Document sur la biologie BIO2025-01 : Document d'accompagnement de la Directive 94-08 (Dir94-08), Critères d'évaluation de l'innocuité environnementale des végétaux à caractères nouveaux.
Sur cette page
- 1. Renseignements administratifs généraux
- 2. Identité
- 3. Répartition géographique
- 4. Biologie
- 5. Espèces apparentées à Solanum lycopersicum
- Interactions potentielles de S. lycopersicum avec d'autres organismes
- Références
1. Renseignements administratifs généraux
1.1 Contexte
L'Unité d'évaluation des risques des végétaux issus de la biotechnologie (UERVB) de l'Agence canadienne d'inspection des aliments est chargée d'évaluer les risques posés par la libération de végétaux à caractères nouveaux (VCN) dans l'environnement canadien.
Les évaluations de risque menées par l'UERVB nécessitent de connaitre la biologie des espèces de plantes évaluées. Chaque évaluation est donc réalisée à l'aide d'un document sur la biologie de l'espèce en question qui fournit les données nécessaires. Lors de l'évaluation d'un VCN, ce document est t employé en conjonction avec la Directive 94-08 : Critères d'évaluation du risque environnemental associé aux végétaux à caractères nouveaux.
1.2 Portée
Le présent document vise à fournir des renseignements de base sur la biologie de Solanum lycopersicum, notamment sur :
- son identité;
- sa répartition géographique;
- sa biologie reproductive;
- les espèces apparentées;
- le potentiel d'introgression génétique depuis S. lycopersicum vers des plantes apparentées.
Ces renseignements serviront à évaluer le risque associé à la libération de S. lycopersicum à caractères nouveaux dans l'environnement canadien en ce qui concerne :
- le potentiel de devenir une mauvaise herbe ou une plante envahissante;
- le flux génétique;
- les propriétés de plante nuisible;
- les interactions avec d'autres organismes;
- les répercussions sur la biodiversité.
2. Identité
2.1 Nom
Solanum lycopersicum L. Note de bas de page 1
2.2 Famille
La tomate cultivée appartient au genre Solanum, parfois appelé morelles, dans la famille des Solanacées (United States Department of Agriculture (USDA) National Resources Conservation Service) (en anglais seulement). La famille des Solanacées comprend certaines des plantes alimentaires les plus importantes, telles que la pomme de terre, les piments, l'aubergine, le tomatillo, ainsi que des plantes ornementales (pétunia, tabac) et médicinales (belladone, datura, jusquiame) Note de bas de page 2.
2.3 Synonymes
Les taxons suivants sont considérés comme des synonymes de S. lycopersicum Note de bas de page 3:
- Lycopersicon esculentum Mill.
- Lycopersicon lycopersicum (L.) Karst.
- Lycopersicon cerasiforme Dunal
- Lycopersicon pyriforme Dunal
- Lycopersicon esculentum ssp. galenii (Mill.) Luckwill
- Lycopersicon esculentum var. cerasiforme (Dunal) Alef.
- Lycopersicon esculentum var. esculentum Mill.
- Lycopersicon esculentum var. cerasiforme (Dunal) A. Gray
- Lycopersicon esculentum var. leptophyllum (Dunal) D'Arcy
- Lycopersicon esculentum var. pyriforme (Dunal) L.H. Bailey
- Lycopersicon lycopersicum var. cerasiforme (Dunal) Alef.
- Solanum lycopersicum var. cerasiforme (Dunal) Spooner, G.J. Anderson & R.K. Jansen
- Solanum lycopersicum var. lycopersicum L.
- Lycopersicon esculentum var. pyriforme (Dunal) Alef.
2.4 Noms communs
S. lycopersicum est communément appelé :
- Tomate
- Tomate cultivée
- Tomate de jardin
2.5 Taxonomie et génétique
S. lycopersicum est une plante diploïde avec 2n = 24 chromosomes Note de bas de page 4.
Position taxonomique Note de bas de page 3
Taxon : Nom scientifique (nom commun)
- Règne : Plantae (plantes)
- Sous-règne : Viridiplantae (plantes vertes)
- Superdivision : Embryophyta
- Division : Tracheophyta (plantes vasculaires)
- Subdivision : Spermatophytina (plantes à graines)
- Classe : Magnoliopsida
- Super-ordre : Asteranae
- Ordre : Solanales
- Famille : Solanaceae (solanacées)
- Genre : Solanum (morelle)
- Espèce : Solanum lycopersicum (tomate cultivée, tomate de jardin)
La classification de la tomate a fait l'objet de débats et de révisions importants au fil du temps. D'abord nommée Solanum lycopersicum par Linné en 1753, elle a aussi été désignée sous divers autres noms, notamment Lycopersicon lycopersicum et Lycopersicon esculentum. Aujourd'hui, elle est largement reconnue comme faisant partie du genre Solanum, sur la base d'analyses morphologiques et moléculaires Note de bas de page 5 Note de bas de page 6.
2.6 Description générale
La tomate est une plante herbacée vivace dans les climats sans gel, mais elle est cultivée comme une annuelle Note de bas de page 7 Note de bas de page 5 Note de bas de page 8. La taille de la plante varie entre 0,3 et 3 mètres de hauteur, et entre 0,3 et 1,2 mètre de largeur Note de bas de page 8.
Les caractéristiques morphologiques les plus pertinentes pour la reproduction, la rusticité et les interactions de la tomate avec d'autres organismes sont décrites ci-dessous. Pour des descriptions supplémentaires, le lecteur peut consulter le site Web Solanum lycopersicum (en anglais seulement) Note de bas de page 8.
La plante peut présenter une croissance déterminée ou indéterminée selon le cultivar Note de bas de page 9 Note de bas de page 10. Les variétés à croissance déterminée cessent de croître après la floraison, fructifient tôt, et leurs fruits mûrissent sur une période courte. Les variétés à croissance indéterminée continuent à croître et à produire des fruits durant toute la saison.
