n'est utilisé et les animaux ne sont pas en détresse, ne se débattent pas et ne cherchent pas à s'enfuir. Dans ce cas, l'ACIA vérifiera ce qui est mentionné au PCPBEA en lien avec le temps maximal que les animaux peuvent passer dans la boîte d'étourdissement et exécutera la tâche 5.1.03 du SVC.
6.3 Orientation sur la vérification de la conformité aux exigences réglementaires relatives à l'abattage sans cruauté
- Observez les activités de contention, d'étourdissement, d'accrochage, de suspension et de saignée pendant assez longtemps pour être en mesure de conclure que le procédé est maîtrisé.
- Il est recommandé d'utiliser une approche systématique uniforme est afin que toutes les activités soient évaluées de la même manière et pendant la même durée minimale, chaque fois qu'une activité de vérification est effectuée.
- Une approche efficace pour vérifier la manipulation immédiatement avant l'abattage, l'efficacité de l'étourdissement, l'efficacité de la saignée et l'insensibilité sur le rail de saignée consiste à compter un nombre représentatif d'animaux à chaque étape, ou sur une période de temps suffisante pour calculer le taux d'efficacité.
- exemple : Observez 50 bovins qui ont été étourdis et déterminez combien l'ont été de manière inadéquate; multipliez le nombre obtenu par 2 pour obtenir un pourcentage et déterminer si l'efficacité d'étourdissement se situe dans les normes de performance acceptable établies.
- exemple : Si la chaîne d'abattage des porcs est réglée à une vitesse de 1 200 carcasses par heure, une observation pendant 10 minutes équivaudra à l'évaluation de 200 porcs pour chaque critère; divisez le nombre de porcs qui ne répondent pas au critère établi (p. ex. chocs électriques prématurés; animal mal étourdi) par 2 pour obtenir un pourcentage, et comparer ce résultat au critère de performance établi.
- Dans les exemples précités, la connaissance des performances réelles de l'étourdissement et de la saignée durant la vérification (p. ex. pourcentage inférieur ou supérieur à 96 % pour l'étourdissement mécanique et 98 % pour l'étourdissement électrique ou au gaz, respectivement) est utile car l'ACIA peut ainsi observer si l'industrie prend des mesures correctives adéquates lorsque le rendement de l'équipement est inférieur aux normes établies.
- Observez si les employés mettent en place des mesures de contrôle efficaces pour les animaux qui n'ont pas été étourdis efficacement (voir la section 6.8.2), pour les animaux qui reprennent conscience sur le rail de saignée ou pour les porcs qui réagissent en entrant dans la cuve d'échaudage.
- Utilisez l'observation visuelle pour déceler les signes de sensibilité, d'insensibilité ou de retour à la sensibilité. Évitez de toucher à l'animal pour évaluer les réflexes oculaires, les réflexes de retrait à la douleur ou le tonus musculaire, sauf si vous avez des doutes relativement à ce que vous observez. Veuillez consulter la section 6.7 pour plus de détails.
6.4 Contention en vue de l'étourdissement
- La présence d'animaux qui se débattent et qui vocalisent à l'intérieur du système de contention peut être une indication que quelque chose ne va pas (ex. pression trop forte; élément causant des blessures ou un inconfort; dispositif d'immobilisation visant à empêcher l'animal de reculer qui appuie contre son dos ; plancher glissant).
- Assurez-vous que l'animal ne devient pas agité à cause d'une période de contention trop longue.
- Assurez-vous que le dispositif de contention immobilise l'animal dans une position confortable.
- L'électro-immobilisation ne doit jamais être utilisée comme méthode de contention, quel que soit le type d'abattage.
6.5 Étourdissement
- Un étourdissement efficace a pour but de rendre l'animal inconscient et de s'assurer qu'il reste inconscient jusqu'à ce qu'il meure après la saignée. Afin de respecter l'article 141 du RSAC, l'animal ne doit pas reprendre conscience avant de mourir.
- La séquence des étapes à suivre après l'étourdissement varie en fonction de l'espèce, de la méthode d'étourdissement et de la conception des installations. Après avoir été efficacement étourdi, l'animal inconscient peut être accroché et suspendu puis saigné, ou il peut être saigné avant d'être accroché et suspendu. L'étrier peut être appliqué sur l'animal à tout moment après l'étourdissement, mais l'animal ne doit pas être suspendu s'il présente quelque signe de sensibilité.
- On ne doit jamais présumer qu'une méthode d'étourdissement est totalement irréversible à 100% et ce même s'il y a eu une validation (p. ex. par le fabricant ou l'exploitant). En effet, il y a toujours un risque que certains animaux d'un lot donné soient mal étourdis ou ne soient pas suffisamment étourdis que ce soit à cause de l'équipement et/ou de l'employé; une surveillance est donc toujours requise car le risque zéro n'existe pas même lorsque le fabricant allègue que l'équipement et/ou les paramètres utilisés résultent toujours en un étourdissement qui est totalement irréversible et censés provoquer la mort et/ou que l'exploitant allègue que les employés sont bien formés et expérimentés.
6.5.1 Vérification de l'équipement d'étourdissement
- Des animaux vivants ne doivent jamais être utilisés pour faire la vérification de l'équipement. Si l'équipement ne permet pas de produire immédiatement un étourdissement efficace, il en résultera des souffrances évitables constituant une violation de l'article 128 et de l'alinéa 135(1)b) du RSAC.
- Il existe du matériel pour vérifier le fonctionnement des dispositifs d'étourdissement électrique et mécanique.
- La résistance peut être utilisée pour mesurer le courant dans les dispositifs d'étourdissement électrique.
- L'utilisation d'un contrôleur de vitesse est la seule méthode acceptable pour valider l'efficacité d'un percuteur.
- La fréquence de vérification de la vitesse du percuteur sera déterminée en fonction des résultats.
- Il est impératif de calculer la vitesse si les doutes quant à l'efficacité de l'étourdissement ne sont pas liés à la performance de l'employé (formation, connaissances, capacité physique) et/ou à la méthode de contention de l'animal, mais sont liés à la performance de l'équipement proprement dit.
- La fréquence dépend également du degré d'utilisation de l'appareil en question (s'agit-il, par exemple, d'un appareil de rechange qui n'est utilisé que quelques fois par jour ou du dispositif d'étourdissement principal qui est utilisé 100 fois par jour).
- Les systèmes d'EAC doivent être validés à partir de données de recherche indiquant les concentrations de gaz et les temps d'exposition connus pour produire systématiquement un étourdissement efficace sur des animaux du même âge, de la même taille et de la même espèce.
- Une surveillance doit être exercée au début des opérations et après des arrêts de la production, et lorsqu'on passe à des groupes de porcs d'âge et de taille différents tels que, par exemple, de producteurs différents. Une surveillance plus fréquente peut être nécessaire s'il survient des problématiques liées à l'induction.
- Même lorsqu'on sait que les paramètres utilisés sont efficaces, les animaux doivent être surveillés de près chaque fois que des modifications sont apportées aux mélanges ou aux concentrations de gaz.
