Recommandations du Comité consultatif international sur la lutte contre la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Île-du-Prince-Édouard, 2022

Remerciements

La visite du Comité consultatif international à l'Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) entre le 12 et le 20 août 2022 a nécessité beaucoup d'organisation et de préparation, et le Comité aimerait souligner les efforts et l'efficacité des personnes qui y ont participé au Canada et à l'Î.-P.-É.

Sur cette page

Liste des abréviations

AAC
Agriculture et Agroalimentaire Canada ;
ACIA
Agence canadienne d'inspection des aliments
CMP
Commission des mesures phytosanitaires
EFSA
Autorité européenne de sécurité des aliments
OEPP
Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes
IDE
Immunité déclenchée par des effecteurs
SIG
Système d'information géographique
Comité
Comité consultatif international
CIPV
Convention internationale pour la protection des végétaux
NIMP
Normes internationales pour les mesures phytosanitaires
KASP
PCR spécifique d'allèles compétitifs
NAPPO
Organisation nord-américaine pour la protection des végétaux
T.-N.-L.
Terre-Neuve-et-Labrador
NLR
Protéines de liaison aux nucléotides avec des répétitions riches en leucine
ONPV
Organisation nationale de la protection des végétaux
NKPT
Nématode à kyste de la pomme de terre
PCR
Réaction en chaîne de la polymérase
Î.-P.-É.
Île-du-Prince-Édouard
ZE
Zone exempte d'un organisme nuisible
LCQ
Locus de caractères quantitatifs
ARN
Acide ribonucléique
NRMP
Normes régionales pour les mesures phytosanitaires
SASA
Science & Advice for Scottish Agriculture
USDA
Département de l'Agriculture des États-Unis

Listes de figures

Liste des tableaux

Préface

En juillet 2022, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a demandé l'aide d'un comité d'experts internationaux pour obtenir des conseils scientifiques indépendants sur la gestion et le contrôle de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.). Le comité était composé de membres qui possèdent une expertise technique importante dans leurs domaines respectifs, notamment en matière d'application des normes phytosanitaires internationales pertinentes pour lutter contre cette maladie.

La portée du travail du Comité était axée sur la formulation de recommandations concernant la désignation de l'Î.‑P.‑É. comme zone exempte de la galle verruqueuse dans les régions où la présence de cet organisme nuisible n'est pas connue.

Les activités prévues et la portée du travail du Comité comprenaient les éléments suivants :

  • un groupe de ressources canadiennes (indiquées ci-dessous) devait communiquer des informations pertinentes et orienter les membres du Comité;
  • les membres du Comité devaient se rendre à l'Î.‑P.‑É. à l'été 2022 pour constater directement les types de culture de pommes de terre pratiqués sur l'île et comprendre comment l'organisme nuisible de la galle verruqueuse est géré depuis sa détection sur l'île.
  • Le Comité devait formuler des recommandations dans un rapport détaillé et les présenter au groupe de ressources canadiennes concernant les possibilités d'établir dans l'immédiat les désignations spécifiques relatives aux organismes nuisibles qui sont définies dans les directives de la CIPV (c.‑à‑d. zones exemptes d'organismes nuisibles, endroits exempts d'organismes nuisibles, sites de production exempts d'organismes nuisibles) à l'égard de la galle verruqueuse dans certaines parties de l'Î.-P.-É.. Il devait entre outre, le cas échéant, déterminer le travail et les renseignements nécessaires pour l'établissement de ces désignations dans l'avenir ;
  • La formulation d'une demande aux membres du Comité pour qu'ils demeurent disponibles à participer à des consultations après l'achèvement de leur travail.

Une deuxième étape possible du travail pour le Comité consistait à effectuer un examen de la situation plus générale de la galle verruqueuse à l'Î.‑P.‑É. en tenant compte des mesures actuelles et antérieures de contrôle de la galle verruqueuse en vue de formuler des recommandations additionnelles, comme le maintien des désignations d'organismes nuisibles et l'apport de modifications possibles aux procédures d'échantillonnage et de confirmation du Plan national de lutte à long terme contre la galle verruqueuse de la pomme de terre.

Un groupe de personnes-ressources canadiennes a été mis sur pied pour informer le Comité d'experts de la portée de son travail, fournir la documentation de référence initiale, répondre aux questions qui pourraient être soulevées à tout moment pendant le travail du Comité, superviser le travail du Comité, examiner les rapports préliminaires, le cas échéant, et suivre l'avancement général du travail.

Un expert du département de l'Agriculture des États-Unis a été invité à participer aux activités du Comité consultatif international à titre d'observateur.

Le Comité consultatif international (le Comité) a été formé à la fin de juillet 2022, composé des membres suivants :

  • Wellcome Ho, Ph. D., scientifique principal, ministère des Industries primaires (Nouvelle-Zélande) ;
  • Iain Kirkwood, Ph. D., directeur technique, Pommes de terre Nouvelle-Zélande Inc. (Nouvelle-Zélande) ;
  • Rodney Martin, chef de l'Inspection de la santé des végétaux de pomme de terre et de la certification des pommes de terre de semence, ministère de l'Agriculture, de l'Environnement et des Affaires rurales (DAERA) (Irlande du Nord) ;
  • Silke Steinmöller, Ph. D., scientifique principal, Institut national et international JKI de protection des végétaux (Allemagne) ;
  • Theo van der Lee, Ph. D., scientifique principal en phytopathologie moléculaire, Université et recherche de Wageningen (Pays-Bas).

Les membres du Comité ont visité l'Î.‑P.‑É. du 14 au 20 août 2022 pour avoir une vue d'ensemble de la situation actuelle. Ils ont participé à des visites de champs et discuté avec différents intervenants et chercheurs.

Des documents additionnels ont été mis à la disposition des membres du Comité en prévision de leur visite. Des renseignements supplémentaires ont été fournis après la visite.

Le Comité a recueilli et évalué tous les renseignements fournis et ses conclusions générales sont résumées dans le présent rapport. Le présent rapport reflète donc l'opinion des experts indépendants membres du Comité consultatif international concernant la situation de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.-P.-É., les pratiques de gestion actuelles et les améliorations possibles, et présente une évaluation des possibilités que des statuts phytosanitaires désignant des zones, des endroits ou des lieux exempts de la galle verruqueuse soient établis pour l'Î.-P.-É.

Décembre 2022

Résumé

La galle verruqueuse est une maladie de la pomme de terre causée par le champignon terricole Synchytrium endobioticum qui est frappée de quarantaine à l'échelle mondiale. Cette maladie a été découverte pour la première fois à l'Île-du-Prince-Édouard en 2000, puis des cas récurrents ont été détectés dans d'autres champs infectés à des intervalles de quelques années, notamment en 2021 et en 2022. Un Comité consultatif international (le Comité) a été chargé de formuler des recommandations pour spécifier les désignations d'organismes nuisibles qui sont définies dans les directives de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) (c.‑à‑d. zones exemptes d'organismes nuisibles, endroits exempts d'organismes nuisibles, sites de production exempts d'organismes nuisibles) à l'égard de la galle verruqueuse à l'Î.-P.-É.

Le Comité s'est rendu à l'Î.‑P.‑É. du 14 au 20 août 2022 pour comprendre comment la maladie de la galle verruqueuse était gérée à l'Î.‑P.‑É. et a rencontré divers intervenants et chercheurs. Compte tenu de la présence limitée de l'agent pathogène, le Comité estime que la majeure partie de l'Î.-P.-É. qui est située en dehors des champs réglementés serait une zone exempte (ZE) de l'organisme nuisible S. endobioticum. Il a recommandé plusieurs mesures pour le maintien du statut phytosanitaire de zone exempte de l'organisme nuisible :

  1. Il faudrait établir deux zones de contrôle de la biosécurité autour de deux régions (codées par la lettre H et les grappes A, C, D, K, M et N) où des infestations de galle verruqueuse ont été découvertes, car le risque de propagation de l'agent pathogène dans ces régions est jugé moyen à élevé. La limite exacte de la zone exempte de l'organisme nuisible de la galle autour de ces zones devrait tenir compte de facteurs de risque comme l'utilisation antérieure des terres, la propriété des terres et l'élimination historique de déchets de pommes de terre, et devrait être établie par l'ACIA de concert avec les intervenants dont ceux de l'industrie de la pomme de terre de l'Î.‑P.‑É.
  2. L'industrie devrait passer le plus tôt possible à la culture uniquement de variétés résistantes à l'intérieur des zones de contrôle.
  3. Toute la machinerie et l'équipement agricoles devraient être nettoyés selon des normes élevées avant de sortir des zones réglementées ou des zones de contrôle. L'ACIA devrait s'assurer de l'absence de résidus de sol sur l'équipement après son nettoyage.
  4. Aucune pomme de terre de semence produite dans les zones de contrôle ne doit être plantée dans la zone exempte de l'organisme nuisible.
  5. Les déplacements de pommes de terre non transformées des zones de contrôle vers la zone exempte de l'organisme nuisible devraient être évalués en fonction des risques et, au besoin, des mesures d'atténuation devraient être mises en place.
  6. Un programme de diagnostic et de surveillance devrait être mis en place pour assurer le suivi continu des zones exemptes de l'organisme nuisible, qui comprend notamment l'analyse des résidus de sol.

Par ailleurs, une liste de recommandations visant à améliorer la gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre a été fournie et peut être résumée comme suit :

  1. Modifier les mesures de contrôle dans les champs restreints, comme s'abstenir de planter des pommes de terre (ou d'autres plantes pour la replantation) pendant au moins 20 ans dans les champs indexés.
  2. Réviser les zones tampons et peut -être les élargir au-delà de la définition actuelle des champs adjacents. Seules des variétés résistantes doivent être cultivées dans les zones tampons.
  3. Améliorer les méthodes de surveillance, notamment en ajustant l'intensité de l'échantillonnage en fonction de la catégorie du champ, de l'utilisation finale de la culture ou de la destination de la culture, et en inspectant les bacs de tri pour les tubercules infectés qui présentent des symptômes subtils.
  4. Améliorer les méthodes de détection, notamment en intégrant des analyses des résidus de sol dans le programme de surveillance ; et en effectuant des analyses moléculaires et des examens microscopiques des spores dormantes dans les échantillons de sol.
  5. Améliorer la sensibilité de détection, notamment en mettant à disposition un plus grand nombre d'images représentant différents niveaux d'expression de la maladie, et en utilisant des tubercules infectés imprimés en 3D pour tester la sensibilité de détection.
  6. Améliorer le système de retraçage, notamment en intégrant des données de surveillance et de diagnostic dans le Système d'information géographique (SIG) existant pour permettre une évaluation approfondie des risques des champs infectés et un retraçage efficace.
  7. Déterminer les variétés qui sont résistantes à la galle verruqueuse aux fins de la gestion de la maladie, notamment en effectuant une sélection normalisée de variété de pommes de terre et de matériel de multiplication pour améliorer la résistance à la galle verruqueuse, en dressant une liste des variétés de pommes de terre qui présentent une résistance efficace et en formulant des recommandations sur l'utilisation de variétés de pommes de terre résistantes dans le cadre des stratégies de contrôle.
  8. Améliorer la gestion des déchets, notamment en cessant d'utiliser le digestat issu d'installations de digestions anaérobies ou d'autres déchets de transformation dans les champs agricoles.
  9. Améliorer les communications et les partenariats, notamment en mettant en place une plateforme de communication pour plusieurs acteurs pour permettre aux organismes, aux intervenants et à l'industrie de discuter des enjeux et d'explorer des possibilités.

Introduction

La galle verruqueuse de la pomme de terre est une maladie causée par Synchytrium endobioticum, un champignon terricole de type biotrophe obligatoire. Dans la plupart des régions du monde, le champignon est considéré comme un organisme nuisible de quarantaine dont l'introduction et la propagation sont interdites. Sa distribution actuelle est principalement limitée aux régions aux climats plus froids, notamment de nombreux pays européens, ainsi qu'à certaines parties de la Russie et de la Turquie. La présence connue de l'organisme nuisible sur d'autres continents est limitée, mais elle comprend la Nouvelle-Zélande, certaines parties de la Chine et de l'Inde, l'Afrique du Sud, la Tunisie, le Pérou, les îles Malouines et la Bolivie. En Amérique du Nord, on sait que S. endobioticum n'est présent qu'à Terre-Neuve-et-Labrador et à l'Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É).

La lutte de l'Î.‑P.‑É. contre la galle verruqueuse est très récente comparativement à celle livrée dans d'autres régions. La galle verruqueuse a été signalée au Canada dès 1909 dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.), mais le premier signalement de la maladie à l'Î.-P.-É. remonte à 2000 et concernait un seul champ. On ignore l'événement précis qui a mené à l'introduction de la galle verruqueuse à l'Î.‑P.‑É., car il y eu plusieurs possibilités d'introduction à partir des régions où la galle verruqueuse est apparue. En raison de la proximité et des antécédents en matière de commerce, de voyage et d'immigration entre Terre-Neuve et l'Î.-P.-É., la probabilité d'exposition à la galle verruqueuse est plus élevée à Terre-Neuve comparativement à d'autres sources. Il est probable que plusieurs endroits de l'Î.‑P.‑É. (et d'autres provinces de l'est du Canada) auraient pu être exposés à la galle verruqueuse et qu'elle aurait pu s'établir dans certains jardins potagers. La galle verruqueuse a souvent été détectée dans des potagers en Europe et à Terre-Neuve. Il est possible de relier quelques sites infestés différents de l'Î.‑P.‑É. à l'emplacement d'un ancien potager ou d'une installation d'entreposage de pommes de terre, considérés comme des sources possibles d'infection dans certains cas.

De récentes études génétiques moléculaires et la génomique comparative montrent que tous les isolats provenant du Canada (T.-N.-L. et Î.-P.-É.) sont extrêmement semblables (Vossenberg et coll., 2022). Bien que différents pathotypes aient été identifiés (pathotypes 2 et 6 à T.-N. et pathotypes 6 et 8 à l'Î.-P.-É.), ils sont génétiquement étroitement liés et peuvent être retracés à la même origine. Cela appuie l'hypothèse selon laquelle la galle verruqueuse de la pomme de terre pourrait avoir été introduite à l'Î.‑P.‑É. dans les années antérieures par des pommes de terre qui avaient été plantées dans des potagers. Les champs de production commerciale n'ont apparemment pas été touchés, car aucune infection n'a été signalée, même si une surveillance de la galle verruqueuse a été effectuée périodiquement dans l'est du Canada pendant de nombreuses décennies. Un programme de certification des pommes de terre de semence est en place au Canada depuis le début des années 1900 et des programmes officiels ont été lancés en 1918 au Nouveau-Brunswick et à l'Île-du-Prince-Édouard. Au début des années 1990, le gouvernement du Canada a lancé un programme de recouvrement des coûts qui comprenait des inspections des champs de pommes de terre de semence. Cette situation a peut-être entraîné un changement dans le pourcentage des cultures de pommes de terre qui sont destinées à être certifiées comme pommes de terre de semence dans certaines provinces, notamment à l'Î.-P.-É. En 1992, les producteurs de l'Î.-P.-É. ont inscrit 23 681 ha pour la certification de semences. Avec le temps, certaines fermes de pommes de terre ont délaissé la production de pommes de terre de semence pour se spécialiser dans la production de pommes de terre de consommation ou de transformation. Au moment où la galle verruqueuse a été détectée en 2000, la superficie admise pour la certification des semences avait été réduite à 7 098 ha. En 2022, la superficie inscrite pour la certification des pommes de terre de semence était de 5 580 ha. Cependant, il n'est pas inhabituel que des pommes de terre de semence inscrites pour la certification soient vendues comme pommes de terre de consommation (de table) ou moins souvent comme pommes de terre de transformation. Il y a une forte densité de fermes de pommes de terre à l'Î.‑P.‑É., surtout dans la zone de production centrale, mais il n'y a pas de zones désignées ou protégées pour la production exclusive de pommes de terre de semence. Aujourd'hui, la majorité des fermes de pommes de terre de l'Î.‑P.‑É. continuent de produire quelques acres de pommes de terre de semence, généralement pour leur propre usage. Ces fermes produisent souvent des pommes de terre pour la consommation et des pommes de terre de semence dans le même système de production. En 2022, 142 « unités de production » de pommes de terre de semence étaient enregistrées auprès de l'ACIA à l'Î.‑P.‑É. dans le cadre du Programme national de certification des pommes de terre de semence de l'ACIA. Lorsque des mesures de biosécurité sont en place pour séparer des « unités », un producteur a la possibilité d'entrer plusieurs « unités de production ».

À l'Î.-P.-É., le passage de la production de pommes de terre de semence à celle de pommes de terre de transformation a été encouragé par le développerment des usines de transformation sur l'île. Cavendish a acquis une usine de transformation déjà existante en 1980, puis a construit une deuxième usine en 1996. Par le passé, une autre usine de transformation (McCains French fry) à Borden ('Î.-P.-É.) a été en activité pendant environ 20 ans et a fermé ses portes en octobre 2014. À Souris, se trouve AgraWest Foods Ltd, une usine fabriquant des produits de pommes de terre déshydratés (granulés, flocons, etc.) qui existe depuis 1997. Un nombre important d'installations d'emballage de pommes de terre sont réparties dans différentes régions de l'Î.‑P.‑É. (environ 55 installations).

Dans l'ensemble, la superficie consacrée à la culture de la pomme de terre a diminué à l'Î.-P.-É. L'année 1999, qui fut l'année la plus productive, comptait 46 000 ha ensemencés et 44 500 ha récoltés, alors que chaque année depuis 2010, on recense environ 35 000 ha ensemencés. Environ 62 % de la production de pommes de terre de l'Î.‑P.‑É. se trouve dans le comté de Prince, 22 % dans le comté de Queens et 16 % dans le comté de Kings. Le volume de production le plus important provient de la « zone de production centrale » de l'Î.‑P.‑É., la région entre Charlottetown et Summerside.

La première identification de la galle verruqueuse de la pomme de terre en 2000 a donné lieu à la mise en place d'une série de politiques réglementaires pour contrer la maladie :

  • Réponse de l'ACIA à l'enquête en 2000
  • Plan de travail opérationnel pour 2000
  • L'établissement par l'ACIA d'une zone exempte de l'organisme nuisible en 2001
  • Plan de gestion phytosanitaire de 2001 de l'ACIA à l'égard de la galle verruqueuse de la pomme de terre
  • Plan de travail opérationnel triennal de 2001 pour contrer la galle verruqueuse de la pomme de terre (versions de juillet 2001, novembre 2002 et janvier 2003)
  • Plan canadien de lutte à long terme contre la galle verruqueuse de la pomme de terre de 2005 (mis à jour en 2009)

Au cours de la période de 2001 à 2004, en plus des activités d'échantillonnage de sol menées dans le cadre du Plan de travail opérationnel triennal pour contrer la galle verruqueuse de la pomme de terre, l'ACIA a mené un programme de surveillance visuelle (marche dans les champs après la récolte) des champs consacrés à la production de pommes de terre à l'époque à l'échelle de l'île. Au cours de la même période, un programme d'échantillonnage des résidus de sol (1 kg de sol par lot de semences) a également été entrepris dans les fermes de pommes de terre de semence. Ces efforts ont fourni une base de référence pour la surveillance de l'île, même si la galle verruqueuse a été depuis détectée à d'autres endroits.

Les détections relevées depuis 2000 ont été retracées et regroupées, et cinq grappes distinctes de foyers d'éclosions n'ont pu être sciemment reliées entre elles par les champs indexés. La source possible d'infection pour chacune des grappes est souvent inconnue, tout comme le moment de l'introduction de l'organisme nuisible. Par conséquent, selon les connaissances actuelles fondées sur une méthode de recherche rétrospective sur 10 ans, il ne semble pas y avoir de source commune d'infection entre les grappes. Il est possible qu'avec un prolongement des enquêtes au-delà de 10 ans, avec des dossiers fiables sur l'utilisation antérieure des terres – en particulier dans le secteur commercial (transformation et consommation), des liens entre les grappes pourraient apparaître, p. ex., sous forme d'utilisation commune des terres en raison de la location de terres, le crédit-bail, le partage ou l'échange. Depuis 2006, le nombre de fermes productrices de pommes de terre à l'Î.-P.-É. est passé de 330 à 175 en 2021, ce qui a entraîné l'échange de champs entre les propriétaires fonciers, les agriculteurs et les sociétés ; environ 96 % de ces fermes sont des fermes familiales. La Lands Protection Act a imposé des limites à la propriété des terres agricoles. Les particuliers étaient limités à 1 000 acres et les sociétés, à 3 000 acres. Si les producteurs de pommes de terre ont besoin de plus d'acres pour atteindre leurs objectifs de production, ils devront peut-être louer, échanger ou partager des champs. Cela pourrait augmenter le nombre de producteurs de pommes de terre qui utilisent les mêmes champs au fil du temps.

