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Femmes en Sciences - balado avec Dre Mireille Marcotte

À ce jour, les scientifiques ont répertorié environ 1,5 million d'espèces d'organismes sur la planète, les insectes représentant environ les deux tiers de cette richesse. Ce monde de créatures souvent très petites me fascine tout simplement.

Dre Mireille Marcotte - Gestionnaire nationale, Enquêtes phytosanitaires

Attention à la pleine lune, car c'est à ce moment que les moustiques sont plus susceptibles de piquer! La Dre Mireille Marcotte explique que même si les moustiques peuvent vous déranger, c'est en fait le longicorne asiatique qui est le parasite envahissant auquel les Canadiens doivent faire attention.

Dre Mireille Marcotte – Transcription audio

La docteure Mireille Marcotte qui travaille à l'Agence canadienne d'inspection des aliments dans le domaine de la protection de végétaux se joint à nous aujourd'hui. Mais Mireille n'étudie pas que les plantes, elle étudie également les insectes et les parasites qui peuvent nous affecter.

Merci Mireille d'avoir parlé avec nous aujourd'hui.

Bienvenue.

Mireille, quel est votre domaine d'étude et votre rôle à l'ACIA?

J'ai fait mes études en biologie et je suis la gestionnaire nationale pour l'équipe de surveillance phytosanitaire.

Et puis, est-ce que vous participez dans certains programmes d'enquêtes nationales?

Mon équipe est responsable du programme d'enquête nationale de la protection des végétaux qui fournit de l'information à l'appui de tous les programmes règlementaires touchant l'importation, l'exportation et le commerce intérieur et permet de décider rationnellement des mesures règlementaires à prendre.

Donc, en tant que scientifique responsable des activités nationales de surveillance des espèces exotiques envahissantes au Canada, quels sont actuellement les grandes menaces pour les végétaux et les cultures du Canada?

Je dirais que la plus grande menace actuelle pour les forêts est le longicorne asiatique. Il s'agit d'un insecte originaire d'Asie qui s'attaque principalement aux érables mais aussi à plusieurs autres espèces de feuillus, incluant les bouleaux, les saules et les peupliers. S'il s'établissait au Canada, les conséquences seraient énormes pour notre économie et notre environnement.

Une autre grande menace est le fulgore tacheté. Aussi originaire d'Asie, il est considéré comme une menace importante pour les industries viticoles, forestières et les arbres fruitiers au Canada. Sa présence en Amérique du Nord a été signalée pour la première fois en Pennsylvanie en septembre 2014 et depuis son aire de répartition s'agrandit approchant la frontière canadienne.

Ça c'est assez important. Que peuvent faire les canadiens pour prévenir ou limiter les effets des espèces envahissantes?

Acheter et brûler le bois de chauffage localement est probablement la meilleure chose que les canadiens peuvent faire pour limiter la dispersion des espèces envahissantes. Le déplacement du bois de chauffage pose un risque considérable pour l'économie et l'environnement du Canada. Le déplacement du bois de chauffage non-traité depuis ou vers le terrain de camping ou le chalet peut propager des espèces envahissantes et des maladies qui sont cachées sous l'écorce et que nous ne voyons pas. Oui, ce bois sera éventuellement brûlé mais entre-temps des insectes peuvent émerger du bois de chauffage puis s'établir dans les arbres environnants, certains apportant avec eux des maladies. Peu de gens sont au courant mais l'industrie forestière est déjà réglementée en ce qui concerne le déplacement des billots de bois afin justement d'éviter la dispersion de ravageurs forestiers. Chacun doit faire sa part.

Les canadiens doivent aussi s'informer au sujet des exigences à l'importation pour les végétaux et les produits à base de végétaux, incluant les souvenirs fait en bois. Il est très important que ces produits soient déclarés aux douanes canadiennes afin que les agents du service frontalier s'assurent que nos souvenirs ne posent pas de risque pour notre environnement.