6.5.2 Étourdissement mécanique
- Pour être efficace, l'étourdissement doit causer la destruction des centres vitaux (de la respiration, de la circulation et de l'état de conscience) situés dans les structures du tronc cérébral (pont ou protubérance et bulbe rachidien).
- Consultez l'Annexe 1 – Anatomie du cerveau et du tronc cérébral et fondement neurologique pour un étourdissement efficace – pour plus de renseignements sur l'anatomie et les fonctions des structures du tronc cérébral.
6.5.2.1 Étourdissement par percuteur à tige captive pénétrante
- Toute approche autre que par la ligne médiane frontale (p. ex. le dessus ou le côté de la tête) pourrait faire en sorte que le projectile soit dirigé trop loin vers l'arrière et qu'il sectionne alors la moelle épinière plutôt que de détruire le pont ou protubérance et le bulbe rachidien, ce qui aura pour effet de paralyser l'animal sans toutefois le rendre inconscient.
- La tige captive cause moins de dommages cérébraux qu'une balle. Des indicateurs inhabituels ou irréguliers de l'état de conscience peuvent être observés si la tige captive est quelque peu hors cible et qu'un ou plusieurs centres vitaux n'ont pas été complètement endommagés.
- Si un deuxième tir par percuteur doit être effectué, il ne doit pas être au même endroit que le premier tir, car l'enflure immédiate autour de la plaie absorbera l'impact du deuxième tir et le rendra moins efficace. Il devrait donc être dirigé au-dessus et à côté du premier tir et le plus près possible de la bonne position.
- Un étourdissement efficace par percuteur pénétrant causera un affaissement immédiat qui sera accompagné d'une phase tonique initiale durant laquelle le corps deviendra rigide; cette phase sera suivie d'une phase clonique marquée par le relâchement du corps pouvant s'accompagner de vigoureux mouvements non coordonnés des pattes (coups de pied ou mouvements de pédalage). Les yeux resteront ouverts mais ne feront aucun mouvement, la tête sera complètement morte.
6.5.2.1.1 Euthanasie par percuteur à tige captive
- Les percuteurs à tige captive sont souvent la méthode de choix pour euthanasier des mammifères pour consommation humaine qui ne seront pas destinés à l'alimentation (p. ex. des animaux qui sont euthanasiés par l'exploitant ou qui sont condamnés à l'inspection ante-mortem), bien que d'autres méthodes d'euthanasie puissent aussi être utilisées (arme à feu; gaz pour les porcs ou la volaille).
- Comme l'étourdissement est considéré comme une technique réversible, vérifiez que l'exploitant prend des mesures pour s'assurer que les animaux sont morts. Ces mesures peuvent inclure l'une ou l'autre des méthodes suivantes :
- Utiliser une deuxième méthode pour abattre l'animal et confirmer qu'il est mort;
- Rester avec l'animal jusqu'à ce qu'il montre des signes qu'il est mort.
- Les signes suivants indiquent la mort de l'animal :
- absence de respiration;
- absence de réflexe cornéen;
- absence de tonus anal;
- membranes muqueuses cyanotiques.
- Parmi les méthodes secondaires de mise à mort utilisés chez des animaux inconscients, mentionnons les suivantes :
- Saignée intra-thoracique pour causer une exsanguination interne;
- Saignée dans le cou pour causer une exsanguination externe;
- Jonchage:
- Le jonchage ne peut être pratiqué que sur des animaux qui ne sont pas destinés à la consommation humaine;
- Il est interdit de pratiquer le jonchage sur des bovins de plus de trente mois (PTM), sauf si des mesures de contrôle ont été mises en place pour s'assurer que toute la carcasse est considérée comme une matière à risque spécifiée (MRS).
- Deuxième tir avec le percuteur :
- Certains exploitants choisissent cette méthode pour éviter l'exsanguination. Un deuxième tir n'est pas une garantie que l'animal mourra; cette méthode n'est donc pas considérée comme une méthode secondaire de mise à mort. La mort doit malgré tout être confirmée.
6.5.2.2 Étourdissement par percuteur à tige captive non pénétrante
- L'étourdissement avec percuteur à tige non pénétrante n'est pas recommandé pour les bovins car cette méthode requiert beaucoup plus de précision et qu'elle ne donne pas de bons résultats chez les taureaux et chez les vaches plus âgées dont le crâne est plus épais ou chez les animaux qui ont des poils longs et épais sur le front. Elle convient mieux aux très jeunes bovins et aux petits ruminants, en autant que la contention de la tête est excellente.
- Si l'exploitant veut utiliser des dispositifs d'étourdissement à tige non pénétrante pour étourdir des bovins, il doit faire la démonstration que cette méthode permet systématiquement d'obtenir un taux d'étourdissement efficace avec un seul tir (consultez les Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté) que les animaux deviennent immédiatement totalement inconscients et qu'ils ne reprennent pas conscience avec de mourir.
- Les pistolets à tige non pénétrantes sont souvent utilisés immédiatement après l'égorgement, durant un abattage rituel. En ce qui a trait à l'étourdissement post-égorgement après un abattage rituel, l'article 141 du RSAC ne s'applique pas (l'article 144 du RSAC s'applique); l'étourdissement doit toutefois être efficace et rendre immédiatement l'animal inconscient, sans lui causer de souffrances évitables.
6.5.2.3 Étourdissement par arme à feu
- Les armes à feu causent une destruction massive du cerveau et permettent donc un plus grand degré d'imprécision; il demeure malgré tout possible de rater le tronc cérébral et d'obtenir un étourdissement inadéquat ou réversible.
- L'étourdissement par arme à feu pourrait être la meilleure solution pour les chevaux, les bisons adultes, les buffles d'Inde, les gros taureaux ainsi que les truies et verrats matures, lorsque l'étourdissement par pistolet percuteur pénétrant n'est pas toujours efficace.
- Bien que les percuteurs pénétrant puissent avoir des tiges plus longues et plus lourdes et avoir une puissance et une vitesse suffisantes pour étourdir de très gros animaux, ou ceux dont les os frontaux sont épais, le risque d'échec chez ces animaux est élevé lorsqu'on le compare au risque associé à l'utilisation d'armes à feu de gros calibre.
- Chez les chevaux, il est très difficile de réaliser un étourdissement efficace avec un percuteur, car ces animaux ont tendance à secouer la tête pour éviter qu'on les touche; ils requièrent donc une approche très haute pour l'étourdissement.
- Un étourdissement efficace par arme à feu entraînera l'affaissement immédiat de l'animal qui, en général, ne bougera plus, bien que des mouvements non coordonnés des pattes puissent être observés. Les yeux seront ouverts avec le regard vide et la tête sera complètement morte.
6.5.2.4 Coup de sécurité
- Ce concept ne s'applique qu'à l'étourdissement mécanique et se veut une mesure préventive.
