Faits concernant la tuberculose bovine

Tuberculose bovine

La tuberculose bovine est une maladie bactérienne contagieuse chronique du bétail et, occasionnellement, d'autres espèces de mammifères; elle résulte d'une infection par Mycobacterium bovis (M. bovis).

Signes de la maladie

La bactérie associée à la maladie peut rester dormante pendant des années chez un animal infecté sans que des signes cliniques ni des symptômes de maladie évolutive apparaissent. Elle peut se réactiver durant les périodes de stress ou avec l'âge. Lorsque la maladie devient évolutive, elle cause en général une aggravation des lésions, qu'on peut trouver dans une variété de tissus, entre autres les ganglions lymphatiques de la tête et du thorax, les poumons, la rate et le foie. Dans les pays où des programmes d'éradication existent, comme le Canada, le stade avancé de la maladie est rare, parce que la plupart des cas sont détectés à un stade précoce, au moment où l'infection consiste généralement en quelques lésions ou en petites lésions dans les poumons ou les ganglions lymphatiques associés au système respiratoire.

Similairement, peu de cas d'infections progressent au Canada au point de présenter des signes cliniques. Néanmoins, lorsque la maladie est évolutive, les symptômes généraux sont la faiblesse, une perte d'appétit, une perte de poids et une fièvre rémittente. Lorsque les poumons sont très atteints, il peut y avoir des quintes de toux intermittentes.

Propagation de la maladie

Les animaux infectés par la maladie progressive excrètent la bactérie dans les sécrétions respiratoires et les aérosols, les matières fécales, le lait et quelquefois l'urine, les secrétions vaginales ou le sperme. La maladie peut ainsi se propager de diverses façons, le plus souvent à la suite de l'inhalation de microgouttelettes dans les aérosols d'animaux déjà infectés et de l'ingestion d'eau et d'aliments contaminés.

Certains scénarios présentent des risques considérables de transmission et d'introduction de la tuberculose bovine dans d'autres troupeaux. Le déplacement d'animaux infectés de 1 troupeau à 1 autre et des contacts étroits subséquents prolongés peuvent accroître ces risques. De plus, lorsque les animaux infectés constituent un réservoir de la maladie, il y a possibilité de transmission continue de la maladie au bétail. Reportez-vous au document Tuberculose et faune sauvage pour plus de détails.

Propagation et transmission aux humains

La tuberculose bovine est une zoonose, c'est-à-dire une infection qui peut être transmise aux humains par les animaux, et elle peut causer un état de santé semblable à celui de la tuberculose humaine. Les personnes sont le plus souvent infectées à cause de l'ingestion de produits laitiers non pasteurisés tirés d'animaux infectés, mais aussi par l'inhalation d'aérosols infectieux ou de contact direct par des déchirures de la peau. Actuellement, le risque pour la population générale du Canada est considéré comme très faible grâce à la pasteurisation du lait, à la surveillance des troupeaux et aux programmes d'analyse.

Le lait et les produits laitiers pasteurisés sont propres à la consommation.

Les propriétaires et les personnes manipulant des bovins infectés peuvent être à risque, et quiconque pouvant avoir été exposé à un animal infecté doit consulter un médecin. Les personnes ayant contracté la tuberculose bovine peuvent être traitées avec succès au moyen de médicaments antimicrobiens. Les infections non traitées peuvent être mortelles. Nous imposons une quarantaine aux installations contaminées afin de protéger les membres du public.

Lutter contre la tuberculose bovine au Canada

La tuberculose bovine est une maladie à déclaration obligatoire au Canada. Tout cas suspect doivent être signalés et nous enquêtons pour déterminer si la maladie est présente. Si un cas de tuberculose bovine est confirmé dans une installation, nous alertons le ministère provincial de la santé et met en œuvre des mesures strictes d'éradication de la maladie pour éliminer l'infection et prévenir sa propagation au bétail, aux humains et aux animaux sauvages. Ces mesures comprennent les suivantes :

  • mise en quarantaine et limitation des déplacements des animaux et de l'équipement
  • destruction sans cruauté de tous les animaux infectés suspectés d'avoir été exposés à la maladie
  • nettoyage et désinfection des lieux et de l'équipement contaminés
  • enquête et tests de dépistage sur tous les troupeaux de bétail ayant un lien épidémiologique avec les installations contaminées (retraçage)
  • test de dépistage sur le bétail et les animaux sauvages dans une zone de surveillance autour des installations contaminées
  • tests de dépistage sur tous les troupeaux repeuplés dans des installations où la tuberculose bovine a été confirmée

La surveillance continue permet d'identifier tout nouveau cas d'infection et de maintenir le statut actuel du Canada concernant la tuberculose, ce qui préserve son accès aux marchés et ouvre des débouchés commerciaux pour le bétail et les produits du bétail canadiens. Comme 95 % de tous les animaux commerciaux abattus au Canada sont envoyés à un abattoir fédéral, le système de surveillance de nos abattoirs cherche d'abord des lésions d'apparence tuberculeuse dans les ganglions lymphatiques et les poumons des animaux abattus. Dans certaines situations précises, des tests sur les animaux vivants s'ajoutent à la surveillance des abattoirs pour mesurer leur réaction de défense naturelle à un dérivé de la bactérie de la tuberculose (tuberculine) en administration intradermique. Bien qu'il soit généralement difficile de diagnostiquer la tuberculose chez les animaux vivants et que les épreuves de tuberculination comportent leurs limites, cette approche est recommandée par l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu'Office international des épizooties (OIE)).

Indemnisation des propriétaires de bovins ayant reçu l'ordre de détruire leurs animaux sont-ils indemnisés par le gouvernement fédéral

Les propriétaires peuvent recevoir une indemnité dont la valeur maximale est précisée dans Loi sur la santé des animaux. Vous trouverez des renseignements additionnels sur l'indemnisation en cas d'ordonnance de destruction des animaux dans notre site Web.

Mesures prises pour nettoyer et la désinfecter une exploitation

Le propriétaire d'une exploitation est responsable du nettoyage et de la désinfection de ses installations contaminées. Le nettoyage et la désinfection ne peuvent être effectués qu'une fois que les animaux ayant fait l'objet d'une ordonnance de destruction ont quitté les lieux. Une fois que l'inspecteur de l'ACIA a confirmé que les lieux ont été nettoyés et désinfectés, la quarantaine peut être levée. Le propriétaire doit attendre 45 jours avant de repeupler ses installations. Les nouveaux animaux donneront lieu à 2 dépistages annuels des troupeaux qui devront être négatifs. Si le propriétaire attend 2 ans avant de repeupler ses installations, aucun test ne sera cependant requis.

Mesures que les propriétaires peuvent prendre pour prévenir la tuberculose bovine

Il n'existe pas de traitement préventif pour protéger les animaux d'une infection par la tuberculose. Les acheteurs de bovins peuvent exiger que les animaux soient testés avant la transaction pour réduire le risque d'infection. Cela ne constitue cependant pas une garantie totale d'indemnité. Certains animaux infectés semblent être en parfaite condition et ne présentent pas de signes d'infection avant leur abattage. Dans certains cas, les organismes pathogènes restent dormants dans le corps de l'hôte, humain ou animal, durant toute sa vie sans causer de maladie évolutive. Les propriétaires vivant dans une région géographique où il est connu que des animaux sauvages sont infectés par la tuberculose bovine (voir le document Tuberculose et faune sauvage) peuvent mettre en œuvre des mesures de biosécurité pour atténuer le risque de transmission de la maladie à leurs troupeaux.

Renseignements additionnels