La surface des tiges et des feuilles est couverte de trichomes glandulaires et non glandulaires Note de bas de page 11, responsables de l'arôme distinctif de la plante Note de bas de page 5, tout en assurant une protection contre les ravageurs et en réduisant les pertes d'eau Note de bas de page 9.
Les fleurs, regroupées en grappes, possèdent 5 pétales partiellement fusionnés, atteignent un diamètre maximal de 2,5 cm, et sont généralement jaunes Note de bas de page 5, bien que certaines variétés présentent des fleurs blanches, dorées ou roses Note de bas de page 9 Note de bas de page 12. Chaque fleur est composée de 5 étamines et d'un pistil, et est généralement autofertile Note de bas de page 9.
D'un point de vue botanique, le fruit de la tomate est une baie Note de bas de page 5. L'apparence du fruit varie en fonction de la variété Note de bas de page 9 Note de bas de page 13. Le diamètre du fruit varie de moins de 3 cm à plus de 10 cm. À maturité, le fruit peut être vert, rouge, jaune, orange, rose, brun, violet, ou même rayé ou bicolore Note de bas de page 9 Note de bas de page 14. 8 catégories de forme de fruit sont reconnues internationalement : aplatie, légèrement aplatie, arrondie, très arrondie, en forme de cœur, cylindrique (oblongue longue), piriforme, et ellipsoïde (en forme de prune) Note de bas de page 13.
Le fruit contient généralement plusieurs loges (locules) renfermant de 50 à 200 graines disposées en motif radial autour du cœur. Les graines sont petites, aplaties, et ont une forme lenticulaire ou réniforme Note de bas de page 9 Note de bas de page 5.
3. Répartition géographique
3.1 Origine et historique de l'introduction
Selon la répartition géographique naturelle des espèces sauvages du genre Solanum, ce genre serait originaire d'une région s'étendant de la Colombie au nord du Chili, entre la côte pacifique et les Andes, y compris les îles Galápagos Note de bas de page 15 Note de bas de page 16. Le Pérou est considéré comme le centre de diversité des apparentés sauvages Note de bas de page 16 Note de bas de page 17. Le Mexique est probablement le principal centre de diversification et de domestication de S. lycopersicum Note de bas de page 16.
On pensait que S. pimpinellifolium avait été sélectionné par l'humain au Pérou et en Équateur pour donner naissance à la forme semi-domestiquée S. lycopersicum var. cerasiforme, et que cette dernière s'était propagée comme mauvaise herbe depuis la région andine vers le Mexique, où elle est l'ancêtre direct de la tomate cultivée moderne S. lycopersicum Note de bas de page 16. Cette théorie a été remise en question par des données génomiques récentes suggérant que S. lycopersicum var. cerasiforme (SLC) serait apparue en Équateur avant la présence humaine dans les Amériques Note de bas de page 18, et que la domestication de la tomate impliquerait des étapes intermédiaires complexes encore mal comprises. Toutefois, les résultats obtenus par Razifard et al. (2020) Note de bas de page 18 confirment la théorie initiale selon laquelle SLC s'est propagée comme mauvaise herbe de l'Amérique du Sud vers le Mexique, où une domestication supplémentaire a donné naissance à la tomate cultivée S. lycopersicum. Des études génomiques ultérieures ont mis en lumière l'histoire complexe de la domestication de la tomate Note de bas de page 19 Note de bas de page 20.
La tomate a été introduite en Europe au début du XVIe siècle Note de bas de page 16. Dans de nombreux pays, son acceptation comme aliment a été lente en raison d'une crainte alors répandue d'empoisonnement, et elle est longtemps restée une plante ornementale. En revanche, la tomate a été rapidement adoptée comme aliment en Espagne et en Italie, où S. lycopersicum a trouvé un centre secondaire de diversification Note de bas de page 21.
La tomate a été introduite aux États-Unis en 1710 comme plante ornementale, mais elle n'a gagné en popularité comme aliment qu'au XVIIIe siècle Note de bas de page 22.
Aujourd'hui, la tomate est l'une des cultures potagères les plus cultivées et consommées au monde, avec des milliers de variétés destinées à la consommation fraîche ou à la transformation (tomates en conserve, sauces, ketchup, jus, etc.). Les 3 principaux pays producteurs en 2022 étaient la Chine (près de 37 % de la production mondiale), suivie de l'Inde et de la Turquie. Les États-Unis, le Mexique et le Canada occupaient respectivement les 4e, 7e et 41e rangs Note de bas de page 23.
3.2 Aire de répartition naturelle
S. lycopersicum a été domestiquée au Mexique avant d'être introduite en Europe.
3.3 Aire de répartition actuelle
S. lycopersicum est aujourd'hui largement naturalisée et cultivée commercialement dans le monde entier Note de bas de page 1. L'adaptabilité de la tomate à divers climats et conditions de culture a favorisé sa vaste distribution Note de bas de page 5.
3.4 Aire de répartition potentielle en Amérique du Nord
La tomate peut être cultivée dans tout le Canada. Toutefois, en raison de la diversité climatique du pays, les producteurs doivent adapter leurs pratiques aux conditions locales Note de bas de page 24 Note de bas de page 25 Note de bas de page 26 Note de bas de page 27 Note de bas de page 28. La production en plein champ à grande échelle se concentre dans le sud du Canada, en particulier en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique, où la saison de croissance est suffisamment longue pour permettre une culture en extérieur Note de bas de page 29. Dans les régions plus nordiques, la culture en plein champ est possible mais nécessite une planification rigoureuse en raison des saisons de croissance plus courtes, des températures plus fraîches et du risque de gel. Les stratégies comprennent la sélection de variétés précoces et tolérantes au froid, la transplantation après la période de gel, l'utilisation de paillis, et d'autres techniques Note de bas de page 30. Les régions plus au nord nécessitent généralement des méthodes de protection, comme les serres ou les tunnels hauts, pour assurer le succès des cultures.
