Une stratégie sur la santé des végétaux et des animaux pour le Canada
2. Le besoin de moderniser l'approche actuelle du Canada envers la protection la santé des végétaux et des animaux
2.1 Les partenaires et leurs activités
Selon l'approche actuelle du Canada, de nombreux partenaires entreprennent des activités visant à protéger la santé des végétaux et des animaux, de même que le bien-être de ces derniers.
Les organismes et les personnes provenant des secteurs public et privé ont tous des rôles et responsabilités en ce qui a trait à la protection de la santé des ressources végétales et animales. Parmi les nombreux partenaires qui ont des intérêts au niveau de la santé des végétaux et des animaux se trouvent des associations industrielles et des producteurs; des transformateurs; l'industrie de la distribution; des fournisseurs de produits et services destinés aux secteurs des végétaux et des animaux; de nombreux ministères des gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et municipaux; des organisations non gouvernementales; des universités et des professionnels dans les domaines liés à l'agriculture; et le grand public.

Description de l'image - Graphique des partenaires
Ce graphique des partenaires qui participent à la santé des végétaux et des animaux est un graphique circulaire composé de trois morceaux de même taille et interreliés.
L'un des morceaux du graphique s'intitule « Gouvernements » et il est accompagné d'une zone de texte adjacente qui énonce ce qui suit : Gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ainsi que Municipalités et autorités locales.
Un deuxième morceau est intitulé « Industrie et producteurs » et il est accompagné d'une zone de texte adjacente qui énonce ce qui suit : Producteurs individuels et leurs associations, Professionnels de l'agriculture, Transformateurs, Industrie de la distribution et Autres intervenants dans toute la chaîne d'approvisionnement et de vente au détail.
Un troisième morceau est intitulé « Monde universitaire et autres partenaires et intervenants clés » et il est accompagné d'une zone de texte qui énonce ce qui suit : Universités, Organisations non gouvernementales, Comités consultatifs industrie-gouvernement, et Grand public.
Que ce soit en travaillant indépendamment ou en coordination avec d'autres, ces partenaires entreprennent une vaste gamme d'activités qui contribuent à l'ensemble de la protection pour la santé des végétaux et des animaux. Bien que des activités particulières soient axées sur certains aspects de la santé des végétaux ou des animaux, ou les deux, voici quatre catégories générales d'activités qui sont exécutées dans le cadre de l'approche actuelle :
- les contrôles législatifs, les outils juridiques et les programmes de contrôle préventif;
- la collecte de données, la recherche et l'analyse;
- la préparation, l'atténuation, l'intervention et le rétablissement; et
- la communication, la mobilisation et la collaboration.
Bien qu'aucun inventaire complet n'existe, le tableau suivant résume certains types d'activités que les partenaires entreprennent présentement dans l'ensemble des quatre catégories.
Catégories | Types d'activités |
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Contrôles législatifs, outils juridiques et programmes de contrôle préventif |
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Collecte de données, recherche et analyse |
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Préparation, atténuation, intervention et rétablissement |
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Communication, mobilisation et collaboration |
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2.2 Défis et opportunités
Un défi que doivent constamment relever les partenaires œuvrant à la protection de la santé des végétaux et des animaux, défi qui donne de l'ampleur à tous les autres mentionnés ci-dessous, consiste à répartir judicieusement leurs ressources limitées dans de nombreuses activités touchant la prévention et l'atténuation des risques, l'état de préparation, l'intervention et le rétablissement. Afin de renforcer l'ensemble de l'approche et la rendre durable, les partenaires doivent saisir les occasions de mettre à contribution leurs ressources collectives de façon plus efficiente et plus efficace.
En même temps, l'approche du Canada doit pouvoir s'adapter de sorte à anticiper et s'ajuster continuellement aux changements du contexte qui mettraient à l'épreuve son efficacité. Cette section décrit les principaux défis, faiblesses et possibilités d'amélioration qui sont visés par la Stratégie sur la santé des végétaux et des animaux.