Le statut phytosanitaire de S. endobioticum à l'Î.‑P.‑É. a été défini comme étant celui d'un organisme nuisible présent, non largement répandu et faisant l'objet d'un contrôle officiel, car il n'y avait aucun signe de propagation prolongée de l'organisme nuisible d'après les inspections et les analyses de sol. Par conséquent, le reste de l'Î.‑P.‑É. a été considéré comme une zone exempte de S. endobioticum, conformément aux versions en vigueur de la NIMP 4 (Exigences pour l'établissement de zones indemnes) et de la NIMP 8 (Détermination de la situation d'un organisme nuisible dans une zone) à ce moment‑là. Des activités de surveillance générale ont été menées dans la zone exempte de l'organisme nuisible, notamment des inspections de tubercules classifiées dans le cadre du Programme national de certification des pommes de terre de semence de l'ACIA, des inspections de produits finis aux fins de la classification en application du programme alimentaire de l'ACIA, ou des inspections de classification des tubercules à des fins d'exportation. D'autres activités de surveillance générale ont été menées par la province, p. ex., des inspections de tubercules non classifiés dans le cadre du programme d'assurance-récolte ou des inspections visuelles en raison des pratiques agricoles commerciales de l'industrie et des activités des transformateurs. Entre 2004 et 2014, les activités d'échantillonnage de sol pour le dépistage de la galle verruqueuse se sont limitées aux activités prévues dans le plan de gestion phytosanitaire pour les champs restreints seulement. Aucune activité d'échantillonnage de sol n'a eu lieu dans les champs non restreints avant 2015, après l'enquête de référence qui s'est échelonnée de 2001 à 2004. En 2015, l'USDA a publié un décret fédéral établissant les exigences pour les pommes de terre provenant de la province de l'Î.-P.-É. (zones non restreintes), notamment une analyse de sol obligatoire (effectuée par l'ACIA) pour les champs de pommes de terre de semence après la récolte de la culture destinée à l'exportation. L'échantillonnage a varié de 1 417 à 284 échantillons par année entre les campagnes agricoles de 2014 et de 2021, selon le volume des échanges commerciaux aux États-Unis et les exigences réglementaires américaines. Certains champs ont été testés plus d'une fois au cours de cette période, car ils ont été désignés comme étant des champs dédiés à la production de pommes de terre destinées à l'exportation aux États-Unis dans le cadre d'un cycle de rotation culturale de trois ans. Les taux d'échantillonnage ont été calculés conformément à la définition de la « méthode B » des lignes directrices canado-américaines sur les nématodes à kyste de la pomme de terre. Dans le cadre des activités de surveillance et d'analyse, d'autres éclosions ont été détectées au cours des années suivantes. Les exigences américaines en matière d'analyse de sol ont permis de détecter la galle verruqueuse de la pomme de terre dans deux champs de pommes de terre de semence non restreints en 2020. Lors de l'inspection des cultures de 2020 produites dans ces champs, aucun tubercule symptomatique n'a été trouvé, ce qui est normal, car seuls de faibles niveaux d'infection ont été détectés dans les échantillons de sol. La source de l'infection demeure indéterminée, car aucun lien n'a été établi avec les emplacements des fermes ou les aires d'entreposage des pommes de terre. La même année, l'ACIA a établi un programme national d'échantillonnage de sol qui comprenait l'Î.-P.-É. en 2020, mais pas en 2022. À l'Î.-P.-É., 178 échantillons de sol ont été prélevés en 2020 dans huit champs non restreints.

En 2021 et 2022, on a constaté que les champs étaient infestés, bien que ces champs aient été échantillonnés et inspectés pendant quelques années et qu'on les croyait exempts de la galle verruqueuse; cela a soulevé des doutes sur l'efficacité des mesures de gestion en place. La galle verruqueuse a été détectée dans quatre champs de trois fermes distinctes au cours de deux campagnes agricoles consécutives. Ces détections ont suivi directement les deux détections de galle verruqueuse dans des champs non restreints d'une ferme de production de pommes de terre de semence en 2020. Des découvertes ultérieures ont été faites par échantillonnage de sol dans le cadre des enquêtes de retraçage menées en février et en juillet 2022.

Par la prise de l'Ordonnance sur la galle verruqueuse de la pomme de terre de novembre 2021, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a considéré que l'Î.-P.-É était un endroit infecté par la galle verruqueuse.

Une fois l'arrêté ministériel en place, l'ACIA a retiré le statut phytosanitaire de zone exempte de l'organisme nuisible qui avait été attribué aux champs non restreints de l'Î.‑P.‑É. L'arrêté ministériel a permis d'établir une zone réglementée contiguë et des activités de gestion et d'atténuation de la galle verruqueuse dans les champs non restreints de l'Î.‑P.‑É. Le plan de gestion demeure en place pour les champs restreints de l'Î.-P.-É.

Un comité consultatif international formé d'experts indépendants a été mis sur pied pour examiner les désignations des statuts phytosanitaires, fournir des observations indépendantes et recenser des options prospectives concernant l'établissement de statuts phytosanitaires spécifiques pour S. endobioticum à l'Î.-P.-É.

Les observations, conclusions et recommandations du Comité consultatif international (le Comité) sont résumées dans les sections suivantes.

Gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.-P.-É.

Des renseignements complets ont été fournis au Comité sur la situation de la galle verruqueuse à l'Î.‑P.‑É., dont une carte indiquant l'emplacement approximatif des champs indexés, leur affiliation aux grappes définies et les années où des cas ont été détectés (figure 1).

Photo - Figure 1 : Carte des champs indexés, fournie par l'ACIA au Comité consultatif international. Description ci-dessous.
Description pour la figure 1 : Carte des champs indexés, fournie par l'ACIA au Comité consultatif international

La figure 1 montre une carte des champs indexés de l'Île-du-Prince-Édouard pour les détections de la galle verruqueuse de la pomme de terre qui sont regroupées par liens. La carte a été mise à jour en juillet 2022.

Les champs sont regroupés en cinq grappes d'infections liées comme suit :

Grappe orange – située dans le centre de l'Île-du-Prince-Édouard :

  • Lettre A – 1 champ en 2000
  • Lettre C – 4 champs en 2002, 2007, 2021 et 2022
  • Lettre D – 1 champ en 2012
  • Lettre K – 1 champ en 2018
  • Lettre M – 1 champ en 2021
  • Lettre N – 1 champ en 2022

Grappe bleue – située dans le centre de l'Île-du-Prince-Édouard :

  • Lettre B – 8 champs en 2002-2004

Grappe jaune – située dans le centre de l'Île-du-Prince-Édouard :

  • Lettre L – 2 champs en 2020

Grappe jaune – située dans le Centre, l'Est et l'Ouest de l'Île-du-Prince-Édouard :

  • Lettre H – 8 champs en 2014
  • Lettre I – 2 champs en 2014-2016
  • Lettre J – 1 champ en 2016

Grappe pourpre – située dans l'Ouest de l'Île-du-Prince-Édouard :

  • Lettre E – 2 champs en 2013
  • Lettre F – 1 champ en 2013
  • Lettre G – 2 champs en 2013

À l'heure actuelle, il y a 35 champs indexés et, jusqu'à présent, aucun champ indexé n'a été déclassifié. Une autre parcelle de terrain utilisée pour l'élimination des résidus de sol a été déclarée contaminée par la galle verruqueuse lors des analyses, ce qui démontre que les résidus de sol présentent une voie de déplacement des spores dormantes. Comme le terrain ne convenait pas à la production agricole, il n'a pas été inscrit parmi les champs indexés. Un avis demeure concernant le terrain pour contenir la galle verruqueuse et prévenir les déplacements de sol. Cette zone peut encore être utilisée pour l'élimination de résidus de sol.

Les 35 champs indexés ont été regroupés en cinq grappes d'infections couplées, selon les informations disponibles au cours du suivi pendant 10 ans. Une grappe comprenant neuf champs a été repérée dans la région près de Summerside, où la galle verruqueuse a été détectée de façon constante au cours des 22 dernières années, et plus récemment en 2021 et 2022. Il s'agit de la première grappe qui a été identifiée et qui a été le théâtre de foyers d'infection sur une période prolongée (emplacements A, C, D, K, M, N sur la carte comptant neuf champs). Cette situation contraste avec les autres grappes où la galle verruqueuse a été décelée sur une courte période, soit au cours de la même période, soit au cours des années subséquentes.

À une deuxième grappe (emplacement B sur la carte comptant huit champs), quatre champs indexés ont été détectés dans une exploitation agricole de transformation en 2002. La ferme produisait également des pommes de terre de semence au moment de la détection. L'ACIA a découvert des tubercules symptomatiques dans deux champs dans le cadre des activités de surveillance menées à l'échelle de l'île. Les deux autres champs indexés ont été découverts par échantillonnage de sol au cours de l'enquête menée sur cette ferme. L'origine de ces détections n'a pas été déterminée et le moment de l'introduction est inconnu. Il est probable qu'elle soit antérieure à la détection de 2000 en raison du niveau élevé d'infestation observé dans certains champs. On savait que la ferme avait vendu des pommes de terre de consommation et des pommes de terre de semence en dehors de la période de suivi de 10 ans. Une zone tampon de 0,5 km a été mise en place, puis retirée au printemps 2003. Quatre autres champs indexés ont été détectés en 2004 (un par échantillonnage de sol et trois par observation de tubercules symptomatiques), dont trois étaient en production de pommes de terre. Le producteur a choisi de cesser d'utiliser les champs indexés pour la production de pommes de terre en 2004, mais les champs sont encore utilisés pour faire d'autres cultures . Le producteur ne cultive pas de pommes de terre sur sa propre ferme. D'autres champs qui ont été loués par le producteur dans le passé et dans le cadre de l'enquête peuvent encore être destinés à la production de pommes de terre. Aucune trace de la galle verruqueuse n'a été trouvée près de l'emplacement B au cours des 20 dernières années. Des bioessais ont été menés dans les champs et la plupart de ceux-ci seraient théoriquement admissibles à la production de variétés de pommes de terre résistantes dans le cadre du Plan de lutte à long terme. Bien que la grappe B n'ait pas été reliée à une autre grappe par des champs indexés, elle est liée à d'autres enquêtes par des champs de contact primaire et d'autre contact. En ce qui concerne tous les champs réglementés en vertu du « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle verruqueuse de la pomme de terre », 48 champs d'une superficie de 479 ha ont fait l'objet d'une restriction.

Une troisième grappe (emplacements G, E, F sur la carte) a été trouvée dans la baie de Malpeque et des tubercules symptomatiques ont été trouvés dans un seul champ ; des champs reliés subséquemment ont été détectés par l'identification de spores dormantes au cours des analyses de sol. En 2012, la détection (emplacement G), par la transmission de tubercules symptomatiques, a eu lieu dans une ferme qui avait des antécédents de production de pommes de terre de consommation et de semence. Certaines pommes de terre de semence ont été vendues au cours de la période d'enquête de 10 ans, ce qui a permis de détecter d'autres champs indexés. L'enquête a permis de déterminer qu'il y avait eu déplacement antérieur sur de longues distances de pommes de terre de semence depuis le champ indexé à l'emplacement G jusqu'aux champs E et F (tous deux dans le comté de Prince), où la galle verruqueuse a été détectée en 2013 et en 2014 dans deux fermes distinctes à la suite d'un échantillonnage de sol. Une ferme produisait des pommes de terre de consommation et de semence, et l'autre, des pommes de terre de transformation et de semence. Au total, trois fermes productrices de pommes de terre ont font l'objet d'enquêtes, et elles avaient toutes produit des pommes de terre de semence. En ce qui concerne tous les champs réglementés en vertu du « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle verruqueuse de la pomme de terre », 273 champs ont fait l'objet d'une restriction, soit une superficie de 2 517 ha.

La quatrième grappe comprenait un champ de tubercules de semence en 2014 (H, avec huit champs) dans une ferme qui avait des antécédents de production de pommes de terre de consommation, de transformation et de semence. Le champ lui-même n'a pas été inscrit pour la certification des pommes de terre de semence au cours de l'année de détection, mais on y avait produit des pommes de terre de semence par le passé, notamment au cours de la période de retraçage de 10 ans. L'enquête a permis de déterminer qu'il y avait eu déplacement sur de longues distances de pommes de terre de semence depuis le champ indexé à l'emplacement H dans le comté de Queens (8 champs indexés) jusqu'aux champs de l'emplacement I (comté de Prince) où la galle verruqueuse a été détectée en 2014 et en 2016 et de l'emplacement J (comté de Kings) où la galle verruqueuse a été détectée en 2016, par échantillonnage de sol. Une ferme produisait des pommes de terre de transformation et l'autre était une ferme d'élevage bovin qui louait des terres aux producteurs de pommes de terre. Le producteur de pommes de terre avait l'habitude de louer des terres. Le déplacement d'équipement depuis le champ indexé de la ferme bovine par le producteur de pommes de terre a créé deux champs de contact primaire dans une autre ferme. 140 champs de contact primaire ont été créés en raison du déplacement de pommes de terre de semence à l'Î.-P.-É., dont trois sont devenus des champs indexés. Un champ de contact primaire a été créé dans la province de l'Ontario en raison du transport et de la plantation de pommes de terre de semence issues d'un des champs indexés. La ferme bovine propriétaire du champ indexé pourrait louer des champs à d'autres producteurs pour la production agricole.

Le champ indexé est encore utilisé pour faire des cultures comme le soja et le maïs, mais pas pour faire pâturer des bovins.

La cinquième grappe (L) représente un emplacement unique de deux champs. Elle a été identifiée par la présence de spores dormantes dans des échantillons de sol reliés à des pommes de terre destinées à l'exportation. Un champ a fait l'objet d'analyses de sol (2016), car il a été désigné pour l'exportation vers les États-Unis. Le deuxième champ était nouvellement désigné pour l'exportation. Tous les champs qui appartenaient à une ferme n'étaient pas restreints au moment de la détection. Deux échantillons ont donné des résultats positifs pour la galle verruqueuse par l'identification morphologique des spores et des tests de confirmation par PCR. Un rééchantillonnage subséquent de sol n'a pas permis de détecter d'autres spores. Cette ferme se spécialise dans la production de pommes de terre de semence, mais produit aussi des pommes de terre de consommation. Il s'agit d'une grande ferme qui a des antécédents d'exportation active aux États-Unis, dans d'autres provinces du Canada et à l'Î.-P.-É.. Les taux de détection étaient faibles et la source de l'infection est inconnue. Au moment de la rédaction du présent rapport, l'enquête n'avait pas relié la source à d'autres enquêtes. Un champ de contact primaire a été créé dans la province de l'Ontario en raison du transport et de la plantation de pommes de terre de semence issues d'un des champs indexés. Des champs de contact primaire ont également été créés aux États-Unis en raison du transport et de la plantation de pommes de terre de semence issues d'un des champs indexés.

En date de juillet 2022, plus de 40 000 acres de terres de l'Î.‑P.‑É. étaient restreintes à l'égard de la galle verruqueuse, ce qui représente environ 16 % de la superficie cultivée en pommes de terre sur l'île.

La détermination des champs indexés pendant la période 2000-2014 a été principalement attribuable à des observations de tubercules de pommes de terre infestés faites au cours des inspections. Au cours des dernières années, la détection de spores dans le sol est devenue plus importante, car des plans d'échantillonnage complets ont été mis en œuvre dans les champs réglementés.

Les mesures de gestion mises en œuvre dans les champs réglementés de l'Î.‑P.‑É. font partie du « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle verruqueuse de la pomme de terre [la galle] ». Le plan définit les différentes catégories de champs réglementés en fonction de leur risque d'infestation par des spores dormantes de S. endobioticum et décrit les spécifications relatives aux exigences culturales, à la gestion des sols, aux essais et aux activités de surveillance dans ces champs. Étant donné que l'évaluation de ces mesures constitue une partie importante du présent rapport, les spécifications du « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle » sont décrites ci-dessous, telles qu'elles sont comprises dans le Comité (figures 2 à 8).

Catégorie A : Champs indexés

Défini comme suit : champs déclarés infestés de S. endobioticum, l'agent pathogène responsable de la galle verruqueuse de la pomme de terre. Ils représentent le risque le plus élevé de dissémination des spores dormantes de l'organisme nuisible, soit par le déplacement de tubercules, de matériel végétal ou de sol, soit par le déplacement d'équipement contaminé.

Photo - Figure 2 : Schéma des mesures de gestion actuelles des champs indexés selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ». Description ci-dessous.
Description pour la figure 2 : Schéma des mesures de gestion actuelles des champs indexés selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle »

Catégorie A – champs indexés

Dispositions initiales

  • Restrictions sur les cultures :
    • Contrôle et élimination sécuritaire du sol et des cultures (dans le cadre d'une entente de conformité);
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.

Au moins pendant les 5 prochaines années :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Aucune plante hôte et aucune plante destinée à la propagation ne seront plantées.
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.

Si après avoir effectué une analyse du sol à l'aide d'une grille de sol de 4 m x 4 m et que la microscopie du sol montre qu'il y a moins de 5 spores par gramme de sol et que toutes les épreuves biologiques sont négatifs, les spécifications suivantes sont valides.
15 ans :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Culture de variétés résistantes destinées à la transformation au Canada en mettant en place des mesures d'atténuation.
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.
  • Analyses et inspections :
    • Un échantillonnage du sol à l'aide d'une grille de 4 m x 4 m, une microscopie du sol et une épreuve biologique doivent être effectués tous les 5 ans.

Après cette période :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Culture des variétés sensibles destinées à la transformation dans la province
  • Autres restrictions :
    • Les résidus de sol doivent être retournés au champ ou éliminés d'une manière qui ne présente aucun risque au secteur agricole.
  • Analyses et inspections :
    • Inspection des champs et des tubercules après la récolte après chaque culture de pommes de terre sensibles.

Inspection après 3 cultures de variétés sensibles dans des conditions propices et ayant des résultats négatifs :

  • Toutes les restrictions sont levées.

Catégorie B : Champs adjacents au champ indexé

Champs ou parcelles de terre bordant un champ infesté qui ne sont pas séparés par une grande route ou un cours d'eau important, une zone boisée, ou une zone non agricole de plus de 15 mètres de large, qui sert de barrière physique à la propagation des spores dans d'autres champs agricoles. Ces champs pourraient avoir été contaminés par des spores dormantes provenant des champs indexés, par exemple par le déplacement d'équipement, par le vent, par des animaux, par le ruissellement de l'eau, etc.

Photo - Figure 3 : Schéma des mesures de gestion actuelles des champs adjacents selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ». Description ci-dessous.
Description pour la figure 3 : Schéma des mesures de gestion actuelles des champs adjacents selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle »

Catégorie B – champs adjacents

Dispositions initiales :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Contrôle et élimination sécuritaire du sol et des cultures (dans le cadre d'une entente de conformité);
    • Les pommes de terre produites dans le champ ne peuvent être utilisées qu'à des fins de transformation dans la province et des mesures d'atténuation des risques doivent être mises en place.
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.
  • Analyses et inspections :
    • Échantillonnage du sol à l'aide d'une grille de 8 m x 8 m et une microscopie du sol;
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules pour la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre.

Tous les règlements doivent être fondés sur les analyses du sol, l'inspection des champs après la récolte et des tubercules et les résultats doivent être négatifs pour tous les échantillons

Première culture d'une variété sensible :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Culture des pommes de terre transformées au Canada et utilisation finale du stock de table avec des exigences particulières et une inspection phytosanitaire.
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.
  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Trois cultures supplémentaires d'une variété sensible :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Culture des pommes de terre transformées au Canada et utilisation finale du stock de table avec des exigences particulières et une inspection phytosanitaire.
  • Autres restrictions :
    • Les résidus de sol doivent être retournés au champ ou éliminés d'une manière qui ne présente aucun risque au secteur agricole.
  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Deux cultures supplémentaires d'une variété sensible :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Culture des pommes de terre transformées et utilisation finale du stock de table.
  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Toutes les restrictions sont levées sauf celles imposées sur les pommes de terre de semence tant que toutes les restrictions sur le champ indexé ne sont pas levées.

Différentes dispositions existent pour les champs adjacents qui n'ont pas été utilisés pour la production de pommes de terre depuis au moins 20 ans ou qui ne sont pas destinés à être utilisés pour la culture de pommes de terre, car le risque d'infestation associé à ces champs est considéré comme faible. Toutefois, la proximité immédiate à un champ indexé est perçue comme un risque.

Photo - Figure 4 : Schéma des mesures de gestion actuelles des champs adjacents non utilisés pour la culture de pommes de terre selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ». Description ci-dessous.
Description pour la figure 4 : Schéma des mesures de gestion actuelles des champs adjacents non utilisés pour la culture de pommes de terre selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle »

Champs adjacents non utilisés pour la production de pommes de terre

Dispositions initiales

  • Restrictions sur les cultures :
    • Contrôle et élimination sécuritaire du sol et des cultures;
    • Aucune autre culture hôte n'est autorisée.
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.
  • Analyses et inspections :
    • Échantillonnage du sol à l'aide d'une grille de 8 m x 8 m et une microscopie du sol;
    • Les 15 premiers mètres immédiatement à côté du champ indexé :
      • Échantillonnage du sol à l'aide d'une grille de 4 m x 4 m, une microscopie du sol et une épreuve biologique.

Analyses du sol et épreuves biologiques ayant des résultats négatifs :

  • Aucune autre culture hôte n'est autorisée.

Toutes les restrictions sont levées lorsque toutes les restrictions sur le champ indexé sont levées.

Catégorie C : Champs de contact primaire

Champs dans lesquels du sol (p. ex., des résidus de sol) ou des pommes de terre ont peut-être été transférés à partir d'un champ indexé, ou dans lesquels de l'équipement commun a pénétré directement après avoir été utilisé dans un champ indexé, de sorte que des spores dormantes peuvent avoir été disséminées dans ces champs.

Photo - Figure 5 : Schéma des mesures de gestion actuelles des champs de contact primaire selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ». Description ci-dessous.
Description pour la figure 5 : Schéma des mesures de gestion actuelles des champs de contact primaire selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle »

Champs de contact primaire

Dispositions initiales :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Contrôle et élimination sécuritaire du sol et des cultures;
    • Les pommes de terre produites dans le champ ne peuvent être utilisées qu'à de transformation dans la province et des mesures d'atténuation des risques doivent être mises en place.
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.
  • Analyses et inspections :
    • Échantillonnage du sol à l'aide d'une grille de 8 m x 8 m et une microscopie du sol;
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules pour la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre.

Tous les règlements suivants doivent être fondés sur les analyses du sol, l'inspection des champs après la récolte et des tubercules et les résultats doivent être négatifs pour tous les échantillons.

Première culture d'une variété sensible :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Culture des pommes de terre transformées au Canada et utilisation finale du stock de table avec des exigences particulières et une inspection phytosanitaire.
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.
  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Trois cultures supplémentaires d'une variété sensible :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Culture des pommes de terre transformées au Canada et utilisation finale du stock de table avec des exigences particulières et une inspection phytosanitaire.
  • Autres restrictions :
    • Les résidus de sol doivent être retournés au champ ou éliminés d'une manière qui ne présente aucun risque au secteur agricole.
  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Deux cultures supplémentaires d'une variété sensible :

  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Toutes les restrictions ont été levées, mais le champ fera l'objet d'une surveillance périodique non obligatoire.

Encore une fois, les dispositions relatives aux champs de contact primaire où aucune pomme de terre n'a été cultivée depuis au moins 20 ans ou qui ne sont pas destinés à la culture de pommes de terre à l'avenir sont semblables à celles relatives aux champs adjacents non cultivés en pommes de terre.

