Date d'entrée en vigueur : 23 novembre 2022
Préface
En vertu de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), l'analyse du risque phytosanitaire (ARP) comprend 3 étapes : l'initiation, l'évaluation du risque phytosanitaire et la gestion du risque phytosanitaire.
Le lancement du processus d'analyse du risque phytosanitaire comprend l'identification des organismes nuisibles et des voies d'entrée préoccupantes et la définition de la zone d'analyse. L'évaluation du risque phytosanitaire fournit la base scientifique permettant de gérer le risque dans son ensemble. La gestion des risques phytosanitaires consiste à déterminer, à évaluer et à choisir les mesures d'atténuation pouvant être prises pour réduire les risques posés par les organismes nuisibles identifiés à des niveaux acceptables.
Ce document de gestion du risque (DGR) comprend un sommaire des résultats d'une évaluation du risque phytosanitaire et présente le processus de gestion du risque phytosanitaire le problème identifié. Il cadre avec les principes, la terminologie et les lignes directrices fournis dans les normes de la CIPV en matière d'analyse du risque phytosanitaire.
Sur cette page
- Sommaire
- Objet
- Portée
- Définitions, abréviations et acronymes
- Contexte
- Sommaire de l'évaluation du risque phytosanitaire
- Considérations relatives à la gestion des risques
- Considérations relatives à la gestion des risques
- Propositions de gestion des risques
- Option 1 de gestion des risques – Statu quo : Aucune mesure phytosanitaire particulière pour C. perspectalis
- Option 2 de gestion des risques – Réglementation fédérale de C. perspectalis – Création d'une zone réglementée localisée dans la région du Grand Toronto (RGT) et la péninsule du Niagara (municipalités avec détections en 2021)
- Option 3 de gestion des risques – Réglementation fédérale de C. perspectalis – Création d'une zone réglementée pour l'ensemble de l'Ontario(option recommandée)
- Décision relative à la gestion des risques
- Références
Sommaire
Cydalima perspectalis, pyrale du buis, est un sérieux organisme nuisible du buis (Buxus spp.), une plante ornementale ligneuse, qui n'est pas indigène en Amérique du Nord, mais dont la valeur annuelle est estimée à environ 40 millions de dollars pour le commerce canadien des pépinières. En novembre 2018, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a confirmé la présence de C. perspectalis dans un secteur urbain de la région du Grand Toronto. Il s'agit de la première détection confirmée en Amérique du Nord. En mai 2021, suite à la première détection de l'organisme nuisible dans une pépinière en Ontario et de son interception subséquente aux États-Unis, le Department of Agriculture – Animal and Plant Health Inspection Service (USDA-APHIS; service d'inspection de la santé animale et végétale du département de l'Agriculture des États-Unis) a publié l'arrêté fédéral DA-2021-11 interdisant l'importation en provenance du Canada de plants de Buxus spp., d'Euonymus spp. et d'Ilex spp. destinés à la plantation pour empêcher l'introduction de cet organisme nuisible aux États-Unis par cette voie d'entrée. Jusqu'à présent, C. perspectalis a seulement été détecté dans le sud-ouest de l'Ontario.
Ce document présente 3 options de gestion des risques qui ont été considérées en 2022, ainsi que la décision finale de l'ACIA pour gérer le risque posé par C. perspectalis au Canada. Ces options ont fait l'objet d'une consultation en août 2022. Tous les commentaires étaient en faveur de la réglementation de l'organisme nuisible et la majorité supportait l'option recommandée par l'ACIA d'ajouter C. perspectalis à la liste des organismes nuisibles réglementés par le Canada, de créer une zone réglementée pour l'ensemble de l'Ontario et d'appliquer des mesures de gestion du risque phytosanitaire à l'importation et au déplacement en territoire canadien pour les plants de Buxus spp. destinés à la plantation. Ces mesures protégerons l'économie du Canada tout en empêchant la propagation de C. perspectalis vers les zones non-infestées du Canada. Le public pourra consulter les exigences spécifiques à l'importation et en territoire canadien sur le site web et en consultant le Système automatisé de référence à l'importation (SARI) de l'ACIA
Objet
Le présent document a pour objet de communiquer la décision de l'ACIA pour gérer le risque posé par Cydalima perspectalis, pyrale du buis, au Canada ainsi que les options de gestion des risques considérées.
Portée
Ce document comprend :
- un sommaire des évaluations des risques phytosanitaires réalisées par l'ACIA pour C. perspectalis
- les options de gestion des risques considérées et
- la décision de l'ACIA et les prochaines étapes pour gérer le risque de C. perspectalis au Canada
Pour obtenir des renseignements sur les exigences relatives à l'importation des plantes ou produits de plantes de Buxus spp., consulter le Système automatisé de référence à l'importation.
Définitions, abréviations et acronymes
Les définitions des termes utilisés dans le présent document se trouvent dans la Norme internationale pour les mesures phytosanitaires 5 : Glossaire des termes de la protection des végétaux ou dans le Glossaire des termes phytosanitaires.