- Le coup de sécurité s'entend d'un deuxième coup asséné à un animal déjà inconscient. Cette technique est acceptable en autant que le premier coup a été efficace. Par contre, si le premier coup n'a pas été pleinement efficace, le deuxième consiste en un ré-étourdissement et constitue une procédure de rectification et non un coup de sécurité.
- Un coup de sécurité est réalisé pour :
- s'assurer que l'animal est bien étourdi;
- s'assurer que l'animal demeure inconscient jusqu'à sa mort;
- s'assurer que l'étourdissement sera efficace si l'employé a l'impression que le premier coup n'était pas précis et qu'il n'a pas atteint parfaitement le tronc cérébral, mais que l'animal semble inconscient;
- réduire les convulsions cloniques excessives (pour la sécurité du personnel en milieu de travail);
- accroître la tranquillité d'esprit.
- L'employé affecté à l'étourdissement exécute occasionnellement ou régulièrement des coups de sécurité après l'étourdissement, au moyen d'un percuteur à tige captive pénétrant, chez des chevaux et des animaux plus gros ou plus âgés dont le crâne est plus épais.
- L'application de coups de sécurité doit être décrite dans le PCPBEA.
- Les coups de sécurité ne doivent pas servir à compenser la défaillance ou la mauvaise utilisation du matériel d'étourdissement (p. ex. utilisation d'un percuteur conçu pour des animaux plus petits ou plus jeunes).
- Les coups de sécurité peuvent être utilisés en cas de court retard imprévu comme mesure préventive, par exemple en attente de la préparation pour la suspension de l'animal.
- Il n'est cependant pas acceptable d'avoir recours à l'étourdissement de sécurité lorsque la saignée est régulièrement retardée à cause de facteurs opérationnels (p. ex. la pesée de l'animal avant la saignée) ou de la conception de l'installation. En pareilles situations, un animal qui a été correctement étourdi pourrait reprendre conscience avant d'être saigné alors des mesures correctives s'imposent et les facteurs qui retardent la saignée doivent être évalués.
- Il ne faudrait jamais avoir à appliquer plus d'un coup de sécurité. Un deuxième ou troisième coup de sécurité signifie que le premier n'a pas été efficace, soit parce qu'il a raté la cible, soit parce que l'équipement est défectueux, inadéquat ou mal entretenu.
- Vérifiez que le premier étourdissement a été efficace et a immédiatement rendu l'animal inconscient.
- Discutez avec l'exploitant de vos préoccupations au sujet de l'application de multiples coups de sécurité chez un même animal.
6.5.3 Étourdissement électrique
- L'étourdissement électrique est le plus souvent utilisé chez les porcs, les petits ruminants et les lapins, mais il peut aussi être utilisé pour l'abattage de bovins.
- L'électrocution signifie la mort de l'animal, à la suite d'un arrêt cardiaque, consécutive au passage d'un courant électrique.
- L'électronarcose signifie l'étourdissement de l'animal consécutif au passage d'un courant électrique. Dans ce cas, les fonctions cérébrales de l'animal seront temporairement interrompues et celui-ci reprendra conscience s'il n'est pas saigné rapidement.
6.5.3.1 Étourdissement électrique tête-corps
- L'étourdissement tête-corps provoque un état d'inconscience immédiat lorsque le courant traverse le cerveau, puis cause un arrêt cardiaque lorsque le courant traverse simultanément ou subséquemment le cœur.
- En théorie, l'étourdissement électrique tête-corps est irréversible. Cette méthode devrait toutefois être considérée comme potentiellement réversible, car un courant d'une durée ou d'une intensité insuffisante pourrait ne pas provoquer une fibrillation ventriculaire et un arrêt cardiaque. Une surveillance est requise pour s'assurer que les animaux ne reprennent pas conscience.
- Différentes méthodes peuvent être utilisées pour réaliser un étourdissement électrique tête-corps, au moyen d'équipement automatisé ou portatif.
- Le courant électrique doit être appliqué sur le cœur en même temps que sur la tête, ou durant une deuxième phase consécutive à l'étourdissement de la tête. Le courant ne doit jamais être appliqué sur le cœur en premier, car cela cause de la douleur.
- Vérifiez que les électrodes sont bien placées. Consultez l'Annexe A – Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des mammifères pour consommation humaine pour connaître les repères.
- Le corps d'un animal électrocuté devient rigide, avec de légers tremblements, puis il se détend graduellement jusqu'au moment où il devient immobile.
- Des mouvements cloniques de pédalage peuvent être observés, et cela est un signe que l'animal n'a pas fait d'arrêt cardiaque (et qu'il va se réveiller s'il n'est pas saigné rapidement).
- Il peut y avoir arrêt cardiaque même si l'étourdissement n'a pas été efficace. Le cas échéant, l'animal mourra bientôt, mais il restera sensible jusqu'à sa mort. Vérifiez qu'il n'y a aucun signe de sensibilité et que l'animal est immédiatement étourdi de nouveau en présence de tels signes.
6.5.3.2 Étourdissement électrique tête seulement
- Vérifiez que les électrodes sont placées correctement et qu'elles encerclent le cerveau, de manière à ce qu'une ligne imaginaire tirée entre les deux électrodes traverse directement le cerveau.
- Les techniques acceptables d'étourdissement sont décrites à l'Annexe A – Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des mammifères pour consommation humaine.
- Les positions inacceptables pour l'étourdissement tête seulement incluent les suivantes :
- étourdissement d'un seul côté de la tête;
- position de haut en bas, au-dessus et en-dessous du museau;
- à travers le cou;
- toute position où une ligne imaginaire tracée entre les deux électrodes ne traverse pas le cerveau.
- Un étourdissement tête seulement ne provoquera pas d'arrêt cardiaque et sera de plus courte durée qu'un étourdissement tête-corps. La saignée devrait préférablement être pratiquée dans les 10 à 15 secondes suivant l'étourdissement en veillant à que les animaux ne reprennent pas conscience avant de mourir par exsanguination.
- L'étourdissement tête seulement des mammifères pour alimentation humaine provoquera une crise épileptique tonico-clonique généralisée en deux phases :
- premièrement la phase tonique, au cours de laquelle le corps devient rigide; la tête est souvent relevée et le dos arqué, les pattes avant sont étendues et rigides alors que les pattes arrière sont fléchies sous le corps de l'animal; les yeux sont bien fermés;
- ensuite la phase clonique, au cours de laquelle le corps se détend et l'on observe de vigoureux coups de pied ou mouvements de pédalage non coordonnés. Les globes oculaires tombent vers le bas et il peut y avoir miction ou défécation. Les yeux finissent par se détendre et le regard devient vide.
- Si l'animal n'est pas saigné, il reprendra conscience une fois que les mouvements auront cessé. Lors d'un retour de sensibilité, la respiration rythmique normale reprendra et l'animal réagira aux stimuli douloureux.
- S'il n'y a pas de phase tonique ni clonique, cela signifie que l'étourdissement a été insuffisant ou inefficace. L'animal doit être étourdi de nouveau.
6.5.3.3 Chocs électriques prématurés et mauvais positionnement des électrodes
- Vérifiez que les porcs ne vocalisent pas au début de l'étourdissement électrique ou pendant la procédure.