3.5 Habitat
Au Canada, la tomate est cultivée comme une annuelle en raison de sa très faible tolérance au gel Note de bas de page 31 Note de bas de page 32 Note de bas de page 33 Note de bas de page 26. Elle est cultivée par les jardiniers amateurs dans toutes les provinces. Toutefois, la production commerciale en plein champ se fait principalement dans le sud de l'Ontario, où des plants à croissance déterminée sont transplantés en champ une fois le risque de gel passé Note de bas de page 26 Note de bas de page 33.
La température joue un rôle crucial dans la germination des graines et la croissance initiale des plantules. Bien que certaines variétés germent à des températures aussi basses que 10 °C Note de bas de page 34 Note de bas de page 35, la germination est retardée ou inhibée lorsque la température chute à 9 °C Note de bas de page 36. Le stress dû à la salinité élevée du sol ou à la sécheresse peut aussi ralentir la germination Note de bas de page 6. Lorsque la température demeure en dessous de 20 °C, la croissance des plantules est souvent ralentie Note de bas de page 36.
Les plants de tomate croissent de façon optimale lorsqu'ils sont exposés à 6 à 8 heures de lumière directe par jour, et des températures diurnes moyennes comprises entre14 °C et 30 °C Note de bas de page 26. La tomate est sensible aux températures supérieures à 30 °C ou inférieures à 14 °C. Une chaleur excessive nuit au développement des fleurs Note de bas de page 37 et réduit la viabilité du pollen Note de bas de page 38. La sensibilité de la fécondation des fleurs à des températures de l'air supérieures aux températures optimales peut entraîner une baisse du rendement. Par exemple, en culture protégée, Harel et al. (2014) Note de bas de page 39 ont observé un taux de nouaison de plus de 90 % à 25 °C, mais seulement de 50 % à 27,5 °C. La nouaison et la croissance racinaire sont inhibées à des températures prolongées inférieures à 14 °C, et des dommages dus au froid peuvent survenir en dessous de 10 °C Note de bas de page 26 Note de bas de page 28.
Les tomates nécessitent une humidité constante et uniforme, surtout pendant la floraison et le développement des fruits Note de bas de page 28. Elles prospèrent dans des sols bien drainés, riches en matière organique, avec un pH compris entre 5,5 et 7,5. Les sols sableux, qui se réchauffent rapidement et sont bien drainés, sont idéaux en début de saison, tandis que les sols limoneux, qui retiennent mieux l'humidité et les nutriments, sont préférables en milieu et fin de saison Note de bas de page 28 Note de bas de page 26. Une protection contre le vent est essentielle, particulièrement au stade jeune, pour éviter les dommages physiques aux plants transplantés.
4. Biologie
4.1 Biologie reproductive
Les fleurs de la tomate cultivée contiennent à la fois les organes reproducteurs mâles et femelles, ce qui permet l'autopollinisation à l'intérieur d'une même fleur. Selon Kaul (1991) Note de bas de page 7, le stigmate peut rester réceptif de 1 jour avant l'anthèse jusqu'à 6 jours après celle-ci.
Les plants de tomate peuvent produire des fruits sans pollinisateurs, principalement grâce à la libération naturelle du pollen lorsque les anthères déhiscent (s'ouvrent) ou lorsque la fleur est agitée par le vent Note de bas de page 40. Bien que l'efficacité de la pollinisation soit améliorée par les visites d'insectes (augmentation de la nouaison de 7 à 70 %, selon les conditions environnementales), le vent demeure le principal vecteur dans les cultures en plein champ Note de bas de page 40. Une pollinisation efficace nécessite que les fleurs soient secouées, ce qui se produit naturellement sous l'effet du vent ou peut être provoqué par certains insectes pollinisateurs capables de faire vibrer leurs muscles de vol pour libérer le pollen Note de bas de page 40. D'après Toni et al. (2021) Note de bas de page 40, 77 espèces d'insectes dans le monde peuvent polliniser la tomate; toutes appartenant à l'ordre des Hyménoptères, incluant 16 espèces de bourdons bien identifiées.
Les conditions environnementales telles que la température élevée, l'ensoleillement et l'humidité peuvent affecter la production florale, la viabilité du pollen et le développement des fruits Note de bas de page 9. À des températures comprises entre 18 et 25 °C, le pollen reste viable pendant 2 à 5 jours Note de bas de page 7; toutefois, des températures supérieures à l'optimum réduisent à la fois la quantité de grains de pollen libérés et leur germination Note de bas de page 41 Note de bas de page 38, entraînant l'avortement des fleurs et la production de fruits parthénocarpiques Note de bas de page 37.
4.2 Sélection variétale et production de semences
En tant que culture majeure à l'échelle mondiale, la tomate fait l'objet d'efforts de sélection intensifs depuis le début du XXe siècle Note de bas de page 22 Note de bas de page 42.
Étant donné que la tomate est sensible à de nombreuses maladies, la résistance aux agents pathogènes constitue un objectif prioritaire de sélection. De nombreux gènes de résistance issus de tomates sauvages ont été introgressés dans le génome de la tomate cultivée Note de bas de page 43 Note de bas de page 44.
La qualité des fruits est un autre objectif majeur des programmes de sélection Note de bas de page 6. Les caractères recherchés comprennent la taille, la couleur, la forme, la fermeté, la maturation uniforme, la qualité nutritionnelle (par exemple, la teneur élevée en lycopène), la saveur, et la concentration en solides totaux (notamment pour l'industrie de la transformation). Des cultivars à longue durée de conservation pouvant être récoltés à un stade de maturité avancé ont été développés par sélection conventionnelle Note de bas de page 6,Note de bas de page 42 et par génie génétique Note de bas de page 45.
Plusieurs caractères ont été sélectionnés pour développer des cultivars adaptés à la récolte mécanique, notamment le port déterminé, une nouaison concentrée, un faible développement végétatif, et une maturation uniforme des fruits.