Contexte
Originaire du Japon, de la Corée et de la Chine, la pyrale du buis, Cydalima perspectalis (Walker), est un organisme envahissant qui cause de graves dommages au buis, Buxus spp., en Europe (Maruyama et Shinkaji 1987; Nacambo et al. 2014; Park 2008; Wan et al. 2014; Wang 1980). C. perspectalis a été détecté pour la première fois en Europe en 2007, où il a d'abord été observé en Allemagne (Billen 2007) et aux Pays-Bas (van der Straten et Muus 2009). Il s'est probablement établi après de multiples introductions accidentelles dans des envois de buis ornementaux en provenance d'Asie (van der Straten et Muus 2009). Dans le court laps de temps qui s'est écoulé depuis son établissement, C. perspectalis a continué de se répandre dans de nouvelles régions et est maintenant présent dans 30 pays européens (Bella 2013; Nacambo et al. 2014; CABI 2020; Strachinis et al. 2015). Cette propagation a été favorisée par le déplacement des plantes vivantes dans l'Union européenne et par la présence de 2 espèces de buis indigènes (B. Sempervirens et B. Balearica) en nature en Europe (Brua 2013; Leuthardt et al. 2010; Matošević 2013).
Cydalima perspectalis a peu d'hôtes et préfère les buis (Buxus spp.). Les buis sont des plantes ornementales généralement utilisées pour la création de haies ou pour l'art topiaire, lequel consiste à tailler les buis en leur donnant diverses formes. La chenille de la pyrale du buis compromet l'aspect esthétique des plantes en causant la perte des feuilles, en tissant des toiles et en laissant des excréments. Elle se nourrit principalement des feuilles, mais elle peut également consommer l'écorce des plantes hôtes. Les buis ne sont pas indigènes au Canada et il n'y a pas de peuplements naturels, ce qui diminue la menace qu'elle représente. Cependant, les plants de Buxus spp. sont largement répandus dans les pépinières, les jardins et les parcs nord-américains en tant qu'importants arbustes ornementaux et, avant 2021, il s'agissait d'une plante de pépinière couramment exportée aux États-Unis. Selon une enquête menée en 2019 par l'Association canadienne des pépiniéristes et des paysagistes (ACPP), la valeur annuelle du buis en production (plantes vendues en 1 an et plantes dans les champs) était de 40 millions de dollars et les ventes annuelles des producteurs canadiens étaient estimées à 15 millions de dollars par année.
En octobre 2018, l'ACIA a été informée de la détection de C. perspectalis dans un quartier urbain de Toronto par un scientifique amateur et, en novembre 2018, a confirmé la présence de l'organisme nuisible dans le secteur (iNaturalist, 2018; CFIA, 2018). Il s'agissait de la première mention confirmée de l'espèce en Amérique du Nord. En avril 2021, l'ACIA a confirmé la première détection de C. perspectalis dans une pépinière de St. Catharines, en Ontario; le programme de surveillance collaborative a été élargi en Ontario et la surveillance a commencé en Colombie-Britannique, au Québec et en Nouvelle-Écosse. C. perspectalis a été détecté dans des installations aux États-Unis qui avaient reçu des plants de Buxus spp. de la pépinière canadienne. En mai 2021, l'USDA-APHIS a publié l'arrêté fédéral DA-2021-11 pour interdire l'importation de plants de Buxus spp., d'Euonymus spp. et d'Ilex spp. du Canada (USDA-APHIS 2021). En octobre 2021, l'Association canadienne des pépiniéristes et des paysagistes (ACPP) a envoyé une lettre à l'ACIA pour demander la réglementation de C. perspectalis pour les 3 genres de plantes hôtes pour lesquels des restrictions à l'exportation sont actuellement en place : Buxus spp., Euonymus spp. et Ilex spp.
Euonymus spp. et Ilex spp. ont été inclus dans l'arrêté fédéral de l'USDA-APHIS à titre d'hôtes soupçonnés de C. perspectalis, bien qu'aucune détection de l'organisme nuisible n'ait été signalée sur ces taxons au Canada. À ce jour, C. perspectalis n'a été détecté au Canada que sur des plants de Buxus spp., et seulement dans le sud-ouest de l'Ontario. Les détections de 2021 ont été confirmées dans les régions suivantes de l'Ontario : la région du Grand Toronto, Cookstown, Georgetown, Milton, Mississauga, Burlington, Hamilton, Waterloo, Grimsby, Vineland, St. Catharines, Niagara-on-the-Lake et North Pelham (figures 1 et 2). D'autres détections sont attendues pour la saison d'enquête de 2022 et les premiers signalements de 2022 à LaSalle et Tecumseh, dans la région extrême sud-ouest de l'Ontario ont été confirmés. Pour encourager une détection précoce, l'ACIA et ses partenaires ont lancé une campagne active dans les médias sociaux afin de mobiliser les résidents des régions où le risque est élevé. Lorsque la présence de C. perspectalis est confirmée dans une zone, du matériel éducatif est diffusé et les propriétaires sont invités à éliminer l'organisme nuisible ou à retirer les plants de Buxus spp. et les remplacer par un arbuste non hôte.
Sommaire de l'évaluation du risque phytosanitaire
Biologie du ravageur
L'emplacement géographique, la source de nourriture des chenilles, ainsi que la température ont des effets considérables sur la biologie de C. perspectalis, notamment la longévité et la fécondité des adultes, le rythme de développement des chenilles, la diapause et le nombre de générations par année.
La femelle pond ses œufs, généralement en groupes de 10 à 20, sur la face inférieure des feuilles des plantes hôtes (Kenis et al. 2013; Salisbury et al. 2012). Les œufs éclosent en 3 jours environ et les jeunes chenilles se nourrissent sur la face inférieure des feuilles. Les chenilles tissent des toiles sur les feuilles pour se protéger contre les prédateurs. Elles prennent environ 2 semaines pour arriver à maturité et se transformer en chrysalides. La transformation en papillon dans la chrysalide dure environ 2 semaines (Strachinis et al. 2012; van der Straten et Muus 2009).