- Des chocs électriques prématurés se produisent lorsque l'électrode est mise sous tension avant d'être complètement appliquée contre le corps de l'animal, ce qui provoque un choc puissant. Ils peuvent également se produire lorsque l'exploitant coupe et rétablit le circuit durant l'étourdissement, ou lorsque le choc cardiaque est appliqué avant celui sur la tête.
- Vérifiez que l'exploitant prend des mesures immédiates pour corriger un étourdissement électrique inadéquat, si l'incidence des chocs électriques prématurés dépasse les critères de performance acceptable définis dans les Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté.
- Un mauvais positionnement des électrodes, où les électrodes n'encerclent pas le cerveau, risque de causer un étourdissement inefficace ou une électro-immobilisation.
- Vérifiez que l'exploitant prend des mesures correctives immédiates pour corriger la position des électrodes si le taux d'erreur est supérieur à 1 %. Consultez les Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté.
6.5.3.4 Double étourdissement électrique
- Lors de l'étourdissement électrique, la pratique courante qui consiste à appliquer un deuxième courant électrique de moindre intensité pour maîtriser les convulsions cloniques et faciliter ainsi la suspension aux étriers diffère du coup de sécurité. Le deuxième courant électrique a pour effet de provoquer une immobilisation et ainsi de faire cesser les convulsions cloniques.
- Cependant, comme cela masque les convulsions cloniques, il est alors impossible de juger de l'efficacité du premier étourdissement.
- Le courant d'immobilisation masque également les signes de retour de la sensibilité.
- L'exploitant qui souhaite appliquer un deuxième choc électrique doit faire la démonstration que le premier étourdissement électrique est efficace.
6.5.4 Étourdissement sous atmosphère contrôlée
- Vérifiez que les nacelles (compartiments élévateur) qui contiennent des groupes de porcs ne sont pas surchargées. Cela signifie que les porcs doivent avoir suffisamment d'espace pour se tenir debout confortablement sur leurs pattes, sans être empilés les uns sur les autres. En règle générale, pas plus de 4 % des nacelles devraient être surchargées. Si le pourcentage de nacelles surchargées est supérieur à 4 %, l'exploitant doit prendre des mesures correctives pour réduire le nombre de porcs par nacelle et ramener le pourcentage à un taux acceptable. Consultez les Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté.
- Observez l'étourdissement, en particulier durant la phase d'induction, depuis la première exposition au gaz jusqu'à la perte de conscience de l'animal. C'est durant cette période que peuvent se manifester des comportements indésirables.
- Durant la phase d'induction, faites une observation visuelle des porcs pour vous assurer qu'ils n'ont pas de réaction indésirable à l'exposition au gaz. Les porcs ne devraient pas s'affoler, grimper les uns sur les autres, vocaliser ou chercher à s'enfuir.
- Il convient de rappeler que certains animaux peuvent manifester de légers comportements d'évitement avant de s'affaisser, même lorsque les mélanges de gaz et les concentrations de gaz utilisés sont acceptables. Cela peut être dû à :
- La nature du gaz utilisé (le dioxyde de carbone irrite les muqueuses respiratoires);
- La génétique du porc (certaines espèces sont plus excitables et affichent davantage de comportements d'évitement);
- La manutention avant l'abattage (il faut plus de temps à des porcs qui sont excités, sur lesquels est utilisé un aiguillon électrique ou qui sont manipulés brutalement pour devenir inconscients, et ceux-ci se débattront davantage durant l'exposition au gaz).
- La capacité de surveiller les animaux en tout temps signifie qu'une personne peut observer l'induction chaque fois qu'il le souhaite. Cela ne veut pas dire que l'exploitant doive constamment surveiller l'induction.
- Une surveillance doit être exercée au début des opérations et après des arrêts de la production, et lorsqu'on passe à des groupes de porcs d'âge et de taille différents tels que, par exemple, de producteurs différents. Une surveillance plus fréquente peut être nécessaire s'il survient des problématiques liées à l'induction.
- Même lorsqu'on sait que les paramètres utilisés sont efficaces, les animaux doivent être surveillés de près chaque fois que des modifications sont apportées aux mélanges ou aux concentrations de gaz.
- Après un étourdissement efficace au gaz, la carcasse deviendra complètement flasque, bien que de lents mouvements des pattes puissent être observés. On pourrait aussi observer une respiration agonique et un nystagmus.
- Dans les établissements où le temps d'exposition au gaz est plus court, il y a un risque que les animaux ne soient pas totalement inconscients à leur sortie de la chambre d'exposition au CO2, ou qu'ils redeviennent sensibles avant d'être accrochés et suspendus.
- Vérifiez que tous les porcs sont inconscients à leur sortie de la chambre;
- Vérifiez que l'exploitant surveille la sensibilité ou l'insensibilité des animaux lorsqu'ils sont encore sur la table d'accrochage et pas seulement sur le rail de saignée.
- Le poste de saignée ne doit pas être à ce point éloigné du dispositif d'étourdissement au gaz qu'il faille étourdir les porcs une deuxième fois avant la saignée.
- L'EAC peut être utilisé à des fins d'euthanasie. Le cas échéant, il faut habituellement utiliser des concentrations de gaz plus élevées et des temps d'exposition plus longs que pour l'étourdissement, et l'efficacité des paramètres utilisés doit être confirmée. La mort doit toujours être confirmée. Veuillez consulter la section 6.5.2.1.1 pour connaître les signes confirmant la mort.
6.5.5 Abattage rituel avec étourdissement préalable
- Si l'exploitant veut étourdir les animaux avant l'abattage rituel, il doit respecter l'ensemble des exigences de l'article 141 du RSAC; l'étourdissement doit être efficace; une surveillance doit être exercée pour s'assurer de l'efficacité d'étourdissement et des mesures correctives doivent être prises si l'étourdissement n'est pas efficace.
- L'étourdissement léger ou l'électro-immobilisation, comme moyen d'immobiliser l'animal avant l'abattage rituel, n'est pas acceptable. L'exploitant peut régler les paramètres du dispositif d'étourdissement pour s'assurer que les animaux ne sont pas tués par des combinaisons tension-intensité-fréquence connues pour causer une électrocution et un arrêt cardiaque, et que l'intensité du courant électrique qui traverse chaque animal est suffisante pour produire un étourdissement efficace (électronarcose) et garder l'animal inconscient jusqu'à ce qu'il meure par exsanguination.
6.6 Saignée
- Il est important de pratiquer une saignée rapide et efficace pour satisfaire aux exigences de l'article 141 du RSAC et s'assurer que l'animal meurt avant de reprendre conscience.
- Vérifiez que l'animal est inconscient avant de procéder à la saignée et qu'il ne redevient pas sensible sur le rail de saignée.
6.6.1 Intervalle entre l'étourdissement et la saignée
- L'intervalle entre l'étourdissement et la saignée n'est pas précisé dans les cas d'étourdissement par pistolet percuteur, arme à feu ou au gaz avec longue période d'immersion, car ces méthodes sont généralement considérées comme irréversibles, même si ce n'est pas toujours le cas.