Bon, si les canadiens doivent aussi s'informer au sujet des exigences, où est-ce que les canadiens peuvent-ils en apprendre davantage sur les espèces envahissantes et les façons de les réparer?

Bien, le site web de l'ACIA contient de nombreux feuillets d'information sur les espèces exotiques envahissantes. La page liée à la surveillance phytosanitaire par exemple fournit de nombreux outils aidant à reconnaitre les signes et les symptômes associés avec les espèces envahissantes. Les divers conseils provinciaux d'espèces envahissantes sont aussi de bonnes sources d'information.

Donc, l'ACIA a un gros mandat pour ce sujet-là. Quel est un exemple de mesures que l'ACIA a pris pour réduire au minimum ou éradiquer une espèce envahissante?

Il y a vraiment plusieurs choses que l'ACIA fait pour minimiser ou éradiquer les espèces envahissantes. Un exemple c'est ce qui s'est passé avec le longicorne asiatique dans les dernières années. En 2003, le longicorne asiatique a été détecté dans une petite zone de Toronto, en Ontario. Il a fallu 10 ans d'efforts à l'ACIA et ses partenaires pour éradiquer cette infestation. Malheureusement, en 2013, une nouvelle infestation a été détectée dans une autre zone de Toronto, près de l'aéroport international. Encore une fois, des mesures d'éradication ont été prises et si tout continue comme prévu, l'ACIA devrait pouvoir déclarer le Canada exempt de ce ravageur dans environ un an.

Au début des années 2000, il a été reconnu que les ravageurs des végétaux, comme le longicorne asiatique, se déplaçait souvent par le déplacement de matériaux d'emballage en bois utilisé pour soutenir la marchandise dans les conteneurs ou pour l'empêcher de bouger durant le transport. Pour cette raison, la norme internationale pour les mesures phytosanitaires numéro 15, une norme qui régit le traitement des matériaux d'emballage en bois qui sont utilisés dans le commerce international a été mis en place en 2006. Cette norme exige que les matériaux d'emballage en bois soient traités de façon à tuer tous les insectes qui pourraient se cacher dans le bois. L'ACIA a joué un rôle clé dans le développement et la mise en œuvre de cette norme internationale.

C'est vraiment certain que vous êtes passionnée. Qu'est-ce qui vous a incité à étudier l'entomologie?

Vous savez, à ce jour les scientifiques ont répertorié environ 1,5 millions d'espèces d'organismes sur la planète. Les insectes représentant environ les deux tiers de cette richesse. Ce monde de petites créatures me passionne tout simplement.

Et puis, comme scientifique vous-même, que diriez-vous aux jeunes femmes ou aux filles pour les encourager à étudier dans les domaines de sciences?

Je leur dirais de se faire confiance, d'aller vers un domaine qui les passionne. Si elles aiment découvrir de nouvelles choses, explorer des nouveaux sujets, comprendre comment fonctionne les choses, la science est définitivement pour elles. Les possibilités de carrière en sciences sont très nombreuses et variées.

Et pour vous avec toute cette information et vos études, c'est quoi votre fait favori scientifique?

Je ne sais pas si le monde le save mais j'ai lu que les moustiques piquent d'avantage quand la lune est pleine. Les scientifiques n'ont pas encore déterminé exactement pourquoi mais il y a des études qui montrent que les moustiques sont plus actifs pendant la pleine lune. En fait, ils pourraient piquer jusqu'à 500 fois de plus ces journées-là. Donc, quelque chose peut-être à prendre en considération lors de la réservation d'un prochain voyage de camping.

Certainement. Merci, Mireille, d'avoir parlé avec nous aujourd'hui de votre travail et des espèces envahissantes.

Pour plus d'informations sur les espèces envahissantes au Canada, veuillez visiter le site web de l'ACIA et pour plus d'informations sur Mireille et son travail, consultez son profil scientifique sur le portail du gouvernement ouvert. Merci.

[Fin de l'enregistrement]

Femmes en sciences – Mireille Marcotte

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