En fonction d'un certain nombre de facteurs biologiques comme la température et l'humidité, il peut y avoir plusieurs générations de C. perspectalis par année (Maruyama et Shinkaji 1987). En 2021, en Ontario, on a observé 2 générations de pyrales adultes (avec un premier pic autour de la dernière semaine de juin/première semaine de juillet, puis un second autour de la dernière semaine d'août/première semaine de septembre), contrairement aux 3 à 5 générations signalées en Europe. Au Canada, les chenilles de la première génération ont été observées de avril au début du mois de juin, et la première chrysalide à la fin du mois de mai. L'activité des adultes a commencé au cours de la deuxième semaine de juin. La deuxième génération de chenilles a été observée de la fin juin à la mi-août. On a trouvé des chrysalides entre la fin juillet et la mi-septembre.
Cydalima perspectalis hiverne au stade larvaire, dans un cocon de soie que la chenille tisse entre les feuilles d'une plante hôte. Les pyrales adultes vivent environ 2 semaines et peuvent voler jusqu'à 10 km par année (Brua 2013; Leuthardt et al. 2010; Matošević 2013). Pendant la journée, on peut les voir se reposer sur les plantes hôtes ou sur d'autres plantes à proximité. On a trouvé des chenilles représentant la population hivernante en Ontario en 2021 en train de se nourrir activement de plants de Buxus spp. de la fin août à la mi-octobre. Des structures d'hivernage ont été observées dès le mois de juillet.
Des dommages aux buis durant le stade larvaire sont causés par la consommation des feuilles et parfois l'écorce. Les buis peuvent survivre une attaque de C. perspectalis, à condition que les chenilles ne mangent pas l'écorce des tiges principales. Les jeunes chenilles se nourrissent sur la face inférieure des feuilles et laissent l'épiderme supérieur intact. Plus tard, les chenilles se nourrissent à l'intérieur de « tentes » blanches pâles composées des toiles qu'elles ont tissées et dévorent complètement les feuilles, n'en laissant que les nervures médianes et les tissus de la bordure. Les toiles, les excréments en forme de granulés verts, les peaux mortes, les capsules céphaliques résultant de la mue et les trous dans les feuilles sont des signes d'infestation. Les plants de buis peuvent être infestés par C. perspectalis à tous les stades vitaux (Nacambo et al. 2014). Contrairement aux dommages graves signalés en Europe, la plupart des plants de buis qui ont été infestés par C. perspectalis au Canada n'avaient subi que des dommages mineurs ou modérés en 2021. Cependant, certaines haies non traitées auraient été complètement défoliées par C. perspectalis en environ 2 ans.
Étant donné que l'organisme nuisible n'a été signalé en Ontario que depuis 2018, il existe encore peu d'information sur le comportement et les répercussions possibles de C. perspectalis en Amérique du Nord. Les activités de piégeage et de dépistage continuent de fournir des données sur la phénologie et la biologie de C. perspectalis en Ontario.
Plantes hôtes pour C. perspectalis
Cydalima perspectalis s'attaque principalement aux plantes du genre Buxus (famille des Buxacées) (van der Straten et Muus 2009). En Europe, les espèces du genre Buxus mentionnées comme hôtes sont les suivantes :
- Buxus balearica (buis des Baléares)
- Buxus bodinieri
- Buxus harlandii (buis de Harland)
- Buxus megistophylla
- Buxus microphylla (buis à petites feuilles)
- Buxus rugulosa
- Buxus sempervirens (buis commun)
- Buxus sinica (buis chinois)
1 espèce de buis, Buxus vahlii, est originaire de Porto Rico et des îles Vierges américaines (van Kretschmar 2017). À l'heure actuelle, les pépinières canadiennes multiplient les buis à partir de leurs propres stocks comme pratique recommandée pour la prévention de Cylindrocladium buxicola (Cylindrocladiose du buis). Certaines pépinières canadiennes achètent des plants de buis finis de fournisseurs américains pour les revendre si le stock est insuffisant dans le pays. Les buis ont été introduits en Amérique du Nord comme matériel de pépinière provenant d'Europe et d'Asie, ont été sélectionnés et vendus aux propriétaires de maisons. Ainsi, on les trouve surtout dans les régions urbaines, où ils sont cultivés autour des maisons et dans de petits jardins. On ne trouve aucun peuplement naturel de buis au Canada, contrairement à ce qu'on observe en Europe (ACIA 2011).
En Asie, le C. perspectalis a pour hôtes les espèces du genre Buxus, mais certains auteurs ont également cités des espèces d'autres genres comme hôtes (Wang 2008, Korycinska et Eyre 2011) : Euonymus alata (fusain ailé), Euonymus Japonicus (fusain du Japon, famille des Célastracées), Ilex purpurea (houx de Chine, famille des Aquifoliacées) et Murraya paniculata (bois jasmin, famille des Rutacées).
En raison de leur origine tropicale, les espèces du genre Murraya sont absentes du Canada. Cette espèce ne devrait pas survivre dans l'environnement canadien (ACIA 2017, 2019).