Photo - Figure 6 : Schéma des mesures de gestion actuelles pour les champs de contact primaire non utilisés pour la culture de pommes de terre selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ». Description ci-dessous.
Description pour la figure 6 : PSchéma des mesures de gestion actuelles pour les champs de contact primaire non utilisés pour la culture de pommes de terre selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle »

Champs de contact primaire non utilisés pour la production de pommes de terre

Dispositions initiales :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Contrôle et élimination sécuritaire du sol et des cultures;
    • Aucune autre culture hôte n'est autorisée.
  • Autres restrictions :
    • Restrictions sur les mouvements du sol;
    • Tous les équipements doivent être nettoyés et ne doivent pas contenir de sol.
  • Analyses et inspections :
    • Échantillonnage du sol à l'aide d'une grille de 4 m x 4 m, une microscopie du sol et une épreuve biologique.

Analyses du sol et épreuves biologiques ayant des résultats négatifs :

  • Aucune autre culture hôte n'est autorisée.

Toutes les restrictions sont levées lorsque toutes les restrictions sur le champ indexé sont levées.

Catégorie D : Autres champs de contact

Champs où l'équipement a été partagé avec le champ indexé, après utilisation dans un champ de contact primaire. Ces champs représentent le plus faible risque de dissémination des spores dormantes. Cependant, la dissémination des spores dormantes ne peut être complètement exclue.

Picture - Figure 7 : Schéma des mesures de gestion actuelles pour les autres champs de contact selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ». Description ci-dessous.
Description pour la figure 7 : Schéma des mesures de gestion actuelles pour les autres champs de contact selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle »

Autres champs de contact

Dispositions initiales :

  • Restrictions sur les cultures :
    • Les restrictions imposées à la culture au moment où le champ devient adjacent à un champ indexé seraient fondées sur le risque.
  • Analyses et inspections :
    • Échantillonnage du sol à l'aide d'une grille de 8 m x 8 m et une microscopie du sol.

Tous les règlements suivants doivent être fondés sur les analyses du sol, l'inspection des champs après la récolte et des tubercules et les résultats doivent être négatifs pour tous les échantillons.

Première culture d'une variété sensible :

  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Deuxième culture d'une variété sensible :

  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Le champ sera considéré comme exempt de la galle verruqueuse de la pomme de terre.

Trois cultures supplémentaires d'une variété sensible :

Analyses et inspections :

  • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Catégorie E : Nouveaux champs ou partie de champs entrant dans la production de pommes de terre

Terres servant à la production de pommes de terre de semence pour la première fois qui ne faisaient pas partie de l'enquête de 2001 à 2004 à l'échelle de l'Île, ou terres de pommes de terre où des fermes résidentielles ont récemment été incorporées dans des champs de production de pommes de terre (semences et cultures commerciales), mais ne comprennent pas les «  nouvelles terres » destinées à la production commerciale.

Photo - Figure 8 : Schéma des mesures de gestion actuelles pour les nouveaux champs ou les parties de champs qui entrent en production de pommes de terre selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ». Description ci-dessous.
Description pour la figure 8 : Schéma des mesures de gestion actuelles pour les nouveaux champs ou les parties de champs qui entrent en production de pommes de terre selon le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle »

Nouveaux champs

Première culture d'une variété sensible :

  • Analyses et inspections :
    • Inspection du champ après la récolte et inspection des tubercules.

Le champ sera considéré comme exempt de la galle verruqueuse de la pomme de terre.

Au cours des 10 dernières années, environ 11 000 acres de terres ont servi pour la première fois à la production de pommes de terre de semence. L'ACIA a recueilli des renseignements sur les nouvelles terres commerciales de pommes de terre si elles pouvaient être associées à une ferme récente.

En plus des dispositions du « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle », un arrêté ministériel a été mis en place en novembre 2021 pour désigner les terres non restreintes et les zones réglementées. Pour transporter hors de l'île des pommes de terre qui ont été produites sur l'Î.-P.-É. dans des zones non restreintes, il faut obtenir une autorisation écrite. Des exemptions sont possibles, p. ex., pour les pommes de terre destinées à la consommation et produites dans la zone non restreinte déplacées conformément aux standards normaux de l'industrie (lavées et exemptes de terre, traitées avec un inhibiteur de germination et transportées directement vers le marché de détail, le consommateur ou une installation de transformation, de remballage ou d'emballage). L'arrêté ministériel restreint le déplacement hors de l'île de sol et d'autres choses (p. ex., matériel de pépinière, cultures de plantes-racines, gazon) en provenance de l'ensemble de l'Î.‑P.‑É. Des exemptions sont en place, p. ex., pour la machinenerie, les outils et les moyens de transport lorsqu'ils n'ont été utilisés qu'à l'extérieur d'une zone réglementée, et que la plupart des débris végétaux et de sol ont été enlevés avant le déplacement, de sorte qu'il ne reste qu'une quantité négligeable ; ou pour le matériel nucléaire de pommes de terre. Une autorisation de mouvement écrite est également requise pour le transport d'objets réglementés hors d'une zone réglementée et entre zones réglementées.

Les activités de surveillance constituent une partie importante des mesures de gestion de la galle verruqueuse à l'Î.-P.-É. L'échantillonnage, les bioessais et l'inspection des tubercules pour détecter les symptômes visuels sont les principaux moyens d'identification et de quantification des champs et des lots de tubercules infectés par la galle verruqueuse. Ces activités dans les champs réglementés sont complétées par des activités de surveillance générale des pommes de terre dans les zones non réglementées menées par la province, p. ex., inspections de tubercules non classifiées pour le programme d'assurance-récolte ou inspections visuelles en raison des pratiques agricoles commerciales de l'industrie et des activités des transformateurs.

La définition de champs comme étant des champs indexés repose sur la détection de symptômes sur les tubercules ou de spores dormantes dans le sol. Les grilles appliquées au sol pour l'examen direct de spores dormantes sous microscope sont soit des grilles de 8 m x 8 m (champs adjacents, champs de contact primaire), soit des grilles de 4 m x 4 m (champs de référence, champs de contact primaire sans culture de pommes de terre pendant 20 ans, premier 15 m d'un champ adjacent) dans les champs réglementés. Tous les échantillons de sol sont examinés au Laboratoire de Charlottetown, conformément à un protocole strict sur la manipulation des échantillons et la détermination de la présence de spores dormantes. Toutefois, la différenciation entre les spores dormantes viables et non viables, comme le recommande le protocole de diagnostic des particules de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) pour Synchytrium endobioticum (OEPP, 2017b), n'est pas effectuée à l'Î.-P.-É.

La déclassification de la contamination des champs réglementés repose principalement sur la culture successive de variétés sensibles. Le nombre de cultures devant être cultivées dans des conditions favorables et qui sont exemptes de galle verruqueuse varie selon les catégories de champs. Le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle » n'énonce aucune exigence quant à la fréquence des cultures de pommes de terre. L'Agricultural Crop Rotation Act, une loi provinciale adoptée par l'Î.-P.-É en 2015, stipule que les pommes de terre ne doivent pas être plantées sur une superficie de plus de 1,0 hectare à tout moment pendant plus d'une année civile sur une période de trois années civiles consécutives. Les producteurs peuvent demander à la province de l'Î.-P.-É. l'autorisation de planter deux cultures de pommes de terre dans le cadre d'une rotation de cinq ans. En 2020, 934 exemptions ont été accordées à 82 agriculteurs. La province ne fait pas de suivi des superficies globales soumies à des plans de gestion des exemptions.

Les pommes de terre produites dans les champs réglementés sont assujetties à des restrictions et peuvent être utilisées pour la transformation avec des mesures d'atténuation en place ou après un certain nombre de cultures pour lesquelles aucune maladie de la galle verruqueuse de la pomme de terre n'a été décelée en tant que produit de consommation, avec une exigence d'inspections phytosanitaires. Dans les champs indexés, un échantillonnage de sol est effectué tous les 5 ans pendant au moins 15 ans. Si le nombre de spores de chaque échantillon est inférieur à cinq spores par gramme et que le bioessai est négatif, le producteur peut planter des variétés résistantes uniquement à l'Î.-P.-É. dans des installations, en vertu d'une entente de conformité. Les bioessais ne sont effectués que lorsque le nombre de spores est inférieur à cinq spores dormantes par gramme.

La résistance des végétaux a été testée sur une parcelle de terrain à Avondale pour le programme de sélection élaboré par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC). Le site d'Avondale a été créé avant 1976 et a conservé des isolats de S. endobioticum avec les pathotypes 2, 6 et 8 inoculés en utilisant le sol d'un programme de recherche antérieur.

Le Centre de recherches sur la pomme de terre d'AAC élabore de nouveaux cultivars et de nouvelles technologies pour la production, la manutention et la gestion des pommes de terre et on y tient une banque nationale de ressources génétiques de la pomme de terre. De nouvelles variétés, produites à partir des programmes de sélection, sont évaluées à Avondale et testées jusqu'à sept saisons de croissance avec un nombre croissant de tubercules. À la fin de la période d'essai, les variétés ne présentant aucun symptôme de la galle verruqueuse de la pomme de terre sont considérées comme ayant démontré une résistance en champs aux pathotypes 2, 6(O1) et 8(F1). Au cours de cette période, environ 100 plantes de chaque variété ont été évaluées individuellement pour déterminer leur résistance à la galle verruqueuse de la pomme de terre, à l'aide de symptômes visuels (présence ou absence). Les semis qui présentent des caractéristiques appropriées à la fois pour les essais en champ et les essais commerciaux sont ensuite soumis à l'enregistrement conformément au système d'enregistrement des variétés de la Loi sur les semences. Parmi les variétés jugées résistantes aux pathotypes 6 et 8, seulement quatre (Goldrush, Frontier Russet, Hilite Russet et Prospect) sont actuellement produites commercialement à l'Î.-P.-É. L'industrie offre également des variétés d'origine européenne jugées résistantes au pathotype 6. En 2022, 16 variétés étaient à l'essai dans des champs à Terre-Neuve, et la présence du pathotype 6 a été identifiée dans les champs. Les évaluations n'étaient pas terminées au moment de la réaction du rapport

L'industrie offre également des variétés d'origine européenne jugées résistantes au pathotype 6. En 2022, 16 variétés étaient à l'essai dans les champs à Terre-Neuve, et le pathotype 6 a été identifié comme étant présent dans les champs. Les évaluations n'étaient pas terminées au moment du rapport.

Au total, 60 % de la superficie en pommes de terre est actuellement cultivée avec des variétés sensibles, 20 % sont cultivées avec des variétés résistantes et les 20 % restants sont cultivés avec des variétés dont on ne connaît pas les données sur la résistance. En particulier, la variété populaire Russet Burbank est très sensible aux pathotypes 6 et 8.

En ce qui concerne la production de pommes de terre de semence, en 2022, 506 ha ont été cultivés avec des variétés résistantes à l'Î.-P.-É., ce qui correspond à environ 9 % de la superficie totale plantée en pommes de terre de semence. La variété Goldrush a été cultivée sur 209 ha, et la variété Prospect sur 235 ha. Le tableau 1 montre l'évolution de la culture de pommes de terre de semence certifiées à l'Î.-P.-É. au cours des neuf dernières années, soit les superficies cultivées en variétés résistantes, en Russet Burbank et toutes variétés confondues de pommes de terre de semence certifiée.

Tableau 1 : Évolution des superficies cultivées en pommes de terre de semence certifiées à l'Î.-P.-É. au cours des neuf dernières années : variétés résistantes à la galle, Russet Burbank et semences certifiées globales (en hectares)
Année Semences certifiées de variétés résistantes à la galle (ha) Semences certifiées de Russet Burbank (ha) Semences certifiées globales (ha)
2013 1230,51 1427,069 7139,905
2014 1343,535 1299,241 7320,489
2015 1228,905 823,325 6730,226
2016 1175,89 903,305 6474,255
2017 1008,71 918,933 6736,628
2018 819,134 830,395 6665,315
2019 764,49 814,892 7014,404
2020 614,786 670,675 7085,102
2021 621,892 531,337 7253,854
2022 506,175 426,245 5767,467

À l'heure actuelle, il y a un intérêt accru pour la culture de variétés résistantes, mais le nombre de variétés appropriées est encore limité, car les pommes de terre à chair blanche sont les préférées sur le marché et la majeure partie des variétés résistantes ont étémises au point pour les pommes de terre à chair crème qui sont les préférées en Europe. L'une des variétés de pommes de terre les plus prometteuses et résistantes est la Goldrush. Le tableau 2 montre les hectares cultivés avec la variété Goldrush et Prospect à l'Î.-P.-É. au cours des trois dernières années.

Tableau 2 : Superficies et nombre de lots cultivés avec les variétés de pommes de terre Goldrush et Prospect à l'Î.-P.-É. de 2020 à 2022
Variété 2020 Hectares 2020 Lots 2021 Hectares 2021 Lots 2022 Hectares 2022 Lots
GOLDRUSH 36 274,558 36 272,829 26 188,722
PROSPECT 19 337,96 23 268,818 24 235,07
Total 614,786 621,892 506,175

D'après l'analyse moléculaire, la variété de pommes de terre Goldrush contient le gène de résistance Sen 3 qui fournirait une résistance à large spectre à la maladie de la galle verruqueuse, notamment le pathotype 6 trouvé à l'Î.-P.-É. Pour les autres variétés, il y avait peu d'informations disponibles pour le Comité consultatif international

Si les producteurs doivent faire le nombre requis de rotations avec des variétés sensibles dans leurs champs réglementés, ils peuvent choisir une variété en fonction de l'essai de sensibilité effectué au Laboratoire de Charlottetown. Ils y testent une variété (3 tubercules seulement) en fonction d'un « champ indexé » déterminé pour connaître l'expression des symptômes de la galle verruqueuse.

Le sol provenant des champs indexés, adjacents ou de contact primaire doit être retourné dans leurs champs respectifs et tout l'équipement doit être exempt de sol lorsqu'il sort de ces champs jusqu'à ce que les restrictions soient levées conformément au « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle verruqueuse de la pomme de terre ». Par la suite, le déplacement des résidus de sol est traité conformément aux pratiques de gestion exemplaires.

Selon l'arrêté ministériel, le déplacement des pommes de terre des champs réglementés est assujetti à l'autorisation d'un inspecteur. Il s'agit des pommes de terre jetées ainsi que d'autres résidus végétaux qui pourraient donc être considérés comme réglementés. La Directive D-96-05 (Exigences phytosanitaires en matière d'importation et de transport en territoire canadien de pommes de terre (Solanum tuberosum) non destinées à la multiplication et de matériel connexe, dont la terre associée) précise généralement que des certificats de mouvement sont requis pour déplacer des articles réglementés au Canada. En plus des pommes de terre produites dans une zone réglementée, cette directive réglemente également les déchets de pommes de terre (rejets, pelures, etc.) et les sous-produits (eaux de lavage, eaux de canalisation et d'autres effluents). La D-96-05 et la QSM-09 connexe (Exigences relatives au système de gestion de la qualité pour les installations de réception et de manutention de pommes de terre et d'articles connexes de multiplication réglementés, notamment le sol connexe) fournissent des directives sur les ententes de conformité.

Une entente de conformité, approuvée par l'ACIA, est requise pour qu'une installation puisse gérer les pommes de terre récoltées dans un champ indexé, ainsi que les champs adjacents et de contact primaire, jusqu'à ce que les exigences en matière de nettoyage et de désinfection soient levées. Si les pommes de terre sont lavées dans l'installation en vertu d'une entente de conformité, le risque de galle verruqueuse serait atténué et l'usine de transformation finale pourrait ne pas avoir besoin d'une entente de conformité. Les usines de transformation et les installations d'emballage de l'Î.-P.-É. qui ne manipulent pas de pommes de terre réglementées n'ont pas besoin d'une entente de conformité.

Des ententes de conformité couvrent toutes les activités liées à l'élimination des matières et des déchets de l'installation approuvée, notamment tous les types de déchets, qui sont assujettis à l'approbation de l'ACIA. L'élimination sur les terres agricoles est interdite. Les activités à risque élevé peuvent être autorisées si le risque phytosanitaire est atténué à un niveau approuvé par l'ACIA. Ces activités à risque comprennent l'alimentation des bovins, l'épandage dans les champs, l'utilisation d'eau de lavage pour irriguer les champs, le compostage, etc.

Tous les articles et sous-produits réglementés qui quittent une installation approuvée pour être éliminés doivent être dirigés vers un site qui a été approuvé au préalable par l'ACIA. Les établissements approuvés doivent conserver tous les dossiers qui se rapportent à la manutention des articles réglementés en vertu d'une entente de conformité pendant une période minimale de dix ans. Les articles réglementés doivent être complètement séparés du reste de la matière manipulée dans l'établissement.

Comme il est indiqué dans le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle », les pommes de terre cultivées dans les champs indexés doivent être lavées et traitées dans une installation approuvée conformément à une entente de conformité (Potato Solutions de l'Î.-P.-É., RWL Holding). Cette approche permet de s'assurer qu'il n'y a aucun risque de dissémination de spores dormantes, car tous les déchets seront éliminés sur un site particulier approuvé par l'ACIA qui n'est pas accessible au public. Les pommes de terre provenant de champs adjacents ou de champs de contact primaire doivent être manipulées conformément à une entente de conformité jusqu'à ce qu'elles aient satisfait aux exigences de 1) résultats négatifs pour le sol et de 2) surveillance après la récolte d'une variété sensible dans laquelle aucune galle verruqueuse de la pomme de terre n'a été détectée.

Les déchets provenant de la transformation des pommes de terre provenant de champs non réglementés ne sont pas expressément réglementés, mais les conditions de l'arrêté ministériel (novembre 2021) doivent être respectées pour le déplacement des produits réglementés, comme les pommes de terre fraîches, au large de l'Î.-P.-É.. Une autorisation écrite est requise pour les éléments réglementés provenant des zones réglementées de l'Î.-P.-É. ainsi que des zones non réglementées (lorsque des exemptions particulières ne s'appliquent pas). Cela peut comprendre une entente de conformité pour s'assurer que les produits réglementés, comme les pommes de terre fraîches, ne présentent pas de risque de propagation de la galle verruqueuse.

La plus grande usine de transformation de l'Î.-P.-É., les fermes Cavendish, un important producteur de frites, a présenté des renseignements sur sa gestion des déchets. Il s'agirait notamment d'une entente de conformité avec l'ACIA, qui a été approuvée en 2022, exigeant que tous les flux de déchets soient documentés pour assurer la reddition de comptes. Cependant, des ententes de conformité ont également été mises en place à l'installation par le passé pour diverses raisons comme moyen d'éliminer les matières réglementées. À l'arrivée, la saleté, les pierres et les autres matières organiques sont retirées. La matière première traverse un éplucheur à vapeur à une pression comprise entre 17 et 19 bars, à des températures comprises entre 200 et 260 °C avec un temps d'exposition compris entre une seconde et un maximum de 17 secondes. Depuis 2009, une installation de digestion anaérobie mésophile est utilisée pour la transformation de produits de la pomme de terre non commercialisables avec un temps de rétention d'environ 60 jours à des températures comprises entre 37 et 40 °C et un pH de 4 à 5. Avant, les déchets étaient principalement distribués aux agriculteurs et utilisés comme aliments pour le bétail. Les produits de digestion de l'installation sont épandus sur les champs appartenant à l'entreprise. Les eaux usées sont traitées dans une installation appartenant à l'entreprise, puis distribuées dans des terres humides appartenant à la ferme et dans l'eau salée après le traitement final.

Aucune information sur le traitement des déchets n'a été fournie pour le producteur de produits déshydratés (AgraWest Foods Ltd) ou pour les autres installations d'emballage situées à l'Î.-P.-É..

Conclusions et recommandations sur la gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.-P.-É.

Tel qu'indiqué dans le mandat du Comité consultatif international, la portée du travail consistait surtout à formuler des recommandations concernant l'établissement de désignations spécifiques d'organismes nuisibles à l'égard de la galle verruqueuse de la pomme de terre pour certaines parties de l'Î.-P.-É., lesquelles sont définies dans les directives de la Convention internationale pour la protection des végétaux. La portée initiale du travail était axée sur la formulation de recommandations concernant les possibilités dans l'immédiat d'établir des désignations spécifiques d'organismes nuisibles à l'égard de la galle verruqueuse dans certaines parties de l'Î.‑P.‑É. Le travail consistait ensuite à examiner le statut plus général de la galle verruqueuse de l'Î.‑P.‑É., compte tenu des mesures actuelles et antérieures de lutte en vue de formuler des recommandations supplémentaires. Il pourrait s'agir du maintien des désignations d'organismes nuisibles et de l'apport de modifications possibles au Plan canadien de lutte à long terme contre la galle verruqueuse de la pomme de terre, ainsi qu'aux processus d'échantillonnage et de confirmation. Le Comité est d'avis qu'il s'agit d'un élément essentiel de l'évaluation du statut phytosanitaire possible des zones exemptes de l'organisme nuisible de l'Î.‑P.‑É. et il a décidé d'inclure des recommandations pertinentes sur la gestion actuelle dans le présent rapport. Certains aspects ont été considérés comme d'une importance majeure pour la prise en charge de la maladie et la détermination du statut de zones exemptes de l'organisme nuisible. L'évaluation et les recommandations de ces aspects sont présentées dans la section suivante. Toutes les recommandations du Comité en matière de lutte contre la galle verruqueuse sont également présentées au tableau 4 de l'annexe I.

Mesures de gestion dans les champs réglementés

En général, les pommes de terre sont considérées comme le seul hôte cultivé de S. endobioticum, même si certains hôtes sauvages ont été décrits comme étant infectés au Mexique et que d'autres plantes solanacées, comme les tomates, pourraient être inoculées artificiellement (OEPP 2022). La persistance et la longévité des spores dormantes sont la caractéristique la plus remarquable de l'organisme nuisible et il faut supposer qu'un certain pourcentage de spores dormantes demeurera actif dans le sol pendant une période inconnue, même si la viabilité de ces spores diminuera avec le temps. La culture de pommes de terre dans des champs infestés ou considérés comme possiblement infestés peut avoir une incidence importante sur le temps qu'il faut attendre jusqu'à ce que les champs puissent être déclassifiés de façon sécuritaire. Par conséquent, l'interdiction de cultiver la pomme de terre dans les champs infestés pendant une longue période est une mesure clé utilisée pour lutter contre la galle verruqueuse de la pomme de terre. À l'Î.-P.-É., la culture de variétés de pommes de terre sensibles est requise pour une déclassification, comme définie dans le « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ».

