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Femmes en Sciences - balado avec Dre Ruojing Wang

Plus il y a de défis, plus il y a de possibilités.

Dre Ruojing Wang - Chef de la Collection nationale de semences, Laboratoire de Saskatoon

Dès son plus jeune âge, Ruojing a toujours été fasciné par les plantes, et travaille maintenant au Laboratoire de Saskatoon à détecter et à identifier leurs semances pour prévenir la propagation des plantes non désirées au Canada.

Dre Ruojing Wang – Transcription audio

Nous parlons aujourd'hui avec Ruojing Wang, chef de la Collection nationale de semences au laboratoire de l'ACIA à Saskatoon, en Saskatchewan.

Ruojing, merci de vous être jointe à nous aujourd'hui pour parler de votre rôle à l'ACIA et de votre passion pour la science.

D'accord.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle à l'ACIA?

Bien sûr. Alors, je m'appelle Ruojing. Je travaille à l'ACIA depuis plus de 10 ans. Je suis la chef de la Collection nationale de semences. Mon rôle, plus précisément, consiste à mener des activités de recherche sur les analyses en laboratoire, ainsi qu'à valider les méthodes pour les laboratoires du secteur privé qui utilisent les épreuves de diagnostic comme méthode standard. De plus, je rédige du matériel de formation sur l'accès aux spécimens fiables de la collection nationale pour les laboratoires privés, que ce soit à des fins de formation ou d'épreuves diagnostiques. En dernier lieu, je représente l'ACIA à l'Association nationale d'essais de semences et à l'Association internationale d'essais de semences, et je participe à d'autres comités techniques chargés d'élaborer des protocoles et des méthodes, ou de normaliser les méthodes.

Évidemment, vous avez beaucoup de responsabilités, surtout en ce qui concerne l'analyse des semences. Selon vous, comment votre travail aide-t-il les Canadiens?

En fait, nous vérifions l'identité de toute semence qui arrive au laboratoire. Parmi les règlements de l'ACIA, nous avons la Loi sur les semences et la Loi sur la protection des végétaux. Ces lois visent à empêcher la propagation des graines de mauvaises herbes. Voilà donc le but premier de l'identification des semences. Le laboratoire peut recevoir un produit sous forme de semence ou de grain… nous recevons parfois des semences ou d'autres matières agricoles. Si le produit contient des semences, nous devons les identifier, déterminer s'il s'agit d'une graine de mauvaise herbe. Ensuite, nous devons déterminer si la graine de mauvaise herbe est réglementée. Si elle est réglementée, l'ACIA peut prendre des mesures selon le type de mauvaise herbe. De plus, nous détectons parfois des graines de mauvaises herbes dans les importations, qu'il s'agisse d'une nouvelle espèce dans l'environnement canadien ou d'une nouvelle espèce pour ce produit en particulier. Ces renseignements sont utilisés à l'ACIA pour la protection des végétaux, l'élaboration des politiques et la référence réglementaire.

Pouvez-vous donner un exemple de graine de mauvaise herbe?

Il y a, par exemple, l'égilope cylindrique. On peut dire que cette mauvaise herbe est très nuisible et envahissante. Cela peut être très problématique lorsqu'on plante une culture particulière qui contient de l'égilope cylindrique. Cette graine de mauvaise herbe ressemble au blé de par sa taille et son apparence. Lorsque la mauvaise herbe est vendue en tant que blé – sous forme de semence ou de grain – et qu'elle est soumise au processus de nettoyage ou de récolte, elle ne peut pas être complètement retirée du blé, car elle est de taille semblable. Les mauvaises herbes se retrouvent parfois dans nos produits. Au laboratoire, nous devons déterminer si le lot ou le produit en question contient de l'égilope cylindrique. Si oui, conformément à la réglementation, il doit être rejeté et ne peut être ni planté ni transporté.

Nous savons ce qu'est une mauvaise herbe, mais ce qui constitue une graine de mauvaise herbe, ce n'est pas toujours clair pour les non spécialistes comme moi.

Oui, je crois que, pour le public, les mauvaises herbes se trouvent généralement dans les champs. Nous sommes la première ligne de détection des graines de mauvaise herbe avant même qu'elles se propagent et apparaissent dans le champ. Nous les détectons au tout début, au stade de la semence.

Dans quel domaine scientifique avez-vous étudié? Avez-vous toujours étudié dans le même domaine?

Oui, la biologie a toujours été ma passion; cela m'intéresse depuis un très jeune âge… j'aime ce qui est vivant, surtout les plantes. Elles sont tellement variées et intéressantes. Quand j'étais jeune, je regardais voler les abeilles et les oiseaux autour des plantes. Mes études ont toujours été centrées sur les plantes. J'ai d'abord étudié en horticulture. J'ai aussi étudié la sélection des cultures maraîchères ainsi que la protection des semences – ce genre de choses. J'ai ensuite décidé de poursuivre mes études. Je suis allée à l'Université de la Saskatchewan, où j'ai fait un doctorat en écologie végétale. Mes études en écologie végétale m'ont vraiment permis d'approfondir mes connaissances et de mieux comprendre les plantes, et comment elles interagissent entre elles et avec leur milieu. J'ai toujours étudié dans le domaine des plantes, mais dans des directions différentes. [rire]

Je sais que vous avez fait beaucoup d'études. Vous avez aussi beaucoup publié. Je sais que vous avez étudié ailleurs, pas juste en Saskatchewan. Qu'est-ce que vous aimez de la science selon toutes vos expériences?