Euonymus alatus est un arbuste à feuilles caduques de la famille des Célastracées. Les feuilles de cette espèce deviennent rouge vif ou violet rougeâtre à l'automne et tombent de l'arbuste, révélant ses branches liégeuses. Ceci rend la plante inadaptée pour l'hibernation de chenilles de C. perspectalis et peu attrayante pour l'organisme nuisible. Brua (2013) a signalé que les plants d'Euonymus ne sont pas des hôtes recherchés par C. perspectalis. Dans cette étude de Brua, C. perspectalis aurait causé des dommages importants aux feuilles de 6 espèces de Buxus spp. Cependant, les feuilles d'E. europaeus et d'E. japonicus n'avaient pas été endommagées et les feuilles d'E. alatus avaient subi des dommages négligeables. (Les détails sur la façon dont ces résultats ont été obtenus n'ont pas été fournis.). De plus, Matošević et ses collaborateurs (2017) ont signalé que les chenilles de C. perspectalis prélevées sur le terrain sont mortes de faim (mortalité de 100 %) lorsqu'on les a nourri de feuilles d'E. japonicus. De même, Wiesner et ses collaborateurs (2021) ont également conclu que C. perspectalis ne pouvait pas survivre ou développer une chrysalide lorsque les chenilles sont nourris de E. alatus ou de E. fortunei pendant leur développement dans le cadre d'études en laboratoire. En Europe, C. perspectalis n'a été observé que sur des espèces de Buxus (Bury et al. 2017; Kenis et al. 2013; Wan et al. 2014). Van der Straaten et Muus (2009) citent également des essais inédits, réalisés par le Service de protection des végétaux des Pays-Bas, démontrant que les populations européennes n'attaquent que les Buxus. Selon les activités de surveillance et de contrôle menées en Ontario, C. perspectalis n'a été détecté que sur des plants de Buxus spp. et non sur Euonymus spp. ou Ilex spp. Lors du dépistage des populations de C. perspectalis, les techniciens sur le terrain vérifiaient les plantes à proximité pour y déceler la présence de chenilles de C. perspectalis ou des dommages causés par l'alimentation de celles-ci (Euonymus spp., Pachysandra terminalis, Ilex spp), mais aucun signe de dommages ou de stades vitaux de C. perspectalis n'a été observé sur ces espèces à ce jour. Compte tenu des observations ci-dessus, il est raisonnable de conclure que les espèces d'Euonymus spp. et d'Ilex spp. ne sont pas des hôtes de C. perspectalis en Europe ou au Canada.
Voies d'entrée, établissement et propagation
C. perspectalis aurait été introduit en Europe via des plants de Buxus infestés importés d'Asie de l'Est (Kenis et al. 2013; Salisbury et al. 2012). La dispersion naturelle des pyrales adultes aurait été la principale méthode par laquelle cet organisme est arrivé sur la côte sud de l'Angleterre depuis l'Europe continentale (Korycinska et Eyre 2011), de l'Allemagne à la Suisse (van der Straten et Muus 2009) et de la Turquie à la Grèce (Strachinis et al. 2011). Des données de l'Allemagne indiquent que la propagation naturelle est de 5 à 10 km (van der Straten et Muus 2009). Les œufs pondus sur la face inférieure des feuilles et les jeunes chenilles, de couleur verdâtre, peuvent passer inaperçus sur les plants hôtes (Kenis et al. 2013; Salisbury et al. 2012). Les œufs, les chenilles et les chrysalides pourraient survivre au transport sur de longues distances ou à l'entreposage dans les buis (Plant et al. 2019, van Kretschmar 2017). 2 espèces indigènes de buis, B. sempervirens et B. Balearica, existent en nature en Europe. La nature arbustive du buis, en particulier à son stade en pépinière, offre des poches profondes qui permettent aux œufs et aux chenilles d'être bien cachés à l'intérieur du plant, de sorte qu'il faut déployer des efforts pour les trouver, le cas échéant. Dans cet état, ils peuvent survivre et se déplacer facilement sur les plants, sans être détectés (Salisbury et al. 2012, Kenis et al. 2013).
À l'heure actuelle, il n'y a aucune exigence particulière visant les importations de buis au Canada. En général, les envois de plantes destinés à la plantation doivent être exempts d'organismes nuisibles réglementés et de terre et peuvent également être soumis à des exigences supplémentaires selon l'espèce et le pays ou la région d'origine. Un certificat phytosanitaire est requis pour toutes les importations de plantes destinées à la plantation, ce qui inclut une inspection par le pays exportateur, et les envois peuvent être inspectés au moment de l'entrée au Canada. L'importation en provenance de régions autres que la zone continentale des États-Unis doit être exempte de terre. À l'heure actuelle, les pépinières canadiennes multiplient les buis à partir de leurs propres stocks comme pratique recommandée pour la prévention de Cylindrocladium buxicola (Cylindrocladiose du buis). Certaines pépinières canadiennes achètent des plants de buis finis de fournisseurs américains pour les revendre si le stock est insuffisant dans le pays. Des bonnes pratiques de gestion dans les pépinières canadiennes, y compris l'adoption d'un module de lutte antiparasitaire contre C. perspectalis (piégeage, surveillance, traitements, etc.), appuient grandement les efforts visant à gérer les risques dans les pépinières et représentent la meilleure approche pour limiter la propagation de C. perspectalis par cette voie.
En avril 2021, C. perspectalis a été détecté pour la première fois dans une pépinière à l'aide du module de lutte antiparasitaire contre C. perspectalis à la ferme. Suite à la détection, la pépinière a immédiatement arrêté tous les envois de plantes hôtes, a avisé les clients, l'industrie et les organismes gouvernementaux, et a inspecté et traité tous les plants hôtes. Les activités de la communauté scientifique et la surveillance ont été amplifiées au-delà de la région du Grand Toronto afin de délimiter la zone infestée par l'organisme nuisible.
