Sélection de la langue

Recherche

Un insecte dans mon assiette!

Un insecte dans mon assiette!

« Ce qui est intéressant c'est que dans le système qu'on a, on s'aperçoit qu'il y a des évènements malencontreux, bien sûr. Mais on réussit à s'apercevoir que c'est souvent des cas qui sont isolés. Et si ce ne l'est pas, comme on disait plus tôt, on va procéder au rappel bien évidemment. »

Jean-Louis Michaud, Chef des opérations, Bureau de la salubrité et des rappels d'aliments, ACIA

Avez-vous déjà trouvé quelque chose d'inattendu dans votre nourriture, comme un insecte ou du plastique? Dans ce balado, un expert en salubrité alimentaire nous fait part de ses découvertes les plus étranges.

Un insecte dans mon assiette! – Transcription audio

Coanimatrice (Michelle Strong) : Le Canada possède 1 des meilleurs systèmes de salubrité des aliments au monde. Mais, même dans un système moderne et efficace comme le nôtre, les risques ne peuvent être complètement éliminés.

Que vous soyez dans un restaurant ou dans votre propre cuisine, trouver quelque chose d'inattendu dans la nourriture peut être...dérangeant! Qu'il s'agisse de poils, d'insectes ou de verre, qu'est-ce que cela signifie pour vous? Voyons ça de plus près. Je suis Michelle...

Coanimateur (Greg Rogers) : ... et je suis Greg. Et vous écoutez Inspecter et protéger.

Michelle : Un balado par l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

Greg : Attention, cet épisode contient des informations sur des choses inattendues, indésirables - et parfois étranges - dans notre nourriture. Si vous cuisinez ou vous mangez en ce moment, vous risquez d'avoir une réaction désagréable. La discrétion des écouteurs est recommandée.

Michelle : On est sur le point de parler de trucs dégoûtants. Donc, je suis très intéressée par notre sujet aujourd'hui parce que je pense que tout le monde a une histoire ou connaît quelqu'un qui a une histoire où ils ou elles ont trouvé un insecte ou un objet inattendu dans leur boisson ou leur nourriture. Greg, ça t'est tu déjà arrivé, toi?

Greg : Oui c'est récemment. J'étais en train de rassembler des ingrédients pour faire des macarons avec mon fils et j'ai trouvé un perce-oreille dans ma farine d'amande. C'était probablement ma faute de ne pas avoir bien scellé le sac, mais quand même.

Michelle : Moi c'est peut-être pas aussi comparable, mais moi c'était quand j'étais au cinéma puis je mangeais du popcorn puis j'ai retrouvé un cheveu long dans ma bouche. Puis il était long puis c'était vraiment pas une belle situation.

Aujourd'hui, nous avons avec nous autres Jean-Louis Michaud, chef des opérations intérimaires pour le bureau de la salubrité et des rappels d'aliments. Allô Jean-Louis, ça va?

Invité (Jean-Louis Michaud) : Bien bonjour, bonjour à vous 2. Ça va très bien, merci.

Michelle : Ma première question pour toi Jean-Louis : parmi les principaux problèmes que les gens trouvent dans leur nourriture, lesquels présentent des risques pour la santé?

Jean-Louis : Bien c'est une bonne question. En réalité, Michelle, toute situation est prise au sérieux, faut s'entendre. C'est par la suite, est-ce qui a des actions plus importantes ou moins importantes qui sont prises. Évidemment lorsqu'on trouve un insecte mort dans un aliment, c'est pas agréable.

C'est dégoûtant, mais je veux juste rassurer les gens c'est peu probable que ça occasionne des conséquences sur notre santé. Même les insectes vivants qu'on va retrouver dans les aliments, c'est très rare que ça occasionner un problème de santé chez nous.

Bon, il y a des exceptions. On a eu des gens-là qui ont trouvé des abeilles dans un aliment qui était encore vivantes. L'abeille a piqué le consommateur. Bon là c'est autre chose. Si on a, par exemple, des cas où on a dans les raisins les veuves noires. Donc c'est les petites araignées là avec le ventre rouge qu'on retrouve dans les raisins. C'est très rare. C'est pas dangereux pour la santé. Par contre si on est piqué par l'araignée là, il peut peut-être y avoir des petites conséquences là-dessus.

Évidemment, nous à l'agence on va intervenir pour s'assurer de contrôler, mais c'est vrai que lorsqu'on ouvre un aliment puis qu'on trouve une matière étrangère de cette nature-là, c'est pas intéressant.