Depuis les années 1970, la production de tomates de serre et de tomates fraiches repose principalement sur des hybrides F1 Note de bas de page 42, et depuis 1990, les hybrides F1 sont largement utilisés pour les tomates de transformation (communication personnelle, Steven A. Loewen). Le développement de lignées mâles stériles a facilité la production de semences hybrides Note de bas de page 46 Note de bas de page 47. Toutefois, la production d'hybrides F1 repose encore largement sur l'émasculation manuelle, c'est-à-dire l'élimination des anthères chez le parent femelle pour éviter l'autopollinisation.
Le développement de cultivars commerciaux résistants aux stress abiotiques tels que la sécheresse, la salinité, les carences minérales ou les températures extrêmes s'est avéré difficile et demeure un défi en sélection conventionnelle Note de bas de page 6 Note de bas de page 48.
Le génome de la tomate a été entièrement séquencé en 2012 (The Tomato Genome Consortium (en anglais seulement)) Note de bas de page 49, et plusieurs pan-génomes représentant la diversité génétique de l'espèce ont été publiés (par exemple Gao et al. 2019 ; Zhou et al. 2022) Note de bas de page 50 Note de bas de page 51. Des génomes de référence ont aussi été établis pour 11 espèces sauvages Note de bas de page 47. Ces avancées ont permis d'accroître l'efficacité des programmes de sélection via la sélection assistée par marqueurs et la sélection génomique, et ouvrent la voie à la sélection basée sur l'édition génique ciblée Note de bas de page 52 Note de bas de page 47 et la domestication de novo Note de bas de page 53 Note de bas de page 54.
La tomate est transformable par Agrobacterium tumefaciens Note de bas de page 55, et de nombreuses lignées transgéniques ont été développées pour divers caractères Note de bas de page 56. Certaines lignées de tomates obtenues par recombinaison de l'ADN ont été autorisées à des fins alimentaires dans certains pays, y compris le Canada ; toutefois, leur commercialisation est restée très limitée. La plupart de ces lignées présentent une maturation retardée, et une lignée présente une résistance aux insectes Note de bas de page 57 Note de bas de page 58. Après une période de plus de 20 ans sans demande d'approbation commerciale, une tomate violette enrichie en anthocyanines a été autorisée aux États-Unis par l'USDA en 2022 et par la FDA en 2023 Note de bas de page 59 Note de bas de page 60.
4.3 Production et utilisation
Utilisation
En 2022, la tomate était le deuxième légume ou fruit le plus cultivé au Canada, avec une production commerciale de tomates fraîches atteignant 528 777 tonnes Note de bas de page 29. De ce volume, près de 294 000 tonnes (56 %) ont été produites en serre Note de bas de page 61. La production de tomates en serre au Canada a atteint 315 000 tonnes en 2023, dépassant celle des concombres (289,5 millions de kg) et des poivrons (169,9 millions de kg) Note de bas de page 62. La majorité des tomates cultivées en plein champ (92 %) est destinée à la transformation (jus, pâte, ketchup, etc.) Note de bas de page 61, tandis que les tomates destinées au marché frais sont principalement cultivées en serre. En 2022, presque toutes les tomates (97,6 %) ont été produites en Ontario, le reste étant cultivé au Québec et en Colombie-Britannique Note de bas de page 29.
Production en serre
Les tomates de serre représentent 35 % des ventes de légumes de serre au Canada, l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec étant les principales provinces productrices Note de bas de page 61. Les tomates sont généralement cultivées en systèmes hydroponiques et peuvent atteindre jusqu'à 12 mètres de hauteur grâce à des systèmes de palissage vertical. Les variétés courantes incluent les tomates cerises, les tomates raisins et les tomates beefsteak Note de bas de page 63. Le cycle de production dure généralement de 6 à 8 mois, avec contrôle du climat et lutte intégrée pour une production annuelle et une qualité constante Note de bas de page 63 Note de bas de page 61. Pour plus de détails sur la culture de la tomate en serre, consulter les ressources suivantes:
- Agriculture et Agroalimentaire Canada – (Profil de culture : tomate de serre au Canada, 2023) : Profil de la culture de la tomate de serre au Canada, 2023 (PDF)
- Gouvernement de l'Ontario – Cultures en serre
- Gouvernement de l'Alberta – Culture commerciale de la tomate en serre : Growing commercial Greenhouse Tomatoes (en anglais seulement)
- Gouvernement de la Colombie-Britannique – Production de légumes en serre : Greenhouse Vegetables Production (en anglais seulement)
Production en champ
Ce document porte principalement sur la production en champ. Les pratiques de culture en plein air de la tomate, y compris la transplantation, la fertilisation, l'irrigation, la récolte et la lutte antiparasitaire, sont décrites en détail dans les guides provinciaux. Par exemple :
- Gouvernement de l'Ontario – Publication 839F : Guide de production des cultures légumières en Ontario
- Gouvernement du Manitoba – Informations sur la production légumière: Production information on Vegetable Crops (en anglais seulement)
- Gouvernement de l'Alberta – Production commerciale de légumes dans les Prairies: Commercial Vegetable Production on the Prairies (PDF) (en anglais seulement)
- Gouvernement de la Colombie-Britannique – Guide de production légumière – Tomates: Vegetable Production Guide – Tomatoes (en anglais seulement)
En Ontario, les tomates sont généralement transplantées au champ entre le début et la fin mai, et récoltées à maturité 60 à 90 jours après la transplantation Note de bas de page 27. La vente des tomates fraiches débute généralement à la fin juillet et se poursuit jusqu'à la fin septembre ou jusqu'au premier gel, selon les dates de plantation, les années et les cultivars Note de bas de page 32.
L'utilisation de plastiques comme les paillis, les couvertures de rangs et les tunnels peut être avantageuse pour la culture de la tomate Note de bas de page 28 Note de bas de page 26.
Rotation des cultures
Les rotations recommandées incluent les haricots, les crucifères, les céréales, le maïs, les pois et le soya Note de bas de page 27. Il est déconseillé d'alterner avec d'autres cultures de la même famille (aubergines, poivrons), en raison de leur sensibilité aux mêmes maladies Note de bas de page 27 Note de bas de page 26 Note de bas de page 25.