L'organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) recommande de ne pas déclassifier les parcelles précédemment infestées avant 20 ans, avant d'avoir effectué deux bioessais avec des résultats négatifs ou un bioessai avec des résultats négatifs combinés à un examen direct du sol pour déceler la présence de spores dormantes viables sans résultats probants (OEPP, 2017a). Les conditions de confinement de l'organisme nuisible comprennent l'interdiction de cultiver des pommes de terre ou d'autres plantes pour la replantation pendant la période où la parcelle est infestée (OEPP, 2017c). De façon générale, la parcelle aurait dû être cultivée pendant la période de classification ; elle n'aurait pas dû se trouver dans une catégorie de prairie permanente. Le nouveau Règlement d'exécution (UE) 2022/1195 publié par la Commission européenne en juillet 2022 est largement conforme aux recommandations de l'OEPP. La culture de pommes de terre et d'autres plantes pour la plantation sur des sites de production définis comme étant infestés de S. endobioticum est interdite pendant au moins 20 ans.

La culture de variétés de pommes de terre résistantes après cinq ans dans les champs indexés est actuellement possible dans le cadre du « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle ». Cette situation pose deux risques en ce qui concerne la galle verruqueuse de la pomme de terre. D'abord, les spores dormantes peuvent se propager par déplacement de sol associé à la manutention et à la logistique des pommes de terre. Même avec des normes élevées de nettoyage de l'équipement et de gestion après la récolte des pommes de terre dans les champs infestés, il est peu probable que toutes les particules de sol soient retirées. La diffusion d'à peine quelques spores dans d'autres champs pourrait entraîner de nouvelles infections. Comme les variétés les plus sensibles sont actuellement cultivées à l'Î.‑P.‑É., un nombre aussi faible de spores pourrait se multiplier au fil des ans. Il est important de noter que les infections mineures peuvent ne pas être détectées, car le nombre de spores dans le sol peut être faible et la répartition sur le terrain peut être inégale. De plus, de faibles concentrations de spores ou des conditions météorologiques non propices peuvent entraîner une faible expression de la maladie chez les tubercules, auquel cas la galle verruqueuse de la pomme de terre pourrait être trop faible ou subtile pour être détectée. Il peut s'écouler plusieurs cycles de récolte avant que de telles introductions d'une petite quantité de spores soient découvertes. Toutefois, au cours de cette période, il peut y avoir une plus grande diffusion dans d'autres champs. Deuxièmement, après la courte période de cinq ans, le grand nombre possible de spores viables pourrait accroître le risque de rupture de la résistance et entraîner l'apparition de nouveaux pathotypes qui rendraient les gènes de résistance inefficaces (van de Vossenberg et coll. 2022).

À l'heure actuelle, la culture de variétés sensibles dans les champs indexés est non seulement autorisée après 20 ans, mais également encouragée, car elle est obligatoire pour la déclassification des champs indexés. La permission de cultiver des variétés sensibles est accordée lorsque moins de cinq spores par gramme de sol sont trouvées dans chaque échantillon et que tous les résultats des bioessais sont négatifs. L'OEPP propose d'effectuer une culture de variétés sensibles après 20 ans dans un champ infesté seulement si deux bioessais donnent des résultats négatifs ou si un bioessai donne des résultats négatifs et qu'on ne trouve aucune spore pendant l'échantillonnage de sol avec trois échantillons par hectare, soit 60 sous-échantillons par échantillon. Il convient de noter que le plan d'échantillonnage de sol appliqué aux champs indexés à l'Î.‑P.‑É. donne un plus grand nombre d'échantillons par hectare. Cependant, le fait de permettre la culture de variétés sensibles lorsque des spores peuvent encore être détectées dans le sol présente un risque et le nombre requis de cultures sensibles nécessaires pour la déclassification pourrait entraîner une augmentation du niveau d'infestation dans les champs.

Des préoccupations semblables s'appliquent à la culture obligatoire de variétés sensibles dans les champs adjacents, de contact primaire ou d'autres contacts, ainsi qu'aux inspections des champs et des tubercules après la récolte. En fait, il faut faire des bioessais sur plusieurs années pour s'assurer qu'un champ est exempt de galle verruqueuse de la pomme de terre. Cette pratique ne tient pas compte du fait que le développement des symptômes sur les tubercules peut varier et que la galle verruqueuse de la pomme de terre peut tomber des tubercules pendant les activités de récolte. De plus, seule une partie des tubercules de chaque champ peuvent faire l'objet d'inspections directes. Ainsi, les infestations pourraient passer inaperçues pendant un certain nombre de cycles de récolte.

Aucune zone tampon n'est établie autour des champs indexés conformément aux pratiques de gestion actuelles, même si les champs adjacents peuvent servir de zone tampon. Cependant, la définition actuelle des champs adjacents ne reflète pas adéquatement le risque de propagation des spores dormantes à partir du champ indexé. Les renseignements fournis par le Comité indiquent que des obstacles mineurs ou des routes plus petites sont considérés comme une raison d'exclure les champs adjacents de la réglementation. De plus, conformément au « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle », la culture de variétés sensibles est également obligatoire pour les champs adjacents afin de lever les restrictions, p. ex., sur le déplacement de sol. La norme 9/5(2) de l'OEPP (Systèmes de lutte nationaux réglementaires, Synchytrium endobioticum) (OEPP, 2017c) exige la mise en place d'une zone tampon qui assure la protection des zones autour d'un site de production infesté. La norme 5/10 (1) de l'OEPP « Guidelines on the design and implementation of a buffer zone » (en anglais) (OEPP 2021) indique que la taille appropriée et l'efficacité probable d'une zone tampon dépendent en particulier de la biologie de l'organisme nuisible, de la taille et de la densité de la population d'organismes nuisibles, de la facilité de détection, des types d'habitats dans la zone tampon et des mesures de contrôle appliquées dans la zone tampon et dans la zone infestée. Le nouveau Règlement d'application (UE) 2022/1195 de la Commission européenne stipule que la taille de la zone tampon devrait être fondée sur des principes scientifiques solides, la biologie de l'organisme nuisible, le niveau d'infestation, la distribution et la fréquence de la culture des pommes de terre, l'environnement et les conditions géographiques, ainsi que le risque spécifique de propagation des spores dormantes. Dans une zone tampon, seules les pommes de terre de consommation résistantes peuvent être cultivées jusqu'à ce que le champ infesté puisse être déclassifié afin de prévenir l'augmentation des niveaux d'infestation indétectés.

Recommandations

Compte tenu du fait que l'Î.‑P.‑É. est le seul secteur en Amérique du Nord où la découverte de la galle verruqueuse a causé une perturbation importante des marchés d'exportation, en particulier aux États-Unis, le Comité recommande que la gestion de la galle verruqueuse soit plus stricte que les dispositions de la norme 9/5(2) de l'OEPP. On recommande donc qu'aucune autre plante de pomme de terre à des fins de replantation ou de cultures racinaires ne soit cultivée dans les champs indexés pendant au moins 20 ans. La culture d'autres plantes est acceptable. Après 20 ans, les champs doivent être testés de nouveau. S'il n'y a pas de spores dormantes selon les analyses sous microscope, que tous les résultats des bioessais sont négatifs et que les pommes de terre de transformation sont résistantes, on pourrait produire des pommes de terre en gardant des mesures d'atténuation en place, ainsi que des mesures de rééchantillonnage et d'inspections des tubercules après chaque culture. Les restrictions sur le déplacement de sol et l'exigence d'absence de résidus de terre sur l'équipement devraient s'appliquer pendant toute la période où le champ est désigné comme un champ indexé. Après dix autres années, à condition qu'aucune spore ne soit détectée dans les échantillons, toutes les restrictions sur le terrain peuvent être levées. Toutefois, si la culture suivante est une variété sensible, la culture doit être inspectée de préférence pendant la récolte conformément à la norme de l'OEPP.

Une zone de sécurité est définie comme une zone présentant la plus forte probabilité de dissémination directe de spores dormantes, par exemple par l'eau ou le vent, même si les résultats des analyses de sol sont négatifs. Cette zone de sécurité devrait s'étendre jusqu'à 15 mètres et être aménagée autour du champ ou de la zone infesté pendant toute la période où le champ indexé est réglementé. Aucune pomme de terre ne doit être cultivée dans la zone de sécurité et elle doit être entourée d'une barrière, p. ex., une clôture, afin d'empêcher le déplacement d'équipement, de sol ou d'animaux à destination et en provenance de la zone infectée. Pour le champ adjacent, une zone de sécurité devrait être établie en fonction d'une évaluation des risques concernant la probabilité de dissémination des spores dormantes (eau, vent).

De plus, une zone tampon, définie comme une zone où aucune infestation n'a été détectée, mais où le risque de contamination est plus élevé, devrait être établie pendant toute la période où le champ indexé est réglementé, en suivant les directives fournies par l'OEPP dans la PM 5/10 (1), notamment les champs adjacents. Dans ce contexte, les champs indexés doivent être examinés pour déterminer s'il faut inclure plus de champs adjacents dans la zone tampon. Les plans d'échantillonnage de sol en grille de 4 x 4 m, comme il est actuellement prescrit pour les 15 premiers mètres de champs adjacents non utilisés pour la production de pommes de terre, devraient faire partie de la configuration des zones tampons pour s'assurer que les champs inclus dans la zone tampon sont exempts de S. endobioticum. Seules des variétés résistantes de pommes de terre dont l'utilisation finale est la transformation ou la consommation doivent être cultivées en suivant les mesures d'atténuation en place dans la zone tampon. Les mesures d'atténuation comprennent la manutention des pommes de terre dans les installations visées par une entente de conformité, le traitement des produits de consommation par lavage et le traitement avec des inhibiteurs de germination et l'élimination des déchets. Les restrictions sur le déplacement de sol et l'exigence d'absence de résidus de terre sur l'équipement devraient s'appliquer pendant au moins 20 ans dans la zone tampon.

Il est recommandé qu'une enquête de délimitation soit appliquée aux grands champs indexés en utilisant une grille intensive afin de déterminer les dimensions réelles de l'infestation. En cas d'infestation localisée (points chauds), il faudrait classifier le reste du champ (la zone de sécurité) (15 mètres) et la zone tampon (figure 9).

Cette zone devrait également se refléter dans la classification des champs adjacents, de contact primaire ou d'autre contact.

Photo - Figure 9 : Schéma des classifications possibles des champs selon la dissémination des spores dormantes dans un champ indexé à l'Î.‑P.‑É. : situation actuelle avec un champ indexé (en haut); champ indexé présentant une infestation dispersée (au milieu); champ indexé présentant une infestation localisée (en bas). Description ci-dessous.
Description pour la figure 9 : Schéma des classifications possibles des champs selon la dissémination des spores dormantes dans un champ indexé à l'Î.‑P.‑É. : situation actuelle avec un champ indexé (en haut); champ indexé présentant une infestation dispersée (au milieu); champ indexé présentant une infestation localisée (en bas)

Situation actuelle à l'Î.-P.-É. :

  • Un champ indexé est représenté par une case rouge. Le champ en question comprend une image d'une plante dans le coin supérieur gauche. Une flèche est lancée à partir de cette plante située dans le coin supérieur gauche et suit un parcours qui mène vers un tracteur à côté d'une case orange sous le champ indexé. La case orange représente les champs de contact primaire où les pommes de terre de semence, les résidus de sol, les déchets de pommes de terre ou l'équipement ont été déplacés directement du champ indexé au cours des 10 dernières années.
  • À droite de la case orange se trouvent un tracteur et une flèche qui pointe vers une case jaune. La case jaune représente d'autres champs de contact où l'équipement a été déplacé après avoir été déplacé pour la première fois vers le champ de contact primaire en orange. Sur le côté gauche du champ indexé, il y a une case blanche qui représente un champ non réglementé puisqu'il est à plus de 15 mètres du champ indexé.
  • Au-dessus du champ indexé se trouvent deux cases en bleu qui représentent deux champs adjacents qui sont situés à moins de 15 mètres du champ indexé en rouge.

Classifications possibles des champs selon la diffusion des spores de repos à partir du champ indexé – Champs où l'infestation est dispersée :

  • Il y a deux cases en bleu qui représentent deux zones tampons au-dessus et une à gauche du champ indexé en rouge avec une répartition dispersée identifiée de la galle verruqueuse de la pomme de terre. Dans cette case, le tampon actuel de 15 mètres n'est pas appliqué.
  • Ce qui entoure immédiatement le champ indexé en rouge est une zone de sécurité en rose.
  • Une plante est représentée dans le coin supérieur gauche du champ indexé. Deux flèches pointent de la plante vers deux cases orange en dessous et à droite du champ indexé. Ces cases désignent deux types différents de champs de contact primaire, l'un par l'utilisation d'équipement commun (en bas) et l'autre par le contact avec les pommes de terre de semence, les résidus du sol et les déchets de pommes de terre du champ indexé en rouge (à droite).
  • Les deux cases orange ont des flèches qui pointent vers une case jaune. Cette case jaune représente d'autres champs de contact où l'équipement a été déplacé après avoir été déplacé pour la première fois vers les deux types de champs de contact primaire en orange.

Classifications possibles des champs selon la diffusion des spores de repos à partir du champ indexé – Infestation localisée dans le champ index :

  • Les quatre cases sont des zones tampons en bleu qui entourent le champ indexé avec une répartition de l'infestation localisée. Le champ indexé ayant une répartition de l'infestation localisée se trouve dans une petite case rouge dans le coin supérieur gauche de la zone tampon. La zone de sécurité en rose entoure le champ indexé dans une case rose légèrement plus grande. Seule une petite zone est considérée comme un champ indexé et la partie restante du champ est considérée comme une zone tampon telle qu'elle représentée en bleu.
  • Les flèches pointent du champ indexé vers deux cases orange en dessous et à droite du champ indexé de taille plus petite. Elles désignent deux types différents de champs de contact primaire, l'un par l'utilisation d'équipement commun (en bas) et l'autre par le contact avec les pommes de terre de semence, les résidus du sol et les déchets de pommes de terre du champ indexé en rouge (à droite).
  • Les deux cases orange ont des flèches qui pointent vers une case jaune qui représente d'autres champs de contact où l'équipement a été déplacé après avoir été déplacé pour la première fois vers les deux types de champs de contact primaire en orange.

Pour les champs de contact primaire, le Comité recommande que les exigences soient différentes pour les types de champs suivants :

  • Dans les champs classifiés en raison de la plantation de pommes de terre de semence ou de l'élimination des résidus de sol d'un champ indexé, un minimum de quatre cultures de variétés de pommes de terre résistantes pour la transformation de l'utilisation finale ou du stock de pommes de terre de consommation avec des mesures d'atténuation en place devrait être requis avant le changement de date.
  • Dans les champs classifiés en raison du partage de l'équipement avec un champ indexé, il faudrait cultiver au moins deux variétés de pommes de terre résistantes destinées à la transformation, avec des mesures d'atténuation en place, avant de pouvoir déclassifier le champ.

Le Comité considère que le risque dans les champs d'autres contacts est faible, et il recommande par conséquent qu'on y cultive une seule culture d'une variété résistante destinée à la transformation et la consommation, avec des mesures d'atténuation en place, avant de pouvoir déclassifier le champ.

Toutes les cultures de pommes de terre produites dans les champs réglementés devraient faire l'objet de mesures de surveillance adéquates, p. ex., analyse de sol par échantillonnage en grille et par échantillonnage de résidus de sol, et inspection de tubercules après la récolte. Les restrictions sur le déplacement de sol et l'exigence d'absence de résidus de terre sur l'équipement devraient s'appliquer aux champs de contact primaire et d'autre contact pendant toute la période où le champ est réglementé. Les tubercules des premières cultures de variétés sensibles produites dans un champ réglementé doivent être inspectés, de préférence pendant la récolte. La figure 10 donne un aperçu schématique des restrictions proposées sur les champs réglementés.

Photo - Figure 10 : Schéma des règlements visant les champs indexés, adjacents, de contact primaire et d'autre contact, selon les recommandations du Comité consultatif international. Description ci-dessous.
Description pour la figure 10 : Schéma des règlements visant les champs indexés, adjacents, de contact primaire et d'autre contact, selon les recommandations du Comité consultatif international

Détection de tubercules de pommes de terre infestés ou de spores de repos viables :

Diagramme du milieu :

  • Champ indexé ayant une zone de sécurité :
    • Délimitation de l'infestation dans les champs par des procédés d'analyses appropriés;
    • Autour de la zone infestée entourée par une barrière, par exemple, une clôture (zone de sécurité);
  • Aucune culture de pommes de terre ou de racines pendant 20 ans;
  • Rééchantillonnage et analyses
    • Aucune détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre.
      • Cultures de variétés résistantes destinées à la transformation en mettant en place des mesures d'atténuation
  • Rééchantillonnage et analyses après 10 ans
    • Aucune détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre.
      • Le champ indexé et les champs de la zone tampon doivent être déclassifiés.

Diagramme de gauche :

  • Champ indexé ayant une zone de sécurité :
    • Champ de contact primaire – équipement.
      • 2 cultures de variétés résistantes destinées à la transformation en mettant en place des mesures d'atténuation.
    • Autre champ de contact
      • 1 culture d'une variété résistante destinée à la transformation en mettant en place des mesures d'atténuation.
      • Les restrictions sur le mouvement du sol et l'exigence d'absence de résidus de terre sur l'équipement s'appliquent à tous les champs pendant toute la période où le champ est réglementé.

Diagramme en haut à droite :

  • Champ indexé ayant une zone de sécurité :
    • Zone tampon
      • Les variétés résistantes destinées à la transformation uniquement en mettant en place des mesures d'atténuation.

Diagramme au centre à droite :

Détection de tubercules de pommes de terre infestés ou de spores de repos viables :

  • Champ indexé ayant une zone de sécurité :
    • Champ de contact primaire – semences et résidus de terre
      • 4 cultures de variétés résistantes destinées à la transformation en mettant en place des mesures d'atténuation.
    • Autre champ de contact
      • 1 culture d'une variété résistante destinée à la transformation en mettant en place des mesures d'atténuation.
  • Des mesures de surveillance adéquates pour toutes les cultures produites sur des champs réglementés.
  • Les tubercules des premières cultures de variétés sensibles devraient être inspectés pendant la récolte.

Épreuve de résistance

Dans la catégorisation des organismes nuisibles de S. endobioticum menée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA 2018), l'utilisation de différentes méthodes pour déterminer la résistance des variétés de pommes de terre dans les États membres de l'UE est mentionnée comme facteur de réduction de l'efficacité des mesures phytosanitaires appliquées à la lutte antiparasitaire. Baayen et coll. (2005) ont montré que les variétés qui ont répondu aux essais de laboratoire par la formation de petites galles demeureront pratiquement exemptes d'infection dans des conditions de champs.

Les auteurs ont conclu que les plantes de ces cultivars produiront trop peu de galles et, par conséquent, trop peu de spores, pour favoriser l'infection des plantes voisines de la même culture ou des plantes d'une culture consécutive du même cultivar. Néanmoins, les essais dans les champs ne sont pas inclus dans la norme 3/88(1) de l'OEPP intitulée « Testing of potato varieties to assess resistance to Synchytrium endobioticum » (OEPP 2020). Même si des analyses moléculaires sont conçues pour faciliter l'évaluation de la résistance, elles ne sont pas prises en compte par cette norme.

Une variété résistante est définie par l'OEPP comme une variété qui réagit à l'agent pathogène de façon à ce qu'il n'y ait pas de danger d'infection secondaire (c.-à-d. qu'aucune spore dormante n'est produite). En réponse à l'attaque d'un organisme nuisible, les plantes peuvent réagir avec une réponse hypersensible sous la forme d'une mort cellulaire, déclenchée par la famille des protéines contenant des domaines de liaison aux nucléotides riches en leucine. Cette immunité déclenchée par l'effecteur est très efficace pour limiter la progression de la maladie et former une résistance efficace contre un pathogène. L'analyse du locus de caractères quantitatifs (LCQ) a permis d'identifier des régions génomiques offrant une résistance aux pathotypes de grande importance (et des combinaisons de ces derniers) (Obidiegwu et coll., 2015 ; Prodhomme et coll., 2020a). Dans ces études de cartographie, on a pu distinguer les LCQ ayant des effets majeurs et mineurs. Les principaux LCQ sont appelés gènes Sen (de S. endobioticum), suivis d'un numéro séquentiel. L'identification de la première protéine effectrice S. endobioticum, AvrSen1, indique que les principaux gènes de résistance à la galle verruqueuse sont basés sur l'immunité déclenchée par l'effecteur très efficace. Le gène Sen1 est répandu dans le matériel génétique de la pomme de terre (Prodhomme et coll., 2020 a, 2020 b) et il était déjà présent dans d'anciennes variétés comme la pomme de terre Pink Fir (1850), le Champion (1876) et la Belle de Fontenay (1885), ce qui suggère que le gène Sen1 était présent dans le matériel de multiplication européen avant la première introduction de S. endobioticum en Europe (Prodhomme et coll., 2020b). La résistance aux pathotypes plus élevés est nécessaire à l'Î.-P.-É., car les pathotypes 6 et 8 se trouvent sur l'île. La résistance aux pathotypes plus élevés est moins fréquente dans le matériel génétique des pommes de terre, mais la résistance aux pathotypes 6 et 8 est largement disponible. Par exemple, le gène Sen2 a été identifié dans un hybride complexe diploïde de pommes de terre avec de multiples origines d'espèces sauvages et fournit un large spectre de résistance aux pathotypes 1(D1), 2(Ch1), 2(G1), 3(M1), 6(O1), 8(F1), 18(T1), et 39(P1). Le gène Sen3 fournit également une résistance à large spectre aux pathotypes 1(D1), 2(G1), 6(O1) et 18(T1) et il réside dans le même locus que le gène Sen1, sur l'extrémité du bra chromosomique 11 (Bartkiewicz et coll., 2018 ; Obidiegwu et coll., 2015 ; Prodhomme et coll., 2019). Ce gène est principalement présent dans les variétés de pommes de terre allemandes et polonaises et semble être présent dans la variété résistante Goldrush qui est populaire à l'Î.‑P.‑É. On a signalé que le gène Sen4 fournissait une résistance aux pathotypes 2(G1), 6(O1) et 18(T1) et qu'il était principalement présent dans les variétés riches en amidon néerlandaises ainsi que dans la variété allemande Panda. Le gène Sen5 est très rare dans le matériel de sélection des pommes de terre, puisqu'il n'a été identifié que dans trois variétés riches en amidon commerciales néerlandaises jusqu'à présent. Les résistances supplémentaires présentes dans le matériel génétique de la pomme de terre n'ont pu être placées sur la carte de liaison génétique de la pomme de terre et, par conséquent, aucun marqueur pour ces gènes n'est disponible.