Michelle : Y a-t-il un moment où une infestation d'insectes serait assez grave pour déclencher un rappel de l'ACIA?

Jean-Louis : Si l'aliment est contaminé de façon exagérée. Donc c'est pas unique à un produit que tu achètes, mais qu'on s'aperçoit qu'il y a une contamination généralisée, oui tout à fait. Même si l'insecte comme tel est pas dangereux pour votre santé, le fait qu'il y a une contamination généralisée, ça peut effectivement entraîner un rappel.

Greg : Comment est-ce que les insectes se retrouvent-elles dans notre nourriture?

Jean-Louis : Dans une entreprise qui transforme des aliments, qui fabriquent des aliments, évidemment il y a beaucoup d'aliments qui sont entreposés. Donc il y a des contrôles dans l'industrie qu'on demande pour s'assurer qu'il y ait pas de vermine, de ravageur ou des choses comme ça.

Il peut malheureusement y avoir des incidents où l'aliment va sortir contaminé par un insecte, c'est possible et c'est là que le consommateur est important parce que lorsqu'il est mis face à un aliment qui contient ce genre d'insecte ou de matière étrangère, il faut qu'il nous informe et à notre tour on va faire les enquêtes qu'il faut.

Il y a des aliments, par exemple, la farine. On a des insectes qui s'appellent les triboliums. C'est des choses qui ne sont pas rares, qui peuvent arriver dans un produit de farine où la rotation, par exemple, des matières premières qui sont utilisées dans la transformation n'est pas adéquate.

Donc si on utilise pas les produits les plus anciens avant les nouveaux arrivages, bien c'est sûr qu'on pourrait avoir, à un moment donné, le développement de petites larves qui se développent en insectes et qui se retrouvent dans l'aliment.

Donc nous, notre rôle dans ce genre de situation-là, c'est de s'assurer que les entreprises utilisent toujours des matières premières qui sont à l'intérieur de leur durée de vie et que ça soit le produit le plus ancien qui soit utilisé en premier pour qu'il y ait une rotation pour éviter que l'aliment se retrouve ou la matière étrangère se retrouve un jour dans un entrepôt trop longtemps.

Michelle : On parle beaucoup des insectes ici, mais il y a aussi les objets, comme le verre. C'est plus dangereux, non?

Jean-Louis : Dans les matières étrangères qu'on appelle dans notre jargon, donc ce qui est étranger à un aliment, c'est sûr que la vitre, le morceau de bois, c'est quelque chose qui est plus dangereux.

Tu donnais l'exemple, Michelle, d'aller au cinéma avec un cheveu long dans un popcorn. Dans le popcorn c'est pas agréable, mais c'est pas dangereux. Par contre, si tu avais trouvé des morceaux de verre, de la vitre, un morceau de bois. Là ça aurait été plus problématique parce que des matières comme ça quand c'est gros, bien d'abord tu peux te blesser en le mangeant, te casser une dent.

Il y a des risques de suffocation avec des matières étrangères, donc des matières étrangères plus grosses qui sont coupantes alors là ça peut couper les parois intérieures de la bouche. Évidemment, il faut pas manger ça.

Michelle : Donc alors, Jean-Louis, que devraient faire ceux à l'écoute s'ils trouvent quelque chose inhabituel, comme un insecte ou un vers, dans leur nourriture?

Jean-Louis : Alors il faut signaler l'évènement à l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Si vous êtes au Québec, il faut signaler l'évènement au ministère d'Agriculture, pêcheries, alimentation du Québec. On a une entente entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial.

Il faut informer l'autorité gouvernementale de l'évènement et à partir de là, il y aura un inspecteur qui va être assigné à votre plainte et là l'inspecteur va vous rejoindre. Il va entrer en contact avec vous, et là on pourra lui et vous statuer sur les prochaines étapes.

Donc c'est important de nous signaler. Il y a une discussion avec l'inspecteur, et là après ça il peut y avoir d'autres actions qui peuvent être prises suite à votre signalement.

Greg : Disons que les gens, leur santé n'a pas été compromise, est-ce qu'on devrait quand même signaler le problème. Comme est-ce que qu'on devrait contacter l'ACIA?

Jean-Louis : Oui. Parce que lorsque vous avez une matière étrangère, un insecte, un morceau d'insecte trouvé dans un aliment, ou pire encore, des morceaux de verre ou des petites roches dans des produits. Même si vous avez pas eu d'évènement malencontreux, vous vous êtes pas blessé en le mangeant, vous avez pas suffoqué en le mangeant ou encore, il y a pas eu de problème de santé. C'est intéressant de le signaler parce que c'est peut-être pas juste votre produit qui a été contaminé.

