Case response at a glance
- 4 cas de tuberculose bovine dans un unique troupeau
- 23 000 animaux provenant de 145 troupeaux ont été soumis à des analyses
- Rien ne permet de croire que l'infection se soit propagée à l'extérieur du troupeau de référence, et aucune source définitive d'infection n'a été identifiée.
- 3,78 M$ en indemnisations aux producteurs
Introduction
En novembre 2018, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) répondait à un cas de tuberculose bovine détectée chez une vache provenant d'une exploitation de naissage en Colombie-Britannique. Une fois l'enquête terminée, un seul troupeau s'est avéré contaminé, quatre animaux présentant des lésions et les résultats de culture en laboratoire ont été confirmés positifs à l'égard de Mycobacterium bovis. Étant donné le résultat de l'intervention, la Colombie-Britannique continue à être reconnue comme étant exempte de tuberculose bovine. Le statut de province exempte de tuberculose bovine des autres provinces reste inchangé.
La robustesse du programme canadien d'éradication de la tuberculose bovine a appuyé un accès ininterrompu au marché international pour le bétail et les produits de viande canadiens durant l'intervention, et cela a atténué les effets négatifs sur le secteur canadien du bétail dans son ensemble.
La coopération des producteurs individuels ayant pris part à l'intervention et l'engagement auprès des associations de leur industrie ont été vitaux pour l'efficacité de l'intervention de l'ACIA.
Détection
L'ACIA prélève régulièrement des échantillons de tissus dans les abattoirs pour les soumettre à des tests dans le cadre du Programme de soumission des granulomes afin de soutenir la surveillance de la tuberculose bovine au Canada. Le 9 novembre, le laboratoire de Fallowfield de l'ACIA a annoncé les résultats positifs de la réaction en chaîne de la polymérase (RCP) pour un échantillon prélevé sur un animal abattu le 26 octobre dans un établissement agréé par le gouvernement fédéral en Alberta.
En fonction des résultats de la RCP, l'ACIA a mis en œuvre sa réponse à la maladie. Les tests de culture en laboratoire et le séquençage du génome entier ont été achevés pendant que la réponse à la maladie était en cours. Les tests de diagnostic ont permis de déterminer que la souche de M. bovis isolée des animaux positifs est génétiquement la plus proche des souches isolées aux États-Unis d'Amérique (USA) de bovins nourris d'origine mexicaine ou inconnue, et n'est pas liée à des cas antérieurs chez les animaux sauvages, les humains ou le bétail au Canada.
Historique de l'animal de référence
L'origine de l'animal a été retracée jusqu'à une exploitation de naissage de bovins dans l'intérieur sud de la Colombie-Britannique. La vache (âge inconnu) avait été réformée le 24 octobre 2018, expédiée dans une cour de triage en Alberta le 25 octobre 2018 et abattue le 26 octobre 2018 dans un établissement agréé par le gouvernement fédéral au sud de l'Alberta.
Aperçu de l'enquête sur la maladie et des mesures d'éradication
Des mesures d'éradication de la maladie ont été prises et une enquête a été lancée sur les lieux de référence. Les mesures d'éradication incluaient le contrôle des déplacements, suivi d'analyses visant tous les animaux du troupeau âgés de plus de six mois.
À la suite des analyses du troupeau, tous les bovins ont été détruits et des examens post-mortem ont été effectués. Les animaux qui avaient réagi à un test de dépistage ou dont le résultat n'était pas négatif ont été soumis à un examen post-mortem plus approfondi et à un prélèvement d'échantillons aux fins d'examen histopathologique et de culture. Les animaux qui n'avaient pas réagi au test de dépistage ou dont le résultat était positif ont été soumis à une inspection post-mortem régulière. Tout granulome détecté ou toute lésion flagrante entraînaient un prélèvement d'échantillons aux fins d'examen histopathologique et de culture. Trois animaux additionnels du troupeau de référence ont été trouvés positifs à l'égard de la tuberculose bovine. Rien ne démontrait la propagation de l'infection à d'autres animaux, incluant les animaux sauvages à l'extérieur du troupeau de référence.
Les lieux de référence ont été soumis à des procédures de nettoyage et de désinfection avant le repeuplement. Le repeuplement d'un pâturage n'a pas été autorisé car les producteurs ont choisi de laisser le pâturage en jachère pendant une période de deux ans, qui s'achèvera en 2021.
Les activités d'enquête sur la maladie liées à l'exploitation de référence incluaient une enquête épidémiologique de l'historique du troupeau, la détermination des facteurs de risque quant à la source d'infection et le traçage de tous les troupeaux liés du point de vue épidémiologique au troupeau de référence.