Mauvaises herbes
De nombreuses dicotylédones et monocotylédones peuvent poser problème dans les champs de tomates en Ontario Note de bas de page 64.
La lutte contre les mauvaises herbes repose sur une approche intégrée utilisant des méthodes mécaniques, manuelles et chimiques Note de bas de page 26. L'utilisation de paillis de plastique est également courante en production de marché frais.
L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada tient à jour une base de données sur les herbicides homologués Note de bas de page 65. Référez-vous à cette base de données pour des informations à jour sur les produits enregistrés pour la lutte contre les mauvaises herbes dans les cultures de tomate. Certains herbicides peuvent être homologués uniquement dans certaines provinces.
Les herbicides peuvent être appliqués au sol avant la plantation, immédiatement après la plantation (prélevée) ou après l'émergence des plants et des mauvaises herbes (post-levée). Les ingrédients actifs sont présentés dans le tableau 1.
Tableau 1 : Ingrédients actifs homologués pour la lutte contre les mauvaises herbes dans les cultures de tomate (janvier 2024) Note de bas de page 65
| Ingrédient actif | Groupe d'herbicide / mode d'action | Mauvaises herbes ciblées |
|---|---|---|
| Metribuzin | Groupe 5 (inhibiteurs de la photosynthèse au photosystème II) |
|
| Trifluraline | Groupe 3 (inhibition de l'assemblage des microtubules) |
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| Napropamide | Groupe 15 (inhibiteurs de la division cellulaire) |
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| S-Métolachlore et énantiomère R | Groupe 15 (inhibiteurs de la division cellulaire) |
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| Isoxaflutole | Groupe 27 (inhibition de l'hydroxyphénylpyruvate dioxygénase) |
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| Carfentrazone-éthyle | Groupe 14 (inhibition de la protoporphyrinogène oxydase) |
|
| Sulfentrazone | Groupe 14 (inhibition de la protoporphyrinogène oxydase) |
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| Halosulfuron (Canyon) | Groupe 2 (inhibition de l'acétolactate synthase) |
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| Acide pélargonique | Groupe 26 |
|
4.4 Flux génétique pendant la production commerciale de semences et de fruits
Bien que la tomate soit principalement autogame, une pollinisation croisée naturelle entre variétés commerciales peut se produire au champ. Des taux d'allopollinisation variables ont été rapportés dans la littérature scientifique, allant de 0 à 15 %. Par exemple, Horneburg et Becker (2018) Note de bas de page 66 ont observé des taux d'allopollinisation compris entre 0,0 % et 5,2 % chez des plants espacés de 1 mètre, avec un effet marqué du cultivar et de l'environnement. La distance entre les plants, les caractéristiques variétales telles que la longueur du style, les conditions climatiques, la présence de pollinisateurs et la direction du vent influencent le niveau de pollinisation croisée naturelle Note de bas de page 67 Note de bas de page 68 Note de bas de page 7.
Le taux de pollinisation croisée diminue rapidement avec l'augmentation de la distance à la source de pollen Note de bas de page 69, et très peu de pollen viable est transféré au-delà de 30 m Note de bas de page 5. Au Canada, la production de semences de tomate certifiées doit respecter une distance d'isolement minimale de 30,5 m avec d'autres cultures de tomate (Association canadienne des producteurs de semences, Circulaire 6, 2017 – PDF) Note de bas de page 70.
S. lycopersicum n'est pas une espèce envahissante dans les habitats naturels au Canada. Par conséquent, le risque de flux génique entre les populations cultivées et des populations sauvages de S. lycopersicum est négligeable.
4.5 Tomate cultivée comme adventice
Caractère de mauvaise herbe
S. lycopersicum ne figure pas dans l'Arrêté de 2016 sur les graines de mauvaises herbes Note de bas de page 71. Elle n'est pas considérée comme une plante nuisible ou une adventice dans les écosystèmes aménagés au Canada, ni comme une espèce envahissante dans les écosystèmes naturels. Aucune mention de populations échappées significatives dans des environnements naturels au Canada n'a été trouvée.
Plants de tomate spontanés
La tomate est sensible au froid et est généralement détruite par le gel. Les gelées printanières éliminent souvent les plants de tomate spontanés, et rien n'indique que ceux-ci s'établissent durablement comme adventices au Canada. De plus, la tomate est très sensible à de nombreux herbicides Note de bas de page 72 Note de bas de page 73 de sorte que les traitements chimiques appliqués à la culture suivante éliminent habituellement tous les plants de tomate spontanés survivants.
Dormance des semences
Les graines de tomate présentent une dormance primaire durant leur développement Note de bas de page 74. Cette dormance peut être levée par diverses méthodes de pré-germination qui consistent à hydrater et déshydrater les graines de façon contrôlée, ou à leur appliquer différents traitements Note de bas de page 75 Note de bas de page 76. Les facteurs influençant la viabilité et la germination des graines de tomate ont été largement étudiés Note de bas de page 74 Note de bas de page 44 Note de bas de page 77 Note de bas de page 78. Toutefois, aucune étude n'a été trouvée sur la durée pendant laquelle les graines de tomate peuvent persister dans la banque de semences du sol, que ce soit dans l'environnement canadien ou ailleurs. En raison de la faible incidence et du faible impact des plants de tomate spontanés au Canada, les recherches et pratiques de gestion abordées dans les sections suivantes sont limitées.
4.5.1 Lutte culturale et mécanique
Réduire les pertes à la récolte permet de minimiser le nombre potentiel de plants spontanés. Les plants spontanés dans d'autres cultures peuvent facilement être contrôlés par des moyens mécaniques ou le désherbage manuel.
4.5.2 Lutte chimique
Aucun herbicide n'est actuellement homologué spécifiquement pour lutter contre les plants de tomate spontanés Note de bas de page 65. La tomate étant très sensible à de nombreux herbicides, les plants spontanés sont généralement éliminés lors des traitements appliqués à la culture suivante Note de bas de page 72 Note de bas de page 73.