La science a une énorme incidence sur la vie des humains. Je crois que la science rend nos vies meilleures et nous aide à mieux comprendre notre environnement. De plus, la science est généralement impartiale. Elle fournit des preuves factuelles lorsqu'il faut prendre une décision. L'ACIA dirait que nous sommes un organisme de réglementation à vocation scientifique. Nous utilisons la science pour nous renseigner afin de prendre une décision plus éclairée.

Je pense que c'est pour cela que la science est si puissante et que les êtres humains sont puissants. Sans la science, nous ne pourrions pas sortir de notre espace. Sans la science, il n'y aurait pas l'interaction que nous avons aujourd'hui, comme les appels interurbains. Je me souviens la première fois que j'ai quitté la Chine pour le Japon, à ce moment-là, je ne pouvais faire qu'un appel par mois ou par semaine parce que ça coûtait trop cher. Mais maintenant, en quelques minutes, ou en quelques secondes, on peut envoyer des photos. On peut se parler. On peut diffuser nos activités en direct grâce à la technologie numérique.

Vous avez soulevé de très bons points concernant les possibilités que nous offre la science et, comme vous dites, vous avez eu l'occasion d'étudier dans différents domaines scientifiques. D'après vous, quel est le fait scientifique le plus intéressant que vous connaissez?

Il y a bien des choses intéressantes en sciences. Mais ce qui me vient à l'esprit… je regardais les nouvelles hier, et on disait qu'Amazon a ouvert un nouveau magasin sans caissiers, sans file d'attente. Vous choisissez ce que vous voulez, vous quittez le magasin et l'ordinateur enregistre vos achats. La technologie numérique et l'informatique sont très fascinantes. Elles ont vraiment changé nos vies, la façon dont les gens interagissent, la façon dont l'information est transmise et… peut-être dans quelques années, il y aura des voitures automatiques. Ces récents progrès scientifiques découlent de la technologie numérique. Je trouve cela très fascinant, ça change tous les aspects de nos vies.

Vous parlez de votre passion pour la science et de l'effet positif de la science sur la vie humaine. Encore, vous parlez de vos études en biologie et de votre passion pour les plantes et, bien entendu, l'horticulture. Vous mentionnez également les occasions que présente pour nous l'informatique. Quel scientifique ou quel aspect de la science vous inspire et pourquoi?

Quand j'étais très jeune, j'ai lu l'histoire de Marie Curie. C'était une femme scientifique. Elle a découvert le radium et elle est morte, peut-être à cause d'une longue exposition à la radiation. Elle m'a inspirée, tout d'abord, parce c'était les années 1920 – il y a longtemps. Les femmes peuvent accomplir des choses remarquables en sciences, même lorsqu'elles ne bénéficient pas du même statut écosocial que les hommes. Marie Curie a fait des choses aussi exceptionnelles que les hommes. Elle a reçu le prix Nobel deux fois. Il y avait aussi son dévouement – elle a consacré toute sa vie à la science. Malgré les défis qu'elle a connus, elle a continué de suivre sa passion. Son courage, sa persévérance et son dévouement à la science sont une source d'inspiration pour bien des jeunes filles.

La science avance tous les jours et, comme vous dites, Marie Curie, évidemment, a connu beaucoup de succès et elle est très reconnue. Que diriez-vous aux filles et aux jeunes femmes pour les encourager à choisir la science, comme vous l'avez fait?

Je leur dirais, « Faites ce qui vous passionne et vous intéresse. Si quelque chose vous intéresse, ne vous limitez pas tout simplement parce que vous êtes une femme ou que vous avez des obstacles différents à surmonter, ou bien parce que vous croyez que le rêve est trop grand. Plus il y a de défis, plus il y a de possibilités. »

Cela dit, vous savez, encore une fois, la science progresse très rapidement et nous voyons de plus en plus de femmes, comme vous, dans un domaine scientifique. En fait, 54 pour cent des scientifiques ici à l'ACIA sont des femmes. Quelle percée scientifique souhaitez-vous pour les cinq prochaines années?

J'espère bien qu'au cours des cinq prochaines années, l'intelligence artificielle, ou la technologie numérique en général, améliorera l'exactitude de nos analyses de semences et beaucoup plus… nous pourrions accroître l'accessibilité de notre formation et de nos ressources grâce à la technologie numérique. La technologie numérique peut aussi faciliter les diagnostics à distance, alors j'espère que nous pourrons utiliser cette technologie. Nous pourrions non seulement améliorer les analyses dans notre laboratoire, mais aussi rendre cette technologie… nous pourrions nous en servir pour renforcer nos frontières, aider nos inspecteurs, aider les laboratoires du secteur privé à rendre des diagnostics en temps réel grâce à la technologie numérique.

Merci beaucoup de vous être jointe à moi aujourd'hui et de m'avoir parlé de votre passion pour la science.

Je vous remercie de cette occasion de dialoguer avec vous.

Merci.

[Fin de l'enregistrement]

Femmes en sciences - Dre Ruojing Wang

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