Les troupeaux liés du point de vue épidémiologique et devant faire l'objet d'une enquête plus approfondie ont été classés dans l'un des groupes suivants, en fonction du type d'exposition à l'animal et au troupeau de référence
- Troupeaux ayant été en contact direct
- Troupeaux tracés en aval
- Troupeaux tracés en amont
- Troupeaux nécessitant la répétition de test
Troupeaux ayant été en contact direct
Les troupeaux ayant été en contact direct sont classés comme étant à risque élevé, moyen ou faible selon le niveau de contact avec le troupeau de référence. L'enquête a identifié deux principaux types de contact : contact direct à faible risque (CDF) en raison d'un contact par clôture de sécurité avec le troupeau de référence, et contact direct avec risque élevé (CDE) pour avoir côtoyé le troupeau de référence dans des installations de rassemblement. Des restrictions de déplacement ont été imposées à tous les troupeaux ayant été en contact direct, et des analyses ont été faites pour tous les animaux. Les animaux qui ont passé plus de 12 mois dans un troupeau à risque faible/modéré et ceux qui ont passé plus de six mois dans un troupeau à risque élevé ont été testés.
Neuf troupeaux ayant été en contact direct ont fait l'objet d'une enquête. Des tests de troupeaux ont été effectués sur les troupeaux en contact direct. Tous les animaux réactifs ou non négatifs aux tests de dépistage dans les troupeaux à risque élevé et modéré ont été détruits sur ordre, avec une inspection post mortem renforcée et un prélèvement de tissus pour toute lésion granulomateuse. Des tests complémentaires ont été effectués pour les animaux réactifs dans les troupeaux à faible risque et la destruction des animaux non négatifs a été ordonnée avec une inspection post mortem renforcée.
Tous les animaux dont la destruction a été ordonnée se sont révélés négatifs pour la tuberculose bovine et les restrictions de mouvement ont été levées pour leurs troupeaux.
Troupeaux tracés en aval
Un traçage en aval a été effectué pour détecter et prévenir la propagation de l'infection par M. bovis depuis le troupeau infecté ou les installations contaminées par le retrait d'un animal infecté ou exposé au cours de la période de cinq ans avant la détection de l'infection chez l'animal de référence. Cette enquête a permis d'identifier 2,612 animaux. La majorité de ces animaux ont été vendus à des parcs d'engraissement terminaux, puis abattus ou transportés directement à l'abattoir, et ils n'exigeaient pas d'enquête plus poussée.
Les animaux identifiés comme résidant toujours en parc d'engraissement au moment de l'enquête ont vu leur destruction ordonnée et ont été soumis à un examen post-mortem approfondi ou de routine. Les troupeaux reproducteurs dans lesquels des animaux tracés en aval ou ayant été en contact direct avec un animal tracé en aval étaient présents se sont vu imposer des restrictions de déplacement et ont été soumis à un dépistage général. Tous les animaux tracés en aval et tous les animaux ayant réagi à un test de dépistage ou dont le résultat à ce test était non négatif ont vu leur destruction ordonnée, ont été soumis à un examen post-mortem approfondi et ont fait l'objet d'un prélèvement d'échantillons aux fins d'examen histopathologique et de culture.
Tous les animaux dont la destruction a été ordonnée se sont révélés négatifs pour la tuberculose bovine et les restrictions de mouvement ont été levées pour leurs troupeaux
Troupeaux tracés en amont
Le traçage en amont a permis de trouver tous les animaux introduits dans l'exploitation de référence au cours des huit années avant l'identification du premier animal positif à l'égard de la tuberculose bovine. Lors de l'enquête de traçage en amont, douze troupeaux de l'Ouest canadien ont été identifiés comme devant être soumis à des analyses. Un dépistage général est requis pour tous les animaux éligibles (âgés de 12 mois ou plus) tracés en amont, et tous les animaux ayant réagi ont été soumis à une analyse connexe. Les animaux dont le résultat d'analyse connexe était non négatif ont vu leur destruction ordonnée et ont été soumis à un examen post-mortem approfondi, ainsi qu'à un prélèvement d'échantillon aux fins d'examen histopathologique et de culture.
Tous les animaux dont la destruction a été ordonnée se sont révélés négatifs pour la tuberculose bovine et les restrictions de mouvement ont été levées pour leurs troupeaux
Troupeaux nécessitant la répétition de tests
Trois troupeaux (un troupeau en contact direct et deux tracés en aval) ont été testés une seconde fois en raison de niveaux élevés de contact avec le troupeau de référence ou avec des animaux non identifiables/non-traçables. Les deuxièmes tests ont été effectués entre six et douze mois après le premier.
La répétition des tests sur les troupeaux a fourni une assurance supplémentaire qu'il n'y avait plus d'animaux infectés par M. bovis de façon latente dans ces troupeaux.
