Contexte
Lobesia botrana (Lepidoptera : Tortricidae), également connue sous le nom commun d'eudémis de la vigne, est actuellement réglementé comme organisme de quarantaine par le Canada :
- D-13-03 : Exigences phytosanitaires relatives à l'importation visant à prévenir l'introduction de Lobesia botrana, l'eudémis de la vigne
- D-95-08 : Exigences phytosanitaires d'importation pour les fruits tempérés frais et les noix
Il est également réglementé comme organisme de quarantaine par les États-Unis, d'où il a été éradiqué avec succès. Les autres pays qui réglementent ce ravageur sont l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Chili, la Chine, la Corée, le Costa Rica, l'Égypte, l'Équateur, l'Indonésie, le Kosovo, le Mexique, le Myanmar, le Népal, le Nicaragua, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, la République dominicaine et Taïwan.
Hôtes
Lobesia botrana est un insecte polyphage se nourrissant d'au moins 40 espèces végétales appartenant à 27 familles. Son hôte commercial préféré est Vitis vinifera (raisin).
Cependant, il peut également se nourrir de plusieurs autres plantes ou produits végétaux, notamment Daphne gnidium (sainbois), Olea europaea (olive), Prunus spp. (fruits à noyaux), Ribes spp. (cassis, groseille), Salvia rosmarinus [syn. Rosmarinus officinalis] (romarin), Rubus caesius (ronce bleue), Rubus fructicosus (mûre commune) et Urginea maritima (scille maritime).
Répartition
- Afrique : Algérie, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Libye, Maroc, Tunisie
- Asie : Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Iran, Iraq, Israël, Jordanie, Kazakhstan, Liban, Ouzbékistan, Syrie, Tadjikistan, Türkiye, Turkménistan
- Europe : Albanie, Allemagne, Autriche, Bélarus, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lituanie, Luxembourg, Macédoine du Nord, Malte, Moldavie, Monténégro, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Ukraine
- Amériques : Argentine, Chili
Biologie
Lobesia botrana est une espèce multivoltine (c'est-à-dire, avec plusieurs générations par an) et un stade de diapause. Le nombre de générations dépend de la latitude, du climat et du microclimat. Il y a 2 générations par an dans la limite nord de son aire de répartition et 3 à 5 générations dans son aire de répartition plus au sud.
Les papillons femelles de la première génération pondent leurs œufs individuellement ou en groupes de deux ou trois sur les boutons floraux, les fleurs ou les tiges des plantes hôtes. Ceux des deuxième et troisième générations déposent leurs œufs individuellement sur des baies individuelles. Les œufs éclosent au bout de sept à onze jours au printemps et en trois à cinq jours en été.
Les larves de la première génération se nourrissent de boutons floraux et de fleurs, tandis que les générations suivantes se nourrissent de fruits mûrissants ou mûrs. Les chrysalides des générations qui n'ont pas hiverné se trouvent à l'intérieur des fruits ou dans des feuilles repliées. Les chrysalides de la génération hivernante se trouvent sous l'écorce et dans les crevasses des tiges et des troncs des plantes ligneuses ; on peut également les trouver dans le sol ou sous la litière de feuilles à proximité des plantes hôtes. Les adultes émergent pour la première fois en avril ou mai et les dernières générations émergent d'août à septembre. Le seuil de température inférieur pour le développement des œufs, des larves et des chrysalides est d'environ 8 °C.
Identification
Les adultes (figure 1 et 2) mesurent 6 à 8 mm de long et ont une envergure de 10 à 13 mm. Les mâles et les femelles sont d'apparence similaire mais diffèrent par la couleur des ailes postérieures ; blanches chez les mâles et gris foncé à brunes chez les femelles. Les ailes antérieures sont crème avec des marques brunes et gris violacé, une bande médiane brun foncé et une bordure de poils brun olive. La tête, le thorax et l'abdomen sont crème avec des marques gris brunâtre. Les antennes sont filiformes (en forme de fil).
Les chrysalides (figure 3 et 4) mesurent 5 à 9 mm de long, sont minces et de couleur crème à brun foncé. L'abdomen présente des épines dorsales bien développées, la tête est intacte, sans projections, et le crémaster (la structure utilisée par l'insecte pour attacher la chrysalide à son support) est en forme d'éventail. Le cocon nymphal est constitué de fils de soie gris blanchâtre et mesure 8 à 10 mm de long et 3 mm de large.
Les chenilles (figure 5, 6, 7 et 8) mesurent 10 à 12 mm de long et 2 mm de large à maturité. Il existe généralement cinq stades larvaires qui se distinguent par la largeur de la capsule céphalique et la longueur des mandibules. La tête est brun jaunâtre, l'abdomen varie du jaune verdâtre au brun clair, les pattes thoraciques sont brunes et la plaque anale est brun jaunâtre. Un peigne anal est présent avec 6 à 8 épines.
Les œufs (figure 9 et 10) sont lenticulaires et mesurent environ 1 mm de long et 0,6 mm de large. Les œufs fraîchement pondus sont initialement jaune pâle, puis deviennent gris et translucides.
Signes et symptômes
Les dommages causés par l'alimentation des chenilles sont le signe le plus évident de la présence d'un ravageur. Les fruits partiellement dévorés ou ratatinés, souvent accompagnés de moisissures ou de pourritures, sont des indicateurs clés. La présence d'abris de soie (regroupant quelques fleurs ensemble) et d'excréments larvaires peuvent également être visibles (figure 11). Les chenilles se nourrissent à l'intérieur des fruits, de sorte que les dommages causés aux fruits ne peuvent être remarqués que lorsque les chenilles ont une grande taille ou que les populations sont élevées. Un trou de sortie peut être trouvé sur le fruit après une alimentation interne. Les dégâts larvaires sur les points de croissance, les pousses ou les feuilles de la plante sont inhabituels. Les chrysalides hivernantes (dans les cocons) peuvent être trouvées sous l'écorce et dans les crevasses des tiges ou des troncs des plants de pépinière ou des vignes.