Greg : Donc disons que je signale mon incident à l'ACIA. Et ensuite, est-ce que l'Agence communiquerait avec moi? À quoi peuvent s'attendre les consommateurs?

Jean-Louis : Lorsqu'un consommateur contacte l'Agence canadienne d'inspection des aliments ou encore au niveau provincial, au Québec c'est le MAPAQ, le ministère d'Agriculture, pêcheries, alimentation du Québec, généralement une personne va prendre l'information. Ils vont échanger avec vous. Ils vont vous demander des questions très précises sur l'aliment.

Michelle : Je devrais être préparée avec des réponses.

Jean-Louis : Bien, en fait, ce que vous devez avoir avec vous c'est l'emballage, l'aliment et la matière étrangère. Après ça, l'inspecteur va vous poser les questions qu'il faut. Par exemple, va vous demander vous l'avez acheté où, à quelle date. Puis après ça, il va vous demander de décrire la matière étrangère. Va peut-être vous demander d'envoyer une photo entretemps pour après ça déterminer la prochaine étape.

Greg : Comme consommateur, devrions-nous inspecter nos aliments lorsqu'on fait nos épiceries. Y a-t-il des signes?

Jean-Louis : Les fruits et légumes, bien sûr qu'il faut faire une inspection au moment de l'achat. Mais rendu à la maison, comme c'est des aliments qui peuvent être manipulés au détail, oui faut les laver. Mais les aliments qui sont pré-emballés, donc que vous achetez déjà emballés, nous on a un système qui permet de s'assurer que ces aliments-là ne représentent pas de risque. Mais évidemment, lorsque vous ouvrez votre aliment et vous constatez quelque chose dit d'anormale, c'est là qu'il faut nous prévenir.

Des produits dont l'emballage est pas intact, à ce moment-là qu'est-ce qui s'est produit? Est-ce que c'est un consommateur qui a introduit de façon malveillante quelque chose dans l'aliment. Ou par le choc de la manipulation, l'emballage a été affecté et si l'emballage a été affecté, bien c'est une porte d'entrée de toutes sortes d'affaires, autant microbiologiques que chimiques. Des produits de nettoyage qui peuvent s'infiltrer ou des matières étrangères, donc l'emballage qu'il faut vérifier.

Michelle : Donc vous avez mentionné que si on est à un restaurant, c'est toujours des histoires qu'on entend, on trouve quelque chose dans une soupe.  Y a tu des, des règles standards quel les restaurants ou les entreprises doivent respecter dans ces cas-là ou il y a t'il un rôle pour l'ACIA ou le gouvernement?

Jean-Louis : Clairement que des matières étrangères ça le dit le mot, c'est étranger à l'aliment, ce n'est pas acceptable.

Michelle : On s'entend qu'on va retourner la soupe...

Jean-Louis : Exactement et ils sont pas supposés d'avoir ces choses-là, donc oui c'est réglementé. C'est surveillé. Il y a des inspections qui sont faites par les inspecteurs au niveau municipal. Par exemple si on prend les restaurants, il y a un partage de tâches. C'est plus technique entre le gouvernement fédéral et les gouvernements locaux.

Donc au niveau de la restauration, par exemple, ça va être les gouvernements locaux, la ville ou l'inspection provinciale qui va s'occuper de prendre le signalement, mais si c'était, par exemple, Michelle, un aliment que t'achètes déjà emballer au détail, donc qu'il a été transformé par une autre entreprise, bien là ça devient l'Agence Canadienne d'inspection des aliments qui interviendrait.

Greg : Est-ce qu'il y a des exemples de situations que les gens rapportent souvent, mais qui, finalement, ne sont pas dangereuses? Une fausse alerte.

Jean-Louis : Je vous donne un exemple. Vous trouvez de la vitre dans votre vin. Vendredi soir, il fait beau, il fait chaud, 5 à 7 dehors, vous offrez du vin à votre, à vos amis et là il y a 1 de vos amis qui trouve un petit morceau de vitre dans le fond de sa coupe de vin, catastrophe... aïe aïe aïe. Bien faut faire attention parce que dans le vin, ce n'est pas rare qu'on va trouver des petits cristaux qui vont se diluer dans l'eau chaude, mais ça c'est des cristaux, c'est des diamants de vin qu'on appelle. Le nom est très beau. C'est en fait là comme le potassium et l'acide tartrique.