- Il peut en effet y avoir retour de la sensibilité chez tout animal dont la saignée est retardée, quelle que soit la méthode d'étourdissement utilisée.
- La meilleure solution est donc de pratiquer la saignée le plus tôt possible après l'étourdissement.
6.7 Surveillance de la sensibilité, de l'insensibilité et du retour de la sensibilité
- Consultez le « Tableau des signes à surveiller pour évaluer l'efficacité de l'étourdissement chez des mammifères pour alimentation humaine » dans le document Étourdissement mécanique, électrique et au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état de conscience ou d'inconscience pour une liste complète des signes d'inconscience et de conscience (ou de reprise de conscience) chez les mammifères pour alimentation humaine, après un étourdissement électrique, au percuteur ou au gaz.
- Consultez l'Annexe 2 – Signes d'un étourdissement efficace, selon la méthode d'étourdissement (par percuteur, électrique et au gaz) en regard d'un ensemble d'indicateurs pour les bovins, les porcs et les moutons.
- Il convient de préciser que les termes « conscience » et « sensibilité » sont interchangeables et qu'ils signifient la même chose. De même, les mots « inconscience » et « insensibilité » sont équivalents.
- Évaluez toujours les signes de retour de la sensibilité globalement, plutôt qu'en concentrant votre attention sur un seul signe.
- En soi, un seul signe (p. ex. réflexe cornéen, tremblement des narines, mouvements des lèvres, réaction à la piqûre d'une épingle ou aiguille sur le museau) n'indique pas nécessairement que l'animal est sensible.
- 3 choses peuvent se produire lorsque vous observez un signe unique de sensibilité :
- Le signe peut disparaître à jamais : l'animal est inconscient;
- Le signe peut persister : doute quant à l'insensibilité – une mesure corrective est nécessaire;
- Le signe peut persister et être suivi d'un ou de plusieurs autres signes de sensibilité : il y a retour de la sensibilité. Des mesures correctives immédiates doivent être prises pour étourdir de nouveau l'animal ou l'abattre.
- 3 choses peuvent se produire lorsque vous observez un signe unique de sensibilité :
- Des mesures correctives immédiates doivent être prises en cas de retour potentiel de la sensibilité, peu importe où se trouve l'animal, que ce soit sur la table d'accrochage ou le rail de saignée.
6.7.1 Interprétation de signes précis
- Réflexes oculaires (cornéens, palpébraux) :
- Les réflexes oculaires indiquent que l'animal est vivant, mais ils ne signifient pas nécessairement que l'animal est conscient, en particulier s'il n'y a aucun autre signe de sensibilité;
- La recherche montre qu'un animal qui présente de faibles réflexes cornéens est inconscient, en l'absence de tout autre indicateur d'un état de conscience;
- De faibles réflexes cornéens peuvent aussi être observés chez des animaux qui ont été correctement étourdis par une méthode d'étourdissement électrique ou au gaz, car le tronc cérébral est intact;
- La présence de faibles réflexes cornéens est l'un des premiers signes indiquant un retour potentiel de la sensibilité; il faut donc exercer une surveillance continue pour déterminer si ce réflexe s'accentue ou s'il est suivi d'un autre signe (ex. respiration rythmique). Le cas échéant, l'animal doit être immédiatement étourdi de nouveau;
- Les réflexes du tronc cérébral ne sont pas toujours des indicateurs fiables de la sensibilité ou du retour de la sensibilité, lorsque la méthode d'étourdissement utilisée n'endommage pas le tronc cérébral. Ces réflexes ne devraient donc pas être utilisés de façon systématique, en raison de leur variabilité et de l'absence d'uniformité dans l'interprétation des résultats;
- Si vous croyez avoir observé un clignement naturel des yeux ou d'autres signes de sensibilité, il est alors justifié d'évaluer les réflexes oculaires;
- Il faut attendre quelques secondes avant de provoquer un réflexe cornéen ou palpébral chez des animaux qui ont été étourdis par méthode électrique, car la crise épileptiforme masque les réflexes oculaires et les rend difficiles à interpréter. Il n'est pas recommandé de vérifier systématiquement les réflexes oculaires chez les animaux étourdis par voie électrique;
- Les réflexes cornéens doivent être absents avant de commencer l'habillage, quelle que soit la méthode d'étourdissement utilisée;
- Ne pas confondre réflexes palpébraux et fasciculation musculaire des paupières, après un étourdissement électrique. Ces mouvements musculaires sont normaux;
- Ne pas confondre réflexes oculaires et clignement spontané des yeux. L'animal qui cligne spontanément/ naturellement des yeux est sensible;
- La vérification des réflexes oculaires doit se faire de manière restreinte, car cela exige un contact étroit avec l'animal. Fiez-vous plutôt à l'observation visuelle à distance des mouvements oculaires et à d'autres indicateurs de l'état de conscience ou d'inconscience. Si vous observez des signes douteux chez un animal, l'examen des réflexes oculaires pourrait fournir de précieux renseignements.
- Mouvements oculaires :
- Les mouvements oculaires suivants sont tous des indicateurs de sensibilité :
- Clignement spontané (naturel) des yeux sans contact avec l'œil;
- Clignement consécutif à une menace, lorsqu'une main bouge devant les yeux sans toucher quelque partie de l'œil ou des cils;
- Poursuite oculaire, lorsque les yeux de l'animal suivent le mouvement de personnes, d'objets, etc.
- Aucun mouvement oculaire, y compris le nystagmus ou quelque mouvement rotatoire, ne doit être observé chez les animaux étourdis mécaniquement. Si ce n'est pas le cas, l'animal doit être immédiatement étourdi de nouveau.
- Les mouvements oculaires suivants sont tous des indicateurs de sensibilité :
- Nystagmus (secousses oculaires) :
- Un nystagmus peut être observé après un étourdissement électrique ou au gaz. Cependant, le nystagmus doit toujours être absent chez les animaux étourdis mécaniquement;
- Le nystagmus est habituellement associé à des fréquences électriques plus élevées ou à de plus courtes expositions au gaz. Le nystagmus consécutif à l'étourdissement au gaz devrait être une observation rare;
- La présence d'un nystagmus chez des animaux étourdis mécaniquement est un indicateur d'un retour de la sensibilité.
- Mouvements de la langue, des lèvres et du museau :
- La langue devrait être pendante, droite et molle, sans tonus musculaire;
- Chez un animal qui entre et sort la langue ou dont la langue est enroulée et raide, ces signes indiquent une sensibilité partielle ou un retour de la sensibilité;
- Il se peut que la langue ne soit pas pendante chez tous les animaux inconscients. Elle peut être coincée à l'intérieur de la bouche;
- Le tremblement des lèvres, des narines ou du museau sont un signe d'un retour potentiel de la sensibilité chez des animaux étourdis mécaniquement. Ces signes sont plus difficiles à interpréter chez des animaux étourdis électriquement, en particulier durant la phase tonique.