L'utilisation de variétés résistantes en combinaison avec des mesures phytosanitaires strictes a connu un grand succès au cours du siècle dernier, la maladie de la galle verruqueuse a diminué et, par conséquent, la sélection pour la résistance à la galle verruqueuse était moins prioritaire jusqu'à la découverte de nouveaux pathotypes qui ont causé la maladie dans des variétés auparavant résistantes. Cette rupture de résistance a ensuite classé le pathotype 1 (D1) avirulent des pathotypes virulents comme 2, 6 et 18. D'autres variétés de pommes de terre négatives pour tous les gènes Sen décrits jusqu'à présent, mais résistantes à un ou plusieurs pathotypes ont été signalés (Prodhomme et coll., 2020a). Ceux-ci indiquent que des sources de résistance supplémentaires déjà présentes dans le patrimoine génétique commercial peuvent être davantage caractérisées et exploitées. Dans bien des cas, la résistance à la galle verruqueuse sur le terrain est stable. Néanmoins, il est généralement reconnu que l'empilage de multiples récepteurs de l'immunité déclenchée par l'effecteur dans les variétés de cultures améliorera la durabilité de la résistance (Luo et coll., 2021). Dans le cadre du processus de sélection de la résistance efficace à la galle dans les programmes de reproduction, les LCQ à effet majeur et mineur ont été empilées, ce qui indique qu'il pourrait s'agir d'une exigence pour le contrôle efficace de l'agent pathogène (Prodhomme et coll., 2020a).

Recommandations

Le Comité recommande que les tests de résistance soient déterminés conformément à la norme de l'OEPP PM 3/88(1) « Testing of potato varieties to assess resistance to Synchytrium endobioticum » (OEPP 2020). De plus, le Comité recommande d'inscrire les variétés de pommes de terre cultivées à l'Î.‑P.‑É. avec leur niveau de résistance respectif pour les pathotypes 6 et 8 et de définir un seuil clair des niveaux de résistance requis dans les différentes situations. Enfin, le Comité recommande que les isolats de tous les champs indexés soient caractérisés pour leur pathotype ; si de nouveaux pathotypes sont observés, la liste devrait être mise à jour. Comme la détermination de la résistance dans les bioessais par des observations microscopiques exige beaucoup de travail, on recommande que tout le spectre des variétés de pommes de terre qui conviennent à l'Î.‑P.‑É. et le matériel de sélection qui pourrait d'abord être utilisé soit examiné (pour les gènes Sen) à l'aide de marqueurs moléculaires. Plusieurs marqueurs sont accessibles publiquement sous forme de marqueurs PCR spécifique d'allèles compétitifs (KASP) qui permettent un dépistage fiable des plantes tétraploïdes et des matières diploïdes. Des marqueurs KASP contiguës peuvent être utilisés pour déterminer les blocs haplotype du génome de la pomme de terre sur lesquels des gènes de résistance sont présents. Un autre avantage des marqueurs moléculaires est que différents gènes de résistance Sen sont sélectionnés. Ces renseignements peuvent être utilisés pour sélectionner des variétés ayant de multiples gènes de résistance. Il est également possible d'utiliser différents types de gènes de résistance en alternance sur le terrain. Les deux stratégies pourraient améliorer la durabilité de la résistance. La variété de pommes de terre Goldrush semble avoir le gène de résistance Sen 3 qui pourrait fournir une résistance à large spectre à tous les isolats actuellement identifiés à l'Î.‑P.‑É. Cependant, le gène Sen 3 semble être le seul gène de résistance majeur de la variété Goldrush. Il est donc conseillé de tester l'efficacité de ce gène de résistance sur des isolats collectés à l'Î.-P.-É. et de voir si d'autres gènes de résistance peuvent être ajoutés dans les futurs programmes de sélection. On pourrait ainsi accroître la durabilité de la résistance. Pour d'autres variétés de pommes de terre avec le gène Sen3 ou d'autres gènes de résistance, une approche semblable est suggérée.

En parallèle, les variétés résistantes et le matériel de sélection peuvent être utilisés pour un examen rapide de la sensibilité à l'aide d'un test de laboratoire en inoculant le tubercule de pommes de terre, soit par la méthode Glynne-Lemmerzahl ou Spieckermann, comme le recommande la norme PM 3/88(1) (OEPP 2020). Ces bioessais confirmeraient la prédiction fondée sur les marqueurs Sen, ce qui est important, car les isolats de pathotype 6 ou 8 de l'Î.-P.-É. pourraient être distincts de leurs homologues européens (bien qu'ils soient génétiquement très semblables). Dans ces bioessais, on a pu détecter des résistances à la galle qui ne sont pas encore cartographiées et pour lesquelles les marqueurs génétiques Sen ne sont pas disponibles. Les isolats de Synchytrium endobioticum de l'Î.-P.-É. devraient être stockés dans des collections vivantes pour référence future avec des tests de résistance.

Après ce premier essai de sensibilité, des tests de laboratoire plus poussés, conformément à la norme PM 3/88(1) de l'OEPP intitulée « Testing of potato varieties to assess resistance to Synchytrium endobioticum » (OEPP 2020), devraient être utilisés pour obtenir plus de renseignements sur le niveau de résistance. C'est important, car une résistance partielle peut entraîner une perte d'efficacité des gènes de résistance dans les situations sur le terrain. Pour ces bioessais, il est important d'utiliser un ensemble représentatif d'isolats de l'Î.-P.-É.

Le Comité recommande d'utiliser seulement des cultivars résistants dans les zones tampons et les champs de contact primaire ou d'autres contacts pour contrer la galle verruqueuse. On recommande d'utiliser éventuellement des variétés résistantes pour tous les champs de pommes de terre commerciaux, au moins dans les zones à risque élevé, car ce serait une mesure de protection supplémentaire aux fins de l'atténuation des risques et de la gestion de la maladie.

Surveillance par analyse des sols et inspections des champs et des tubercules

La lutte contre la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.-P.-É. repose fortement sur la réalisation d'analyses de sol et de bioessais ainsi que d'inspections des champs et des tubercules. Les deux méthodes comportent des inconvénients et des limites. La détection de l'organisme nuisible dans un champ donné dépend de la répartition des spores dormantes en combinaison avec l'intensité de l'échantillonnage, ce qui influe sur la possibilité de prélever des échantillons de sol contenant suffisamment de spores dormantes pour permettre la détection et la quantification. La distribution des spores dormantes dans le champ peut être regroupée en un seul endroit dans le champ, surtout dans les cas où l'infestation est faible. Hampson et Coombes (1996) ont examiné la répartition spatiale des spores dormantes dans le sol. Ils ont conclu qu'aucun modèle particulier d'agrégation n'a émergé ; les agrégats ont supposé des modèles aléatoires de distribution. Cela rend difficile l'échantillonnage de sol pour la détection de l'organisme nuisible, surtout lorsque les niveaux d'inoculation sont très faibles. La probabilité d'atteindre des endroits où la concentration de spores est plus élevée dans une grille donnée n'est pas très élevée, sauf dans les cas où la concentration de spores est très élevée et où de nombreuses spores ont déjà été distribuées dans l'ensemble du champ. De plus, les inspections des tubercules ne seront fructueuses que si les tubercules infectés sont inclus dans les échantillons, et l'expression des symptômes pourrait varier en fonction de différents facteurs, notamment le niveau d'inoculation dans le champ (Baayen et coll., 2005), et si l'on passe à côté des symptômes subtils. De plus, les verrues ont tendance à se détacher facilement lorsqu'on manipule les tubercules, ce qui fait qu'elles restent dans les champs lorsque les pommes de terre sont récoltées, la détection devient donc encore plus difficile.

Recommandations

Le Comité recommande d'effectuer des analyses de sol dans tous les champs indexés selon une structure compressive et géoréférencée (SIG). Il recommande également de structurer toutes les données et les métadonnées connexes dans un tel système d'information géoréférencé qui donnerait un aperçu clair des emplacements et des liens. Ce système pourrait également comprendre des renseignements relative au dépistage sur l'équipement. Ces renseignements sont importants pour les analyses judiciaires des phytopathogènes et le calcul des risques. Bien que le programme Survey123 actuel fournisse des emplacements, il ne contient pas de renseignements importants sur la propagation de l'infection sur le terrain. Un exemple de système géoréférencé permettant le suivi de tous ces renseignements est fourni à titre de document supplémentaire. De plus, le Comité est d'avis que l'analyse des résidus de sol pourrait être un ajout utile aux programmes de surveillance et pourrait remplir plusieurs fonctions au sein du programme de gestion de la galle verruqueuse de l'Î.‑P.‑É. L'application d'analyses des résidus de sol dans la surveillance des champs réglementés pourrait réduire la quantité de sols à analyser. De plus, la probabilité d'occurrence de spores dormantes dans le sol attaché aux tubercules devrait être plus élevée, ce qui augmentera l'efficacité de l'échantillonnage. Selon l'emplacement de l'échantillonnage, les résidus de sol recueillis pourraient représenter un bon mélange de résidus provenant de l'ensemble du champ, ce qui accroît la probabilité de trouver des spores même lorsque les niveaux d'infestation sont faibles. Ce ciblage de l'échantillon se traduira par une confiance accrue dans la détection. Par exemple, des analyses des résidus de sol ont été utilisées pour identifier des éclosions de nématode à kyste de la pomme de terre en Australie. Si l'échantillonnage des résidus de sol est intégré aux systèmes de certification des semences, en plus des inspections visuelles actuellement effectuées, la méthode pourrait accroître le niveau de confiance des acteurs comme quoi les pommes de terre de semence sont exemptes de la galle verruqueuse de la pomme de terre. Elle pourrait également être appliquée aux inspections phytosanitaires afin d'accroître le niveau de sécurité lors de la délivrance de certificats phytosanitaires.

Un inconvénient lié à l'utilisation de résidus de sol est que les essais ne peuvent avoir lieu qu'après la culture, ils ne peuvent donc pas être utilisés pour déterminer si un champ est viable à des fins de culture de pommes de terre, p. ex., pour la production de pommes de terre de semence. De plus, à moins qu'il n'y ait un nettoyage complet des camions entre les chargements (ce qui n'est généralement pas le cas), l'utilisation de résidus de sol présente des incertitudes relativement à la source. Il y a toujours le risque que le sol d'une charge antérieure contamine l'échantillon.

Les inspections visuelles après la récolte des tubercules devraient aussi porter sur les points d'échantillonnage les plus susceptibles de détecter des tubercules infectés. L'observation de la trajectoire au-dessus d'une table à rouleaux pendant les opérations de manutention après récolte serait la méthode d'inspection idéale. Cependant, compte tenu de la répartition spatiale inégale de l'agent pathogène sur le terrain, un inspecteur doit rester sur la ligne pendant tout le temps du processus, ce qui, dans la plupart des cas, n'est pas faisable. Une solution de rechange possible serait de faire passer les bacs de tri sur une table à rouleaux (distincte de la ligne principale) et d'inspecter ces tubercules, car ils sont continuellement retirés par le personnel sur la ligne lorsqu'un défaut est relevé. S'il s'agit manifestement de la galle verruqueuse, le personnel le déterminera comme tel ; toutefois, bon nombre des premiers stades de l'infection peuvent être éliminés. On ne voit pas toujours les verrues, car les symptômes peuvent être confondus avec d'autres maladies. Cette méthode peut s'avérer plus rentable pour les enquêtes sur les champs réglementés.

Le Comité considère qu'il serait utile d'intégrer une méthode de différenciation des spores viables et non viables au processus de surveillance. Si l'on trouve un très faible nombre de spores dormantes dans le sol, il peut s'agir de vestiges d'infestations antérieures. Si ces spores sont clairement non viables et que des bioessais supplémentaires donnent des résultats négatifs, le risque lié à ces champs est faible, et leur classification comme champs indexés devrait être réexaminée. L'application de mesures de gestion à long terme dans des champs comme les champs indexés est injustifiée et peut réduire la coopération des producteurs de pommes de terre. Néanmoins, la dissémination de spores dormantes viables présente toujours un certain risque, c'est pourquoi certaines mesures de précaution devraient s'appliquer. Le Comité recommande de classifier ces champs de la même façon que les champs de contact primaire et d'exiger de cultiver deux cultures d'une variété résistante de pommes de terre dont l'utilisation finale est la transformation conformément aux mesures d'atténuation en place et aux restrictions sur le déplacement de sol, en plus de s'assurer de l'absence de résidus de terre sur l'équipement utilisé. Le protocole de diagnostic de l'OEPP pour Synchytrium endobioticum (OEPP, 2017b) donne des indications sur la distinction entre les spores dormantes viables et non viables. Cependant, il est généralement admis que les spores dormantes dont le contenu est incomplet et hétérogène peuvent être difficiles à identifier comme étant mortes ou vivantes et qu'en cas de doute, les spores dormantes devraient être considérées comme viables (figure 11).

Photo - Figure 11: Spores dormantes de S. endobioticum à divers stades de plasmolyse (A, B) et spore dormante sectionnée (C) comparativement à une spore dormante viable (D) (avec l'autorisation de SASA, photos publiées dans le Bulletin de l'EPPO/OEPP PM 7/28(2)). Description ci-dessous.
Description pour la figure 11 : Spores dormantes de S. endobioticum à divers stades de plasmolyse (A, B) et spore dormante sectionnée (C) comparativement à une spore dormante viable (D) (avec l'autorisation de SASA, photos publiées dans le Bulletin de l'EPPO/OEPP PM 7/28(2))

La figure 11 montre les spores de repos de S. endobioticum dans divers états.

Photo A : spore de repos plasmolysée (possiblement viable)

Photo B : spores de repos fortement plasmolysées (non viables)

Photo C : spore de repos brisée (non viable)

Photo D : spore de repos viable

De nouvelles méthodes moléculaires fondées sur la détection de l'ARN montrent jusqu'à présent une bonne corrélation entre la présence de l'ARN et sa viabilité. La validation de la méthode est complexe, car elle fait actuellement l'objet de bioessais. Des protocoles sont disponibles et le groupe suggère de les utiliser le cas échéant. Malheureusement, avec un faible nombre de spores dormantes, la détection à base d'ARN pourrait ne pas être suffisamment sensible. Par conséquent, la méthode pourrait classer de plus grandes quantités de spores comme viables lorsqu'on trouve de l'ARN, éliminant ainsi le besoin d'observations microscopiques. En cas de résultats négatifs, une détermination microscopique est toujours nécessaire pour vérifier le résultat, en particulier lorsque de faibles quantités de spores sont disponibles.

Dans le cadre du programme de gestion actuel, la détection de la galle verruqueuse dépend fortement de l'inspection visuelle, p. ex., pendant les inspections de certification ou d'assurance ou pendant le tri et la manutention. Le Comité estime qu'il pourrait être utile d'obtenir plus de renseignements sur les diverses expressions des symptômes, en particulier les plus subtils. Un plus large éventail d'images représentant différentes expressions de la maladie devraient être disponibles (figure 12). On pourrait préparer des modèles 3D de taille réelle, semblable en poids, en taille et en forme aux pommes de terre, montrant la gamme de symptômes possibles de la maladie. Ils pourraient aussi servir à déterminer quels symptômes peuvent être détectés dans les différentes observations visuelles actuellement effectuées à l'Î.-P.-É. Cet exercice pourrait accroître la sensibilisation et améliorer le profil de recherche. Cette sensibilisation accrue augmentera probablement le nombre de déclarations de la galle verruqueuse, mais elle entraînera aussi davantage de faux positifs. Il est recommandé que l'ACIA mette en place un système de vérification pour évaluer rapidement et, si possible, confirmer ces avis.

Photo - Figure 12 : Expression de symptômes typiques (à gauche) et de symptômes subtils après une période de sécheresse (à droite). D'autres photos sont consultables dans la base de données mondiale de l'OEPP. Description ci-dessous.
Description pour la figure 12 : Expression de symptômes typiques (à gauche) et de symptômes subtils après une période de sécheresse (à droite). D'autres photos sont consultables dans la base de données mondiale de l'OEPP

La figure 12 montre deux photos mises côte à côte. La photo de gauche montre des pommes de terre qui présentent des symptômes typiques de la galle verruqueuse de la pomme de terre, y compris des protrusions verruqueuses. La photo de droite montre une pomme de terre qui présente des symptômes qui sont plus difficiles à identifier après une période sèche.

Gestion des déchets

Les stratégies actuelles de gestion des déchets des champs réglementés sont exhaustives, mais l'utilisation antérieure des déchets dans les champs agricoles peut avoir contribué à la propagation des spores dormantes dans de nouveaux champs. Avant la détection de la galle verruqueuse en 2000, l'élimination des déchets dans les usines de transformation n'était pas nécessaire, car les champs de l'Î.-P.-É. étaient considérés comme exempts de la galle verruqueuse. Le premier plan de travail opérationnel du 13 décembre 2000 fournit un exemple des exigences realtives à la gestion des déchets. Il documente une procédure d'élimination de la terre et des pommes de terre de rebut ou des pelures en vrac qui quittent l'Î.-P.-É. et qui sont destinées à être utilisées comme frites et produits connexes de pommes de terre frites. À l'époque, le risque associé aux pelures, aux rebuts, aux déchets et aux boues était considéré comme faible, mais les activités présentaient un potentiel de dissémination de spores infectieuses. Le plan de travail opérationnel a reconnu plusieurs méthodes d'atténuation, notamment :

  • Enfouissement en profondeur des pommes de terre de rebut, des rejets et de tous les résidus de sol dans un site d'enfouissement approuvé ;
  • Blanchissement des tubercules partiellement traités à 160-170 °F pendant 15 minutes, puis friture à 375-380 °F pendant 60 secondes ;
  • Épluchage à la vapeur des tubercules non souillés à une température minimale de 360 °F à 200 lb/po2 pendant au moins 10 à 15 secondes, suivi de la séparation et de l'élimination des pelures à la vapeur ;
  • Compostage conformément aux exigences de température et de temps prescrites dans la norme Zakopal 1970.

Au fil du temps, quatre usines de transformation ont existé à l'Î.-P.-É. McCains, qui a fermé ses portes en 2014, deux usines Cavendish et AgraWest Foods Ltd, une usine fabriquant des produits de pommes de terre déshydratées. Outre les usines de transformation, plusieurs installations d'emballage créent un flux de déchets liés au lavage des pommes de terre et à l'élimination des matières organiques.

Même si les fermes Cavendish ont une stratégie globale de gestion des déchets en place depuis quelques années, il est probable que les déchets contaminés aient été éliminés sur des terres agricoles au cours des années précédentes. Compte tenu de la persistance des spores dormantes et du fait que, surtout pour les utilisations de transformation, la plupart des variétés sensibles sont cultivées, il est probable que certaines découvertes récentes de la maladie de la galle verruqueuse de la pomme de terre sont le résultat de l'élimination des déchets d'il y a plusieurs années.

L'utilisation de déchets de pommes de terre sur les terres arables doit être considérée comme un risque très élevé de dissémination de spores dormantes si Synchytrium endobioticum est présent. Cela est également valable pour les déchets qui ont fait l'objet de toute forme de traitement ultérieur, comme le compostage, la pasteurisation, la digestion anaérobie, etc., car rien ne prouve que ces traitements inactivent les spores dormantes. Schleusner et coll. (2019) ont montré que les spores dormantes de Synchytrium endobioticum ont non seulement survécu à la digestion anaérobie mésophile, mais aussi à l'entreposage subséquent du digestat pendant au moins quatre semaines. Par conséquent, l'élimination des déchets biologiques dans des champs agricoles, notamment les déchets des industries de transformation des pommes de terre, devrait être considérée comme un risque élevé de dissémination des spores dormantes. En Allemagne, cette situation se reflète dans la législation, car l'utilisation de boues d'épuration provenant des municipalités dans les champs agricoles est interdite si elles peuvent contenir des déchets provenant des industries de transformation de la pomme de terre. Les décrets de l'Allemagne sur les engrais postulent que les substances ne peuvent pas être classées comme engrais si elles contiennent entre autres des spores dormantes de S. endobioticum.

Il faut donc conclure qu'il y a un risque lié à l'élimination de tout déchet sur les terres agricoles, même après des traitements comme le compostage, le chauffage ou la digestion anaérobie. Cela est particulièrement vrai pour toutes les régions où se trouvaient des installations de transformation et d'emballage et où les déchets sous quelque forme que ce soit sont utilisés sur les terres agricoles ou pour l'alimentation du bétail.

Recommandations

Le Comité recommande que les installations assujetties à une entente de conformité pour le lavage et peut-être celles pour la transformation des pommes de terre soient dotées des normes d'hygiène les plus élevées. Il s'agit non seulement de l'installation elle-même et de la manutention et de l'élimination des déchets, mais aussi de toute la zone où se trouve l'installation. Les spores dormantes peuvent être facilement disséminées par la poussière provenant du chargement ou par les pommes de terre qui tombent des camions. Si les aires d'arrivée des camions sont des aires de nettoyage sur béton, les mesures seront plus simples. De plus, des bassins d'eau plate pour les pneus placés à l'entrée de la zone d'arrivée réduiraient le risque de dissémination des spores dormantes par la poussière qui adhère aux pneus. Des bassins d'eau pour les chaussures devraient aussi être placés à tous les endroits où les gens quittent l'installation afin d'éviter la dissémination de spores dormantes par des chaussures.

