Introduction
Cette brochure vise à vous informer sur ce qui arrive lorsqu'on soupçonne la présence de l'anémie infectieuse des équidés (AIE) ou que celle-ci est détectée au sein de votre exploitation.
Anémie infectieuse des équidés
L'AIE est une maladie potentiellement mortelle qui s'attaque aux chevaux et à d'autres équidés, comme les ânes et les mules.
Le virus de l'AIE est principalement transmis par l'appareil buccal des mouches à cheval et des mouches à chevreuil. La transmission peut également se faire par le biais d'aiguilles, de seringues, d'instruments chirurgicaux ou de semence d'étalons infectés. Les poulains peuvent être infectés in utero, causant un avortement ou la mort des poulains dans les deux mois suivant leur naissance.
Il n'existe aucun traitement ou vaccin disponible pour guérir l'AIE. La maladie ne pose aucun risque pour les humains.
Au Canada, l'AIE est une « maladie à déclaration obligatoire », ce qui signifie que les éleveurs et les vétérinaires doivent déclarer tous les cas présumés ou confirmés de la maladie à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).
Les animaux atteints d'AIE peuvent présenter peu de signes cliniques, en particulier au début de l'infection. Toutefois, ceux qui sont atteints sont porteurs du virus toute leur vie et peuvent infecter d'autres animaux.
Les animaux atteints d'AIE peuvent présenter certains des signes suivants :
- diminution de l'appétit
- apathie
- faiblesse généralisée
- fièvre intermittente pouvant atteindre 41 °C
- ictère
- saignements sous la langue et les yeux
- oedème des extrémités
- perte de poids
- manque de coordinationNote de bas de page 1
Lutte contre l'anémie infectieuse des équidés
L'ACIA prend des mesures de lutte contre l'AIE. Celles-ci peuvent être déclenchées par :
- un échantillon ayant obtenu des résultats d'analyse positifs dans le cadre d'un programme d'analyses volontaires;
- une enquête au sujet d'animaux à risque ayant été en contact avec un cheval atteint d'AIE;
- des résultats d'analyse d'un cheval présentant des signes cliniques.
Bien que les mesures d'intervention en cas de maladie varient, la démarche suivie en cas d'AIE comprend généralement les étapes suivantes :
- mise en quarantaine
- enquête
- destruction des animaux infectés
- indemnisation
Mise en quarantaine
Si on soupçonne que des animaux sont infectés par l'AIE, un inspecteur de l'ACIA (habituellement le vétérinaire de district) se rendra à l'exploitation pour vous rencontrer. On pourrait alors mettre votre exploitation en quarantaine préventive. Vous recevrez des documents énonçant les exigences à respecter en cas de quarantaine. De plus, le représentant de l'ACIA répondra à toutes vos questions.
La mise en quarantaine est nécessaire pour éviter la propagation du virus. Puisque l'AIE se propage par le sang contaminé transmis par les piqûres d'insectes, vos installations devraient être conçues de façon à empêcher les insectes piqueurs d'entrer en contact avec les animaux infectés.
Durant la quarantaine, on ne peut introduire ou sortir aucun équidé de l'exploitation sans un permis de l'ACIA.
Pendant la mise en quarantaine, vous devez aussi vous acquitter de certaines responsabilités, notamment :
- entretenir les clôtures et barrières autour de l'exploitation pour empêcher l'entrée et la sortie d'animaux et de produits d'origine animale;
- informer tous les visiteurs que l'exploitation est sous quarantaine;
- déclarer tous les animaux malades et mourants ainsi que tous ceux qui s'échappent de l'exploitation;
- nettoyer et désinfecter tout l'équipement pouvant avoir été exposé à des animaux infectés.
Enquête
Il faut procéder à des analyses sanguines pour confirmer la contamination d'un équidé par l'AIE.
Le cas échéant, l'ACIA examinera aussi les registres de l'exploitation pour déterminer si l'animal a été déplacé ou s'il est entré en contact avec d'autres animaux vulnérables dans les 30 derniers jours. Vous pourriez devoir fournir :
- des dossiers d'inventaire sur les animaux du troupeau;
- des dossiers du vétérinaire et des rapports de laboratoire;
- une description détaillée des pratiques de gestion à la ferme;
- des registres des achats et des ventes d'animaux, y compris ceux envoyés à l'abattoir;
- un plan de l'exploitation;
- les coordonnées de votre vétérinaire.
Si on confirme un cas d'AIE, tous les autres équidés vulnérables de l'élevage devront aussi subir des épreuves de dépistage de la maladie.
Votre collaboration et celle de toutes les autres parties concernées sont essentielles au succès de l'enquête et à la lutte contre la maladie.
Destruction des animaux infectés
L'ACIA ordonne la destruction des équidés dont les résultats d'épreuves de dépistage de l'AIE sont positifs.
Une fois que les équidés infectés ont été détruits, ceux qui ont été en contact avec eux et sont vulnérables doivent subir des épreuves de dépistage. Ces animaux doivent obtenir deux fois des résultats négatifs aux épreuves de dépistage de l'AIE avant que la quarantaine puisse être levée. La deuxième épreuve doit avoir lieu au moins 45 jours après le dernier contact présumé avec un équidé infecté.
Confidentialité
Conformément aux dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels et d'autres lois fédérales, l'ACIA doit protéger les renseignements de nature personnelle qu'elle recueille. Toute l'information que vous fournissez au cours d'une intervention de lutte contre la maladie est traitée comme étant confidentielle à moins qu'il ne soit indiqué qu'il en est autrement.
Indemnisation
En vertu de la Loi sur la santé des animaux, l'ACIA peut indemniser les propriétaires d'animaux visés par un ordre de destruction dans le cadre d'une intervention en cas d'AIE. Les indemnités sont déterminées en fonction de la valeur marchande des animaux, jusqu'à concurrence d'un montant maximal établi par la réglementation.
Pour en savoir davantage sur le processus d'indemnisation, consultez la brochure intitulée Indemnisation zoosanitaire – À quoi s'attendre lorsqu'un animal fait l'objet d'un ordre de destruction.