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Voici Olga Pena, scientifique et défenseure

Voici Olga Pena

Je m'appelle Olga Pena. Je suis une femme, une scientifique, une mère et une immigrante canadienne. Je suis née et j'ai grandi dans une petite ville au milieu de la cordillère des Andes en Colombie.

Malgré les difficultés financières de ma famille, plutôt que de se procurer bon nombre d'autres produits, mes parents ont accordé la priorité à mes études. Ce sont leurs efforts qui m'ont permis d'aller à l'université. Mon père avait l'habitude de dire que, contrairement à eux (mes parents), qui n'avaient suivi que des études au primaire, nous aider à obtenir un diplôme universitaire était le meilleur et le seul héritage qu'ils pouvaient nous léguer.

Devenir une diplômée de première génération

Déménager d'une petite ville à la capitale, Bogota, à l'âge de 16 ans n'a pas été facile. L'adaptation et la compétition étaient rudes, mais malgré les défis, j'ai découvert ma passion pour la recherche scientifique. J'ai obtenu mon diplôme en tant que première de ma classe et suis devenue une diplômée de première génération avec 1 seul objectif : obtenir un doctorat en microbiologie et immunologie. Cependant, étant donné le nombre limité de programmes et de bourses en Colombie, atteindre cet objectif allait aussi s'avérer une tâche difficile. Qui plus est, être admise dans un programme d'études supérieures à l'étranger sans connaître l'anglais ou posséder une expérience de recherche était également difficile, mais j'étais déterminée à surmonter ces obstacles.

Après avoir passé quelques années à apprendre l'anglais et à travailler dans des laboratoires de recherche en Colombie et aux États-Unis, mes efforts ont porté fruit. J'ai été admise dans un excellent programme de doctorat à l'University of British Columbia, à Vancouver, pour effectuer des recherches sur la septicémie, une maladie mortelle causée par une réponse immunitaire déréglée à l'égard d'une infection. J'ai eu la chance de terminer mon doctorat en obtenant d'excellentes bourses, plusieurs prix et un excellent dossier de publication, tout en devenant mère. Je suis aussi devenue la première et la seule personne de ma famille à obtenir un doctorat, en mettant au point un outil de diagnostic précoce pour la septicémie. C'était un véritable hommage à mon père – qui croyait fermement à l'importance des études –, décédé il y a des années à cause de cette même maladie et parce qu'un diagnostic précoce n'était pas disponible.

Après plusieurs années d'expérience en recherche et en gestion dans des établissements en Colombie, aux États-Unis, en Australie et au Canada, je suis devenue spécialiste des sciences à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Mon travail touchait, entre autres, à des dossiers internationaux de premier plan, comme le Réseau de laboratoires de niveau de biosécurité 4 pour les zoonoses, un réseau international d'organismes de santé publique et animale de cinq pays visant à répondre aux agents pathogènes zoonotiques actuels et émergents (virus pathogènes et bactéries provenant d'animaux) au moyen de partenariats internationaux de confiance. J'ai joint l'ACIA en 2019, par l'entremise du très compétitif programme de bourse pour l'élaboration de politiques scientifiques canadiennes MITACS. Mon enthousiasme était évident quand on m'a offert l'occasion de traiter principalement un dossier qui combinait deux aspects qui me plaisaient profondément : effectuer des recherches sur les maladies infectieuses et la diplomatie scientifique. La diplomatie scientifique, c'est de faciliter la coopération internationale pour atteindre des objectifs scientifiques. En tant que citoyenne canadienne, je suis fière d'avoir participé à ce travail au sein de l'ACIA, ainsi que de mettre à profit mes connaissances et mes compétences afin de contribuer à améliorer les efforts continus du Canada en matière de préparation aux maladies.

Réseau « Immigrant and International Women in Science »

Mon cheminement n'a été ni facile ni court, mais c'est généralement le chemin que beaucoup de femmes immigrantes en sciences ont dû emprunter. À la lumière de ces défis et de ces expériences, ainsi que d'un groupe fantastique de femmes immigrantes en sciences comme moi, nous avons cofondé l'IWS Network (en anglais seulement) (réseau des femmes immigrantes en sciences (ce lien est disponible en anglais seulement)), qui compte maintenant 9 chapitres à travers le Canada. L'objectif de l'IWS Network est de sensibiliser davantage les gens aux défis auxquels sont confrontées les femmes immigrantes en sciences et à leur rôle dans la promotion de la science et de l'innovation, tout en favorisant l'équité, la diversité et l'inclusion au Canada. Cette voie a également comporté de nombreux essais et erreurs, et c'est la raison pour laquelle je suis également consciente du pouvoir du mentorat, car j'aurais aimé avoir un peu plus d'encadrement aux premiers stades de ma carrière. Par conséquent, je participe à titre de mentor par l'entremise de différentes organisations, comme l'Accessible Science Initiative – PDF (720 ko) (en anglais seulement) (Initiative pour l'accès aux sciences), afin d'apporter un soutien aux femmes et aux filles qui suivent des études scientifiques et qui font face à des défis semblables.

Alors que nous célébrons la Journée internationale des femmes, une journée de réflexion sur les progrès réalisés en matière d'égalité entre les sexes, il est important de ne pas oublier les nombreuses inégalités qui existent encore pour les femmes et les filles dans le domaine scientifique, en particulier celles des groupes sous-représentés. Il est question à la fois d'écarts de rémunération, du manque de services de garderie universels et de la représentation limitée aux postes de direction dans tous les écosystèmes scientifiques, y compris dans le milieu universitaire, l'industrie et le gouvernement. Personnellement, j'espère combiner mon expertise scientifique et mes efforts de promotion pour contribuer à l'élaboration de politiques fondées sur des données probantes au Canada, et au renforcement de la diplomatie scientifique dans le monde, un monde qui peut offrir des chances égales et des conditions de concurrence équitables pour tous, en ne laissant personne pour compte.

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