Comme mesure de sécurité supplémentaire, les déchets issus de la transformation ou de la manipulation des pommes de terre (lavage et emballage), comme les produits biologiques issus de la digestion anaérobie ou d'autres biosolides, le compost ou les liquides issus du lavage ou de la transformation, ne doivent pas être utilisés sur les terres agricoles, car ils présentent un risque de dissémination de spores dormantes si des déchets de pommes de terre infestées sont présents. On recommande également d'examiner de plus près les champs où les déchets de la transformation des pommes de terre ont été déversés au cours des années antérieures, par exemple au moyen d'inspections exhaustives après la récolte. Il s'agit en particulier des installations de traitement ou d'emballage qui n'ont pas d'entente de conformité pour l'élimination des déchets.

Besoins et possibilités de communication et de recherche future

L'un des aspects qui ont retenu l'attention du Comité est le manque de participation et de compréhension de certaines des parties touchées par les restrictions et autres mesures de gestion applicables. Par exemple, les producteurs doutaient que les résultats positifs découlant de la détection de spores dormantes dans le sol soient considérés comme de vrais cas de la maladie. Toutefois, le Comité est d'avis que les méthodes d'analyse et d'identification de l'ACIA sont correctes et que l'identification de spores dormantes viables devrait mener à la détermination d'un champ indexé. Par conséquent, le Comité considère qu'il s'agit d'un problème de communication entre l'ACIA et les producteurs.

Les membres du Comité ont été mis au courant des défis que doivent relever les organismes et l'industrie pour s'entendre sur la gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.‑P.‑É., notamment les différentes interprétations des résultats des tests où l'on a trouvé un très faible nombre de spores ; le découplage des processus pour les champs de contact primaire et d'autre contact ; l'interdiction d'exporter des pommes de terre de semence actuellement en vigueur. Ce n'est pas une surprise, compte tenu de la complexité des constatations. La galle verruqueuse est l'une des maladies les plus difficiles, sinon la plus difficile à éradiquer et à contrôler. D'importantes mesures de biosécurité doivent être mises en œuvre pour le contrôle qui touche l'industrie de la pomme de terre et les collectivités. Cependant, les organismes gouvernementaux, les partenaires de l'industrie, les fournisseurs de services, la communauté scientifique et les collectivités sont tous des intervenants essentiels dans la gestion de la maladie de la galle verruqueuse à l'Î.-P.-É. Une communication et une mobilisation efficaces entre tous les intervenants sont essentielles au succès d'une intervention de cette envergure en matière de biosécurité, notamment en fournissant des renseignements exacts et opportuns, en favorisant les partenariats, en appuyant de nouvelles initiatives, en influençant le changement de comportement et en renforçant la confiance.

Recommandations

Le Comité est d'avis que la mise en place d'un système de communication pour favoriser une discussion ouverte, p. ex., par un groupe de travail composé de représentants de tous les intervenants touchés, pourrait améliorer le succès des mesures de gestion de la galle verruqueuse à l'Î.-P.-É. Des systèmes de communication semblable ont été appliqués avec succès dans d'autres États ; des exemples de tels systèmes de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie sont fournis à l'annexe II du présent document.

De plus, le Comité croit que certaines activités de recherche sont nécessaires à l'Î.‑P.‑É. ou à T.-N.-L. Les résultats de ces activités de recherche pourraient fournir de précieux renseignements sur les infestations de galle verruqueuse et leur propagation et ils pourraient aider à la conception de mesures de lutte plus efficaces. Certains aspects importants sont déjà en cours d'analyse par l'ACIA, comme l'enquête sur le nombre de cultures de pommes de terre sensibles nécessaires pour élever les niveaux d'infestation à un seuil détectable ou la question de savoir si les méthodes actuelles de surveillance et d'enquête sont suffisantes pour détecter de faibles niveaux.

Le sujet des méthodes d'enquête rapides et sensibles a été jugé particulièrement important par le Comité. Un élément clé du contrôle de la galle verruqueuse est l'efficacité et la rapidité avec laquelle la maladie peut être détectée, car la mise en œuvre rapide de mesures de contrôle peut réduire le risque de propagation de la maladie et limiter l'impact sur la production et le commerce de la pomme de terre. Les méthodes de détection comprennent l'inspection visuelle des tubercules au moment de la récolte et la détection des spores dormantes dans le sol par un échantillonnage en grille ou un échantillonnage des résidus de sol. De plus, des bioessais peuvent être effectués lorsque le sol fait l'objet d'expériences d'inoculation et où l'on surveille la formation de verrues sur les tubercules inoculés. Des méthodes moléculaires sont également disponibles pour la détection, l'identification et la quantification. Selon l'application, la saison et la répartition de la maladie, ces méthodes peuvent être pertinentes et efficaces. Une comparaison des méthodes des caractéristiques de rendement telles que la spécificité, la sensibilité, la robustesse, le débit et le coût pourrait être organisée afin de sélectionner la procédure et les protocoles les plus appropriés. Cette comparaison pourrait également aider à comprendre les aspects épidémiologiques de la maladie, p. ex., l'historique des infestations dans une région, l'expression de la maladie dans certains champs et la dissémination sur de courtes et de longues distances. Par exemple, si les spores dormantes n'infectent pas les pommes de terre lors d'un bioessai, cela pourrait indiquer que les infestations dans les champs se sont produites il y a plusieurs années. La combinaison des bioessais et des analyses microscopiques des spores et des essais moléculaires de l'ARN pourrait fournir des renseignements supplémentaires sur la viabilité des spores dormantes, ce qui permettrait une évaluation plus précise des risques pour le champ.

Un aspect important de l'efficacité d'une enquête est la matrice des échantillons analysés. Le sol est principalement échantillonné sur le terrain selon une grille prédéfinie. Les résidus de sol recueillis sur des pommes de terre récoltées ont été en contact étroit avec l'hôte, il est donc probable qu'ils soient contaminés par des spores dormantes. De plus, on récolte les pommes de terre dans l'ensemble du champ, de sorte qu'un échantillon de résidus de sol est probablement plus représentatif par rapport à des points d'échantillonnage fixes sur le terrain. Les résidus de sol sont plus propices à la détection. Les complications possibles de l'analyse des résidus de sol sont les suivantes : i) les échantillons ne peuvent être prélevés qu'après la récolte, ii) le positionnement exact de l'emplacement de l'échantillon pourrait être difficile, iii) les échantillons peuvent être moins cohérents, car la quantité de sol attaché aux tubercules peut dépendre de l'humidité du sol et de la matière organique, iv) des quantités limitées de résidus de sol pourraient nuire aux bioessais. De l'avis du Comité, la sensibilité des tests de résidus de sol devrait être déterminée par rapport à l'échantillonnage en grille, dans le cadre d'un essai de recherche, ainsi que par des tests d'expression des symptômes dans des bioessais menés sur des résidus de sol. Il est probable que pour avoir un relevé optimal de S. endobioticum, il faudrait une combinaison d'échantillonnage de sol en grille et d'analyse de résidus de sol.

Un autre aspect important concerne le retraçage rétrospectif de l'introduction initiale ayant entraîné l'infestation d'un champ. On pourrait utiliser une cartographie détaillée des sites d'échantillonnage positifs et du nombre de spores trouvées dans un champ indexé pour déterminer le site de l'infection initiale, le mode d'introduction le plus probable (tubercules, sol, fumier ou équipement) ou le mécanisme de propagation locale (le long de la rivière ou de la zone inondée, le long de la voie de l'équipement, zone d'alimentation du bétail). Ces renseignements fourniraient des indications importantes sur l'épidémiologie locale et la propagation de la maladie dans une région. Ils pourraient également fournir des renseignements sur le temps qui s'est écoulé depuis la première introduction, ce qui aiderait à définir les champs de contact primaire et d'autre contact. Les détails de la collecte des échantillons, le type de tests effectués (morphologie/PCR en temps réel/bioessais) et les résultats des tests (p. ex., emplacement des échantillons positifs et négatifs, nombre de spores viables et non viables, bioessais positifs et négatifs) devraient être intégrés au système de cartes numériques existant afin de visualiser la présence de la maladie dans les champs. On pourrait ainsi évaluer en profondeur les risques des champs infectés, mener un retraçage efficace et complet, et prendre des décisions éclairées sur l'établissement de zones de sécurité et de zones tampons. Dans ce contexte, il serait important de mener d'autres études sur la propagation des spores dormantes par le vent et l'eau. Hampson (1996) a mené des recherches sur la dispersion par le vent à Terre-Neuve. L'auteur a conclu que la dispersion des spores dormantes par le vent est possible et que les véhicules pourraient présenter une surface d'impact et donc contribuer à la dissémination des spores dormantes sur de plus longues distances. D'autres recherches pourraient être utiles pour déterminer l'étendue des distances sur lesquelles les spores dormantes pourraient se propager par le vent ou les cours d'eau, ainsi que l'importance des inondations en ce qui concerne la dissémination des spores dormantes dans une zone. Des stratégies d'échantillonnage sont nécessaires pour concentrer les spores sur une fraction particulière, ce qui pourrait permettre de surveiller les échantillons d'eau et d'air. La validation des procédures pourrait être effectuée à T.-N. lorsque la galle verruqueuse est fréquente. Des stratégies pourraient ensuite être appliquées à l'Î.-P.-É. sur les emplacements des champs indexés. Les résultats pourraient être très utiles pour déterminer les champs adjacents à une certaine distance du champ indexé.

Un autre domaine de recherche important est l'étude de l'inactivation possible des spores dormantes dans les champs et dans le sol. À l'heure actuelle, la lutte contre la galle verruqueuse à l'échelle mondiale repose principalement sur la nécessité de veiller à ce que les pommes de terre ne soient pas cultivées dans des champs infestés, ainsi que sur la culture de variétés de pommes de terre résistantes dans les régions avoisinantes. Mais cela représente un moyen très passif de contrôler une maladie et, par conséquent, de nombreuses années peuvent s'écouler avant qu'un champ puisse être déclassifié. De plus, le sol des champs infestés doit rester dans ces champs ou être éliminé dans d'autres zones désignées afin de limiter le risque de propagation des spores dormantes vers d'autres champs. Des mesures visant à neutraliser les spores dormantes ou à appliquer la germination des spores dormantes à des moments où il n'y a pas d'hôte sur le terrain pourraient réduire considérablement ce délai. Quelques recherches ont été menées dans ce domaine au milieu du XXe siècle (Langerfeld, 1984, donne un aperçu), mais aujourd'hui encore, on ne dispose d'aucun procédé permettant soit d'inactiver les spores dormantes, soit de favoriser la germination à un moment favorable dans le sol. Les régions de T.-N. qui sont infestées de la galle verruqueuse de la pomme de terre offrent d'excellentes possibilités d'essais de recherche. De plus, il serait possible d'y tester et de valider de nouvelles méthodes de surveillance, comme l'utilisation de chiens renifleurs pour détecter les pommes de terre infestées dans les champs, ou l'utilisation de drones équipés de caméras hyperspectrales. De telles méthodes pourraient contribuer à des enquêtes particulières sur la maladie de la galle verruqueuse dans les régions où l'on ne sait pas si l'organisme nuisible est présent, ce qui permettrait d'économiser des ressources en personnel, notamment les inspecteurs et le personnel de laboratoire.

Conclusions relatives à l'obtention éventuelle du statut de zone exempte de S. endobioticum à l'Î.-P.-É

Le mandat du Comité stipule que la portée de son travail doit être axée sur la formulation de recommandations concernant l'établissement de désignations de statuts phytosanitaires de la galle verruqueuse spécifiques pour certaines régions de l'Île-du-Prince-Édouard, statuts qui sont définis dans les directives de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV). Pour s'acquitter de cette tâche, le Comité a évalué tous les renseignements qui lui ont été fournis depuis sa visite à l'Î.‑P.‑É. La présente section résume les réflexions et les recommandations concernant le statut phytosanitaire de S. endobioticum à l'Î.-P.-É. et la détermination possible de certaines parties de l'Î.-P.-É. comme étant des zones exemptes de l'organisme nuisible.

Selon la NIMP 8 (Secrétariat de la CIPV, 2021), le statut phytosanitaire à l'égard d'un organisme nuisible d'une zone devrait être fondé sur les dossiers ou d'autres sources concernant l'organisme nuisible. Les dossiers sur l'organisme nuisible peuvent être le résultat d'une surveillance générale ou spécifique, définie dans la NIMP 6 (Secrétariat de la CIPV, 2018) comme suit :

Surveillance générale : processus par lequel les informations sur les organismes nuisibles préoccupants dans une zone sont recueillies de diverses sources. Les sources peuvent comprendre des organismes gouvernementaux nationaux ou locaux, des établissements de recherche, des universités, des musées, des sociétés scientifiques (notamment celles de spécialistes indépendants), des producteurs, des consultants, le grand public, des revues scientifiques et commerciales, des données non publiées et des sites Web d'autres organismes nationaux ou internationaux de protection des végétaux (p. ex., la CIPV, les organisations régionales de protection des végétaux, la Convention sur la diversité biologique).

Surveillance spécifique : processus par lequel les informations sur les organismes nuisibles préoccupants dans une zone sont obtenues par l'organisme national de protection des végétaux pendant une période définie. Les organismes nationaux de protection des végétaux recueillent activement des données précises sur les organismes nuisibles. La surveillance spécifique comprend les relevés effectués pour déterminer les caractéristiques d'une population d'organismes nuisibles ou pour déterminer quelles espèces sont présentes ou absentes d'une zone.

Les deux types de surveillance ont été effectués à l'Î.‑P.‑É. sous forme d'inspections visuelles des tubercules et d'échantillonnage de sol, p. ex., le programme de surveillance visuelle qui a été mené à l'échelle de l'île de 2001 à 2004, toutes les inspections visuelles des tubercules aux fins de la certification ou de l'assurance des semences ou la surveillance à l'échelle du Canada, qui incluait l'Î.-P.-É. en 2020. Les cas de galle verruqueuse ont été consignés et retracés pendant une période de dix ans. Des renseignements complets sont disponibles sur les champs réglementés et les activités de surveillance menées dans ces champs au fil des ans. Bien entendu, il faut tenir compte du fait que les informations disponibles au moyen des relevés sont limitées, puisque la détection de l'organisme nuisible par les inspections visuelles ou les échantillonnages de sol est difficile et dépend des niveaux d'infestation dans le champ, de la dissémination de l'organisme nuisible sur le terrain, de l'expression des symptômes et du plan d'échantillonnage.

Même s'il est possible que les infestations de galle verruqueuse dans les champs n'aient pas encore toutes été détectées, la dissémination de l'organisme nuisible est limitée et que le champignon S. endobioticum a été détecté dans seulement 35 champs, ce qui correspond à 0,6 % de toutes les terres cultivées avec des pommes de terre à l'Î.‑P.‑É. Ces 35 champs indexés ont été regroupés en cinq grappes d'infections liées (voir la figure 1). De plus, on a trouvé une infestation dans une parcelle utilisée pour éliminer les résidus de sol. Cette parcelle n'est pas réglementée comme un champ indexé, car elle n'était pas destinée à la production agricole. Plusieurs champs adjacents, de contact primaire ou d'autre contact sont reliés aux champs indexés. Selon l'ACIA, en 2022, plus de 16 000 hectares à l'Î.‑P.‑É. sont restreints à l'égard de la galle verruqueuse, ce qui représente environ 16 % des terres cultivées en pomme de terre à l'Î.‑P.‑É. (figure 13).

En ce qui concerne le nombre total de champs actuellement indexés à l'Î.‑P.‑É., le Comité conclut que le statut phytosanitaire de l'organisme nuisible S. endobioticum devrait être défini comme « organisme nuisible présent, non distribué à grande échelle et sous contrôle officiel » conformément à la NIMP 8. Les mesures de contrôle officielles en vigueur pour l'éradication de l'organisme nuisible dans les champs indexés et la prévention d'une dissémination ultérieure sont décrites dans la section « Gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.‑P.‑É. », du présent rapport. D'autres mesures de contrôle sont proposées par le Comité et décrites dans la section « Conclusions et recommandations sur la gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.‑P.‑É. ».

Dans une mesure semblable, les Normes régionales pour les mesures phytosanitaires (NRMP) 3 « Déplacement des pommes de terre vers un pays membre de la NAPPO » de l'Organisation nord-américaine pour la protection des végétaux (NAPPO) définissent le statut phytosanitaire du Canada à l'égard de S. endobioticum comme P2 (présent seulement dans certaines régions) et P9 (présent : soumis à un contrôle officiel) (NAPPO, 2011).

 Photo - Figure 13 : Carte de l'Î.-P.-É indiquant les catégories de champs restreints, fournie par l'ACIA au Comité. Description ci-dessous.
Description pour la figure 13 : Carte de l'Î.-P.-É indiquant les catégories de champs restreints, fournie par l'ACIA au Comité

Mars 2022

Le diagramme montre une carte de couleur vert pâle de l'Î.-P.-É. sur laquelle figurent les points suivants :

  • Rouge – Champs indexés (champs où la galle verruqueuse de pomme de terre a été détectée)
  • La galle verruqueuse de pomme de terre n'a pas été détectée dans les champs suivants :
    • Bleu – Champs adjacents
    • Ambre – Champ de contact primaire
    • Vert foncé – Autres champs de contact

Le Comité a également examiné si certaines parties de l'Î.-P.-É. pourraient être considérées comme des zones exemptes d'organismes nuisibles ou si la définition de lieux de production exempts d'organismes nuisibles ou même de sites de production exempts d'organismes nuisibles serait plus appropriée. La Norme internationale pour les mesures phytosanitaires (NIMP) 5 « Glossaire des termes phytosanitaires » (Secrétariat de la CIPV 2022) définit une zone exempte d'organismes nuisibles comme une « [z]one dans laquelle l'absence d'un organisme nuisible déterminé a été prouvée scientifiquement et où, au besoin, elle est maintenue par l'application de mesures officielles ». [NIMP 2, 1995 ; CEMP révisé, 2015] ».

Selon la NIMP 5, un lieu de production exempt de parasites est un « lieu de production où un organisme nuisible particulier est absent, comme le démontrent les preuves scientifiques, et où, le cas échéant, cette condition est officiellement maintenue pour une période définie » [NIMP 10, 1999 ; CMP révisé, 2015]. Un lieu de production est défini comme « toute installation ou ensemble de champs exploités comme une seule unité de production ou d'agriculture » [FAO, 1990 ; Committee of Experts on Phytosanitary Measures révisé, 1999; CMP, 2015]. Comme il s'agit de la plus petite unité possible, le site de production exempt d'organismes nuisibles est défini dans la NIMP 5 comme « un site de production dans lequel un organisme nuisible particulier est absent, comme le démontrent les preuves scientifiques, et dans lequel, le cas échéant, cette condition est officiellement maintenue pour une période définie » [NIMP 10, 1999 ; CPM révisé, 2015]. Le site de production est défini comme « une partie définie d'un lieu de production, qui est gérée comme une unité distincte à des fins phytosanitaires » [CPM, 2015].

L'établissement et l'utilisation d'une zone exempte d'organismes nuisibles, d'un lieu ou d'un site de production exempt d'organismes nuisibles par un organisme national de protection des végétaux permet l'exportation de végétaux, les produits végétaux et autres articles réglementés d'un pays à un autre sans qu'il soit nécessaire d'appliquer des mesures phytosanitaires supplémentaires lorsque certaines exigences sont respectées.

Le concept du lieu ou du site de production exempt d'organismes nuisibles est différent de celui de la zone exempte d'organismes nuisibles. Même si l'objectif est le même, la mise en œuvre est différente. Une zone exempte d'organismes nuisibles est beaucoup plus grande qu'un lieu de production, comprend de nombreux lieux de production et peut s'étendre à tout un pays ou à des parties de plusieurs pays. Elle peut être isolée par une barrière naturelle ou une zone tampon habituellement grande. Un lieu ou un site de production exempt d'organismes nuisibles peut être situé dans une zone où l'organisme nuisible en question est présent et est isolé, le cas échéant, en créant une zone tampon à proximité. Une zone exempte d'organismes nuisibles est généralement maintenue pendant plusieurs années sans interruption, tandis que le statut d'un lieu ou d'un site de production exempt d'organismes nuisibles ne peut être maintenu que pour quelques saisons de croissance. Une zone exempte d'organismes nuisibles est gérée dans son ensemble, par l'organisme national de protection des végétaux du pays exportateur. Un lieu ou un site de production exempt d'organismes nuisibles est géré individuellement par le producteur, sous la supervision et la responsabilité de l'organisme national de protection des végétaux. Si l'organisme nuisible est présent dans une zone exempte d'organismes nuisibles, l'état de toute la zone fait l'objet d'un examen. Si l'organisme nuisible est détecté dans un lieu ou un site de production exempt d'organismes nuisibles, cet endroit perd son statut, mais les autres lieux de production de la région qui exploite le même système ne sont pas directement touchés. Le choix du lieu de production exempt d'organismes nuisibles ou de la zone exempte d'organismes nuisibles comme option de gestion dépendra de la répartition réelle de l'organisme nuisible dans le pays exportateur, des caractéristiques de l'organisme nuisible et des considérations administratives. Les deux systèmes peuvent offrir l'assurance requise de l'absence d'organismes nuisibles ; la zone exempte d'organismes nuisibles le garantit principalement par l'application commune de mesures à une zone couvrant de nombreux lieux de production ; le lieu ou le site de production exempt d'organismes nuisibles garantit principalement l'absence par le fait que les procédures de gestion, les enquêtes et les inspections sont appliquées spécifiquement et intensivement.

À l'exception des champs réglementés en vertu du « Plan canadien de lutte à long terme contre la galle verruqueuse de la pomme de terre », l'ensemble de l'Î.-P.-É. était considéré comme une zone exempte de l'organisme nuisible de la galle verruqueuse avant l'entrée en vigueur de l'arrêté ministériel en novembre 2021, ce qui a modifié ce statut en considérant l'ensemble de l'Î.-P.-É. comme un endroit infesté de S. endobioticum.

En ce qui concerne la distribution de S. endobioticum à l'Î.-P.-É. dont la distribution est limitée et qui fait l'objet d'un contrôle officiel, ce qui se reflète dans le statut d'organisme nuisible proposé par le Comité, ce dernier considère qu'un statut de zone exempte de l'organisme nuisible pour certaines parties de l'Î.-P.-É. est acceptable.

