Vaccin vivant contre la bursite infectieuse aviaire et la maladie de Marek, vecteur vivant de la maladie de Marek, sérotype 3 – Évaluation environnementale en vue de l'homologation au Canada

Pour diffusion publique

Le 23 janvier 2012

Rédigée et révisée par :

Centre canadien des produits biologiques vétérinaires
Division de la santé des animaux terrestres
Agence canadienne d'inspection des aliments

L'information contenue dans cette évaluation environnementale était pertinente lors de sa préparation. Il se peut que la situation ait changé depuis. Si vous avez des questions, veuillez communiquer avec le Centre canadien des produits biologiques vétérinaires.

Table des matières

  • Sommaire
  • 1. Introduction
    • 1.1 Mesure proposée
    • 1.2 Contexte
  • 2. Objet et nécessité de la mesure proposée
    • 2.1 Importance
    • 2.2 Justification
  • 3. Mesures possibles
  • 4. Caractéristiques moléculaires et biologiques des organismes parentaux et de l'organisme recombiné
    • 4.1 Identification, provenance et souches utilisées des organismes parentaux
    • 4.2 Source, description et fonction du matériel génétique exogène
    • 4.3 Méthode utilisée pour la modification génétique
    • 4.4 Stabilité génétique et stabilité phénotypique de l'organisme contenu dans le vaccin
    • 4.5 Transfert horizontal de gènes et possibilités de recombinaison
    • 4.6 Gamme d'hôtes, spécificité, tropisme tissulaire et possibilités de propagation et d'excrétion virale
    • 4.7 Comparaison des organismes modifiés et des organismes parentaux
    • 4.8 Voie d'administration et de transmission
  • 5. Innocuité pour l'humain
    • 5.1 Données antérieures sur l'innocuité
    • 5.2 Risque d'exposition pour l'humain
    • 5.3 Conséquences possibles de l'exposition chez l'humain
    • 5.4 Pathogénicité des microorganismes parentaux chez l'humain
    • 5.5 Effet des manipulations génétiques sur la pathogénicité chez l'humain
    • 5.6 Risques associés à une utilisation répandue du vaccin
  • 6. Innocuité pour l'animal
    • 6.1 Données antérieures sur l'innocuité
    • 6.2 Devenir du vaccin chez les espèces visées et non visées
    • 6.3 Risque d'excrétion et/ou de propagation suite aux contacts entre animaux vaccinés et animaux visés et non visés
    • 6.4 Réversion de la virulence résultant de la ré-inoculation chez les animaux
    • 6.5 Effet d'une surdose chez les espèces visées et les espèces non visées
    • 6.6 Gamme d'hôtes et potentiel de dissémination du vecteur
  • 7. Environnement touché
    • 7.1 étendue de la dissémination dans l'environnement
    • 7.2 Persistance du vecteur dans l'environnement et répercussions cumulatives
    • 7.3 Degré d'exposition des espèces non visées
    • 7.4 Comportement du vecteur et des microorganismes parentaux chez les espèces non visées
  • 8. Incidences sur l'environnement
    • 8.1 Risques et avantages
    • 8.2 Innocuité relative en comparaison d'autres vaccins
  • 9. Mesures d'atténuation
    • 9.1 Santé des travailleurs
    • 9.2 Manipulation d'animaux vaccinés ou exposés
  • 10. Surveillance
    • 10.1 Mesures d'ordre général
    • 10.2 Mesures visant les humains
    • 10.3 Mesures visant les animaux
  • 11. Consultations et personnes-ressources
  • 12. Conclusions et mesures
  • 13. Références

Sommaire

Le vaccin vivant contre la bursite infectieuse aviaire et la maladie de Marek, vecteur vivant de la maladie de marek, sérotype 3 (nom commercial : Vectormune HVT-IBD) est constitué d'un herpèsvirus vivant de dindon (aussi connu sous le nom de virus de la maladie de Marek, sérotype 3) modifié pour exprimer une protéine antigénique du virus de la bursite infectieuse. Ce vaccin est administré à des embryons de poulets sains à 18 ou 19 jours de développement, ou à des poussins d'un jour en bonne santé, pour aider à prévenir la maladie de Marek et la bursite infectieuse. Le Centre canadien des produits biologiques vétérinaires de l'Agence canadienne d'inspection des aliments a évalué ce vaccin en vue de son homologation au Canada. Conformément aux exigences régissant l'homologation de ce produit au Canada, une évaluation environnementale a été effectuée et un document public contenant de l'information sur les éléments suivants a été rédigé : caractéristiques moléculaires et biologiques de l'organisme vivant génétiquement modifié, innocuité pour les animaux visés et les animaux non visés, innocuité pour l'humain, considérations environnementales et mesures d'atténuation du risque.

