Ditylenchus destructor - Nématode de la pourriture des racines Thorne

Ditylenchus destructor, le nématode de la pourriture des racines (aussi appelé nématode de la pomme de terre), est un minuscule nématode pouvant causer d’importants dommages aux parties souterraines (racines, tubercules, bulbes) des cultures hôtes, notamment les pommes de terre, les betteraves à sucre, les carottes et l’ail.

Le nématode de la pourriture des racines peut réduire le rendement des récoltes hôtes, en plus de causer des dommages supplémentaires pendant l’entreposage. Bien que ce nématode ne présente aucun risque pour la santé humaine, il peut avoir une incidence sur le commerce international de certains produits (surtout les pommes de terre).

Distribution

Au Canada, le nématode de la pourriture des racines (aussi appelé nématode de la pomme de terre) est un ravageur réglementé justiciable de quarantaine, en vertu de la Loi sur la protection des végétaux, appliquée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). On a décelé sa présence dans certaines parties du Canada, aux États‑Unis, au Mexique, en Afrique, en Asie, en Europe, en Océanie et en Amérique du Sud.

Le nématode, qui se déplace lentement par lui‑même, se dissémine principalement par le biais de végétaux infestés (par exemple, les tubercules des pommes de terre, les porte‑greffes, les rhizomes et les bulbes, surtout ceux des iris). La terre infestée qui se colle sur le matériel de plantation, la machinerie et les véhicules peut également transporter le nématode. Par ailleurs, l’irrigation ou les inondations peuvent contribuer au déplacement du ravageur sur de courtes distances.

Détection et diagnostic

Il est rare que des signes de la présence du nématode de la pourriture des racines apparaissent en surface. Des plants de pommes de terre gravement infestés peuvent être de plus petite taille et avoir des feuilles enroulées, décolorées et plus petites.

L’infestation des bulbes d’iris et de tulipes a tendance à commencer à la base. Elle cause l’apparition de lésions grises et noires qui se propagent vers le haut. Les racines noircissent et les feuilles, dont les bouts jaunissent, ne poussent pas beaucoup.

On peut voir les débuts de l’infection chez les pommes de terre en enlevant la pelure. On aperçoit alors des taches blanc cassé qui, plus tard, s’agrandiront, fonceront et prendront une texture farineuse. Des tubercules gravement atteints peuvent présenter de petites dépressions. Leur peau peut être fendue, ridée et détachée de la chair sous jacente à certains endroits, en plus de passer d’une couleur grisâtre au brun foncé ou au noir.

Contrairement à d’autres espèces de nématodes, le nématode de la pourriture des racines ne profite pas d’un stade de réserve de protection et est incapable de survivre pendant de longues périodes de dessiccation (déshydratation). Par conséquent, le ravageur n’est un phytoparasite important que dans des conditions fraîches et humides. Le nématode hiverne en se nourrissant de restants de débris végétaux ou en demeurant dans la terre (adultes et larves), où il peut se multiplier en se nourrissant d’un grand éventail d’autres végétaux hôtes. Le nématode peut également hiverner sous forme d’oeufs.

Hôtes

La pomme de terre constitue l’hôte principal, mais le nématode peut également s’attaquer à d’autres cultures, notamment :

  • les iris;
  • les carottes;
  • les dahlias;
  • l’ail;
  • les glaïeuls;
  • les oignons;
  • les betteraves à sucre;
  • les patates douces;
  • les tulipes.

Au moins 90 espèces de cultures ou de mauvaises herbes (comme le pissenlit, le plantain et la menthe) servent d’hôtes. On sait également que le nématode se nourrit d’un éventail similaire de champignons du sol.

Meilleures pratiques de gestion

Une fois établis, le nématode de la pourriture des racines est presque impossible à éradiquer, car il peut survivre sur une vaste gamme d’autres hôtes et champignons du sol.

Bien qu’une nouvelle génération de ce nématode voit le jour pour chaque nouvelle culture hôte, les mesures qui suivent peuvent être prises pour aider à réduire la population de nématodes au fil du temps et lutter contre ce ravageur :

  • Éviter de déplacer la terre et les débris végétaux pouvant être infestés vers d’autres terres agricoles au moyen de machinerie, d’équipement ou d’outils agricoles partagés.
  • Nettoyer et désinfecter tout équipement avant de se rendre dans une nouvelle exploitation agricole ou un autre champ.
  • Faire en sorte que tous les véhicules de transport commercial soient exempts de terre et de débris végétaux.
  • Planter des pommes de terre de semence certifiées dans des terres déclarées exemptes du nématode.
  • Éviter de toujours planter les mêmes espèces dans les mêmes champs et effectuer une rotation avec des cultures non hôtes.
  • Lors du lavage des cultures, empêcher les fuites de débris végétaux, d’eau et de terre.
  • Entreposer séparément les cultures, c’est‑à‑dire par champ.
  • Planter des cultures‑abris dans les champs qui ne sont pas utilisés pour éviter le déplacement de terre par l’eau et le vent.
  • Poser des haies ou des barrières de gazon entre les champs et le long des routes.

Réglementation

Si la présence du nématode de la pourriture des racines (aussi appelé nématode de la pomme de terre) est décelée, il faut prendre immédiatement des mesures de réglementation pour contenir toute propagation possible. Ce nématode est un ravageur réglementé justiciable de quarantaine au Canada. Toute infestation soupçonnée doit être signalée immédiatement à un bureau local de l’ACIA.