La version actuelle de la NIMP 4 « Exigences pour l'établissement de zones indemnes » (Secrétariat de la CIPV, 2017) propose trois différents types de zones indemnes d'organismes nuisibles :

  1. un pays entire indemne;
  2. une partie indemne d'un pays dans lequel il existe une zone contaminée restreinte ;
  3. une zone restreinte, indemne, située à l'intérieur d'une zone généralement contaminée dans un pays.

Le statut de zone exempte de la galle verruqueuse à considérer pour l'Î.-P.-É. se rapporte au point b), soit une partie, indemne, d'un pays dans lequel il existe une zone contaminée restreinte.

Les considérations relatives à l'établissement de zones exemptes d'organismes nuisibles doivent tenir compte de la biologie de l'organisme nuisible en question (p. ex., son potentiel de survie, la disponibilité de plantes hôtes, le taux de reproduction), de sa répartition géographique actuelle, des moyens possibles de dissémination, des méthodes de surveillance disponibles et des pratiques de gestion appliquées pour contrôler l'organisme nuisible et empêcher son introduction dans de nouvelles zones.

Le risque posé par S. endobioticum réside principalement sur le fait que ses spores dormantes persistent très longtemps dans le sol et qu'aucune mesure d'éradication fiable n'est connue pour éliminer les champs infestés dans un délai raisonnable. La pomme de terre (Solanum tuberosum) est jusqu'à présent la seule plante hôte cultivée sur l'île et l'organisme nuisible est incapable de se déplacer sur de longues distances, mais il est surtout disséminé ailleurs par des activités humaines. La disponibilité de plantes hôtes et les conditions climatiques ne seront pas un facteur limitatif pour la dissémination de la galle verruqueuse à l'Î.‑P.‑É., puisque les pommes de terre sont la principale culture pratiquée sur l'île et que le climat y est doux, notamment avec des températures printanières entre 8 et 20 °C. Un facteur limitatif pourrait être l'humidité au printemps, qui est d'une importance majeure pour l'infestation des tubercules sur le terrain. Cependant, les renseignements généraux disponibles montrent qu'il est probable que le taux d'humidité sera suffisant au printemps. De plus, l'irrigation peut aussi favoriser l'infestation de tubercules au printemps. Étant donné que S. endobioticum a des possibilités limitées de dispersion avec le vent et l'eau, la bactérie est surtout dispersée par les activités humaines, comme le transport de sol avec des spores dormantes (p. ex., par des machines) vers d'autres champs, l'élimination des déchets des tubercules infestés vers les terres agricoles ou le déplacement des pommes de terre de semence infestées. Bien que le déplacement des spores dormantes par le vent ou l'eau puisse être difficile à contrôler et doit donc être pris en considération lors de l'établissement de la zone tampon, la dissémination par des activités humaines peut être efficacement contrôlée par différentes mesures de gestion.

La NIMP 4 définit trois principaux éléments aux fins de l'établissement et du maintien d'une zone exempte d'un organisme nuisible :

  • les systèmes permettant d'établir tout d'abord que la zone est indemne ;
  • les mesures phytosanitaires qui la maintiennent indemne par la suite ;
  • les contrôles qui permettent de vérifier qu'elle est toujours indemne.

Les systèmes d'établissement de zone indemne reposent sur des activités de surveillance. Comme il a été mentionné, en ce qui concerne le statut phytosanitaire de S. endobioticum à l'Î.‑P.‑É., des enquêtes générales et particulières sont menées sur l'Île. Même s'il se peut que les infestations de galle verruqueuse à l'Î.-P.-É. n'aient pas toutes été détectées à ce jour, on considère que la plupart des champs infestés sont assujettis à la réglementation et que l'absence de l'organisme nuisible du reste de l'Î.-P.-É. est établie.

Après avoir veillé à ce que l'organisme nuisible ne se déplace pas dans les régions d'un pays qui sont considérées comme des zones exemptes de l'organisme nuisible, il faudrait mettre en place un système pour préserver le statut indemne. Dans le cas de S. endobioticum, il s'agit principalement sur la prévention de la dissémination de spores dormantes ou de pommes de terre infestées des zones infestées dans la zone exempte de l'organisme nuisible. L'évaluation du risque d'une telle diffusion faisait donc partie des considérations du Comité. Le risque a été évalué en supposant que les mesures de gestion proposées dans le présent rapport dans la section « Conclusions et recommandations sur la gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.‑P.‑É. » devraient être mises en œuvre. Les catégories de risque résumées dans le tableau 3 sont utilisées conformément aux directives de l'OEPP sur l'évaluation des risques phytosanitaires (OEPP, 2011).

Tableau 3 : Catégories de risque utilisées dans l'évaluation concernant le risque de dissémination de spores dormantes ou de pommes de terre infestées dans certaines parties de l'Î.-P.-É., qui pourraient être considérées comme des zones exemptes de l'organisme nuisible
Risque Description
Très faible La probabilité de dissémination de spores de reposspores dormantes ou de pommes de terre infestées est très improbable
Faible La probabilité de dissémination de spores dormantes ou de pommes de terre infestées est peu probable
Moyen Probabilité modérée de dissémination de spores dormantes ou de pommes de terre infestées
Élevé La probabilité de dissémination de spores dormantes ou de pommes de terre infestées est probable
Très élevé La probabilité de dissémination de spores dormantes ou de pommes de terre infestées est très probable

Les évaluations des risques sont soumises à un certain degré d'incertitude et dépendent des renseignements disponibles. Des renseignements détaillés ont été fournis au Comité consultatif international, dont certains ont été classés comme confidentiels. Par conséquent, les considérations relatives à ces renseignements dans ce rapport sont généralisées.

Le Comité considère qu'il serait utile d'utiliser une matrice des risques afin de visualiser, d'évaluer et de comparer les différents niveaux de risque de dissémination de la galle, selon différents scénarios. Chaque nouveau scénario peut être inséré dans la matrice sous forme de champ indexé, adjacent, de contact primaire ou d'autre contact. Les champs peuvent ensuite faire l'objet d'un suivi au fil du temps et être réévalués ou reclassés à la suite d'analyses de sol, de bioessais ou de la culture d'une variété sensible ou résistante. Le risque associé à chaque scénario devrait d'abord être évalué par un comité composé d'experts en phytopathologie (ACIA) et de représentants de l'industrie des producteurs. Un tel système peut également aider à fournir une voie plus claire pour la déclassification d'un champ particulier. À mesure que les informations contenues dans la matrice s'accumulent et que de nouvelles voies de transmission sont identifiées, les diverses catégories de risque peuvent être ajustées pour permettre une évaluation plus précise.

Un exemple de matrice des risques est fourni ci-dessous (figure 14) ; les évaluations sont celles du Comité compte tenu des renseignements reçus. Toutefois, il convient de noter que cet exemple ne couvre pas tous les aspects qui devraient être pris en compte pour une évaluation des risques, mais qu'il est principalement fondé sur le nombre de spores dans les champs indexés, car ils sont utilisés comme seuil pour l'autorisation de culture de variétés résistantes dans les champs indexés.

Pour l'évaluation des risques liés à la probabilité de distribution de spores dormantes dans d'autres champs, on peut tenir compte du nombre de spores trouvées dans les échantillons, car un nombre élevé de spores dans des échantillons indique une infestation grave dans un champ qui est probablement présent depuis quelques années. Par conséquent, la probabilité de distribution est très élevée. Cependant, il est plus complexe de conclure du risque possible de dissémination à partir d'un faible nombre de spores dans les échantillons. La détection de l'organisme nuisible dans un champ donné dépend de l'intensité de l'échantillonnage et de la répartition des spores dormantes dans le champ, ce qui influe sur la possibilité de recueillir des sous-échantillons de sol. On pourrait ainsi avoir une impression représentative de l'état d'infestation du champ. On est moins susceptible d'atteindre un petit nombre de foyers de maladie dans un champ avec une grille d'échantillonnage donnée, et le niveau d'infestation et le risque de dissémination pourraient être sous-évalués.

De plus, l'efficacité de la méthode d'extraction de sol pour récupérer les spores dormantes des échantillons influe sur la détection et la quantification des spores dans les échantillons. L'efficacité de l'extraction des spores par la méthode utilisée par l'ACIA est évaluée à environ 40 %. Les variations entre les sous-échantillons de sol, en raison de la répartition aléatoire des spores dans le champ, sont plus prononcées et problématiques pour l'évaluation de la densité des spores dans le sol lorsque les concentrations de spores dans le sol sont faibles. Des études ont démontré que les concentrations de spores extraites dans le sol peuvent varier d'un ou de deux ordres de grandeur par rapport à la valeur prévue (van L Eeuwen et coll., 2005). Par conséquent, une évaluation exhaustive des risques devrait également tenir compte d'autres aspects qui pourraient influer sur la dissémination des spores dormantes, comme la biologie de l'organisme nuisible, les pratiques culturales, les voies possibles de propagation, notamment le déplacement des pommes de terre de semence, l'élimination des résidus de sol et de l'équipement, la gestion et l'élimination des déchets à la ferme (élimination sélective, résidus de sol, eau de lavage provenant d'installations de traitement privées), la gestion et l'élimination des déchets industriels, et l'historique de l'utilisation et de la propriété des terres.

Champ indexé (A)
Scénario Risque
Épreuve biologique d'un nombre élevé d'échantillons de sol provenant d'un champ où l'infestation est dispersée ayant des résultats positifs Risque très élevé
Épreuve biologique d'un nombre élevé d'échantillons de sol provenant d'un point chaud ayant des résultats positifs Risque très élevé ou risque élevé
5 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre > 5 spores par gramme Risque très élevé ou risque élevé
5 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre <5 spores par gramme Risque élevé
10 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre <5 spores par gramme Risque élevé
10 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre <5 spores par gramme Risque modéré
20 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre <5 spores viables par gramme Risque modéré
20 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre <5 spores non viables par gramme Faible risque
25 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre, le nombre étant « 0" pour les variétés résistantes uniquement Risque très faible
Champs adjacents (B)
Scénario Risque
Après détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre plantée avec une plante hôte Risque moyen
Après détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre plantée avec une plante non hôte Risque moyen
5 ans après l'obtention de résultats négatifs de l'analyse du sol pour la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé Risque modéré ou faible risque
10 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé où aucune plante hôte n'est plantée Faible risque
10 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé où une variété sensible a été plantée Faible risque
10 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé où une variété résistante a été plantée Risque très faible
Champs de contact primaire (C)
Scénario Risque
Après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre – déplacement des semences Risque très élevé ou risque élevé
Après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre – déplacement de l'équipement Risque élevé
5 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé – semence – après la récolte d'une variété sensible Risque modéré ou faible risque
5 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé – équipement – après la récolte d'une variété sensible Faible risque
5 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé – équipement – après la récolte d'une variété résistante Risque très faible
Autres champs de contact (D)
Scénario Risque
Après détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé où une plante hôte est plantée Risque modéré
Après détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé où aucune plante hôte n'est plantée Risque modéré ou faible risque
5 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé où aucune plante hôte n'est plantée Faible risque
5 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé – après la récolte d'une variété sensible Risque très faible
5 ans après la détection de la galle verruqueuse de la pomme de terre dans un champ indexé – après la récolte d'une variété résistante Risque très faible

Figure 14 : Exemple d'une matrice des risques catégorisant le risque de propagation de la maladie pour un certain nombre de scénarios comme suit : très élevé (rouge), élevé (rouge), moyen (brun), bas (brun) ou très bas (vert).

Un nombre important de champs indexés, adjacents et en particulier de contact primaire a été prévu en raison de la plantation de pommes de terre de semence à partir des champs indexés (figure 15). La plantation de pommes de terre de semence infestées est l'un des moyens les plus efficaces de disséminer les spores dormantes de la galle verruqueuse sur de longues distances. La détection de telles infestations est difficile, surtout lorsque le nombre de tubercules infestés plantés dans un champ est très faible. Selon les variétés utilisées et la fréquence d'utilisation des pommes de terre dans le cycle de rotation des cultures, l'amélioration d'un niveau d'infestation détectable pendant une enquête peut prendre plusieurs cycles de récolte. À l'heure actuelle, le nombre de champs indexés résultant de l'exposition au risque en tant que champs de contact primaire découlant de la plantation de pommes de terre de semence semble faible. Cependant, il est possible que la galle verruqueuse soit encore détectée dans certains de ces champs à un stade ultérieur lorsque les niveaux d'infestation se seront accumulés. Cela devrait être pris en compte dans une évaluation des risques pour l'établissement des limites des zones exemptes d'organismes nuisibles.

Un autre aspect important à considérer est la diminution du nombre de fermes. Comme la loi sur la protection des terres limite la propriété des terres à l'Î.-P.-É., les producteurs de pommes de terre doivent louer, échanger ou partager des champs pour atteindre leurs objectifs de production. Cela a entraîné une augmentation des échanges de champs entre les propriétaires fonciers, les agriculteurs et les entreprises, ce qui a potentiellement accru le risque de dissémination de la galle verruqueuse dans un plus grand nombre de champs. De plus, il est plus difficile de retracer les champs possiblement infestés s'il n'existe pas de données complètes sur les exploitants de chaque champ. Dans la plupart des cas, la date d'introduction de la galle verruqueuse dans un champ est plus difficile à déterminer lorsque plusieurs producteurs l'ont utilisé. Dans le cadre du programme de certification des pommes de terre de semence de l'ACIA, les deux cultures agricoles précédentes doivent être désignées, mais aucune disposition de ce genre n'existe pour la production commerciale de pommes de terre.

Photo - Figure 15 : Carte des champs réglementés en raison du transport de pommes de terre de semence, fournie par l'ACIA au Comité consultatif international. Description ci-dessous.
Description pour la figure 15 : Carte des champs réglementés en raison du transport de pommes de terre de semence, fournie par l'ACIA au Comité consultatif international

Île-du-Prince-Édouard – Champs des catégories A, B et C

Concerne le déplacement des pommes de terre de semence qui a eu lieu en 2012, en 2014 et en 2020

  • Rouge – Champs indexés (catégorie A)
  • Bleu – Champs adjacents (catégorie B)
  • Ambre – Champ de contact primaire (catégorie C)

Pour l'évaluation de la définition de la plupart des parties de l'Î.‑P.‑É. comme zone exempte de l'organisme nuisible, les grappes devraient être examinées séparément. La section « Gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.‑P.‑É. » du présent rapport contient une description des champs réglementés pour les différentes grappes.

Le plus grand nombre de champs réglementés est situé dans la région entre Charlottetown et Summerside, qui est également la zone de production centrale de l'Î.‑P.‑É. Seuls six champs indexés sont situés à l'extérieur de cette zone, lesquels appartiennent à deux grappes différentes. Les champs sous les lettres E et F sont reliés aux champs indexés sous la lettre G (près de la zone de production centrale) par le déplacement des pommes de terre de semence. Les champs sous la lettre I et J sont liés aux champs indexés sous la lettre H, également en raison du déplacement des pommes de terre de semence. Plusieurs champs adjacents et surtout de contact primaire et d'autre contact ont été déterminés à l'extérieur de la zone de production centrale, principalement en lien avec les champs indexés sous la lettre E, F et I. Il s'agit notamment des champs classifiés comme champs de contact primaire en raison du déplacement des pommes de terre de semence. Les enquêtes menant à la détermination des zones réglementées ont été menées entre 2013 (lettres E et F) et 2014-2016 (lettres I et J). Cela signifie que ces champs sont assujettis à une réglementation pendant six à neuf ans, et il ne doit y avoir aucune nouvelle détection de l'organisme nuisible.

Les champs réglementés situés dans la zone de production centrale entre Charlottetown et Summerside sont répartis entre les cinq grappes. Ils comprennent des identifications sur une période de plus de 20 ans avec un nombre élevé de champs adjacents, de contact primaire et d'autres contacts correspondants. Jusqu'à présent, aucun lien entre les champs réglementés attribués aux différentes grappes n'a été détecté au cours des activités de retraçage des 10 dernières années. Cependant, nous n'excluons pas le fait que des contacts ont eu lieu dans les années précédentes en raison du partage des terres, qui aurait été détecté si le système de retraçage remontait plus loin lorsque les renseignements sont disponibles.

En raison des renseignements disponibles, le Comité a évalué le risque de propagation de la galle verruqueuse avec les champs indexés dans les différentes grappes. Il convient de noter que cette évaluation n'est pas exhaustive et ne remplace pas une évaluation détaillée des risques pour chaque grappe et champs réglementés connexes.

Pour les champs regroupés sous la lettre B, le risque de dissémination ultérieure est considéré comme très faible en raison de la période écoulée depuis la détection et du fait qu'aucun autre champ indexé n'a été détecté depuis et que le propriétaire ne cultive plus de pommes de terre dans les champs indexés.

En ce qui concerne les deux champs compris sous la lettre L et constituant également une grappe unique, les renseignements fournis au Comité indiquent que les constatations des échantillons exportés n'ont pas pu être confirmées lors des analyses approfondies de sol. Par conséquent, le Comité considère également que le risque lié à ces champs est très faible.

De plus, le Comité considère que les champs sous les lettres E, F et G, qui appartiennent à une grappe distincte présentent un faible risque de propagation des spores dormantes de S. endobioticum en raison du faible nombre d'échantillons de sol positifs et du faible nombre de spores associées à ces champs.

Le champ sous la lettre J est relié aux champs indexés sous la lettre H par une plantation de pommes de terre de semence. Il s'agit d'un champ unique réglementé depuis 2015, qui présente un nombre limité de résultats positifs et pour lequel il n'y a eu aucune constatation subséquente. Le Comité considère donc que le risque de propagation de la galle verruqueuse provenant de ce champ est faible.

Les deux champs de la lettre I, également liés aux champs indexés de la lettre H par une plantation de pommes de terre de semence, diffèrent quant à l'intensité de l'infestation, mais on y a trouvé quelques échantillons positifs au cours de la dernière période d'échantillonnage. Le Comité considère que le risque associé à ces champs concernant la propagation de la galle verruqueuse est faible.

En ce qui concerne tous les champs sous les lettres H, A, C, D, K, M et N, le Comité est d'avis qu'un risque plus élevé est lié à ces grappes en raison des niveaux d'infestation observés dans certains champs ou de l'incidence des infestations dans la région.

Pour la lettre H, il faut considérer que ces champs appartiennent à un seul producteur de pommes de terre de semence et que la plantation de tubercules infestés présente un risque élevé de propagation de la maladie. Même si le nombre de champs liés n'est pas très élevé, le niveau élevé d'infestation dans ces champs trouvés pour la première fois suppose que l'infestation s'est probablement produite de nombreuses années avant sa détection (potentiellement avant les estimations actuelles de 10). De plus, la plupart des champs réglementés en raison du déplacement et de la plantation de pommes de terre de semence sont liés à l'enquête sur les champs sous la lettre H. Bien qu'aucune découverte subséquente n'ait été signalée, d'autres champs auraient pu être infectés. Le Comité croit que le risque de propagation de la galle verruqueuse de la pomme de terre à partir des champs devrait être considéré comme faible ou moyen.

Des infestations de S. endobioticum dans les grappes A, C, D, K, M, et N ont été détectées tous les deux ou trois ans, notamment en 2018, 2021 et 2022. Les champs infestés étaient principalement liés à des constatations antérieures comme champs de contact primaire ou d'autre contact. Cependant, l'infestation n'est pas nécessairement le résultat d'une dissémination au moyen de l'équipement. Selon les renseignements fournis par les fermes Cavendish, le digestat du digesteur anaérobie est utilisé dans les champs appartenant aux exploitations agricoles. Au cours des années précédentes, d'autres résidus ont été distribués dans les champs qui étaient utilisés pour la production de pommes de terre. Les déchets provenant de la transformation de pommes de terre infestées, notamment le digestat, peuvent contenir des spores dormantes viables de S. endobioticum, car il n'existe aucun processus qui peut garantir l'inactivation complète des spores dormantes. Par conséquent, l'utilisation de tels déchets sur les terres agricoles doit être considérée comme l'un des risques les plus élevés de dissémination des spores dormantes. En ce qui a trait à la biosécurité, la gestion des déchets s'est considérablement améliorée : en 2009, les déchets n'étaient déjà plus envoyés pour l'alimentation du bétail ; en 2013, les résidus de sol et de roche étaient éliminés sur un site contrôlé par l'ACIA ; et en 2022, la gestion et les flux de déchets de blé étaient suivis, documentés et déclarés, réduisant ainsi le risque de dissémination des spores dormantes dans cette zone. Néanmoins, les risques antérieurs auxquels les champs ont été exposés ne peuvent être ignorés, et les disséminations faites par le passé peuvent avoir passé inaperçues. Les infestations par une très petite quantité de spores dormantes peuvent rester inactives pendant de nombreux cycles de culture avec des variétés de pommes de terre sensibles avant d'accumuler de l'inoculum dans le champ à un niveau détectable lors des analyses de sol ou des inspections des tubercules. Notamment en raison de la culture obligatoire de variétés de pommes de terre sensibles pendant plusieurs cycles de culture sur des champs adjacents, de contact primaire et d'autres contacts, des variétés sensibles ont souvent été cultivées dans cette région. Le Comité considère qu'il est probable qu'il y ait d'autres champs infestés qui seront détectés au cours des prochaines années. D'ici là, jusqu'à ce que d'autres mesures de gestion soient mises en place, le Comité juge que le risque de propagation de la galle verruqueuse de la pomme de terre à partir des champs de cette région est moyen à élevé.

Le Comité est d'avis que, compte tenu de la distribution actuellement très limitée de S. endobioticum, la majeure partie de l'Î.-P.-É pourrait être considérée comme une zone exempte de S. endobioticum (à l'exception des champs réglementés) en raison du faible risque de propagation de la galle verruqueuse dans cette région. La zone de production centrale est considérée comme présentant un risque plus élevé et une partie de cette zone, notamment les champs sous la lettre H et les champs dans la zone autour de la grappe A, C, D, K, M et N devraient être exclus du statut de zone exempte d'organismes nuisibles, car le Comité considère que le risque de propagation de la galle verruqueuse dans cette région est moyen à élevé.