1. Introduction

1.1 Mesure proposée

L'homologation des produits biologiques vétérinaires en vue de leur utilisation au Canada relève du Centre canadien des produits biologiques vétérinaires (CCPBV) de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Le CCPBV est habilité à réglementer les produits biologiques vétérinaires au Canada en vertu de la Loi sur la santé des animaux et du Règlement sur la santé des animaux. Tout produit biologique vétérinaire fabriqué, vendu ou présenté en vue d'une utilisation au Canada doit satisfaire aux exigences de l'ACIA en matière d'innocuité, de pureté, de puissance et d'efficacité. Biomune Co. (Lenexa, Kansas, É.-U.) a présenté le vaccin suivant en vue de son homologation au Canada :

  • Vaccin vivant contre la bursite infectieuse aviaire et la maladie de Marek, vecteur vivant de la maladie de Marek, sérotype 3. (Nom commercial : Vectormune HVT-IBD), Code de produit du USDA 1A88.R0, dossier du CCPBV 800VV/B20.20/B10.

L'évaluation environnementale a été réalisée par le CCPBV dans le cadre de l'évaluation globale du vaccin mentionné ci-dessus en vue de son homologation au Canada.

1.2 Contexte

Le vaccin vivant contre la bursite infectieuse aviaire et la maladie de Marek, vecteur vivant de la maladie de Marek, sérotype 3 est fabriqué par Biomune Co. (permis d'établissement de produits biologiques vétérinaires des États-Unis no 368), et il est actuellement homologué aux États-Unis. Ce vaccin aviaire est constitué d'un herpèsvirus vivant de dindon (HVT), modifié pour exprimer une protéine antigénique du virus de la bursite infectieuse. Ce vaccin est destiné à être administré à des embryons de poulets sains à 18 ou 19 jours de développement, ou à des poussins d'un jour en bonne santé, pour aider à prévenir la maladie de Marek et la bursite infectieuse.

La maladie de Marek est une maladie hautement contagieuse et omniprésente chez les poulets causée par un herpèsvirus des gallidés de type 2 (virus de la maladie de Marek, sérotype 1). Les poulets sont principalement infectés par le virus de la maladie de Marek durant les premières semaines de vie, et ils sont porteurs de la maladie pendant toute leur vie. Du point de vue clinique, la maladie de Marek touche généralement les oiseaux âgés de quatre à six semaines, causant une paralysie et entraînant la condamnation de la carcasse à l'abattage et/ou le décès. À l'intérieur de l'organisme, la maladie de Marek est caractérisée par la prolifération et l'infiltration de cellules lymphoïdes formant des tumeurs (lymphomes) dans différents organes, notamment le foie, les reins, le coeur, les gonades et la rate, et/ou des lésions ou une hypertrophie des nerfs périphériques. Les tumeurs de la bourse sont relativement rares, ce qui permet de différencier la maladie de Marek et la leucose lymphoïde aviaire. Un virus apparenté sur le plan sérologique, le HVT non oncogène, que l'on appelle aussi le virus de la maladie de Marek, sérotype 3, est utilisé efficacement depuis plus de 30 ans dans les vaccins contre la maladie de Marek. La vaccination avec le HVT ne prévient pas l'infection par les virus de la maladie de Marek; il gêne plutôt le développement de lymphomes.

La bursite infectieuse aviaire, couramment appelée maladie de Gumboro, est causée par le virus extrêmement stable et contagieux de la bursite infectieuse (IBDV), lequel cible et détruit la bourse de Fabricius, c'est-à-dire l'organe où a lieu la production de lymphocytes B chez le poulet. Une bursite infectieuse aiguë ou clinique survient habituellement chez les oiseaux âgés de trois à six semaines et est caractérisée par un manque de coordination, une diarrhée aqueuse et la mort. L'infection non aiguë ou subclinique, courante chez les oiseaux âgés de moins de trois semaines, est associée à une immunosuppression entraînant une augmentation de la susceptibilité à d'autres maladies et à une réponse réduite à une vaccination subséquente, et elle entraîne un faible rendement et/ou la mort des oiseaux. Étant donné la stabilité du IBDV dans l'environnement, la lutte contre ce virus par des techniques d'assainissement ou d'isolement a eu un succès limité dans la production commerciale de volailles. Par conséquent, la principale méthode utilisée pour lutter contre ce virus est la vaccination. Les stratégies actuelles consistent habituellement à vacciner les poules pondeuses afin de transmettre une immunité passive aux poussins et/ou à vacciner les poussins après la diminution des titres des anticorps maternels. Il est aussi possible de vacciner les poussins âgés d'un jour avec des souches atténuées du IBDV vivant. Cependant, il semble que les souches vaccinales « bénignes » du IBDV soient moins efficaces en présence d'anticorps maternels et que les souches « intermédiaires » ou « peu atténuées » (hot) conservent une certaine pathogénicité (Coletti et coll., 2001; Sahar et coll., 2004).

2. Objet et nécessité de la mesure proposée

2.1 Importance

L'étiquetage de Vectormune HVT-IBD indique que le produit est recommandé pour la vaccination in ovod'embryons sains de poulets âgés de 18 ou 19 jours ou pour la vaccination par voie sous-cutanée de poulets sains âgés d'un jour, pour aider à prévenir la bursite infectieuse (causée par des souches standard et des variantes) et la maladie de Marek.