C'est des bouts normal du raisin qui vont s'agglutiner et là si vous appelez l'inspecteur, vous dites : j'ai trouvé de la vitre dans mon vin. Bien nous on va dire, peut-être que c'est pas de la vitre.

Michelle : C'est pas de la vitre.

Jean-Louis : C'est peut-être pas de la vitre. C'est possible, mais ça se peut que non. Là on va vous dire, bien mettez donc ça dans de l'eau chaude et là ça va se diluer. Alors à ce moment-là, c'est sûr qu'il y a pas d'autre suivi qui va être fait parce que c'est naturel au produit.

Greg : Quelle est la chose la plus étrange dans la nourriture dont vous avez vue dans votre travail?

Jean-Louis : Oh là là. Je veux pas faire peur aux consommateurs. Je veux rassurer tout de suite les consommateurs avant de répondre que le système, la manière qu'il est fait, nous permet d'avoir les contrôles puis d'avoir confiance dans les aliments qu'on achète. Mais bon.

On disait depuis quelques temps, depuis le début, qu'il peut y avoir des aliments malencontreux et on a déjà retrouvé une chauve-souris dans une bière. Donc, comment ça s'est produit, je ne le sais pas.

Mais au moment de l'achat on voyait bien à l'intérieur une matière étrangère assez particulière et lorsqu'on l'a extrait du goulot, on a bien vu là que c'était une petite chauve-souris qui avait entré dans l'aliment.

Faut pas s'inquiéter. C'est rare, mais c'est des choses qui arrivent. Puis une autre situation qui m'est arrivé personnellement à un moment donné, c'est qu'on a vu un gant de latex carrément dans l'aliment comme si l'employé avait perdu son gant, et le gant était resté intact dans l'aliment et avait cuit avec l'aliment. Donc en coupant ça, on trouvait pratiquement intact.

Michelle : C'était quoi l'aliment?

Jean-Louis : C'était un pain, un morceau de pain.

Michelle : Mais ça n'arrive pas souvent.

Jean-Louis : Non, c'est ça qui est intéressant. C'est que dans le système qu'on a, on s'aperçoit qu'il y a des évènements malencontreux, bien sûr. Mais on réussit à s'apercevoir que c'est souvent des cas qui sont isolés. Et si ce ne l'est pas, comme on disait plus tôt, on va procéder au rappel bien évidemment.

Michelle : Donc un gros, gros merci Jean-Louis. C'était tellement des histoires intéressantes puis je pourrais en parler pour toujours. Mais je pense c'est la fin de notre épisode aujourd'hui. Merci encore d'être ici. J'apprécie votre expérience.

Greg : Merci beaucoup.

Jean-Louis : Bien écoutez, ça m'a fait plaisir, Michelle, Greg aussi. Ça m'a fait plaisir de vous parler. Faut rappeler aux consommateurs s'ils trouvent des matières étrangères : rapportez-le, signalez-le. Peut-être vous allez me parler, qui sait, mais définitivement c'est intéressant d'avoir discuté avec vous. Donc merci Greg, merci Michelle et surtout aux auditeurs qui ont pris le temps de nous écouter aujourd'hui.

Michelle : Merci beaucoup. Donc, Greg, avant de finir aujourd'hui, je crois qu'il est important de se rappeler que nous nous sommes chanceux au Canada d'avoir 1 des meilleurs systèmes alimentaires au monde.

Greg : Oui c'est vrai. Les exemples que nous avons donné aujourd'hui sont rares.

Michelle : Si, par chance, vous trouvez quelque chose dans votre nourriture, et que vous ne vous sentez pas bien, contactez votre médecin ou le service de santé publique local. Ne faites pas comme moi : n'allez pas chercher vos symptômes sur Google! Si vous vous sentez bien, faites un rapport à l'ACIA en utilisant le formulaire en ligne. Ou si vous habitez au Québec, contactez le MAPAQ.

Greg : Et n'oubliez pas de nous suivre sur Twitter, Instagram et Facebook pour vous tenir au courant des rappels d'aliments et de la sécurité alimentaire. Merci d'être à l'écoute. Je suis Greg, et...

Michelle : ...je suis Michelle, et voici Inspecter et protéger, le balado officiel de l'ACIA où on discute de la sécurité alimentaire, et de la santé des plantes et des animaux.

[Fin de l'enregistrement]

Apple Podcasts

Google Balados

Spotify

Pour en savoir plus

Plus d'Inspecter et protéger

Date de modification :