- Vocalisation
- Toute vocalisation (piaillement, couinement, meuglement, etc.) est un indicateur de sensibilité.
- Respiration rythmique :
- Il y a respiration rythmique lorsque la cage thoracique se déplace selon un rythme régulier (inspiration-expiration), au moins deux fois de suite;
- La présence d'une respiration rythmique indique, soit que l'animal reprend conscience, soit qu'il est déjà sensible. Elle est à la limite entre la phase de transition et la conscience;
- Le retour de la respiration rythmique chez un animal qui reprend conscience peut se manifester d'abord par une respiration haletante régulière.
- Respiration agonique :
- La respiration agonique peut se produire normalement après un étourdissement électrique ou au gaz efficace, car le centre respiratoire dans le tronc cérébral est intact. Cependant, elle doit toujours être absente après un étourdissement mécanique;
- La respiration agonique n'est pas un signe d'un retour potentiel ou réel de la sensibilité. Cela n'indique pas que l'animal pourrait se réveiller. Une respiration agonique durant l'étourdissement électrique ou au gaz indique que l'animal agonise;
- La respiration agonique n'a pas de rythme régulier, elle ne s'accompagne pas de mouvements de la cage thoracique et la langue n'a pas de tonus musculaire;
- Cette respiration peut prendre la forme d'une inspiration haletante unique ou répétée, bouche ouverte, comme chez un poisson hors de l'eau;
- Durant une respiration agonique, la bouche peut être grande ouverte et la tête peut s'arquer vers l'avant durant un souffle agonal si l'animal est suspendu;
- Ne pas confondre respiration agonique et respiration rythmique ou respiration haletante.
- Réaction à un stimulus douloureux :
- Examinez la réaction à la douleur en pinçant le nez ou en piquant le nez ou le groin avec une épingle ou une aiguille;
- Attendez que la phase tonique prenne fin avant de vérifier la réaction à la douleur chez les animaux étourdis électriquement;
- Une réaction à la douleur unique ou faible n'indique pas nécessairement une sensibilité, s'il s'agit du seul signe observé. Recherchez également la présence d'autres signes.
- Mouvements des pattes :
- Les mouvements spastiques non coordonnés des pattes sont normaux chez les animaux inconscients, après un étourdissement mécanique ou électrique efficace;
- Les pattes arrière donneront des coups de pied, alors que les pattes avant feront des mouvements de pédalage;
- De lents mouvements de pédalage peuvent être observés après un étourdissement efficace au gaz;
- Les mouvements des pattes peuvent persister longtemps chez les animaux inconscients.
- Réflexe de redressement :
- Un animal conscient tentera de se redresser même lorsqu'il est suspendu par une patte sur la chaîne d'accrochage, en soulevant la tête et en arquant le dos;
- La tête n'est pas toujours relevée. Dans certains cas, elle peut être fléchie vers l'abdomen ou tournée vers le côté;
- L'animal qui a un réflexe de redressement aura un tonus musculaire. La tête et le cou seront raides et non flasques.
- Tête :
- Chez un animal inconscient, la tête sera molle et tombante (comme une poupée de chiffon), et n'aura aucun tonus musculaire.
6.7.2 Progression des signes durant le retour de la sensibilité
- Lorsqu'il y a retour de la sensibilité, la progression d'une insensibilité totale à une sensibilité complète se fait progressivement, selon une série d'événements. L'animal ne passe pas automatiquement d'un état d'inconscience à un état de conscience.
- La période de transition entre ces deux états peut être source de confusion et être difficile à interpréter, car les signes se manifestent progressivement, parfois faiblement ou de façon intermittente au début, et parfois un ou plusieurs à la fois.
- Un animal peut passer d'un état d'inconscience totale à un état de conscience complète en à peine 15 à 20 secondes. Il est donc important de ne pas hésiter trop longtemps en tentant d'interpréter les indicateurs pour déterminer s'ils sont ou non importants.
- Un animal totalement inconscient ne présente aucun des 3 indicateurs suivants :
- réflexe cornéen;
- réflexe palpébral;
- respiration rythmique.
- Un animal en voie de reprendre progressivement conscience présente 1 ou plusieurs des indicateurs suivants :
- réflexe cornéen;
- réflexe palpébral;
- respiration rythmique.
Un animal en voie de reprendre progressivement conscience doit être étourdi de nouveau avant d'observer d'autres indicateurs de la sensibilité.
- Un animal conscient présente 1 ou plusieurs des indicateurs suivants :
- Clignement spontané des yeux
- Clignement réflexe suite à une menace (bouger une main devant les yeux)
- Yeux qui suivent le mouvement
- Réaction à un stimulus douloureux
- Réflexe de redressement et l'animal essaie de lever la tête
- Vocalisation volontaire
- Position debout ou sternale
Un animal conscient doit immédiatement être étourdi de nouveau.
6.8 Mesures correctives en cas d'échec de l'étourdissement et de retour de la sensibilité
6.8.1 Signification d'un critère objectif de 96 % ou 98 % d'efficacité
- Nous ne nous attendons pas à ce que le personnel et l'équipement automatisé d'étourdissement et de saignée soient en tout temps efficaces à 100 % (consultez les Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté).
- Les employés affectés à l'étourdissement mécanique deviennent fatigués après un certain temps ou peuvent à l'occasion éprouver de la difficulté avec certains animaux;
- L'équipement automatisé élimine l'élément « erreur humaine », mais l'étourdissement peut malgré tout échouer à cause de la résistance électrique de l'animal et de sa position.
- Nous nous attendons en revanche à ce que le personnel formé et qualifié, qui exécute l'étourdissement mécanique avec de l'équipement bien entretenu, soit en mesure d'étourdir efficacement et d'un seul coup les animaux, du moins 96 % du temps. Dans le cas contraire, des mesures correctives doivent être prises pour améliorer l'efficacité d'étourdissement, que ce soit par la rotation du personnel, le remplacement de l'équipement ou le nettoyage et l'entretien adéquats de l'équipement.
- Nous nous attendons également à ce que les appareils automatisés d'étourdissement électrique et au gaz aient un taux d'efficacité d'au moins 98 % en tout temps. Si ce taux d'efficacité n'est pas atteint, des mesures correctives doivent être apportées pour accroître l'efficacité d'étourdissement ou de saignée.
- Cela ne signifie pas que nous pouvons tolérer la présence d'animaux dont l'étourdissement a été inefficace. De fait, des mesures correctives doivent toujours être prises pour chaque animal qui n'a pas été correctement étourdi, quel que soit le taux de performance de l'équipement. La « tolérance » ne s'applique qu'à la performance du personnel ou de l'équipement. Des taux d'échec de 2 % et de 4 % seront tolérés, sans que des mesures correctives doivent être apportées relativement à l'équipement ou au personnel, pour l'étourdissement électrique ou au gaz et l'étourdissement mécanique, respectivement; des mesures correctives devront toutefois être prises pour chaque animal qui n'a pas été efficacement étourdi.