4.5.3 Lutte intégrée contre les mauvaises herbes
La lutte intégrée combine des méthodes biologiques, mécaniques et chimiques pour gérer les populations de mauvaises herbes et maximiser le rendement économique. Il n'existe pas de stratégie spécifique de lutte intégrée contre les tomates spontanées. Ces dernières seront vraisemblablement éliminées par les programmes de lutte intégrée appliqués à d'autres espèces adventices.
4.6 Mouvement et dissémination
La façon dont les graines de tomate se dispersent est peu documentée par la littérature scientifique. La contribution des différents vecteurs à la dispersion des graines de S. lycopersicum reste largement indéterminée, bien qu'il soit probable que les graines soient disséminées par des animaux qui les consomment.
5. Espèces apparentées à Solanum lycopersicum
Toutes les espèces sauvages de tomate et les espèces étroitement apparentées sont originaires de l'ouest de l'Amérique du Sud et sont présentes dans divers écosystèmes, depuis le niveau de la mer jusqu'à des altitudes pouvant atteindre 4 000 mètres Note de bas de page 79 Note de bas de page 80. La classification taxonomique des tomates sauvages a varié selon les auteurs. Peralta et al. (2008) Note de bas de page 81 ont proposé la classification suivante pour la tomate cultivée, 12 espèces sauvages apparentées, et 4 espèces étroitement apparentées (voir aussi Knapp et Peralta 2016) Note de bas de page 82.
La section Lycopersicon du genre Solanum comprend:
- la tomate cultivée, S. lycopersicum, y compris S. lycopersicum var. cerasiforme (tomate cerise);
- 12 espèces sauvages apparentées:
- S. arcanum
- S. cheesmaniae
- S. chilense
- S. chmielewskii
- S. corneliomulleri
- S. galapagense
- S. habrochaites
- S. huaylasense
- S. neorickii
- S. pennellii
- S. peruvianum
- S. pimpinellifolium
Toutes sont endémiques de l'ouest de l'Amérique du Sud, de l'Équateur au nord de la Bolivie et du Chili, et 2 sont endémiques aux îles Galápagos. S. arcanum, S. corneliomulleri, S. huaylasense et S. peruvianum étaient auparavant regroupées sous une seule espèce: S. peruvianum Note de bas de page 81.
Les espèces les plus proches des tomates sauvages comprennent:
- 2 espèces de la section Juglandifolia de Solanum, distribuées en Colombie, Équateur et Pérou :
- S. juglandifolium
- S. ochranthum
- 2 espèces de la section Lycopersicoides de Solanum, présentes dans le sud du Pérou et le nord du Chili :
- S. lycopersicoides
- S. sitiens
5.1 Hybridation interspécifique et inter-générique
Des croisements réciproques sont possibles entre la tomate cultivée et les espèces sauvages de la section Lycopersicon, y compris:
- S. cheesmaniae Note de bas de page 83 Note de bas de page 84
- S. galapagense Note de bas de page 84 Note de bas de page 85
- S. habrochaites Note de bas de page 85
- S. pennellii Note de bas de page 85
- S. peruvianum Note de bas de page 85
- S. pimpinellifolium Note de bas de page 83 Note de bas de page 84 Note de bas de page 85 Note de bas de page 86
Des croisements avec S. arcanum Note de bas de page 86, S. neorickii Note de bas de page 84 ou S. chmielewskii Note de bas de page 83 Note de bas de page 84 peuvent être réalisés seulement si S. lycopersicum est utilisé comme parent femelle.
Les croisements avec S. chilense, S. corneliomulleri ou S. huaylasense en tant que parent mâle sont infructueux ou nécessitent un sauvetage d'embryons Note de bas de page 83 Note de bas de page 84 Note de bas de page 85. Les croisements avec S. lycopersicoides en tant que parent mâle sont possibles, mais il est impossible de croiser S. sitiens directement avec la tomate cultivée Note de bas de page 87.
5.2 Potentiel d'introgression génétique de Solanum lycopersicum vers des espèces apparentées
Les espèces sauvages apparentées à la tomate sont originaires d'Amérique du Sud et ne sont pas naturellement présentes au Canada. Par conséquent, l'introgression d'information génétique depuis S. lycopersicum vers les tomates sauvages est improbable au Canada.
Comme indiqué à la section 2.2, S. lycopersicum appartient à la famille des Solanacées. Les espèces adventices de cette famille comprennent Note de bas de page 88:
- S. americanum (morelle d'Amérique)
- S. carolinense (morelle de Caroline)
- S. dulcamara (morelle douce-amère)
- S. emulans (morelle noire de l'Est)
- S. elaeagnifolium (morelle jaune)
- S. interius (morelle de l'intérieur)
- S. nigrum (morelle noire)
- S. nitidibaccatum (morelle à baies luisantes)
- S. physalifolium (morelle à feuilles de coqueret)
- S. rostratum (morelle rostrée)
- S. sisymbriifolium (morelle à feuilles de sisymbre)
- S. Sarrachoides (morelle poilue)
- S. triflorum (morelle à 3 fleurs)
Des détails sur leur distribution et leur habitat au Canada sont fournis ci-dessous.
S. americanum est une espèce introduite en Colombie-Britannique et au Manitoba Note de bas de page 88. Il s'agit d'une espèce annuelle considérée comme rare au Canada Note de bas de page 89. Elle est désignée comme mauvaise herbe nuisible de niveau 3 au Manitoba Note de bas de page 90.
S. carolinense est une espèce introduite en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Écosse. C'est une espèce vivace que l'on retrouve dans les champs cultivés, les pâturages, les jardins, les pépinières, sur les rives, le long des routes et dans les zones perturbées Note de bas de page 91 Note de bas de page 92. Elle est classée comme mauvaise herbe nuisible interdite, classe 2, dans l'Arrêté de 2016 sur les graines de mauvaises, en vertu de la Loi sur les semences Note de bas de page 91.