2.2 Justification

Le CCPBV évalue les demandes d'homologation de produits biologiques vétérinaires en vertu de la Loi sur la santé des animaux et du Règlement sur la santé des animaux. Les critères d'homologation généraux sont les suivants: a) le produit doit être pur, sûr, puissant et efficace; b) les composants du vaccin doivent être adaptés aux caractéristiques de la maladie au Canada; c) un produit étranger doit être homologué dans son pays d'origine; et d) le produit doit être fabriqué et vérifié conformément aux « bonnes pratiques de fabrication » généralement reconnues. Le vaccin susnommé, fabriqué aux É.-U., remplit ces critères et ne présente aucun risque inacceptable à l'importation; le CCPBV a donc entrepris de l'évaluer en vue de son homologation.

3. Mesures possibles

Les deux mesures envisagées sont de a) délivrer un Permis pour l'importation de produits biologiques vétérinaires à ASEA Inc. (Georgetown, Ontario) pour l'importation du vaccin vivant contre la bursite infectieuse aviaire et la maladie de Marek, vecteur vivant de la maladie de Marek, sérotype 3, si ce vaccin satisfait à toutes les exigences d'homologation; ou de b) ne pas délivrer de Permis pour l'importation de produits biologiques vétérinaires pour ce vaccin, parce qu'il ne satisfait pas aux exigences d'homologation.

4. Caractéristiques moléculaires et biologiques des organismes parentaux et de l'organisme recombiné

4.1 Identification, provenance et souches utilisées des organismes parentaux

Le HVT parental (souche FC-126) est un virus enveloppé à ADN bicaténaire isolé à l'origine du sang du dindon. Cette souche est utilisée dans des vaccins contre la maladie de Marek depuis le début des années 1970 (Purchase et coll., 1971).

4.2 Source, description et fonction du matériel génétique exogène

Le matériel génétique étranger est une cassette d'expression constituée 1) du promoteur mammalien; 2) de l'ADN bicaténaire codant une protéine antigénique du IBDV; et 3) des séquences de polyadénylation virales. Les détails de la source, description et fonction du matériel génétique exogène sont conservés dans les dossiers du CCPBV.

4.3 Méthode utilisée pour la modification génétique

Les détails de la méthode utilisée pour construire le virus recombiné sont conservés dans les dossiers du CCPBV.

4.4 Stabilité génétique et stabilité phénotypique de l'organisme contenu dans le vaccin

Le fabricant a étudié la stabilité de l'organisme inséré dans le génome du HVT suite à son passage dans des cellules du type servant à la multiplication du virus durant la fabrication du vaccin. Employée après l'atteinte du nombre maximal de passages autorisé durant la fabrication du vaccin, la méthode du transfert de type Southern n'a révélé aucun réarrangement génétique patent dans la région d'insertion du virus recombiné. Les opérations de séquençage effectuées dans cette région ont démontré l'absence de mutations même mineures dans les séquences de nucléotides. Les résultats de l'immunoprécipitation ont confirmé que la taille de la protéine antigénique du IBDV n'était pas modifiée après ses passages dans les cellules utilisées pour la production du vaccin, et la méthode des plages de lyse, utilisant un anticorps pour révéler la protéine antigénique du IBDV par la formation de plages, a permis de montrer que la totalité des plages correspondant à un nombre élevé de passages exprimait la protéine antigénique du IBDV. Ces données témoignent de la stabilité génétique et phénotypique du virus recombiné dans les cellules servant à la fabrication du vaccin.

Le fabricant a également procédé à l'examen de la stabilité génétique et phénotypique du virus vaccinal recombiné à la suite de plusieurs épreuves successives d'administration et de nouvelle isolation (études de « réinoculation ») chez des poulets exempts d'organismes pathogènes. Les bandes obtenues par transfert de type Southern pour des sondes de la portion IBDV et des séquences HVT dans la région d'insertion n'étaient pas modifiées dans le virus isolé à la suite de la cinquième réinoculation chez les poulets. La protéine antigénique du IBDV découlant de l'immunoprécipitation des cellules de fibroblastes embryonnaires de poulets (CEF) infectés lors de la cinquième réinoculation du virus présentait la taille attendue. Une épreuve réalisée selon la méthode des plages de lyse a démontré que toutes les plaques d'une couche monomoléculaire de CEF infectée lors de la cinquième réinoculation du virus exprimaient la protéine antigénique du IBDV. L'ensemble de ces données indique que les séquences insérées restent stables dans l'organisme du vaccin recombiné.

