Faits et chiffres concernant la galle verruqueuse de la pomme de terre

La galle verruqueuse de la pomme de terre est un champignon présent dans le sol, le synchytrium endobioticum, qui peut rester à l'état de dormance dans un champ pendant plus de 40 ans.

Même si la galle verruqueuse ne présente aucun danger pour la santé humaine ou la salubrité des aliments, elle a un impact financier sur les producteurs de pommes de terre en réduisant les récoltes et en rendant les pommes de terre invendables. Bien que la galle verruqueuse de la pomme de terre se propage lentement de manière naturelle dans un champ, elle se propage souvent rapidement à l'intérieur d'un champ et à d'autres champs par le déplacement du sol en association avec l'équipement agricole, les pratiques de culture, le déplacement et la plantation de tubercules de pommes de terre de semence provenant de champs infectés.

Au Canada et dans de nombreux autres pays, la galle verruqueuse de la pomme de terre est un organisme nuisible réglementé. L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a mis en place des mesures de lutte pour aider à confiner, à contrôler et à prévenir la propagation de la galle verruqueuse de la pomme de terre, tant à l'échelle nationale qu'internationale.

Les organismes nuisibles aux végétaux, tels que la galle verruqueuse de la pomme de terre, sont régis par la Loi sur la protection des végétaux (LPV). Lorsqu'un organisme nuisible réglementé est détecté, un avis écrit est émis et énonce les exigences prévues par le Règlement sur la protection des végétaux. Par exemple, cela peut entraîner des restrictions d'utilisation des terres, des contrôles des déplacements, des exigences concernant l'équipement qui doit être exempt de terre, l'échantillonnage du sol et des tests. Le champignon est extrêmement persistant et le seul moyen efficace de lutter contre la maladie est d'empêcher sa propagation à de nouveaux endroits.

À propos de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î. P. É.

  • Les pommes de terre de semence provenant de champs infectés présentent le risque le plus élevé de propagation de la galle verruqueuse de la pomme de terre.
  • Si elle n'est pas gérée, la galle verruqueuse de la pomme de terre peut entraîner des pertes dans les champs allant de 50 % à 100 %.
  • En date de 2021, l'Î.-P.-É. comptait environ 175 exploitations de pommes de terre.
  • Depuis 2000, la galle verruqueuse a été détectée dans 37 champs dans les trois comtés de l'Île-du-Prince-Édouard.
  • L'ACIA a commencé ses enquêtes les plus récentes à la suite de la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans deux champs distincts de deux exploitations agricoles différentes en octobre 2021. Il s'agit de la plus importante série d'enquêtes depuis que le champignon a été détecté pour la première fois à l'Î.-P.-É. en 2000.
    • L'ACIA a confirmé quatre détections : en février 2022, en juillet 2022, en décembre 2022 et en avril 2023. Chaque détection provenait d'une ferme distincte.
    • Les champs ayant fait l'objet de détections en février 2022 et avril 2023 ont produit pour la dernière fois des pommes de terre destinées à la transformation en 2021, tandis que les champs ayant fait l'objet de détections en juillet 2022 et décembre 2022 ont produit pour la dernière fois des pommes de terre destinées à la transformation en 2022. Aucun risque de déplacement hors de l'île n'a été identifié au cours des activités de traçage en amont et en aval de ces détections.
    • Le champ où a été détectée la galle verruqueuse de la pomme de terre en juillet 2022 avait été planté avec une variété résistante à la galle verruqueuse avant la détection, et la culture a été récoltée et transformée avec des mesures d'atténuation des risques en place. Le champ ayant fait l'objet de la détection de décembre 2022 a été récolté, stocké et transformé avec des mesures d'atténuation des risques en place.
    • En août 2023, l'ACIA a annoncé qu'elle avait conclu son enquête sur la galle verruqueuse de la pomme de terre. À la fin de l'enquête, près de 50 000 échantillons de sol avaient été prélevés et analysés, concluant les récentes enquêtes de l'ACIA sur la galle verruqueuse de la pomme de terre.
  • L'arrêté ministériel et les exigences relatives au transport domestique des pommes de terre de semence de l'Île-du-Prince-Édouard demeurent en vigueur.
  • La décision de faire appliquer l'arrêté ministériel était rendue nécessaire pour aider à mieux confiner, contrôler et prévenir la propagation de la galle verruqueuse de la pomme de terre de façon à protéger les végétaux et l'important secteur agricole du Canada.
    • L'arrêté ministériel limite le déplacement domestique des pommes de terre, du sol et d'autres choses à risque élevé (par exemple : les légumes racines, le matériel de pépinière, le gazon en plaques ou les bulbes) à l'extérieur de l'Î.-P.-É.
  • L'objectif final de la gestion des champs infectés est l'éradication. Pour y parvenir, des contrôles phytosanitaires rigoureux à long terme sont appliqués.