Cydalima perspectalis peut survivre dans les régions avec des plantes hôtes de buis où la température minimale hivernale est d'environ -30 °C. Il hiverne au stade larvaire dans un cocon de soie tissé entre les feuilles de l'hôte. La température seuil pour le développement des œufs, des chenilles et des chrysalides varie entre 8 et 12 °C. Les principales espèces de buis commercialisées au Canada sont Buxus sempervirens et B. microphylla. Buxus sempervirens est cultivé à des fins d'aménagement paysager dans les régions les plus tempérées du Canada (Brouillet et al. 2010+). Buxus microphylla est cultivé au Canada et les pépinières de la Colombie-Britannique et de l'Ontario vendent cette espèce (Brouillet et al. 2010+). Les cultivars hybrides de Buxus sont très populaires au Canada. Ils sont vivaces dans le sud de l'Ontario et en Colombie-Britannique (Drysdale 2008). Les cartes de modélisation CLIMEX, qui utilisent la normale climatique réaliste passée et future, indiquent clairement que cet organisme peut survivre au Canada, spécifiquement, en Ontario, au sud de Toronto. Il peut aussi envahir des régions au nord de Toronto, de Montréal à North Bay. Son établissement futur en Colombie-Britannique et dans les Maritimes semble possible (ACIA 2019d).
Conséquences économiques potentielles
L'industrie des pépinières considère les plants de buis comme l'une des 5 plantes ornementales ligneuses les plus importantes au Canada. La valeur annuelle des transactions est estimée à environ 40 millions de dollars, dont 15 millions de dollars pour les ventes sur le marché intérieur.
En juin 2022, l'ACPP déclarait une perte de ventes de plus de 6,5 millions de dollars pour ses producteurs depuis la publication de l'arrêté fédéral américain DA-2021-11. La plupart des clients commandent du buis en plus de multiples articles dans une commande, et, de ce fait, les producteurs perdent, ou risquent de perdre, des clients en raison de leur incapacité à fournir tous les articles demandés. L'ACPP a également signalé des répercussions possibles sur les clients américains, qui comptent sur les producteurs canadiens comme fournisseurs de semis et de plants à repiquer.
Gestion de l'organisme nuisible
Les buis infestés par C. perspectalis peuvent être traités avec des insecticides chimiques homologués ou des biopesticides à base de Bacillus thuringiensis (Bt) (Kenis et al. 2013). Les bioinsecticides basés sur le sérotype kurstaki de B. thuringiensis (Btk) ont été efficaces contre les chenilles de C. perspectalis et constituent la méthode de lutte recommandée en Europe (Guérin 2018; Göttig et Herz 2016; Lefort et al. 2014). En Ontario, le Btk offre un excellent outil contre les chenilles de C. perspectalis et peut être utilisé pour lutter efficacement contre cet organisme nuisible lorsque le pic d'alimentation des chenilles pour chaque génération est identifié avec précision. On a observé que certaines haies défoliées se rétablissaient après un traitement au Btk pendant chaque génération de C. perspectalis.
Chelonus tabonus, Tyndarichus spp. et Trichogramma spp. auraient parasité les œufs de C. perspectalis (Göttig et Herz 2016; Wan et al. 2014). Casinaria spp., Compsilura concinnata, Dolichogenidea stantoni, Exorista sp., Protapanteles mygdonia et Pseudoperichaeta nigrolineata sont des parasitoïdes des larves de C. perspectalis (Belokobylskij et Gninenko 2016, Shi et Hu 2007; Wan et al. 2014). Dans des études en laboratoire, les nématodes entomopathogènes Steinernema carpocapsae et Heterorhabditis bacteriophora ont causé une mortalité élevée des chenilles de C. perspectalis. Brachymeria lasus et Apechthis compunctator sont des parasitoïdes des pupes de C. perspectalis (Wan et al. 2014). En 2021, le dépistage en Ontario a permis d'observer une guêpe parasitoïde (Ichneumonidae) attaquant les chrysalides de C. perspectalis. Au total, 7 spécimens ont été prélevés au cours de l'été. D'autres recherches sont nécessaires pour évaluer les guêpes indigènes en Amérique du Nord ainsi que les parasitoïdes asiatiques de C. perspectalis afin d'établir un programme viable de lutte biologique en Ontario. Il a été déterminé que Chelonus tabonus (Sonan), un Braconidé parasitoïde au stade larvaire, serait l'espèce la plus prometteuse pour la lutte biologique classique en raison de son taux élevé de parasitisme en Chine.
En Ontario, on utilise des pièges à phéromones, le dépistage sur le terrain et la surveillance scientifique communautaires (sensibilisation et aide à l'installation et surveillance des pièges) pour délimiter la zone d'infestation par C. perspectalis. Les pièges à phéromones sont une méthode efficace pour capturer les pyrales mâles adultes et sont utilisés pour déceler la présence ou l'absence de l'organisme nuisible dans une zone, ainsi que pour indiquer les périodes de vol. Le dépistage sur le terrain est un moyen efficace pour détecter C. perspectalis. On a tenté d'enlever et de remplacer les plantes hôtes des propriétés privées lorsque C. perspectalis a été détecté pour la première fois à Toronto, mais il était difficile de déterminer l'emplacement de tous les plants hôtes, et les propriétaires n'étaient pas tous prêts à enlever les plants hôtes de leur propriété. Comme cet organisme nuisible peut voler, l'éradication en ciblant l'enlèvement de plantes hôtes d'une seule propriété n'était pas possible. La province de l'Ontario favorise les outils de lutte à long terme, notamment les insecticides et la perturbation de l'accouplement. Une approche de lutte antiparasitaire intégrée est recommandée pour gérer C. perspectalis dans le sud de l'Ontario. Ceci comprend le dépistage sur le terrain, le piégeage, l'application d'insecticides au bon moment et un plan de communication visant à mobiliser et à éduquer les propriétaires pour les aider à détecter, à signaler et à gérer cet organisme nuisible.