4.5 Transfert horizontal de gènes et possibilités de recombinaison

On sait que les virus de la maladie de Marek, notamment le HVT, infectent les lymphocytes de manière latente (Holland et coll., 1998). Les cellules infectées de manière latente contiennent souvent de nombreuses copies du génome viral, lequel peut se trouver sous forme épisomique ou intégré dans les chromosomes de l'hôte (Hirai et coll., 1980; Delecluse et coll., 1993a; Delecluse et coll., 1993b; Robinson et coll., 2010). Lorsqu'ils sont intégrés au génome du poulet, les virus de la maladie de Marek semblent avoir une préférence pour les régions télomériques des chromosomes. Les régions télomériques aviaires contiennent des microsatellites (SSR) TTAGGG; une séquence identique est présente dans le génome des virus de la maladie de Marek, y compris dans le HVT (souche FC-126), ce qui pourrait faciliter la recombinaison homologue (Kishi et coll., 1988; Nanda et coll., 2002; Robinson et coll., 2010; voir la base de données GenBank, spécimen AF291866, pour retrouver la séquence dans le HVT [souche FC-126]).

Il est probable que le virus vaccinal HVT-IBD recombiné agira en grande partie comme le HVT parental pour ce qui est de la tendance du virus à se recombiner avec l'ADN de l'hôte. Le seul résultat exceptionnel d'un tel événement de recombinaison serait l'introduction de la cassette d'expression exogène comprise dans le virus génétiquement modifié. Dans la cassette d'expression, le promoteur constitutif du virus du poulet est le composant le plus susceptible d'avoir un effet sur la cellule hôte. On pourrait s'attendre à ce que cet élément d'ADN cisrégulateur modifie l'expression des gènes de l'hôte avoisinant le site d'intégration. Toutefois, si le virus recombiné intègre les régions télomériques aux extrémités des chromosomes, il le fait probablement à une certaine distance de la grande majorité des gènes de poulet. Le génome du HVT contient de nombreux sites promoteurs d'origine naturelle, il est peu probable que l'ajout du promoteur du poulet accroisse grandement le risque d'une expression génétique aberrante à cause du locus avoisinant un site d'intégration virale considérant le risque associé à l'intégration de HVT de type sauvage.

La présence du promoteur du poulet dans le virus recombiné pourrait toutefois encourager l'intégration de séquences virales dans les séquences de l'ADN chromosomique du poulet qui leur sont homologues. Elle pourrait modifier l'expression génétique dans les cellules infectées. Aucun élément des études d'innocuité menées par le fabricant ne suggère que cette recombinaison hypothétique se produit et a des effets indésirables sur la santé. Il est à noter que le HVT contient déjà d'autres séquences homologues au génome du poulet, y compris les microsatellites télomériques susmentionnés et des portions du gène anti-apoptotique NR-13 du Gallus gallus (identité génétique 395193, déterminée par des recherches dans le logiciel NCBI BLAST).

Une autre possibilité théorique est la recombinaison entre le virus vaccinal HVT-IBD non pathogène et des virus apparentés dans des cellules de poulets créant un nouveau virus pathogène pour les poulets. Le HVT parental a été largement utilisé comme composant de vaccins bivalents avec d'autres virus de la maladie de Marek, permettant de penser que si une recombinaison survenait entre ces virus apparentés, un tel événement ne produirait pas nécessairement un virus pathogène. Puisque le virus vaccinal Vectormune HVT-IBD est constitué d'ADN bicaténaire qui se réplique probablement dans le noyau comme le HVT parental, et que le IBDV sauvage est constitué d'ARN bicaténaire se répliquant dans le cytoplasme (Petek et coll., 1973), il est peu probable qu'un IBDV pathogène vivant échange des séquences codantes de protéine antigénique avec celles contenues dans le virus vaccinal.

4.6 Gamme d'hôtes, spécificité, tropisme tissulaire et possibilités de propagation et d'excrétion virale

Les virus de la maladie de Marek se répliquent exclusivement dans les cellules d'origine aviaire (en particulier les cellules de poulet, de dindon, de canard et de caille), et toutes les tentatives d'infecter des cellules de mammifères ont échoué (Sharma, 1998). Chez les oiseaux exposés, les virus de la maladie de Marek infectent tout d'abord les lymphocytes, où ils se répliquent et demeurent associés à la cellule. Après environ sept jours, même si les lymphocytes continuent d'abriter le génome viral, l'infection devient latente et l'expression de l'antigène viral s'affaiblit dans les lymphocytes. L'infection productive, qui génère des virus matures, infectieux, non liés à la cellule, débute après environ une semaine ou plus dans les cellules folliculaires épithéliales des plumes.

Étant donné que le IBDV cible aussi les lymphocytes du poulet, on ne prévoit pas de changement du point de vue du tropisme cellulaire chez le HVT modifié. En effet, les études menées par le fabricant indiquent que le virus vaccinal HVT-IBD recombiné maintient le tropisme tissulaire pour les leucocytes isolés du sang, de la rate, du thymus et de la bourse de poulets vaccinés.

Comme il le prévoyait en raison du tropisme tissulaire du HVT parental, le fabricant a aussi pu détecter le virus vaccinal HVT-IBD recombiné dans les follicules des plumes des oiseaux vaccinés. La concentration du virus HVT-IBD retrouvée dans échantillons de follicules atteignait un pic de deux à quatre semaines après la vaccination et devenait indécelable dans les pennes après cinq semaines et dans les plumes de contour après 13 semaines.