6.8.2 Mesures correctives attendues de la part de l'exploitant
- Si l'étourdissement échoue, un ré-étourdissement immédiat est nécessaire, que ce soit avec le même dispositif ou avec un dispositif d'étourdissement d'urgence :
- Étourdissement électrique : étourdir de nouveau l'animal avec un dispositif d'étourdissement électrique manuel ou avec un percuteur;
- Étourdissement au gaz : étourdir de nouveau avec un percuteur;
- Étourdissement avec percuteur : étourdir de nouveau l'animal avec un percuteur ou une arme à feu.
- Arme à feu : étourdir de nouveau avec un percuteur ou une arme à feu.
- En cas de saignée inefficace :
- Saigner l'animal de nouveau s'il est inconscient;
- Commencer par étourdir de nouveau l'animal, puis le saigner de nouveau s'il présente des signes de retour de la sensibilité.
- Pour les animaux chez qui on observe un retour de la sensibilité sur le rail de saignée :
- Étourdir de nouveau l'animal immédiatement;
- Faire un suivi immédiat pour évaluer l'efficacité de l'étourdissement.
6.9 Lapins
- L'étourdissement électrique par bain d'eau n'est pas autorisé, car l'article 143 du RSAC interdit la suspension de lapins conscients.
- Dans le cas de l'étourdissement tête seulement, les électrodes ne doivent jamais être appliquées sur le cou, ni dans quelque position où elles n'encerclent pas le cerveau.
- L'étourdissement par percuteur peut être réalisé lorsque les lapins sont encore dans leur cageot.
- Le temps de saignée ne doit pas être inférieur à 90 secondes pour assurer une exsanguination complète (Lignes directrices en cours d'élaboration).
7.0 Annexes
- Annexe 1 : Anatomie du cerveau et du tronc cérébral et fondement neurologique pour un étourdissement efficace
- Annexe 2 : Signes d'un étourdissement efficace, selon la méthode d'étourdissement
Annexe 1: Anatomie du cerveau et du tronc cérébral et fondement neurologique pour un étourdissement efficace

Source: Konïg HE, Liebich H-G et al. Veterinary Anatomy of Domestic Mammals - Textbook and Colour Atlas, 2009, 4e édition
Bien qu'il s'agisse ici du schéma d'un encéphale de cheval, les centres de contrôle sont situés sensiblement aux mêmes endroits chez toutes les espèces. Le tronc cérébral est commun à tous les mammifères. Le cheminement de la trajectoire peut varier en fonction de la position de la tête de l'animal au moment du tir; toutefois, c'est la destination finale, c'est-à-dire le mésencéphale (ou cerveau moyen) et le tronc cérébral, qui est la plus importante.
Neuroanatomie :
Le système nerveux central (SNC) est composé du cerveau et de la moelle épinière.
De façon très générale, le cerveau se compose des structures suivantes :
- Tronc cérébral
- (1) Bulbe rachidien
- (2) Pont ou protubérance
- (3) Cervelet
- Mésencéphale ou cerveau moyen
- Prosencéphale
- (1) Hémisphères cérébraux
- (2) Noyaux gris centraux
Bulbe rachidien
Contient :
- Le centre respiratoire – contrôle autonome de la respiration
- Le centre circulatoire – contrôle autonome de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle
- La formation réticulée (section du système réticulé activateur ascendant [SRAA] dans le bulbe rachidien)
- Les noyaux des nerfs crâniens VI à XII
Pont ou protubérance
Contient :
- Le système réticulé activateur (section du SRAA dans le pont)
- Les noyaux ou les centres contrôlant les fonctions motrices du corps
- Les noyaux du nerf crânien V
Mésencéphale ou cerveau moyen
Contient :
- La formation réticulée (section du SRAA dans le mésencéphale)
- Les noyaux des nerfs crâniens III et IV
Prosencéphale
Contient de nombreux centres, dont certains sont associés à la respiration, à la circulation et à l'état de conscience; aucun n'est toutefois aussi vital que ceux que l'on trouve dans le tronc cérébral et le mésencéphale.
Neurologie :
Bulbe rachidien
Fonction :
- Le centre respiratoire – contrôle autonome de la respiration
- Le centre circulatoire – contrôle autonome de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle
- La formation réticulée (portion du système réticulé activateur ascendant [SRAA] dans le bulbe rachidien) – joue un rôle dans l'état de conscience chez les animaux et les humains
- Les nerfs crâniens innervent le SRAA
Pont ou protubérance
Fonction :
- Système réticulé activateur (section du SRAA dans le pont) – centre CLÉ dans le cerveau de l'état de conscience chez les animaux et les humains
- Les nerfs crâniens innervent le SRAA
Mésencéphale ou cerveau moyen
Fonction :
- Formation réticulée (section du SRAA dans le mésencéphale) – joue un rôle dans l'état de conscience chez les animaux et les humains
- Les nerfs crâniens innervent le SRAA
Prosencéphale
Remarque : Une seule lésion focale dans le prosencéphale ne suffit pas pour provoquer un coma (perte totale de conscience). D'importantes lésions du tronc cérébral sont nécessaires pour induire un coma.
Respiration
Le centre de contrôle est situé dans le bulbe rachidien
Un traumatisme du tronc cérébral (bulbe rachidien) endommage le centre de contrôle de la respiration ou bloque les voies du système respiratoire, ce qui provoque un arrêt de la respiration.
Circulation
Le centre de contrôle du système circulatoire est situé dans le bulbe rachidien.
Un traumatisme important réduit la capacité du centre de maintenir une fréquence cardiaque et une tension artérielle efficaces.
État de conscience
L'état de conscience est maintenu par les stimuli sensoriels transmis par le système réticulé activateur ascendant (SRAA).
Toutes les voies sensorielles transmettent l'information à la formation réticulée du pont ou protubérance et du mésencéphale.
Le pont ou protubérance est la composante CLÉ du SRAA pour le maintien de l'état de conscience chez les animaux et les humains
Le système réticulé activateur du tronc cérébral (le bulbe rachidien et surtout le pont ou protubérance) transmet cette information au mésencéphale, puis aux hémisphères cérébraux.
Les hémisphères cérébraux jouent un rôle dans le maintien de l'état de conscience; leur rôle dépend toutefois de l'acheminent à ces hémisphères des impulsions sensorielles provenant des niveaux inférieurs du SRAA, en particulier du pont ou protubérance.
Les comas les plus profonds sont liés à des traumatismes du tronc cérébral (pont ou protubérance).
Types de traumatismes du tronc cérébral et du mésencéphale
Remarque : Les voies sensorielles sont situées dans la partie externe du tronc cérébral, du mésencéphale et de la moelle épinière, alors que les voies motrices sont situées dans la partie interne.
- Une lésion destructrice bilatérale du pont rostral provoque :
- (1) une rigidité maximale en extension;
- (2) le coma le plus profond ou la mort du tronc cérébral;
- (3) la dilatation des pupilles et
- (4) une immobilité oculaire.
- La destruction bilatérale du bulbe rachidien cause un arrêt respiratoire.