Considérations relatives à la gestion des risques
Normes de la Convention internationale pour la protection des végétaux
Cydalima perspectalis se retrouve sur la liste des phytoravageurs réglementés du USDA-APHIS (USDA-APHIS 2020b).
La Norme internationale pour les mesures phytosanitaires 5 (NIMP 5) définit un organisme nuisible justiciable de quarantaine comme un organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l'économie de la zone menacée et qui n'est pas encore présent dans cette zone ou bien qui y est présent, mais n'y est pas largement disséminé et fait l'objet d'une lutte officielle (IPPC 2022).
Un organisme nuisible justiciable de quarantaine doit correspondre à la définition d'un « organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l'économie de la zone menacée et qui n'est pas encore présent dans cette zone, ou bien qui y est présent, mais n'y est pas largement disséminé et fait l'objet d'une lutte officielle ». Les lignes directrices sur la lutte officielle prévoient, entre autres, que les mesures doivent être obligatoires et que les exigences nationales et en matière d'importation doivent avoir le même effet ou un effet équivalent.
L'ACIA a mené plusieurs évaluations sur divers aspects de C. perspectalis, y compris, catégorisation, biologie, hôtes, voies d'introduction et répercussions potentielles de l'organisme nuisible au cours des 10 dernières années (2011-061, 2018-1752019-060, 2019-061, 2019-135, 2019-150, 2019-179, 2019-193, 2019-199, 2021-086, 2021-087, 2021-091, 2021-096).
Bien que l'origine de la détection de C. perspectalis au Canada demeure inconnue, sa présence indique qu'il existe une voie d'introduction viable. L'expérience en Ontario a démontré la capacité de l'organisme nuisible à s'établir et à se propager. Cependant, la voie d'introduction en Ontario demeure inconnue, puisque l'organisme nuisible a d'abord été signalé dans un quartier urbain. Ce n'est que suite à la propagation naturelle à partir de l'infestation de Toronto que l'organisme a été découvert en pépinière. Une dispersion naturelle est donc possible, mais limitée en raison de l'absence de peuplements naturels de buis au Canada qui contribueraient à la croissance et la propagation de populations. La propagation par l'humain est le principal moyen par lequel la pyrale se propage d'un endroit à l'autre. Les conséquences économiques et environnementales sont jugées moyennes, car cet organisme pourrait avoir des répercussions négatives importantes sur le commerce du buis, surtout avec les États-Unis.
Cydalima perspectalis satisfait aux critères de présence, mais n'est pas largement disséminé et a une importance potentielle pour l'économie.
Considérations relatives à la gestion des risques
Bien que C. perspectalis ne soit pas actuellement réglementé au Canada, l'ACPP a travaillé en étroite collaboration avec ses membres et ses associations partenaires provinciales pour sensibiliser la population à cet organisme nuisible et des modules de lutte antiparasitaire ont été rédigés pour atténuer le risque de déplacer C. perspectalis avec des plantes de pépinière. Depuis 2020, l'ACIA collabore étroitement avec le secteur de l'industrie en vue d'élaborer une approche systémique à l'égard de C. perspectalis, fondée sur les principes d'un lieu/site de production exempt d'organismes nuisibles conformément à la NIMP 10, afin d'établir la confiance et de faire en sorte que la voie des pépinières ne soit pas une voie de propagation. Un lieu de production exempt d'organismes nuisibles doit avoir des systèmes en place pour établir et maintenir l'absence d'organismes nuisibles, vérifier l'absence d'organismes nuisibles et maintenir l'identité du produit et la sécurité phytosanitaire des envois. De plus, les plants de Buxus spp., d'Ilex spp. et d'Euonymus spp. de l'Ontario ne sont pas vendus en Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique est un important producteur de ces espèces et les vend à des acheteurs dans d'autres provinces, mais en raison des restrictions de déplacement liées à Lymantria dispar dispar (spongieuse) et à Popillia japonica (scarabée japonais), de la saison de croissance prolongée et du climat plus chaud en Colombie-Britannique, il n'y a pas de marché pour les produits de l'Ontario à l'ouest des Rocheuses.
D'après les activités de surveillance et de contrôle en Ontario, C. perspectalis n'a été détecté que sur des plants de Buxus spp. Pendant le dépistage des populations de C. perspectalis, les techniciens sur le terrain vérifiaient les plantes à proximité pour y détecter la présence de chenilles de C. perspectalis ou des dommages causés par son alimentation (Euonymus spp., Pachysandra terminalis, Ilex spp), mais aucun signe de dommages ou de stades de développement de C. perspectalis n'a été repéré sur ces espèces à ce jour. Ces observations concordent avec les conclusions de Wiesner et ses collaborateurs (2021), qui ont confirmé que C. perspectalis ne pouvait pas survivre ou développer une chrysalide lorsque les chenilles sont nourris de E. alatus ou de E. fortunei pendant leur développement dans le cadre d'études en laboratoire. Suite à la détection de C. perspectalis dans l'État de New York, les activités de contrôle à l'intérieur de l'État sont seulement appliquées aux plants de Buxus spp. provenant des comtés où l'organisme nuisible est réglementé pour limiter la propagation de C. perspectalis vers d'autres parties des États-Unis. L'ACIA est d'avis que les données scientifiques actuellement disponibles n'appuient pas l'élaboration de mesures phytosanitaires pour Euonymus spp. et Ilex spp. comme hôtes de cet organisme nuisible.