Le HVT parental peut être excrété dans les squames de plumes, mais il ne semble pas facilement se propager de manière horizontale entre les poulets (Cho, 1975). Les données présentées par le fabricant indiquent que les manipulations génétiques n'ont pas donné au virus vaccinal HVT-IBD recombiné la capacité de se propager des poulets vaccinés à d'autres poulets en contact. Toutefois, on sait que le HVT parental et d'autres vaccins homologués à base de HVT vectorisé peuvent se propager de poulets vaccinés à des dindons en contact (Witter et Solomon, 1972; données figurant dans les dossiers du CCPBV). Par conséquent, on présume que le virus HVT-IBD recombiné du présent vaccin est vraisemblablement transmissible aux dindons par contact.

Autant qu'on sache, les virus de la maladie de Marek, dont le HVT parental, ne se transmettent pas verticalement d'un oiseau infecté à son embryon (Paul et coll., 1972).

4.7 Comparaison des organismes modifiés et des organismes parentaux

Le virus vaccinal HVT-IBD recombiné diffère génétiquement du HVT parental par l'intégration de la cassette d'expression décrite à la section 4.2. L'ADN étranger est inséré dans ce que l'on croit être une région non codante du génome du HVT. On peut donc présumer qu'il ne modifie aucun gène endogène. L'organisme génétiquement modifié ne contient aucun marqueur de sélection, comme les gènes de résistance aux antibiotiques.

4.8 Voie d'administration et de transmission

Le vaccin Vectormune HVT-IBD doit être administré in ovo à des embryons à 18 ou 19 jours de développement ou par voie sous-cutanée dans le cou des poussins âgés d'un jour.

5. Innocuité pour l'humain

5.1 Données antérieures sur l'innocuité

La souche parentale HVT a été largement utilisée dans les vaccins contre la maladie de Marek depuis plus de 35 ans. Le vaccin Vectormune HVT-IBD est homologué aux É.-U. depuis 2007. Il est probable que durant cette période des humains aient été exposés au virus parental et, dans une moindre mesure, à l'organisme recombiné.

5.2 Risque d'exposition pour l'humain

Chez l'humain, il est probable que l'exposition au vaccin Vectormune HVT-IBD en tant que tel se limite aux employés de l'usine de fabrication, aux vétérinaires, aux techniciens en santé animale et au personnel des fermes avicoles. Cependant, puisqu'on sait que le HVT parental infecte les poulets de façon persistante et que, d'après la documentation, il peut se répliquer chez ces espèces sur une longue période et sinon indéfiniment, étant donné qu'il s'agit d'un vecteur d'herpèsvirus pouvant provoquer une infection persistante (Calnek et Witter, 1991; Islam et Walkden-Brown, 2007), il est possible que des individus travaillant dans les abattoirs soient aussi exposés au virus recombiné. L'exposition des humains par la consommation de viande d'oiseaux vaccinés sera réduite par le fait que le virus vaccinal HVT-IBD recombiné est localisé dans les lymphocytes associés aux viscères et aux follicules des plumes, et non dans des tissus qui sont principalement consommés par les humains en tant que viande. En outre, même si des quantités minimes de virus recombiné étaient présentes dans la viande de poulet, les études ont montré que la grande majorité des acides nucléiques ingérés sont efficacement dégradés dans le système digestif humain (Jonas et coll., 2001).

5.3 Conséquences possibles de l'exposition chez l'humain

Chez l'humain, on ne prévoit pas que l'exposition au virus vaccinal HVT-IBD recombiné soulève des inquiétudes pour la santé. De façon répétée, les chercheurs ont été incapables d'infecter des cellules de mammifères avec les virus de la maladie de Marek, dont le HVT et les virus vaccinaux HVT-IBD recombinés.

5.4 Pathogénicité des microorganismes parentaux chez l'humain

L'organisme HVT parental n'a été associé à aucune pathogénicité chez les humains.

5.5 Effet des manipulations génétiques sur la pathogénicité chez l'humain

La manipulation génétique du HVT parental a consisté en l'ajout de matériel génétique étranger codant une protéine antigénique du IBDV. Cet ajout ne devrait pas causer de pathogénicité chez l'humain, car le composant étranger est simplement une partie (protéine) du IBDV, et le IBDV intact est lui-même connu pour causer la maladie clinique uniquement chez le poulet. De plus, une souche du IBDV a été administrée en toute sécurité à quelques volontaires dans le cadre d'une expérience sur l'immunothérapie (Csatary et coll., 1999). Il est également improbable que la séquence de polyadénylation de la cassette d'expression étrangère cause une toxicité chez l'humain, puisque des constructions d'ADN contenant ces séquences ont été inoculées en toute sécurité à des volontaires dans le cadre de différents essais cliniques. Bien qu'on n'ait pu trouver aucune étude publiée indiquant l'utilisation antérieure du promoteur du virus du poulet chez l'humain, ce promoteur, ou un promoteur hybride apparenté comportant des séquences de promoteur/amplificateur du cytomégalovirus, a été utilisé sans complication sur différents modèles d'animaux, ainsi que dans de nombreuses lignées cellulaires humaines, et on ne prévoit pas qu'il causera une pathogénicité chez l'humain.