Les mesures phytosanitaires visant à maintenir le statut de zone exempte de l'organisme nuisible devraient inclure les mesures de précaution proposées par le Comité dans le présent rapport pour la gestion des zones réglementées. De plus, deux zones de contrôle de la biosécurité devraient être établies autour de la grappe H et des grappes A, C, D, K, M et N dans lesquels des restrictions et des mesures de contrôle supplémentaires devraient s'appliquer :

  1. Toutes les machines doivent être nettoyées selon des normes élevées avant de quitter les zones réglementées ou les zones de contrôle. L'ACIA devrait vérifier l'absence de résidus de sol de l'équipement après le processus de nettoyage.
  2. Aucune pomme de terre de semence produite dans les zones de contrôle ne doit être plantée dans la zone exempte de l'organisme nuisible.
  3. Les déplacements de pommes de terre non transformées des zones de contrôle vers la zone exempte de l''organisme nuisible devraient être évalués en fonction des risques et, au besoin, des mesures d'atténuation devraient être mises en place.
  4. Des mesures supplémentaires devraient s'appliquer à la zone contenant les champs sous les lettres A, C, D, K, M et N.
  1. aucune pomme de terre de semence ne devrait être produite pour la plantation à l'extérieur de cette zone ;
  2. on devrait utiliser exclusivement de variétés résistantes pour la production de semences et de produits de consommation, le plus tôt possible ;
  3. les pommes de terre de consommation pourraient être destinées à l'exportation si elles sont lavées et traitées avec un inhibiteur de la germination ;
  4. aucun déchet de pomme de terre provenant de la transformation ne doit être utilisé sur une terre agricole. Les déchets doivent être envoyés dans un site d'élimination des déchets désigné à cet effet ;
  5. le digestat du biodigesteur pourrait être utilisé sur des terres qui ne seront jamais destinées à la production de pommes de terre (p. ex., prairies permanentes) ;
  6. des mesures de précaution supplémentaires (restrictions visant le déplacement de la machinerie, analyse de résidus de sol, échantillonnage en grille et bioessais) doivent être mises en place dans ces zones.

Le Comité est conscient que les mesures de biosécurité proposées toucheront plusieurs producteurs qui ne sont peut-être pas liés à une éclosion de galle verruqueuse. Par conséquent, il faudrait envisager la mise en œuvre d'un lieu ou d'un site de production exempt d'organismes nuisibles dans les domaines de contrôle de la biosécurité à l'Î. P. É. À titre de mesure de précaution supplémentaire, les lieux ou sites de production exempts d'organismes nuisibles pourraient également être établis pour la production de pommes de terre de semence à des fins d'exportation dans des zones proches des champs réglementés dans d'autres parties de l'Î.-P.-É., si les producteurs sont liés aux champs réglementés.

L'ACIA, de concert avec l'industrie de l'Î.-P.-É., devrait établir la limite exacte de la zone exempte de l'organisme nuisible. Cette limite devrait tenir compte de facteurs de risque comme l'utilisation antérieure des terres, la propriété des terres et l'historique d'élimination des déchets de pommes de terre. Par exemple, si un producteur dans la zone réglementée cultive également des pommes de terre dans la zone exempte d'organismes nuisibles, une restriction sur le déplacement du matériel ou de l'équipement de la pomme de terre doit être en vigueur. La propriété, la location et le commerce des terres devraient être enregistrés pour faciliter le retraçage en cas d'éclosion de S. endobioticum. Il s'agit principalement des exploitants dont les champs se trouvent à l'intérieur et à l'extérieur de la zone exempte d'organismes nuisibles.

Des activités de surveillance régulières devraient être mises en œuvre pour vérifier que le statut de zone exempte de l'organisme nuisible est maintenu tel que défini dans la NIMP 4 et pour rassurer les clients des semences concernant la zone indemne. Le Comité croit que l'analyse de résidus de sol pourrait être une mesure très utile à cet égard, car cette méthode permettrait d'effectuer un échantillonnage régulier de plus grandes zones, selon le point d'échantillonnage, sans solliciter d'avantage de ressources humaines en laboratoire. Les enquêtes fondées sur des statistiques, telles que décrites par l'EFSA (2020), peuvent aider à déterminer les plans d'enquête appropriés.

En général, le Comité propose qu'un protocole strict pour la définition et le maintien de la zone exempte d'organismes nuisibles à l'Î. P. É. soit établi par l'ACIA, en consultation avec les intervenants de l'Île. Cette définition pourrait également s'appliquer aux pays exportateurs pertinents, d'une manière semblable à l'annexe I des NRMP 3 (NAPPO, 2011) concernant l'établissement, le maintien et la reconnaissance de zones de production exemptes de nématodes à kyste de la pomme de terre (Globodera rostochiensis et G. pallida) dans les pays membres de la NAPPO.

Références bibliographiques

Anonyme, 2022. Règlement d'exécution (UE) 2022/1195 de la Commission du 11 juillet 2022 établissant des mesures destinées à éradiquer Synchytrium endobioticum (Schilbersky) Percival et prévenir sa propagation. Journal officiel de l'Union européenne, L 185/65.

BAAYEN R.P., Bonthuis H., Withagen J.C.M., Wander J.G.N., Lamers J.L., Meffert J.P., Cochius G., van Leeuwen G.C.M., Hendriks H., Heerink B.G.J., van den Boogert P.H.J.F., van de Griend P. et Bosch R.A., 2005. Resistance of potato cultivars to Synchytrium endobioticum in field and laboratory tests, risk of secondary infection, and implications for phytosanitary regulations. Bulletin OEPP/EPPO Bulletin, 35, p. 9–23.

Bartkiewicz A., Chilla F., Terefe-Ayana D., Lübeck J., Strahwald J., Tacke E., Hofferbert H.R., Flath K., Linde M., Debener T., 2018. Improved genetic resolution for linkage mapping of resistance to potato wart in monoparental dihaploids with potential diagnostic value in tetraploid potato varieties. Theoretical and Applied Genetics, 131, p. 2555-2566.

Groupe d'expert sur la santé des végétaux de l'EFSA, Jeger M., Bragard C., Caffier D., Candresse T., Chatzivassiliou E., Dehnen-Schmutz K., Gilioli G., Grégoire J. – C., Jaques Miret J. A., MacLeod A., Navajas Navarro M., Niere B., Parnell S., Potting R., Rafoss T., Urek G., van Bruggen A., van der Werf W., West J., Winter S., Vloutoglou I., Bottex B. et Rossi V., 2018.

Avis scientifique sur la catégorisation des organismes nuisibles de Synchytrium endobioticum. Journal de l'EFSA 2018, 16(7) : 5352, 37 p.. https://doi.org/10.2903/j.efsa.2018.5352

EFSA (European Food Safety Authority), LÁZARO E., Parnell S., Vicent Civera A., Schans J., Schenk M., Cortiñas Abrahantes J., Zancanaro G. et Vos S., 2020. General guidelines for statistically sound and risk-based surveys of plant pests. EFSA supporting publication 2020:17(9): EN-1919. 65 p., doi : 10.2903/sp.efsa.2020.EN-1919.

OEPP, 2011. PM 5/3 (5) Lignes directrices pour l'analyse du risque phytosanitaire. Publié par l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes, disponible en ligne (PDF - 461 ko) (en anglais seulement) https://www.eppo.int/media/uploaded_images/RESOURCES/eppo_standards/pm5/pm5-03-05-en.pdf.

OEPP, 2017a. PM 3/59 (3) Synchytrium endobioticum: descheduling of previously infested plots.

Bulletin OEPP/OEPP Bulletin, 41, p. 385-388 (en anglais seulement).

OEPP, 2017b. PM 7/28 (2) Synchytrium endobioticum. Bulletin OEPP/OEPP Bulletin, 47, p. 420-440 (en anglais).

OEPP, 2017c. PM 9/5(2) Systèmes de lutte nationaux réglementaires, Synchytrium endobioticum. Bulletin OEPP/OEPP, 47 (3), p. 511-512.

OEPP, 2020. PM 3/88(1) Testing of potato varieties to assess resistance to Synchytrium endobioticum. Bulletin OEPP/OEPP, 50 (3), p. 364 – 371 (en anglais).

OEPP, 2021. PM 5/10 (1) Guidelines on the design and implementation of a buffer zone. Bulletin de l'OEPP, 51 : 438-450. Https://doi.org/10.1111/epp.12777 (en anglais seulement).

OEPP, 2022. Synchytrium endobioticum. Fiches de données de l'OEPP sur les organismes nuisibles recommandés pour faire l'objet d'une réglementation. Consultable en ligne. https://gd.eppo.int

Hampson M. C., 1996. A Qualitative Assessment of Wind Dispersal of Resting Spores of Synchytrium endobioticum, the Causal Agent of Wart Disease of Potato. Plant Disease, 80, p. 779-782.

Hampson, M.C., et J.W. Coombes. 1996. Spatial distribution of Synchytrium endobioticum, the cause of potato wart, in field soil. Phytopathie, 80, p. 1006-1010.

Secrétariat de la CIPV. 2018. Surveillance. Norme internationale pour les mesures phytosanitaires no 6. Rome. FAO au nom du Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux.

Secrétariat de la CIPV. 2021. Détermination de la situation d'un organisme nuisible dans une zone. Norme internationale pour les mesures phytosanitaires no 8. Rome. FAO au nom du Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux.

Secrétariat de la CIPV, 2022. Glossaire des termes phytosanitaires. Norme internationale pour les mesures phytosanitaires no 5. Rome. FAO au nom du Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux.

Laidlaw W.M.R., 1985. A method for the detection of resting sporangia of the potato wart disease (Synchytrium endobioticum) in the soil of old outbreak sites. Potato Research, 28, p. 223-232.

Langerfeld E., 1984. Synchytrium endobioticum (Schilb.) Perc. Zusammenfassende Darstellung des Erregers des Kartoffelkrebses anhand von Literaturberichten [Présentation de résumé de l'agent pathogène de la galle verruqueuse de la pomme de terre d'après les rapports de la littérature]. Mitteilungen aus der Biologischen Bundesanstalt für Land- und Forstwirtschaft Berlin-Dahlem, 219, p. 142.

NAPPO, 2011. L'Organisation nord-américaine pour la protection des végétaux (NAPPO), Normes régionales pour les mesures phytosanitaires (NRMP) 3, Déplacement des pommes de terre vers un pays membre de la NAPPO.

Obidiegwu J.E., Sanetomo R., Flath K., Tacke E., Hofferbert H.R., Hofmann A., Walkemeier B., Gebhardt C., 2015. Genomic architecture of potato resistance to Synchytrium endobioticum disentangled using SSR markers and the 8.3k SolCAP SNP genotyping array. BMC Genetics, 16, p. 38.

Prodhomme C., Esselink D., Borm T., Visser R.G.F., van Eck H.J. et Vossen J. H., 2019. Comparative subsequence sets analysis (CoSSA) is a robust approach to identify haplotype specific SNPs; mapping and pedigree analysis of a potato wart disease resistance gene Sen3. Plant Methods, 15, p. 60.

Prodhomme C., van Arkel G., Plich J., Tammes J.E., Rijk J., van Eck H.J., Visser R.G.F., Vossen J.K., 2020a. A hitchhiker's guide to the Potato Wart Disease resistance galaxy. Theoretical and Applied Genetics, 133, p. 3419-3439.

Prodhomme C., Vos P. G., Paulo M.J., Tammes J.E., Visser R.G.F., Vossen J.H., van Eck H. J., 2020 b. Distribution of P1(D1) wart disease resistance in potato germplasm and GWAS identification of haplotype-specific SNP markers. Theoretical and Applied Genetics, 133, p. 1859-1871.

Przetakiewicz J., 2015. The viability of winter sporangia of Synchytrium endobioticum (Schilb.) Perc. from Poland. American Journal of Potato Research, 92, p. 704-708.

Schleusner Y., Müller P., Heiermann M., Büttner C, 2019. Synchytrium endobioticum – risk from biogas plants? Bulletin OEPP/EPPO Bulletin 49 (1), p. 92-103.

van de Vossenberg B.T.L.H., Prodhomme C., Vossen J.H., van der Lee T.A.J., 2022. Synchytrium endobioticum, the Potato Wart Disease pathogen. Molecular Plant Pathology, 23, p. 461-474.

van Leeuwen G.C.M., Wander J.G.N., Lamers J., Meffert J.P., van Den Boogert P.H.J.F., Baayen R.P., 2005. Direct examination of soil for sporangia of Synchytrium endobioticum using chloroform, calcium chloride and zinc sulphate as extraction reagents. Bulletin OEPP/EPPO Bulletin, 35 (1), 25-31.

Zakopal J. 1970 : Neue Möglichkeiten zur Inaktivierung der Dauersporangien des Kartoffelkrebserregers Synchytrium endobioticum (Schilb.) Perc. Zentralblatt für Bakteriologie, Parasitenkunde, Infektionskrankheiten und Hygiene, Abt. II 125, p. 505-514.

Annexe I

Tableau 4: Aperçu des recommandations du Comité consultatif international sur la gestion de la galle verruqueuse de la pomme de terre à l'Î.-P.-É

Mesures dans les champs

Champs indexés

  • Aucune pomme de terre ou autre plante ne doit y être plantée pendant au moins 20 ans.
  • Aucune autre culture de racine en raison du risque accru que les résidus de sol restent attachés aux cultures.
  • La récolte d'autres cultures, par exemple des céréales, du maïs, du soja, est possible si les résidus de sol sont retirés de l'équipement et que l'on maintient un niveau élevé de mesures d'hygiène.
  • Rééchantillonnage après 20 ans à un rythme intensif.
  • S'il n'y a pas de spores dormantes et que tous les résultats des bioessais sont négatifs, on pourrait cultiver des pommes de terre d'une variété résistante.
  • Il faut examiner les résidus de sol après chaque culture de pommes de terre.
  • Les restrictions sur le déplacement de sol et l'exigence que l'équipement soit exempt de résidus de sol demeurent en place.
  • Rééchantillonnage après 10 ans. Si on ne trouve aucune spore dormante et que tous les résultats des bioessais sont négatifs, toutes les restrictions pourraient être levées.
  • La première récolte d'une variété sensible doit être inspectée, de préférence pendant la récolte, et les résidus de sol doivent faire l'objet d'analyses.
  • Une zone de sécurité de terres non contaminées devrait être établie autour des terres infestées pour la période où le champ indexé est réglementé, puis protégée par une clôture ou une autre barrière afin de restreindre le déplacement d'équipement ou de sol et d'empêcher les animaux de passer.
  • Une zone tampon devrait être établie autour de la partie infestée du champ et de la zone de sécurité pour la période où le champ indexé est réglementé afin d'assurer la protection des zones environnantes.
  • On devrait effectuer un échantillonnage du sol comparable aux 15 premiers mètres des champs adjacents sans pommes de terre, conformément à la réglementation actuelle, pour établir la zone tampon.
  • Seules les pommes de terre résistantes pour la transformation (avec des mesures d'atténuation en place) doivent être cultivées dans les zones tampons. Les résidus de sol doivent être analysés après chaque culture de pommes de terre résistante.
  • Les grands champs indexés doivent être examinés au moyen d'une grille intensive pour délimiter les dimensions réelles de l'infestation.
  • En cas d'infestation localisée, le champ indexé pourrait être divisé. La zone non infectée (à l'extérieur de la zone de sécurité) devrait être incluse dans la zone tampon. Ces limites devraient être indiquées dans la classification des champs adjacents, de contact primaire ou d'autre contact.
  • L'évaluation des risques devrait servir à déterminer les endroits où la maladie pourrait être présente.

Champs adjacents

  • Ils feront partie de la zone tampon et les règlements correspondants s'appliqueront.

Champs de contact primaire

  • Il faut différencier les champs de contact primaire en fonction de la méthode de contact : plantation de pommes de terre de semence provenant de champs infestés ou équipement partagé.

Semences

  • Seules les pommes de terre de variété résistante pour la transformation (avec des mesures d'atténuation en place) sont autorisées, pour un minimum de quatre cultures, avec des analyses des résidus de sol.

Équipement

  • Seules les pommes de terre de variété résistante pour la transformation (avec des mesures d'atténuation en place) sont autorisées, pour un minimum de deux cultures avec des analyses des résidus de sol.

Autres champs de contact

  • Seulement les variétés résistantes ayant comme utilisation finale la transformation, pour au moins un cycle de culture avec des analyses des résidus de sol.

Méthodes de surveillance

  • Mise en œuvre de l'analyse de résidus de sol comme méthode de surveillance.
  • La collecte devrait avoir lieu le plus près possible de l'exploitation de récolte, p. ex., lors du déchargement des camions de vrac ou sous un séparateur de saleté sur le piler.
  • L'intensité de l'échantillonnage devrait dépendre de la classification du champ, de l'utilisation finale de la culture ou de la destination de la culture.
  • Les agents devraient inspecter les bacs de tri régulièrement pour détecter des symptômes plus subtils de la maladie.
  • L'examen microscopique des spores de repos dans le sol devrait être combiné à des essais moléculaires.
  • L'état de viabilité des spores de repos devrait être déterminé dans la mesure du possible, incluant une documentation des images microscopiques.
  • Seules les spores de repos viables devraient être considérées comme des infestations et déclencher d'autres mesures.

Sensibilité à la détection

  • Rendre disponible une plus grande quantité d'images représentant différentes expressions de la maladie.
  • On pourrait produire des modèles tridimensionnels de taille, de poids et de forme réels semblables à des pommes de terre, qui montrent une vaste gamme d'expressions de la maladie, et les utiliser pour déterminer quels symptômes seraient détectés lors des différentes inspections visuelles.
  • Comme il faut s'attendre à un plus grand nombre de fausses détections positives par la suite, l'ACIA devrait être prête à accroître ses efforts pour vérifier les cas.

Variétés résistantes

  • Effectuer un examen de toutes les variétés de pommes de terre et du matériel de sélection pour les gènes SEN à l'aide de marqueurs moléculaires.
  • De plus, il faudrait utiliser des variétés résistantes et du matériel de sélection pour mener une analyse rapide de la susceptibilité par la méthode Glynne-Lemmerzahl ou Spieckermann.
  • Par la suite, une épreuve biologique avec des ensembles représentatifs d'isolats de l'Î.-P.-É. devrait être effectuée.
  • Les isolats doivent être stockés dans des collections vivantes pour référence future à des fins de tests de résistance Hi

Gestion des déchets

  • Les normes sanitaires les plus élevées doivent s'appliquer aux installations visées par une entente de conformité, notamment les zones extérieures.
  • En aucun cas le digestat provenant de digestions anaérobies ou d'autres déchets de traitement dans les champs agricoles ne doit être utilisé.
  • Les champs sur lesquels les déchets de la transformation des pommes de terre ont été utilisés dans le passé et où des pommes de terre sont cultivées devraient faire l'objet d'une observation particulière, p. ex., par des inspections exhaustives après les récoltes.

Communications et partenariat

  • Établir un système de communication par un groupe de travail composé de toutes les parties pour discuter des enjeux afin de fournir une communication bidirectionnelle aux organismes pour expliquer les exigences législatives ou en les exigences en raison des circonstances actuelles, et à l'industrie pour fournir une rétroaction et explorer des solutions de rechange.

Recherches futures

  • Faire un retraçage des modes possibles d'infestation dans les champs à partir de diverses sources.
  • Mener des recherches sur l'analyse des résidus de sol, l'expression des symptômes et la vérification de la sensibilité.
  • Chercher comment inactiver les spores de repos dans le sol.
  • Faire une surveillance de la dispersion des spores de repos par l'eau et le vent.
  • Mettre à l'essai de nouvelles méthodes de surveillance des champs ou du sol.

Annexe II

Exemples de systèmes de communication complets en Nouvelle-Zélande et en Australie

En Nouvelle-Zélande, les secteurs primaires et le ministère des Industries primaires (le ministère) (l'organisme national de protection des végétaux en Nouvelle-Zélande) ont la possibilité de former des partenariats dans le cadre de leur accord entre le gouvernement et l'industrie sur la préparation et l'intervention en matière de biosécurité pour améliorer la biosécurité en Nouvelle-Zélande.

Un groupe du secteur primaire peut s'inscrire à une intervention en matière de biosécurité s'il considère qu'il existe d'importantes préoccupations en matière de biosécurité qui peuvent être mieux abordées au moyen d'un partenariat officiel avec le ministère dans le but de réduire et de gérer les répercussions sur la production et le commerce pour ses membres. Il s'agit d'un moyen officiel d'améliorer la biosécurité par les moyens suivants :

  1. amélioration de l'engagement dans l'ensemble du système de biosécurité, par lequel le ministère, les signataires de l'industrie et d'autres intervenants comprennent ce qu'ils peuvent attendre du système de biosécurité élargi et comment ils peuvent participer activement à la gestion des risques connexes ;
  2. ententes opérationnelles pour une meilleure préparation en matière de biosécurité : décisions conjointes sur les priorités en matière de préparation et partage des coûts convenu ;
  3. réponse en partenariat : prise de décision conjointe avec le ministère en réponse et partage des coûts convenu.

Les coûts partagés par chaque secteur sont calculés en fonction de la proportion relative des avantages qu'ils tirent des activités de préparation et d'intervention. Du financement a été fourni pour aider l'industrie à faire la transition vers un environnement de partage des coûts.

L'industrie de la pomme de terre en Nouvelle-Zélande a connu plusieurs interventions conjointes avec le ministère au sujet de plusieurs introductions de mesures de biosécurité, et toutes les parties ont grandement profité de l'expérience. Potatoes New Zealand est le principal organisme de l'industrie qui a une bien meilleure compréhension de l'industrie et des liens avec celle-ci que le ministère des Industries primaires. L'organisation a été en mesure de géolocaliser les champs et de communiquer avec les producteurs et les propriétaires fonciers plus facilement. À l'inverse, le ministère comprenait mieux les répercussions commerciales et la façon de communiquer avec ses partenaires commerciaux. Grâce à ce partenariat à parts égales, l'industrie a amélioré sa participation à la gestion des décisions. Les groupes sectoriels qui ne s'inscrivent pas peuvent être tenus au courant des activités de biosécurité, mais ils ont moins d'influence sur l'établissement du programme de biosécurité et ils doivent quand même payer les activités de préparation et d'intervention dont ils ont bénéficié.

Pour en savoir plus sur les interventions en matière de biosécurité en Nouvelle-Zélande, veuillez consulter les sites Web suivants (en anglais) :

Un partenariat semblable a été établi en Australie, et les détails se trouvent sur les sites Web suivants (en anglais seulement) :