S. dulcamara est une espèce introduite en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve Note de bas de page 88. Elle est aussi présente de manière sporadique au Manitoba Note de bas de page 88. C'est une espèce vivace que l'on trouve dans les sols humides, les champs cultivés, les pâturages, les jardins, les haies, les lisières, les rives, les forêts, les fossés, les bords de routes et les milieux perturbés Note de bas de page 89. Cette espèce est considérée comme une plante envahissante préoccupante en Colombie-Britannique Note de bas de page 93.
S. emulans est une espèce indigène de la Saskatchewan, du Manitoba, de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick, et une espèce introduite en Colombie-Britannique, au Québec et en Nouvelle-Écosse Note de bas de page 88. C'est une espèce annuelle que l'on retrouve dans les champs cultivés, les jardins, les rives, les forêts ouvertes, le long des routes et dans les zones perturbées Note de bas de page 89. Certaines populations de cette mauvaise herbe sont résistantes aux herbicides des groupes 2 et 22 Note de bas de page 94.
S. elaeagnifolium n'est actuellement pas présent au Canada Note de bas de page 95. Il est classé comme mauvaise herbe nuisible interdite de classe 1 dans l'Arrêté de 2016 sur les graines de mauvaises, en vertu de la Loi sur les semences Note de bas de page 95. Il figure aussi sur la Liste des organismes nuisibles réglementés par le Canada, établie en vertu de la Loi sur la protection des végétaux Note de bas de page 95.
S. interius est une espèce introduite en Saskatchewan Note de bas de page 88.
S. nigrum est une espèce introduite en Colombie-Britannique, en Ontario et en Nouvelle-Écosse Note de bas de page 88. Il s'agit d'une espèce annuelle que l'on trouve surtout dans les champs cultivés, les friches, le long des routes et dans les zones perturbées Note de bas de page 89. Elle est considérée comme une plante envahissante préoccupante en Colombie-Britannique Note de bas de page 93.
S. nitidibaccatum est une espèce introduite dans toutes les provinces sauf à l'Île-du-Prince-Édouard et au Labrador. Elle est également présente de manière sporadique à Terre-Neuve Note de bas de page 88.
S. physalifolium a été signalé au Canada, mais sa présence n'a pas été confirmée ou pourrait résulter d'une erreur d'identification Note de bas de page 88.
S. rostratum est une espèce introduite en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse Note de bas de page 88. C'est une espèce annuelle que l'on trouve occasionnellement dans les pâturages, les jardins, le long des routes et dans les milieux perturbés Note de bas de page 89.
S. sarrachoides est commun dans les provinces des Prairies et dans le sud de la Colombie-Britannique, mais rare ailleurs Note de bas de page 89. Il s'agit d'une espèce annuelle présente dans les champs cultivés, les jardins, les pâturages, le long des routes et dans les zones perturbées Note de bas de page 89. Elle est désignée comme mauvaise herbe nuisible de niveau 3 au Manitoba Note de bas de page 90et est considérée comme plante envahissante préoccupante en Colombie-Britannique Note de bas de page 93.
S. sisymbriifolium a été signalé en Ontario, mais sa présence n'a pas été confirmée ou pourrait résulter d'une erreur d'identification Note de bas de page 88.
S. triflorum est une espèce indigène de l'Alberta et de la Saskatchewan, et une espèce introduite en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario et au Québec Note de bas de page 88. Il s'agit d'une espèce annuelle que l'on trouve fréquemment dans les champs cultivés, les plaines sèches, les forêts ouvertes, le long des routes et dans les zones perturbées Note de bas de page 89. Elle est désignée comme mauvaise herbe nuisible de niveau 3 au Manitoba Note de bas de page 90.
Aucune publication n'indique que S. lycopersicum est capable de s'hybrider avec les espèces mentionnées ci-dessus. Bien qu'il existe une compatibilité sexuelle entre S. lycopersicum et certaines tomates sauvages (voir section 5.1), les croisements sont difficilement réalisables, même en conditions artificielles. Le risque d'introgression non intentionnelle d'information génétique de S. lycopersicum à des espèces plus éloignées est donc négligeable au Canada.
6. Interactions potentielles de S. lycopersicum avec d'autres organismes
Des renseignements sur la gestion des maladies et ravageurs de la tomate sont disponibles dans les publications provinciales (Gouvernement de la Colombie-Britannique 2024 Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta 2014 Note de bas de page 25; Perennia 2023 Note de bas de page 96; Gouvernement du Manitoba, sans date Note de bas de page 26; Gouvernement de l'Ontario 2024, Note de bas de page 27). Les maladies causées par divers champignons, oomycètes (voir tableau 2), bactéries (tableau 3), et virus (tableau 4) peuvent entraîner d'importantes pertes de rendement. Plusieurs variétés de tomate ont été sélectionnées pour tolérer certaines de ces maladies.
Les nématodes, y compris les nématodes à galles et les nématodes à lésions racinaires (voir tableau 5), peuvent endommager les racines des plants de tomate, nuisant à l'absorption des nutriments et favorisant d'autres infections. Ces parasites, combinés à la réduction de l'absorption d'eau et de nutriments, peuvent entraîner une baisse importante de productivité, notamment en Ontario Note de bas de page 97.
Les attaques d'insectes sur les plants de tomate dépendent largement des conditions environnementales. Une surveillance régulière et des mesures de lutte sont nécessaires durant la saison de culture pour protéger le rendement et la qualité. Certains ravageurs (voir tableau 6) peuvent tuer les plants ou accroître leur sensibilité aux maladies. Des ennemis naturels présents dans les champs de tomate peuvent contribuer à contrôler certains ravageurs comme les mineuses et les pucerons.