Encore une fois, on prévoit que l'incapacité des virus issus du HVT à se répliquer chez des hôtes mammifères empêchera, chez les humains, tout effet indésirable lié à ces virus.

5.6 Risques associés à une utilisation répandue du vaccin

Aucun risque pour l'humain associé à l'utilisation répandue de ce vaccin n'a été déterminé.

6. Innocuité pour l'animal

6.1 Données antérieures sur l'innocuité

Le fabricant a mené aux É.-U. des essais d'innocuité sur le terrain sur plus de 300 000 poulets. Aucun événement indésirable significatif attribuable à la vaccination, ni signe de la maladie de Marek ou de la bursite infectieuse aviaire n'a été signalé. Ces données témoignent de l'innocuité du vaccin pour la population visée dans les conditions d'utilisation prévue. De plus, le vaccin vivant contre la bursite infectieuse aviaire et la maladie de Marek, vecteur vivant de la maladie de Marek, sérotype 3 est homologué aux É.-U. depuis 2007.

Le fabricant a aussi évalué l'innocuité du vaccin chez des espèces non visées en inoculant 10 fois la dose du virus vaccinal HVT-IBD recombiné à des dindons (l'hôte naturel du principal élément viral), des faisans, des cailles et des pigeons. Aucun signe clinique pouvant donner une indication de la pathogénicité du vaccin n'a été observé durant la période d'observation de cinq semaines, et les autopsies réalisées à la fin de l'étude n'ont révélé aucune lésion macroscopique.

6.2 Devenir du vaccin chez les espèces visées et non visées

Le fabricant a démontré que, tout comme le HVT parental, le virus vaccinal HVT-IBD recombiné peut être récupéré à partir d'extractions de la couche leucocytaire (une méthode permettant d'isoler les leucocytes sanguins, dont les lymphocytes) prélevée sur plusieurs organes, dont la rate, la bourse de Fabricius et le thymus, ainsi que les follicules de plumes des poulets vaccinés.

6.3 Risque d'excrétion et/ou de propagation suite aux contacts entre animaux vaccinés et animaux visés et non visés

Les virus de la maladie de Marek sont excrétés dans les squames de plumes (peau desquamée et cellules de plumes), et puisque le virus vaccinal HVT-IBD recombiné peut être récupéré dans les follicules de plumes, on présume que le virus recombiné est vraisemblablement excrété par cette voie. Comme dans le cas du HVT parental, les données présentées par le fabricant indiquent que le virus vaccinal HVT-IBD recombiné ne se transmet pas horizontalement entre les poulets; toutefois, on croit que le virus vaccinal HVT-IBD recombiné puisse se propager de poulets vaccinés à des dindons en contact, comme le virus du HVT parental (Witter et Solomon, 1972) et d'autres vaccins à base de HVT vectorisé. Le fabricant n'a pas caractérisé la durée de l'excrétion virale, mais on présume que le HVT vectorisé, comme le virus parental, pourrait être excrété de façon intermittente ou continue tout au long de la vie de l'oiseau infecté (Witter et Solomon, 1971; Islam et Walkden-Brown, 2007).

6.4 Réversion de la virulence suite à la réinoculation chez les animaux

Le fabricant a mené une étude sur la réinoculation avec cinq passages chez des poulets. Aucune augmentation de la mortalité ou de la morbidité n'a été observée avec les passages in vivo, ce qui démontre que le virus recombiné n'acquiert pas de pathogénicité quand il est soumis à de multiples passages chez les oiseaux. On s'attendait à ces résultats, car le HVT parental est une souche virale stable et non pathogène présente dans la nature.

6.5 Effet d'une surdose chez les espèces visées et les espèces non visées

Le vaccin a été administré in ovo et par voie sous-cutanée chez des poulets à des doses environ dix fois supérieures à celle prévue dans le vaccin commercial, et aucune complication n'a été observée. Aucun signe de pathogénicité du vaccin n'a été observé suite à l'administration d'une dose similaire du vaccin à des dindons, des faisans, des cailles et des pigeons.

6.6 Gamme d'hôtes et potentiel de dissémination du vecteur

La gamme d'hôte de l'élément principal du HVT se limite aux espèces aviaires, dont le dindon, le poulet, le canard et la caille.

7. Environnement touché

7.1 étendue de la dissémination dans l'environnement

La vaste majorité des poulets vaccinés seront logés à l'intérieur dans des établissements protégés du point de vue biologique; leur exposition directe à l'environnement sera donc très limitée. Cependant, une faible quantité de l'organisme vaccinal peut être libérée quand les poulaillers sont nettoyés ou encore par le système d'aération. La litière et l'air (poussière) contaminés par le HVT semblent pouvoir infecter les dindons (Witter et Solomon, 1971).

