Le virus du Nil occidental (VNO) est un flavivirus (famille des Flaviviridae). Il se propage par l'entremise de moustiques qui se nourrissent du sang d'oiseaux infectés. Le VNO peut infecter une variété de mammifères, y compris les chevaux, les humains et les oiseaux domestiques et sauvages (en particulier les corneilles, les geais bleus, les geais gris, les corbeaux et les pies).
Sur cette page
- Risque pour la santé humaine
- Signes
- Où ou le trouve
- Transmission et propagation
- Diagnostic
- Traitement
- Le rôle du Canada dans la protection du bétail contre le virus du Nil occidental
- Intervention
- Surveillance
- Renseignements supplémentaires
Risque pour la santé humaine
Le VNO peut être transmis aux humains par l'entremise de piqûres de moustiques infectés. La plupart des personnes infectées par le virus ne présentent aucun symptôme ou présentent des symptômes semblables à ceux de la grippe. Dans de rares cas, les personnes peuvent être gravement malades et nécessiter une hospitalisation, ou même mourir.
La page de Santé Canada sur le VNO présente de plus amples renseignements sur le VNO chez l'humain.
Des cas d'infection par le VNO chez l'humain ont été observés dans presque toutes les provinces canadiennes.
Signes
Les animaux (en particulier les chevaux) infectés par le VNO peuvent présenter les signes cliniques suivants :
- ataxie (manque de coordination)
- apathie ou léthargie
- fièvre
- besoin de s'appuyer la tête
- inclinaison de la tête
- troubles de la vue
- incapacité d'avaler
- perte d'appétit
- faiblesse ou spasmes musculaires
- paralysie partielle
- coma
- mort
Les chevaux et les humains présentent des symptômes de maladie plus fréquemment que les autres mammifères.
La plupart des oiseaux sauvages ne montrent aucun signe clinique. Cependant, certains oiseaux comme les corneilles, les corbeaux, les geais bleus et les geais gris sont très vulnérables à l'infection par le VNO. Généralement, ils meurent une fois qu'ils sont infectés.
Parmi les oiseaux domestiques, les poulets et les dindons ne montrent généralement aucun signe d'infection. Les oies présentent souvent des signes neurologiques.
Chez les mammifères, il est possible de confondre les signes cliniques de l'infection par le VNO avec ceux de la rage. Chez les oiseaux domestiques, ces signes cliniques peuvent ressembler à ceux de la maladie de Newcastle ou de l'influenza aviaire.
Où on le trouve
Des cas d'infection par le VNO ont été signalés en Europe, en Afrique et en Asie. Le virus a été détecté pour la première fois aux États-Unis en 1999, au Canada en 2001 et dans certains pays d'Amérique du Sud en 2003.
Le Réseau canadien pour la santé de la faune et l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) surveillent la progression du VNO au pays. Il est possible de consulter des rapports de surveillance sur leurs sites Web.
Transmission et propagation
Le VNO se transmet généralement par la piqûre d'un moustique qui s'est nourri du sang d'un oiseau infecté. Les moustiques transmettent le virus des oiseaux sauvages aux mammifères et à la volaille domestique.
Dans de très rares cas, le virus peut se transmettre par contact avec des animaux infectés, leur sang ou d'autres tissus.
Diagnostic
Chez les chevaux et les oies, la présence de signes neurologiques peut laisser croire à une infection. Seuls des tests de laboratoire peuvent confirmer un diagnostic d'infection par le VNO.
Au cours de l'éclosion de 2001, les scientifiques ont utilisé les corbeaux comme indicateurs de la propagation du virus. Les membres de la communauté signalaient les corbeaux morts et les scientifiques utilisaient cette information pour suivre la répartition de la maladie au Canada.
Traitement
Aucun traitement ne permet de tuer le virus. La fluidothérapie et les anti-inflammatoires peuvent réduire la gravité des signes cliniques.
Il est possible de vacciner les chevaux pour prévenir l'infection. Au Canada, il existe plusieurs vaccins contre le VNO destinés aux chevaux. Ces vaccins doivent être administrés chaque année pour assurer une protection continue. Consultez votre vétérinaire pour en savoir davantage sur les vaccins contre le VNO destinés à votre cheval.
Certains tests sanguins réalisés chez des chevaux vaccinés peuvent être positifs, ce qui peut avoir une incidence sur leur admissibilité à l'exportation vers des pays exigeant des résultats négatifs aux tests de détection du virus. D'autres pays exigent que les chevaux soient certifiés comme ayant été vaccinés contre le virus avant l'importation. Pour obtenir des renseignements détaillés sur les exigences en matière d'importation ou d'exportation, veuillez communiquer avec le bureau de district de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) de votre région.
Le rôle du Canada dans la protection du bétail contre le virus du Nil occidental
L'infection par le VNO est une , ce qui signifie que les laboratoires doivent nous informer de tous les cas présumés ou diagnostiqués.