Propositions de gestion des risques
En août 2022, l'ACIA a présenté pour consultation des options de gestion des risques phytosanitaires pour C. perspectalis au Canada. Les avantages et inconvénients de chaque option sont présentés dans la section suivante.
Option 1 de gestion des risques – Statu quo : Aucune mesure phytosanitaire particulière pour C. perspectalis
Avec cette option, C. perspectalis ne serait pas désigné comme un organisme nuisible réglementé au Canada. L'ACIA continuerait de collaborer avec les intervenants, y compris les provinces et les associations de l'industrie, pour surveiller la propagation de l'organisme nuisible. L'Agence continuerait d'appuyer les efforts scientifiques communautaires, mais n'effectuerait pas ses propres enquêtes sur l'organisme nuisible. Elle continuerait de défendre les intérêts des producteurs canadiens relativement à l'arrêté fédéral des États-Unis, en se fondant sur les données de surveillance des producteurs, des rapports du public et des intervenants provinciaux. Les modules de lutte antiparasitaire pour C. perspectalis continueraient d'être recommandés pour toute installation qui produit Buxus spp., Euonymus spp. et Ilex spp. L'établissement de lieux et sites de production exempts d'organismes nuisibles respectant les principes de la NIMP 10 serait également encouragé. L'industrie s'est récemment engagée à veiller à ce que le matériel de pépinière ne soit pas une voie de propagation de l'organisme nuisible. Les populations émergentes, lorsqu'elles sont détectées, pourraient être gérées par l'enlèvement ou le traitement de l'hôte par l'industrie ou les intervenants provinciaux.
Avantages :
- comme les espèces de Buxus spp. sont les seuls hôtes de C. perspectalis et étant donné que les espèces de Buxus spp ne sont pas indigènes au Canada, les répercussions économiques et environnementales pour le Canada se limiteront à l'industrie des pépinières et de l'aménagement paysager au Canada
- la propagation naturelle de C. perspectalis peut être ralentie par l'absence de peuplements naturels de buis au Canada
- l'industrie pourrait poursuivre le commerce entre les provinces sans restrictions ou exigences phytosanitaires supplémentaires
- avec cette approche, on continue de se fier aux bonnes pratiques de l'industrie
Inconvénients :
- l'industrie des pépinières pourrait être limitée aux ventes en territoire canadien pendant une période prolongée
- les ventes en territoire canadien de Buxus spp. pourraient diminuer à mesure que le risque d'infestation augmente, affectant davantage le marché intérieur de 15 millions de dollars
- on prévoit que les exportations des 3 taxons végétaux demeureront interdites d'entrée aux États-Unis jusqu'à ce que l'USDA-APHIS déréglemente C. perspectalis, reconnaisse les données de piégeage indiquant que l'organisme nuisible est confiné en Ontario ou est convaincu que les risques associés à l'importation des 3 taxons ont été suffisamment atténués et modifie ses exigences actuelles visant l'importation
Option 2 de gestion des risques – Réglementation fédérale de C. perspectalis – Création d'une zone réglementée localisée dans la région du Grand Toronto (RGT) et la péninsule du Niagara (municipalités avec détections en 2021)
Avec cette option, C. perspectalis serait ajouté à la Liste des organismes nuisibles réglementés de l'ACIA et ainsi assujetti à la réglementation fédérale. Cette option comprendrait :
- l'établissement d'une zone réglementée dans la région du Grand Toronto (RGT) et la péninsule du Niagara serait considérée infestée par C. perspectalis (voir la figure 3)
- des contrôles réglementaires appliqués aux espèces de Buxus spp. seulement (voir la section Plantes hôtes ci-dessus)
- la mise en œuvre de mesures de contrôle des déplacements de plants de Buxus spp. en territoire canadien hors de la zone réglementée.
- Plus précisément, les installations produisant des Buxus spp. dans la zone réglementée seraient tenues de mettre en œuvre une approche systémique pour prévenir la propagation de l'organisme nuisible (par exemple, un module de lutte antiparasitaire) si elles veulent déplacer ou vendre des plants de Buxus spp. hors de la zone réglementée
- le déplacement des plants de Buxus hors de la zone réglementée devrait être autorisé par un inspecteur, au moyen d'une inspection et la délivrance d'un certificat de circulation en territoire canadien.
- L'autorisation dépendrait des systèmes en place à l'installation et pourrait nécessiter une inspection visuelle par les inspecteurs de l'ACIA
- le déplacement sans restriction de Buxus spp. dans la zone réglementée
- la surveillance axée sur les zones de production à l'extérieur de la zone réglementée
- la mise en œuvre de restrictions à l'importation, y compris l'interdiction des importations de Buxus spp. de la région infestée de l'État de New York, aux États-Unis, vers la Colombie-Britannique.
- D'autres interdictions ou restrictions pourraient également être nécessaires
Avantages :
- fournit des mesures de contrôle pour ralentir la propagation de l'organisme nuisible par des mécanismes d'origine anthropique en Ontario et dans le reste du Canada
- harmonisation de la réglementation de l'organisme nuisible avec celle des États-Unis
- répond à la demande de réglementation de l'industrie pour faciliter le rétablissement du commerce avec les États-Unis
Inconvénients :
- nécessite une approche systémique plus intense pour prévenir le déplacement de plantes potentiellement infestées jusqu'à ce qu'un traitement soit appliqué
- l'ACIA sera tenue de faire respecter les exigences relatives aux déplacements en territoire canadien et des ressources provenant d'autres activités prioritaires seront réaffectées
- cette option est celle qui demande le plus de ressources de la part de l'ACIA et potentiellement de l'industrie
- un agrandissement de la zone réglementée pourrait être nécessaire suite à la publication en fonction des résultats des enquêtes de 2022.