7.2 Persistance du vecteur dans l'environnement et répercussions cumulatives

Le fabricant a réalisé une étude de la persistance du virus vaccinal  HVT-IBD recombiné dans l'environnement tel qu'un virus associé à la cellule (la forme présente dans le vaccin) et a conclu qu'il ne survivait pas sous cette forme pendant plus de six à huit heures à la température ambiante.

La persistance dans l'environnement du virus vaccinal HVT-IBD recombiné à l'état mature (excrété par les follicules des plumes) n'a fait l'objet d'aucun examen. Les herpèsvirus sont habituellement inactivés par les rayons UV du soleil (Lytle et Sagripanti, 2005). Toutefois, on signale que les virus de la maladie de Marek présents dans des plumes sèches et la poussière de volaille peuvent demeurer infectieux pendant une période pouvant atteindre un an (Jurajda et Klimes, 1970; Schat, 1985).

7.3 Degré d'exposition des espèces non visées

Le degré d'exposition des espèces non visées devrait être diminué par le fait que l'administration du vaccin se fait principalement chez la volaille vivant à l'intérieur et n'ayant pas accès à l'environnement extérieur. Néanmoins, la population de dindons sauvages est en croissance au Canada, ce qui augmente la probabilité qu'une libération hypothétique limitée du virus vaccinal à partir d'un poulailler puisse entraîner la propagation accidentelle du virus aux dindons. En outre, le nombre de petits élevages de poulets et d'élevages en parcours libre est de plus en plus important. Bien que les études menées par le fabricant indiquent que le virus vaccinal recombiné est non pathogène pour les dindons, des mesures préventives doivent être prises pour réduire le potentiel de propagation du virus chez la population de dindons. Pour cette raison, le fabricant a convenu d'ajouter une mise en garde spéciale sur l'étiquette du vaccin Vectormune HVT-IBD indiquant que le produit ne doit pas être administré aux poulets pouvant être exposés de façon directe ou indirecte aux dindons.

7.4 Comportement du vecteur et des microorganismes parentaux chez les espèces non visées

Rien n'indique que le HVT parental est pathogène pour une autre espèce.

8. Incidences sur l'environnement

8.1 Risques et avantages

Un des principaux avantages de ce vaccin génétiquement modifié est qu'il semble efficace pour induire l'immunité même chez des poulets ayant des anticorps maternels contre le virus de la bursite aviaire (données présentées par le fabricant). Le fait de surmonter l'immunité conférée par les anticorps maternels s'est révélé un obstacle pour plusieurs des vaccins contre la bursite infectieuse aviaire actuellement disponibles (van den Berg et Meulemans, 1991; Coletti et coll., 2001). De plus, le virus vaccinal HVT-IBD recombiné ne semble pas causer de lésions à la bourse comme certaines souches vaccinales « peu atténuées » (hot) d'IBD vivant. Il est aussi possible que la persistance du virus HVT-IBD recombiné (en raison de la présence de l'élément principal du HVT) chez les poulets vaccinés puisse améliorer la durée de l'immunité conférée par le vaccin contre la bursite infectieuse et réduire ainsi la nécessité de procéder à des vaccinations de rappel (Tsukamoto et coll., 2002). Enfin, il a déjà été établi que l'élément principal du HVT était un outil sûr et efficace pour protéger les poulets contre la maladie de Marek.

Le principal risque déterminé pour le vaccin Vectormune HVT-IBD est lié à son potentiel de se propager à l'ensemble de la population de dindons (et possiblement à d'autres Galliformes) et par conséquent, à sa persistance dans l'environnement. Cependant, il est important de noter qu'il ne devrait présenter aucune pathogénicité pour les dindons, et ce, même si le virus HVT-IBD recombiné se propage aux dindons, comme le fait le HVT parental (Witter et Solomon, 1972). L'étiquette canadienne du Vectormune HVT-IBD présente aussi une mise en garde indiquant que tout contact entre les poulets vaccinés et les dindons doit être évité, ce qui devrait diminuer davantage le risque de propagation aux dindons.

En résumé, même s'il y a un risque hypothétique que les dindons soient infectés accidentellement par le virus vaccinal, et puisqu'il n'y a aucune donnée probante indiquant qu'une telle occurrence serait néfaste pour les dindons, on estime actuellement que les avantages du vaccin pour favoriser la santé des poulets seront plus importants que le risque prévu de propagation du virus vaccinal aux dindons.

8.2 Innocuité relative en comparaison d'autres vaccins

Actuellement, trois autres vaccins à base de HVT recombiné sont homologués pour utilisation au Canada, y compris un vaccin qui comporte une expression similaire d'une protéine antigénique du IBDV.

Certains vaccins actuellement utilisés contre la bursite infectieuse contiennent des souches « peu atténuées » (hot) de IBDV, pour permettre au vaccin de surmonter les anticorps maternels. Par conséquent, les souches vivantes et « peu atténuées » de IBDV possèdent souvent une pathogénicité résiduelle causant des lésions à la bourse et une immunosuppression chez les poulets vaccinés (Sahar et coll., 2004; Mazariegos et coll., 1990), ce qui soulève des questions quant à l'innocuité de ces vaccins contre la bursite infectieuse.