Valeur des pommes de terre

  • Selon Statistique Canada, les pommes de terre sont la cinquième plus importante culture agricole primaire au Canada (après le blé, le canola, le soya et le maïs). Les pommes de terre ont produit environ 1,5 milliard de dollars en recettes agricoles en 2021 et 2,6 milliards de dollars en exportations de pommes de terre et de produits de la pomme de terre en 2021-2022.
  • En 2021/2022, le Canada a exporté vers tous les pays 37 millions de dollars de pommes de terre de semence, 421 millions de dollars de pommes de terre fraîches et 1,9 milliard de dollars de produits transformés à base de pommes de terre.
  • Les pommes de terre apportent une contribution importante au secteur agricole dans certaines provinces. Par exemple, en 2021, la pomme de terre a contribué à plus de 44 % des recettes agricoles totales de l'Île-du-Prince-Édouard et à 17 % des recettes agricoles totales du Nouveau-Brunswick.
    • Le Manitoba et l'Alberta ont des recettes agricoles totales tirées de la pomme de terre plus élevées que l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick. Toutefois, les recettes agricoles tirées des pommes de terre ne représentent que 4 % et 2 %, respectivement, du total des recettes agricoles du Manitoba et de l'Alberta.

Au sujet des exportations de pommes de terre de l'Î.-P.-É. vers les États-Unis

  • En 2021/2022, le marché d'exportation américain représentait 92 % (34 millions de dollars) des pommes de terre de semence, 97 % (403 millions de dollars) des pommes de terre fraîches et 89 % (1,7 milliard de dollars) des produits transformés à base de pommes de terre.
  • À l'heure actuelle, plus de 95 % des pommes de terre de l'Î.-P.-É. peuvent être acheminées vers le reste du Canada ainsi que vers le principal marché d'exportation de l'Î.-P.-É., à savoir les États-Unis.
  • En novembre 2021, le Service d'inspection de la santé animale et végétale (Animal and Plant Health Inspection Service-APHIS) du département américain de l'Agriculture a décidé de ne plus accepter les pommes de terre de l'Î.-P.-É. aux États-Unis.
    • La responsabilité d'établir des exigences d'importation incombe à chaque pays.
    • L'ACIA peut seulement certifier les envois destinés à l'exportation qui satisfont aux exigences d'importation du pays qui reçoit le produit.
  • Les importations américaines de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard destinées à la consommation ont repris sous certaines conditions en avril 2022, lorsque l'APHIS a adopté de nouvelles exigences visant à réduire le risque d'introduction de la galle verruqueuse de la pomme de terre.
  • Le décret fédéral américain actuel interdit l'importation de pommes de terre de semence originaires de l'Î.-P.-É. Actuellement, les États-Unis n'autorisent pas l'importation de pommes de terre de semence cultivées en plein champ en provenance de l'Î.-P.-É. et exigent que toutes les pommes de terre fraîches importées de l'Î.-P.-É. soient lavées et exemptes de terre, qu'elles soient protégées contre la germination et qu'elles soient classées selon la norme américaine no 1.
  • Il faudrait que les États-Unis modifient ou abrogent leur décret fédéral afin de pouvoir reprendre l'importation de pommes de terre de semence de l'Î.-P.-É.

Prochaines étapes pour les pommes de terre de l'Î.-P.-É.

Bien que les enquêtes de l'ACIA sur les deux détections de la galle verruqueuse de la pomme de terre en 2021 à l'Î.-P.-É. soient maintenant terminées et que l'arrêté ministériel soit toujours en vigueur, il reste encore du travail à faire. L'ACIA continue de travailler avec les intervenants sur les prochaines étapes, y compris :

  • Mettre en place des mesures de contrôle renforcées, telles que des activités de biosécurité et de traçabilité.
  • Renforcer la surveillance des champs non réglementés en Î.-P.-É. afin de contribuer à l'élaboration d'activités à long terme destinées à continuer à atténuer les risques et à soutenir la viabilité économique du secteur de la pomme de terre en Î.-P.-É. et dans l'ensemble du Canada.

Pour en savoir plus sur la galle verruqueuse de la pomme de terre et les enquêtes à l'Île-du-Prince-Édouard.