Surveillance de la faune
La province de la Colombie-Britannique exerce une surveillance continue de la faune à proximité du troupeau de référence pour détecter les signes de tuberculose bovine. À ce jour, aucun signe de tuberculose bovine n'a été décelé chez les animaux sauvages à proximité du troupeau de référence.
Nettoyage et désinfection
Les lieux de référence ont été soumis à des procédures de nettoyage et de désinfection avant le repeuplement. Le repeuplement d'un pâturage n'a pas été autorisé car les producteurs ont choisi de laisser le pâturage en jachère pendant une période de deux ans, qui s'achèvera en 2021.
Source de l'infection
Après avoir testé plus de 23 000 animaux dans 42 troupeaux de l'Ouest canadien et commencé des activités de surveillance de la faune à proximité du troupeau de référence, l'enquête n'a permis d'identifier aucune source d'infection définitive pour le troupeau de référence. De même, il n'y a eu aucune preuve de la propagation de l'infection à des animaux, y compris des animaux sauvages, à l'extérieur du troupeau de référence. L'ACIA évalue les voies d'entrée possibles de la tuberculose bovine en provenance de l'extérieur du pays afin de déterminer si des mesures préventives supplémentaires peuvent empêcher d'éventuelles incursions futures.
À la suite des cas de tuberculose bovine de 2016 et 2018, l'ACIA a évalué les voies d'entrée possibles de souches non domestiques de M. bovis au Canada. À la suite de cette évaluation, l'ACIA a travaillé avec le ministère américain de l'agriculture pour appliquer, à compter du 1er mai 2020, des contrôles d'importation (tests) plus stricts sur les bovins de rodéo d'origine américaine avant leur importation au Canada.
Indemnisation
Les indemnisations versées pour presque 1 050 animaux dont la destruction a été ordonnée et les coûts de transport, d'élimination et de destruction des animaux ont totalisé la somme de 3,78 M$, dont environ 3,2 M$ ont été versés directement aux producteurs.
En outre, l'Initiative Canada-Colombie-Britannique d'aide à la lutte contre la tuberculose bovine (CBCBTAI), élaborée dans le cadre d'Agri-relance, a permis de verser jusqu'à un million de dollars aux producteurs qui ont dû faire face à des coûts extraordinaires en raison de la mise en quarantaine de leur troupeau ou de l'ordre de le détruire. Le programme couvrait une partie des coûts admissibles liés à l'alimentation, aux frais vétérinaires, aux manipulations extraordinaires et au nettoyage et à la désinfection des sites où la tuberculose bovine était confirmée.
Leçons apprises
D'après les discussions avec les intervenants externes durant et après l'enquête, l'ACIA a noté certaines améliorations ou mises à jour pouvant être apportées aux politiques, aux opérations et aux communications. Plusieurs mesures ont été mises en œuvres au cours de l'enquête.
- Comme pour les autres réponses aux maladies animales en Colombie-Britannique, le fait d'avoir un commandement conjoint avec le ministère de l'agriculture de la Colombie-Britannique a été précieux. Cette structure a notamment permis de partager les ressources et l'expertise, de diffuser des messages cohérents et de respecter le calendrier, de faciliter la communication en matière de gestion des pâturages et de mobiliser les intervenants autochtones.
- Les défis en matière de gestion de l'information et de technologie pour répondre aux maladies continuent d'exister. Toutefois, la gestion des données a été améliorée grâce à l'utilisation de nouveaux lecteurs d'étiquettes d'oreille IRF et de données centralisées accessibles par le biais de plusieurs outils de compte rendu. Cette approche a permis de réduire la nécessité de saisir manuellement les données, ainsi que les coûts et les risques d'erreur qui y sont liés.
- L'industrie souhaite que les discussions se poursuivent sur l'indemnisation des producteurs, y compris sur les coûts non couverts par la Loi sur la santé des animaux et sur les alternatives possibles à la destruction des troupeaux, pour les troupeaux dont la génétique est unique. Il sera bénéfique de finaliser le plan révisé spécifique au risque de tuberculose bovine avant la prochaine intervention, afin de garantir une orientation claire pour les commandants d'intervention et le personnel de terrain. De plus, une capacité accrue en matière d'épidémiologie vétérinaire dans la zone ouest de l'ACIA serait bénéfique pour toute intervention future en cas de maladie à déclaration obligatoire.
- L'importance de communications efficaces avec les producteurs a été soulignée par les producteurs et leurs associations professionnelles. L'ACIA reconnaît le rôle vital joué par la province de la Colombie-Britannique et les associations de l'industrie dans la communication avec les producteurs. Elle souligne en particulier que la précieuse représentation continue de la BC Cattlemen's Association a été extrêmement précieuse.