9. Mesures d'atténuation

9.1 Santé des travailleurs

Le vaccin sera fabriqué dans les installations de la société Biomune Co. (Kansas, É.-U.), une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits biologiques vétérinaires agréée par le United States Department of Agriculture (USDA). Ceux qui travaillent à la fabrication du vaccin, comme les employés de l'usine de production, ainsi que les vétérinaires, les techniciens en santé animale et le personnel des fermes avicoles, peuvent être exposés à l'organisme vivant génétiquement modifié. Étant donné que le virus vaccinal HVT-IBD recombiné est constitué de l'élément principal d'un virus naturellement non pathogène incapable de se répliquer dans les cellules de mammifères, l'exposition chez l'humain ne devrait soulever aucune inquiétude pour la santé. La voie d'administration in ovodu vaccin proposée pour le vaccin Vectormune HVT-IBD devrait aider à réduire l'incidence d'auto-injection accidentelle chez les personnes effectuant la vaccination par rapport à la vaccination d'oiseaux vivants. De plus, puisque le vaccin ne contient aucun adjuvant, il n'y a aucun risque de problèmes cliniques liés à l'auto-injection de l'adjuvant (huile).

9.2 Manipulation d'animaux vaccinés ou exposés

Étant donné que les poussins élevés dans un établissement protégé du point de vue biologique sont rarement manipulés directement par des humains et que le personnel des fermes avicoles prend habituellement des mesures de biosécurité adéquates, l'exposition au virus vaccinal par la manipulation des poussins vaccinés ne devrait pas être importante. Toutefois, le personnel des fermes avicoles pourrait être exposé au virus vaccinal par l'air ou la poussière des poulaillers qui peuvent être contaminés en raison de l'excrétion du virus dans les squames de plumes. Encore une fois, on ne croit pas que le virus recombiné soit pathogène pour l'humain.

10. Surveillance

10.1 Mesures d'ordre général

Conformément à la réglementation visant l'homologation des vaccins au Canada, les fabricants doivent informer l'ACIA de toute réaction indésirable importante soupçonnée au cours des 15 jours suivant le signalement d'une telle réaction par un propriétaire ou un vétérinaire. Les vétérinaires peuvent également signaler directement à l'ACIA les cas de réaction indésirable soupçonnée. Si le CCPBV reçoit une plainte relative à une réaction indésirable, il demande au fabricant de mener une enquête et de préparer un rapport à l'intention de l'ACIA et du vétérinaire qui s'occupe de l'animal. Si le problème est résolu à la satisfaction du vétérinaire/client, le CCPBV n'exige habituellement aucune autre mesure. Cependant, si les résultats de l'enquête ne sont pas satisfaisants, le CCPBV peut prendre des mesures réglementaires, lesquelles peuvent comprendre, selon le cas, des études d'innocuité supplémentaires, la suspension temporaire de la vente du produit ou son retrait du marché.

10.2 Mesures visant les humains

On ne procédera à aucune surveillance particulière de l'innocuité du produit à l'égard des humains.

10.3 Mesures visant les animaux

Les vétérinaires, les vaccinateurs et les fabricants doivent signaler toute réaction indésirable soupçonnée au CCPBV, conformément aux dispositions énoncées ci-dessus. Les réactions indésirables soupçonnées doivent être signalées au moyen du Formulaire CFIA/ACIA 2205 – Déclaration des évènements indésirables soupçonnés à l'égard des produits biologiques vétérinaires.

11. Consultations et personnes-ressources

Fabricant

Biomune Co.
8906, route Rosehill
Lenexa, Kansas, États-Unis 66215

Importateurs

ASEA Inc.
128, rue Rexway
Georgetown (Ontario) L7G 1R7

12. Conclusions et mesures

À la lumière des résultats de notre évaluation des renseignements disponibles, le CCPBV conclut que l'importation et l'utilisation du vaccin vivant contre la bursite infectieuse aviaire et la maladie de Marek, vecteur vivant de la maladie de Marek, sérotype 3 (nom commercial : Vectormune HVT-IBD), au Canada ne devraient pas avoir d'effet indésirable important sur l'environnement, si le produit est fabriqué et testé conformément au protocole de production approuvé et utilisé selon les indications figurant sur l'étiquette.

À la lumière des résultats de la présente évaluation et une fois le processus d'homologation terminé, le permis pour l'importation de produits biologiques vétérinaires de ASEA Inc. pourrait être modifié de façon à permettre l'importation et la distribution du produit suivant au Canada :

  • Vaccin vivant contre la bursite infectieuse aviaire et la maladie de Marek, vecteur vivant de la maladie de Marek, sérotype 3. (Nom commercial : Vectormune HVT-IBD), Code de produit du USDA 1A88.R0, dossier du CCPBV 800VV/B20.20/B10.

Toutes les séries de ce produit doivent être mises en circulation par le USDA avant qu'elles soient importées au Canada. Toutes les conditions précisées dans le permis d'importation de produits biologiques vétérinaires doivent être respectées lors de l'importation et la vente de ce produit.

13. Références

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