- Une lésion unilatérale du bulbe rachidien, du pont ou du mésencéphale peut causer un arrêt incomplet ou de courte durée de la réponse.
Mort cérébrale (Kumar et al)
Les humains comateux et apnéiques privés de tous réflexes du tronc cérébral présentent les signes suivants :
- Perte irréversible de conscience
- Absence de respiration spontanée – perte de la capacité de respirer
- Absence du réflexe oculo-céphalique (yeux centrés fixes)
- Pupilles fixes et dilatées, qui ne réagissent pas à la lumière
- Absence de réflexes cornéens
Résumé :
- Les lésions bilatérales de la formation réticulée du pont ou protubérance causent les formes les plus profondes d'inconscience.
- Les lésions unilatérales du tronc cérébral peuvent être associées à de brèves pertes de conscience ou à un état d'inconscience incomplet.
- La partie supérieure du pont ou protubérance chez l'humain (qui équivaut à la partie rostrale chez les animaux) joue un rôle crucial dans le maintien de l'état de conscience par rapport au mésencéphale dans le SRAA.
- Les lésions bilatérales du bulbe rachidien entraînent une défaillance respiratoire et circulatoire.
- L'approche frontale médiane est la méthode d'étourdissement la plus efficace, qui consiste à diriger le projectile vers le mésencéphale, le pont ou protubérance et le bulbe rachidien. Si vous dirigez le dispositif d'étourdissement vers d'autres cibles (p. ex. le côté de la tête, derrière l'oreille, au sommet ou à l'arrière de la tête), vous augmentez le risque que les centres de contrôle vitaux (de l'état de conscience, de la respiration et de la circulation) dans le tronc cérébral et le mésencéphale ne soient pas touchés. Un projectile dirigé au niveau peut sectionner la moelle épinière sans causer un état d'inconscience.
References
- Konïg HE, Liebich H-G, et al. Veterinary Anatomy of Domestic Mammals - Textbook and Colour Atlas, 2009, 4e édition.
- Dyce KM, Sack WO et al. Textbook of Veterinary Anatomy, 2002, 3e édition.
- Sisson S, Grossman JD, et al. The Anatomy of Domestic Animals, 1953, 4e édition.
- Mayhew IGJ, et al. Large Animal Neurology, 2009, 2e édition.
- Oliver JE, Lorenz MD, et al. Handbook of Veterinary Neurology, 1998, 3e édition.
- Kumar P, Clark M et al. Clinical Medicine, 2005, 6e édition.
- Parvizi J, Damasio AR et al. Neuroanatomical correlates of brainstem coma. Brain, A Journal of Neurology, Oxford (2003), 126, 1524-1536.
Annexe 2 : Signes d'un étourdissement efficace, selon la méthode d'étourdissement
Tête | Langue | Dos | Yeux | Membres | Vocalis- ation | Respiration | Queue | Réponse à la douleur | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Bovins Percuteur |
Doit paraître morte, tête droite et tombante | Droite et molle | Position droite; aucun réflexe de redresse- ment | aucun clignement naturel, yeux grands ouverts, regard fixe, aucune réponse au toucher, absence de nystagmus | Pédalage non coordonné des pattes postérieures, aucun réflexe de redresse- ment | Aucune | absence de respiration rythmée (les côtes entrent et sortent au moins deux fois) Halètement agonique non acceptable |
Se détend peu de temps après avoir été sur le rail. | Un pincement ou une piqûre d'épingle ou d'aiguille peuvent être appliqués sur le nez uniquement et aucune réponse ne devrait être observée |
Bovins Électrique |
Doit paraître morte, tête droite et tombante | Droite et molle | Position droite; aucun réflexe de redresse- ment | aucun clignement naturel. Les yeux peuvent vibrer (nystagmus). |
Pédalage non coordonné des pattes postérieures, aucun réflexe de redresse- ment | Aucune | absence de respiration rythmée (les côtes entrent et sortent au moins deux fois) Halètement agonique comme un poisson hors de l'eau : normal |
Se détend peu de temps après avoir été sur le rail. | Un pincement ou une piqûre d'épingle ou d'aiguille peuvent être appliqués sur le nez uniquement et aucune réponse ne devrait être observée |
Porcs Dioxyde de carbone (CO2) |
Doit paraître morte, tête droite et tombante | Droite et molle | Position droite; aucun réflexe de redresse- ment | aucun clignement naturel | Pédalage non coordonné des pattes postérieures, aucun réflexe de redresse- ment | Aucune | absence de respiration rythmée (les côtes entrent et sortent au moins deux fois) Halètement agonique comme un poisson hors de l'eau : normal |
Se détend peu de temps après avoir été sur le rail. | Un pincement ou une piqûre d'épingle ou d'aiguille peuvent être appliqués sur le nez uniquement et aucune réponse ne devrait être observée |
Porcs Électrique |
Doit paraître morte, tête droite et tombante | Droite et molle | Position droite; aucun réflexe de redresse- ment | aucun clignement naturel Les yeux peuvent vibrer (nystagmus). |
Pédalage non coordonné des pattes postérieures, aucun réflexe de redresse- ment | Aucune | absence de respiration rythmée (les côtes entrent et sortent au moins deux fois) Halètement agonique comme un poisson hors de l'eau : normal |
Se détend peu de temps après avoir été sur le rail. | Un pincement ou une piqûre d'épingle ou d'aiguille peuvent être appliqués sur le nez uniquement et aucune réponse ne devrait être observée |
Porcs Pistolet percuteur |
Doit paraître morte, tête droite et tombante | Droite et molle | Position droite; aucun réflexe de redresse- ment | aucun clignement naturel, yeux grands ouverts, regard fixe, aucune réponse au toucher, absence de nystagmus | Pédalage non coordonné des pattes postérieures, aucun réflexe de redresse- ment | Aucune | absence de respiration rythmée (les côtes entrent et sortent au moins deux fois) Halètement agonique non acceptable |
Se détend peu de temps après avoir été sur le rail. | Un pincement ou une piqûre d'épingle ou d'aiguille peuvent être appliqués sur le nez uniquement et aucune réponse ne devrait être observée |
Moutons Électrique |
Doit paraître morte; cou pendant selon un angle, tête tombante et molle | Droite et molle | En raison de différences anatomiques chez les moutons, le dos peut ne pas être en position complètement droite. aucun réflexe de redresse- ment |
aucun clignement naturel. Les yeux peuvent vibrer (nystagmus). | Pédalage non coordonné des pattes postérieures, aucun réflexe de redresse- ment | Aucune | absence de respiration rythmée (les côtes entrent et sortent au moins deux fois) Halètement agonique comme un poisson hors de l'eau : normal |
Se détend peu de temps après avoir été sur le rail. | Un pincement ou une piqûre d'épingle ou d'aiguille peuvent être appliqués sur le nez uniquement et aucune réponse ne devrait être observée |
Source : Temple Grandin : D'après les lignes directrices de juin 2017 Recommended Animal Handling Guidelines and Audit Guide de North American Meat Institute (NAMI)
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