2.2.1 Un contexte externe de plus en plus complexe et évolutif
L'approche du Canada visant à protéger la santé des végétaux et des animaux fonctionne dans un contexte de risques et de défis de plus en plus complexes et en évolution constante. L'approche doit donc être facilement ajustable afin que le Canada puisse composer avec les défis qui proviennent, par exemple :
- de l'augmentation des déplacements des personnes traversant des frontières – les citoyens, les touristes et les travailleurs – qui peuvent rapporter des phytoravageurs et des maladies animales;
- des volumes d'échanges commerciaux croissants, des tendances commerciales changeantes, des marchés émergents et des changements au niveau de la demande des consommateurs pour des biens internationaux provenant de nouvelles sources – ce qui augmente les risques déjà connus ou introduit des risques inconnus reliés à des phytoravageurs et maladies animales entrant au Canada;
- de l'intégration internationale des chaînes d'approvisionnement – ce qui augmente la complexité des risques puisque les végétaux, les animaux et les produits peuvent traverser de nombreux pays ou y être modifiés pendant leur trajet vers le marché;
- du changement des méthodes de production et de la consolidation des producteurs – ce qui peut augmenter les risques connus ou en apporter de nouveaux;
- des perceptions de la population générale et des consommateurs au sujet de certaines pratiques agricoles – ce qui peut dissuader certains producteurs d'adopter des pratiques bénéfiques et fondées sur la science visant à protéger la santé des végétaux et des animaux;
- des changements climatiques – ce qui peut entraîner une augmentation des aires de répartition ou des populations de phytoravageurs et de maladies animales connus, et entraîner de nouveaux risques biologiques et physiologiques;
- des changements et des avancées technologiques – ce qui peut offrir des possibilités d'augmenter la capacité de prédire, de détecter et de surveiller les risques, mais peut aussi compliquer la capacité des gouvernements à réviser la réglementation assez rapidement pour faire face aux nouveaux risques associés à ces nouvelles technologies.
2.2.2 Un besoin d'optimiser l'efficacité de l'approche du Canada par la prévention
Au cours des dernières années, tel que reconnu dans le Cadre de gestion des urgences en agriculture au Canada, la fréquence et les répercussions des situations d'urgence ont augmentées. En retour, l'approche du Canada concernant la santé des végétaux et des animaux s'est souvent concentrée davantage sur l'intervention et le rétablissement plutôt que la prévention, l'atténuation et la préparation. Bien que l'intervention en cas d'urgence soit essentielle à une approche complète pour la protection de la santé des végétaux et des animaux, il est largement reconnu que les investissements dans des mesures préventives et d'atténuation de risques ciblés sont généralement les plus rentables. Par conséquent, les partenaires reconnaissent que pour améliorer l'approche globale, ils doivent redistribuer leurs efforts de façon générale de sorte à mettre l'accent sur la prévention et la préparation, lorsque les bénéfices de ces efforts surpassent leurs coûts et inconvénients. Par conséquent, pour optimiser l'approche du Canada à la gestion des risques, il faut cibler les risques pour des mesures préventives non seulement en fonction de leur probabilité et de leur incidence possible, mais également en fonction des bénéfices attendus et de la rentabilité des mesures.
2.2.3 Un besoin d'augmenter la collaboration et la coordination entre les partenaires
Les défis reliés à l'efficacité de l'approche du Canada proviennent également du nombre élevé et de la diversité des partenaires et de leurs besoins et activités. Les partenaires n'ont actuellement pas de vision ou d'objectifs définis communs pour la protection de la santé des végétaux et des animaux, et il n'y a pas non plus d'analyses de l'ensemble des besoins, d'approches exhaustives et systématiques à la conception et à l'exécution des programmes, ou d'évaluations du rendement des activités conjuguées des intervenants pour aider à unifier les efforts des partenaires. Comme pour toute approche complexe à partenaires multiples, même lorsque les partenaires ont des objectifs communs ou complémentaires, il est peu probable que la coordination se réalise entre tous les partenaires sans structures ni processus conçus à cet effet. Certains partenaires travaillent sur leurs activités chacun de son côté alors qu'on pourrait réaliser des synergies par la collaboration avec d'autres partenaires. De plus, un coup d'œil sur les efforts collectifs des partenaires fait état d'un manque de cohésion dans l'ensemble des activités, puisqu'il y a certains chevauchements et dédoublements des efforts ainsi que des lacunes. Bien que certains partenaires aient mis en place des mécanismes de gouvernance pour harmoniser leurs efforts, cette coordination limitée entre tous les partenaires a diminué l'efficacité générale de l'approche du Canada pour protéger la santé des végétaux et des animaux.
La collecte, l'analyse et l'échange de données, par exemple des données de surveillance des phytoravageurs et des maladies animales, représentent un exemple précis et important de coordination limitée. Bien que certaines initiatives d'échange de renseignements existent, les organisations individuelles recueillent habituellement des données en fonction de leurs propres besoins et capacité, et elles ne les communiquent pas à d'autres partenaires qui peuvent utiliser des ressources pour recueillir les mêmes données ou des données similaires. Un autre exemple est le manque de moyens et de possibilités pour les partenaires d'échanger des connaissances et des pratiques efficaces et des outils pour soutenir l'adoption de comportements désirés chez les intervenants.
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