Nous considérons le VNO comme étant un virus indigène, ce qui signifie qu'il est communément présent au Canada. Votre vétérinaire soumettra des échantillons à un laboratoire provincial ou à d'autres laboratoires à des fins de diagnostic. Des frais sont assortis à ces services d'analyse.
Intervention
Dans certains cas, même si l'on exclut la possibilité d'une maladie à déclaration obligatoire, si des signes cliniques d'une infection par le VNO sont observés chez des espèces domestiques destinées à la production alimentaire, nous veillerons à ce que ces animaux soient abattus uniquement après leur guérison complète et après l'écoulement d'une période déterminée depuis la disparition des signes cliniques.
Nous avons préparé des documents sur la façon dont nous intervenons dans les situations où des signes cliniques neurologiques sont signalés chez des chevaux et des volailles. Le principal objectif de ces documents est de fournir des lignes directrices sur la façon dont nous gérerons les situations où la tâche principale de l'agence consiste à confirmer ou à exclure la présence d'une maladie à déclaration obligatoire dont le tableau clinique pourrait ressembler à celui de l'infection par le VNO (par exemple, la rage chez les chevaux ou la maladie de Newcastle chez les espèces aviaires).
- Intervention de l'Agence canadienne d'inspection des aliments en présence de signes d'atteinte du système nerveux central chez les oiseaux domestiques de l'ordre des Ansériformes (oies et canards domestiques) dans les régions où le virus du Nil occidental sévit à l'état endémique – Enquête sur le terrain.
- Intervention de l'Agence canadienne d'inspection des aliments en présence de signes d'atteinte du système nerveux central chez les oiseaux domestiques de l'ordre des Ansériformes (oies et canards domestiques) dans les régions où le virus du Nil occidental sévit à l'état endémique – Enquête sur le terrain.
- Intervention de l'Agence canadienne d'inspection des aliments en présence du virus du Nil occidental chez les oiseaux d'abattage appartenant à l'ordre des Galliformes (poulets, dindons, pintades, faisans et cailles d'élevage) et chez le nandou, l'émeu et l'autruche.
Surveillance
Lorsqu'on nous rapportera des résultats d'analyses effectuées pour le diagnostic du VNO, la section Épidémiologie et surveillance de la santé animale utilisera les critères suivants pour classer les résultats.
Cas positif confirmé
Un cas positif doit présenter des signes cliniques compatibles incluant une ataxie (démarche incertaine, trébuchante ou chancelante ou manque de coordination) ou au moins deux des signes suivants : tournis, faiblesse des pattes postérieures, incapacité de se tenir debout, paralysie de plusieurs membres, fasciculation, déficits proprioceptifs, cécité, lèvres pendantes/paralysées, grincement des dents, fièvre, mort subite.
De plus, une ou plusieurs des conditions suivantes doivent être remplies :
- isolement du VNO dans les tissusnote de bas de page 1
- détection d'anticorps IgM dirigés contre le VNO dans le sérum ou le liquide céphalo‑rachidien (LCR) au moyen d'un test ELISAnote de bas de page 2
- changement associé d'un facteur de 4 ou plus du titre des anticorps anti-VNO mesurés à l'aide d'un test ELISA IgGnote de bas de page 3 ou d'une épreuve de séroneutralisation (SN) dans des sérums appariés, prélevés à des moments appropriésnote de bas de page 4
- test PCR (réaction en chaîne de la polymérase) positif avec les séquences génomiques du VNO dans les tissus et altérations histologiques appropriées
- résultat positif à une épreuve d'immunohistochimie (IHC) pour l'antigène du VNO dans les tissus et altérations histologiques appropriées
Cas possible
Dans un cas dit « possible », l'animal doit présenter des signes cliniques compatibles avec la maladie (voir la section précédente). De plus, l'une des conditions suivantes doit être remplie :
- lorsqu'un seul échantillon de sérum est disponible, l'épreuve de SN révèle un titre élevé d'anticorps anti-VNO ou le test ELISA IgG est positifnote de bas de page 3
- lorsque des sérums appariés prélevés à des moments appropriésnote de bas de page 4 sont soumis, les échantillons présentent des titres stables d'anticorps anti-VNO (SN ou ELISA IgG)
Il est à noter que l'animal sera normalement retesté afin qu'il soit possible d'en déterminer le statut réel.
Réacteur
Un animal pour lequel on a obtenu un seul résultat positif à l'épreuve de SN ou au test ELISA IgGnote de bas de page 3, sans information quant à la présence ou à l'absence de signes cliniques, ou pour lequel on a indiqué qu'il ne présentait aucun signe clinique, sera considéré comme un réacteur.
Il sera considéré que cet animal a été testé pour d'autres raisons que des signes cliniques, par exemple à des fins de surveillance, d'exportation ou de vérification de la protection après vaccination.
Cas suspect
Un cas sera considéré comme suspect s'il est signalé par un laboratoire qui n'a pas effectué de test de détection du VNO et qui a exclu d'autres diagnostics possibles. Cela peut se produire si les tests n'étaient pas disponibles ou si le propriétaire ou le praticien n'a pas demandé ou autorisé d'autres tests.