Résumé
Le Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires (PAASPA) vise à moderniser et à renforcer le système canadien de salubrité des aliments pour mieux protéger les Canadiens des effets des produits alimentaires insalubres et réduire les cas de maladies d'origine alimentaire.
Ces dernières années, les virus sont de plus en plus reconnus comme une cause principale des maladies d'origine alimentaire. Les norovirus (NoV) et le virus de l'hépatite A (VHA) sont les virus entériques humains les plus fréquemment signalés dans les cas de maladies d'origine alimentaire. Un comité mixte FAO/OMS (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et Organisation mondiale de la santé) d'experts a récemment déterminé que les NoV et le VHA dans les fruits et légumes frais étaient l'une des combinaisons virus-denrées qui devait être considérée comme prioritaire en ce qui concerne la salubrité des aliments. Selon l'information sur les éclosions d'origine alimentaire survenues entre 1998 et 2010 fournie par l'Agence de la santé publique du Canada, les NoV comptaient pour environ le tiers des éclosions associées aux légumes feuilles partout dans le monde, tandis que le VHA constituait le principal agent pathogène en cause dans les éclosions associées aux oignons verts. Les légumes feuilles et les oignons verts peuvent être contaminés par des virus entériques après un contact avec des eaux usées résidentielles ou des travailleurs infectés durant la production primaire, la récolte, la manutention post-récolte, la transformation, l'emballage et la distribution. Contrairement aux bactéries, les virus entériques humains ne peuvent proliférer dans les aliments, car ils doivent entrer à l'intérieur des cellules humaines vivantes pour se répliquer. Toutefois, ils peuvent demeurer viables dans les légumes pendant de longues périodes et causer des maladies s'ils sont ingérés.
Compte tenu des facteurs susmentionnés et de leur pertinence pour la santé des Canadiens, les légumes-feuilles et les oignons verts ont été sélectionnés pour faire l'objet d'une surveillance accrue dans le cadre du PAASPA. De 2008-2009 à 2012-2013, environ 5 000 échantillons de fruits et légumes frais ont été prélevés dans des magasins de détail canadiens pour la recherche de pathogènes viraux préoccupants.
Le principal objectif de l'étude ciblée de 2010-2011 était de produire des données de surveillance de base sur les NoV et le VHA (pathogènes viraux) dans les légumes feuilles et les oignons verts de provenance canadienne et importés offerts sur le marché canadien. Au total, 1 112 échantillons de légumes-feuilles préemballés et 549 échantillons d'oignons verts ont été prélevés et analysés. Le VHA n'a été détecté dans aucun des échantillons analysés, tandis que des NoV ont été trouvés dans 25 échantillons de légumes-feuilles (2,2 %) et 3 échantillons d'oignons verts (0,5 %). Les résultats positifs indiquent que les produits sont entrés en contact avec les virus à un moment donné dans la chaîne de production et de distribution, et donnent à penser que les bonnes pratiques agricoles (BPA) ou les bonnes pratiques de fabrication (BPF) n'ont pas été suivies ou mises en œuvre de façon appropriée. Des mesures de suivi immédiates n'ont pu être prises, car les types de produits examinés dans le cadre de la présente étude avaient une très courte durée de conservation et n'étaient plus offerts sur le marché au moment où les résultats ont été confirmés. Aucune éclosion de NoV ou du VHA associée à la consommation de ces produits n'a été signalée durant la présente étude. Étant donné que les méthodes courantes de détection des virus sont des épreuves moléculaires qui n'établissent pas de distinction entre les virus vivants infectieux et les virus morts, il était impossible de déterminer à l'aide des seuls résultats de laboratoire si les échantillons positifs pouvaient causer des maladies. Il importe de noter que la virologie alimentaire est un domaine assez récent et qu'il n'existe actuellement aucun critère d'évaluation reconnu à l'échelle internationale ni de méthodes d'analyse harmonisées concernant la détection des virus dans les fruits et légumes frais.
L'ACIA réglemente et supervise l'industrie, collabore avec les provinces et les territoires, et fait la promotion de méthodes de manipulation sécuritaire des aliments tout au long de la chaîne de production. Toutefois, il importe de noter qu'au bout du compte, l'industrie de l'alimentation et le secteur du détail au Canada sont responsables des aliments qu'ils produisent et vendent, alors que les consommateurs sont responsables de la manipulation sécuritaire des aliments qu'ils ont en leur possession. De plus, des conseils généraux à l'intention des consommateurs sur la manipulation sécuritaire des aliments sont facilement accessibles. L'ACIA poursuivra ses activités de surveillance et informera les intervenants de ses constatations.
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