Se référer aux tableaux ci-dessous pour des exemples d'interactions de la tomate avec d'autres formes de vie:
- Tableau 2 : Champignons et oomycètes
- Tableau 3 : Bactéries
- Tableau 4 : Virus
- Tableau 5 : Nématodes
- Tableau 6 : Insectes
- Tableau 7 : Animaux
Abréviations utilisées dans les tableaux:
- CB – Colombie-Britannique
- AB – Alberta
- SK – Saskatchewan
- MB – Manitoba
- ON – Ontario
- QC – Québec
- NB – Nouveau-Brunswick
- NS – Nouvelle-Écosse
- ÎPÉ – Île-du-Prince-Édouard
- T.-N.-L. – Terre-Neuve-et-Labrador
Tableau 2 : Champignons et oomycètes
| Champignons et Oomycètes | Interaction avec la tomate (pathogène; symbiote ou organisme bénéfique; consommateur; transfert de gènes) | Présence au Canada | Référence(s) |
|---|---|---|---|
|
Anthracnose
|
pathogène | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Moisissure noire (pourriture des fruits par Alternaria)
|
pathogène | ON, AB | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25 |
|
Botrytis (pourriture grise)
|
pathogène | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Tache précoce
|
pathogène | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024)Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date)Note de bas de page 26; Abbasi et Weselowski (2014) Note de bas de page 98; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Flétrissement fusarien
|
pathogène | MB, ON | Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26 |
|
Mildiou tardif
|
pathogène | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Moisissure des feuilles
|
pathogène | ON | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64 |
|
Brûlure phytophthoréenne
|
pathogène | NS, ON | Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Oïdium
|
pathogène | ON, NS | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Tache septorienne des feuilles
|
pathogène | MB, NS, ON | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Flétrissement verticillien
|
pathogène | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Sclérotiniose (pourriture blanche)
|
pathogène | ON | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64 |
Tableau 3 : Bactéries
| Bactéries | Interaction avec la tomate (pathogène; symbiote ou organisme bénéfique; consommateur; transfert de gènes) | Présence au Canada | Référence(s) |
|---|---|---|---|
|
Chancre bactérien
|
pathogène | MB, ON, BC | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Tavelure bactérienne
|
pathogène | MB, ON, BC | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024)Note de bas de page 24 |
|
Tache bactérienne
|
pathogène | MB, ON, BC | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Perennia (2023) Note de bas de page 96; Abbasi et al. (2015) Note de bas de page 99 |
Tableau 4 : Virus
| Virus | Interaction avec la tomate (pathogène; symbiote ou organisme bénéfique; consommateur; transfert de gènes) | Présence au Canada | Référence(s) |
|---|---|---|---|
| Virus de la mosaïque du concombre (CMV) | pathogène | ON | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64 |
| Virus de la mosaïque de la tomate (ToMV) | pathogène | MB, ON | Gouvernement de l'Ontario (2024 )Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26 |
| Virus de la mosaïque du tabac (TMV) | pathogène | ON, BC | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24 |
| Virus de la flétrissure bronzée de la tomate (TSWV) Vecteur : thrips des fleurs de l'Ouest, Frankliniella occidentalis |
pathogène | MB, ON, BC | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Pitblado et al. (1990) Note de bas de page 100; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24 |
| Virus de la rosette annulaire du tabac (TRSV) | pathogène | ON | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64 |
| Virus rugueux brun de la tomate (ToBRFV) | pathogène | ON | Zhang et al. (2022) Note de bas de page 101 |
Tableau 5 : Nématodes
| Nématodes | Interaction avec la tomate (pathogène; symbiote ou organisme bénéfique; consommateur; transfert de gènes) | Présence au Canada | Référence(s) |
|---|---|---|---|
|
Nématodes à galles
|
consommateur | ON | Johnson et Potter (1980) Note de bas de page 102; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Nématodes à lésions
|
consommateur | répandu | Potter et Olthof (1977) Note de bas de page 103 |
Tableau 6 : Insectes
| Insectes | Interaction avec la tomate (pathogène; symbiote ou organisme bénéfique; consommateur; transfert de gènes) | Présence au Canada | Référence(s) |
|---|---|---|---|
|
Pucerons, incluant :
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Fausse-arpenteuse du chou
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Doryphore de la pomme de terre
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Ver de l'épi du maïs / ver de la tomate
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Noctuelles défoliatrices, incluant :
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Pyrale du maïs
|
consommateur | répandu | Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Altises, incluant :
|
consommateur | CB, MB, ON, QC | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
| Criquets et sauterelles | consommateur | répandu | Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25 |
|
Drosophile à ailes tachetées
|
consommateur | CB, MB, ON, QC, NS, ÎPÉ | Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Punaises, incluant :
|
consommateur | répandu (E. variolarius : CB, MB, ON, QC seulement) | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Punaise terne
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26 |
|
Sphinx du tabac
|
consommateur | MB, CB, ON, QC | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement du Manitoba (sans date) Note de bas de page 26; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
|
Sphinx à 5 taches
|
consommateur | CB, ON, QC | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64 |
|
Thrips des fleurs de l'Ouest
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Kirk et Terry (2003) Note de bas de page 104 |
|
Vers fil-de-fer, incluant :
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64; Gouvernement de l'Alberta Note de bas de page 25 |
Tableau 7 : Animaux
| Animaux | Interaction avec la tomate (pathogène; symbiote ou organisme bénéfique; consommateur; transfert de gènes) | Présence au Canada | Référence(s) |
|---|---|---|---|
|
Animaux herbivores, incluant :
|
consommateur | répandu | |
|
Oiseaux frugivores facultatifs
|
consommateur | répandu | Birds Academy (2021) Note de bas de page 105 |
| Oiseaux insectivores | organisme bénéfique | répandu | |
|
Acariens, incluant :
|
consommateur | répandu | Gouvernement de l'Ontario (2024) Note de bas de page 64 ; Gouvernement de la Colombie-Britannique (2024) Note de bas de page 24; Gouvernement de l'Alberta (2014) Note de bas de page 25; Perennia (2023) Note de bas de page 96 |
| Limaces | consommateur | répandu | Kazak et al. (2015) Note de bas de page 106 |