- En 2021, la distribution de C. perspectalis était concentrée dans la région du Grand Toronto (RGT) et la péninsule du Niagara, les nouvelles détections signalées en 2022 sont hors de ces régions, y compris dans l'extrême sud-ouest de la province (c'est-à-dire dans la région de Windsor)
Option 3 de gestion des risques – Réglementation fédérale de C. perspectalis – Création d'une zone réglementée pour l'ensemble de l'Ontario(option recommandée)
Avec cette option, C. perspectalis serait ajouté à la Liste des organismes nuisibles réglementés de l'ACIA. Cette option comprendrait :
- l'établissement d'une zone réglementée englobant toute la province de l'Ontario (voir la figure 4)
- des contrôles réglementaires appliqués uniquement aux espèces de Buxus spp. (voir la section Plantes hôtes ci-dessus)
- la mise en œuvre de mesures de contrôle des déplacements de plants de Buxus spp. en territoire canadien hors de la zone réglementée.
- Plus précisément, les installations produisant des Buxus spp. dans la zone réglementée seraient tenues de mettre en œuvre un système pour prévenir la propagation de l'organisme nuisible (par exemple, un module de lutte antiparasitaire) pour déplacer ou vendre des plants de Buxus spp. hors de la zone réglementée. Les installations situées plus loin de la zone principale d'infestation peuvent se qualifier pour établir des lieux et sites de production exempts d'organismes nuisibles respectant la NIMP 10
- le déplacement de plants de Buxus spp. hors de la zone réglementée devrait être autorisé par un inspecteur, au moyen d'une inspection et de la délivrance d'un certificat de circulation en territoire canadien.
- L'autorisation dépendrait des systèmes en place à l'installation et pourrait nécessiter une inspection visuelle par les inspecteurs de l'ACIA
- le déplacement sans restriction de Buxus spp. dans la zone réglementée
- la surveillance axée sur les zones de production à l'extérieur de la zone réglementée
- la mise en œuvre de restrictions à l'importation, y compris l'interdiction des importations de Buxus spp. de la région infestée de l'État de New York, aux États-Unis, vers la Colombie-Britannique. D'autres interdictions ou restrictions pourraient également être nécessaires
Avantages :
- aucune restriction des déplacements intérieurs en Ontario
- fournit des mesures de contrôle pour ralentir la propagation de l'organisme nuisible à l'extérieur de l'Ontario vers le reste du Canada
- harmonisation de la réglementation de l'organisme nuisible avec celle des États-Unis
- répond à la demande de réglementation de l'industrie pour faciliter le rétablissement du commerce avec les États-Unis
- changements à la zone réglementée suite aux nouvelles détections en Ontario ne seront pas nécessaire et cela fournit une zone tampon adéquate entre la zone infestée actuelle et les autres provinces
Inconvénients :
- nécessite une approche systémique plus intense pour prévenir le déplacement de plantes potentiellement infestées jusqu'à ce qu'un traitement soit appliqué mais le nombre de plantes affectées sera moindre car toutes les ventes en Ontario seront dans la zone réglementée
- l'ACIA sera tenue de faire respecter les exigences relatives aux déplacements en territoire canadien et des ressources provenant d'autres activités prioritaires seront réaffectées
Décision relative à la gestion des risques
Consultation
Les parties prenantes ont été invités à formuler des commentaires sur ce document de gestion des risques du 5 août au 3 septembre 2022. Chacun des commentaires reçus a été révisé et pris en considération. Tous les commentaires reçus étaient favorables à la réglementation de l'organisme nuisible. La majorité des intervenants ont exprimé leur appui à l'option 3. Un petit nombre de répondants ont soutenu l'option 2 comme étant plus appropriée pour une approche de gestion afin de ralentir la propagation de C. perspectalis, mais avec les signalements en 2022 de C. perspectalis à LaSalle et Tecumseh, Ontario, dans la région extrême sud-ouest de la province, la réglementation de l'ensemble de la province a été déterminée comme étant l'option réglementaire la plus appropriée. Il convient de noter que les plants de Buxus spp. ne sont pas résistants à l'hiver dans les régions les plus septentrionales de l'Ontario et que la réglementation de l'ensemble de la province n'aura pas d'incidence sur les pépiniéristes de ces régions.
Décision
À la lumière de l'évaluation des risques et après avoir analysé tous les commentaires reçus, l'ACIA a décidé d'aller de l'avant avec l'option 3.
Cette option protège l'industrie des pépinières en permettant une approche plus réactive à l'atténuation des risques liés C. perspectalis, tout en soutenant les opportunités commerciales.
Avec cette option, C. perspectalis sera ajouté à liste des organismes nuisible de l'ACIA et une zone réglementée pour l'ensemble de la province de l'Ontario sera mise en œuvre et des contrôles réglementaires seront appliqués sur les déplacements en territoire canadien et à l'importation pour les plants de Buxus spp.
En réglementant C. perspectalis, l'ACIA a l'autorité d'appliquer des mesures phytosanitaires sur le mouvement du matériel hôte et de réagir aux incursions en appliquant des mesures de contrôle officielles. La décision de réglementer renforce notre coopération et s'aligne avec les exigences américaines actuelles concernant C. perspectalis.
Approbation
Ce document de gestion de risque a été approuvé par le Chef de la protection des végétaux.
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